Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
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Il était une fois.
Ainsi pourrait commencer chaque tour de jeu de Memoria Bluff, car le jeu est fait pour que vous racontiez une histoire.
Le concept est simple : 2 manches. Lors de la première, il faudra raconter des souvenirs que vous avez vécus liés à des cartes qui seront disposées sur la table ; placez une carte sur la table avant de débuter la narration de votre souvenir pour signaler si ce souvenir est réel et qu’il est le vôtre, ou s’il contient une part de vérité et de mensonge, voire que vous avez carrément pipeauté le souvenir de A à Z.
Une carte pour la vérité pure et une carte pour une vérité teintée de bluff ou d’un mensonge éhonté !
Une fois le souvenir raconté, les personnes autour de la table votent à bulletin secret, en plaçant la carte Memoria s’ils pense que vous dites toute la vérité, rien que la vérité (pas besoin de lever la main droite et de jurer !) ou la carte bluff pour une demi vérité (ou un mensonge !).
Des points sont marqués par ceux qui ont vu clair dans le jeu de la personne racontant son souvenir et des points sont marqués par l’auteur du souvenir qui a réussi à faire se tromper ses auditeurs.
Quand tout le monde a raconté un souvenir et engrangé des points, on joue une seconde manche plus courte et avec moins de cartes disponibles (une seule en fait) et le jeu est terminé !
On compte les points finaux et on voit qui est le meilleur bluffeur car, oui, tout est question de bluff.
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Vous reprendrez bien une petite salade de bluff ?
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Car, oui, le but du jeu est clairement de bluffer les autres, raconter la vérité d’une manière qui laisse à penser que votre souvenir ne peut pas être réel.
Mentir sur un souvenir qui semble tellement réel qu’il passera sans soucis.
Voilà ce qu’il faudra faire, car vous marquerez plus de points pour toute personne qui se trompe sur le fait que vous ayez dit la vérité ou que vous ayez menti.
Il faudra donc être efficace et rusé car, plus les personnes vous connaissent, plus elles pourront vous percer à jour !
Mais il faut aussi être particulièrement attentif à ce que vous direz quand vous mentirez car, à l’issue de votre premier souvenir, tout le monde pourra vous poser une question (à raison d’une question par personne) pour tenter de vous déstabiliser ou de voir si vous confirmez bien votre version !
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Un jeu qui invite à l’échange et à la découverte des autres.
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Ce jeu a une place particulière dans mon cœur car, non seulement il séduit quasiment tout le monde (je n’ai eu que deux retours négatifs dessus, mais uniquement parce qu’une personne n’est pas à l’aise avec le fait d’imaginer des choses ou de « mentir » avec des souvenirs et l’autre parce que, suite à des traumatismes vécus, il n’est pas vraiment bienvenu de raconter des pans de sa vie sans faire remonter des choses trop douloureuses), mais surtout, il permet d’apprendre à mieux connaitre les personnes qui jouent et qui vont nous raconter des souvenirs, tantôt amusants et drôles, tantôt plus touchants.
Le jeu incite vraiment à se parler, interagir les uns avec les autres et à la bienveillance quand-même !
Je l’ai fait découvrir à quelques dizaines de personnes qui se connaissaient plus ou moins et parfois qui ne se connaissaient pas du tout et malgré tout, jamais il n’y a eu de remarques blessantes, de railleries, mais toujours de la bienveillance et de l’humour, un peu comme si on était dans une bulle bienveillante le temps du jeu.
Aucun autre jeu n’a eu ce pouvoir jusqu’à maintenant !
Et en plus, on pourra être surpris par des anecdotes qui nous seront racontées.
Je ne résiste pas à vous livrer celle d’un ami :
Il nous raconte qu’un jour il a été flashé à 89Km/h par un policier alors qu’il était…à vélo…
Il enchaine par le fait que le policier ne savait pas comment gérer la situation car, non seulement mon ami n’a pas le permis de conduire un véhicule car il est handicapé et n’a jamais pu le passer (une jambe bien amochée) et qu’en plus, c’est tellement improbable d’être à une telle allure sur un vélo qu’il n’avait aucune idée de quoi faire, donc il a laissé partir mon ami sans rien d’autre qu’une mise en garde sur la prudence.
Alors, à votre avis, Memoria ou bluff ?
Si comme beaucoup d’entre nous vous avez dit bluff, c’était bien tenté, mais c’est perdu !
En effet mon ami était dans une descente et il possède un vélo en fibre de carbone ultra léger.
Entre la pente très abrupte et son envie de voir s’il pouvait allait vite, tout était vrai !
Voilà le genre de souvenirs qu’on peut entendre et qui nous permet de mieux connaitre ces personnes avec qui nous allons partager un moment !
Entre ça et les illustrations vraiment réussies, qui donnent l’impression de voir des rêves très colorés, Memoria Bluff est un jeu qui ne m’avait pas emballé plus que ça sur le papier, mais qui a fait mouche auprès de quasiment tout le monde.
C’est un jeu que je ne me lasse pas de faire découvrir dès que j’en ai l’occasion !
Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
Il y a trois types de joueurs quand on vient à parler des jeux de logique, ceux qui savent compter et les autres. Alors forcément, se frotter à un jeu comme Tiwanaku, qui derrière son graphisme très bucolique prendra un malin plaisir à frotter vos neurones à la paille de verre, ne procurera pas le même plaisir suivant la catégorie à laquelle vous appartenez. Mais si des jeux comme Cryptide ou A la Recherche de la Planète X vous font dresser les tétons (je ne juge pas), il y a des chances que le jeu de Sit Down ait attiré votre attention. Reste à déterminer si on parle bien de la même chose.
Ici, point de créature mystérieuse ou de planète inconnue à trouver, il va s’agir de deviner avant les autres la cartographie d’un plateau commun. Il faudra déterminer à la fois le type de terrain de chaque case, mais aussi son type de culture, plus prosaïquement un numéro entre 1 et 5. Evidemment, il existe des règles élémentaires pour réduire petit à petit le champ des possibles : règles de non-adjacence pour les cases de terrains regroupées en polyominos, mais aussi pour les cultures dont la numérotation est en outre liée à la taille du polyomino qui les accueille. On commence la partie avec quelques cases déjà révélées, et on va compter sur notre intellect supérieur pour en déduire le reste, mais aussi sur les autres pour nous donner des indices sans trop nous mettre des bâtons dans les roues.
Les photos montrent le matériel Deluxe.
Pousse-toi de là, que je m’y mette
Ici, plus que dans d’autres jeux du même acabit, le joueur va ressentir la pression mise par ses concurrents. En effet, pour deviner une case, il faut d’abord s’y rendre, c’est-à-dire faire cheminer l’un de ses 5 meeples tout mignons depuis le bord du plateau en passant par des cases déjà révélées ou occupées par d’autres de ses meeples. Il est interdit de traverser une case occupée par un adversaire, ils le savent, vous savez qu’ils le savent, ils savent que vous savez qu’ils le savent, et ils ont donc ce petit air satisfait en se positionnant de façon à vous bloquer l’accès à cette juteuse culture de niveau 5. Les salauds.
Il y a en effet deux façons de marquer des points : révéler une tuile terrain (l’exploration, qui se fait de façon automatique lorsque votre meeple s’arrête sur une case vide), ou deviner la bonne culture (la divination, qui rapporte clairement beaucoup plus). On s’aperçoit rapidement que la différence avec les autres joueurs va dépendre de notre capacité à planifier ces « divinations ». Deux raisons qui poussent à l’optimisation : une seule action de divination peut permettre de récolter d’un coup les points de plusieurs cultures, à condition de deviner juste à chaque fois ; et chaque culture correctement prédite rapporte le token associé qu’on pourra ensuite dépenser avec ses petits copains pour gagner des points supplémentaires en fonction du nombre de tokens différents. Et tout se joue là.
Comme on ne peut conserver qu’un seul token de chaque type à tout moment, il est bien plus rentable de tenter à chaque divination de deviner le plus de cultures différentes. Tiwanaku demande donc de planifier nos actions et nos déplacements en plus de l’exercice de logique assez classique qu’il impose. L’interaction n’est pas très poussée, mais elle est suffisante pour rendre l’expérience de jeu bien plus tendue qu’un Cryptide, qui n’est finalement qu’une course à celui qui conceptualisera le mieux et le plus rapidement les différentes informations à disposition. En effet, il faut ici tenter de se positionner le plus vite possible sur des cultures qu’on suppose différentes, et bloquer l’accès aux autres joueurs, alors qu’on n’a encore qu’une vague idée de l’agencement des tuiles.
Dans la vallée andine, personne ne vous entendra pleurer
Tiwanaku a donc une vraie composante jeu de société qui pouvait manquer dans des jeux de déduction pure comme Cryptide ou Turing Machine. Le fait que toutes les informations soient connues de l’ensemble des participants déporte la compétition entre les joueurs sur la gestion du plateau et de ses meeples, l’exercice de déduction devenant une composante du gameplay parmi d’autres et non plus son alpha et son oméga. Il faut quand-même avoir l’habitude de ce genre de gymnastique mentale, l’expérience risquant autrement d’être très douloureuse.
Les modes solo et coopératif tentent de reproduire au mieux cette gestion des déplacements et des blocages, et confrontent les joueurs à un bot dont les meeples vont bouger en fonction des flèches affichées sur les tuiles terrain qu’on pose au fur et à mesure sur le plateau. Comme le bot ne s’arrête que lorsque son meeple arrive sur une case vide, et qu’il gagne alors immédiatement les points du terrain et de la culture, il a rapidement une quarantaine de points d’avance sur les joueurs. A eux de déterminer soigneusement quelle case explorer en premier, quel meeple du bot ils peuvent se permettre d’activer, sachant qu’il y a quand même une grande part d’aléatoire (notamment au début, quand on est loin de pouvoir déduire la cartographie du plateau) dans leur comportement et donc dans le total de points concédés à chaque action. Cela donne un bot qui se classe plus dans la catégorie « force brute » que « puzzle subtil », mais le défi est intéressant (et difficile).
Garçon, y a une tour dans mon sudoku !
Au final, il serait facile de recommander Tiwanaku aux joueurs qui cherchent un jeu dans la même veine que Cryptide ou A la Recherche de la Planète X. Ne croyez pas les charlatans qui le feront. Ici, au Labo des Jeux, nous savons la vérité. Après des heures passées à tester les différents jeux sous toutes les coutures, des journées le nez plongé dans les règles, des mois d’analyses, la conclusion s’est imposée, irrévocable, monolithique : c’est pas tout à fait pareil quand même. Ces derniers proposent essentiellement des défis logiques plus corsés, différents d’une partie à l’autre, et dont la difficulté est d’ailleurs modulable. Pensez par exemple aux indices négatifs de Cryptide ou aux derniers niveaux de Turing Machine, ou plutôt ne le faites pas si vous voulez éviter que vos cellules grises entrent en combustion spontanée. A l’inverse, cette difficulté est toujours la même dans Tiwanaku, et la rejouabilité et la difficulté viennent surtout du comportement des autres joueurs. La proposition de gameplay est clairement différente. On est entre gens de bonne compagnie, alors je vais vous faire une confidence : au-delà de la comparaison obligée avec le sudoku, j’y vois aussi une partie d’échecs.
Du coup, je ne suis pas séduit par Tiwaniku autant que je l’espérais. Ne vous y trompez pas, le jeu est facile à prendre en main, joliment illustré, le matériel est de qualité avec notamment la roue qui gère la vingtaine de setup différents, et remplit parfaitement le but qu’il s’était fixé. Le seul reproche que je pourrai lui faire concerne les modes coop et solo qui auraient pu être un peu moins brutaux, mais c’est peut-être moi qui suis juste mauvais. Ouais, les échecs, ce n’est vraiment pas mon truc. C’est d’ailleurs sûrement pour ça que je vais lui préférer un Cryptide ou un Turing Machine, qui offrent des challenges avec lesquels je suis plus à l’aise, plutôt que la guerre de positionnement qui attend celui qui ouvrira une boite de Tiwanaku. Mais il s’agit ici de goûts personnels, et je n’ai aucun doute sur le plaisir qu’auront des joueurs avertis à arpenter les terres fertiles du peuple quechua.
Similo est un party game coopératif dont le but est d’identifier LE personnage secret. Cette gamme se décline déjà en de multiples thèmes tels que animaux, monstres, contes, histoire, mythes… Et c’est donc avec plaisir qu’on accueille ce nouveau thème fantastique. Nul doute que ce dernier devrait faire plaisir à beaucoup d’entre nous.
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Le matériel :
Par son petit format, la boite de jeu est facilement transportable. Vous pourrez donc l’amener à vos soirées ou en vacances sans avoir besoin de louer un camion ^^ Le jeu ne compte pas moins de 39 cartes de bonne qualité.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
Le narrateur est au cœur du jeu. Il a en charge de faire deviner aux autres le personnage secret qu’il a pioché en début de partie. Cette carte secrète est mélangée à 11 autres afin d’avoir 12 cartes en jeu. Afin d’arriver à leur fin, les joueurs peuvent compter à chaque tour sur l’indice révélé par le narrateur. Pour ce faire, ce dernier choisi une carte de sa main et la pose verticalement ou horizontalement pour indiquer un point commun ou au contraire un point à l’antipode du personnage secret. Alors que cette carte reste en jeu, il pioche une nouvelle carte afin d’avoir toujours 5 cartes en main. C’est maintenant le moment pour les joueurs de discuter dans le but de retirer une ou plusieurs cartes personnages. Attention, si les joueurs retirent le personnage secret, la partie est immédiatement perdue. Les joueurs – le narrateur y compris, ont donc 5 tours pour ne laisser qu’UNE seule carte en jeu en espérant que ce soit bien la bonne s’ils veulent sortir victorieux de cette épreuve.
Afin de pimenter vos parties, vous pouvez mixer les versions. Les auteurs suggèrent alors de choisir deux versions de Similo : une pour la pioche de personnage et l’autre pour la pioche indice.
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Verdict
Similo est un jeu d’ambiance coopératif, basé sur des règles simples et des parties rapides. Pour les amateurs de Harry Potter, ce jeu devrait sans aucun doute vous plaire. En revanche, il est nécessaire que tous les joueurs aient une bonne connaissance de la thématique. En effet, le jeu pourra perdre de l’intérêt si les indices sont biaisés ou réduits du fait d’un manque ou d’une absence de connaissance. De même, il est préférable que les connaissances soient homogènes entre les joueurs et le maitre du jeu. Enfin, le ou les joueurs qui ne connaitraient pas le monde d’Harry Potter auront tendance à être passif et à rester en retrait des décisions, subissant ainsi les parties au lieu de les vivre pleinement.
L’ambiance est au rendez-vous et c’est assez marrant de voir à quel point notre façon de percevoir les choses peut être différente des autres et que, parfois, nous avons été marqués par des détails que nous seuls avions remarqué. Evidemment, plus on connait nos partenaires et plus cela est facile car il sera plus aisé de comprendre les indices fournis par le maitre du jeu ou si vous êtes le maitre du jeu de vous adapter pour que vos indices ne les emmènent pas sur une mauvaise piste.
Ne possédant pas d’autres jeux de la gamme, je ne pourrai malheureusement pas vous parler de parties avec deux jeux de la gamme.
Voici donc le lancement de la gamme Logic de chez Bankiiiz, avec Yoann Levet aux manettes, tout du moins pour les premiers opus. C’est donc par l’intermédiaire de boites choupi que l’éditeur « s’attaque » au marché des casse-têtes, jeux de déduction, puzzle games, appelez-les comme vous voudrez.
En tout cas pour l’auteur, ce sont des logigrammes. Retenez donc bien ce terme et son explication car on va pas y passer la nuit. « Un logigramme est un diagramme à deux dimensions utilisé en pédagogie (…), ou lors de démarches de Qualité, hygiène, sécurité, environnement, d’aide à la décision de gestion du risque ou lors de démarches de créativité. Il permet de visualiser de façon holistique, logique (séquentielle ou hiérarchique) les actions à mener, étapes et les décisions à prendre pour atteindre un objectif défini. ». C’est pas moi qui le dit c’est wikipédia.
Bon on va finalement y revenir, car cette définition a besoin d’être illustrée en termes ludiques 😉
Mais ce genre des jeux de déduction ou casse-têtes est déjà bien représenté avec notamment la gamme Smart Games qui est bien identifiée et reconnue en boutiques et par les joueurs. On peut noter les tentatives récentes d’Asmodée avec la gamme Logiquest, et ses résultats très inégaux (Aventuriers du Rail a.k.a. j’ai-mal-à-mon-ergonomie).
Et bien on va voir pourquoi la Gamme Logic a sa place en boutiques pour plusieurs raisons :
Le principe de progression linéaire
Une démarche responsable
Birds est illustré par Rémi Leblond, et Hotel par Djib.
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Logigramme quézaco
Revenons juste avant sur la définition wikipédiesque qui n’est pas forcément la plus adaptée pour définir cette Gamme Logic, pour vous décrire ce que vous aurez entre les mains avec ces boites. On va démocratiser cette définition et la résumer en : Résoudre le puzzle en analysant les informations données. L’auteur Yoann Levet parle de lois qui s’appliquent et que vous devez intégrer et respecter afin de trouver la seule et unique solution du logigramme.
C’est simple et limpide, les règles tiennent sur une petite page recto verso, et tout est indiqué sur la carte qui vous présente le problème à résoudre. Ne prenez pas peur quand je parle de problème à résoudre, ce n’est pas parce que c’est le jour de la rentrée qu’on va parler mathématiques.
Un exemple ? Voici le défi n° 5 du jeu Hotel :
Je vous spoile, voici la solution :
3 bonzommes à placer, mamie tromblon a l’étage vert, poulpe bleu en dessous de mamie, et mamie avec un autre gus a son étage. Rien de trop complexe, sauf que j’ai 40 ans et que ce jeu ne s’adresse pas forcément à moi.
Mais au moins ça vous illustre la mécanique, sachez qu’en avançant dans les défis, il pourra y avoir jusqu’à 6 personnages à placer en même temps, et que les lois du jeu qui s’appliquent ne vous laisseront qu’une seule solution possible. Charge à vous de la trouver. Et c’est là qu’entre en jeu la …
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… progression linéaire
Cher à l’auteur et à l’éditeur, ce principe ne satisfera pas tout le monde. Retenez que la gamme est destinée plutôt aux enfants à partir de 6-7 ans, et que pour reprendre les mots de l’éditeur :
« le jeu a été fait pour qu’à partir du niveau 1 au niveau 60, on n’ait pas de mur de difficultés ». Bertrand Arpino chez Un Monde de Jeux.
C’est assez important à prendre en compte si jamais cette gamme vous intéresse car cela implique que la difficulté est belle et bien présente, mais que le joueur n’aura pas cette sensation de frustration parfois trop présente lorsque dans certains casse-têtes, le niveau 20 marque un réel cap à passer et le joueur se cassera certainement les dents à plusieurs reprises avant enfin de le franchir, et de ne se retrouver challengé que 10 niveaux plus tard.
Ce qu’il faut retenir, c’est que moi, du « haut » de mes 40 ans, je n’ai pas été beaucoup mis en échec avec Birds ou Hotel (même si certaines fois, je m’y suis repris). Mais encore une fois, votre enfant de 7 à 10 ans, qui est donc la cible de cette gamme, y trouvera son compte dans ces logigrammes, et se sentira progresser dans le jeu, sans se prendre de porte en pleine tronche. Il ne va pas non plus rouler sur le jeu, mais cette progression linéaire est un parti-pris intéressant et je trouve important de souligner cette décision éditoriale qui a dû fortement impacter la création des différents niveaux.
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Une démarche responsable
Vous y êtes sensibles ou pas (et si la réponse est non, je ne suis pas sûr que cela vous serve à grand-chose de continuer cette lecture, ou même celle de notre blog en général), nous, ça nous intéresse ! Mais même entre nous ce débat sociétal nous agite, et nous avons pu nous y confronter lors de la parution récente d’une critique du jeu « On Board ». C’est un jeu donc il a bien évidemment sa place dans nos colonnes, mais il s’agit aussi d’un jeu au départ promotionnel pour les croisières ludiques. Et là on va bien évidemment se poser la question de l’impact environnemental de ces palaces flottants, et de tout ce que ça implique en termes d’impact écologique.
Ne cherchez pas, c’est catastrophique.
Avec sa gamme Logic, Bankiiiz assume, met en avant et promeut une production 100% made in France, avec zéro plastique. 60 cartes, une planche avec les éléments de jeu, une règle recto verso, et une boite qui devient le « plateau de jeu ». Le tout pour 13,90€ environ, selon les points de vente.
Vous me direz que le jeu, une fois validé les 60 défis, ne sert plus à grand-chose. Offrez-le, prêtez-le ou revendez-le. Je serai surpris que vous ne le revendiez pour la moitié de son prix au minimum.
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Un auteur à surveiller
Je ne suis pas en train d’émettre un avis de recherche sur cet auteur, et vous demander de signaler tout comportement suspect, mais je suis dans l’attente de ce qu’il a à nous proposer. Yoann Levet a commencé par Myrmes, qui a une belle côte de popularité auprès des nostalgiques de l’âge d’or Ystari, un éditeur à qui l’on doit notamment de Caylus, Metropolys, Shakespeare, et des localisations avec Race for the Galaxy, Endeavor, Puerto Rico, Dominion etc …
Yoann est l’auteur de Turing Machine (un autre jeu de déduction, en collaboration avec Fabien Gridel) qui arrive tout bientôt et qui me rend très curieux.
Enfin, concernant cette Gamme Logic, vous trouverez ici d’autres niveaux pour Birds et Hotel, cela vous permet aussi d’essayer le jeu avant de peut-être l’acquérir :
Vous l’aurez compris, j’ai bien aimé cette nouvelle gamme de jeux, tant pour la démarche qui l’entoure, que pour les jeux en eux-mêmes, et ces logigrammes agréables à résoudre.
Pour Birds, on sera sur une résolution verticale avec les oiseaux à ordonner sur une même ligne, pour Hotel ça sera horizontal avec les différents étages de l’hôtel. Ne croyez pas que c’est la seule différence et que vous retrouverez les mêmes défis à résoudre soit à l’horizontal, soit à la verticale, fort heureusement. Hotel intègre plus de lois de jeu, avec la possibilité d’avoir des personnages au même étage, ce qui n’est pas les cas avec Birds. À vous donc de choisir lequel vous tente le plus, soit pour le côté visuel avec le beau travail de Rémi Leblond et Djib, soit l’univers qui vous plaira le plus (les p’tits zozios ou le côté Hotel Transylvanie). Le plus simple est certainement de faire quelques niveaux sur les liens que je vous ai indiqué un peu plus haut, et surtout de voir avec les joueurs concernés, à partir de 6 ou 7 ans !
Huis Clos est un jeu de Florent Wilmart & Pierre Christen, il a été illustré par Jules Dubost (Ghost Adventure) et est édité par Ôz éditions, qui m’a envoyé le jeu pour le tester.
C’est un jeu pour 1 à 6 personnes pour des parties de 30 minutes à 1 heure, à partir de 14 ans.
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Matériel :
C’est très sobre, une boite, des cartes et des intercalaires pour les ranger et… c’est tout ! Même pas de règles incluses !
Une honte ?!
Non, c’est l’un des rares jeux où il n’y a pas besoin de lire de règles, le jeu s’explique lui-même en jouant !
Mon seul bémol sur la boite et les intercalaires, c’est que je n’ai pas trouvé pratique d’accéder à certaines zones quand la boite est pleine de cartes (soit au début de chaque nouvelle partie en fait).
Sinon la qualité est très bonne.
Le jeu est intégralement fabriqué en France, et le revendique, alors autant le mettre en avant !
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A quoi ça ressemble ?
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Peu de photos ici, pour éviter le spoil potentiel, la surprise viendra en ouvrant la boite ! L’éditeur nous a fourni des photos avec le texte flouté pour préserver le mystère 😉
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Comment on joue ?
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Pour une fois, aucune explication des mécaniques du jeu, on est sur un jeu narratif et littéraire et je vais tenter une nouvelle approche dans ma manière de résumer mon ressenti sur le jeu :
« Angleterre, 1920. Moi Jérémie McGrath fût missionné pour résoudre un crime qui a pour scène le manoir Winsbury. Manoir qui, si l’on en croit les rumeurs, serait maudit.
Balivernes !
Les malédictions n’existent pas et ce n’est pas parce qu’une ou deux personnes sont mortes qu’une malédiction quelconque est à l’œuvre, c’est juste l’œuvre de personnes qui sont motivées par l’appât du gain, j’en suis certain !
Elizabeth Winsbury avait rassemblé le gratin des environs et une vingtaine de personnes étaient présentes quand « l’accident » est survenu. La guerre ayant fragilisé beaucoup d’entreprises, j’imagine que la firme Winsbury ne fait pas exception, mais je vais devoir tirer cela au clair. J’aurais aimé que la situation en restât là…
Malheureusement, 10 victimes se sont succédé dans ces lieux, qui pourraient me laisser penser qu’une malédiction est bien à l’œuvre… Mais mon esprit rationnel, au bord de basculer à chaque nouveau crime, m’a toujours ramené vers la logique, la bonne vieille logique, implacable et froide, presque mécanique.
Voir différents protagonistes revenir dans ma liste des suspects m’a fait en aimer certains, en détester d’autres, mais je me gardais bien d’afficher mes opinions publiquement, évitant ainsi que l’on m’accuse de porter des accusations plus par préférences personnelles que par un établissement des faits.
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Quoi qu’il en soit, deux erreurs me sont imputables, je le reconnais, j’ai lancé de mauvaises accusations et je me suis platement excusé auprès des personnes non coupables lorsque la vérité a éclaté. Arrivé à la dernière enquête, mon cerveau était en ébullition ! C’était de loin la plus ardue des enquêtes que j’ai eu à mener en ces lieux ! Malgré le fait que je connaissais tous les protagonistes, les suspects, les victimes, les innocents et qu’aucune autre enquête que les deux pour lesquelles j’avais lamentablement échoué ne m’avaient réellement donné de fil à retordre, la dernière était très différente.
Je m’étais quasiment installé dans une routine, un cadavre, des suspects, des questions, des déductions, soit dans les mots employés, soit dans l’attitude des uns et des autres, soit dans la méthode employée. Mais cette dernière enquête m’a laissé un goût d’excitation tant j’ai dû rechercher, fouiller ma mémoire pour faire s’assembler les pièces en ma possession !
Mais, ma réputation de fin limier n’était pas usurpée, je résolus l’enquête finale et mis un terme à cette série de meurtres… pour le moment du moins ?
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Comment ? Vous voulez en savoir plus et connaitre le dénouement de l’histoire ? Pour cela, vous allez devoir faire vos preuves, je n’expose pas le fruit de mon labeur au premier quidam venu !
La boite d’enquête est là ! Ouvrez-la ! Découvrez-la ! Partagez-là, ou faites comme moi, enquêtez en solitaire ! »
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VERDICT
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J’espère que la partie résumée vous aura donné une idée de ce que j’ai ressenti en jouant. Oui j’ai fait la boite complète en solo uniquement, car, n’étant pas un grand habitué des jeux d’enquêtes, je voulais savoir si les énigmes proposées étaient coriaces ou pas. Et en jouant avec des amis plus habitués que moi ça aurait été certainement trop rapide.
Et déjà là, je dois avouer que certaines enquêtes ne m’ont pas pris plus de 20 minutes pour être résolues. Je suis resté sur ma faim pour certaines tant j’ai trouvé la solution rapidement. La dernière comme je l’ai dit dans le résumé m’a proposé un challenge bien plus intéressant et stimulant, j’ai vraiment kiffé la résoudre ! Mais j’ai aussi aimé le fait de voir certains personnages se justifier, m’agresser parce que mes méthodes ne leur plaisaient pas, d’autres revenir régulièrement sous les feux des projecteurs des accusations par leurs petits camarades ou rivaux.
Le jeu est très narratif et immersif, les textes sont bien tournés et on ressent les émotions des différents protagonistes, une belle réussite de ce côté !
Une petite erreur dans une fiche avec un mot qui n’avait pas sa place est la seule remarque négative que j’ai à faire quant au texte et à la narration !
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Quelques enquêtes étaient un peu trop évidentes, mais j’ai quand même passé un bon moment avec moi-même à résoudre ces 10 enquêtes que propose cette boite. Donc si vous vous y mettez à plusieurs, soit vous irez plus vite, soit les idées qui vont fuser de tous les cerveaux vont vous ralentir et vous mettre sur de fausses pistes.
Il est possible aussi de prendre des indices si on le souhaite pour nous donner un coup de pouce pour résoudre l’enquête. Je les ai tous consultés (c’est mieux pour faire un article précis je trouve), j’ai trouvé que certains n’étaient vraiment pas utiles car n’apportaient qu’une indication trop vague pour éclaircir les points sombres de mon raisonnement, mais d’autres étaient parfaits pour valider un doute ou apporter une solution plus évidente que ce que j’aurais pu trouver.
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J’ai donc passé un bon moment, sans prise de tête, avec une bonne narration et des enquêtes agréables, et le final est vraiment ce qui m’a le plus emballé dans le jeu, j’aurais même aimé avoir des enquêtes de ce genre à chaque fois, mais je doute que c’eût été possible, mais je ne peux pas en dire plus pour ne pas risquer de spoiler.
Vivement la prochaine boite ! J’ai hâte de voir si des nouveautés se profilent à l’horizon côté résolutions d’enquêtes, ce que j’espère pour éviter que ce ne soit qu’une redite et qu’on se lasse de voir un schéma trop régulier.
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