Test : Inside Job

Test : Inside Job

The crew X secret Hitler

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Un jeu de pli coop ? Non merci ! Autant les jeux de plis, c’est mon dada, autant le coopératif désolé, mais je passe.

Attends ! On rajoute un traître autour de la table, et des discussions à la Secret Hitler, histoire de mettre encore plus l’ambiance !

Là oui ! Là je joue !

Inside Job fait partie de la nouvelle vague des jeux de cartes. Jeux de plis, de défausse ou d’échelle (Dossier en cours, je vais tout vous expliquer !) qui actuellement sont en pleine montée en puissance.

On va donc retrouver dans le jeu de Tanner Simmons des cartes en 4 couleurs avec des valeurs de 1 à 13 illustrées par Marek Blaha.

Mais l’auteur est futé, il a ajouté des rôles, agent ou insider, et des missions à réussir en commun.

On peut donc déjà plonger dans le gameplay !

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Et si le jeu vous intéresse, notre partenaire boutique Golden Meeple vous le propose avec un code de remise de 10% valable du 25 au 29/08/2023 >> LABOINSIDE

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Qui sera le traître ?

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Inside job commence par la distribution d’une carte rôle à chaque joueur. Vous serez l’un des agents ou l’insider, chacun a son moyen pour gagner :

  • Les agents peuvent réussir des missions et une fois un certain nombre réalisées (selon le nombre de joueurs), c’est une victoire instantanée.
  • L’insider doit quant à lui accumuler un nombre d’informations (selon le nombre de joueurs). Et chaque vainqueur de pli en reçoit une, plutôt simple de savoir où les chercher.

Mais que se passe-t-il si les agents ne réussissent pas suffisamment de missions et si l’insider n’a pas suffisamment d’informations ? On vote ! Les joueurs peuvent discuter durant toute la partie, accuser les autres, se justifier ou ronchonner, c’est selon votre goût. Mais, en fin de partie, on vote, et si l’insider obtient le plus de votes il perd et les agents l’emportent, sinon c’est l’inverse.

D’accord, on sait comment gagner mais comment un jeu de plis peut-il faire tourner tout ceci ?

À chaque manche, à tour de rôle, un joueur pioche deux missions et en défausse une face cachée.

L’autre est la mission pour le pli, la carte définit la condition de réussite, par exemple « la troisième carte a la valeur la plus faible » ou encore « la première et la deuxième carte sont de même couleur »… Et elle donne la couleur de l’atout (couleur plus forte que les autres).

Ce même joueur va lancer le pli et là encore les possibilités divergent :

  • Les agents ont obligation de suivre la couleur demandée.
  • L’insider fait comme il le souhaite !

Et ça c’est fort ! L’insider peut jouer ses cartes comme bon lui semble mais attention ! S’il ne fournit pas une couleur puis la joue plus tard, le voilà grillé !

Et pour lui faciliter la vie, on ne jouera pas toutes les cartes que l’on a en main, à lui d’être malin et d’avoir une bonne mémoire pour ne pas faire d’impair.

Des plis tout simples, des missions pas plus compliquées, et pourtant autour de la table c’est une foire d’empoigne permanente.

Ça discute, ça chougne, ça accuse ! Bizarrement, tout le monde est agent, tout le monde sait qui est l’insider et incroyable mais vrai, personne ne se dénonce.

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Sortez vos Poker face !

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La tension du jeu va également aller crescendo. Les premiers plis sont en faveur des agents, tout le monde a des cartes et du choix. Mais les missions sont de plus en plus dures à réaliser avec des mains de plus en plus vides et l’insider n’a pas besoin de faire louper toutes les missions pour empêcher les agents de gagner !

De plus, avec l’accumulation des plis les jetons d’informations se répartissent entre les gagnants des plis et si l’insider en obtient suffisamment, à lui la victoire !

Mais attention, si c’est un agent qui en a assez il se dévoile et c’est une personne de moins pour qui voter en fin de partie.

Le jeu amène de l’ambiance autour de la table ! Les joueurs plus introvertis seront peut-être un peu dérangés par les échanges à l’emporte-pièce et les invectives, voyez cela comme un jeu d’ambiance et la comparaison avec Secret Hitler y prend tout son sens.

Si vous arrivez au bout des plis sans qu’aucun camp ne l’emporte, la phase de vote débute, chacun dispose d’un vote et le but est simple : l’insider aura-t-il le plus de votes ? Là encore les discussions sont fortement recommandées et pour le temps de jeu vous comprendrez bien que ce sont vos joueurs qui vous feront une partie de 10 minutes ou 45.

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Retournements de situations, trahisons et Deus ex machina !

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Préparez-vous ! Ce jeu peut provoquer des émotions fortes. Cet ami qui était l’insider et vous a ouvertement menti depuis le deuxième pli est-il réellement un ami ? Vous n’avez pas fini de vous gausser de vos coups de bluff parfaits, de grogner sur les trahisons ou erreurs de vos « partenaires », bref, avec Inside Job il se passe quelque chose autour de la table. Il fait partie de ces jeux où vous vous souviendrez de certains coups, de certaines parties. Ils sont plutôt rares ces jeux-là.

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Inside Job fait le job !

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Avec Inside Job, vous disposez d’un jeu de plis d’ambiance. Oubliez immédiatement le format 2 joueurs, il se joue avec variante et clairement il n’a rien à faire là. À 3, il va falloir mettre la main à la pâte et faire monter l’ambiance. En revanche, à 4 ou 5, vous avez un moteur à fun entre les mains !

Les règles sont celles d’un jeu de plis : simples et rapides. La couche rôle caché et mission est aussi rapide à expliquer, on est en présence d’un excellent ratio temps de règles/temps de jeu avec une certaine profondeur et beaucoup de fun.

Une fois les premières parties passées, le jeu propose de parier ses jetons d’information lors d’un pli, cela permet de passer votre carte en atout mais attention ! Le joueur qui remporte le pli remporte les jetons également.

Et pour une rejouabilité encore plus forte, des rôles supplémentaires sont disponibles dans la boite. Agent dormant, agent double, sur écoute ou leurre, vous n’avez pas fini d’explorer de nouvelles possibilités de gameplay.

Inside job est un super jeu pour passer un excellent moment avec tout type de joueur. Son tarif tout doux à 15€ en fait un jeu à essayer d’urgence cet été à l’apéro !

Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas revu entre amis, pourquoi ne pas se trahir dès le début des vacances ?

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Disponible ici :

Prix constaté : 15 €

Test : Bristol 1350

Test : Bristol 1350

La peste frappe Bristol en cet an de grâce 1350. Montez dans une charrette et tentez de sortir de la ville avant que les portes ne se referment sur les malades comme les personnes saines, et si vous attrapez la terrible maladie, cachez-le eux autres et … partagez vos bubons !

Bristol est un jeu à rôle caché. Le rôle oui, mais la fourberie, les accusations et les mensonges eux seront bien visibles ! Le jeu fait partie d’une gamme très intéressante de jeux très interactifs et avec des boites ressemblant à des anciens livres. C’est super joli, ça rend tellement bien en dehors de la ludothèque que même votre conjoint(e) pas très fan de la kallax au milieu du salon sera sous le charme de ces livres-jeux.

L’éditeur est Facade Games (Ils n’ont pas dû chercher longtemps le nom après avoir trouvé le concept), un éditeur américain qui finance les jeux via des campagnes Kickstarter. Pour l’auteur, Travis Hancock, il est l’heureux papa de toute la gamme des Facade Games, et aux pinceaux on trouve Holy Hancock et Sarah Keele qui n’ont officié que sur ces jeux.

On est donc sur un mini projet, mais les bons jeux trouvent toujours le moyen d’arriver jusqu’à nous, et cette fois c’est Lucky Duck Games qui se colle à la traduction.

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Alors, qu’est ce qui se cache dans ce Bristol du Moyen Age où débute une vague de peste ?

Dans la boite se trouvent 3 chariots de 3 places chacun, 9 pions, 6 dés, des cartes et un plateau en néoprène ce qui est bien pratique pour le rouler dans la boite et c’est toujours agréable un plateau en néoprène.

Avec ça vous allez pouvoir jouer et surtout vous déchirer de 1 à 9 joueurs pendant une petite demi-heure. Pour débuter, chacun choisit un personnage, mais surtout une couleur, et on tire les pions au hasard pour les placer de façon équitable dans les chariots. On peut déjà parler du nombre de participants pour une partie réussie : à moins de 6, je trouve que le jeu manque cruellement de relief, c’est au final un jeu d’ambiance, il faut du monde pour que la mayonnaise prenne et que l’ambiance monte. J’ajouterai qu’en revanche, de 6 à 9 joueurs, vous êtes avec un jeu qui tourne parfaitement, les tours sont rapides et, de toute façon, l’action faite par chacun est suivie par tous les autres avec commentaires, conseils et tentatives d’influence.

Les joueurs piochent chacun 2 cartes symptômes avec des valeurs de 1 à 3, fièvre, toux ou frissons au programme. Ces cartes doivent rester cachées elles définissent si vous êtes pesteux ou pas durant la partie ! Si la somme des 2 cartes que vous avez en main atteint ou dépasse 6 vous voilà contaminé !

Attendez… dépasser 6 ? Eh oui ! Une fois la mise en place faite et 2 cartes données à chaque joueur, on ajoute des cartes 4, les fameux bubons très à la mode à l’époque, au paquet. Désormais il sera possible de récupérer une carte 4 qui augmente drastiquement les chances d’être pesteux ! Mais reprenons le cours de la partie :

Une fois que tout le monde est en voiture, le jeu commence par le lancé des 6 dés représentant les 3 couleurs de chariot avec sur chaque face soit un rat soit une pomme. On a donc 3 rats (un de chaque couleur) et 3 pommes (même punition) sur les dés. À la fin de la manche chaque charrette va avancer d’autant de cases que le nombre des dés à sa couleur, il vaut mieux donc être dans le bon chariot pour espérer sortir de la ville ! Mais attention si à la fin d’une manche vous êtes dans un chariot dont 2 dés ou plus indique des rats il y a contamination. Les joueurs mettent leurs 2 cartes symptômes au centre de la table (face cachée bien entendu) et on ajoute une carte de la pioche, on mélange fermement et on redistribue 2 cartes à chacun. La carte restante est défaussée face cachée (restons discrets). Chacun prend alors connaissance de son nouveau « total » de symptômes et voit s’il est désormais condamné.

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Tout est là ! Être dans le chariot qui avance, ne pas choper le virus et espérer sortir vite de la ville, au moins plus vite que les autres.

Bien évidemment les joueurs agissent en effectuant 1 action à chaque manche. Ils peuvent piocher une carte remède proposant 2 actions parmi 6, il sera possible d’en effectuer une des deux (action gratuite) par la suite. Vous pouvez également relancer 2 dés de votre choix pour tenter d’obtenir des pommes à la couleur de votre chariot histoire d’avancer vite et sainement.

Sinon vous pouvez vous déplacer :

  • Dans votre chariot, si vous n’êtes pas à l’avant. Vous bousculez tout le monde pour vous retrouver à l’avant.
  • Vous pouvez sauter dans le chariot qui se trouve devant vous et ainsi espérer sortir de cette maudite ville. Si le chariot a une place libre, vous la prenez, sinon vous éjectez le pion à l’arrière de ce chariot qui montera à l’arrière du chariot que vous venez de quitter. Pas d’ami qui tienne quand il s’agit de sauver sa peau !
  • Enfin, vous pouvez éjecter quelqu’un de votre chariot. Son pion doit se trouver plus en arrière que vous dans le chariot. Le pion éjecté monte à l’arrière du chariot suivant. Et s’il est éjecté du dernier chariot ? Il est tout simplement éliminé ! Allant mourir dans une ruelle sombre. Mais attention, car le joueur révèle s’il était sain ou non, et si c’est le cas la personne qui l’a éjecté, prise de remords est alors éliminée également ! De quoi vous faire réfléchir avant de vous entretuer dans le dernier chariot.

Un gameplay simple et des actions rapides pour des tours également rapides même à plus de 6 ou 7 joueurs. De toute façon, vous allez surveiller les autres et ce qu’ils font à leur tour au cas où ils tentent de vous dépasser ou vous remplacer en sautant dans votre chariot. Les lancers de dés sont également très commentés avec moqueries, mauvaise foi et chougne au programme ! Bref, que du bonheur.

Quand un chariot sort de la ville, c’est (peut-être) la fin de la partie ! Ses occupants annoncent alors s’ils sont pesteux ou sains. Bien entendu, toute personne qui a été pesteuse à un moment de la partie le reste, même si en sortant le total de ses cartes ne fait pas 6. Je vous passe le couplet sur les tricheurs mais le livret de règles ne plaisante pas avec eux ! Un bannissement est prévu, c’est dire si l’affaire est sérieuse.

Donc 2 cas de figure dans le chariot :

  • Tout le monde est sain. Bravo, ces joueurs emportent la partie ! Les portes de la ville sont ensuite fermées et les joueurs des chariots suivants condamnés à une mort certaine, affreuse mais avec de jolis bubons !
  • Il y a au moins un pesteux dans le chariot : on crame tout ! Les sains, les pesteux, tout y passe ! Les joueurs de ce chariot sont donc éliminés. Et il ne reste qu’une seule manche pour qu’un autre chariot sorte de la ville. Ça va ruer dans les brancards pour les joueurs restants !

Dans le cas d’une ultime manche, si un autre chariot atteint la sortie, il subira le même test que le premier avec victoire ou flambée pour ses occupants.

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Donc deux moyens de gagner : une victoire éclatante et sans appel si vous êtes sain et que vous parvenez à sortir de Bristol.

Une victoire un peu piteuse si vous êtes pesteux et qu’aucun joueur sain ne parvient à atteindre la sortie, ou du moins sans brûler.

Bristol, c’est la fin de belles amitiés en quelques minutes ! C’est des « ohhhh », des « noooonnnn » et des « mais pourquoi ? » dignes des meilleurs films. Quand les joueurs en viennent à rappeler des liens de parenté, d’amitié ou encore « c’est moi qui ai les clefs de la voiture », c’est que l’on est en présence d’un jeu qui cartonne non ?

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Le jeu souffre de quelques problèmes. J’ai déjà évoqué le nombre de joueurs minimum, personnellement ce n’est pas vraiment un problème une fois que l’info est connue, mais bon, si vous le voulez pour jouer à 2, ça peut se révéler assez plat et fade.

Le matériel est bien chouette mais les pions sont si petits ! Leur manipulation requiert presque une pince à épiler ! Surtout quand on est maladroit avec des saucisses à la place des doigts.

Enfin les cartes de personnage où la couleur du pion est le vêtement du personnage avec des rappels minuscules dans les coins. Et la police en taille 4 n’est pas des plus pratique pour rappeler les actions possibles (piocher un remède, lancer deux dés ou bouger). Rien de rédhibitoire, juste des choses un peu inadaptées.

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Avec tout cela, Bristol vous promet de très bons moments de jeu avec pas mal de rigolade, et je l’ai par exemple adoré en famille où des non joueurs se sont pris rapidement au jeu et m’en reparlent après la partie. C’est fou comme quoi éjecter ses parents de son chariot peut jouer sur un héritage…

Vous l’aurez compris, une fois dans la bonne configuration, avec Bristol vous avez un moteur à rigolade et c’est ce que l’on cherche quand on est nombreux autour de la table.

Pour l’âge des joueurs, il faut pouvoir gérer cette frustration pour que la chougne ne devienne pas de la bouderie tout simplement.

Bristol, c’est un beau petit jeu par la taille et le design mais un grand jeu par le nombre de participants et les émotions qu’il vous apportera.

Alors, sortez les chariots et arrêtez de tousser, on repart pour un tour !

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L’avis de Laurent Lecomte :

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Un concept qui a tout pour me plaire (un jeu d’enfoirés avec « identités » cachées), une tablée idéale de potes (8 de mémoire) déjà chauffés à blanc et des attentes minimums, autant dire je partais très confiant quand je me suis lancé dans ma première partie de Bristol.

Et plouf le jeu…

Bristol est la preuve flagrante que la somme de bonnes (voire très bonnes) idées ne résulte pas nécessairement en un jeu intéressant. Il faut se rendre à l’évidence, aussi paradoxal que cela puisse paraître, Bristol n’est pas fun pour un sou. Et pourtant c’était la promesse, et dès lors, tout ce qu’on lui demandait. Ni plus ni moins !

La faute à quoi ? À première vue, il semble difficile d’identifier exactement pourquoi la sauce ne prend pas. Et pourtant c’est un peu comme le nez au milieu du visage. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit en fait d’une somme d’erreurs de design qui, prises individuellement, ne constituent pas un problème en soi mais dont la somme provoque l’implosion du gameplay et annihile tout élan de fun factor. Un peu comme en cuisine : même avec les meilleurs produits, certains accords ne fonctionnent tout simplement pas, à fortiori si ces derniers ne sont pas en plus un minimum maîtrisés. Concrètement, les leviers à la disposition des joueurs ne sont tout simplement pas à la hauteur du chaos engendré. Ceci enlève tout intérêt à un espace décisionnel déjà fort étriqué. En d’autres mots, on est témoin plutôt qu’acteur et ce, d’une série Z. Le plus triste est que la dimension shared incentives à géométrie variable (les chariots et leurs hôtes) qui aurait dû être le cœur du jeu et faire toute son originalité, se retrouve aux abonnés absents de par sa volatilité mal encadrée niveau règles. En résumé, on ne contrôle pas grand chose et pire, on s’en fout.

Et ça, c’est avant d’être contaminé. Après vous vous doutez bien que c’est encore bien pire. On passe alors d’un ennui poli et un minimum dissimulé à « je ne fais même plus semblant de m’intéresser à ce qui se passe hors de l’écran de mon smartphone ». Une fois pestiféré, on est supposé essayer de contaminer les autres joueurs afin que tout le monde perde et probablement se sentir moins seul. J’en ris encore. Et là, on ne peut que pointer l’hypocrisie des auteurs. « Player elimination », ça fait tache de nos jours dans une règle. Mais est-ce vraiment pire que de continuer à « jouer » en mode zombie sans motivation aucune ? Perso j’aime autant gérer un bot de Turczi…

Bref, rien ne va et à ce niveau tout est raccord. Bristol est en fait une mise en abîme de son propre thème. Prenez le premier chariot dispo et fuyez au risque de choper ce livre maudit !

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Disponible ici :

Prix constaté : 24,90 €

Interview-Test: Shamans

Interview-Test: Shamans

Le chaman, la chamane ou shaman, est une personne considérée par sa tribu ou son groupe comme l’intermédiaire ou l’intercesseur entre les humains et les esprits de la nature.

Il a une perception du monde que l’on qualifie aujourd’hui d’holistique dans son sens commun ou animiste (voir également les théories Gaïa). Le chaman est à la fois « sage, thérapeute, conseiller, guérisseur et voyant ». Il « est » l’initié ou le dépositaire de la culture, des croyances, des pratiques du chamanisme, et d’une forme potentielle de « secret culturel ». On le trouve principalement dans les sociétés traditionnelles où il arbore des parures spécifiques, et pratique souvent dans un certain secret.

Le terme Chaman est propre à certains peuples de Sibérie, il a été généralisé pour simplification, les natifs d’Amérique du Nord utilisent plus souvent le terme d’homme ou femme médecine.

(Source Wikipédia)

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Le chaman, homme ou femme selon les ethnies, envoie son esprit dans l’au-delà où il (ou elle) voyage.

C’est la vision ou la transe. Cet au-delà peut différer considérablement d’un peuple à un autre. Il a une géographie particulière et présente ses dangers, ses habitants et ses obstacles propres. Tout cela s’apprend. Il peut se trouver dans le ciel (Tukanos de Colombie), dans l’eau (Nootka de l’Île Victoria, au Canada), ou encore dans la roche et le monde souterrain (nombreux exemples dans les Amériques). Dans ce monde-autre, le chaman rencontrera des esprits, souvent sous forme animale, avec lesquels il dialoguera et négociera. Il recherchera une âme volée pour la rendre à son propriétaire. Il prédira l’avenir. Il luttera parfois avec d’autres chamans « mauvais ». Il s’efforcera de régler les problèmes de la vie courante, de guérir les malades, d’amener la pluie bienfaisante, de permettre et de favoriser la chasse.

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Avant que les religions judéo-chrétiennes ne commencent leur expansion en Europe, le chamanisme celte était l’un des plus puissants mouvements au monde. Les druides et chamans constituaient alors des références vers lesquelles les populations se tournaient pour trouver réponse à divers problèmes.

Ils avaient essentiellement pour mission de les aider à s’assurer un bien-être dans tous les sens du terme. Ils étaient aussi les guides au sein des sociétés, conseillant la hiérarchie dans la gestion des affaires d’État.

L’aire d’influence du chamanisme celtique était également très grande. Elle s’étendait en effet sur toute la région de l’actuelle Europe centrale et occidentale. Ce mouvement spirituel a connu son apogée durant la période allant de l’an 1000 avant Jésus-Christ à l’an 0.

L’utilisation généralisée du mot « chaman » est justifiée par le fait que la plupart des peuples où des chamans officient sont des descendants des premières cultures chamaniques du Grand-Nord Eurasien, qui se sont déplacées au cours de l’Histoire, ont traversé le Détroit de Béring et ont ensuite colonisé les Amériques, des siècles avant l’apparition de l’« Homme blanc ». 

Toutes les sociétés humaines ont été, à un moment ou à un autre de leur histoire, des sociétés chamaniques. Le chamanisme n’est donc pas un phénomène local limité dans le temps : il est présent partout sur Terre et est extrêmement ancien.

Avant l’apparition de l’écriture, des religions monothéistes et de la science moderne, les chamans étaient les gardiens du savoir et du sacré. Ils personnifiaient le lien intime qui lie l’homme à la nature et s’occupaient de maintenir le subtil équilibre permettant la survie des sociétés archaïques dans leur environnement.

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Au 20ème siècle, la disparition accélérée des sociétés chamaniques traditionnelles et la nécessité de sauvegarder des pratiques en danger d’extinction a amorcé un retour de la pratique chamanique en Occident. C’est un retour aux sources, une réappropriation d’une partie de notre patrimoine culturel qui a survécu à des siècles de répression.

C’est dans ce contexte très imprégné de magie et de connexion avec la nature, qu’elle soit astrale ou spirituelle, que l’éditeur Studio H nous propose un jeu basé sur une mécanique simple : le pli de cartes, appelé Shamans.

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Shamans est un jeu sur plusieurs manches où les joueurs se retrouvent répartis entre deux camps : les Shamans et les Ombres.

La subtilité est que rien n’est figé, et au fil des manches les équipes vont changer, comme l’eau se transforme en gaz ou le mercure en liquide : la magie de la nature en somme.

Shamans est un jeu de 3 à 5 joueurs, à partir de 10 ans pour des parties d’environ 40 min, sorti tout droit de l’esprit éveillé de Cédrick Chaboussit (Lewis et Clark, les Zoeils et bientôt Lost Explorers et Lueur), illustré magiquement par Maud Chalmel (Siggil, Oliver Twist, Attrape Rêves ou bien Yozu) et édité par Studio H à qui l’on doit déjà des jeux comme Oriflamme, Hagakure ou bien J’y Crois Pas ! ).

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Connectons-nous, si vous le voulez bien, avec leurs esprits afin d’en découvrir un peu plus sur leur être de lumière et sur le jeu :

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  • Puisez au fond de vous afin de nous délivrer votre essence suprême : qui êtes-vous ? Et si vous étiez doté d’un vrai pouvoir shamanique, ce serait lequel ?

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Cédrick : Je crée des jeux par passion depuis 10 ans en essayant de proposer des choses que je n’ai jamais vues. L’intuition est la clé, l’étincelle qui permet de valider rapidement si les idées fonctionnent ou pas, j’adore cette phase d’exploration. Le plus dur commence juste après, les superpouvoirs s’arrêtent vite !

Maud : Mais !! J’ai déjà ce pouvoir super chamanique, voyons ! En tant qu’illustratrice, il m’arrive d’orner de mes dessins, des petits cailloux ramassés au fil de mes pérégrinations, de les accompagner d’un bout de plante, et de les unir dans un morceau de papier népalais sur lequel j’ai préalablement écrit une petite incantation de mon cru, selon le truc à soigner.

Si ça marche? Je n’en sais rien. Non. Mais ça fait toujours plaisir.

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Thibault : Thibault, petit messager (cosmique ?) de Studio H, je m’occupe de marketing et de communication. Je travaille notamment avec la presse ludique, avec nos partenaires commerciaux en France et à l’étranger, sur les réseaux sociaux et à l’événementiel. J’écris et je téléphone beaucoup dans ma tâche alors j’avoue que communiquer par télépathie me ferait gagner pas mal de temps.

Sinon, pouvoir ouvrir une petite faille temporelle pour y rédiger tranquillement de temps en temps, je prends aussi =)

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  • Comment est née l’idée de ce jeu ? Quelles ont été tes inspirations ? Plus largement, comment fonctionne ton esprit créatif ?

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Cédrick : L’idée de Shamans m’est venue à la toute fin 2016 après de nombreuses parties de « Time Bomb ». Il est probable qu’elle vienne aussi de plus loin (la claque « Resistance »), voire de mes nombreuses parties de belote contrée à la fac.

L’idée était de faire un jeu à rôles cachés rapide différent des autres, qui ne serait pas basé à 100% sur du bluff. L’association avec le jeu de pli est venue rapidement et s’est imposée comme une évidence. Dans Shamans, un joueur peut être tenté de couper volontairement pour des raisons tactiques ou obligé de le faire, ce qui lui demande de faire des vrais choix et éloigne du bluff pur.

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Cartes rôles, Shamans et Ombres

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Mon esprit est en permanence dans l’analyse et la critique. Je pense que ce qui me plaît dans les jeux de société, c’est qu’on y trouve des éléments simplifiés de la vie, et c’est très inspirant. Ça m’a donné envie d’aller plus loin et d’essayer moi-même de fouiller pour comprendre pourquoi telle ou telle idée de jeu fonctionne et me plaît.

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  • Parlons de la thématique, qui est pour moi un élément central de ce jeu. Le jeu a-t-il toujours été thématisé autour du shamanisme ? Si des changements ont eu lieu, à partir de quels constats, de quelle(s) problématique(s) en êtes-vous arrivés à ce thème ?

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Cédrick : Bon alors, autant le dire tout de suite, jusqu’en 2020 et sa prise en main par Studio H, le jeu avait un thème très différent qui lui collait au corps et ferait baver tous les geeks. Il s’agit d’un film des années 80 avec des voitures volantes qui se passe en 2019 (non, pas celui avec un professeur ébouriffé en blouse blanche 😉 ).

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Bladerunner 2049, le jeu vidéo inspiré de l’univers de Philip K.Dick

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Tous les effets du jeu ont été inspirés par des éléments du film. Faire publier le jeu dans cet univers a été ma première option, par passion, et ça n’a pas été possible.

Studio H et Maud s’en sont ensuite emparés et ont fait des merveilles, au point que l’univers du jeu soit devenu un point fort, tout en élargissant la cible des joueurs potentiels !

Thibault : Hahaha, oui, lorsque Cédrick a soumis son prototype, Shamans était un jeu… Bladerunner. Les enquêteurs inspectaient les lieux et cherchaient à démasquer les Replicants qui se cachaient parmi eux. La mécanique et le thème étaient très bien intégrés, avec, par exemple, le test de Voight-Kampff qui révélait l’identité des joueurs malgré eux (aujourd’hui le Masque de Vérité). En cherchant, autour de la licence, nous avons malheureusement appris que Wizkids avait annoncé Bladerunner 2049 Nexus Protocol, justement un jeu à identités cachées dans le même univers. Mais il reste encore aujourd’hui dans le jeu un petit clin d’œil à ce premier thème, saurez-vous le retrouver ?

Nous avons réfléchi à plusieurs thématisations nouvelles, avec deux équipes, des traîtres, des lieux, des objets et leurs effets. Ce qui nous a fait pencher pour cet univers onirique est une inspiration graphique pour les cartes du jeu, où nous imaginions des paysages en style papier découpé réalisés par Maud. Tout le reste de l’univers s’est développé à partir de ça, sous nos yeux émerveillés.

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  • La direction artistique de SHAMANS est assez épurée, que ce soit le plateau de jeu ou bien les cartes, d’où part ce choix ? Est-ce lié au gameplay assez surprenant dans le mélange entre « jeu de plis » et « guessing instable », ou bien est-ce un choix purement thématique ?

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Thibault : Le processus de design a été assez organique et, je dois dire, extrêmement agréable ! Le point de départ était ces paysages en papier découpé pour les cartes du jeu. À partir de cela, Maud a bâti progressivement une vision complète de l’univers graphique et du design du matériel : les personnages, le dos des cartes, les pictogrammes, le plateau, la boîte… Chacune des pièces est venue s’emboîter avec les précédentes !

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Plateau et artefacts

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Effectivement, la mécanique est inhabituelle et peut même dérouter au premier abord. Mais le jeu révèle sa profondeur et sa subtilité au fil des manches. De même, tout l’univers graphique développé avec Maud est lui aussi très original. Si tout le design était premièrement thématique, je trouve qu’il va effectivement bien avec le côté intellectuel et exigeant de la mécanique.

Derrière le jeu, il y a bien de notre part la volonté d’un « geste » ludique et artistique, avec un jeu intriguant et exceptionnel à plusieurs titres.

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  • Quelle a été votre apport sur l’illustration du jeu ? Vos sources d’inspiration ? Y a-t-il eu des étapes intermédiaires ou bien avez-vous de suite réussi à faire ce dont vous aviez envie ? Quelles sont les émotions principales que vous avez voulu transmettre à travers les illustrations des cartes ?

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Maud : Le brief de départ demandait un rendu papiers découpés, en rétro-éclairage pour les cartes des lieux, dans un univers que j’apprécie particulièrement. Celui du chamanisme que j’avais déjà eu le plaisir d’illustrer pour un autre super jeu (SIGGIL), mais dans un autre rendu graphique. Je me suis replongée dans mes bouquins et dans les références données par STUDIO H – les artistes Hari & Deepti – qui ont fait un travail formidable de papiers et lumières, dont les travaux ornaient provisoirement le proto.

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Hari and Deepti | Act 3 | Mortal Machine Gallery New Orleans

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Tout s’est bien goupillé, la mayonnaise a pris rapidement. On a d’abord validé toutes les dernières étapes de chaque lieu, avant de décliner leurs intermédiaires à l’envers, de l’étape 8 à l’étape 1. Il fallait que chaque monde chamanique se distingue de son monde voisin, tant par sa couleur que par l’univers auquel il se rapportait. L’ensemble devait faire voyager par l’immersion.

J’espère que le jeu gardera cette vertu auprès des joueurs.

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  • La création d’un jeu est très souvent un travail d’équipe. Comment avez-vous articulé votre travail respectif ?

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Maud : À distance ! Tout s’est fait pendant le premier confinement. Donc une production fleuve comme je les aime. Rythmée par des feedbacks vidéo comme dans le futur que j’imaginais, petite. Fred, le chef de projet, centralisait tous les retours de l’équipe (auteurs, DA, com, etc.) et me les restituait rapidement pour que je puisse rebondir dans la continuité. Une direction artistique bien cadrée optimise tout !

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Cartes Monde

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Le temps, l’énergie et la motivation. Une fois tout le jeu illustré, et un genre de pseudo déconfinement autorisé, on s’est fait une partie « pour de vrai » pour tester la lisibilité de l’ensemble, et discuter des finitions possibles à apporter au jeu pour le rendre super séduisant. *petites étoiles qui brillent dans les yeux* Mais je n’ai jamais eu l’occasion de croiser l’auteur Cédrick Chaboussit.

Ça arrive, quand les festivals sont annulés à la pelleté. Vivement !

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Thibault : Notre chef de projet Fred a présidé aux échanges avec Maud et Cédrick durant le développement du jeu. Il y avait des retours réguliers de notre part avec chaque élément qui passait sous le pinceau de Maud. Tout s’est fait vite et naturellement, avec essentiellement des petits ajustements de lisibilité ou d’ergonomie.

J’adorais cet instant de révélation au moment de découvrir un nouveau morceau de ce sublime univers graphique. De voir ce jeu prendre vie a réellement illuminé notre premier confinement ! C’était vraiment très grisant de travailler ensemble sur le projet, et nous espérons que ça se ressentira !

La rédaction des règles a aussi été un certain défi : il a fallu un peu décomposer la mécanique de plis pour bien expliquer les étapes et intégrer la thématique riche du jeu, au risque de lui donner sur le papier l’air plus compliqué qu’en réalité, où le pli se joue et résout rapidement.

D’une façon générale, le travail d’équipe était particulièrement agréable, c’était vraiment un projet extrêmement enthousiasmant, avec beaucoup de passion et de travail de tout le monde, merci et à Cédrick et à Maud, on refait ça quand vous voulez !

Cédrick : J’ai fait jouer énormément de parties du prototype entre sa création et sa présentation à Studio H, et souvent à la demande des joueurs, par plaisir.

Cela a conduit à des ajustements en continu de plus en plus fins, jusqu’à arriver à la version définitive du jeu fin 2019. J’ai ensuite vu apparaitre le magnifique travail de Maud, été consulté pour les ajustements graphiques et participé à la relecture des règles.

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  • Studio H est une « jeune » maison d’édition et avec Oriflamme et « Hagakure », Shamans est votre troisième jeu de cartes, est-ce une stratégie commerciale, ou bien le fruit du hasard ? Plus globalement, après avoir essuyé une vague de « roll & write » ou autre « flip & write », j’ai l’impression qu’une mode du jeu de plis est en train de renaitre, portée particulièrement par « The Crew » chez Iello. Le ressentez-vous ?

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L’illustration du plateau de jeu

Thibault : Honnêtement, c’est plutôt le hasard, même si je dirais que nous avons dans l’équipe une passion de l’illustration et que les cartes nous donnent l’occasion des développer ces univers riches et les personnages qui les peuplent.

Hagakure en est effectivement un très bon exemple avec tout un thème, un design et pas moins de 30 personnages uniques créés autour d’un jeu de plis très simple et épuré.

Il est sûr que le jeu de plis est revenu sur le devant de la scène. Dans ce contexte où le jeu de société moderne se démocratise, je pense que ce sont d’excellentes passerelles car ils permettent d’introduire des non-joueurs ou peut-être des joueurs d’autres générations par analogie avec des classiques comme le tarot, le whist et la belote. The Crew va beaucoup y contribuer effectivement et la comparaison avec le jeu est intéressante.

Comme dans The Crew, toutes les stratégies de Shamans viennent de la répartition des cartes et des choix des joueurs pour gérer leur main. La grande différence mécanique vient de l’absence de contrainte de pose qui induit une grande liberté pour construire des stratégies variées (élimination, collection, changement de camp, dissimulation) à partir des cartes, pouvoirs et objets disponibles. Combiné aux rôles cachés, cela ouvre la possibilité de bluffer sur ses véritables intentions et de maîtriser les signaux que l’on souhaite envoyer aux autres joueurs pour coopérer… jusqu’au moment de les trahir !

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  • Après le fantastique Lewis & Clark (dont la réédition est sur le marché depuis peu), et le déroutant Tea for 2 (remanier la mécanique de la bataille, il fallait oser !), Shamans nous raconte aussi une histoire mais avec l’imbrication originale de deux mécaniques très classiques. Les 3 jeux sont vraiment très différents, vous êtes plutôt un auteur « aventurier » donc ? Peut-être cherchez-vous encore votre « style » ?

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Cédrick : Auteur « aventurier » probablement, voire « explorateur », comme je l’ai décrit plus haut.

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Un auteur aventurier face à la création d’un jeu !

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J’ai découvert au gré des projets et de mes contacts avec le milieu du jeu, quelle pouvait être ma patte en tant qu’auteur. Il y a quand même des points communs entre mes créations. J’aime les jeux de type Eurogame « tendus » (de « tight » en anglais), aux choix impossibles, car je suis moi-même naturellement indécis.

J’aime aussi les thèmes très présents et une dose de hasard ne me déplait pas, du moment qu’elle est adaptée au thème et à la durée du jeu. Ainsi, je crée des jeux de gabarits assez différents, qui ne sont souvent pas faciles à présenter aux éditeurs.

Shamans en est un bon représentant. Il a la particularité d’être de loin ma création qui génère le plus d’interactions sociales.

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  • Le jeu n’a pas l’avantage d’être tout de suite accessible dans sa manière d’être joué, n’est-ce pas un risque, voire même un danger dans la configuration actuelle du marché du jeu de société, où j’ai l’impression que le jeu se consomme en largeur plutôt qu’en profondeur ?

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Thibault : Effectivement, c’est un vrai risque, et je me souviens m’être même un peu inquiété lors d’un premier jour de démonstration au festival professionnel de Vichy, où les boutiques cherchent à se former rapidement sur le plus de jeux possibles. Avec 15-20 minutes pour écouter les règles et jouer une manche de Shamans, j’avais l’impression que certaines pouvaient passer à côté de la profondeur du jeu. Je l’ai pris en compte immédiatement en essayant de souligner systématiquement toutes les décisions et leurs implications. C’est un des points forts de Shamans, la moindre carte jouée a beaucoup de conséquences : prendre ou pas la main, récupérer un artefact, progresser un Rituel, faire avancer l’Ombre, donner des informations sur ses objectifs…

Il y a eu plusieurs très bons retours presse autour d’Essen. Lorsque les gens prennent le temps d’entrer dans la mécanique du jeu, ils l’apprécient et au contraire, le trouvent très intéressant et gratifiant. Et le pari du style graphique semble payant, avec beaucoup de très gentils retours dès que nous publions des visuels !

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Cédrick : Je suis d’accord avec ça, et j’ai toujours ce problème avec quasiment toutes mes créations. De plus, il faut ajouter que Shamans peut être perçu comme « très clivant », il est loin de la mode actuelle des jeux « satisfaisants », qui font du bien en jouant, sans interaction négative.

Les anciennes créations d’Uwe Rosenberg (Agricola et sa famine !) ou évidemment de Stefan Feld, dans lesquelles les joueurs doivent jouer contre le jeu, m’ont beaucoup marqué.

Je suis au final très content que Studio H ait adopté Shamans malgré cela, c’est une véritable prise de risque. Je pense que je ne pouvais pas rêver meilleur éditeur.

Après avoir joué à Oriflamme et Hagakure à Cannes cette année, j’ai compris le lien avec Shamans.

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  • J’ai l’impression qu’avec ce jeu on découvre une nouvelle facette de votre travail, plus spirituelle et plus géométrique que vos illustrations sur les jeux précédents. Ce projet a été particulier dans votre approche de l’illustration ?

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Maud : En fait c’est plutôt une ancienne facette que j’aime travailler mais qu’on me demande trop peu souvent. J’avais adoré, y’a de ça 20 ans (Ho… pu…) faire les ombres chinoises des personnages du jeu de rôles AGONE de Mathieu Gaborit pour son fanzine le Souffre-Jour.

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Jetons artefacts.

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Le rendu papier découpé est forcément un peu plus géométrique, voire design, en particulier pour SHAMANS.

Ce qu’on économise à illustrer dans des ombres, il faut absolument le restituer ailleurs. Pour éviter que ça soit trop fade et trop plat. Il faut de la matière, des lumières, des détails foisonnants, travailler la composition de chaque image pour la rendre singulière et immersive.

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  • Avec la sortie de ce jeu, 2021 s’annonce sous des cieux que l’on espère plus favorables aux animations ludiques, avez-vous prévu une communication particulière sur ce jeu ?

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Thibault : Tout à fait ! Ces derniers temps, ma devise a été de faire feu de tout bois, surtout au niveau événementiel. Shamans a été présent à toutes les occasions, en tournée cet été avec l’association Passion Jeux, et à Vichy et à Orléans, deux des rares festivals qui ont eu lieu sur la deuxième moitié d’année (Cédrick était même présent à Orléans et a mené quelques démos !).

Avec le contexte, j’ai également dématérialisé Shamans sur Tabletopia pour animer des démos au cours du Spiel Digital avec une petite équipe. Nous avons quand même eu environ 150 connectés du monde entier sur notre Discord, qui ont pu jouer à 4 jeux différents dont Shamans. Même si c’est incomparable, cette édition digitale restera pour moi un bon souvenir ! Le jeu a été présenté par tous les reviewers qui avaient organisé des couvertures spécial Spiel autour de fin Octobre comme Tric Trac, un Monde de Jeux et Ludovox.

Pour les boutiques ludiques, il y a eu tout un travail avec notre distributeur Gigamic également. Nous avons pu diffuser un présentoir en 3D dessiné par Maud reprenant les belles illustrations du jeu et préparer une belle brochure de 20 pages, mettant en valeur tous les aspects du jeu !

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Etrange ce présentoir (Maud et Cédrick) !

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Il y a également de belles opérations qui arrivent sur les réseaux sociaux : un Open the Box, un shooting incroyable, un concours avec des lots très… artistiques, etc. Le jeu est extrêmement riche, avec beaucoup de choses à dire au niveau du gameplay, et c’est un vrai bonheur de montrer le matériel sous toutes ses coutures ! Il y a également une vidéo un peu concept particulièrement chouette qui arrive, réalisée avec une certaine team de Québécois charismatiques… et leurs alter-egos shamaniques.

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Les prototypes de Shamans

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Évidemment, nous serons sur les starting-blocks dès que nous aurons de meilleures chances de nous réunir en festival ! J’ai si hâte de voir le jeu tourner sur des tables de jeux et je rêve de réfléchir à un décor intégral et organiser des séances de dédicaces avec Maud !

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  • En parlant de 2021, que nous réservez-vous de beau et de nouveau, chacun dans votre domaine ?

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Maud : En janvier je démarre un premier livre illustré pour les éditions 404. Et plein d’autres trucs que je n’ai pas le droit de dire… Mais ça va être une année productive! Peut-être 3 ou 4 nouveaux jeux avec des univers bien différents et des styles graphiques encore pas mal variés. Grande hâte!

Cédrick : Je vais avoir un calendrier de sorties concentré avec pas moins de 3 jeux qui sortiront début 2021. Outre Shamans, il y aura Lueur chez Bombyx, un jeu résolument familial dans un univers fabuleux tout en noir et blanc (illustré par Ben Basso et Vincent Dutrait) avec plein de dés aux couleurs acidulés. Il s’agira de choisir des cartes et des dés qui se combinent au mieux, ce qui n’est pas toujours simple.

Il y aura aussi « Lost Explorers » chez Ludonaute, mon éditeur de cœur. Il s’agit d’un jeu à la mise en place ultra rapide (environ 2.5 secondes) composé essentiellement de jetons, assez abstrait, rapide et extrêmement casse-tête.

Un peu plus tard, est programmé un autre jeu chez Studio H est, un jeu à 2 « top secret ».

Thibault : Olalala on a un sacré semestre qui arrive ! Le studio entre dans son rythme de croisière avec pas moins de 6 jeux annoncés pour ce semestre. Cela va du jeu d’enquête au jeu d’adresse, de Cathala à Bauza,  dans des univers aussi beaux que variés !

Après Shamans fin Janvier, nous avons en Février « Mandragora » de messieurs Cathala et Sirieix avec des dessins de Pierô ! C’est un jeu de collection très malin et tendu dans un univers de sorcellerie coloré. On y dévalise les boutiques en quête d’ingrédients et de grimoires magiques, tout en dosant le risque et les opportunités offertes à ses adversaires.

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Mandragora, de Florian Sirieix et Bruno Cathala, à venir…

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Puis nous lançons fin Mars, la première boîte de la gamme « Suspects ». Il s’agit d’un jeu d’enquêtes coopératif de Guillaume Montiage, avec trois enquêtes relevées et immersives dans une ambiance à la Agatha Christie. Pour le tester, une enquête de démonstration complète arrive en boutique le mois prochain.

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Les cartes enquête de Suspects

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En Avril et Mai, nous aurons deux jeux familiaux et fun dans des univers déjantés : « Fish N’Chips » et « Candy Islands ». Puis vers l’été arrivera un certain « Oltréé »…

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VERDICT

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Alors est-ce que ce jeu m’a transporté vers des dimensions spirituelles inconnues ?

Autant être honnête, la première manche de la première partie a été extrêmement plate. On découvrait un jeu de plis, donc de pose de cartes, sans en comprendre trop le sens, la genèse, l’essence.

Par contre oui, la magie a opéré directement au début de la seconde manche, quand on s’est tous aperçu du potentiel de ce que l’on avait devant nous ! Un jeu subtil, fragile, délicat, où chaque action de pose de carte prend du sens dans un « grand tout », comme si on découvrait subitement, derrière un grand drap noir, un univers inconnu !

Oui la magie a pris, quoi jouer, pourquoi, comment, à quel moment de la partie ? Autant de question qui se sont offertes à nous.

Nos regards sur le jeu avaient subitement changé, et nos regards sur les autres joueurs aussi, grâce à cette dimension particulière qui transporte le jeu dans un climat de suspicion malin et parfois oppressant.

Ne pas savoir qui et avec qui, le découvrir au fil des plis, mais tout en sachant que chacun peut bousculer, à l’aide d’une action bien placée, cet équilibre si précaire.

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Les actions sont nombreuses, et les règles fluides, le jeu nous fait explorer un monde particulier, qui se dévoile petit à petit, délicatement. Comme dans un rendez-vous amoureux, quand on se découvre lentement, par petites touches succinctes mais tellement importantes. Et où chaque mot a sa place, et où certaines émotions nous font presque déraper. Shamans procure des sensations fortes, accompagné de son univers connecté à des forces originelles, et sous ses airs de jeu de plis simple, cache un vrai défi, où la patience et la concentration seront vos principales armes.

Il faudra vous intéresser au jeu pour que lui s’intéresse à vous, il faudra l’apprivoiser, doucement, lui faire découvrir de nouveaux visages, pour qu’il vous livre ses secrets.

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Ne vous arrêtez pas trop rapidement, le chemin vers la plénitude ludique sera long et passionnant, et vous ne serez jamais seul !

Shamans est un jeu à apprivoiser, original, déstabilisant, campé dans un univers riche et enivrant, destiné à des ludistes qui ont déjà un peu d’expérience, et qui aiment être surpris.

Le jeu est magnifique, mais je vous assure qu’avec vous, il brillera plus haut dans le ciel !

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Disponible ici :

Prix constaté : 20 €

Test: Human Punishment

Test: Human Punishment

Human Punishment est un jeu de Stefan Godot et illustré par Tithi Luadthong, Karsten Schulmann. Il est édité en VF par Don’t Panic Games.

Prévu pour 4 à 16 joueurs/joueuses à partir de 14 ans pour des parties de 15 à 90 minutes.

C’est un jeu d’identités cachées et de déduction qui se passe dans un futur où les machines se sont rebellées.

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Le matériel :

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Des cartes, des cartes et des cartes dans une boîte avec 3 séparateurs en carton pour placer les cartes par type et fonctionnalité.

Simple, efficace, pas de place perdue de manière excessive, c’est de la bonne qualité.

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A quoi ça ressemble :

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Comment on joue ?

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Le pitch du jeu fait penser à Terminator ou Matrix qui auraient sombré dans la folie.

Les machines se sont soulevées et ont tenté d’éradiquer l’humanité.

Les rares humains qui ont survécu et qui ne sont pas tombés dans la folie luttent pour la victoire, mais certains de ces humains ont décidé de ne pas se serrer et les coudes et de suivre leur propre voie et sont connus sous le nom de hors la loi.

Voilà grosso modo le pitch.

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Le fonctionnement du jeu ne sera pas sans rappeler Bang ! sous certains aspects.

Les machines doivent vaincre tous les humains.

Les humains doivent vaincre les machines et les hors la loi.

Un hors la loi l’emporte s’il est le seul encore en vie.

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Au début de la partie, vous allez recevoir une carte d’identité et deux cartes qui vont déterminer votre faction.

Ça rappelle Bang ! n’est-ce pas ?

Donc simple clone ou véritable nouveauté ?

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Eh bien il y a de la nouveauté car déjà deux autres factions vont pouvoir apparaitre !

Eh oui, j’ai volontairement oublié cette information au départ pour vous induire en erreur !

Certaines cartes ID (identité) vont vous faire appartenir à la légion ou aux déchus.

Je ne m’étendrai pas sur leur fonctionnement mais j’en reparlerai car elles ont un twist très intéressant en permettant de faire changer de faction d’autres joueurs en cours de partie !!!

Et ça, on ne l’a pas dans Bang !

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Mais j’arrête la comparaison avec Bang ! puisque tout le reste et le fonctionnement du jeu n’ont plus rien à voir !

Donc, pour la question « simple clone de Bang ! » ?, la réponse est non, Human Punishment c’est plus que ça !

Voyons pourquoi !

Je reviendrai sur les factions plus tard, voyons comment se passe un tour de jeu.

La personne dont ça sera le tour recevra 2 cartes qui sont des rappels des actions possibles.

La première carte s’appelle « joueur actif » ou bien « joueur actif armé » (Désolé mesdames, pas de « joueuse active ou joueuse active armée » sur les cartes…), elle explique qu’en fonction du fait que vous serez armé(e) ou non vos options seront :

Sans arme :

  1. Vous pourrez regarder secrètement l’une des cartes de loyauté d’une autre personne, sauf si les deux cartes de loyauté sont déjà dévoilées, auquel cas vous pourrez consulter sa carte d’ID.
  2. Équiper une arme comme le pistolet, le fusil ou un compagnon s’il y en a de disponible.
  3. Piocher un programme (ce sont des cartes action, nous y reviendrons plus tard).

Si vous débutez votre tour armé, vos 3 options sont :

  1. Lâcher cette arme.
  2. Changer de cible.
  3. Tirer.

Après avoir fait votre action (une et une seule) vous passez les cartes à la personne à votre gauche et ce sera son tour.

Simple non ?

Oui !

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Trop simple ?

Non car vous allez devoir faire des choix !

Car, lors de votre tour, vous allez pouvoir jouer aussi des programmes, vous ne pourrez pas terminer votre tour avec plus de 2 programmes en main.

Les programmes vont vous accorder des actions spéciales, des bonus particuliers, temporaires ou permanents, mais surtout, certains vont potentiellement vous faire changer de loyauté !!!

Donc là nous sommes sur un gros twist, car même une personne qui a ses 2 cartes loyauté révélées et qui possède 1 programme peut avoir une loyauté différente de ce que vous pensez !

Ça fait rêver non ?

Car il faudra toujours être sur le qui-vive du coup !

Eh oui !

Car imaginez que vous voyiez un personnage dont la faction est censée être machine, mais qu’en fait l’un de ces programmes cachés soit une affinité avec les humains, vous allez le penser dans votre équipe de machines, tandis qu’il sera humain et qu’il aura trahi sa faction !

Malin c’est-ce pas ?

Donc vous allez devoir être toujours suspicieux les uns envers les autres.

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Mais il y a des exceptions !

Eh oui ça serait trop simple sinon !!

Certaines cartes d’ID mentionnent « toujours » ce qui signifie que rien dans la partie ne peut faire changer de faction ce personnage !

Rien ?

Eh bien si !

C’est fourbe n’est-ce pas ?

La légion et les déchus ont le pouvoir de faire changer n’importe qui de faction, la légion devant gagner seule contre tous et les déchus vont réanimer les joueurs qui seront « morts » pour leur faire rallier leur faction !

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Donc l’élimination (la mort) n’est pas spécialement définitive !

D’autant plus que, lors de votre tour ou parfois n’importe quand, l’un des programmes (disponible en plusieurs exemplaires, n’ayez pas peur !) vous permettra de revenir dans la partie même si vous avez été éliminé, vous reviendrez avec tous vos points de vie et surtout vous pourrez dire, si l’envie vous en prend, tout ce que vous savez sur les autres joueurs, ce que vous pourriez avoir appris pendant votre séjour chez les morts !

Car une fois qu’un personnage a été éliminé il lui reste une chose à faire :

Vérifier si la condition de victoire est accomplie.

A ce moment-là l’éliminé(e) va demander à tout le monde de fermer les yeux.

Puis une série de questions va être posée :

« Reste-t-il des machines en jeu ? »

S’il reste des machines, en silence elles lèvent le pouce.

« Reste-t-il des humains en jeu ? »

S’il reste des humains, en silence ils lèvent le pouce.

Et on fait cela pour toutes les factions.

Si l’une des factions a atteint les conditions de victoire, la partie est terminée et tous les membres de la faction l’emportent en équipe !

Les règles de mise en place et de distribution changent pour 9 joueurs et plus, vous aurez une carte de loyauté en commun avec les personnes qui sont situées à votre droite et à votre gauche, vous aurez plus d’infos sur les autres, mais ils en auront plus sur vous aussi !

Ce qui évitera aussi à la partie de durer 2H j’imagine !

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VERDICT

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Quand j’ai vu la boite et qu’il était noté « identités cachées » je me suis dit que le jeu était pour moi, la couverture était magnifique, les identités cachées on est fan avec mon groupe de joueurs donc tout était bon pour nous !

Mais en ouvrant la boite par contre, le doute m’a envahi…

Déjà les illustrations… Alors oui c’est tout à fait subjectif j’en conviens, mais j’ai trouvé certaines illustrations aussi « dérangeantes » pour certaines que magnifiques pour d’autres.

Ayant des moins de 16 ans dans mon entourage avec qui je peux jouer je me suis demandé s’ils n’allaient pas refuser de jouer, moi-même j’étais presque découragé d’y jouer, c’est pour vous dire si certaines m’ont vraiment fait de l’effet !

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Heureusement pour moi, on passe vite outre les images pour celles que l’on aime pas et on s’attache au jeu et à sa mécanique !

Je tiens aussi à signaler qu’il y a des contradictions entre la règle et les cartes pour les armes, c’est la règle qui est juste et ce qui est écrit sur les cartes est faux, embêtant de ne pas pouvoir se fier aux cartes ! (J’ai été vérifier sur la règle en VO, c’est bien la même qu’en VF, donc l’erreur est à l’impression sur les cartes).

Bon voilà, j’ai dit ce que j’avais trouvé de négatif sur le jeu, c’était clairement mal parti pour lui quand je l’ai sorti.

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Et au final tout le monde s’est très vite pris au jeu, les alliances bancales ont commencé, les promesses qui n’engagent que ceux qui y croient aussi et les faux indices laissés ont commencé à faire rire autant que pleurer les auteurs et les victimes !

Le jeu a plu, il a été rejoué et tout le monde veut y rejouer, du coup c’est la preuve qu’il est très bon.

Il m’a énormément plu et c’est dire qu’il est bon puisque je partais avec un apriori et qu’au final j’ai envie de le faire découvrir à beaucoup de monde !

Pour être honnête, je n’ai pas pu le jouer à plus de 6 pour le moment, je suis dans une région très impactée par le covid-19 et je n’ai pas pu l’essayer avec plus de participants.
Mais je peux vous dire qu’à 4, il n’a pas énormément de panache, il est bon, mais trop rapide, on n’en profite pas beaucoup.

A partir de 5, on commence vraiment à sentir le potentiel du jeu, à 6 il est vraiment excellent, et je pense que jusqu’à 8 ça sera vraiment tendu, prenant et vraiment palpitant.

Je reste par contre pantois quant au mode pour 9 à 16, mais si mon apriori fonctionne comme pour celui du jeu de base alors ça doit être dément !

J’éditerai ce test si j’ai l’occasion de le tester à 9 et plus pour vous faire part de mes impressions !

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Disponible ici:

Prix constaté: 25 €

Test: Love Letter

Test: Love Letter

Love Letter est un jeu de Seiji Kanai créé en 2013 et édité chez Filosofia.

Dans ce jeu initialement prévu pour 2 à 4 joueurs, des soupirants s’affrontent pour que leurs lettres soient remises à la Princesse du royaume. Cette dernière cherche le partenaire et confident idéal en prévision du jour où elle montera sur le trône.

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Derrière ce pitch un peu « cul-cul » se cache un jeu d’une simplicité déconcertante, et pourtant diabolique de précision et d’équilibre!

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16 cartes.

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En tout et pour tout. Il n’y avait que ces 16 cartes (21 dans la nouvelle version qui permet de jouer jusqu’à 6).

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Les cartes représentent des personnages de la cour qui ont un pouvoir associé. La partie se déroule en plusieurs manches. Pour remporter une manche il faut être le dernier en jeu, ou alors avoir la carte de la plus haute valeur parmi ceux qui sont encore en jeu à la fin de la manche. On reviendra en détails sur les règles après.

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Love Letter a connu un succès mondial. Il a d’ailleurs été nommé au Spiel 2014, sans pouvoir l’emporter face à Camel Up, Concept et Splendor.

Mais ce jeu a connu d’innombrables versions, officielles comme officieuses. On peut citer Love Letter Kanai, Munchkin Love Letter, Letters to Santa, Lovecraft Letters, Love Letter Batman, Love Letter Adventure Time, Star Wars, Disney, GoT et j’en passe…

Certains sont l’œuvre de fans et sont trouvables sur les internets en version pnp à découper chez vous! 😉

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Généralement, quand les versions se multiplient, et quand les fans se les approprient, c’est signe qu’un jeu a du succès. C’est le cas pour Love Letter qui n’était plus trop dispo par chez nous, et c’est donc par Z-Man Games, l’une de ses filiales que Filosofia nous propose cette nouvelle édition 2019 de Love Letter, avec cette fois-ci 21 cartes et la possibilité de jouer jusque 6 joueurs!

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A quoi ça ressemble cette version 2019?

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Comment on joue?

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On commence par mélanger les cartes pour constituer le paquet. On brûle la 1ère et on la laisse face cachée à côté de la pioche. On distribue ensuite 1 carte à chaque joueur, qui constitue la main de départ.

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La carte que les joueurs ont en main représente la personne qui transporte actuellement votre lettre, que vous espérez voir arriver jusqu’aux mains de la princesse. Au fur et à mesure des tours, vous allez changer de carte en main et devrez vous adapter à ce nouveau personnage.

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A votre tour vous allez piocher une carte que vous ajoutez à votre main. Vous choisissez ensuite l’une des cartes pour la jouer face visible devant vous, et résolvez son effet.

La partie se déroule ainsi jusqu’à ce qu’il ne reste qu’1 seul joueur en jeu, ou que la pioche soit épuisée. Dans ce dernier cas, les joueurs révèlent la carte de leur main et la comparent. La carte avec la valeur la plus élevée l’emporte et vous gagnez 1 pion faveur, votre lettre étant arrivée jusqu’à la princesse.

A 4 joueurs il faut 4 jetons faveur pour l’emporter, à 5 ou 6 joueurs, 3 jetons suffisent.

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Les effets des cartes

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Puisque le but est d’être le dernier joueur en jeu, les cartes ont des effets qui lorsqu’ils se déclenchent, permettent de cibler un joueur et de le faire sortir de la manche.

Il y a 10 personnages différents, avec leur pouvoir bien spécifique, et présent dans un certain nombre dans le jeu.

Par exemple, la carte Prince est disponible en 2 exemplaires dans les 21 cartes du jeu. Ce personnage permet de se défausser de sa main et d’en reconstituer une à nouveau. Le Garde est présent en 6 exemplaires et permet de deviner la carte d’un adversaire. Si vous avez raison, le joueur est éliminé. La servante, présente en 2 exemplaires, permet d’être immunisée contre toutes les autres cartes jusqu’à votre prochain tour. Le Prêtre (2 exemplaires) permet de regarder la main d’un autre joueur.

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Le conseil de Fabien:

Tel un Rain-Man courtisan, vous allez devoir, comme ce personnage qui comptait les cartes au casino, vous rappeler des cartes que vous allez voir de temps à autre dans les mains de vos adversaires grâce aux compétences de vos personnages comme le Prêtre. Comme les cartes jouées restent faces visibles sur la table, vous allez devoir procéder par élimination et deviner quelles cartes sont encore en jeu! Déduction, mémoire et observation sont les clés! 😉

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Avec ces différents effets, vous devrez faire preuve de finesse, de déduction et de bluff pour être le dernier en jeu et remporter la manche.

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VERDICT

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Love Letter a tout pour plaire à tous les types de joueurs. Facile à appréhender, simple à expliquer et rapide à jouer, il vous surprendra pourtant par sa profondeur. Que vous y jouiez l’après-midi en famille, à l’apéro avec des amis, en « filler » entre 2 gros jeux avec votre groupe expert, Love Letter peut trouver sa place dans toutes les ludothèques qui se respectent.

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Il peut vous permettre de changer de Citadelles ou de Mascarade, d’autres jeux incontournables dans ce genre. Ou bien de The Game, Deep Sea Adventure ou d’autres jeux auquel nous, au Labo, nous jouons entre 2 parties, ou lorsqu’on est pris par le temps. En + avec son prix d’environ 11€ il n’y a pas de quoi se priver! 😉

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Si vos amis joueurs aiment ce genre de jeux à rôles cachés, avec des effets qui se déclenchent, et qu’ils jouent le jeu, attendez-vous à passer de bons moments à rire, pester contre vos adversaires et essayer de compter les cartes pour deviner le personnage dans la main de vos adversaires! Sinon n’hésitez pas à le faire découvrir tout de même, il y a de fortes chances qu’il plaise!

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