Les Dossiers du Labo : les jeux de plis

Les Dossiers du Labo : les jeux de plis

Quand je vais voir mes parents, on ne joue pas. Pourtant, ils sont demandeurs, mais à chaque fois la taille de la boite, la profusion de matériel ou la complexité des règles les fait décrocher. 

« On ne va pas comprendre. »

« Ça m’a l’air trop compliqué. » (Vous noterez le « trop ».)

« Tu n’as pas plus simple ? »

De quoi me faire presque baisser les bras.

Presque ? Eh oui ! Je reste un optimiste, il y a des jeux qui parfois tapent dans le mille comme Sagrada ou encore Wingspan. 

Mais il y a surtout les jeux de plis.

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Le jeu de plis dans la tête de nombreux joueurs, c’est la belote, le tarot et un petit peu de Skull King ou encore le récent The Crew. 

Les jeux de plis, ce sont aussi des jeux mal aimés, « pour les vieux », très/trop basiques et pas très fun. 

Et là, je dis non ! Les jeux de plis, c’est un univers pléthorique, des dizaines de titres et il y en a pour tous les goûts !

Vous avez découvert les jeux de plateau avec le Monopoly et depuis vous n’y rejouez plus ? Eh bien là, c’est pareil.

Alors, suivez le guide, on va taper le carton.

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Les 3 principales mécaniques

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Commençons par différencier jeu de cartes et jeu de plis. 

Un jeu de plis (tricktacking) est une famille des jeux de cartes. Il en existe deux autres : les jeux de ladder climbing (ascension) et les jeux de shedding (perte/défausse). 

Avec ces trois grandes mécaniques, vous avez de jouer et trouver non pas la pépite, mais plusieurs, un jeu adapté à une configuration de joueurs, que ce soit en nombre, en interaction ou en profondeur.

Le jeu de pli, faisons simple, c’est la belote ou le tarot : en équipe, mais pas obligatoirement, un tour de table permet à chacun de jouer une carte de sa main.

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Après, c’est l’imagination de l’auteur qui fait le boulot :

  • Fournir la couleur jouée en premier est obligatoire ou non, il peut même être obligatoire de ne pas suivre cette couleur demandée.
  • Jouer chacun pour soi, en équipe, appeler ou choisir un partenaire, toutes les configurations sont possibles.
  • Existe-t-il un atout ? Plusieurs ? Un atout en couleur et/ou en chiffre, voire pas d’atout.
  • Jouer toute sa main sur une manche ou trouver le moyen d’arrêter cette dernière avant de tout jouer, encore une possibilité de gameplay.

Vous le voyez, la mécanique centrale reste la même, mais elle se contorsionne, change d’apparence pour provoquer des sentiments de jeu différents, une mécanique simple à la profondeur incroyable.

Les jeux de défausse quant à eux ont en général pour objectif de vous demander d’être le premier à vider votre main. Le Uno en est un exemple qui parlera à tout le monde, mais une fois encore ne sous-estimez pas ces jeux, il en existe énormément et parfois vider sa main vous demandera pas mal de réflexion comme dans Tichu avec son paramètre jeu en équipe (pour ne citer que celui-ci).

Les jeux d’ascension vous demandent de jouer plus fort que le joueur précédent, il a joué un 4 ? Allons-y avec un 10, il a posé une paire de dames ? Alors ce sera une paire d’as.

Le poker vient assez vite à l’esprit même si ce qu’il propose est une mécanique très particulière : les différentes combinaisons peuvent être jouées dans une même ronde.

En général, ces jeux demandent de suivre la combinaison jouée par le premier joueur en faisant mieux, c’est plus simple, mais ça demande une bonne anticipation sur l’enchainement des combinaisons de votre main. Scout en est un bon exemple avec votre main dont vous ne pouvez pas déplacer les cartes.

Après ce rapide tour du propriétaire et avant de vous parler de plein de jeux, il est intéressant de réfléchir à ce que l’on peut trouver où chercher dans un jeu de cartes, mieux définir son attente permet de se diriger plus facilement vers un jeu qui nous correspond.

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La boite info du labo

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Dans les tests des jeux de plis à venir sur le labo, j’utiliserai un encart au début de chaque test avec quelques paramètres pour connaître en un clin d’œil l’ossature du jeu :

  • Tricktaking (pli)/shedding/climbing : la ou les mécaniques centrales du jeu. J’utilise les termes anglais pour coller au mieux à BGG et faciliter votre compréhension d’un jeu non testé au labo, mais que vous trouverez sur BGG.
  • Must follow/must not follow/may follow : doit-on suivre la couleur fournie, ou ne pas la suivre, ou jouer ce que l’on veut.
  • Atout/trump : non non pas d’Américain ici, juste le terme atout en VO.
  • Le nombre de couleurs, le nombre de cartes dans chaque couleur avec les valeurs minimum et maximum.
  • En équipe ou non
  • Bidding : des paris. Pas simple de jauger son jeu en regardant sa simple main de départ.

Avec ces informations, il est quasi possible de jouer immédiatement un jeu de cartes.

Si je vous dis jeu de pli, en équipes 2 contre 2, 2 couleurs de 1 à 6 (5 cartes 1 puis une de chaque valeur de 2 à 6), sans atout. À quelques détails près, vous avez deviné Tatsu non ? Si ce n’est pas le cas, pas d’inquiétude, je vous en parle très vite parce que Tatsu, il faut y jouer !

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Comment choisir son prochain jeu ?

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Pour en finir avec cette introduction, je tiens à parler des éléments qui font qu’un jeu de cartes peut être un moment incroyable ou un ennui mortel. J’ai défini quelques paramètres pour savoir quel jeu proposer ou tout simplement proposer un jeu de cartes.

  • Les joueurs : c’est tellement évident, mais il faut en parler. Les joueurs sont au centre de tout. L’interaction des jeux de cartes est maximale, le choix de la carte jouée ne dépend pas de votre main, mais de ce que les autres joueront ensuite. Il faut donc bien définir le niveau de vos joueurs et surtout leurs attentes. On peut jouer au Uno avec n’importe qui, mais est-ce que tout le monde veut y jouer ? la réflexion sera la même avec un jeu ou les choix sont cruciaux, en équipe et avec des mécaniques imbriquées, ce n’est pas le meilleur choix pour faire découvrir les jeux de cartes.
  • Les paris : parier avec pour seule information sa main de départ est l’une des choses les plus complexes que j’ai vues dans les jeux de cartes. Cette seule mécanique apporte une profondeur au jeu, si vous êtes familier de Skull King, il est pour moi le jeu parfait d’introduction à cette mécanique de pari. On gardera donc les jeux avec des paris pour des joueurs familiers des mécaniques de base des jeux de cartes.  Par contre, une fois que vous ajoutez les paris, les jeux gagnent énormément en profondeur et le plaisir de jeu s’en voit décuplé.
  • L’âge des joueurs : les jeux de cartes ont une connotation de « jeux pour vieux ». Mon but est d’en proposer en test pour vous montrer qu’on peut y jouer à tout âge. Mais je dois bien reconnaître qu’ils demandent une certaine maturité. Un jeu de carte, c’est une interaction immédiate avec parfois une certaine forme de violence, si je joue la mauvaise carte le résultat est immédiat, mon échec saute aux yeux de tout le monde. Ça peut être paralysant de jouer un tel jeu où il n’y a pas de place à l’erreur et où les boutades et autres amabilités font partie du folklore. Si je vous ajoute le jeu en équipe, c’est encore plus de pression sur les épaules de chaque joueur au moment de poser un simple bout de carton sur la table. C’est surement culturel, les jeux de cartes sont plus compétitifs que d’autres.

Avec tout ceci, on va pouvoir attaquer ! Les jeux de cartes ont pour eux des prix accessibles dépassant rarement les 20 euros, avec la possibilité de jouer facilement à plus de 4. Il en existe même pour deux joueurs et ces derniers fonctionnent très bien !

J’espère vous avoir donné envie d’en savoir plus sur cette partie du monde ludique qui regorge de pépites. Allez, posez le tapis sur la table, je mélange, je distribue.

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Et enfin la vidéo de Romain chez Les Recettes Ludiques pour le lancement d’une série de vidéos spéciales sur les jeux de plis !

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Test : Faraway

Test : Faraway

Il est des jeux qui reviennent, sans cesse. Ces jeux hautement addictifs où perdre une partie, se planter ou réussir le meilleur score jamais atteint ne change rien, on y retourne.

Faraway est de cet acabit, le jeu de Johannes Goupy (Orichalque, Elawa,…) et Corentin Lebrat (Draftosaurus, Trek 12, Elawa,…) ne vous lâche pas, il vous rappelle encore et encore.

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Chez Catch’up, les petits jeux malins, ça les connaît. Fertility, Wild Space ou le si particulier Paper Tales, des jeux qui remplissent leur mission et avec brio : nous faire jouer.

Pour Faraway, la dimension graphique est une nouvelle fois à la hauteur avec Maxime Morin aux pinceaux (Trek 12, Sons of Faeries,…) pour un résultat immersif et si vous prenez le temps de regarder les cartes, les ressources apparaissent dans le dessin des cartes, un détail mais un indice de plus sur le travail fourni pour nous proposer ce jeu.

Dans Faraway, vous allez visiter la planète d’Alula en un tableau de 8 cartes. Vous les poserez de la 1ère à la 8ème mais vous en ferez le scoring en commençant… par la 8ème !

Le thème est plutôt secondaire même si on parlera d’ananas, de pierre bleue et de gnous/cerfs et pas juste de ressources de couleurs.

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Le jeu repose sur ces cartes, au nombre de 68 et toutes uniques. Elles disposent d’un numéro, parfois de ressources, parfois de scoring et ces derniers peuvent demander des pré-requis.

Votre main comporte 3 cartes, vous en jouerez une à chaque manche avant de re-compléter votre main à 3 en fin de manche.

Mon premier conseil est plutôt basique : appliquez la variante de mise en place qui vous propose de piocher 5 cartes avant de n’en garder que 3. Cela vous permettra de créer une synergie entre vos cartes et chassera un peu le hasard de cette main de départ.

Ensuite vous en jouez une face cachée avant que tout le monde révèle sa carte et là, si la carte jouée dispose d’un numéro plus grand que la précédente dans votre ligne, alors à vous les bonus ! Ne soyez pas trop gourmand, votre bonus se composera d’une carte parmi 1 ou plusieurs, ce paramètre étant dépendant des icônes de cartes au trésor qui vous donnent accès chacun à une carte de plus de la pioche.

Une fois que chacun a posé sa carte et pris sa carte bonus, s’il est éligible, c’est le propriétaire de la carte avec le plus petit chiffre qui choisit en premier une nouvelle carte du marché pour compléter sa main à 3.

Il ne reste plus qu’à enchaîner les manches pour que chacun dispose de 8 cartes devant lui et la partie prend fin.

Enfin presque ! Le scoring est à lui seul une phase de jeu où chacun va annoncer combien de points lui rapporte chacune de ses cartes, de la dernière posée à la première.

C’est sur ce simple paramètre que repose le jeu, mais quel paramètre !

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Tous vos choix se voient inversés dans votre esprit, les cartes ne seront pas des plus amicales, celles de forte valeur proposant d’excellents moyens de faire des points mais nécessitant les plus faibles pour compléter leurs pré-requis. Vous le découvrirez bien vite. Faraway n’est pas des plus amicaux, les choix sont rudes, la pose des cartes s’accompagne souvent de soupirs. Cette frustration est un point essentiel du jeu, le but étant d’en faire une machine de rejouabilité, il ne fallait pas le rendre trop simple sans pour autant en faire un jeu totalement hasardeux.

De mon point de vue, le contrat est totalement rempli, mais c’est également le point le plus clivant, le principal reproche que l’on peut lui faire étant le manque de contrôle de son « destin ».

Ma vision est plutôt simple, ce jeu n’est pas un jeu de gestion, encore moins un jeu contrôlable.

Les parties sont courtes et chaotiques, soumises à la pioche et à votre main de départ pour définir l’axe de votre partie. Il faut l’accepter, Faraway est un filler pour passer un bon moment et si on se plante sur une partie, ce n’est pas grave, il suffira de recommencer.

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Faraway est devenu pour moi une addiction. Avec des parties à 2 joueurs terminées en moins de 10 minutes, il est si simple d’enchaîner les parties.

Le nombre de joueurs est, vous le savez peut-être, un paramètre essentiel pour moi, la promesse de Faraway est une jouabilité de 2 à 6 joueurs, autrement dit tout ce qui est possible ou presque !

Et au final là aussi la promesse se vérifie ! Toutes les configurations fonctionnent, le temps de jeu n’en pâlit que très peu puisque l’on va jouer en même temps, le moment en commun étant le choix de la carte dans le marché. C’est d’ailleurs un autre point de gameplay du jeu que je souhaite évoquer : l’interaction. Poser des cartes, récupérer une carte… rien de très « en commun », et pourtant le jeu réussit à sublimer cette partie de choix au marché pour y intégrer vos adversaires. C’est peu vrai à 2 joueurs, mais à partir de 4 le marché est tellement riche que non seulement certaines cartes peuvent devenir primordiales pour plusieurs joueurs et donc forcer la pose de la carte au chiffre le plus petit possible pour essayer de la récupérer en premier. Donc oui, Faraway fonctionne à 2 comme à 6 et dans toutes les configurations entre les deux !

Je ne lui trouve pas beaucoup de défauts à ce jeu, même son tarif est un argument supplémentaire. Vraiment ce Faraway est une très belle surprise, il vient concurrencer Marvel Remix dont la sortie imminente en VF vous promet aussi de belles heures de jeu à enchaîner les parties.

Faraway bénéficie en ce moment d’une grosse hype, ce qui peut laisser à penser qu’un loup se cache, mais je vous l’assure : avec plus de 40 parties en 3 semaines, je suis tout à fait honnête quand je vous dis que je suis accro au jeu et tout le bien que j’en pense. Alors prêt à plonger également ? Après tout, ce ne sont que 8 cartes à poser et scorer, non ?

Test : Marvel Remix

Test : Marvel Remix

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Fantasy Realms. Ce jeu m’évoque tout un univers, des parties endiablées et enchaînées avec des potes, un classique.

Je ne pensais pas qu’un autre jeu puisse venir lui voler la vedette, de par son gameplay, la durée des parties et les possibilités avec seulement 53 cartes, tout un univers à appréhender.

WizKids ayant lu dans mes pensées s’est alors dit : « OK, on va bosser le sujet. »

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Le jeu sera disponible au mois d’octobre.

On partait de loin (d’une autre galaxie ?)

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C’est ainsi qu’un premier jeu est arrivé, Star Trek : Missions. Une sorte d’avatar de jeu, d’embryon d’idée. Peut-être est-ce le thème ou les cartes toutes blanches (pourtant j’adore les plateaux de Beyond the Sun 🧐) ou encore le système de badge clairement non abouti ?

Au final, le jeu ne m’avait pas convaincu, ou plutôt si ! Fantasy Realms avait de très beaux jours devant lui.

Le capitaine Picard est donc allé frapper à la porte de WizKids pour leur dire : « Ça suffit les bêtises, je reprends mon cérébro, je rouvre l’école des mutants et on appelle deux ou trois super héros. »

Marvel Remix a donc débarqué au dernier Essen et, après m’être passé sous le nez, j’ai fini par le trouver et le découvrir.

Et là attention… Quelle mandale ! Une gifle ludique assénée par un Hulk un peu vexé, mais qui fera son effet : je suis resté collé au jeu !

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Un jeu sur-vitaminé

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Marvel Remix c’est la version 2.0 de Fantasy Realms, même auteur, un passage par Star Trek pour développer 2 choses : les badges et les 2 decks de cartes. Le résultat est scotchant, le jeu tourne comme une horloge, il est hautement addictif et tout y est simple, clair, fluide. Tout ceci au service du plaisir de jeu, bref c’est une réussite totale !

Allez, un rapide tour du propriétaire ! Marvel Remix est un jeu de combos, chaque joueur ayant en main 7 cartes tout au long de la partie. À chaque tour, vous allez ajouter une carte à votre main et en défausser une. Quand la 10ème carte est placée dans la défausse, c’est fini et on score la main de chaque joueur.

Pour tout ceci, le jeu se divise donc en 2 paquets, les vilains et le reste des cartes. En fin de partie, pour pouvoir scorer votre main, il vous faudra 1 vilain et soit 1 héros, soit 1 allié. Pour les 5 autres cartes de votre main, vous pouvez disposer des cartes que vous voulez, à votre convenance, parmi des héros, des alliés, des conditions, des lieux, des équipements et des manœuvres.

Les cartes sont toutes uniques, Spiderman, Hulk ou Mjolnir, les fans des super héros en collants et de leurs nombreux outils et accessoires seront ravis ! Asgard, Wakanda et mutants sont là, bien présents.

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2 mécaniques abouties au service du jeu

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Marvel Remix utilise donc cette mécanique de double deck avec un dédié aux seuls vilains, cartes centrales de votre main.

En complément, les cartes ont des badges. C’est là LA nouveauté de Remix par rapport à Fantasy Realms. 13 types de badges différents, qui contrairement à Star Trek sont uniquement visuels et votre lecture du jeu en sera grandement facilitée, les cartes en contenant entre 0 et 5. Ce sont ces badges qui vous rapporteront un maximum de points en les associant au mieux pour faire exploser votre score.

Pour les habitués des scores à 300 points, c’est terminé ! Avec Remix, vous allez découvrir le plaisir de calculer votre score sans avoir à galérer avec les interactions et les effets entre les cartes.

Marvel Remix propose un scoring simple, fluide et rapide ! Pas besoin d’application non plus.

Pour un score correct, c’est vers les 70 points, un très bon score autour de 90 et on passe à l’exceptionnel à partir de 110 ! Vous rechercherez sans doute les scores maximaux possibles, j’en ai vu un à plus de 170 points. Trouverez-vous mieux ?

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Et le thème ? Gadget ? 

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Marvel Remix dispose d’un thème vendeur pour le grand public, le genre de thème qui peut repousser des joueurs plus aguerris. Personnellement, ce qui touche Marvel ne m’intéresse pas. Films, comics ou produits dérivés, tout comme les jeux (Marvel United ou Champions), je ne les regarde pas. C’était d’ailleurs le cas avec Remix mais la reprise de la mécanique de FR (et le prix) m’a poussé à essayer et au final adopter le jeu.

Le jeu est-il thématique ? Je réponds oui. Les illustrations sont accrocheuses, le choix s’est porté sur des images issues des comics, un genre qui me convient. Parfois votre main se composera du héros et de son ennemi juré. Bien évidemment, ce genre de configuration permet de mieux scorer tout comme d’accumuler les cartes d’un même univers (Asgard, Spider-Man).

Bon d’accord, il vous faudra soit être un aficionado de Marvel, soit chercher l’histoire au travers de vos cartes, mais dans l’ensemble Remix respecte son thème et le sert bien.

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Les configurations, le point faible de Remix

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Remix est prévu pour 2 à 6 joueurs. Cette fois-ci, comme son grand frère, le jeu est de plus en plus chaotique en augmentant le nombre de joueurs.

À 2 ou 3 joueurs, le jeu se tient, arriver à 10 cartes au centre de la table est prévisible. C’est là que Remix est de loin le plus agréable à jouer, on a le temps d’analyser sa main et même de se retourner en changeant de stratégie si la défausse au centre de la table devient intéressante.

À 4 le jeu atteint sa limite, la partie peut être très rapide et frustrante, il vous faudra connaître le jeu et les cartes pour optimiser au mieux les quelques échanges que vous ferez.

À 5 ou 6 joueurs, prévenez tout le monde ! Vous ne jouez plus à Remix, mais à un ersatz du jeu. La partie est totalement chaotique et peut se terminer en moins de 2 tours de table, soit un seul échange de cartes pour certains joueurs. Comment dire que l’on joue à Remix dans ces conditions ?

Encore une fois, je reprends un de mes chevaux de bataille, mais ce n’est pas parce que le jeu fonctionne mécaniquement à 6 joueurs qu’il faut l’inscrire sur la boîte.

On peut aussi penser à augmenter le nombre de cartes nécessaires pour déclencher la fin de partie, je ne suis pas grand fan des changements de règles, l’éditeur aurait proposé cette variante s’il l’avait jugée fonctionnelle.

C’est là que se situe le principal défaut du jeu si l’on veut en voir un. Personnellement, je propose de rendre Remix parfait : on inscrit 2 ou 3 joueurs uniquement sur la boîte ! Deal ?

Concernant l’âge des joueurs, les cartes disposent de texte et il vous faut calculer vos bonus et combos continuellement. Je le recommande donc à partir de 12 ans ou 10 ans pour les petits ludistes habitués à ce genre de jeu.

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Conclusion

Marvel Remix est mon jeu le plus joué depuis le dernier Essen et, sans conteste possible, j’approche de la fin du carnet de score. À chaque partie, Remix est un challenge, un petit plaisir que la frustration de la fin n’entame pas, au contraire ! C’est encore plus d’envie d’en refaire une autre partie.

Essayer différentes stratégies, combos de main et s’adapter au plus vite à ce qui est proposé sur la table est un vrai plaisir ludique, si l’on ajoute la possibilité de réussir un score maximal avec une main parfaite si les planètes s’alignent. Je ne m’en lasse pas, je peux enchaîner les parties sans m’arrêter et qui sait ? Finir le jeu qui, comme l’univers Marvel, est infini, non ?

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Disponible ici :

Prix constaté : 22,50 €

Test : Inside Job

Test : Inside Job

The crew X secret Hitler

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Un jeu de pli coop ? Non merci ! Autant les jeux de plis, c’est mon dada, autant le coopératif désolé, mais je passe.

Attends ! On rajoute un traître autour de la table, et des discussions à la Secret Hitler, histoire de mettre encore plus l’ambiance !

Là oui ! Là je joue !

Inside Job fait partie de la nouvelle vague des jeux de cartes. Jeux de plis, de défausse ou d’échelle (Dossier en cours, je vais tout vous expliquer !) qui actuellement sont en pleine montée en puissance.

On va donc retrouver dans le jeu de Tanner Simmons des cartes en 4 couleurs avec des valeurs de 1 à 13 illustrées par Marek Blaha.

Mais l’auteur est futé, il a ajouté des rôles, agent ou insider, et des missions à réussir en commun.

On peut donc déjà plonger dans le gameplay !

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Et si le jeu vous intéresse, notre partenaire boutique Golden Meeple vous le propose avec un code de remise de 10% valable du 25 au 29/08/2023 >> LABOINSIDE

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Qui sera le traître ?

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Inside job commence par la distribution d’une carte rôle à chaque joueur. Vous serez l’un des agents ou l’insider, chacun a son moyen pour gagner :

  • Les agents peuvent réussir des missions et une fois un certain nombre réalisées (selon le nombre de joueurs), c’est une victoire instantanée.
  • L’insider doit quant à lui accumuler un nombre d’informations (selon le nombre de joueurs). Et chaque vainqueur de pli en reçoit une, plutôt simple de savoir où les chercher.

Mais que se passe-t-il si les agents ne réussissent pas suffisamment de missions et si l’insider n’a pas suffisamment d’informations ? On vote ! Les joueurs peuvent discuter durant toute la partie, accuser les autres, se justifier ou ronchonner, c’est selon votre goût. Mais, en fin de partie, on vote, et si l’insider obtient le plus de votes il perd et les agents l’emportent, sinon c’est l’inverse.

D’accord, on sait comment gagner mais comment un jeu de plis peut-il faire tourner tout ceci ?

À chaque manche, à tour de rôle, un joueur pioche deux missions et en défausse une face cachée.

L’autre est la mission pour le pli, la carte définit la condition de réussite, par exemple « la troisième carte a la valeur la plus faible » ou encore « la première et la deuxième carte sont de même couleur »… Et elle donne la couleur de l’atout (couleur plus forte que les autres).

Ce même joueur va lancer le pli et là encore les possibilités divergent :

  • Les agents ont obligation de suivre la couleur demandée.
  • L’insider fait comme il le souhaite !

Et ça c’est fort ! L’insider peut jouer ses cartes comme bon lui semble mais attention ! S’il ne fournit pas une couleur puis la joue plus tard, le voilà grillé !

Et pour lui faciliter la vie, on ne jouera pas toutes les cartes que l’on a en main, à lui d’être malin et d’avoir une bonne mémoire pour ne pas faire d’impair.

Des plis tout simples, des missions pas plus compliquées, et pourtant autour de la table c’est une foire d’empoigne permanente.

Ça discute, ça chougne, ça accuse ! Bizarrement, tout le monde est agent, tout le monde sait qui est l’insider et incroyable mais vrai, personne ne se dénonce.

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Sortez vos Poker face !

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La tension du jeu va également aller crescendo. Les premiers plis sont en faveur des agents, tout le monde a des cartes et du choix. Mais les missions sont de plus en plus dures à réaliser avec des mains de plus en plus vides et l’insider n’a pas besoin de faire louper toutes les missions pour empêcher les agents de gagner !

De plus, avec l’accumulation des plis les jetons d’informations se répartissent entre les gagnants des plis et si l’insider en obtient suffisamment, à lui la victoire !

Mais attention, si c’est un agent qui en a assez il se dévoile et c’est une personne de moins pour qui voter en fin de partie.

Le jeu amène de l’ambiance autour de la table ! Les joueurs plus introvertis seront peut-être un peu dérangés par les échanges à l’emporte-pièce et les invectives, voyez cela comme un jeu d’ambiance et la comparaison avec Secret Hitler y prend tout son sens.

Si vous arrivez au bout des plis sans qu’aucun camp ne l’emporte, la phase de vote débute, chacun dispose d’un vote et le but est simple : l’insider aura-t-il le plus de votes ? Là encore les discussions sont fortement recommandées et pour le temps de jeu vous comprendrez bien que ce sont vos joueurs qui vous feront une partie de 10 minutes ou 45.

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Retournements de situations, trahisons et Deus ex machina !

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Préparez-vous ! Ce jeu peut provoquer des émotions fortes. Cet ami qui était l’insider et vous a ouvertement menti depuis le deuxième pli est-il réellement un ami ? Vous n’avez pas fini de vous gausser de vos coups de bluff parfaits, de grogner sur les trahisons ou erreurs de vos « partenaires », bref, avec Inside Job il se passe quelque chose autour de la table. Il fait partie de ces jeux où vous vous souviendrez de certains coups, de certaines parties. Ils sont plutôt rares ces jeux-là.

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Inside Job fait le job !

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Avec Inside Job, vous disposez d’un jeu de plis d’ambiance. Oubliez immédiatement le format 2 joueurs, il se joue avec variante et clairement il n’a rien à faire là. À 3, il va falloir mettre la main à la pâte et faire monter l’ambiance. En revanche, à 4 ou 5, vous avez un moteur à fun entre les mains !

Les règles sont celles d’un jeu de plis : simples et rapides. La couche rôle caché et mission est aussi rapide à expliquer, on est en présence d’un excellent ratio temps de règles/temps de jeu avec une certaine profondeur et beaucoup de fun.

Une fois les premières parties passées, le jeu propose de parier ses jetons d’information lors d’un pli, cela permet de passer votre carte en atout mais attention ! Le joueur qui remporte le pli remporte les jetons également.

Et pour une rejouabilité encore plus forte, des rôles supplémentaires sont disponibles dans la boite. Agent dormant, agent double, sur écoute ou leurre, vous n’avez pas fini d’explorer de nouvelles possibilités de gameplay.

Inside job est un super jeu pour passer un excellent moment avec tout type de joueur. Son tarif tout doux à 15€ en fait un jeu à essayer d’urgence cet été à l’apéro !

Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas revu entre amis, pourquoi ne pas se trahir dès le début des vacances ?

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Disponible ici :

Prix constaté : 15 €

Le Labo en Festival : Flip 2023 Parthenay

Le Labo en Festival : Flip 2023 Parthenay

Le Festival Ludique International de Parthenay c’est ce festival qui s’étend sur une dizaine de jours dans un village des Deux-Sèvres, en Nouvelle Aquitaine. Cela fait tout de même 37 ans que ça dure, et on espère que ça va continuer tellement ce concept original fait du bien, et est nécessaire pour prendre le temps de jouer sur un festival sur plusieurs jours !

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Le FLIP de Kmylle Muzo

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Sixième édition du FLIP pour moi et c’est toujours avec autant de plaisir que je reviens à Parthenay pour ce festival qui est certainement mon préféré. Comme d’habitude, je n’ai pas eu le temps de faire le tiers du quart des jeux que j’avais prévus, mais ça laisse l’occasion de faire de belles découvertes fortuites.

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Côté nouveautés, j’ai pu jouer à Expéditions : Autour du monde chez Super Meeple, un jeu très accessible et opportuniste dans lequel vous devez être le premier à atteindre toutes vos destinations en essayant de ne pas faciliter le trajet de vos adversaires. Seul bémol : vous utilisez les trois mêmes lignes d’exploration. Interactif et roublard juste ce qu’il faut, plus vous êtes nombreux et meilleur il sera à mon avis.

Pas de stand Origames cette année mais j’ai quand-même pu mettre la main sur Écosystème : Forêt, un petit jeu malin de draft et de construction de tableau. Le jeu s’explique en quelques minutes, à chaque tour vous draftez une carte que vous ajoutez à votre tableau de 4 lignes par 5 colonnes, et vous marquez des points pour chaque type de carte en fonction des autres que vous avez dans votre tableau. L’objectif est de créer un écosystème cohérent tout en surveillant ses adversaires pour les majorités. Toutes les personnes à qui je l’ai fait essayer ont adoré, n’hésitez pas à y jeter un œil.

Enfin, Oasis : New Hope, un petit jeu de collection pas bien compliqué dans lequel vous devez atteindre l’oasis avant vos adversaires en récupérant des cartes et en les plaçant du 13 au 0 dans l’ordre. Quelques petites manières d’embêter ses adversaires en récupérant les cartes directement dans leur main plutôt que dans la pioche, des personnages à recruter pour corser le tout. Pas le jeu de l’année pour moi mais ça tourne bien.

Côté prototypes, découverte de Toutes voiles dehors ! de l’ami Thomas Planète, un jeu de pirates au magnifique matériel qui promet coups fourrés et grosse interactivité, financement participatif à venir l’an prochain normalement. J’ai aussi pu jouer à son Tunreg (nom provisoire) co-créé avec Luc Rémond, un jeu abstrait de course dans lequel vous devez être le premier à abreuver tous vos dromadaires en déplaçant les éléments du plateau à bon escient tout en bloquant vos adversaires. Encore une fois, le matériel est superbe et la mécanique fonctionne très bien.

Luc Rémond nous a aussi présenté Fruitoplay qui sortira chez Explor8, un jeu de plis style belote avec des retournements de situation à chaque manche. Je suis assez fan des jeux de plis et j’ai beaucoup aimé celui-ci, les possibilités tactiques sont beaucoup plus riches car on connaît à l’avance tous les plis qui vont être faits. En fin de manche, on multiplie les points de la famille de cartes qu’on a le plus par celle qu’on a le moins, il faut donc équilibrer ses plis et pas seulement les gagner ! Et enfin mon gros coup de cœur du festival, Village people, un jeu de draft de dés et de course aux points dans lequel vous devez être le premier à atteindre un certain nombre de points pour l’emporter. Pour cela, vous avancez sur des arbres technologiques selon le dé choisi et vous essayez de comboter au maximum. C’est très lisible, on comprend tout de suite comment ça fonctionne, il y a une petite sensation de roll and write à enchaîner les combos comme ça, bref, c’est ma came. Et quand on en parle encore une semaine après avec les copains qui l’ont essayé, c’est clairement bon signe ! Pour finir une petite partie de Sky team, son jeu pour deux qui sort chez Scorpion masqué cet automne et mon coup de cœur de Cannes, on s’est écrasés juste avant l’atterrissage mais je volais avec un noob qui faisait son baptême de l’air ^^.

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Le FLIP de Teaman

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Après l’Alchimie du Jeu de Toulouse et Paris Est Ludique, le FLIP me semblait être le festival de trop. Une semaine plus tard, Parthenay a réussi à soigner mon ochlophobie* naissante. Comme il s’étale sur toute la ville, avec des animations diverses et dispersées, on perd ce sentiment oppressant que l’on ressent inévitablement sur les autres festivals. Allez d’ailleurs, pour ceux qui n’ont jamais eu la chance d’en arpenter les rues, je vous emmène faire un tour.

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*Peur de la foule

Notre point de départ est la place des drapeaux, à l’ombre du Palais des Congrès. Vu du dessus, elle doit ressembler au camp d’une armée romaine en campagne. De larges allées qui traversent une forêt de barnums gris rehaussés aux couleurs du FLIP ou des éditeurs. Ici, on peut assister à des scènes qu’on retrouve dans n’importe quel festival. Sous les tentes créateurs, des auteurs en herbe expliquent avec fébrilité leurs prototypes à un public au visage impassible, le nez dans leur carnet, un badge pro autour du cou. Près des tables, un grand-père un peu perdu et ses petits-enfants croisent un groupe de passionnés au pas décidé, une liste de jeux à la main. Quatre personnes assisent autour d’une boite cherchent du regard un animateur qui pourrait les délivrer d’une fastidieuse lecture de règle.

Rien qu’ici on pourrait y rester plusieurs jours sans s’ennuyer tant il y a déjà des choses à voir. Découvrir les nouveautés des gros éditeurs, se laisser emporter par l’enthousiasme d’un nouvel acteur du monde ludique venu faire découvrir sa création, participer au trophée FLIP en notant les nominés, chercher la future pépite du monde ludique au milieu des protos présentés… Mais si on veut vraiment goûter au FLIP, il faut s’éloigner un peu.    

Il faut déambuler dans les rues pour tomber ici sur un plateau de Bagh Chal (un jeu traditionnel népalais) posé sur une petite table, là sur une partie de Papattes (sorte de pétanque 2.0). Ou s’arrêter dans un local commercial réaménagé par Bombyx, Studio H ou encore Gigamic. Ou encore, accorder à la marmaille un peu de temps au village enfant très bien aménagé pour tous les âges. Ma petite de 2 ans ne s’y est jamais ennuyé.

Il faut savoir se perdre aussi dans des coins plus excentrés comme la Chapelle, ses expositions notamment celles du jeu Ricochet qui permet d’y jouer à même les murs ou le Village Environnement où on peut découvrir de drôle de choses comme un parcours de billes sur moquette ou un Turbulences surdimensionné, ce Pick & Delivery au matériel magnifique.

Pour connaître toute la spécificité du FLIP, il faut aussi laisser son grand de 7 ans partir à la chasse aux Whoopy. Ces petites peluches totalement inutiles que l’on gagne en réussissant les défis proposés par les animateurs. Bravo à eux d’ailleurs ! Malgré les cernes qui poussent, ils restent au taquet jusqu’au dernier jour pour nous faire passer un bon moment

Je vais arrêter là ce qui ressemble de plus en plus à un flyer de l’office du tourisme de Parthenay et vous parlez un peu de ce qui vous intéresse vraiment, vous, l’esthète ludique. Les jeux.

J’ai pu jouer à pas mal de choses cette année malgré la présence de ma progéniture et en ressortant mon carnet de notes (oui, j’ai carnet. Je suis un professionnel.) je m’aperçois que j’ai testé beaucoup de jeux estampillés Gigamic. Il faut dire qu’ils sont venus en force cette année avec un barnum, deux locaux en dur et la place Saunere rien que pour eux.

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Liste des jeux :

After Us

A La Folie

Cosy Casa

Le Clan des Loups

Le Grand Prix de Belcastel

Evergreen

Himiki

Happy Bee

J’emme

Marrakech

Morris le Dodo

Tsuro

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After Us

Je sais qu’il a ses détracteurs mais en ce qui me concerne j’apprécie toujours la patte de Vincent Dutrait. Et cette couv’, cette promesse de jouer dans un post-apo façon Planète des Singes m’a tout de suite attiré. Malheureusement, mon enthousiasme a vite été refroidi.

Florian Siriex a, semble-t-il, recyclé la mécanique de Zoo Run, un de ses jeux pour enfants. Il va falloir combiner nos cartes ensemble afin d’en tirer les meilleurs bénéfices en termes de ressources et de points de victoire. A chaque tour, on pourra acheter une nouvelle carte pour renforcer son deck et avancer sur la piste de score jusqu’aux 80 points salvateurs et la victoire finale. En action, le jeu se révèle décevant. La mécanique principale de demi-cartes à combiner n’est jamais utilisée de façon surprenante. La boucle de gameplay est terriblement répétitive : Chaque tour, on résout dans son coin toujours le même petit casse-tête pas bien difficile et pas bien passionnant. Le thème, lui, n’est qu’un joli écrin très superficiel.

Pour moi, After Us n’a pas tenu sa promesse ludique mais si vous souhaitez lire un avis plus détaillé et nuancé, je vous invite à lire le test de Kmylle, notre laborantine simiesque de choc !

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A La Folie

D’habitude je n’aime pas trop les jeux Bioviva. J’admire la démarche écologique mais je ne suis clairement pas la cible. Pourtant, j’ai bien aimé A La Folie. Un jeu à la Compatibility dans lequel il va falloir deviner comment les autres joueurs ont classé différentes activités sur une échelle qui va de “A la Folie” à “Pas du tout”. Le jeu a en plus le bon goût d’être un coopératif. Il s’épargne du coup un système de score que personne n’aurait utilisé de toute façon.

Un bon petit jeu “d’empathie” simple et plutôt bien pensé.

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Le Clan des Loups

Encore un Gigamic. Un jeu de conquête de territoire et de majorité où l’on joue une bande de loups. En gros, on va traverser le plateau pour recruter des loups solitaires, chasser, se faire des antres et faire pipi partout. C’est pas révolutionnaire mais plutôt sympa. L’interaction est forte puisqu’on peut voler des loups à son adversaire mais plutôt bien équilibré. Je n’ai jamais trouvé ça frustrant.

Un jeu à surveiller si on aime bien le genre.

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Cosy Casa

C’est fou comme les jeux nous amènent à faire des choses que l’on déteste faire dans la vraie vie. Dans Cosy Casa, on doit ranger divers objets, livres, jeux de société, trophées, chats (!) dans notre kallax. Il y a bien sûr des contraintes et des objectifs de pose qui vont gentillement faire appel à notre intellect pour marquer le plus de points de victoire possible. Rien d’innovant mais un petit jeu familial plutôt agréable. Etrangement, le seul aspect rébarbatif du jeu est de devoir mettre le bazar (la mise en place du plateau central, à faire en début et en milieu de partie) avant de pouvoir ranger.

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Evergreen

Hjalmar Hach, l’auteur d’Evergreen, semble un poil monomaniaque. Après, nous avoir proposé de faire pousser les arbres d’une forêt dans Photosynthesis (sorti chez Blue Orange) voilà qu’il nous propose de recommencer mais cette fois-ci à l’échelle d’une planète ! Certes Photosynthesis avait une esthétique plus marquante avec ses arbres en trois dimensions, mécaniquement, il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Evergreen, lui, reste très beau et me semble bien plus abouti que son aîné. Par contre, il s’adresse à un public plus averti.

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Le Grand Prix de Belcastel

Je n’avais pas encore eu l’occasion de jouer à la version enfant des Charlatans de Belcastel. Maintenant que c’est fait, je comprends l’engouement qu’il a suscité. GPB est une merveilleuse initiation au bag building à partir de 6 ans. Une course très sympa avec quelques défauts. Le jeu est un peu long pour les plus jeunes et il arrive qu’on doive passer plusieurs tours d’affilée.

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Happy Bee

Un petit jeu de cartes très très malin de deux vétérans du monde ludique, Rambourg et Rivière. Il y a un système de majorité qui rappelle un peu, en termes de sensations, des jeux comme Crossing. Il faut essayer de deviner ce que vont jouer les autres joueurs pour ne pas se retrouver minoritaire ou, comble de la frustration, à égalité puisque dans ce cas personne ne gagne rien.

On ajoute à ça une mécanique qui remplace la pioche : A chaque tour, on récupère les cartes qu’on a joué au tour précédent et on passe le reste de notre main à notre voisin de gauche (façon 7 Wonders).

C’est intelligent, ça marche bien et très accessible. Un jeu de qualité qui se marie bien avec une bonne tasse de thé.

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Himiki

Himiki est un jeu abstrait, superbement édité, dans lequel on déplace des dés pour se retrouver sur la bonne face au bon moment. Malheureusement, je suis complètement hermétique à la logique de ce jeu. Non, pas qu’il soit mauvais. Ah moins que si. En fait, je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai joué à Himiki. Ma compétence ludique s’arrête là.

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Marrakech

Gigamic, encore, réédite le très bon Marrakech. A ne pas confondre avec le Feld qui avait remporté le Diamant d’or. Nous sommes ici sur un jeu pour enfant, une sorte de Monopoly modernisé dans lequel il va faire atterrir nos adversaires sur nos tapis sans tomber sur les leurs. Le jeu, qui jouait déjà la carte du swag avec ses tapis en tissus, reste fringant malgré son âge. Pour cette nouvelle édition, exit la couverture de Marie Cardouat que j’aime beaucoup mais dont le style ne correspondait pas vraiment au jeu. Le plateau a été refait et les tapis sont de retour avec de nouveau coloris.

Rien à faire, j’ai toujours une tendresse particulière pour les créations de Dominique Ehrhard (même si je ne sais jamais où mettre ses “h”). Essayez-le, au moins pour votre culture ludique.

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Morris le Dodo

Pourquoi ?

Blue Orange nous propose un jeu 3+ très joliment édité. Le matériel est chiadé, coloré et rigolo. Le jeu, lui, est sans aucun intérêt. Alors qu’il existe des alternatives de jeux pour cet âge dans lequel j’arrive à prendre du plaisir, pourquoi je prendrais mon temps et mon argent pour cette grosse boîte. Du coup, je me pose cette question : Pourquoi l’avoir édité ?

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J’emme

En termes de jeu de société, Lansay semble être resté dans les années 90. Le plateau, le matériel, tout a trente ans de retard. Dommage parce que le jeu, un abstrait rappelant un peu le Go avec de la pose de pions et de la prise par encadrement, est plutôt plaisant. Pas assez pour le rendre mémorable, malheureusement.

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Tsuro

Je me souviens de Tsuro. Je l’avais déjà croisé ce jeu, il a quinze ans. Sa boite, ses illustrations, son matériel, m’avait marqué mais pour une raison que ma mémoire a effacé je n’avais pas eu l’occasion d’y jouer. Erreur corrigée !

Le jeu de Tom McMurchie prend le principe du labyrinthe et l’inverse totalement. Ici, il ne faut pas déchiffrer le dédale mais le créer. Il ne faut pas en sortir mais tout faire pour y rester. Ce twist fait de Tsuro une sorte d’OVNI ludique. Plus important, ça marche ! Ce n’est pas vraiment un jeu d’ambiance mais il en possède beaucoup de caractéristiques. Ca se joue vite, nombreux (jusqu’à 8), sans se prendre la tête. Oui, c’est très hasardeux mais il y a des rebondissements et l’envie d’y revenir. Je ne demande rien d’autre.