Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
l
l
Hybride
l
On a là un jeu le c** entre 2 chaises comme j’aime à le dire, avec une bonne couche d’eurogame (placement d’ouvriers, et revenus) mais aussi beaucoup d’aléatoire avec une résolution des conflits au lancer de dés, et la possibilité d’aller braquer les revenus des autres. J’utilise l’opposition « mais » surtout pour prévenir l’eurogamer qui serait tout excité par ce jeu de Xavier Georges, l’auteur de Carnegie et Troyes notamment. En effet ça n’est pas forcément indissociable d’avoir un peu d’eurogame et d’autres méca dans un jeu, mais ça peut surprendre, surtout quand on voit les autres jeux de l’auteur. Carnegie est d’une froideur polaire et vous mettra à rude épreuve pour optimiser ce pur euro comme il se doit. Avec Carson, c’est pas la même mayonnaise ^^
On est plusieurs crans en dessous en termes de complexité en ce qui concerne Carson City par rapport à Carnegie (3.21 versus 3.82 sur l’échelle BGG, ce qui n’est pas rien), surtout en termes de ressenti en y jouant. Le jeu est plutôt rapide, surtout après la 1ère partie. 4 manches qui se succèdent, une ville qui va se construire sous vos yeux, et des duels qui se résolvent revolver au poing comme dans tout bon Western.
La version big box qui me sert pour cette critique fait suite à la version 10ème anniversaire du jeu, qui a fait l’objet d’un financement participatif sur Kickstarter en 2016. Cette version que localise Pixie Games en nos contrées n’a pas d’éléments Deluxe tels que les composants en bois, mais propose le jeu de base, et les extensions dans une bien belle boîte vendue tout de même 90€ dans vos boutiques.
l
crédit photo : https://www.gamesfanatic.pl/
l
l
Programmation, résolution et duels à foison
l
On commence par choisir l’un des personnages disponibles avec son pouvoir/action associée, puis l’on place ses « ouvriers » à tour de rôle sur les cases actions, ou un emplacement du plateau (case vide pour l’acheter et y construire un bâtiment, case avec un bâtiment ennemi pour le braquer, montagne ou maison de ville pour les acquérir). Une fois que tout le monde a placé, on déroule les actions dans l’ordre du plateau, et surtout on résout les éventuels duels. C’est là où le jeu peut vous perdre car la résolution s’effectue en lançant un dé auquel on ajoute sa valeur de force de son plateau, et on compare. Celui qui perd le duel récupère en compensation le cowboy vaincu sur son plateau et n’exécute pas l’action. Le gagnant défausse son cowboy, et effectue l’action vaillamment remportée.
Presque sur chacune des parties que j’ai faites, un duel perdu en toute fin de partie ou à un moment décisif a eu un gros impact sur le score ou le déroulé de la partie. Ça n’est pas qu’accessoire, ça a un gros impact dans le jeu, il faut en être conscient. Cela s’anticipe un peu et peut se contrebalancer un minimum, il n’en reste qu’un 1 contre un 6 aboutira à 90% du temps à un duel perdu pour celui qui a lancé le 1 ^^
l
l
l
Modulable à souhait
l
La big box intègre plusieurs extensions que l’on peut ajouter ou non au jeu de base. La plupart amènent encore plus de chaos dans votre partie. L’avantage c’est que si le jeu vous plaît, vous en aurez pour des dizaines de parties avec x personnages différents (7-8 sont nécessaires par partie).
6 extensions ou variantes de règles sont présentes, et impactent dans un sens ou un autre la complexité et la durée de la partie. Commençons par la plus notable pour des eurogamers allergiques aux dés, la possibilité de modifier la résolution des duels. Au lieu des dés, on peut avoir des tuiles numérotées, distribuées au hasard en début de partie. Chaque joueur va choisir une tuile lors d’un duel, et ajouter la valeur à sa force, le vainqueur est toujours celui qui a le + de force, mais c’est une modification qui pourra convenir aux allergiques aux dés.
Une autre variante amène un départ asymétrique pour les joueurs, « Carson River » permet de jouer sur la face verso du plateau avec la rivière imprimée (2 routes sont nécessaires pour traverser la rivière, cela équivaut à un pont), ou encore l’extension « Hors la Loi » fait venir de manière aléatoire des braqueurs qui prennent la moitié des revenus d’un bâtiment, et/ou empêchent l’achat d’une parcelle qu’ils occupent.
Un mode solo que je n’ai pas essayé est aussi présent.
l
l
Un mot sur la configuration
l
Au niveau de la configuration idéale je partirai sur 3 joueurs si vous aimez pouvoir vous développer plus tranquillement et limiter un peu l’interaction. Mais clairement ça n’est pas le propos du jeu, du coup 4 joueurs me semble optimal, à 5 ou 6 je n’ai même pas essayé car je sais que ça plaira beaucoup moins à ma table.
La durée de partie doit être comprise autour de l’heure et demie de jeu (si chacun a 1 partie dans les jambes) pour que Carson City reste agréable pour moi. Plus de 2h avec un impact aussi fort des dés, je sors un autre type de jeu. Un jeu d’affrontement génèrera moins de frustration au global puisque c’est le but premier du jeu de se foutre sur la tronche et d’en accepter les conséquences. Là on doit surtout construire son moteur de revenus avec ses bâtiments, s’étendre et acheter et obtenir des points de victoire. L’affrontement et sa conséquence ne sont qu’une composante (bien présente) du jeu, pas l’unique mécanique.
l
l
l
« Cette ville est trop petite pour nous 2 pied tendre »
l
Le jeu n’est pas récent et vous vous en êtes déjà aperçu en regardant les photos plus haut. C’est marronasse, y’a pas grand-chose qui ressort visuellement, et ça paraît assez daté. L’intérêt de ce jeu est bien + dans ses mécaniques et sa proposition, qui vous fera passer un bon moment autour de la table, ou au contraire vous fera fuir. Soit on accepte cette part d’aléatoire et ça ne dérange pas de voir un joueur venir braquer son revenu avec son dernier meeple à placer lors de la phase de programmation, et alors que vous avez déjà passé votre tour, soit on veut construire son moteur dans son coin, et on joue à autre chose.
J’apprécie de voir les situations faire boule de neige dans ce jeu, avec une escalade dans les attaques entre les joueurs. « Attaque moi et tu le paieras tout au long de la partie » pourrait résumer la réaction de certains joueurs à la menace d’un meeple sur son bâtiment ou qui viendrait contester l’action choisie ou l’achat du bâtiment visé. C’est plutôt fun d’observer tout cela, et d’y participer.
Le jeu nous permettra souvent de réorienter notre stratégie, d’essayer de minimiser l’impact des actions des autres joueurs, mais parfois votre tour complet ne servira finalement à rien ou vous ralentira dans votre stratégie si le foie jaune en face de vous a provoqué et remporté un duel qui vous prive du bâtiment convoité. En même temps on se plaint souvent des jeux à la thématique plaquée, accessoire ou même inexistante, qu’un jeu à l’époque du Far-West avec duels et braquages ça a du sens !! Le choix des personnages pour la partie pourra d’ailleurs renforcer cette interaction, ou au contraire la réduire pour laisser les joueurs construire la ville plus tranquillement. A vous de voir pour ce jeu bien modulable au final.
Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
l
Joyeux bordel
l
Si comme moi vous avez passé des nuits sur le jeu vidéo Worms dans votre adolescence, alors quand un jeu de société qui reprend cette licence débarque, ça m’intrigue. Bon clairement, je m’attends à rien, les adaptations de jeux vidéos ou licences en jeux sont très très inégales quand même, mais je peux quand même être déçu ^^
Sans attendre la fin de ma critique pour vous donner mon avis sur ce jeu, j’ai bien aimé ! C’est un joyeux bordel digne du jeu vidéo, pour le coup c’est raccord. A part la 1ère partie qui peut être un peu plus longue et c’est bien normal car il y a 2 ou 3 points à intégrer. Vu le type de jeu et le bordel inhérent, si ça durait 1h30 ça serait rédhibitoire. Par contre, c’est tout de même pas trop bas de plafond dans le sens où vous n’aurez pas juste à déplacer votre figurine, lancer un dé et basta. Non, ça va partir dans tous les sens, et surtout vous retomber sur le coin de la tronche.
Donc le but est de faire disparaitre à grand renforts d’explosions et d’utilisations d’armes létales les vers de vos ennemis. Si en plus, vous déclenchez des réactions en chaîne avec des explosions se propageant sur toute la map, et bah vous aurez compris le principe et récolterez l’admiration de vos collègues vers de terre. Admiration éternelle si en + votre lancer de grenade vous revient sur la tronche à cause du vent.
l
l
l
Frustration et hasard
l
Voilà comme ça tout est dit, mais si vous ne vous attendez pas à ça dans Worms c’est que vous n’avez jamais joué au jeu vidéo. L’adaptation est réussie sur ce point, dans le sens où vous pouviez essayer de prévoir votre attaque ou action dans le jeu vidéo, il y avait toujours un accroc à votre plan. La grenade qui rebondit sur la paroi et vous revient dans la tronche, la réaction en chaine qui vous isole complètement sur la map, etc … Bref, tout est fait pour que ça ne tourne pas rond. Et ben dans le jeu de plateau c’est le même principe, à grand renfort de dés et de vent qui font qu’il y a de grandes chances que ça tombe à côté. Ça manque tout de même un peu de fluidité sur la 1ère partie, pour un jeu de ce type. Les effets et termes employés demandent quelques aller-retours dans les règles, et quelques questions se posent pour la résolution d’effets qui se cumulent parfois quand tout explose en chaine.
Worms est donc ultra chaotique, wtf, aléatoire et impossible à anticiper. Un peu comme le jeu vidéo en fait.
l
l
La rédaction des règles boudiu !
l
Outre le format bien pénible du livret, le fait de devoir régulièrement tourner les pages pour trouver la bonne info est pénible. Les exemples c’est bien, mais quand on en abuse non. Il y a 3 tableaux utiles qui le sont moins quand on a 2 ou 3 parties dans les pattes, mais le fait de les mettre sur des pages différentes c’est pas vraiment malin, ou de ne pas les rappeler en dernière page en récap ou sur les aides de jeu. 1ère partie on a fait que tourner sans cesse les pages du livret à chaque interrogation.
Un jeu fun, chaotique et aussi foutraque que ça devrait avoir un livret de règles ou des aides de jeu au poil. J’accepte de devoir chercher des infos pour un jeu expert ou initié. Un party game ou un jeu chaotique, faut que ça pulse et que ça soit fluide.
l
l
Et si tu connais pas Worms le jeu vidéo ?
l
Clairement le jeu va beaucoup plus parler à quelqu’un qui a joué aux jeux vidéo. Sinon imagine quand même qu’on te présente un jeu où tu incarnes des vers de terre qui vont se balancer des grenades à la tronche pour faire tout exploser sur le plateau. Y’a des chances que ça en rebute plus d’un et ça se comprend.
Le jeu n’est pas non plus ce qu’on appelle un filler, cad un jeu que vous sortez rapidement, qui s’apprend et se joue rapidement, quand on a pas trop le temps ou entre 2 autres jeux. Avec la mise en place, l’explication s’il y a des nouveaux joueurs, et la durée de partie, il vous faut compter 1 heure en 1ère partie au mieux. A cela on rajoute un coût d’achat à 50€ minimum, je doute que le jeu soit prévu pour en vendre des palettes.
l
Sachez qu’il existe même une version Collector vendue à 120€ … oui oui ^^ Nouvelles armes, nouveaux terrains, plus de figurines, et jusqu’à 6 joueurs. Est-ce bien nécessaire ?? Le fan vous répondra certainement oui.
Avec la boîte de base c’est déjà de 2 à 4 joueurs, un bon paquet de cartes avec diverses armes, des barils, grenades et caisses de ravitaillement, et si vous voulez mettre quelques couleurs dessus, les figurines sont plutôt simples à peindre, et ça rend très chouette en jeu. Je vous montre ce que j’en ai fait avec mon modeste niveau de peinture :
Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
l
C’est vrai que j’arrive bien tard pour donner un avis sur un jeu qui a déjà disparu des radars !! Ainsi va la vie du monde ludique actuel où « le consommable » devient une norme commerciale.
Pourtant ce jeu est loin d’être inintéressant du fait qu’il possède toutes les caractéristiques de ce qui devient aujourd’hui une sorte de business model pour du mass market (la phrase fait peur, mais elle sera la seule du genre …promis !) :
Un auteur de renom : Eric M.Lang connu pour être une star de l’ameritrash associé à Ken Gruhl que je ne connais pas hélas !
Une maison d’édition aux reins solides : Hasbro
Un pacage soigné avec des rangements hyper pratiques permettant d’installer le jeu en quelques secondes
Un prix tout à fait acceptable compte tenu du matériel proposé
Un thème rassembleur : reconstruire le monde à partir des vestiges du passé au milieu d’une nature luxuriante et développer une communauté vivant en harmonie avec son nouvel environnement
Dans les travées de Cannes 2024, on entendait pas mal de hype autour du jeu avec la présence de Monsieur Lang himself aux explications.
source : pixegames.fr
Moi qui aime l’ameritrash, je me suis dit qu’il y avait un loup ! À mon avis rien à voir avec une nouvelle pépite à découvrir par l’auteur de Hank, Blood Rage, Rising Sun ou Cthulhu May Die…
Première surprise, Le Monde de Reterra est un jeu de pose de tuiles où vous (re)construisez votre communauté sur un monde qui ne ressemble en rien à notre monde actuel. Les vestiges du passé vont servir de fondations à l’épanouissement de la population et à la construction de bâtiments qui vont vous apporter prospérité et permettre de ne pas répéter les erreurs du passé.
Finalement si on résume, il s’agit d’un placement de tuile qui n’innove pas vraiment comme il en existe déjà beaucoup. Il se joue de 2 à 4 personnes pour un temps de partie d’environ 30 minutes.
l
À votre tour vous allez choisir une tuile parmi 5 apparentes dans une rivière qui se réactualise ensuite pour le prochain joueur et la poser devant vous. Vous aurez aussi trois tuiles distribuées au hasard en début de partie qui pourront le cas échéant remplacer la pioche si aucune des tuiles visibles ne vous donne satisfaction.
Cette première tuile sera la pierre angulaire de votre nouvelle communauté. Dès que chaque joueur(se) aura devant lui un « terrain » de 4X4 tuiles, on fera le décompte de points. Celui qui a le plus haut score l’emporte
Une tuile est composée de 4 cases représentant des terrains de nature différente : eau, prairie, désert, foret, asphalte. Si vous réussissez à aligner ensemble au moins sept cases de terrain identique, vous marquerez des points à la fin de la partie.
De plus, un certain nombre d’icone peuvent être sur cette tuile :
Des engrenages : quand vous réussissez à les aligner de façon à ce que les engrenages se touchent, vous pouvez poser un bâtiment. Les bâtiments vont de 2 à 4 cases avec des formes géométriques différentes. Bien évidemment, construire un bâtiment sur 4 cases engrenages rapportent souvent beaucoup de points même si pour autant il n’est pas toujours rentable d’attendre 4 tours pendant que vos adversaires adoptent des stratégies plus rapides. Vous pouvez dès la pose d’une tuile avec un engrenage, y déposer un habitant qui vous rapportera des points en fin de partie mais qui vous empêchera d’utiliser cet engrenage pour la construction d’un bâtiment. Le nombre de bâtiments étant limité, une course va vite s’établir afin de s’emparer des plus intéressants
Des reliques : ce sont des objets du passé qui en fonction du nombre et de la diversité que vous posséderez en fin de partie vous rapporteront des points de victoire
Il existe une tuile spéciale ; une sorte de générateur d’énergie entouré d’eau qui vous fera gagner des points en fin de partie si la tuile est entourée elle-même par d’autres tuiles terrain
l
l
Le monde de Reterra propose la possibilité de jouer avec 3 configurations différentes, avec chacune des objectifs et des bâtiments différents permettant de modifier les interactions et les stratégies possibles.
De plus dans chaque Kit de rangement, vous pourrez jouer avec des pouvoirs différents puisque les cartes de bâtiments sont recto verso. Ce qui donne au final 6 configurations différentes avec des interactions plus ou moins fortes car dans certains cas vous allez pouvoir « pourrir » l’harmonie de vos adversaires avec du bric à brac inutile qui leur enlèvera des points de victoire en fin de partie.
l
Comme j’ai pu le dire au départ, l’offre est plutôt bien marketée. Le jeu est simple et s’adresse à un public familial qui recherche un jeu à la fois interactif avec un matériel correct.
Pour autant, le jeu n’est pas exempt de défauts. Il a visiblement été développé pour une sortie rapide car de nombreuses situations de jeu vont rester sans réponse. J’ai regardé encore lors ce que j’ai débuté l’écriture de l’article, sur Boardgame geek, s’il y avait un errata ou des réponses permettant de statuer sur certaines situations. Il n’en est toujours rien et afin de pouvoir jouer sans s’écharper en fin de partie, il faudra statuer sur les points bloquants (nombre de pions reliques et habitants limités ou non, bâtiment hôpital, etc.)
J’ai fait tester le jeu dans toutes les configurations, il fonctionne bien à 2, 3 ou 4 même si je pense qu’à 3, il peut y avoir beaucoup d’opportunisme de la part d’un joueur si deux joueurs partent sur des stratégies similaires.
l
l
Au final, c’est un jeu de tuiles avec une bonne interaction au matériel soigné, avec une proposition de stratégies variées, qui s’adresse à un public qui veut découvrir ce genre de mécanismes. Il rentre bien évidemment en compétition avec de nombreux autres jeux du même type.
Le livre de règles est clair et didactique. Son seul défaut et non le moindre, c’est qu’il ne détaille pas certains aspects du jeu qui vont, de toute façon, à un moment ou à un autre, poser problème dans leur interprétation.
l
Ce qui m’interpelle c’est que nous sommes en présence d’un type de produit qui a tendance à se multiplier ces derniers temps dans le milieu du jeu (confère aux critères de départ) et qui n’apporte pas grand-chose du point de vue ludique. Ce sont des produits de consommation qui par le buzz et la notoriété de l’auteur ou de la maison d’édition vont se vendre très bien dans un premier temps et qui vont finalement disparaitre très vite et encombrer la ludothèque. Pas sûr que le (la) joueur(se) que vous êtes et que je suis résiste longtemps à cette politique qui sera délétère pour tout le monde dans un avenir plus ou moins proche !
l
D’ailleurs ça me donne une idée de jeu ! Il s’appellera le monde de Luditerra et on (re)bâtira une communauté ludique sur les scories du marketing agressif de maisons d’édition sans scrupule. Cette communauté utilisera les vestiges du passé afin de vivre harmonieusement en réinventant des systèmes de jeux qui permettront à chacun de partager du plaisir autour d’une table !!!
Bon …Faut trouver un éditeur ! Pas sûr que ça marche et en plus ça me dit quelque chose !!!
Deux options proposées par ce murder party de poche, en totale coopération pour jouer seul ou en duo et un murder party où tout le monde est suspect. Découvrirez-vous l’identité et le mobile qui se cachent derrière ce crime ?
l
Cette critique a été rédigée à l’aide de boites fournies par l’éditeur que nous remercions.
Non, ce n’est pas une pub pour un quelconque shampoing ou autre produit ménager, mais c’est ce que propose la gamme des Murder Party Pocket.
Soit vous jouez en coopération (ce mode est prévu pour le solo ou jouer à deux, mais je ne vois pas ce qui empêche de jouer à plus que deux en coopération) comme n’importe quel autre jeu d’enquête de type Sherlock Holmes détective conseil, Crime Zoom, Unlock, Suspects, etc., soit vous jouerez en mode murder party.
Le choix est vôtre et la différence réside dans le fait qu’en mode murder party, le ou la coupable se cache parmi vous et vous devrez faire au mieux pour découvrir qui parmi vous a commis ce crime, donc il demandera de plus incarner votre personnage et d’être assez habile pour masquer votre forfait.
Au moment où je rédige ces lignes j’ai joué le jeu en duo coopératif, je n’ai pas encore joué en mode murder party, mais je le jouerais dans ce mode et j’éditerais cet article pour ajouter mon avis sur l’ambiance que propose cette version.
Cela peut sembler inutile de le jouer une seconde fois puisque je connais l’issue de l’enquête, mais oui, j’ai cette capacité impressionnante à très vite oublier des éléments de jeu, des évènements, les coupables et autre, donc je peux rejouer à un tel jeu quelques mois après et ne plus me souvenir de qui était qui et qui a fait quoi, pratique, mais parfois fatiguant, je ne vous le cache pas !
Bref, revenons au jeu et au mode coopératif.
l
l
1932, mais avec un smartphone
l
Oui, les évènements se passent en 1932, mais le jeu impose la présence d’une application pour pouvoir être joué, en coop comme en murder party.
Si cela vous rebute, sachez que l’appli est indispensable car c’est elle qui va rythmer le jeu, qui va faire intervenir l’inspecteur qui interroge les suspects et poser l’histoire.
D’ailleurs, déception à ce sujet, l’appli nous dit que nous allons pouvoir écouter le prologue, mais il n’y a aucune lecture, c’est à nous de lire l’écran à voix haute, dommage car d’après ce qu’on nous dit en lançant l’enquête, on s’attend à entendre la voix de l’inspecteur, mais l’application se contente de nous donner une petite musique d’ambiance, sans voix aucune.
Autre point négatif pour l’appli, le manque de précisions sur quand commencer à analyser les indices.
Car on nous guide sur la mise en place des cartes d’indices, on nous explique quand les retourner et quand les lire, donc en toute logique, dès qu’on commence à lire les indices, on commence notre réflexion.
Une fois qu’on a bien avancé, on poursuit sur l’application pour découvrir… que nous avons un minuteur pour la réflexion par rapport aux indices qui nous sont proposés…
Donc, malgré nous, nous « trichons » en prenant plus de réflexion que l’appli nous en laisse…
C’est anecdotique car nous avons plus de 10 minutes pour réfléchir et je doute qu’en duo nous ayons réellement besoin de 10 minutes…
Quoi que…
Parce que, finalement, c’est assez retors…
l
l
Le crime était bien ficelé
l
Les indices que nous avons à notre disposition, sont relativement discrets, il faudra avoir une bonne vue car, si nous avons une application, aucune des images n’est disponible au format numérique et il faudra très certainement avoir une loupe sous la main ou une excellente vue pour remarquer certains détails et prendre du temps pour tout bien analyser.
Et même avec une bonne vue, certaines infos doivent être déduites plus qu’elles ne sont flagrantes, c’est assez tordu et ça met les neurones à rude épreuve.
Je m’explique :
Nous étions persuadés d’avoir résolu l’affaire et au final, nous n’avions que partiellement raison.
C’est un point que j’ai beaucoup apprécié, certes il y a des détails qui nous ont échappé, que ce soit par manque d’attention, par effet de réflexion pas assez poussée (ou trop poussée dans la tête de l’équipe qui a écrit le scénario) ou à cause d’éléments relativement peu visibles sur les cartes, mais nous avons échoué à découvrir l’intégralité de l’histoire, là où d’autres jeux d’enquête et de ce type nous ont bien moins résisté.
Donc au final, mon avis est mitigé.
Côté enquête et difficulté de résolution, je suis très satisfait, car il n’est pas simple de découvrir le fin mot de l’histoire et il faut vraiment bien tout peser et analyser.
D’un autre côté l’appli obligatoire, qui manque de précision pour savoir quand faire les choses, sans oublier la question qui se pose sans cesse quand un jeu utilise une application : si on se procure le jeu dans 1 an ou 2, est-ce que l’application sera toujours disponible et fonctionnelle ?
Car, sans appli, impossible de résoudre l’enquête ni de connaitre la fin de l’histoire car elle n’est dévoilée qu’à la toute fin et il n’y a pas de version physique de l’épilogue.
J’espère que ça change dans le mode murder party et que l’appli est moins présente, mais j’ai de gros doutes à ce sujet.
Je reviendrai là-dessus quand j’aurai fait l’enquête à 6.
Et, si jamais vous lisez ces lignes après avoir résolu l’enquête, je suis preneur de votre avis sur la complexité de résolution que vous avez ressentie !
l
l
l
l
Péché mortel : plutôt ennui mortel
l
Pixie Games nous propose une nouvelle gamme de jeux d’enquêtes en format compact : Murder Party Pocket. Ces jeux ont la particularité de pouvoir être joués en mode enquête, pour 1 à 2 joueurs, ou en mode murder, pour 3 à 6 joueurs. Ils doivent être joués avec une application mobile gratuite. J’ai pour ma part joué l’enquête Péché Mortel en mode enquête, à deux joueurs. Je vais tenter de vous donner mon ressenti avec un minimum de spoilers.
l
l
Une application, mais pourquoi ?
l
Le jeu se présente dans un format extrêmement réduit, 26 cartes, et lorsque l’on allume l’application pour lancer la partie on comprend pourquoi : tout se joue sur le smartphone. Alors oui, il faut lire les quelques cartes au fur et à mesure de la partie et en discuter entre nous, mais globalement, toutes les avancées se font sur l’application. On se retrouve donc face à une application omniprésente avec énormément de lecture à faire sur écran, à voix haute, ce qui a le don de me sortir totalement de l’ambiance d’un jeu.
Je ne suis pas fan d’applications dans les jeux à la base, mais là en plus son seul intérêt est manifestement de réduire la taille de la boîte en y fourrant tout le texte, et donc de réduire le prix du jeu. Si encore on y trouvait des vidéos, des images, que le texte était récité, mais non, rien de tout cela. Ah si, il semble possible de jouer un élément du jeu en réalité virtuelle, mais ce n’est précisé à aucun moment avant de commencer la partie, donc impossible de prévoir le coup en ayant son matériel avec soi. Bref, cette partie-là est ratée pour moi.
l
l
Une enquête qui patine
l
Côté scénario, on est sur du classique : un meurtre a été commis et l’on doit le résoudre. Il y a six suspects sur lesquels on va apprendre des informations au cours de la partie. J’ai bien aimé que les personnages nous donnent des témoignages sur ce qu’ils avaient vu, donc des informations concernant les autres suspects ; malheureusement, des fois les indices sont en réalité des souvenirs, ce qui rend le système un peu bancal. Les images sont censées fournir des indices mais au final, seules une ou deux sont utiles.
Nous avons aussi relevé des incohérences scénaristiques durant notre partie, peut-être dues à une mauvaise traduction. Il y avait également de nombreuses fautes d’orthographe, ce qui est très désagréable sur un jeu racontant une histoire. Au final, il était possible de déduire l’identité du coupable rien qu’en lisant les cartes de profil des suspects, donc dans les cinq premières minutes du jeu…
En bref, nous n’avons pas trouvé le jeu très intéressant dans sa version enquête, peut-être est-il meilleur lorsqu’il est joué comme une murder ? En tout cas, nous n’y retournerons pas, dans le genre jeu d’enquête minimaliste à base de cartes, on fait beaucoup mieux !
Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
l
Si le jeu vous intéresse, notre partenaire boutique Golden Meeple vous le propose avec un code de remise de 10% valable du 19/12/2023 au 22/12/2023. Voici le code à utiliser lors de votre commande >> LE LABO SIDE QUEST
l
Dans l’espace, personne ne vous entendra crier…
l
Oui, je sais, cette citation a été épuisée jusqu’à la moelle et en plus Nemesis ne dispose pas des droits d’utilisation pour piquer les phrases de la saga Alien, dont la filiation n’est probablement plus à démontrer pour qui que ce soit.
Récapitulatif des faits en prenant un gros raccourci :
l
Nemesis sort et devient vite un banger absolu.
Thématique, immersif, beau et prenant, vous ne voyez pas passer le temps en jouant.
Largement inspiré de la saga Alien, on sent qu’il ne manque que la licence pour qu’il puisse en porter le nom tant la ressemblance avec la saga cinématographique est flagrante.
Des extensions sont sorties, puis une suite, nommée Nemsis Lockdown, et à présent, un 3ème opus, nommé Nemesis Retaliation avec un gameplay différent est en late pledge sur Gamefound.
Jouables en coopération ou dans le mode prévu à cet effet : en mode semi-coopération, vous avez un cocktail pour perdre des amitiés et passer d’excellentes soirées.
Revenons maintenant au jeu qui nous intéresse : Sidequest Nemesis.
Tout en restant dans l’univers de Nemesis, nous avons ici un autre format de jeu.
On passe d’un jeu prévu pour jouer avec de la trahison et des coups fourrés à un jeu 100% coopératif.
Il n’est pas nécessaire d’avoir Nemesis pour jouer à Sidequest Nemesis et il n’est pas non plus nécessaire d’être totalement familier avec l’univers de la saga, ni même d’avoir déjà joué à Nemesis.
Ce sera un plus pour l’immersion et pour les clins d’œil, mais ce n’est pas du tout indispensable.
l
l
l
Des énigmes et des méninges à creuser
l
Tranchons dans le vif : si vous espérez retrouver l’ambiance glauque de Nemesis, la survie à tout prix, ce n’est pas vers ce jeu qu’il faut se tourner.
Certes on peut finir infecté et peut-être mourir, mais la seule certitude, c’est que vous verrez la fin du scénario.
Je vais tenter de spoiler le moins possible le jeu, mais je n’ai jamais ressenti la tension que je risquais de mourir lorsque j’ai joué.
J’ai joué le jeu en duo et je pense que c’est là toute la limite du jeu. Il est clairement taillé pour du solo ou du duo, à plus le jeu va trainer en longueur et la frustration sera puissante.
Explications : il faut beaucoup réfléchir, certes, donc en théorie, avoir plusieurs cerveaux va augmenter les chances de trouver rapidement la solution.
Oui, mais pas mal d’énigmes vont demander de manipuler du matériel.
Matériel qui ne peut être manipulé que par une personne à la fois et dont la vision par les autres sera plus limitée.
Donc la frustration de ne pas toucher le matériel, de ne pas pouvoir bien voir comment sont disposés les éléments ou comment on pourrait les disposer va vite être agaçant.
A chaque fois que je laissais mon binôme manipuler le matériel et que j’avais envie de voir ce que donnerait cette combinaison ou de voir quels éléments il restait alors que la main dudit binôme me les cachait, j’étais relativement frustré de devoir attendre au risque d’oublier ce que je voulais faire (Oui, j’ai une mémoire de poisson rouge et je suis impatient.).
Donc, déjà en duo, c’était frustrant pour moi d’attendre que la solution soit trouvée ou de devoir tout le temps demander de bouger la main pour que je voie mieux, d’attendre de pouvoir toucher le matériel pour trouver la solution et de me rendre compte que je ne faisais pas mieux, etc..
l
l
De mon point de vue, il vaut mieux le jouer seul ou vraiment maximum en duo et alterner la prise de matériel ou la résolution d’énigmes.
Sinon, en termes de complexité, certaines énigmes sont quand même bien tordues et vont vous mettre à l’épreuve.
Mais pas de panique, au cas où vous n’arriveriez pas à trouver, il est toujours possible d’avoir recours à des indices qui, si après le premier, ne vous ont pas aidé, vous proposeront un indice plus détaillé et ce, jusqu’à vous donner la solution.
Au moins vous n’aurez jamais la frustration de laisser tomber le jeu parce que vous ne comprenez pas comment résoudre telle énigme ou tel puzzle, pas plus que vous ne serez obligés d’aller sur internet pour essayer de trouver la solution.
Le jeu a été conçu pour être terminé dans la foulée, en une seule session !
l
l
l
Et la rejouabilité dans tout ça ?
l
Malheureusement, comme dans beaucoup de jeux du style (les Unlock, Crime Zoom, Exit, etc.) une fois le scénario arrivé à son terme, il n’y a plus aucun intérêt à le rejouer puisque vous connaitrez les énigmes et les solutions.
Le jeu propose 4 fins différentes selon certains choix que vous allez faire et selon certaines réussites ou échecs pendant la partie, mais les énigmes, elles, ne changeront jamais.
Donc ce que nous avons fait en fin de partie c’est que nous avons lu les autres fin possibles car l’intérêt de rejouer au jeu est limité.
Même avec ma mémoire de poisson rouge, je me souviendrai probablement de pas mal d’éléments qui vont faire que ma progression sera simplifiée et surtout qu’il n’y aura aucune variation dans ma prochaine partie.
Actuellement, j’ai prêté le jeu et je le prêterai encore pour que d’autres en bénéficient parce que je n’aurai aucun intérêt à y rejouer.
l
l
l
Verdict final
l
Nous avons beaucoup aimé le jeu, les énigmes sont sympas, certaines tordues et nous avons dû avoir recours aux indices et parfois aux solutions, mais la manière dont est présenté le jeu, sans livre de règles, on va découvrir comment progresser au travers d’un exemple et ensuite en suivant les indications fournies dans le jeu, le matériel très agréable et de bonne qualité nous ont permis de passer un agréable moment.
Nous avons noté quelques tournures de phrases un peu maladroites, mais il ne semble pas y avoir beaucoup d’erreurs de traduction, ce qui est déjà très bien quand on sait qu’il y en a régulièrement dans les jeux très textuels.
La difficulté de certaines énigmes est parfois frustrante, comme la manipulation de certains éléments du jeu par une seule personne, donc je le répète : le jeu est taillé pour une ou deux personnes maximum, au-delà, beaucoup seront trop frustrés.
Heureusement que le plaisir de jeu est présent et que la partie dure moins de 2H, selon votre faculté de résoudre plus ou moins vite les énigmes.