Interview-Test: Renature

Interview-Test: Renature

La pollution de nos cours d’eau est malheureusement réelle et persistante.

Avant de faire un état des lieux, il convient de définir précisément le sujet. La pollution de l’eau peut se définir comme une altération qui rend son utilisation dangereuse et/ou qui perturbe l’écosystème aquatique.

Elle survient quand des matières y sont déversées et en dégradent la qualité.

Elle inclut toutes les matières superflues qui ne peuvent pas être détruites par l’eau naturellement.

La pollution de l’eau peut prendre différentes formes :

  • La pollution organique
  • La pollution microbiologique
  • La pollution chimique
  • La pollution toxique

Mais comment nos cours d’eau sont-ils souillés ?

Les ménages, les industries et l’agriculture modernes sont les 3 sources majeures de cette pollution.

Avec l’accélération de l’agriculture intensive, le développement massif des industries et la modification de nos modes de consommation actuels, nos rivières sont de plus en plus maltraitées par le déversement constant de produits et matières polluantes.

En France, les zones vulnérables à la pollution sont assez importantes et nécessitent de la part des autorités compétentes une vigilance régulière et sérieuse.

Un effort de tous doit être maintenu afin de préserver la biodiversité et de limiter les impacts de la pollution sur la faune, la flore et sur notre santé.

La législation évolue dans ce sens, même si, pour beaucoup, les législateurs avancent doucement et font preuve de suffisance dans leurs décisions.

L’opinion publique est désormais bien informée et ne peut plus se masquer face à ces terribles constats. Les français prennent conscience de l’urgence de réduire la pollution des cours d’eau et de la préservation des milieux aquatiques.

Quoiqu’il arrive, dans un contexte écologique très problématique, l’eau est une des ressources essentielles que l’on se doit de protéger afin de préserver au mieux notre environnement.

L’assainissement d’une rivière polluée et dont l’écosystème est en danger est donc la thématique du jeu Renature.

Renature est jeu de pose de dominos à fortes interactions créé par le duo Michael Kiesling et Wolfgang Kramer (Paris, Tikal, Mexica…), illustré par Dennis Lohausen (Projet Gaia, Terra Mystica, Les Voyages de Marco Polo…), pour 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans sur la boite (plutôt 10/12 ans à mon goût), pour des parties de 45 à 60 minutes, édité par Deep Print Games et localisé en France par Matagot.

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Laissons la parole à tous ces acteurs ludiques afin d’en savoir un peu plus sur eux et sur le jeu.

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  • Bonjour, pouvez-vous vous présenter ? Que faites-vous dans la vie ? Parlez-nous de votre « CV ludique », et de vos passions en dehors du jeu ?

Wolfgang : Je suis auteur de jeux de société depuis 1974. Ça a d’abord été un loisir et depuis 1989 c’est mon métier principal. J’ai créé bien plus de 200 jeux et reçu de nombreuses récompenses en Allemagne et à l’étranger. Certains de mes jeux les plus connus sont : « 6 qui prend », « Heimlich & Co », « El Grande », « Tikal », « Torres », « Auf Achse », « Les Princes de Florence ».

Quand je ne joue pas, j’aime lire, écouter de la musique, classique surtout. J’aime aller à des concerts, des opéras, et des ballets. Le Ballet de Stuttgart a une réputation internationale. J’aime regarder des films et du sport, et j’aime faire des randonnées.

Michaël : Je suis concepteur de logiciels depuis mes 32 ans et cela fait 25 ans que j’invente des jeux de société. La plupart d’entre eux avec Wolfgang Kramer avec qui j’ai déjà remporté 2 fois le prix du jeu de l’année (Ndlr : GOTY / Spiel des Jahres) en Allemagne.

2018 fut pour moi une année très spéciale car j’ai remporté seul ce prix. Le jeu se nomme AZUL et c’est un gros succès mondial. Quand je ne joue pas, j’aime lire, écouter de la musique et regarder des matchs de football.

Dennis : Mon nom est Dennis Lohausen. J’ai la quarantaine, ai étudié la conception graphique et travaille en tant qu’illustrateur freelance depuis 2004. En attendant, je travaille presque exclusivement sur des projets de jeux de plateau qui occupent la plus grande partie de mon temps libre.

Ma petite amie et moi sommes très attachés aux nombreux oiseaux qui partagent notre appartement. La plupart de ces animaux demandent beaucoup d’attention en raison de leurs handicaps et maladies. En outre, j’aime beaucoup aller au concert ou au cinéma, ou alors nous essayons de nouveaux restaurants à la recherche de plats végétariens ou végans originaux. Parfois j’aime partir en randonnée.

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  • Deep Print Games est une « jeune » maison d’édition de jeux de société, pouvez-vous nous la présenter ? Avez-vous une ligne éditoriale particulière ?

Nils/Deep Print Games : Deep Print Games a été fondée par six figures bien connues de l’industrie du jeu de société (Peter Eggert, Philipp El Alaoui, Viktor Kobilke, Matthias Nagy, Karsten Esser et Andreas Finkernagel) il y a un an. Nous mettons en commun nos expériences accumulées au fil du temps et nos idées innovantes récentes.

Nous sommes inspirés pour créer des synergies dans le but de développer des expériences de jeu uniques qui font forte impression.

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  • On remarque une forte présence de jeux localisés chez Matagot, est-ce un travail particulier dans le choix des jeux à signer ?

Alexandra / Matagot : Pour les localisations, il y a un énorme travail de sélection en amont car nous recevons beaucoup de propositions. C’est donc un process qui prend du temps : il faut tester, que ça colle avec notre ligne éditoriale…

Nous essayons toujours d’ajouter notre touche, comme on a pu faire sur Root avec la Big Box et l’insert, ou en changeant quelques éléments.

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  • Autant vous l’avouer de suite, vous êtes des demi-dieux ludiques à mes yeux, rien que ça ! Comment faites-vous pour perdurer aussi longtemps dans la création de jeux, et surtout pour vous renouveler constamment ?

Wolfgang : J’adore toujours essayer des choses nouvelles. Aussi je ne développe pas en permanence le même type de jeu. Après un jeu de stratégie, j’aime faire un jeu simple, amusant. Puis peut-être un jeu coopératif ou de communication. Parfois aussi un jeu pour enfants.

Michaël : J’aime développer des jeux de stratégie et aussi des jeux aux règles simples.

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  • Dans Renature, vous remettez sous les projecteurs la si célèbre mécanique des dominos, comment est née l’idée de ce jeu, racontez-nous en détails cette aventure.

Wolfgang / Michaël : Au début nous avions l’idée de développer un jeu avec la mécanique des dominos. L’effet domino devrait s’appliquer différemment. Les premiers essais n’ont pas été satisfaisants et ont été écartés. Soudain l’idée de construire en hauteur avec la règle des dominos s’est présentée.

Le jeu « Jubako » a été créé relativement rapidement. Un certain nombre de variantes et plusieurs versions ont émergé. Certaines ont été incorporées aux règles du jeu.

Puis nous avons eu l’idée d’entourer des zones avec le principe des dominos, et c’est ainsi que Renature a vu le jour. Ici aussi, plusieurs versions ont été créées avec différents plateaux. Renature accueillera peut-être une extension ou un second jeu. Nous verrons.

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  • Vous êtes, je pense, un des duos les plus prolifiques du secteur, je ne vais pas énumérer vos nombreuses créations mais on veut en savoir plus ! Comment vous êtes-vous rencontrés ? Comment avez-vous décidé de créer ensemble ?

Wolfgang / Michaël : Au départ, nous n’avions que des contacts par téléphone et courriel. Michael possédait une entreprise de logiciels avec d’autres propriétaires. Il voulait entrer dans le monde du jeu. Il a vendu ses parts et investi l’argent dans une société d’édition fraichement créée et a développé 2 jeux.

Malheureusement, il n’était pas assez expérimenté dans ce domaine, et les 2 furent un échec. C’est la raison pour laquelle il m’a appelé et m’a demandé conseil. Je lui ai conseillé de recommencer mais sans s’auto-éditer.

Nous avons développé notre premier jeu ensemble par téléphone. C’était le jeu de mots « Haste Worte? » (« Have you Words? »). Le jeu a eu du succès et est maintenant sur le marché depuis plus de 20 ans.

Nous ne nous sommes rencontrés que deux ou trois ans après, au salon d’Essen. Nous n’avons pas joué ensemble pendant longtemps. La première fois, le jeu n’avait pas été reprogrammé ou n’avait pas eu de succès. Nous avons donc abandonné l’idée de jouer ensemble.

Nous travaillons maintenant ensemble depuis plus de vingt ans et sommes devenus amis.

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  • Chaque projet se fait-il suivant le même processus de création ?

Wolfgang : J’apprécie le fait de travailler avec Michael sur un nouveau jeu. C’est toujours créatif, très vivant et prend en général un tour surprenant.

Il arrive que nous ayons travaillé sur un jeu pendant des mois et que Michael m’appelle et dise : « Wolfgang, commence par t’assoir. Tu dois être très fort maintenant. » Ensuite je sais déjà ce qui va suivre, une des surprises de Michael. Et il dit : « Oublie tout ce que nous avons fait avec ce jeu depuis le début. Quelque chose de complètement nouveau m’est apparu. »

Parfois ces nouvelles idées sont vraiment bonnes, mais parfois elles ne sont pas meilleures. Comme je l’ai dit, inventer des jeux avec Michael n’est jamais ennuyeux.

Michaël : J’aime aussi travailler avec Wolfgang. C’est un auteur très expérimenté et a toujours raison lorsqu’il évalue nos jeux.

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  • Vous paraissez inséparables mais vous arrivez aussi à créer l’un sans l’autre de supers jeux, c’est parce que vous êtes sollicités individuellement ou parfois un projet ne plaît pas à l’autre ?

Wolfgang / Michaël : Bien que nous aimions travailler ensemble, chacun de nous est libre. Partager une idée avec l’autre n’est pas compulsif. Il arrive aussi que l’un de nous n’ait pas le temps ou qu’il ne soit pas intéressé par une idée.

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  • La thématique sur Renature est très écologique, est-ce une des valeurs de votre société où bien c’est un choix plutôt marketing ?

Nils/Deep Print Games: Deep Print Games concentre en son cœur une passion pure pour les jeux de société. Nous sommes attachés à différentes valeurs comme l’ouverture d’esprit, la tolérance, l’équité et la diversité. Nous aimons notre planète et nous nous efforçons d’intégrer la durabilité au processus global pour minimiser notre impact environnemental. Nous sommes engagés sérieusement et attachons de l’importance à nos partenaires, aux consommateurs et à la communauté qui partage notre amour des jeux.

Le dérèglement climatique est un sujet mondial brulant. Renature et Kyoto symbolisent tous deux le fait que nous essayons de développer des jeux sérieux qui permettent aussi de s’amuser autour de la table de jeux. Bien sûr, il y a encore beaucoup de thèmes et d’univers à découvrir avec nos prochaines sorties.

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  • Sur ce jeu les illustrations sont particulières, j’ai trouvé un décalage entre les dominos, qui me rappellent des vieux livres documentaires des années 70, et les plateaux joueurs qui eux semblent plus clairs et qui correspondent plus aux standards actuels, comment avez-vous travaillé sur ce jeu particulièrement ? Y avait-il une direction particulière imposée par l’éditeur ?

Dennis : Concernant ce jeu, nous avons développé le thème en équipe. En général, l’évolution des illustrations d’un jeu est un processus collaboratif en étroite communication avec le département éditorial, particulièrement pour l’iconographie et le symbolisme.

Quant à Renature, je voulais concevoir les plateaux des joueurs et le plateau principal de façon à refléter le thème de la nature, mais sans montrer trop de détails, pour maintenir la fluidité de la jouabilité. En conséquence, les illustrations de ces éléments sont plus neutres et moins nuancées.

Evolution du travail sur le plateau joueur

Tandis que, pour les animaux sur les dominos, je suis davantage allé dans le détail parce qu’ils sont imprimés sur un fond neutre sans plus d’informations. Je voulais simplement mettre en valeur les animaux tels qu’ils apparaissent dans la nature, sans aucune abstraction, humanisation ou quoi que ce soit de ce genre.

Les animaux de Renature

Au début j’ai essayé de représenter tous les animaux du point de vue aérien parce que j’imaginais qu’ils seraient agréables à regarder, se déplaçant autour du plateau. Malheureusement, je n’ai pas réussi à cause des différences de taille extrêmes (par exemple : escargot, blaireau). Ainsi, vous voyez les animaux dans des poses classiques.

  • Entre « 6 qui prend » (AMIGO) pour Wolfgang, « Azul » (Plan B) pour Michael, et « Paris » votre dernier « gros » jeu ensemble (Game Brewer Games), il y a un monde ludique ! Vous savez vraiment tout faire ?

Wolfgang / Michaël : Non, nous ne savons pas tout faire. Personne n’est parfait. Chacun de nous a ses forces et ses faiblesses. Il y a beaucoup de jeux que nous n’aurions pas pu inventer.

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  • Est-ce que, parfois, vous vous refusez de faire des choses, ensemble ou séparément ?

Wolfgang / Michaël : Oui, cela arrive mais rarement.

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  • On vous retrouve très souvent sur des projets de jeux plutôt « experts », comment choisissez-vous vos projets ? Est-ce parce que vous êtes un joueur aguerri autant qu’un illustrateur de talent ?

Dennis : Je ne me définirais pas comme un joueur expert parce que je ne joue pas si souvent et, la plupart du temps, en fonction de mon instinct. Celui qui transforme sa passion en sa profession a un travail agréable mais il lui reste rarement du temps pour la passion. Je me sens plus à l’aise avec les jeux familiaux et experts légers.

Mais au cours de ma « carrière », il s’avère que j’ai contribué à l’imagerie ludique et au développement d’éléments de jeu dès le départ, en particulier avec les plus petits éditeurs. De ce fait, je pense avoir développé une compréhension solide de la façon dont fonctionnent l’iconographie et l’imagerie dans les jeux de société, ainsi que de celle de visualiser des règles complexes sans mot – ou pas.

Crayonné de couverture

Cela a plus d’intérêt pour les jeux d’une complexité avancée par rapport à un simple jeu pour enfants (même s’il est aussi important pour ce type de jeu d’avoir une iconographie claire sans équivoque). Ainsi, je suis plus souvent sollicité pour des jeux de ce type.

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  • Quel est pour chacun votre jeu qui vous a procuré le plus de regrets, qui n’a pas marché autant que vous l’auriez voulu ?

Wolfgang / Michaël: Oui, pour quelques jeux nous avions espéré un succès bien plus grand. Nous avons été très déçus par les avis sur JUBAKO. Nous classons le jeu bien plus haut. Pour nous, ce jeu est un temps fort.

Pourquoi ? Ses règles sont courtes et simples. Il est jouable à partir de l’âge de 8 ans et a une profondeur de jeu considérable, particulièrement si vous jouez avec la dernière variante des règles.

Pour nous, c’est l’un des quelques jeux intéressants aussi bien pour les joueurs occasionnels que pour les joueurs exigeants.

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  • On sent du renouveau chez Matagot en ce moment, des jeux qui viennent du financement participatif, des jeux pour différents publics, par contre vous n’êtes plus trop présents sur le jeu pour enfant, est-ce un choix ?

Alexandra / Matagot : Oui, il y un vent de nouveautés qui souffle chez Matagot ! Nous essayons de toucher un public aussi large que possible, aussi bien pour les experts que pour les familles. Mais nous sommes tout de même présents sur les jeux pour enfants, notamment avec la sortie de « Monster Soup », notre première création originale de la gamme Matagot Kids, sortie fin 2020.

Nous souhaitons continuer de développer cette gamme et pour y ajouter des jeux dédiés aux petits bouts. Mais comme c’est une gamme en développement et très spécifique, on choisit avec soin !

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  • Est-ce un exercice particulier de travailler avec des auteurs connus et reconnus dans leur domaine, que ce soit par le public ou par leurs pairs, est-ce un vrai gage de « carton commercial » de nos jours ?

Nils/Deep Print Games : En tant qu’éditeur, nous apprécions vraiment la collaboration avec des auteurs de jeux expérimentés ou connus, tout comme avec de nouveaux auteurs. Nous sommes toujours curieux de faire équipe avec des personnes créatives qui apportent de nouvelles idées. Nous encourageons l’enthousiasme.

Un nom célèbre ne garantit pas forcément un succès commercial. Le développement d’un nouveau projet de jeu, un reprint 2.0 corrigé ou même une extension, impliquent un grand nombre d’étapes avant d’en faire un succès. Ce qui rend ce voyage tellement excitant et fascinant, c’est le processus de création, de la première idée au moment où les gens déballent notre tout nouveau jeu avec un grand sourire sur le visage : c’est ça le succès, la satisfaction de nos clients, la joie, les regards et les sensations autour de la table de jeux !

C’est une question de passion et de travail constant dans les différents réseaux, avec des gens qui aiment leur métier dans les domaines différents que sont la recherche de talents, l’art, la création de jeux, l’édition, aussi bien que la production, le commerce et le marketing. Les thèmes et mécaniques favorables au succès des jeux sont probablement aussi liés à l’esprit de l’époque.

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  • On le sait tous, 2020 a été une année étrange, et 2021 s’annonce un peu sombre aussi, pourtant le marché du jeu de société a été presque « épargné », quelle est votre vision de ce phénomène, et est-ce que les confinements et autres restrictions sociales ont changé vos habitudes personnelles et professionnelles ? Qu’est-ce qui vous manque le plus en ce moment ?

Dennis : Oui, l’industrie du jeu de société a eu de la chance et a bénéficié des mesures de confinement, si je puis dire. Peut-être même que certains ont découvert les jeux de société, en ont fait leur nouveau loisir durant cette période, et, avec un peu de chance, y sont restés attachés.

En ce qui me concerne, il n’y a pas eu de gros changement car j’ai l’habitude de travailler de chez moi depuis des années et je n’ai pas établi beaucoup de liens sociaux ni trop voyagé. Je n’ai pas non plus de problème avec la fermeture des écoles puisque nous n’avons pas d’enfants. Par pure coïncidence, j’ai été parfaitement préparé à cette situation, personnellement comme professionnellement.

Pour moi, la nouveauté est de faire le tour de mon quartier en marchant tous les deux jours pendant les phases de confinement, pour sauver les pigeons et les corbeaux de la famine, en dispersant de la nourriture comme des noix. Malheureusement, certains oiseaux sont des victimes ignorées des mesures de confinement.

En attendant, les concerts de musique live et le fait d’aller voir des films me manquent beaucoup.

Wolfgang / Michaël : Ce qui nous manque le plus c’est de jouer et tester avec des amis. Les événements ludiques nous manquent aussi, les festivals, les rencontres avec les éditeurs et les collègues.

Alexandra / Matagot : Les restrictions sociales ont évidemment changé nos habitudes professionnelles : il n’est plus possible d’organiser des événements avec les boutiques et les joueurs, la mise en place de parties de jeux pour nos reviewers (qui aiment tester les jeux à plusieurs) est désormais très compliquée, nous avons dû repousser certaines sorties de jeux à cause des retards variés liés à la situation actuelle…

Ce qui nous manque le plus, ce sont les évènements, les Festivals. La rencontre avec nos reviewers, nos joueurs, les boutiques… Nous essayons de maintenir ce lien coute que coute grâce à internet, mais ce vrai contact humain est très important pour nous. Vous nous manquez tous !

Nils/Deep Print Games : La pandémie dramatique est un défi quotidien pour la population de toute la planète. En tant que partie prenante dans le commerce du jeu, nous essayons de gérer cette situation du mieux que nous pouvons et nous nous concentrons et nous engageons sur nos projets.

Mais surtout nous nous réjouissons de voir que, en ces temps incertains, les jeux de société dénotent une envie croissante de désintoxication digitale par une pause divertissante. Les jeux de société offrent de plus en plus aux gens l’opportunité d’interactions sociales, émotionnelles et cognitives. Bienvenue aux nouveaux joueurs partageant ces merveilleux moments de détente.

En raison de la quarantaine et du fait que créer un jeu nécessite beaucoup de tests, nous suivons également des chemins digitaux pour développer nos projets. Comme probablement tout le monde dans la communauté internationale, le cœur du jeu nous manque beaucoup : partager nos émotions, idées, prototypes avec des amis, confrères et partenaires, en personne et en direct aux tables de jeux et conventions.

Restons tous en bonne santé et espérons un avenir meilleur.

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  • Quels sont vos types de jeux préférés et votre jeu star de l’année 2020 ?

Alexandra / Matagot : Dans le « Matagang », il y a des profils de joueurs très variés ! Jeu expert, Party Game… Tout le monde a des gouts bien différents.

Pour nous, le jeu star de 2020, c’est Parks. En plus d’être graphiquement magnifique, il est génial à jouer.

Wolfgang : J’aime tous les bons jeux. Mon type de jeu préféré, ce sont les jeux de stratégie avec un peu de hasard. J’aime aussi les jeux avec beaucoup de personnes et j’aime les jeux drôles.

Mon jeu star de 2020 est JUBAKO.

Nils/Deep Print Games : En ce qui me concerne, j’aime beaucoup l’univers merveilleux d’Everdell et les jeux narratifs avec de belles illustrations offrant une sorte d’impression de bac à sable. J’attends avec impatience un projet d’exploration immersive de mon auteur préféré : Sleeping Dogs de Ryan Laukat.

Dennis : Mes jeux préférés associent des règles simples avec la promesse de nombreux choix, comme la Couronne d’Emara ou Rune Stones. Je ne peux rien dire sur le volume de 2020 car je n’ai pas joué à beaucoup de jeux à part des prototypes de nouveaux projets.

Mon jeu de plateau préféré est toujours Full Metal Planète, de l’année 1988, et je serais ravi qu’une réédition voie le jour.

Michaël : Mon jeu star de 2020 est Azul Pavillon d’été.

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  • En parlant justement de 2021, quels sont vos futurs projets dans le monde du jeu ?

Nils/Deep Print Games : Préparez-vous à gouter à des surprises excitantes, à déchiffrer de mystérieuses images et à vous lancer avec nous dans un voyage audacieux à travers une galaxie qui n’est plus ce qu’elle était. D’une certaine manière, c’est écrit dans les étoiles, métaphoriquement 😉

Restez avec https://deep-print-games.com/ pour garder un œil sur les prochains mystères.

Wolfgang : Les jeux publiés en 2021 font déjà partie du passé pour nous les auteurs. Je vais lancer un jeu d’escape appelé « Lost in the Pyramid ». Ensemble, les joueurs sont enfermés dans un labyrinthe souterrain. En résolvant des puzzles, ils doivent se libérer. Des meurtres ont eu lieu. Cela signifie que les joueurs doivent aussi démasquer le coupable. C’est un peu comme un thriller mystérieux.

Un jeu avec Michael sera édité en octobre 2021. C’est un jeu d’optimisation très exigeant car vous n’atteindrez probablement pas une performance optimale.

Un autre jeu avec Michael sera édité fin 2021 ou début 2022. Il s’agit d’un jeu familial avec quelques surprises pour les enfants et les adultes à partir de 8 ans. Le titre n’est pas encore déterminé.

Michaël : Je pense à un nouveau jeu abstrait…

Alexandra / Matagot : Des nouveautés, des localisations, des créations originales… 2021 s’annonce riche et variée chez Matagot !

Notre prochain jeu « événement » sortira le 2 avril, et c’est Rapa Nui. C’est un jeu de placement d’ouvriers semi-coopératif qui vous plonge au cœur de l’île de Pâques. Son gameplay est très intéressant et ses graphismes à couper le souffle. C’est un jeu imaginé par Fabrice Besson et Guillaume Montiage, illustré par Miguel Coimbra.

Nous sommes impatients de vous faire découvrir les prochaines sorties !

Dennis : Je ne veux pas en dévoiler trop. Mais c’est drôle que je travaille sur quelques titres qui traitent tous de différentes façons de « déchet ». De plus, il y aura probablement quelques extensions de jeux bien connus.

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  • Essayons d’imaginer ensemble une situation : si nous nous retrouvions une nuit tous les 4 autour d’un feu de camp, en pleine nature, de quoi parlerions-nous ?

Alexandra / Matagot : Je pense que nous parlerions de la situation sanitaire actuelle, parce que malheureusement ça fait partie intégrante de nos vies.

Nous parlerions des jeux de société qui ont marqué nos vies, de l’importance du divertissement dans des moments comme ceux que nous vivons, moi je vous parlerais surement de ma série préférée : Game Of Thrones (je suis capable de dessiner tout Westeros sur un morceau de papier) et bien sûr : nous ferions des parties de Parks !

Nils/Deep Print Games : Un petit groupe d’aventuriers du jeu de société réunis dans la nature, nous pourrions essayer de profiter du moment, de fixer les étoiles et explorer des mondes fantastiques. Imaginons-nous comme un groupe de meeples superhéros plongeant dans l’univers afin de sauver notre planète.

De retour, victorieux, sur notre camp, nous partagerions notre passion pour les boissons savoureuses et les en-cas délicieux en portant un toast au miracle de la vie et à l’amour des jeux de société.

Wolfgang : Nous parlerions surement de jeux. Si ce n’est pas autorisé, nous pourrions parler du ciel étoilé au-dessus de nous. De la naissance de notre univers et de sa fin. De la signification de tout cela et peut-être aussi de Dieu. Peut-être que Dieu joue avec nous. Il a créé toutes les règles (les lois de la nature et le hasard) et regarde maintenant avec intérêt comment nous y faisons face.

Dennis : Actuellement ou dans un futur proche ? Eh bien, cela pourrait être : le corona, les jeux de société, les histoires de feu de camp, le corona, la musique, le corona, les films, le corona…

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VERDICT

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Ma dernière référence de ces deux auteurs était le jeu « Paris » (Game Brewer Games), un jeu au matériel soigné et au gameplay huilé et tendu, plutôt expert.

Renature est vraiment un jeu différent.

Bien que je trouve personnellement que le choix graphique soit un peu « old school » concernant les dominos, j’affectionne particulièrement les illustrations sobres et agréables du plateau de jeu et surtout les plateaux joueurs qui sont vraiment bien réussis. Clairs, pratiques et très aérés, ils conviennent parfaitement à stocker les éléments du jeu.

Les éléments, parlons-en.

De très bonne taille pour chaque pion et jeton, ils sont faciles à prendre en main et de très bonne qualité, le bois pour un jeu sur l’écologie était le choix évident. Les dominos sont aussi très réussis et très agréables à manipuler.

Concernant les sensations de jeu, autant vous dire que je me suis fait piéger à la première partie. Non pas piégé par les autres joueurs mais plutôt par le jeu lui-même.

L’âge sur la boite et la mécanique de dominos y sont pour quelque chose en réalité.

En effet, la mécanique principale de pose de dominos pourrait indiquer que le jeu est accessible à partir de 8 ans, comme indiqué sur la boite. Mais que nenni ! La pose de dominos en elle-même n’est pas compliquée et respecte à la lettre la mécanique classique de ce jeu ancestral, elle est même facilitée par l’ajout de jokers non fixes durant le jeu.

Par contre, la manière de marquer des points, la forte interaction entre les joueurs, ainsi que le timing de pose des éléments de jeu neutres ne sont clairement pas adaptés aux enfants de 8 ans, même joueurs.

La frustration de certains coups adverses peut même bloquer certains enfants.

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A part la dimension dominos, le jeu propose aussi d’autres mécaniques comme la majorité et le timing.

La mécanique de majorité est extrêmement bien dosée dans Renature. En effet, les joueurs doivent se débarrasser de leurs éléments à poser sur le plateau, que ce soient leurs éléments personnalisés mais aussi les éléments neutres qui rapportent des points au placement, comme les éléments personnalisés, mais pas du tout de points lors du calcul de majorités.

La majorité est déclenchée quand un parterre est totalement entouré par les dominos, et les éléments neutres ne sont là que pour embêter les adversaires. Et, croyez-moi, cela peut être très punitif.

Le timing est important et n’est pas si évident à prendre en compte, il va falloir gérer les temps morts et bien évaluer ses coups sans céder à l’urgence de pose des éléments. Effectivement, plus on monte vers le haut du plateau, plus les zones rapportent des points et il va falloir savoir patienter pour gérer ses dominos et effectuer des coups rentables.

La gestion des nuages, permettant d’accéder à des actions secondaires, mais importantes, est aussi un pan du jeu important.

Récupérer des pièces de jeu, changer l’animal joker au niveau des dominos, ou bien jouer un tour supplémentaire, sont d’autant d’actions supplémentaires liées aux jetons nuages. Il va falloir les gérer correctement car il n’y en a que 4 par joueur au début de la partie et seulement 4 sont récupérables sur le plateau de jeu.

Les débuts de parties sont plutôt « gentils » car on ne se marche pas de suite sur les plates-bandes des autres, alors qu’au contraire les derniers tours sont tendus et promettent des coups très rentables.

Si vous aimez les jeux accessibles, basés sur des mécaniques simples, mais qui laissent la place à des choix multiples et de l’interaction directe forte, alors Renature vous plaira forcément, même si les choix graphiques peuvent vous dérouter un petit peu.

Soyez malin pour dépolluer cette rivière et faire revenir la faune et la flore locales, afin de déraciner au mieux vos adversaires !

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Je tiens à remercier les auteurs, Wolfgang et Michael qui se sont prêtés au jeu, l’illustrateur Dennis pour son travail naturaliste exemplaire, Nils de chez Deep Print Games, qui a géré de main de maître l’organisation des interviews, et Alexandra de Matagot, pour avoir offert un exemplaire du jeu et de m’avoir permis, dans le même temps, de réaliser cet article et de prendre beaucoup de plaisir lors des parties de Renature.

Et je n’oublie pas de remercier grandement ma comparse du blog, Harrie, pour ses relectures et la traduction de cette interview !

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Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

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Disponible ici :

Prix constaté : 35€

Test: Azul extension Mosaïque Eclatante

Test: Azul extension Mosaïque Eclatante

Azul revient avec une extension Mosaïque Eclatante. Vous avez aimé embellir les murs du Palais Royal d’Evora, vous allez adorer recommencer avec ces nouveaux plateaux joueurs et le revêtement transparent pour que rien ne bouge.

C’est est un jeu de Michael Kiesling, joliment illustré par Philippe Guerin et Chris Quilliams et édité en France par Next Move Games. Il est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans et pour des parties durant entre 30 et 45 minutes. Si vous ne connaissez pas encore cet excellent jeu, un article y est dédié sur le blog, vous n’avez plus qu’à cliquer ici.

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Le matériel :

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Le matériel est ici à l’image du jeu de base, c’est-à-dire de très bonne qualité. Les plateaux joueurs sont réalisés dans un carton épais et les plateaux transparents réalisés dans un plastique assez souple semblent relativement résistants. C’est du tout bon pour moi.

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Par rapport au jeu originel, seul les plateaux Joueur changent. Ceux de la boite de base seront remplacés par ceux de cette extension. Ici encore, 2 faces possibles. En début de partie, tous les joueurs devront s’accorder sur la face qu’ils souhaitent utiliser.

Sur la première face, seuls 5 emplacements sont colorés avec un multiplicateur ×2 inscrit à l’intérieur. Cela signifie que, sur ces derniers, vous devrez placer une tuile de la couleur correspondante et qu’une fois le décompte de points effectué, vous multiplierez ce score par deux. Vous êtes libre d’organiser sur le reste de votre mur les Tuiles comme bon vous semble à condition de respecter les règles de pose : une seule couleur doit être présente par ligne et par colonne.

Sur la seconde face, on retrouve également 5 emplacements déjà illustrés. Ici, la différence réside sur le scorage de fin de partie. En effet, les points pour chaque ligne, chaque colonne et chaque lot de 5 tuiles de la même couleur sont respectivement de 3 points, 10 points et 12 points au lieu de 2 points, 7 points et 10 points.

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VERDICT

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Azul, Mosaïque Eclatante est un très beau complément au jeu de base. Les nouveaux plateaux offrent deux nouvelles manières de jouer avec ses deux faces très différentes. Vous aurez de quoi renouveler vos parties et les rendre un peu plus compliquées. On a envie d’y revenir pour essayer d’améliorer son score et tenter des stratégies inédites afin de battre son adversaire ou son propre record. Le petit plus : les overlays en plastique, très appréciables et dont vous aurez du mal à vous passer par la suite.

En somme, si comme moi vous ne comptez plus vos parties, cette extension est faite pour vous.

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Disponible ici:

Prix constaté: 16 €

Kickstarter: Paris

Kickstarter: Paris

Article rédigé par LudodelaLudo.

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L’exposition universelle de 1889 a été un vrai succès, La Tour Eiffel est sortie de terre pour dominer la ville de sa hauteur impressionnante, les bâtiments en tout genre florissent ici et là dans chaque quartier de la capitale française : Bienvenue au Paris de la Belle Epoque !

Nouveaux habitants et touristes ne cessent d’arriver, et votre activité d’investissement immobilier est en pleine expansion. Qui sera le meilleur investisseur, qui aura senti les bons coups dans chaque quartier, qui aura vu plus grand que les autres pour remporter la partie de Paris ?

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Important, cet article a été fait à partir d’un prototype de l’éditeur car le jeu sera en campagne Kickstarter à partir du lundi 16 mars 2020.

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Paris est un jeu du duo créatif réputé Wolfgang Kramer et Michael Kiesling auxquels on doit déjà Tikal (1999), Mexica (2002), Porta Nigra (2015), Cuzco (2018), illustré par Andreas Resch et édité par Game Brewer.

C’est un jeu prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 12 ans pour des parties de 90 min et plus.

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Le matériel:
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Vous trouverez dans ce jeu, un plateau circulaire illustrant 6 quartiers parisiens, Belleville, Batignolles, Montmartre, La Villette, Saint-Germain et Chaillot, et avec en son centre une magnifique miniature en carton représentant l’Arc de Triomphe.

Vous trouverez également plus de 100 tuiles, des jetons, 4 écrans de joueurs représentant des façades d’immeubles, des meeples et des jetons clés pour les actions.

Autant vous dire que même à l’état de prototype le matériel est très immersif et de toute beauté.

Avec tout ce matériel, il vous faudra une certaine place sur la table et un temps de mise en place non négligeable.

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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue?
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Le jeu est pourtant très fluide grâce à des tours de jeu rapides et comme le plateau change peu entre les tours, cela vous permettra de réfléchir pendant le tour des autres joueurs. C’est un atout considérable dans ce genre de jeu où la réflexion est de mise !

Dans Paris, la partie se déroulera continuellement sous forme de rythmes différents en fonction de l’avancement de la partie.

La structure du tour est relativement simple :

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Trois piles de bâtiments (36 tuiles au total) sont à votre disposition et vous devrez choisir une tuile pour la placer sur le plateau (au préalable 3 tuiles bâtiment seront enlevées à la mise en place pour permettre d’avoir des configurations de parties différentes). Vous n’aurez que le quartier en information visible, et ensuite vous devrez poser la tuile en respectant son numéro.
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Ensuite vous devrez faire une action parmi 3 :

    • Poser une de vos clés
    • Déplacer une de vos clés
    • Prendre une tuile de fin

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  1. Vous pouvez prendre une de vos clés disponibles derrière votre paravent, et la poser soit sur un emplacement banque de votre couleur, disponible, sur un des quartiers, ou sur votre emplacement dédié sur l’Arc de Triomphe. Cela déclenche automatiquement une rentrée d’argent relative au quartier où vous posez votre clé, sauf sur l’Arc de Triomphe où vous ne récupérez rien.
  2. Si vous décidez de bouger une de vos clés, préalablement posée sur une banque, vous ne pourrez la déplacer que si une tuile bâtiment est libre et uniquement dans le quartier. L’Arc de Triomphe permet de déplacer la clé sur n’importe quel bâtiment libre du plateau de jeu. En déplaçant votre clé, vous devrez payer le coût de la tuile d’arrivée (1, 2, 3, 4, 5 ou 8 Francs), prendre la ressource en face de la tuile si elle est encore disponible, payez un coût supplémentaire parfois, et faire l’action de la tuile. Vous pourrez aussi aller prendre une tuile « lieu touristique » présente à côté du plateau en payant son coût en Francs et en ressources, mais ces lieux sont aussi générateurs de points de victoire. La contrainte principale et qui fait un des sels du jeu est que votre déplacement ne pourra se faire que vers un bâtiment de valeur supérieure à celui que vous quittez.
  3. Enfin, à partir du moment où il n’y a plus de tuiles bâtiments à poser dans la première phase obligatoire de votre tour de jeu, vous pourrez prendre une tuile de fin qui vous apportera un petit bonus et fera avancer le jeu lentement vers la fin de la partie.

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Les pouvoirs des lieux vous feront avancer sur une piste de tuiles bonus, avec une progression à la Tokaïdo, où votre progression sera libre mais où chaque tuile dépassée ne pourra plus être prise. Les tuiles bonus vous apportent des ressources, de l’argent et une stratégie non négligeable pour acquérir des points de victoire quand vous les dépenserez au cours du jeu.

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A la fin de la partie, des points seront alloués à vos positions sur les différents quartiers en fonction des tuiles majorité qui seront mises au fur et à mesure par les joueurs dès qu’un quartier atteint un certain nombre de bâtiments occupés par des clés de joueurs.

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VERDICT

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Jouer à Paris ne vous embarquera pas vraiment dans un univers à l’immersion gigantesque, bien qu’il faille noter les efforts apportés par l’éditeur en ce qui concerne la qualité du matériel. Mais honnêtement dans ce genre de jeu expert d’optimisation et de timing, la thématique passe sans aucun souci au second plan.

Le jeu va donc vous faire ressentir des strates de mécaniques différentes, à des moments clés de la partie.

Dans un premier temps, le plateau va se remplir avec les tuiles choisies par les joueurs et donc il va falloir poser ses clés au fur et à mesure que le plateau se dessine, pour récupérer de l’argent et déclencher ensuite nos déplacements programmés.

Ici il va falloir bien surveiller les quartiers qui se bâtissent afin de pouvoir rapidement se placer sur les bâtiments disponibles et progresser avant les autres et selon sa stratégie sur la piste des tuiles bonus.

La gestion de l’argent est très importante dans Paris, car si vous êtes tout le temps en flux tendu, certains bâtiments seront trop chers pour vous ou vos déplacements seront contraints par votre trésorerie.

Une fois que les tuiles sont toutes placées (il restera donc 3 emplacements vides sur le plateau), il faudra commencer à réfléchir à l’utilisation des tuiles bonus, des ressources acquises et enclencher votre réflexion sur l’achat de tuiles Lieux Touristiques qui permettent à la fois de faire des points de victoire pendant le jeu et participent grandement à la fin à gagner des majorités sur les quartiers. Ces lieux sont très gourmands en Francs et en ressources, sont au nombre de 8 seulement, et sont toutes uniques (on retrouve par exemple Notre Dame de Paris, Le Grand Palais ou bien La Tour Eiffel, bref que des lieux prestigieux de la capitale).

S’ensuit enfin le moment où les tuiles de majorité commencent à être placées et où les joueurs vont devoir optimiser leurs placements et déplacements au plus juste afin de gagner les points précieux offerts à ceux qui seront sur les bâtiments les plus élevés. Attention, chaque tuile ne comptabilise que 3 places quelle que soit la configuration de jeu, et il faut au moins avoir une clé présente pour être compté, mais à 4 joueurs cela ne suffira pas et le dernier joueur sur chaque quartier ne touchera rien !

L’utilisation des tuiles bonus récupérées au cours de la partie et stockées dans votre paravent, créera à coup sûr des surprises et sera aussi générateur de beaucoup de points de victoire si le timing est optimal.

Néanmoins, la fin de partie est un peu fastidieuse comparée à la fluidité de l’ensemble du jeu et sera déclenchée quand toutes les tuiles « fin de partie » seront prises par les joueurs.

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En conclusion, Paris est un jeu exigeant, calculatoire et forçant le joueur à s’inscrire dans une optimisation très précoce dans le jeu et importante de ses ressources, chaque coup doit être fait au bon moment et au maximum de sa capacité.

La montée en puissance est présente grâce à l’utilisation des tuiles bonus au cours du jeu, mais une échappée d’un joueur sur la piste des points de victoire n’est pas synonyme de victoire assurée, car la fin de partie est aussi très rémunératrice et vous aurez du mal à jouer sur tous les tableaux à la fois (points de victoire pendant le jeu, et majorités). Attention toutefois à ne pas rater des coups et à rester trop longtemps à la traîne tout de même.

Le nombre de stratégies permet aussi une rejouabilité intéressante permettant de cumuler les parties en faisant des choix de jeu différents. La courbe d’apprentissage est très bonne également surtout dans le timing au cours du jeu et dans l’utilisation optimale de vos tuiles bonus.

Au final, nous avons affaire à un jeu original, fluide et déstabilisant au début, et qui procure de vraies sensations de maîtrise et de choix de jeu, un bon cru du duo prolifique Kramer et Kiesling qui ont réussi sur ce coup à me surprendre !

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La campagne est consultable ici:

kickstarter

Pledge normal: 49€ fdp out.

Pledge Deluxe: 79€ fdp out.

Test: Azul Les Vitraux de Sintra

Test: Azul Les Vitraux de Sintra

Article rédigé par « Dark Hell ».

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Après avoir embelli le Palais Royal d’une somptueuse mosaïque, une nouvelle mission vous attend : décorer les fenêtres de La Chapelle de la résidence royale avec de beaux vitraux ! Qui sera le meilleur vitrier de Sintra ?

Second opus de la série AZUL dont l’auteur n’est qu’autre Michael Kiesling, le jeu est illustré encore une fois par Chris Quilliams et il est édité par Next Move Games.

Le jeu est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans, pour des parties comprises entre 30 et 45 minutes.

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Le matériel :

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Le jeu comprend 9 cercles Fabrique, 1 sac, 1 tour de rangement, 1 plateau Piste de Score, 1 tuile premier joueur et 100 pièces vitrail (20 de chaque couleur). Chaque joueur aura à sa disposition un plateau Palais, 8 planches à sa couleur, 1 pion vitrier, 2 marqueurs.

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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La mise en place est relativement rapide.

Il suffit de prendre un nombre de cercles Fabrique dépendant du nombre de joueurs et de les mettre au centre de la table, de placer à coté le plateau Piste de Score. On prend un vitrail de chaque couleur et on les positionne aléatoirement sur les cases II à VI de l’indicateur de manche. Le 6ème est tiré du sac et placé sur la case I. C’est déjà presque fini ! Ensuite, chaque joueur récupère le matériel à sa couleur, positionne aléatoirement les planches à motif au dessus du plateau Palais et place son vitrier au-dessus de la planche à motif la plus à gauche. Pour finir, chaque joueur place un de ses marqueurs sur le 0 de la Piste de Score et sur le 0 de la Piste de verre brisé.

Soyez vigilants ! Il existe deux faces pour le plateau Palais. Peu importe la face choisie – A ou B – l’important est que tous les joueurs utilisent la même face. Vous découvrirez un peu plus tard dans l’article les différences entre ces deux faces.

L’honneur sera aux fées du logis, puisque le premier joueur sera celui qui aura le plus récemment lavé une fenêtre.

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Alors comment ça marche ?

Vous avez 6 manches pour marquer le plus de points possible. Chaque manche est divisée en plusieurs tours de jeu :

D’abord placez la tuile premier joueur au milieu des cercles Fabrique. Puis, en commençant par le premier joueur puis en continuant dans le sens des aiguilles d’une montre, chaque  joueur choisira à son tour de réaliser l’une des deux actions suivantes :

1/ GARNIR UN MOTIF : cette action se déroule en 3 étapes

  • Vous devrez alors, dans un premier temps, prendre toutes les pièces vitrail d’une même couleur, d’un cercle Fabrique ou du centre de la table. Comme dans la version originale, le premier à réaliser cette dernière action récupère la tuile premier joueur et la pénalité de descendre d’un cran sur la piste de Verre Brisé.

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  • Dans un second temps, les pièces récupérées devront être placées sur une et une seule des planches motif. Mais pas n’importe laquelle, quelques règles existent. Vous pourrez les poser uniquement sur la planche où se trouve le vitrier ou toutes celles qui sont positionnées à la droite de celle-ci. Toutes les tuiles vitrail excédentaires seront défaussées et vous avancerez votre marqueur d’autant de cases sur la piste de verre brisé. Vous êtes obligé de placer les tuiles même si vous préféreriez les faire tomber. Le vitrier est déplacé sur la planche choisie.

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  • Enfin, vous pouvez éventuellement valider un motif complété, c’est-à-dire que toutes les cases de la planche motif sont occupées. Dans ce cas, regardez la couleur de la pièce Vitrail la plus haute sur l’indicateur de manche. Ce sont des bonus de points – et ils sont non négligeables. Ils vous permettent de marquer un point par vitrail correspondant à la couleur de cette dite pièce. A cela, vous ajoutez la valeur de la fenêtre correspondante et les points de toutes les fenêtres, ayant au moins un vitrail, se trouvant à droite de celle-ci. C’est là que l’ordre dans lequel vous réalisez les motifs est primordial. En programmant au mieux vos manches, le nombre de points peut être très important. A savoir que la planche motif sera retournée sur son autre face si c’est la première fois qu’elle est réalisée, sinon elle sera retirée.

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2/ RAMENER SON VITRIER à côté de la planche la plus à gauche.

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La manche se termine lorsque tous les cercles Fabrique et le centre de la table sont vides. S’il s’agit de la 6ème manche, c’est la fin de partie.

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Passons au décompte des points !

Chaque lot de 3 vitraux encore sur les planches motif rapporte 2 points. Il faut déduire des points en fonction de la position de votre marqueur sur la piste de verre brisé. Enfin, les points marqués dépendront de la face choisie. Pour la face A, plus vous aurez de vitraux autour des ornements, plus vous marquerez de points. En ce qui concerne la face B, il faudra multiplier le nombre de vitraux d’une couleur par le nombre de fenêtres complétées équivalant au nombre de planches motif que vous avez retiré.

Celui qui a le plus de points remporte la partie !

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VERDICT

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Ce nouveau standalone est une très belle réussite. J’adore ce jeu. Ayant eu un véritable coup de cœur pour le premier, j’en attendais beaucoup et je n’ai pas été déçue – même si je garde une légère préférence pour le premier, notamment par rapport au design.

La mécanique est toujours aussi agréable, le jeu est fluide. J’aime la présence des 2 faces qui permettent de renouveler et de varier la façon de jouer. C’est un avantage par rapport à la première version pour laquelle la face « grise » n’apporte une peu de changements. Si je devais faire une remarque négative, c’est sur l’épaisseur de la piste de score, j’aurais aimé qu’elle soit de la même épaisseur que les plateaux joueurs – mais c’est histoire de chipoter on est d’accord…

Bref, je le recommande les yeux fermés à tous les joueurs, quel que soit leur niveau ludique.

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 36€

Test: Azul

Test: Azul

Article rédigé par « Dark Hell ».

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Azul est le vainqueur de nombreux prix et notamment de l’As d’or à Cannes ou du Spiel des Jahres en 2018. C’est un jeu de Michael Kiesling (Ghosts of the Moor,Cuzco, Tikal, Mexica) , joliment illustré par Philippe Guerin (Arboretum) et Chris Quilliams (Era: L’âge médiéval, Blackout Hong Kong), édité en France par Next Move.

Il est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans et pour des parties durant entre 30 et 45 minutes.

Le but sera de réaliser la plus belle mosaïque – enfin celle qui vous rapportera le plus de points – pour le Palais Royal de Evora… Les carreaux de ciment seront à la mode !

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Le matériel :

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Il comprend 4 plateaux joueurs, 4 marqueurs de score, 9 cercles Fabrique, 1 marqueur premier joueur et 100 tuiles (20 de chaque couleur).

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Qui est la personne ayant le plus récemment visité le Portugal ? Cette personne sera désignée premier joueur – ne vous inquiétez pas, il ne le restera pas forcément – tout dépendra de vos choix !

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Pour commencer, il faudra installer un nombre de fabriques variable en fonction du nombre de joueurs (5 à 2 joueurs, 7 à 3 joueurs et 9 à 4 joueurs). Sur chacune d’elles seront déposées 4 tuiles prises au hasard dans le sac. Chaque joueur prend un plateau personnel qu’il place sur la face colorée ou sur la face grise (variante). Tous les joueurs devront s’accorder sur la face avec laquelle ils veulent jouer.

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La partie se déroule en plusieurs manches dont chacune s’organise de la manière suivante – en commençant par le premier joueur et en continuant dans le sens des aiguilles d’une montre :

1/ offre des fabriques : le premier joueur remet le marqueur premier joueur au centre de la table. A son tour de jeu, chaque joueur devra choisir des tuiles. 2 possibilités :

  • Il prend toutes les tuiles de la même couleur depuis une fabrique, le reste des tuiles de la fabrique sera déplacé au centre de la table

OU

  • Il prend toutes les tuiles de la même couleur du centre de la table. C’est de cette manière-là que vous pourrez prendre le marqueur premier joueur, en étant le premier de cette manche à prendre des tuiles au centre de la table. Mais attention, il vous coutera un point de victoire à la fin de la manche.

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Une fois ceci réalisé, choisissez une ligne motif de votre plateau personnel et placez-y les tuiles que vous venez de récupérer. Mais vous devrez respecter certaines règles :

  • La ligne devra être complétée de droite à gauche
  • Si une ligne contient déjà des tuiles, seules des tuiles de la même couleur pourront y être ajoutées
  • Toute tuile excédentaire, c’est-à-dire toute tuile qui n’était pas nécessaire pour compléter votre ligne, sera placée sur la ligne plancher de votre plateau personnel, de gauche à droite cette fois. Et toutes ces tuiles que vous aurez laissées tomber sur le plancher seront des points de victoire que vous devrez vous enlever à la fin de la manche. Et ça peut aller vite, même très vite !!! En effet, la sanction n’est pas linéaire mais exponentielle.
  • Il est interdit de placer une tuile d’une couleur donnée sur une ligne motif, si cette couleur est déjà présente sur la ligne correspondante du mur.

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Une fois que toutes les tuiles des fabriques et du centre de la table ont été prises, la phase suivante peut débuter…

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2/ Décoration d’un mur du Palais : tous les joueurs peuvent réaliser cette phase en même temps. L’objectif est de déplacer une tuile provenant de chaque ligne motif complète vers le mur. En commençant par le haut puis en descendant, ces tuiles seront placées sur l’espace du mur correspondant à sa couleur.

Comptez vos points à chaque fois que vous déplacez ainsi une tuile. Plus la tuile que vous posez aura un nombre de tuiles adjacentes liées horizontalement et verticalement, plus elle vous rapportera de points – si ce n’est pas très clair, pas de panique, il y a de très bons exemples dans le livret de règle.

Les tuiles restantes de la ligne motif de la couleur transférée sont défaussées.

Attention, les tuiles des lignes motif incomplètes restent en place !

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3/ Préparation de la prochaine manche :

Si les conditions de fin de partie ne sont pas remplies, le premier joueur remplit les fabriques avec 4 tuiles piochées dans le sac.

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Fin de partie :

Les manches s’enchaînent jusqu’à ce qu’un joueur complète une ligne de son mur, mettant ainsi fin à la partie. Comptez les points de la manche et additionnez-y les points pour chaque ligne et colonne complétée ainsi pour chaque lot de 5 tuiles de la même couleur.

Celui qui obtient le plus de points est déclaré vainqueur.

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VERDICT

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J’adore, j’adore, j’adore. Ce fut un de mes coup de cœur du FIJ (Festival International des Jeux) de Cannes en 2018.

C’est un excellent jeu familial qui plaira au plus grand monde. La plus belle preuve est pour moi que c’est via ce superbe jeu que j’ai réussi à faire rentrer mes parents dans le monde du jeu de société. Et croyez-moi, c’était pas gagné d’avance.

Les règles sont très bien écrites avec des illustrations et des exemples clairs ne permettant pas le doute. La rejouabilité est immense. Peu importe le nombre de parties à votre compteur vous ne vous ennuierez pas, vous n’aurez jamais l’impression de faire la même chose. Et pour varier les plaisirs, il y a la possibilité de jouer avec la variante, c’est-à-dire l’envers du plateau joueur sur lequel aucune couleur n’est déjà dessinée. C’est vous qui déciderez de l’emplacement de vos tuiles – chaque couleur ne devra toutefois être présente qu’une fois par colonne et par ligne. Même si cela ne révolutionne pas le jeu, c’est un petit plus qui m’a beaucoup plu.

Que dire du design… Je pense que sublime est l’adjectif le plus adéquat. En tout cas, j’ai été conquise. Le matériel est également de très bonne facture, même si on peut regretter l’absence de plateau double (voir triple) layer. Mais bon, à ce prix là, on ne peut pas tout avoir. C’est vraiment histoire de chipoter parce que sinon il n’y a rien à redire.

Foncez… Vous ne serez pas déçu. Tous ceux à qui j’ai pu le faire découvrir ont été ravis et la seule chose qu’on a envie de faire c’est de débuter une nouvelle partie. Il est à mon sens un incontournable dans la catégorie famille.

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 36€