Test : Doggerland

Test : Doggerland

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Doggerland ou l’hommage aux jeux des années 90

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J’ai l’impression de tourner en rond, de jouer à des jeux qui ne sont pas des mauvais jeux, mais qui peinent à déclencher une émotion ludique, un enthousiasme, ou une surprise.

Doggerland fait partie de ceux-là.

On sent bien que les auteurs ont bossé leur truc, que le jeu a du développement et du playtest derrière. Le jeu ne sort pas du chapeau, il n’a pas été créé puis commercialisé en 3 semaines. Pour reprendre les expressions préférées d’Instagram ou des chroniques qui effleurent à peine le jeu, le jeu tourne !

Oui ça tourne bien, oui ça se joue. Mais clairement ça ne créé pas d’enthousiasme, j’entends les mouches voler, et l’horloge tourner. Pour moi, ce jeu est d’un classicisme absolu. C’est en cela que je parlais d’hommage aux jeux allemands. Il y a eu de très bons jeux allemands il y a 20 ou 30 ans, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Simplement, en termes de visuel, de déroulé de partie, de proposition ludique, j’ai l’impression de jouer à un jeu sorti à cette époque.

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Jeu à thème

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On se concentre directement sur le point fort du jeu : le jeu est très thématique. Du coup, les actions sont en lien évident avec la dure vie de notre tribu dans le Doggerland, avec nos besoins de chasser pour se nourrir, se loger, se déplacer, créer des objets d’artisanat…

Bon on passera sur la chamane qui permet de se téléporter, le fait d’aller faire une action en hiver qui nécessite une peau (ça c’est logique) mais c’est une peau extensible made in Decathlon qui s’adapte à la taille de votre groupe de chasse. 1 ou 5 chasseurs, ça coûtera toujours 1 peau.

Et c’est là que je place ma réplique habituelle ; « ça ne compte quand-même que pour 1 ».

Ben, Philippe et Romu, mes joueurs habituels pourront valider.

Une envie de coller à la thématique jusque dans le livret de règles où on croise 1 page de BD au beau milieu des règles à plusieurs reprises. J’avoue que des petits encarts avec une info donnée par l’auteur sur le thème ne me dérangent pas bien au contraire, là 1 page entière de BD je trouve que ça coupe le rythme à plusieurs reprises. C’est un peu too much …

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Une montée en puissance et un rythme trop léger

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Oui, avoir de nouveaux logements, et agrandir votre tribu vous permettra d’aller chasser du gibier plus balèze, et/ou d’aller récolter à plusieurs endroits sur la carte. Ce que j’ai trouvé un peu léger c’est que c’est uniquement le nombre qui fera augmenter votre capacité à chasser, fabriquer, peindre etc. Donc une mécanique de placement d’ouvriers dans un thème préhistorique, et l’on a la possibilité d’augmenter sa capacité de transport de vivres, déplacement, mais pas la « force » de ses chasseurs. Il vous en faut toujours le même nombre minimum pour chasser le bison. En plus, sans l’aide du jeu ou 6 parties dans les pattes, vous ne vous rappellerez jamais de ce tableau équivalence force nécessaire, et ressources récupérées, pour chaque type d’animal chassé.

Du coup le rythme est assez linéaire je trouve, on répète les mêmes actions, ça ronronne et ça se déroule sans accroc. Ça passe comme un document d’Arte sur la préhistoire. Intéressant, mais pas envie de le revoir en boucle.

On ne sent pas venir de twist particulier (d’ailleurs il ne vient pas je vous le précise tout de suite), et les tours se succèdent (trop) mécaniquement. En plus le jeu vous propose la version « rapide » ou la version complète avec 2 tours de plus. La version avec le moins de tours est déjà bien trop longue à mon goût, encore une fois parce que je n’y retrouve pas de montée en puissance, d’excitation ou d’émotion. C’est très très linéaire.

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Pourquoi ça ne m’enthousiasme pas ?

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Clairement, je me suis posé la question, le jeu a eu son premier tirage très vite épuisé malgré son prix, je ne suis pas sûr d’avoir lu ou vu un avis nuancé ou négatif (Bon, ça, on commence à se savoir que ça n’est pas gage de qualité). Le succès commercial et marketing d’un jeu n’a pas toujours grand-chose à voir avec le jeu en lui-même, ça on le sait aussi.

Mais je suis surpris tout de même de voir avec Doggerland un jeu finalement si « carré », et qui me fait penser à un vieux matou. Il se déplace lentement pour aller manger ou chasser, il passe son temps à dormir, il ronronne, et on oublie parfois qu’il est là. Il n’a pas la folie du chaton qui va vous surprendre, vous attaquer, jouer et réclamer plein d’attention de votre part.

Je m’aperçois que j’ai besoin de plus en plus d’un minimum d’originalité, de surprise, de différence et de prise de risque. Doggerland va vous proposer une expérience cohérente, thématique et loin d’être mauvaise, mais ça manque de dynamisme et ça me sort du jeu.

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L’avis de Romain B. :

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Ce Doggerland, ça fait quand-même quelque temps qu’on l’attendait. La promesse d’une simulation de clan nomade dans cette région depuis disparue sous les eaux m’avait mis l’eau à la bouche.

Jeu hypé jeu en danger. Effectivement attendre un jeu est souvent synonyme d’une trop grosse envie, on se fait tout un monde de ce qu’il se passera autour de la table et à l’arrivée le résultat peut être décevant.

Pour Doggerland c’est malheureusement le cas. Le jeu est dans son thème mais il ne le creuse pas assez à mon goût. Les mécaniques sont classiques, je n’ai pas trouvé de petite nouveauté ou d’élément de gameplay qui me fasse sauter au plafond. Tout y est basique.

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La programmation avant la résolution est une idée intéressante qu’un jeu comme Trickerion a porté au plus haut niveau, Doggerland aussi l’utilise avec une vraie interaction sur ce plateau central, mais une fois chacun parti de son côté, on n’est plus en concurrence qu’avec 1 voire 2 joueurs maximum.

Et en concurrence sur un animal à chasser ou pour une ressource en pénurie, personnellement, je n’accroche pas à cette interaction forcée.

J’aurais aimé que la chasse soit commune, avec négociation des ressources récupérées, que ces mêmes ressources ne soient pas fixes pour ajouter un peu de chaos à cette survie précaire.

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J’ajoute le downtime, ce temps mort que j’ai ressenti une fois mes actions « en commun » programmées. Je n’ai plus qu’à programmer sur mon plateau personnel, mais je dois attendre mon tour pour le faire action par action, ça ne m’a pas plu.

Mon ressenti du gameplay au final est une montée sur des paramètres (les 3 technos, faire des ouvriers) pour scorer tout ce que l’on peut sur un second temps, le curseur du lancement de la recherche des points de victoire étant lancé par les joueurs, c’est ce qui différera d’une partie à l’autre.

Le jeu n’est pas aussi punitif que je l’attendais. Je n’aime pas Agricola qui doit être dans ma limite haute du punitif, tu as une vache, elle est devant toi mais nourris-toi d’autre chose avant de la tuer…

Ici on prend des jetons -2 PV pour sortir en plein hiver à la chasse au mammouth sans protection ou pour fabriquer une maison sans outil. C’est un peu trop léger pour moi tout comme ne pas nourrir un membre de la tribu. J’en attendais plus, trop peut-être.

Doggerland est un jeu à la frontière de l’expert et de l’initié il est difficilement classable dans l’une ou l’autre catégorie et je pense que cela joue aussi sur mon jugement, dois-je en attendre plus vu que c’est expert ou est-ce suffisant pour un jeu initié ?

Au final, je ressors plutôt déçu de mon expérience, je n’y ai pas trouvé ce que je cherchais.

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Disponible ici :

Prix constaté : 62,90 €

Test : Villainous Star Wars

Test : Villainous Star Wars

Le test est réalisé à partir d’une boite fournie par l’éditeur, que nous remercions.

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Villainous Star Wars, la puissance du côté obscur, vous propose d’incarner certains « vilains » de l’univers Star Wars.

Je vais préciser immédiatement que, n’étant pas spécialement un fan de Disney, je n’avais encore joué aucun autre villainous avant celui-ci, je n’ai donc aucun point de comparaison possible avec les précédents opus.

Mais l’univers Star Wars me parle beaucoup plus (même si, à titre personnel, je regrette beaucoup de choix récents, qui sont dus à… Disney… ce qui confirme mes dires plus haut, je ne suis pas fan de Disney). Donc j’ai été intrigué par ce jeu, en tant qu’amateur de jeux ayant pour thématique Star Wars (enfin, il y a une limite aussi, un Uno ou Dobble Star Wars ne va pas faire frétiller hein !).

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Du vilain, du Vador et de l’affrontement


Sur le papier, Villainous Star Wars a de quoi me séduire, je peux jouer Vador, on va se chercher des noises entre vilains de l’univers Star Wars et on a de belles illustrations.

Mais la réalité est parfois très éloignée de ce qu’on nous promet sur le papier.

C’est parti pour la saga de la déception !

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La déception : épisode 1, la menace des figurines

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En ouvrant la boite, la première déception vient des figurines qui représentent nos vilains.

On se retrouve avec un morceau de plastique représentant le vilain ou la vilaine que nous allons pouvoir incarner avec tellement de défauts, que ma première réaction a été de me demander si je n’avais pas reçu une boite défectueuse…

Finition des figurines immonde (je n’ai pas peur des mots), on dirait qu’elles sont griffées, qu’elles ont été abîmées, jamais on ne peut penser qu’elles sont sorties d’usine de cette manière…

Mais ce n’est pas tout !

Les figurines légèrement transparentes et l’intérieur laisse voir des … Je ne saurais pas décrire ce qu’on voit, mais l’impression que j’ai eue est qu’on a voulu mettre des paillettes dans les figurines, mais qu’au dernier moment on a fait avec le polystyrène qui trainait par manque de budget…

De plus, les figurines semblent grasses et huileuses, bref une horreur et pour une fois j’aurais préféré avoir un standee en carton ou simplement un token ou tout autre chose que ces horreurs…

Le seul point positif est le thermoformage, assez bien pensé et relativement efficace, pour une fois.

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La déception : épisode deux, l’attaque du temps

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Si la déception s’était bornée aux figurines, j’aurais pu passer un excellent moment, mais malheureusement la déception s’est aussi faite lors de la première partie.

Nous nous posons à 3 autour de la table, j’explique les règles, mes adversaires du jour, bien urbains, me laissent jouer Vador et nous commençons la partie.

Petit point météo : durée de la partie 2H, ressenti 8H !

Car oui, je sais, les premières parties sont toujours plus longues qu’annoncé sur la boite, mais là, clairement, le ressenti était surtout à cause de l’ennui et de la frustration ressentie.

L’asymétrie fait aussi qu’on doit commencer par lire un livret qui explique les objectifs de notre vilain et comment les atteindre.

Le temps de lecture des cartes et de compréhension des combos possibles retarde les tours de jeu.

J’explique l’ennui et la frustration : quand on joue à 3, le jeu permettant des affrontements directs et de la pollution de jeu, il y aura forcément des acharnements qui seront faits sur une personne ou une autre.

Soit on essaie de jouer « gentil » et d’alterner, un coup toi, un coup l’autre, soit on joue la gagne et dès que quelqu’un commence à tirer son épingle du jeu, il faut obligatoirement lui sauter dessus.

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Et c’est tellement frustrant…

Mais tellement…

De plus, le temps d’attente entre chaque tour est long lors des premières parties, surtout avec les attaques que l’on subit, qui vont nous faire potentiellement perdre le fil de notre réflexion ou simplement nous faire perdre des cartes en main, donc notre stratégie devra changer par rapport à ce que nous avions prévu…

Bref, c’est long et frustrant !

Et non, je n’ai même pas gagné cette partie, mais j’ai vu les effets que ça pouvait produire sur la victime d’acharnement.

Proche de la victoire Moff Guideon s’est vu pourrir par Kylo Ren et Vador, ce qui a totalement ruiné ses chances d’accéder à la victoire, aucun moyen de se relever de ce qu’il a pris dans les dents, une fin de partie qui a donc été rallongée et qui devenait pénible pour la personne qui avait été notre souffre-douleur.


Alors oui, c’est thématique, nous sommes des vilains et nous nous pourrissons, ok, mais là, cette possibilité d’acharnement et de king making est totalement déséquilibrée et peut dégouter quelqu’un.

Pour avoir joué ensuite uniquement en duel, je trouve que c’est dans ce format que le jeu aurait dû être proposé, un pur jeu d’affrontement à deux, ni plus ni moins et ça aurait été encore plus thématique, un maitre et son apprenti, comme de bons siths… (Oui, ok, il n’y a pas de maitres ni d’apprentis, c’est pour la ref’ !)

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La déception épisode 3 : la revanche de la pioche

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Là, c’est vraiment personnel, mais je trouve que le jeu est vraiment très porté sur l’aléatoire, on pioche des cartes, on espère pouvoir les jouer et l’adversaire pioche des cartes pour nous polluer en espérant avoir les meilleures possible.

Et parfois, cet aléatoire assez peu contrôlable va aussi engendrer de la frustration.

Quand ma main de cartes comprend 4 cartes identiques et que je ne peux faire qu’une action pour récupérer de l’argent ou attaquer l’autre et que je ne peux pas jouer la moindre carte, ce qui produit un tour à vide quasiment, j’espère que pendant ce temps mon adversaire ne va pas prendre trop d’avance.

Ou quand j’attends LA carte qui me permettra de remporter la partie, mais qu’elle se trouve au fond du paquet ou que mon adversaire me fait défausser toute ma main alors que ladite carte était dans ma main… la puissance du côté obscur se fait vite ressentir et l’envie de retourner la table est très forte.


Je ne suis pas du genre mauvais joueur ni même mauvais perdant, je joue pour le plaisir de jouer, gagner ou perdre fait partie de ce plaisir, mais certains jeux arrivent à me désespérer au point que j’hésite à y rejouer, voire même que je refuse catégoriquement toute nouvelle partie (Coucou le Uno, coucou Catan etc.).

Je ne suis pas arrivé au stade de détester Villainous Star Wars au point de vouloir vendre le jeu ou ne plus jamais y jouer, mais je suis quand même hésitant, voyons pourquoi.

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La déception épisode 4 : un nouvel espoir

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Une fois le jeu pris en main, quelques parties jouées et que l’on connait un minimum le deck de notre vilain, on va apprendre à composer avec et à accepter le fait qu’on ne contrôle pas grand-chose et qu’il faudra faire au mieux avec ce qu’on a et tenter de freiner notre adversaire pour nous laisser le temps de remonter la pente.

Ce qui fait qu’une fois qu’on est conscient de cette manière de jouer et qu’on l’accepte, on peut passer de bonnes parties, frustrantes par moments, mais aussi pleines de sales coups qui vont faire jubiler la personne qui en est à l’origine.

On tombera sous l’heure de jeu, en duo du moins, ce qui sera nettement plus supportable aussi pour un jeu de ce type.


Je ne ferai pas d’autres épisodes de la déception, je passe directement à la conclusion.

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Suis-je absolu, tel le seigneur Sith que j’aime incarner ?

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Pour cette conclusion, je me dois d’être un Sith noir clair ou gris foncé.

Oui le jeu souffre d’énormément de défauts, de ses figurines immondes à son temps de jeu et sa méchanceté gratuite dès qu’on joue à plus de deux et son aléatoire prépondérant, il a tout dans la pratique pour me faire fuir.

Mais, si on se borne à le jouer en duel, une fois les règles et la mécanique ancrée (comptez au moins 3 parties si vous changez de vilain à chaque fois), le jeu sera… mitigé… Oui je n’arrive pas à dire qu’il sera bon en fait tellement ce sera dépendant de la partie.

De plus, la thématique est respectée, ce qui doit être mentionné, nous sommes des vilains, nous allons nous polluer et tous les coups sont permis pour cela.

Mais vous finirez des parties en mode frustration d’avoir été trop soumis au hasard ou trop victime des assauts de votre adversaire, et d’autres où parfois ça aura été tendu jusqu’à la dernière seconde, ce qui fait que le ressenti sur le jeu peut changer d’un extrême à l’autre d’une partie à une autre.


A signaler aussi : le jeu contient 5 vilains différents, chacun avec sa propre manière de remporter la partie, donc l’asymétrie est vraiment plaisante, le matériel est correct, si on fait abstraction de ces figurines de l’enfer.

Il serait possible théoriquement de jouer jusqu’à 5 puisqu’il y a 5 personnages et que rien n’empêche de tous les poser sur la table (outre la limite de jetons).

Bon, dans la pratique, ne le faites pas hein, ça serait suicidaire ou masochiste !

Déjà qu’à 3 ça dure des plombes et que ça couine à cause de la mécanique méchante, alors à 4 ou 5 c’est le meilleur moyen de faire le tri dans votre entourage, de vous tirer une balle ou de mourir carrément d’ennui et/ou de rage.

Pour résumer, je ne dirai pas non à une partie de temps à autre, mais il ne deviendra clairement pas un classique et sera vite oublié pour ma part.

Il y a tellement mieux à jouer dans l’univers Star Wars que celui-là n’est pas pour moi.

Second résumé : si vous comptez le jouer en duel et que vous acceptez ces déséquilibres variables d’une partie à l’autre, le jeu pourra vous plaire.

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L’avis de Kmylle Muzo :

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Contrairement à Jérémie, j’ai déjà pu jouer à d’autres opus de Villainous avant d’essayer cette version Star Wars. Tout comme lui, je ne suis pas particulièrement fan de l’univers Disney, ce n’est clairement pas ce qui me donne envie de jouer à un jeu. Par contre, l’idée d’incarner un méchant et de se faire des crasses, c’est une idée qui m’avait d’emblée attirée.

J’ai découvert le jeu à PEL en 2019, nous avions fait une partie à 6 et très honnêtement, malgré mon enthousiasme initial, j’avais vite déchanté. Tours interminables, jeu peu dynamique, objectifs de fin de partie laborieux à atteindre, j’étais restée sur un : “plus jamais ça”. Mais après quelques retours positifs d’amis aux goûts ludiques similaires, j’ai tenté de changer mon opinion avec cette version Star Wars, un univers qui me parle plus, dans une configuration avec moins de joueurs, connaissant tous le jeu.

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Villainous Star wars épisode 5 : le retour de la déception

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Comme dit dans le titre, ce n’est pas Villainous Star Wars qui me réconciliera avec la gamme. Joué à deux et trois joueurs, j’ai ressenti les mêmes longueurs dans les parties que dans la version originelle. Le jeu, vendu comme un “jeu stratégique familial”, est interminable, même avec des joueurs connaissant les règles. C’est un peu la même chose pour tous les jeux d’affrontement sortis récemment, on est sur des durées assez longues alors que j’aimerais un truc qui se plie en 20 minutes pour enchaîner les parties.

Je ne reviendrai pas sur la qualité des figurines extrêmement limite, surtout que celles de la version originelle avait mis la barre très haut (le chapeau du Capitaine Crochet ou les tentacules d’Ursula par exemple). Mais pour moi, niveau immersion dans l’univers, on frise le néant. Retirez les illustrations des cartes et ça pourrait être n’importe quoi d’autre. Ou alors si, le système des vaisseaux spatiaux, mais à mon avis c’était franchement dispensable et ça n’apporte pas grand chose. Les règles du jeu de base ont été alourdies sans que cela amène quoi que ce soit d’intéressant.

Bref, je me suis ennuyée. Le jeu originel proposait un jeton Fatalité que l’on remettait à un joueur que l’on venait d’attaquer pour limiter l’acharnement à 5 ou 6 joueurs, ça aurait été bien de le proposer à partir de 3 joueurs dans cette version pour éviter ce qu’a pointé Jérémie.

Personnellement, j’aurais préféré une mécanique innovante, par exemple la possibilité de jouer en équipes de vilains, plutôt qu’une énième resucée avec une thématique à la mode. La bonne nouvelle, c’est que si vous avez aimé les précédents, vous aimerez sans doute aussi celui-ci, la qualité des figurines en moins.

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Disponible ici :

Prix constaté : 48 €

L’édito du Labo #1 – Joueurs : tous adulescents ?

L’édito du Labo #1 – Joueurs : tous adulescents ?

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“Vous êtes quand-même un peu des adulescents, non ?”

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La sentence est tombée comme un couperet avec, dans le rôle du bourreau, la compagne d’un ami joueur. En tant que passionnés de jeux de société, nous serions des adulescents. J’avoue ne pas avoir beaucoup apprécié la remarque. J’aurais pu simplement écarter cette étiquette qu’on essaye de me coller. La considérer comme un jugement à l’emporte-pièce qui ne repose sur rien d’autre que des préjugés idiots et m’arrêter là. Mais j’ai quand-même voulu creuser un peu. Voir si une part de vérité ne se cachait pas derrière ce qualificatif d’apparence complètement idiot.

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Déjà, d’où vient ce néologisme ? Adulescent est un mot-valise issu de la contraction d’adulte et d’adolescent. Il semble qu’il soit, à l’origine, la traduction maladroite de kidult, un terme né dans des milieux publicitaires, qui définit des hommes et femmes ayant conservé une appétence pour des produits liés à l’enfance (bonbons, dessins animés…) et associeraient dans leur comportement de consommateur les caprices de l’enfance et le portefeuille d’une grande personne.

Son sens a ensuite été étendu par différentes personnes (sociologues, psychanalystes, journalistes…) et de manière sensiblement différente. On garde le principe de base, un individu ayant atteint l’âge adulte tout en gardant des caractéristiques de la période adolescente (voire infantile) et on y colle un peu ce qu’on veut. Ce qui définit un comportement adulte d’un comportement plus immature va dépendre beaucoup de la thèse de l’auteur qui s’est emparé de ce mot.

Comme Tony Anatrella, un psychothérapeute et prêtre catholique connu pour ses positions très conservatrices. Il a notamment animé des thérapies de conversion dont le but est de modifier l’orientation sexuelle des personnes gays. Au moins depuis 1988 et la sortie de son livre Interminables Adolescences, il considère les mœurs modernes comme le témoignage d’une immaturité qui perdure à l’âge adulte. Sans surprise, il a repris abondamment la notion d’adulescent dans ses essais et interventions publiques. Au point d’en revendiquer faussement la paternité.

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Qu’est-ce que tout ça à voir avec moi ? J’ai bien peur que si ma passion avait été la chasse, la guitare ou le point de croix, je n’aurais pas eu le droit à ce genre de réflexion. Il faudrait peut-être arrêter avec cette idée que jouer nous permettrait de renouer avec l’enfant qui est en nous. En tant qu’adulte, nous ne jouons ni aux mêmes jeux, ni de la même manière. Et ce n’est pas un jugement de valeur ! En tout cas pas de la manière dont vous l’imaginez. Je pense, au contraire, que nous avons tous beaucoup à apprendre de l’enfant et de son jeu, certes chaotique mais aussi plus franc, plus libre et moins complexé.

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Cette idée reçue tenace n’explique pas tout. Rappelez-vous, sa définition première (et publicitaire) définissait l’adulescent comme un consommateur déraisonnable. Un trait qui n’a rien à voir avec la pratique du jeu en lui-même mais qui parlera aux passionnés que nous sommes. Je m’étonne d’ailleurs de ne pas trouver, dans les essais qui ont repris ce terme à leur compte, de chapitres sur les méthodes marketing de plus en plus travaillées pour nous pousser à l’achat comme l’utilisation à outrance du champ lexical de l’irrésistibilité dans les publicités. Tellement fréquente que nous nous en sommes emparés.

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Il faudrait peut-être arrêter d’ailleurs. Arrêter d’exposer nos piles de la honte, de nous amuser d’avoir craqué pour une nouvelle boite et que, oh là là, qu’est-ce qu’on va prendre quand notre banquier/banquière/conjointe/conjoint (rayez les mentions inutiles) va l’apprendre !

Il faudrait peut-être arrêter de faire de notre immaturité un marqueur d’identité sociale. Nous sommes des joueurs, nous n’avons pas besoin de le prouver.

Si nous sommes des adulescents (si tant est que ce mot ait véritablement un sens) ce n’est pas tant par notre manière d’occuper nos loisirs que par notre manière de les consommer.

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Teaman.

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Test : Ancient Knowledge

Test : Ancient Knowledge

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Septembre, c’est la rentrée froide et pluvieuse, ce sont les feuilles mortes dans la cour de récréation, ce sont les jambes cassées en marchant dessus. Pas exactement la période la plus réjouissante de l’année. Et pourtant j’y pense avec nostalgie en voyant ma grande prendre son cartable et ses petites jambes pour aller retrouver sa maitresse et ses copines.  Ah, le bon vieux temps des après-midi appliquées et silencieuses, quand le maitre remontait les rangs, un livre à la main, pour la dictée du jeudi. On n’a plus tout ça maintenant. Mais on a “the next best thing”, comme disent les marketeux bercés trop près du mur. On a Ancient Knowledge.

Le jeu de Rémi Mathieu vous replonge dans la même ambiance studieuse, avec les mouches qu’on entend voler, et les gouttes de sueur qu’on essuie au coin de la tempe en mâchonnant son crayon. Chacun s’applique sur sa copie, un bout de langue qui pointe entre les lèvres, fait des calculs savants, tente timidement de zieuter ce que fait le voisin avant de se rendre rapidement à l’évidence que ça ne sert pas à grand-chose. Même lorsqu’on joue à quatre, soit deux équipes de deux, chacun passe l’essentiel de la partie dans ses pensées et ses additions à cinq inconnues. Ancient Knowledge demande concentration et application, sinon vous allez passer un très mauvais moment.

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Autant en emporte la pyramide aztèque

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Les règles ne sont pas bien complexes pourtant, chacun joue deux actions au choix parmi 4 et quand c’est fait pour tout le monde, les monuments que les joueurs ont posés sur leur frise perso avancent d’un cran vers leur ruine. On recommence ce petit manège jusqu’à ce qu’un joueur ait quatorze monuments en ruine, c’est-à-dire dans sa défausse, puis on compte les points, essentiellement ceux rapportés par lesdits monuments. Plutôt simple, non ? Pauvre Thibault, il n’a plus le niveau. Ah ah ah. Petits cons. D’accord, le jeu est rapidement expliqué, mais il n’est pas classé Expert par IELLO pour rien. Démonstration.

La première chose, et la plus importante, c’est que les monuments viennent certes avec des points, mais aussi avec des tablettes de savoir. Et s’ils en hébergent toujours lorsque vient leur déchéance, c’est du savoir perdu. Et le savoir perdu, c’est mal. Du coup, ça fait des points en moins. Evidemment, ce sont les cartes les plus intéressantes, parce qu’elles rapportent beaucoup de points ou parce que leur pouvoir est intéressant, qui se ramènent avec le plus de tablettes dans les poches. Construire un monument est gratuit, on peut jouer (un peu) sur l’endroit où il rentre dans la frise, tout l’intérêt réside dans le fait de se débarrasser rapidement du savoir qui va avec. On commence alors les calculs pour mutualiser les actions permettant de défausser les tablettes, et pour mettre en place un moteur de pioche qui permettrait d’alimenter le dit moteur.

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Je pose deux Grandes Murailles et je retiens une tablette sumérienne…

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En effet, nous n’avons que deux actions par tour, avant de voir les monuments avancer d’un cran sur la frise et provoquer des malus en arrivant dans la défausse. Et deux actions, c’est peu. Surtout quand on voit la liste de courses : il faut piocher de nouveaux monuments, poser ceux qu’on a en main, se débarrasser du savoir, gagner des connaissances qui donneront des bonus immédiats salvateurs ou des points en fin de partie, poser des artefacts qui participeront au moteur, vous avez saisi l’idée. On n’a pas le temps, et on l’a encore moins que vous ne le pensez puisqu’il s’agit d’une course, un joueur qui enchaine les défausses de monument pouvant rapidement mettre un terme à la partie. Surtout que, avec tout ça, il ne faudrait pas oublier de marquer des points.

Certes quelques cartes rapportent une dizaine de points, mais elles sont rares, alors comme dans tous les jeux card-driven, on va surtout passer l’essentiel de la partie à faire capitaliser ce qu’on a en main et à mettre en place des combos. Et il y a de quoi se prendre bien la tête, notamment quand il s’agit de minuter l’utilisation des différents effets. Certains monuments apportent un bonus tant qu’ils sont en jeu, d’autres à leur entrée sur leur frise, d’autres enfin au moment de leur défausse, et les monuments ne passent pas tous le même temps sur la frise. Les artefacts quant à eux permettent de rentabiliser une stratégie de savoir perdu, ou d’acquisition de connaissance, ou encore de se débarrasser rapidement du savoir. Et comme tout bon jeu de ce genre, les places sont chères et les dilemmes nombreux. D’abord cet artefact qui me permet de piocher à chaque nouvelle connaissance, ou cette connaissance qui me permet d’enlever trois savoirs avant qu’il ne soit trop tard ?

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Platon, ce grand déconneur

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Je vous l’accorde, présenté comme ça, Ancient Knowledge ne respire pas le fun. Mais on ne s’ennuie pas pour autant. Le jeu n’est pas austère, il est épuré. La composition de la main de départ orientera votre partie dans des directions potentiellement très différentes, ainsi que les cartes piochées en cours de route. L’interaction n’est pas énorme, mais elle existe, quand on surveille les voisins pour déterminer leur position dans la course ou s’ils peuvent nous chiper sous le nez une connaissance, ou quand on pose l’une des cartes un peu méchantes du jeu qui font défausser les adversaires ou carrément piquer une carte dans la main d’un autre joueur. Attention cependant à l’analysis paralysis qui guette, parce que chaque carte est unique, parce que le jeu sait très bien reproduire le problème de l’œuf ou la poule. Ce n’est pas plus mal qu’un tour se résume à seulement deux actions. C’est cependant un syndrome qui se fait moins présent quand on commence à connaitre les cartes, parce qu’elles sont au final les variations de plusieurs grands types facilement identifiables.

Alors on transpire avec application, on juge telle ou telle carte avant d’en jeter une troisième, on calcule nos prochains coups sur deux ou trois tours. Derrière une boite d’apparence modeste, un matériel contenu mais de très belle facture et joliment illustré, avec des règles faciles à appréhender, Rémi Mathieu cache un jeu technique, sans beaucoup de fioritures, qui ne pardonnera pas beaucoup le faux pas ou le fait de démarrer son moteur avec du retard. Et comme toujours avec ce genre de jeux, un joueur qui pioche les cartes parfaites pour son jeu aura un avantage certain, il faut savoir l’accepter. Bon, ça n’empêche pas ma femme de me rouler dessus, mais c’est une histoire pour une autre fois. En attendant, je retrouve avec ce jeu le plaisir de la concentration productive, sans les lancers de craie et les heures de colle de ma scolarité.

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Disponible ici :

Prix constaté : 34,20 €

Test : The Art Project

Test : The Art Project

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Synopsis

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La Main Blanche, une organisation criminelle bien établie ne cesse de sévir.

Sa spécialité ?

Le vol d’œuvres d’art et culturelles.

Tableaux de maîtres, sculptures renommées, œuvres littéraires, musicales, cinématographiques ou reliques, rien ne leur échappe, ils cherchent à tout voler et à revendre aux plus offrants leur butin sur le marché noir.
C’est pourquoi, j’ai décidé de rassembler autour de moi une fine équipe sous une même bannière, cette équipe s’appelle l’Art Rescue Team et nous avons décidé de nous faire connaitre sous le nom de « the A.R.T project ».

Pour pouvoir rester dans l’anonymat, nous utilisons des noms de code tirés de ma passion pour les stratégies et les jeux à savoir les échecs.

En tant que roi, j’ai dû m’entourer de mes « pions » qui sont aussi mes collègues.

Vous retrouverez donc au sein de l’équipe la reine, le cavalier, le fou, la tour et le pion.

Aucune de ces appellations n’est vouée à être ronflante ou dégradante, nous sommes tous sur le même pied d’égalité et nous coopérons les uns avec les autres bien que nous venions de milieux différents, que nous n’ayons pas le même âge et que nos vécus diffèrent tous ; nous avons chacun nos spécialités, mais cela est pour le mieux, nous pouvons ainsi dialoguer ouvertement et échanger nos points de vue pour pouvoir déterminer quelle solution sera la plus efficace pour agir avant que les œuvres d’art du monde entier ne tombent sous la coupe de la Main Blanche.

C’est dans la multitude des conseillers qu’il y a réalisation après tout, donc plus il y a de cerveaux, plus élaborés seront les plans.

Nous sillonnerons le monde et nous arrêterons les agents de la Main Blanche avant qu’ils ne bloquent l’accès d’une ville ou qu’ils ne s’enfuient avec leur butin à notre nez et à notre barbe !

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Bon, c’est bien beau cette histoire, mais on veut en savoir plus sur le jeu !

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Et je vous comprends !

Mais je me devais de vous mettre dans l’ambiance car le travail d’illustrations fourni par Vincent Dutrait nous incite à plonger dans le jeu et sa thématique !

Déjà la boite fait penser à une affiche de film ancien, avec son grain et ses couleurs flashy tout en restant assez sombre pour montrer le côté sérieux de la chose.

Chacun ses goûts j’en conviens, mais comme très souvent avec M. Dutrait, je suis totalement sous le charme, le souci du détail sur les différentes cartes des pays que l’on va explorer est tout bonnement excellent, le jeu flatte la rétine sans l’égratigner, un sans-fautes pour moi !

Mécaniquement parlant, Florian Sireix et Benoit Turpin nous offrent un jeu coopératif qui sent le Pandemic mais en restant assez loin pour ne pas avoir l’impression de jouer à un clone !

Plus de contrôle de l’aléatoire, mais plus d’aléatoire quand-même (Oui je me contredis, je sais, mais je vais développer, vous me connaissez à force !) et une difficulté que je trouve plus abordable qu’un Pandemic, tout en laissant plus de marge de manœuvre pour les discussions entre les membres de la team !

Nous sommes face à un jeu aux règles simples et accessibles, à la difficulté variable et aux multiples cartes pour varier les plaisirs et changer légèrement le gameplay à chaque partie !

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Aléatoire ?

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Oui !

Voilà, c’est clair et annoncé, entre la pioche de cartes et les jets de dés pour les combats, nous sommes face à un jeu qui nous demande de nous adapter sans cesse, mais ne fuyez pas tout de suite, découvrez ce qui est fait pour contrebalancer l’aléatoire un minimum car les auteurs n’ont pas collé un jeu purement aléatoire sans contrôle !

La pioche de cartes nous propose d’avoir le choix entre deux cartes en mains et d’en jouer une sur ces deux, ce qui limite le côté punitif, même si, parfois, il vous faudra quand même choisir entre la peste et le choléra !

Mais ce qui est malin, c’est qu’au lieu de bêtement nous punir parce que l’ordre dans lequel sont sorties les cartes ne nous aide pas (comme dans un Pandémic quand on veut une carte d’une couleur et qu’une autre personne l’obtient alors que nous sommes à l’autre bout du plateau), dans the A.R.T Project nous allons décider de l’ordre du tour en dialoguant.

Il suffira de demander qui pourrait poser telle ou telle ressource parce que sinon nous allons perdre des cœurs (qui sont à la fois des points de vie et des jokers dans le jeu) et on jouera dans l’ordre de notre choix !

C’est intelligent, il y a un petit côté ordre du tour comme dans un jeu de rôle, rien n’est figé et le sens horaire très classique sur la plupart des jeux est donc absent.

C’est parfait pour bien coordonner nos mouvements, pour contrebalancer l’effet joueur alpha présent dans beaucoup de jeux coopératifs et pour éviter de perdre la partie parce que la première personne à jouer va devoir sacrifier tout ce qu’elle possède, ce qui nous mettra tous dans la panade !

Pour poursuivre avec l’aléatoire, les combats que nous allons choisir de résoudre (ou pas, ils ne sont pas obligatoires à la fin du tour) se font avec des jets de dés.

La frustration sera parfois à son comble quand il nous faut des 4 ou des 5 et qu’on ne fait que des 1… mais (!!!), grâce aux ressources du jeu nous pourrons augmenter notre puissance et/ou si cela ne suffit toujours pas, nous pourrons décider de nous séparer de certaines cartes pour relancer des dés.

Parfois ça ne sera toujours pas suffisant et nous devrons nous résoudre à perdre le combat, mais avouons que transformer deux 1 en deux 6 est très jubilatoire !

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Pandemic like ?

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Là où le jeu a des similitudes avec Pandemic, c’est que nous allons devoir atteindre notre objectif avant un certain nombre de tours, que nous avons un certain nombre d’œuvres d’art à récupérer pour remporter la partie, que nous allons devoir limiter la prolifération d’agents dans les villes sous peine de voir le contrôle de ces villes nous échapper, ce qui nous fera aussi perdre la partie !

3 moyen de perdre la partie et un seul de l’emporter !

Il faudra faire des choix et des bons pour pouvoir l’emporter !

Mais dans le feeling, on est quand même très loin de Pandemic, on sent une filiation, mais le plaisir de jeu est très différent pour ne pas avoir l’impression de jouer au même jeu, ni même de faire doublon.

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Quid de la rejouabilité ?

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Si la rejouabilité de la pioche aide déjà beaucoup dans Pandémie, il faut avouer qu’il reste relativement figé si on n’ajoute pas d’extensions.

A part varier la difficulté, on fera peu ou prou toujours la même chose dans Pandemic (et pourtant j’adore Pandemic hein !).

Là où Florian et Benoit (Pardonnez-moi cette familiarité, c’est plus rapide d’écrire ainsi !) frappent fort et même très fort c’est en proposant 6 pays différents à visiter !

Mais ce ne sont pas simplement des pays qui sont là pour changer le look de la carte !

Chaque nouveau pays va offrir un challenge différent car les règles seront légèrement modifiées.

Déplacements dont les coûts changent, bonus quand on termine sur une case, bonus ou malus quand on récupère une œuvre d’art dans un lieu etc. etc., la variété est au cœur du jeu !

Si vous voulez jouer sur une carte et augmenter ou réduire la difficulté c’est aussi possible !

Modifiez simplement le nombre de cœurs avec lequel vous débutez la partie et c’est fait ! Le jeu sera plus compliqué ou plus simple !

Donc le jeu propose une rejouabilité importante, de la variété et des manières de penser et de jouer vraiment différentes d’un pays à l’autre, chapeau !

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Joueur alpha ?

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Comme je le disais tout à l’heure, cet effet joueur alpha est pas mal gommé, car sans communication précise et détaillée, jouer une carte sans concertation risque vite de faire échouer la partie.

De plus comme nous pouvons communiquer sur nos cartes sans pour autant avoir le droit de les montrer (donc à l’inverse de Pandemic où toutes les cartes sont visibles sur la table, le paradis de l’alpha), le côté alpha sera plus difficile à installer, même si ça n’est jamais totalement évitable dès lors qu’une communication est possible.

On peut tenter d’orienter les choix des autres, mais la décision leur reviendra au final.
Retenez que le jeu est vraiment fait pour le dialogue, d’ailleurs passé 3 personnes (Le jeu est jouable jusqu’à 6 pour rappel.), cette communication pour décider de l’ordre de jeu des cartes et de l’ordre de déplacement et de résolution des combats sera encore plus cruciale, une erreur de jugement et c’est une partie qui bascule irrémédiablement dans le chaos et la défaite quasi-assurée !

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Verdict personnel

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Comme toujours, cet avis n’engage que moi, mais je pense que vous allez vite comprendre si j’aime le jeu ou pas en vous disant que dès que nous l’avons reçu nous avons passé une semaine à jouer entre 2 et 3 parties par jour !

Le jeu nous a vraiment accrochés et j’ai vraiment adoré explorer les différents pays, les différentes variations de règles associées, ainsi que la fluidité des parties, la rapidité à poser le jeu, à jouer et à ranger le tout !

Mon avis se fait sur un nombre de parties compris entre 30 et 40 minimum (même si je ne les ai pas comptées dans le détail).

Je n’ai pas eu l’impression de me lasser, merci les différents pays et la variété de la pioche et des jets de dés.

Même si je sais que mon objectif ne varie jamais, la manière de le réaliser change toujours et c’est très frais.

Nous avons remporté au minimum une victoire sur 5 des 6 cartes et la dernière nous résiste encore, mais c’est un vrai challenge agréable à relever !
Pour le moment la difficulté standard nous suffit, c’est déjà assez difficile de gagner et ça se fait souvent sur le fil, à un jet de dés ou à un tour de la défaite !

Un énorme kiff pour moi et je place le jeu actuellement dans mon top 3 des découvertes de l’année !

Je l’aurais volontiers placé numéro 1 en coopération, mais je n’ai pas souvenir d’avoir joué d’autres nouveautés coopératives cette année (exception faite de Once Upon a Line, mais c’est un prototype, je ne le compte donc pas), donc je ne peux pas non plus mentir en disant qu’il est numéro 1 quand c’est le seul… Même si, de fait, il est numéro 1… Enfin bref, vous avez compris l’idée !

Au chapitre des regrets sur le jeu, je dirais que j’ai dû très vite sleever les cartes que j’ai trouvées fines et qui me semblaient un peu fragiles.

J’ai vu que les cartes pouvaient très vite se tordre si on mélangeait le jeu un peu vigoureusement et qu’une d’entre elles décidait de sortir du groupe.

Autre regret : j’aurais aimé avoir encore plus d’histoire dans le livre de règles pour la thématique.

Sinon pour moi, c’est vraiment un jeu excellent qui mérite qu’on s’y attarde si on aime la coopération !

Quelques mots sur le solo car le jeu dispose d’un mode solo intégré :

Je ferais un article dédié pour bien parler du solo, car, à ce jour, je n’ai que deux parties en solo au compteur, ce qui n’est pas assez pour donner un avis objectif sur le jeu.

Mais de ce que j’en ai vu, il est conçu aussi pour nous en faire baver, plus qu’en multi, donc il faudra jouer finement.

En conclusion, si vous aimez la coopération sans effet alpha et que vous aimez les jeux assez rapides, mais tendus, the A.R.T Project est un bijou qui aura sa place dans votre ludothèque !

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