Test : Trinket Trove

Test : Trinket Trove

Un petit jeu simple et joli mais intéressant, c’est possible ? Trinket Trove tente ce pari.

Le jeu de Rocco Privetera, édité chez GameHead et surtout illustré par Sandara Tang à qui l’on doit Flamecraft ou Critter Kitchen, dispose d’un gameplay très simple mais intrigant. Les cartes de votre main sont votre scoring mais elles vous permettent aussi de choisir de nouvelles cartes avant les autres si vous en misez plus qu’eux.

et c’est tout ! Pas de ressource pour enchérir, pas d’enchères en plusieurs tours jusqu’à ce que tout le monde passe, c’est du simple, basique… et efficace.

Tout n’est qu’une question de choix

Choisir c’est renoncer, nous dit-on. Ici c’est exactement ce qui résume le gameplay, à quelles cartes de ma main je suis prêt à renoncer pour en obtenir de meilleures. En 6 manches sur une vingtaine de minutes, chaque choix sera compliqué. Parfois vous saurez exactement ce que vous voulez, mais qu’êtes-vous prêt à sacrifier pour l’obtenir ?

Les cartes fonctionnent toutes sur un système de collection, plus on en a, plus on a de points. À chaque manche, le jeu vous offre autant de lots de cartes que le nombre de joueurs. L’un d’eux est amélioré d’une carte histoire pour que l’offre soit alléchante. Ensuite, à chacun de voir s’il investit 0 ou plusieurs cartes pour s’assurer un bon choix par la suite.

Premier point intéressant, les cartes misées deviennent aussi des lots ! Faites donc attention à ce que vous allez proposer à vos adversaires ou appâtez-les avec des cartes qu’ils cherchent.

Une fois que chacun a enchéri, on vient changer l’ordre du tour avec en première position le joueur qui aura misé le plus de cartes. En cas d’égalité sur ce premier paramètre, c’est la somme des cartes misées qui vient briser l’égalité, mais si cette dernière persiste, c’est celui qui mise en dernier qui passe devant.

C’est cette définition de l’ordre du tour qui est le point le plus « technique » du jeu, on peut donc déjà valider le côté familial.

Deuxième point intéressant, la position de chacun au moment d’enchérir. Si au premier tour c’est dans l’ordre de la table à partir d’un premier joueur, ensuite cela se fera en suivant l’ordre du tour établi par cette première enchère.

Être premier, c’est donc choisir avant les autres, mais un désavantage au moment de miser pour la manche suivante ? Pas vraiment ! Le juge de paix reste les lots offerts par le jeu. Si rien n’est intéressant, ce qui est plutôt très rare, être premier peut être un net avantage pour préparer la suite en s’assurant la dernière place de cette manche !

Il vous suffit de miser 0 carte et comme en cas d’égalité les joueurs après vous passent devant… c’est bien joué !

En revanche, si les lots au centre de la table sont dignes d’intérêt, la position de premier enchérisseur est des plus intéressantes, elle va définir le tempo de la phase d’enchères.

Selon votre mise, les autres voudront soit vous surpasser et donc offrir plus de cartes, soit se placer juste après vous pour récupérer votre offre sans trop investir. Dans tous les cas, vous pouvez les pousser à la faute, c’est vous le poisson pilote.

Un gameplay ultra simple et pourtant les choix sont multiples, tous les profils de joueurs pourront y trouver leur compte !

Une fois les 6 manches faites, chacun va tout simplement regrouper les différentes collections qu’il a en main, additionner les scores obtenus pour chaque objet et le tour est joué. Là aussi c’est simple et fonctionnel, même avec des scores qui peuvent atteindre les 250 points.

Dernier point du jeu, les illustrations ! Les petits objets collectionnés par les souris de notre enfance avec Brisby ou encore Bernard sont tous plus mignons les uns que les autres.

Le pari est donc gagné ! Un jeu simple et bien joli qui en plus laisse des choix et peut rassembler des joueurs familiaux et plus aguerris. Que demander de plus ?

Allez, mettez les infos des deux côtés des cartes pour les gauchers et essayez de passer le prix autour de 20€ histoire de le rendre plus abordable, mais pas grand-chose de plus à lui reprocher, allez, une VF ce serait une bonne idée !

Trinket Trove est une belle découverte, un jeu qui sort souvent pour des parties rapides et généralement on en enchaîne 2 ou 3. C’est plus que validé ici !

Notre boutique partenaire :

Prix constaté : 27 €

Test : Stitch Mission 626

Test : Stitch Mission 626

Variante d’un classique

Love Letter est un classique avec son gameplay ravageur. Quelques cartes, des rôles avec des pouvoirs et à votre tour vous en piochez une et votre main étant désormais composée de 2 cartes il vous faut en jouer une.

Eliminer les autres, garder la carte la plus forte possible au cas où vous parviendrez à la décision finale, le jeu est tendu et en 5 minutes on obtient le dénouement. Efficace ! alors les variantes pullulent puisque n’importe quel thème peut être appliqué sur cette mécanique.

Dans le corps d’un produit

Cette fois c’est Disney qui débarque avec Lilo et Stitch, le monstre bleu le plus aimé dans les forces de l’empire de Mickey. On sait immédiatement où l’on met les pied avec la « boîte » du jeu, une peluche de la tête de notre héros.

A l’intérieur une dizaine de cartes, quelques jetons en carton et nous voilà prêt à jouer ! On remarque rapidement que le gameplay est très proche du jeu de Seiji Kanai mais ici l’auteur crédité est Jorge Zhang, qui a tout de même ajouté sa patte avec quelques adaptations qui donnent au jeu une personnalité propre.

…Se cache un jeu

Un jeton Stitch qui peut être gentil (recto) ou méchant (verso) avec des effets différents sur certaines cartes et surtout un énorme intérêt en fin de partie, le propriétaire aura un bonus ou un malus selon le côté sur lequel se trouve le jeton.

Les effets des cartes sont plus familiaux, moins d’élimination directe, plus d’échange du jeton ou de cartes et au final ça va vite, même sur les premières parties on comprend vite ce que l’on fait là, ce que l’on cherche à atteindre et malgré cela, à chaque tour de jeu on se retrouve avec un vrai choix, parfois un dilemme puisque les 2 cartes en main sont en opposition et jouer celle qui semble la plus évidente serait un échec.

Sur cette partie on retrouve à 100% Love Letter, un concentré de relations sociales avec coups bas, associations de circonstance et bien entendu chougnage à tous les étages.

Les petits ajustements sont bienvenus, ils ne dénaturent rien et sont surtout bien équilibrés, pas de carte qui paraisse trop forte, là encore on a le respect du jeu de base, là encore c’est un excellent point.

source : BGG

Mais pourquoi se cacher ?

Mais alors pourquoi tout cet attirail ultra aguicheur là où se trouve un bon jeu ? La réponse est toute naturelle : les ventes. Ce jeu n’a pas vocation à plaire aux joueurs, il vise le public le plus large possible, les ventes en grandes surfaces spécialisées et même en grande surface tout court. Est-ce mal ? Bien au contraire ! Associer le produit en cochant toutes les cases marketing à un vrai jeu moi c’est une idée qui me plait beaucoup ! J’ai là un objet ludique qui me permettra de faire jouer la petite cousine, vu que Stitch elle n’y résiste pas (moi non plus je l’ai acheté sur ce paramètre), et passer un bon moment tous ensemble avec un jeu, un vrai.

Le contrat est rempli, je suis plus que convaincu et j’en redemande ! Faites-moi plus de jeux rapides, simples et même repris de grands classiques avec une cosmétique Disney où Marvel (je vous ai parlé de Marvel Remix ?) et un vrai gameplay s’il vous plait !

Vous l’aurez compris c’est le cas de ce Love Letter Stitch, le prix est exactement là où il doit être, la golden zone 15 à 20€, toutes les cases marketing je vous dis !

Ici c’est un grand oui, acheté pour l’objet il intègrera la ludothèque quand la fameuse cousine me le rendra (j’aurai plus vite fait d’en prendre un second).

Test : Cubirds

Test : Cubirds

Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.

Cubirds, quel nom étrange

Eh oui, je ne savais pas par quoi commencer, alors je suis parti sur le nom du jeu qui, en français, ne veut pas dire grand-chose, mais au moins le jeu de mots avec des oiseaux cubiques fonctionne bien.

Car oui, graphiquement, on pourrait se croire dans un jeu en Lego ou autres jeu de briques.

Les bestiaux sont carrés, tellement que certaines espèces semblent peu identifiables, à tel point que l’une d’elle a été surnommée « le napolitain » tant sa ressemblance avec le petit gâteau que beaucoup d’enfants mangeaient en sortant de l’école (et continuent parfois à en manger en étant adultes !) !

Le parti pris graphique est curieux, mais pas déplaisant, moi j’apprécie beaucoup et c’est déjà bien, car c’est cette patte graphique qui m’a intrigué en premier.

Ben ils ont pas de bras, les oiseaux. C’est affreux ! J’ai toujours l’impression qu’ils vont culbuter vers l’avant ! Ça n’a aucun sens !

Sous cette phrase qui n’aura pas manqué d’interpeller les fans de Kaamelott se cache en fait… rien du tout, j’avais juste envie de placer cette phrase, j’ai le droit non ?!

Donc, les oiseaux dans Cubirds sont un prétexte pour collectionner des cartes.

Le but étant d’avoir la plus belle collection d’oiseaux, soit par la quantité, soit par la rareté.

En effet, il faudra récolter au moins un spécimen de 7 des 8 espèces représentées dans le jeu ou alors avoir 3 oiseaux de deux espèces différentes (donc 3 d’une espèce et 3 d’une autre espèce) pour mettre immédiatement un terme à la partie !

Pas de scoring, une pure course !

Et qui dit course, dit optimisation !

Du draft ouvert

Les règles sont simples, à chaque tour on choisit une espèce de notre main et on en pose tous les spécimens sur la table. Puis, si ces spécimens sont aussi présents à l’opposé de la ligne dans laquelle on vient de poser nos oiseaux contient d’autres oiseaux de la même espèce, on ramasse tous les oiseaux présents entre ces deux-là !

Pas facile sans image hein…

Allez je vous montre.

Puis, si on a le nombre d’oiseaux indiqué en haut à droite de la carte dans notre main, on peut les poser devant nous pour en conserver 1 seul si le nombre de cartes posées est de la valeur la plus faible, ou 2 si on a posé la valeur la plus forte.

Ici, si je pose 4 ou 5 cartes, j’aurai le droit d’en conserver une, et si j’en pose 6 ou plus, j’aurai le droit d’en conserver 2.

Les cartes supplémentaires sont défaussées et on passe à la personne suivante.

Une fois qu’on atteint la condition de victoire, on remporte la partie.

Il manque un petit détail, mais je ne vais pas faire les règles complètes, elles sont simples à apprendre, mais c’est dans le draft ouvert que la réflexion est vraiment intéressante.

Car à chaque tour nous devons nous séparer d’une ou plusieurs cartes et les rendre disponibles pour les autres, et ce n’est parfois pas facile de faire le bon choix.

Laisser trop de cartes aux autres pourrait les avantager et nous faire perdre un temps précieux dans la course à la collection, mais se priver de bons coups va aussi nous pénaliser.

Donc pouvoir un peu anticiper les prochains coups fait partie du jeu et donne une grosse source de joie ou de frustration quand les cartes voulues sont disponibles, ou au contraire, quand elles s’envolent (ahah) juste avant notre tour !

Tous ces oiseaux, ces ailes, ces becs, ce n’est pas un peu le chaos ?!

(Tiens, je me dis que finalement la réplique de Guenièvre dans Kaamelott aurait était plus intéressante ici, tant pis, c’est ainsi !)

Et je vous répondrai que si !

Car en duo, pas de soucis, les variations sont prévisibles et même si on peut clairement se gêner, ça reste totalement gérable, même si le tirage de la pioche peut parfois être rageant !

Par contre dès qu’on commence à être 3, 4 et 5, la planification devient difficile à 3 et quasiment impossible au-delà tant le jeu va bouger et que plus grand-chose de ce que vous aviez laissé à votre tour sera encore sur la table quand ça reviendra à vous !

Malgré tout ça reste amusant et plaisant de tenter de faire de son mieux et de se râler gentiment dessus quand on nous vole nos piafs tant convoités !

Mais malheureusement, ça a aussi tendance à allonger la durée du jeu.

Petit jeu, mais grosses parties

C’est un peu le vrai point noir du jeu pour moi.

Car amasser ces 7 espèces ou réussir à capturer 3 piafs dans 2 espèces différentes peut être très long en fonction du tirage des cartes, mais aussi de ce que font les autres.

Car forcément, comme on voit tout ce qui se passe sur la table, on sait quand une personne est proche de la victoire, donc on tentera de l’empêcher d’avoir les oiseaux dont elle a besoin, ce qui va prolonger la durée de jeu, la boite annonce 20 minutes, mais je dirais entre 40 minutes et 1H en fonction du nombre de personnes.

Quand on sait qu’on se contente de poser des cartes, d’en ramasser et éventuellement d’en placer devant nous à chaque tour, c’est assez vite redondant pendant 1H.

Alors, tombé du nid ou vol majestueux ?

Je dirais que Cubirds a le plumage entre deux nids…

Pour moi le jeu est excellent à 2 et 3 (quoi qu’un peu long), au-delà ça devient trop chaotique et bien trop long pour un jeu de ce calibre avec une boite si petite et simplement des cartes.

Il proposerait une réflexion poussée, ça passerait peut-être, mais rares sont les fois où l’on va réfléchir longuement à plus de 3 tant il faudra vraiment faire avec ce qu’on a devant nous sans pouvoir anticiper un minimum.

Donc, c’est, pour moi, un bon jeu bien sympa à réserver pour des duels ou des truels, même si, soyons honnêtes, ça ne sera pas le jeu que je proposerai en priorité dans ces configurations pour jouer une 40aine de minutes.

Disponible ici :

Prix constaté : 14,40 €

Test : Clumsy Room Maids

Test : Clumsy Room Maids

Une mini boite avec 2 jeux dedans, c’est le défi de Clumsy Room Maids. Le jeu de Shibu (Bid Coin) propose en effet de jouer chacun pour soi à 3 joueurs ou en 2 équipes à 4.

Une partie se déroule en 3 manches, chacune en 2 parties, la préparation et la phase de plis.

La phase de préparation est très intéressante, elle ne demande tout simplement pas de distribuer les cartes, mais de laisser le paquet mélangé au centre de la table.

Chaque joueur va alors piocher une carte et choisir s’il souhaite la conserver (5 cartes), la passer à son voisin de gauche (3 j) ou à son partenaire (4 j), ou s’il souhaite la placer en tant que pari.

Selon leur couleur, les cartes permettent de parier 0, 1 ou 2 plis gagnés sur la manche. Là encore, un choix s’offre à vous : vous pouvez placer chaque carte de pari face visible ou face cachée. La placer face visible étant plus risqué, c’est aussi plus de points en cas de réussite de votre pari, mais aussi le risque de donner des points à vos adversaires en cas d’échec.

Prendre une carte et faire un choix, construire sa main et son pari de concert, ou l’un après l’autre, c’est au joueur de définir sa stratégie.

Cette phase est des plus intéressante : quelle stratégie sera payante ? Faut-il attendre de finir sa main ? Mais dans ce cas, je n’ai plus d’autre choix que de poser des cartes en pari. Maîtriser cette partie du jeu ne sera pas simple et, bien évidemment, en équipe, on ajoute une couche de réflexion où les choix du partenaire sont à suivre et à comprendre.

C’est la partie principale de la manche, celle qui demandera le plus de réflexion, une phase où chaque joueur regarde les autres du coin de l’œil, on surveille chaque choix, la pose d’une carte de pari face visible amène une analyse de chacun.

S’ensuit la phase de plis qui est réduite à 6 petits plis en must follow avec atout sur les 2 premières manches.

6 plis donc, c’est peu, ça va vite. Cela met un peu plus en lumière l’importance de la première phase et de votre pari. Elle reste tout de même intéressante puisque chacun va tenter de réussir ce qu’il a prévu, mais pensez bien également à tout faire pour pourrir les paris de vos adversaires.

C’est là qu’est le cœur de jeu de Clumsy. Le scoring que nous verrons juste après le met également en lumière, on est ici dans les pas d’un Nokosu Dice, un jeu où faire tomber les autres est le premier objectif avant de réussir le sien.

Le scoring. Il est plutôt basique, faites tomber les autres, c’est toujours une bonne idée !

Vous marquerez pour chaque pli effectué, si vous réussissez votre contrat, avec un bonus plus gros si vous êtes le seul à le réussir. On n’oubliera pas les points bonus pour les cartes placées face visible si le contrat est rempli, et encore du bonus pour chaque adversaire qui a loupé le sien.

Avec tout cela, la route est simple et claire : faire un pari cohérent et l’adapter selon les informations que l’on récupère en main et sur les paris face visibles des autres, mener sa barque sur 6 plis et engranger un maximum de points sur les 3 manches. Simple ? Alors, à vous de jouer !

Pour ma part, j’aime ce jeu. Il est serré, mais il offre énormément de choix. De plus, on dispose de 2 jeux dans cette boite : un jeu où chacun joue pour soi à 3 joueurs et un jeu en équipe très intéressant également. La configuration en équipe aura au final ma préférence tout simplement, puisque le jeu en équipe, c’est toujours mieux dans le monde du pli, mais ne sous-estimez pas ce que propose la version 3 joueurs qui fonctionne très bien également.

Clumsy Room Maids est sorti au récent Tokyo Game Market du mois de mai 2025, on peut espérer que le jeu trouve une localisation prochainement. En attendant, les boutiques qui font de l’import, comme Golden Meeple, sont une solution bienvenue.

Notre boutique partenaire :

Prix constaté : 31 €

Test : Savage Bowl

Test : Savage Bowl

Savage Bowl est un jeu de plis plutôt… savage ! La première moitié de chaque manche dispose d’un arbitre qui est là pour limiter la casse, mais une fois son quota de cartons jaunes atteint, il quittera le terrain pour vous laisser régler vos comptes sur la seconde mi-temps.

Le jeu d’Urio est sorti en 2023 au Tokyo Game Market et est rapidement devenu introuvable. Pourtant, le jeu est excellent et, au final, il a trouvé une localisation par Matagot ! En cours de route, Allplay est entré dans la danse et a lancé pour leur campagne Kickstarter qui se déroulera en juillet 2025 avec Sail Legacy et Sick Trick, mais ceci est une autre histoire.

Revenons donc à Savage Bowl : le jeu se déroule en 4 ou 5 manches (à 4 ou 5 joueurs), et à chaque manche, vous aurez 12 ou 13 cartes avec pour mission de ne remporter que 3 plis (4 j) ou 2 plis (5 j). 4 couleurs allant de 1 à 13, une couleur d’atout allant de 1 à 8, et avec tout cela, que le match commence !

Pour la première période, à chaque pli, celui qui a joué la carte la plus forte (atout le plus fort ou carte de la couleur demandée la plus forte si aucun atout n’est présent) est envoyé sur le banc pour le pli suivant. Il ne gagne donc pas le pli et doit en plus défausser une carte face cachée de sa main. Le joueur ayant joué la seconde carte la plus forte gagne donc le pli et relance le pli suivant.

Après 5 plis, l’arbitre a rempli son quota, et désormais c’est la carte la plus forte qui gagnera chaque pli.

Un jeu schizophrène où survivre n’est pas la clef, c’est votre unique but ! En effet, si vous gagnez un pli de plus que l’objectif, vous êtes immédiatement éliminé. De même, si vous ne réalisez pas l’objectif, vous ne marquerez pas de points ! C’est sec comme un placage cathédrale, cette affaire, pas de place pour les copains, on joue sa vie sur le terrain ici !

Savage bowl ne fait pas dans la dentelle, chaque pli est fait pour éliminer, sortir un joueur de la manche. On joue donc chaque carte comme potentiellement sa dernière, on essaiera bien évidemment d’être le plus fort sur les premiers plis pour se permettre de retirer une carte au choix de sa main. Tout est dans l’anticipation, dans le calcul, dans le pari également, dans ce qui rend ce jeu tellement « jeu de pli ».

Le jeu est direct et plutôt violent, mais ne vous méprenez pas, il n’en est pas moins fun et généralement c’est là que l’on entend les plus gros éclats de voix et où les joueurs pestent le plus. À Savage Bowl, on trash talk, on provoque, on en vient dirait presque aux insultes, mais toujours avec le sourire aux lèvres.

Le jeu n’existe qu’à 4 ou 5 joueurs, un défaut pour certains, un gage de grande qualité pour moi. Les développeurs ont bien compris que leur joyau ne fonctionnerait que dans ces deux configurations et ils n’ont pas cherché à le dénaturer. Le résultat est impeccable, le jeu fonctionne aussi bien à 4 qu’à 5, il conserve toute sa tension dans les deux configurations, pas de préférence pour l’une ou l’autre personnellement.

Que dire de plus ? Savage Bowl est clairement une pépite, de ces jeux qui sont tout en haut de leur catégorie. Sa localisation est donc une excellente nouvelle qui permettra au plus grand nombre d’enfin le découvrir et l’obtenir.

Cela s’accompagne d’une nouvelle direction artistique avec The Mico aux pinceaux. On aime ou on n’aime pas le travail de l’illustrateur fétiche des royaumes du nord, ouest et sud de Shem Phillips, mais vu que ce sera le seul moyen de mettre la main dessus, il faudra faire avec.

Vous l’aurez compris, Savage Bowl est un jeu à avoir ou au moins à jouer si la mécanique du jeu de pli vous intéresse (en même temps, vous traînez par ici) ; c’est frontal, mais dans la rigolade, et le résultat est bluffant.

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