Test : Ritual

Test : Ritual

« Le dormeur doit se réveiller… »

Non, Ritual n’est pas un énième jeu dans l’univers de Dune, c’est tout simplement mon coup de cœur de Cannes 2025 !

Plutôt que de vous faire le compte rendu de nos pérégrinations (que vous retrouvez en podcast), j’ai décidé de vous parler de mon coup de cœur du salon :

Dans un moment où certains reprochent aux éditeurs de manquer d’originalité, Palladis Games a choisi d’étoffer sa gamme en localisant un OLNI (objet ludique notablement incroyable) qui avait déjà été repéré et recommandé par le Jury du Spiel l’année dernière.

Dans ce jeu coopératif, chaque joueur incarne un chaman qui doit participer à un rituel collectif. Pour cela, au moins trois d’entre eux vont devoir « s’éveiller » et se connecter avec les esprits de façon à guider les autres vers l’incantation finale 

À la base, le chamanisme est une tradition ancestrale de guérison et de communication avec le monde spirituel. Le chaman va se connecter à la nature et au monde des esprits supérieurs pour obtenir une vision plus large, plus pertinente, plus lucide des phénomènes d’ici-bas comme l’amour, la maladie, la destinée d’un individu.

Nous ne sommes pas dans un jeu narratif et pour autant, l’auteur Espagnol, Tomás Tarragón a réussi l’exploit par le biais de la mécanique du jeu, à nous plonger dans le monde du chamanisme de façon tout à fait pertinente (J’en rajoute un peu mais force est de constater que le lien thème/ mécanique est réel !)

Mais rentrons dans le vif du sujet car l’illustration que ce soit l’original ou la future de la boite française (même si elle est très réussie) aura du mal à vous convaincre de la richesse que ce jeu possède

Ritual comme je l’ai dit auparavant est un jeu coopératif qui ajoute une double difficulté : la communication restreinte et ceci dans un temps défini ! heureusement les manches s’enchainent très vite et vous ne resterez pas plus de 8 minutes silencieux !

Chaque Chaman reçoit 4 gemmes au hasard parmi 5 couleurs et une carte objectif à réaliser, votre « inspiration », qui une fois faite vous permettra de vous « connecter » aux esprits. Si vous êtes le premier à le faire, vous pourrez prendre connaissance du morceau de rituel à mettre en place une fois trois chamans « éveillés » et guider ensuite les autres afin de le réaliser dans le temps imparti.

Le rituel complet, composé de 6 « parties » est visible en plateau central et 6 cartes représentant chaque morceau du rituel sont posées face cachée à côté. On en tire une pour la première manche, deux pour la seconde et les trois dernières pour la troisième. Chaque partie doit être réalisée dans l’ordre de la découverte. Afin de nous aider à ne pas l’oublier, des petits pions en bois numérotés de 1 à 6 vont être posés au fur et mesure des manches sur les morceaux en jeu.

La boite contient un nombre conséquent de rituels de plus en plus compliqués permettant de rajouter de la difficulté et de la rejouabilité. Si ce n’est pas suffisant, le timer peut etre diminué vous donnant alors un temps encore plus restreint pour finaliser l’exercice. Il est d’ailleurs conseillé de télécharger l’application timer fournie gratuitement pour IOS ou Android. Elle ajoute un élément d’ambiance par le biais d’une musique « tribale » qui s’accélère à l’approche de la fin du temps imparti.

Bon c’est sympa tout ça mais comment on joue exactement !!!

Chaque Chaman a donc 4 gemmes de couleur parmi les 5 présentes : Jaune, rouge, verte, bleue, violette et une carte « inspiration » permettant son « éveil » une fois réalisée.

Chaque carte objectif est construite selon trois designs, soit :

  • Posséder 5 gemmes de même couleur
  • Posséder 3 gemmes d’une couleur et 3 autres d’une couleur différente
  • Posséder 2 gemmes d’une couleur, deux gemmes d’une autre couleur et enfin 2 gemmes d’une troisième couleur

Heu… comment avec 4 gemmes, on peut en avoir 5 ou 6 différentes ou identiques ? on peut en piocher ? …

Ce serait trop simple ! A aucun moment, vous ne pourrait augmenter le nombre total de gemmes : le chamanisme, c’est à économie fermée !

Il va falloir par le biais de sept actions différentes, réaliser votre objectif et bien sûr dans le silence le plus complet !

Afin de les aider, chaque chaman a devant lui une carte supplémentaire représentant un « hôtel mystique » vous permettant d’indiquer à vos coéquipiers quelle couleur de gemme ne vous est pas utile.

Les différentes actions possibles sont :

  • Passer, une action permettant d’accélérer le jeu et indiquer que :
    • Vous ne pouvez pas jouer
    • Ne savez pas quelle configuration chez vos coéquipiers est la bonne
    • Vous voulez donner rapidement la main à un autre chaman afin qu’il réalise son objectif
  • Prendre une gemme au chaman situé à votre gauche s’il lui reste au moins trois gemmes. En effet, on ne peut pas avoir moins de deux gemmes devant soi
  • Donner une gemme à n’importe lequel de vos coéquipiers
  • Déposer une gemme sur « l’hôtel mystique » et indiquer aux autres joueurs que la couleur de cette gemme vous est inutile. Plus tard dans le jeu, vous pourrez aussi indiquer que vous ne souhaitez pas posséder autant de gemmes de cette couleur
  • Echanger la gemme qui est sur un « hôtel mystique » d’un de vos coéquipiers avec une gemme de la réserve. Vous ne pouvez pas réaliser cette action sur votre propre hôtel 
  • Récupérer la gemme échangée sur votre « Hôtel mystique » et l’ajouter à votre réserve personnelle
  • Révéler votre objectif lorsqu’il est atteint et en fonction de la manche et de votre position parmi les chamans éveillés, prendre un morceau du rituel disponible.

Pour pouvoir jouer et réaliser une de ces sept actions, il vous faut « le totem du pouvoir » symbolisé par un totem en bois que vous devez passer à votre voisin une fois votre action terminée… Evidemment, si vous oubliez de le faire, le temps s’écoulera et vous verrez se dessiner sur les visages de vos coéquipiers les signes d’agacement propices à de franches rigolades 

Une fois le nombre de chamans éveillés, il va falloir réaliser les morceaux du rituel dans l’ordre établi en fonction de la manche. Le jeu prend alors une autre dimension car il va falloir être attentif à la fois aux « messages » du Chaman « guide » et aux configurations possibles illustrées par le plateau central.

Ritual est une expérience extraordinaire de communication et de mise en exergue de valeurs positives comme l’altruisme, l’écoute bienveillante, et ceci sans effet « leader » car celui qui d’habitude prend les commandes au bout de quelques minutes sera logé à la même enseigne que vous, condamné au silence !

Pour que l’alchimie fonctionne, il va falloir comprendre que tout le monde ne peut réaliser son inspiration en même temps et en fonction de la situation, il vaut mieux se « sacrifier » à la cause commune que plutôt vous concentrer uniquement sur votre objectif personnel !

Au bout de quelques tours, l’alchimie va se faire entre les joueurs et une atmosphère incroyable naitra de cette expérience.

Pour l’avoir fait jouer une bonne dizaine de fois depuis que je suis revenu de Cannes, seul un joueur n’a pas réellement réussi à « rentrer » dans le jeu. Pour les autres, le bilan est plus que positif et malgré le fait que j’ai bien précisé que le jeu arrivait en Français avec une DA comme Palladis sait le faire (respect de l’environnement, circuit court, transport Co2 amoindri), certains de mes joueurs n’ont pas su attendre et Monsieur Bezos a fait des affaires !

En tout cas, je n’ai qu’un conseil, à sa sortie, essayez-le sans tarder, c’est pour moi une pépite qui mérite sans contestation  mon « as d’or » personnel ( dans la catégorie initié).

Le Labo en Festival : Fij 2025 Cannes

Le Labo en Festival : Fij 2025 Cannes

Je me rappelle, c’était un 25 février, je ressortais de l’édition 2024 du Festival du Jeu de Cannes et entre deux trombes d’eau, je me demandais si ça valait vraiment le coup d’y retourner une année supplémentaire. Enormément de monde, des jeux pas hyper inspirés, zéro coup de cœur, je n’en avais pas gardé un grand souvenir. Et bah j’ai bien fait d’y retourner malgré tout.

Cette année a été un excellent cru. Certes, toujours pas de coup de cœur comme Heredity avait pu en être un en 2023, mais il y en a peu – sinon ça ne serait pas des coups de cœur, me diriez-vous. A la place tout un paquet de chouettes découvertes, et un stand chouchou sur lequel je suis passé dès que l’occasion se présentait, parce que les tables étaient limitées et les jeux carrément sympas. Oui, Fentasy Games, je reviendrai te voir à Essen. En attendant, petit récapitulatif des titres essayés !

Et toujours notre boutique partenaire pour y retrouver les jeux déjà dispo, et bien d’autres :

  • Chez Fentasy Games donc, commençons par Bricolage Heads. Un jeu à 2, la grande mode cette année, dans un Japon à l’esthétique joliment foutraque, où chacun tente de construire des robots géants, non pas pour les envoyer se friter avec des Godzillas, mais pour attirer le chaland et réaliser des expos qui rapporteront argent, gloire et beauté. Jeu expert et tendu, ce n’est pas courant dans cette configuration, avec plein de casse-tête pour réaliser les actions dans le bon ordre, avec la limite imposée par notre main, qui décide des lieux de la ville dans lesquels nous pouvons agir. Le jeu devrait sortir pour Essen 2025 si tout se passe bien, avec une patte un peu plus Ghibli au dessin. J’ai hâte.
  • Lynx : toujours chez Fentasy Games, un jeu au pitch un peu plus clivant, puisqu’il s’agit de génocider des lynx et des lièvres pour s’en faire des fourrures. Après on se dit qu’on est censé incarner un trappeur canadien du 18e siècle, et l’écologie à ce moment-là… Bref, il s’agit d’un jeu de programmation carrément tendu puisqu’on a que 14 cartes en main, pour 14 tours de jeu, et que ces cartes vont servir à nourrir l’action programmée à chaque tour, qu’il s’agisse de préparer la saison, de piéger des lapins, des lynx, ou de vendre leur fourrure. Il faut aussi jongler avec les intentions des autres joueurs et le cours du lapin et du gros chat, puisqu’il est plus couteux de piéger un lièvre quand il n’y en a plus que 2 qui gambadent, plutôt que lorsqu’ils sont quinze. Un ensemble de mécaniques carrément malignes pour un jeu qui devrait sortir d’ici deux mois.
  • Stonespine Architects : on bifurque chez Intrafin le temps d’un Stonespine Architects, dans l’univers de Roll Player et Cartographers. Il s’agit cette fois de construire son donjon en essayant de maximiser le nombre de critères validés, comme d’habitude avec la gamme. La mécanique de base consiste à drafter les cartes qui vont constituer les pièces du premier étage, puis du deuxième, et ainsi de suite, afin de coller le plus aux possibles à nos différents objectifs, mais aussi de récolter des sous qui permettront d’agrémenter notre installation, en rajoutant tunnels, coffres et autres pièges. Ça marche impeccablement, y a une certaine rejouabilité grâce au grand nombre d’objectifs, le fait de produire des sous à chaque tour rend le jeu un peu plus gamer, zéro fausse note.
  • Stephens : on retourne chez Fentasy Games pour un jeu expert encore une fois, dans le Lisbonne post-tremblement de terre de 1755. La mécanique est hyper simple, je prends un cube du plateau principal, ou je pose un disque de mon plateau personnel, mais ça couine sévère parce que les ressources sont rares et qu’on n’a jamais le temps de faire ce que l’on veut avant qu’un empaffé déclenche la fin de manche et le scoring qui va avec. Il nous a manqué un point de règle qui à mon avis changeait pas mal la dynamique du jeu et notamment les axes de développement choisis, mais ça ne m’a donné qu’une seule envie, celle d’y rejouer.
  • Sankoré : l’occasion s’est présentée de tester ce nominé à l’As d’Or par SuperMeeple sur le stand… As d’Or, le monde est bien fait. Ok, on avait que 120 minutes devant nous, et l’explication (parfaite et ce n’est pas un mince exploit) en dure déjà facile 30, mais ça permet déjà de se rendre compte à quel point on est loin du Lopiano de Calimala et Ragusa. C’est touffu, c’est hyper imbriqué, y a pas mal de micro-règles et micro-événements à anticiper pour former les meilleurs élèves de l’université, mais on sent le gros potentiel qui attend tout en haut de la courbe d’apprentissage bien pentue. Il parait qu’il faut jouer sans les objectifs, ça tombe bien c’est ce qu’on a fait, je pense que mes neurones auraient déserté sinon.
  • Gatsby : jeu encore à l’état de proto chez Catch Up Games, mais pour être honnête, il ne reste plus que quelques dorures à terminer tant le gameplay est déjà solide. Jeu à 2 (tiens tiens) dans lequel on se tire la bourre à base de majorité sur 3 gameplays différents pour obtenir les faveurs du magnifique Gatsby. Pas mal de coups fourrés en perspective, et les bonus qu’on peut obtenir sous souvent là pour pourrir la vie de l’autre. Assez réjouissant.
  • Tir Na Nog : chez Lucky Duck Games, avec une mécanique rigolote qui nous fait poser nos bardes dans l’ordre du tour sur un tableau de cartes pour tenter de récupérer l’une des deux cartes qu’ils touchent, puis récupérer lesdites cartes mais cette fois-ci dans l’ordre inverse, avec donc de grandes chances que les cartes ciblées ne soient plus là quand vient notre tour. Avec tout ça, on constitue chacun de son côté trois rangées de cinq cartes, chaque rangée faisant scorer différemment, d’où jonglages, grimaces et grosses gouttes sur le front.
  • Bravest : jeu très joliment illustré chez Laboludic où l’on doit récupérer des tuiles dans une rivière pour créer un chemin pour nos deux héros, qui commencent à deux points différents de notre tableau de 4*4, et qui scorent différemment sur les différents objets rencontrés pendant leur périple. On doit constituer non pas un mais deux chemins les plus optimisés possible, avec ce que le hasard nous aura mis à disposition. C’est chill, ça me fait penser à Loco Momo dans le feeling, mais en plus sympa et sûrement plus rejouable.
  • Tranquillité l’Ascension : la suite de Tranquillité, chez Lucky Duck Games, où cette fois-ci on doit constituer une pyramide en posant à tour de rôle des cartes numérotées en veillant à coller le plus possible à la carte précédente, puisqu’il faut payer l’écart avec les cartes de sa main, et que si notre pioche s’épuise, la partie est perdu. Jeu coopératif muet et plutôt chill, avec un challenge qui a paru peut-être un peu plus simple que son prédécesseur, puisque paradoxalement, les contraintes de placement guident un peu plus les joueurs.
  • Magic Maze Tower : encore un jeu coopératif muet, chez Sit Down, un stand alone qui reprend le principe de Magic Maze, que tout le monde connait. Mais cette fois-ci on a enlevé le sablier, et on l’a échangé pour des puzzles carrément retors. On a donc tout notre temps, et il faut bien ça pour résoudre la quatre-vingtaine de casse-tête que contient la boite. A noter, le jeu contient également le matériel pour ajouter la petite sœur au Magic Maze de base, un nouveau personnage qui ne peut se déplacer que par téléportation, et à condition d’atterrir à côté de quelqu’un.
  • Octocube : autre jeu chez Sit Down, qui fait décidément dans le gameplay rafraichissant, avec de la collection de tuiles (par types et par couleurs), le twist étant qu’on récupère nos étoiles de mer et autres sextans en baladant un cube poulpe, aimanté, qui va attraper la tuile sur laquelle il « roule ». Ça marche impec, la mécanique est rigolote, j’aime bien.
  • La Traque : chez Don’t Panic Games, jeu de pose d’ouvriers avec factions asymétriques dans lequel on traque du nazi suite à la défaite de l’Axe. Derrière le thème assez équipe, on va surtout récolter des ressources en vue de la prochaine manche, qu’on ira dépenser ailleurs pour gagner les nazis qui nous permettront de valider nos objectifs personnels. Ces objectifs permettront de scorer mais aussi d’enclencher la montée en puissance de notre faction (plus d’ouvriers, plus d’action par tour, etc.) et c’est là qu’on retrouve l’asymétrie annoncée. L’enrobage est réjouissant, à voir cependant si le soufflé ne retombe pas sur la longueur d’une partie.
  • Flatiron : jeu à 2 (décidément !) de Ludonova dans lequel on va construire ensemble le Flatiron, pilier après pilier, étage après étage. Dans les faits on balade notre architecte qui va récupérer des cartes qu’on ajoutera à l’une des 4 colonnes de notre plateau perso, ou bien activer l’une de ces colonnes afin de gagner des sous, de les dépenser pour acheter des piliers, de poser ces piliers ou encore de passer à l’étage suivant, dans l’optique de scorer, évidemment.
  • Jungo : jeu de cartes et plus précisément de défausse chez Cocktail Games, dans lequel on ne peut pas trier les cartes reçues, comme un certain Scout, mais aussi Dealt!, Velonimo, etc. Le twist du moment apparemment. On pose nos cartes à condition qu’elles soient identiques (et côte à côte dans notre main) afin de surenchérir sur la main en cours, main qu’on récupère pour booster une future combinaison, ou qu’on défausse à tout jamais. Rien de plus. N’empêche que ça marche bien, c’est chill, il n’y a pas de comptage de points, c’est beaucoup moins tendu qu’un Scout, et c’est du coup moins frustrant dans une configuration 3 joueurs que le jeu de chez Oink Games.
  • Shifters : le futur Kickstarter de La Boite de Jeu étant en démonstration à Cannes, avec la possibilité d’explorer deux mondes, en mode rogue lite : on fait progresser notre deck tout au long d’un chemin parsemé de monstres et d’upgrades, et on l’utilise pour affronter les dits monstres avec une mécanique de translation (le fameux « shift » du jeu), les cartes que l’on pose sur notre frise perso se translatant à chaque tour vers la droite et activant les icones associées à l’emplacement sur lequel elles arrivent, icones nous permettant d’infliger des dégâts, de se protéger ou de se soigner. Ça marche très bien, ce n’est pas facile, mais c’est un peu trop mécanique à mon goût. Il se peut néanmoins que les autres mondes permettent de renouveler l’intérêt.
  • Danger : La Boite de Jeu toujours, pour un petit jeu de plis assez retors, voire méchant. Le concept est tout sauf idiot, le joueur qui a fait le pli récupère les cartes et les classes en colonne par dizaine. A la fin de la partie, chaque colonne (les dizaines, les vingtaines, les trentaines, etc.) lui rapportera autant de points que l’unité de la carte la plus faible et qui ne fait pas partie d’une suite. On voit alors tout le potentiel en coups de poignard dans le dos, le joueur avec la plus haute carte se faisant refiler par les autres joueurs des 30, des 20, ou des cartes qui activeront une suite chez lui et feront disparaitre tous ses points. Là plus qu’ailleurs, le fun dépendra de la tablée et de la façon d’aborder le jeu.
  • Daybreak : autre nominé à l’As d’Or dans la catégorie expert, ce coopératif chez CMYK demande à chacun de réduire sa production de CO2, afin d’atteindre le point de bascule et de capter plus de dioxyde de carbone que le monde en produit. Dans les faits on utilise les cartes de sa main pour créer de nouvelles actions, les booster et bien évidemment les utiliser afin de satisfaire la demande toujours croissante en énergie mais aussi lutter contre le réchauffement climatique. Le thème est évidemment ultra porteur et l’enrobage tout à fait joli, mais le gameplay m’a laissé un peu froid. A voir en corsant d’avantage la situation.
  • Pyramido – Trésors Oubliés : nouvelle version d’un jeu de 2023 par Synapses Games, dans lequel on constitue sa pyramide à l’aide de dominos et de gemmes, étage après étage. L’astuce étant que comme toute bonne pyramide, les étages se rétrécissent, et donc les tuiles d’un étage peuvent participer, si elles sont en périphéries, au scoring de l’étage au-dessus, à base de gemmes inscrites sur les tuiles et de gemmes récupérées lors de la construction. Un brin aride.
  • Color Words : autre proto Blackrock chez Bankiiz Editions, où pendant 6 manches, les joueurs doivent remplir leur grille multicolore à l’aide d’un mot qui scorera un max par rapport aux contraintes de la manche en cours, du style « un D sur une case bleu rapporte 2 points » ou bien « le mot doit commencer par un V ». Evidemment un sablier vient épicer le tout pour un petit jeu de mots pas bien ambitieux, mais sympathique.
  • Crystalla : jeu chez Schmidt Spiele où on assemble un tableau de 4 par 3 constitué des cristaux qu’on aura récupéré d’une matrice commune dans laquelle on se balade via un système d’awalé (mais si vous savez, quand on égrène ses petits cubes, comme dans Five Tribes). Evidemment chaque couleur de cristal score différemment donc il faudra jongler avec tout ça, et des « sur-tuiles » permettent d’avoir un peu plus de flexibilité, si on arrive à les récupérer bien entendu.
  • Avant Après : proto de jeu coopératif à deux (ou deux équipes) par Oldchap Games dans lequel chaque côté reçoit l’illustration d’une scène, l’une se déroulant avant et l’autre après un certain événement. Aux deux équipes de communiquer suffisamment pour répondre aux différentes questions posées par un petit livret (quel coureur a gagné, quel est son nom, qu’est-il arrivé à son concurrent, etc.). La démo n’était pas bien compliquée, à voir si la difficulté du jeu final rend les choses plus intéressantes.
  • Flip 7 : jeu de cartes en stop ou encore par Catch Up Games, le petit jeu familial par excellence. Chacun son tour, on indique au dealer si on veut une nouvelle carte à ajouter à notre collection ou si on arrête là pour cette manche. Stop ou encore oblige, si on a devant soi deux cartes identiques, on est éliminé avec un score nul. Sinon, on score la somme des cartes. On rajoute quelques rares cartes bonus, et c’est tout.
  • Double Seven : dans la même gamme que Lucky Numbers, nouveau jeu chez Tiki Editions qui invite à constituer des collections d’animaux en piochant une tuile comme au Mah Jong ou en échangeant l’une de ses collections contre celle d’un autre, afin de continuer à l’agrandir, puisqu’on score par nombre de tuiles qui terminent devant soi à la fin de la partie. Je n’ai pas été transcendé.
  • Happy DayZ : je suis complètement passé à côté de ce jeu Origames, dans le même univers que Eat Z’em All, à savoir les Zombies. Jeu de pli dans lequel le joueur qui ouvre décide si c’est la plus grande ou la plus petite carte qui remportera le pli. On essaie d’éviter les zombies qui vont diminuer notre compteur population, tout en récupérant les autres cartes qui permettront de le refaire grimper ou d’activer de petits pouvoirs.
Kickstarter : Oniria

Kickstarter : Oniria

Cette critique est réaliséé à partir d’un prototype fourni par l’éditeur

Oniria, une invitation à la rêverie ou au cauchemar ?

Je parlerai en premier de la thématique, donc pas de panique, le rêve ou le cauchemar n’est pas pour la mécanique, mais pour expliquer comment fonctionne le jeu et sa thématique intégrée au service de la mécanique. Dans Oniria, vous allez incarner tour à tour une rêveuse, appelée la Soñadora (qui se prononce Soniadora) et l’un des 3 cauchemars, appelés Sombras. Le but de la Soñadora est de faire des rêves paisibles et de se débarrasser des Sombras, qui, eux, vont essayer de l’enfermer dans ses rêves infernaux.

Au fil des 7 plis que comporte une manche de jeu, la Soñadora et les Sombras vont jouer des cartes, face cachée et à la révélation on compte les valeurs des cartes pour savoir qui de la Soñadora ou des Sombras remporte le pli. Les valeurs des cartes des Sombras sont cumulées et si elles sont plus élevées que la valeur de la carte de la Soñadora, les Sombras remportent le pli, le chemin vers le rêve s’assombrit et la victoire de la Soñadora s’éloigne. À contrario, si la Soñadora remporte le pli, son rêve reste lumineux et le chemin vers la victoire se trace.

Ah donc, c’est un jeu en 1 contre tous ?

Oui et non. Oui car c’est à la fois un jeu où l’on joue contre tous et non car c’est aussi un jeu où les Sombras sont en compétition entre elles. Car dans le cas où les Sombras remportent le pli, c’est la (ou les en cas d’égalité) Sombra qui aura posé la carte de plus forte valeur qui marquera des points.

Et c’est très bien pensé car les Sombras ont des cartes de valeur 0 à 5 et la Soñadora a des cartes de valeur 7 à 11. Donc la Soñadora n’est pas assurée de perdre tous les plis, même si c’est quand même plus compliqué pour elle de remporter un pli que pour les Sombras.

Donc, le jeu n’est pas équilibré ?

Eh bien si ! Car non seulement certaines cartes des Sombras et de la Soñadora ont des capacités spéciales qui se déclenchent dans certaines conditions pour permettre de remporter le pli, pour augmenter la force de notre prochaine carte, pour remporter un pli précédemment perdu et j’en passe, mais aussi parce que pour jouer une partie complète lorsque vous êtes à 4, chaque personne jouera la Soñadora une fois et sera Sombra 3 fois. 4 manches et le score final est connu. Mais de cette manière, même s’il est plus compliqué pour la Soñadora de scorer dans les premières parties, quand on ne connaît pas encore très bien le jeu, ça permet de se rattraper au score avec les moments où on va jouer une Sombra.

Ce qui fait que le score s’équilibrera et que ça pourra se départager avec des égalités à la fin et des scores très proches les uns des autres.

Donc le jeu est au final équilibré et tendu, car les Sombras ont la possibilité de jouer des cartes sous forme de « symbiose ». Si les 3 Sombras posent la même valeur de carte, la capacité de la carte s’active. Mais comme toutes les cartes sont jouées face cachée, il faudra qu’elles se comprennent ! Et une chose qui peut les aider c’est que les auteurs ont été malins : sur chaque pli, il y a des contraintes de pose de cartes. Les Sombras n’auront pas le droit de poser de cartes de valeur 2 et 3 sur certains plis, de valeur 4 sur un autre etc… Il en va de même pour la Soñadora. Avec ces restrictions, il est plus aisé de pouvoir se comprendre sans parler et d’essayer d’anticiper ce que la Soñadora va poser et ce que les Sombras vont poser aussi pour essayer de tirer parti de chaque pli au mieux.

Et sans jouer avec la variante experte, toutes les cartes jouées restent face visibles, donc il est tout à fait possible de savoir ce qui reste dans les mains de chaque Sombra ou de la Soñadora pour anticiper !

Au final, bon jeu, ou cauchemar ?

Je penche pour le bon jeu ! On sent la courbe d’apprentissage et la possibilité de mieux maîtriser les combos possibles et de varier les parties. Déjà parce qu’on joue 7 plis et qu’il y a 9 cartes de contraintes de pose, ce qui fait que ça varie assez les parties et qu’elles ne sont jamais dans le même ordre. Ensuite parce que sur les 2-3 premiers plis, si vous n’avez pas connaissance des cartes de la Soñadora si vous jouez une Sombra (ou inversement) vous allez tâtonner pour savoir quoi faire, puis vous allez commencer à apercevoir les possibilités offertes et vous allez vous améliorer dès la manche suivante. Ensuite (et c’est purement subjectif), la beauté des illustrations aide à avoir envie de jouer. Alors c’est étrange de dire que c’est beau alors que l’on voit des cauchemars sur la table, mais leur mise en valeur est faite de manière à ce que ce soit un cauchemar qui soit visuellement agréable, c’est curieux, mais ça le fait, de la beauté dans le macabre et la peur. Une belle inspiration de Vianney (je suis fan de son travail et je souhaite vraiment qu’il continue à faire ce qu’il fait et qu’il gagne en notoriété aussi, pour moi il propose des illustrations qui me plaisent autant que de très grands noms comme Vincent Dutrait ou Ian O’Toole) qui participe au plaisir de jeu !

Le jeu est actuellement en financement participatif sur Kickstarter et Ulule et je vous laisse les liens ici :

https://www.kickstarter.com/projects/yeastgames/oniria?ref=discovery&term=oniria&total_hits=25&category_id=34

https://fr.ulule.com/oniria-1/

Test : Surfosaurus Max

Test : Surfosaurus Max

On parle beaucoup de The Gang actuellement, j’y ai joué l’autre soir, et je n’y rejouerai pas. Par contre, il y a un autre « petit » jeu qui est sorti récemment et dont on ne parle pas assez à mon sens, c’est Surfosaurus Max. Les jeux de plis il en sort des caisses, les jeux coopératifs ou a communication limitée aussi, alors ce jeu « coopétitif » est + que bienvenu !

Coopétitif, contraction de coopératif et compétitif (oui utiliser des mots un peu étranges aide à se sentir intelligent ^^). Le coopératif pur n’est pas vraiment ma mécanique de jeu préférée. Dans ce jeu, vous devez « coopérer » avec les autres joueurs, mais pas trop. Comprenez que si personne n’y met du sien durant le tour, personne n’y gagnera grand-chose. A la fin d’un tour complet (chacun pose 3 cartes chacun son tour à 3 joueurs), la meilleure combinaison de cartes visible fera gagner des points à ceux qui y ont participé.

C’est tout le sel du jeu, et ce qui permet de voir beaucoup de choses se passer autour de la table. Comme souvent c’est tout de même dépendant des joueurs autour de votre table, mais comme beaucoup de jds finalement. J’adore ce qui se passe avec ce jeu, et je ne compte plus les fous rires, les frustrations ou les « négociations » qui se mettent en place.

Allez je vous raconte tout ça !

Ça farte dans la combinaison

Oublions 2 secondes les dinosaures sur le surf (on y reviendra rassurez-vous) et concentrons-nous sur la mécanique qui est de constituer des combinaisons de cartes à la manière du poker ou d’autre jeux de cartes. Vous poserez à votre tour 1 carte de votre main, et en repiochez une autre. Chaque joueur fait cela à tour de rôle jusqu’à ce que chacun ait posé 3 cartes. Parmi les 9 cartes visibles, la meilleure combinaison de cartes l’emporte. Si vous participez à cette combinaison avec les cartes que vous avez vous-même posées, vous remporterez les points complets ou la moitié des points. Cela en fonction des éventuels doublons sur la table. L’incidence de la valeur ou de la demie-valeur des points de la carte est très forte, et vous jouerez parfois/souvent pour aussi faire en sorte qu’un adversaire ne score pas le maximum à ce tour. À la fin du jeu, celui qui a le plus de points l’emporte.

La combinaison peut être visible très vite durant le tour, par exemple chacun pose un 3, il n’en manque qu’un à poser pour faire le carré de 3. Durant les prochains tours, il faudra donc poser un 3 pour valider cette combinaison, ou poser tout autre chose pour faire émerger une autre combinaison. Par contre, et voici un intérêt du jeu, si vous venez poser une cinquième carte 3 sur la table, le carré de 3 est toujours validé, mais toutes les cartes qui le composent ne scoreront que la moitié des points et non les points maximum ! Donc, si vous ne posez que le cinquième 3 de la table, vous allez scorer la moitié des PV de votre carte, mais surtout vous empêchez les adversaires de scorer la totalité des PV de leurs 3.

Cadillacs et dinosaures

Certains se rappelleront ce jeu vidéo / dessin animé / comics improbable des années 90. Ici on a donc des dinos sur des surf, et surtout des cartes en forme de surf !!! Perso j’adore, c’est complètement wtf, bien plaqué comme thème puisqu’on l’oublie vite, mais le matériel vous garde un peu dans cet univers, notamment avec ce super tableau des combinaisons et suivi de manches à clipser dans la boite ! Royal !

source : https://animeland-index.fandom.com/fr/wiki/Cadillacs_et_Dinosaures et Google Play

Beaucoup de jeux se ressemblent, les thèmes proposés sont récurrents aussi, et ce que j’aime c’est l’originalité d’une proposition ludique. Même si ça consiste en des dinosaures sur des surfs … Pour info la version nord-américaine de ce jeu est Combo, qui vous propose des fruits mignons et colorés sur les cartes. C’est malheureusement tellement convenu… Malheureusement, les ventes donneront peut-être raison à l’édition américaine qui est plus marketé, plus dans les normes et plus facile à vendre/conseiller en boutique.

Perso je préfère l’originalité de ces dinos sur des surfs et ces cartes en forme de surf, même si c’est chiant à mélanger ^^

Fun et rapide

Comme souvent pour les jeux, pour qu’il se crée quelque chose autour de la table, cela dépend beaucoup des joueurs. J’ai de la chance d’avoir les joueurs qui faut, qui vont essayer d’influencer les autres et de rajouter cette dose de fun avec ce jeu. Le meilleur jeu peut être soporifique et terne s’il nécessite que les joueurs prennent le relais pour en faire un moment dynamique autour de la table. Surfosaurus nécessite cette dose de communication, de mauvaise foi, de tentative d’influence.

« Vas-y, il manque juste un 3 pour obtenir le carré, tu en as surement 1 ? »

«  Non ne fais pas ça, ça lui profitera à lui seul, il a les trois autres 3 !! »

Coopétitif, il faut réussir à obtenir une combinaison au milieu de la table (coopératif) mais n’oublions pas de gagner + de points que les autres (compétitif). Ce jeu a tout pour durer, des règles assez simples, un prix très correct, du fun mais une édition moins « mainstream » et une visibilité plus confidentielle que les mastodontes édités et marketés pour se vendre sans trop d’originalité ou de prise de risques.

J’ajouterai que je préfère y jouer à 3 joueurs, ce qui permet de jouer chacun 3 cartes, et seulement 2 cartes à jouer à + de 3 joueurs. Jouer 3 cartes permet d’avoir plus d’impression d’avoir un impact sur le tour.

Des dinosaures sur des surfs qu’on vous dit !! Je sais pas si vous vous rendez compte ! ^^

Notre boutique partenaire :

Prix constaté : 18 €

Test : Dr. Stone

Test : Dr. Stone

Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.

Rebâtir la civilisation de zéro, c’est un défi follement excitant

Si, comme moi, vous connaissez l’animé et/ou avez lu le manga, cette expression vous sera familière.

En effet, Senku Ishigami prononce régulièrement cette expression « follement excitant ».

J’aurais aimé que le jeu le soit…

Car, au fil de votre lecture de cet article, si vous aviez envie de découvrir ce jeu, vous allez vite vous rendre compte de la déception qu’il est.

Car nous avons été extrêmement déçus par ce jeu, qui, pourtant, partait bien puisque j’adore Dr Stone, le jeu semblait être beau car reprenant les illustrations de l’animé, il est annoncé un jeu coopératif, donc il y a quelques arguments pour me convaincre.
Je n’ai pas parlé de l’argument du nom de l’auteur « Seji Sekai » qui est le papa des jeux de la gamme Love Letter, mais ayant joué Love Letter Star Wars qui m’a laissé de marbre, ce n’était pas un argument qui jouait en faveur du jeu.

Un jeu raté à 10 Milliards de pourcent

Ce sera le dernier sous-titre, la conclusion étant compréhensible au fil de ces lignes.

Préparez-vous, car ça risque d’être long tant j’ai de choses à dire, ça sera aussi quelque peu cinglant, mais toujours argumenté.

Je préviens tout de suite : j’ai détesté le jeu, mais c’est parce que le jeu est détestable, il n’est pas terminé.

Voilà, maintenant que le disclaimer est posé, j’argumente.

Pour commencer, les règles sont légères, ça tombe bien, c’est un jeu qui se veut familial et accessible.

On nous prend presque par la main au départ en nous expliquant quelques termes, quelques notions, parfait pour les néophytes, ennuyeux et parfois pénible pour les personnes plus aguerries, mais passons.

Les règles nous expliquent que le jeu est difficile, qu’on échouera et qu’il faudra recommencer pour comprendre comment fonctionne vraiment le jeu et nous encourage à ne pas lire l’intégralité des règles pour ne pas nous faire spoiler les évènements que nous allons vivre.
On nous demande alors de regarder les pages suivantes quand on aura échoué ou si on a des questions.

Bon alors clairement, à moins de n’avoir jamais vu/lu Dr Stone, le spoil est totalement inexistant puisque le jeu se contente de retracer les évènements de l’animé à partir du moment où (ALERTE SPOILER) : Senku commence à chercher le traitement pour Ruri. (FIN SPOILER)

Donc, clairement, si vous devez lire les règles, lisez les toutes, vous n’aurez aucun spoil que vous ne connaissiez pas déjà.

Les règles sont simples, très simples même, trop simples au final.

Déjà on nous dit que les cartes « Senku » vont nous aider pendant la partie, que certaines de ces cartes ont un effet immédiat et que d’autres vont durer tout le temps de la partie.

Sur la carte « à la recherche de matériaux », contrairement aux autres cartes, aucune mention de devoir défausser la carte après usage ou d’utilisation permanente de ladite carte.

Techniquement elle doit donc être utilisable à l’infini sans autre forme de précision, ce qui casse littéralement le jeu puisqu’elle permet d’avoir uniquement les ressources dont nous avons besoin.

La logique voudrait qu’elle soit défaussée, mais sans précision et sans grande expérience des jeux (puisque ce jeu s’adresse surtout au grand public) le jeu devient trop simple et l’échec quasi impossible.

Nous faisons donc notre partie en duo, et nous perdons, en toute logique. (Oui, nous n’avions pas la carte qui permet de s’assurer la victoire.)

Mais déjà la frustration monte…

Non seulement la fin de l’épisode 1 montre qu’il y a une suite (logique), mais vu qu’on termine la partie en moins d’une heure et qu’après la première partie on a compris comment reporter la victoire, à part en augmentant la difficulté, on se rend compte qu’il n’y a qu’une seule façon de l’emporter : créer les objets demandés dans le bon ordre.

Donc le jeu est « cassable ».
Les évènements ne varierons jamais, ils sont toujours dans le même ordre, donc quand on sait quel danger arrive à quel moment on s’y prépare et on ne le subit plus…

Quand on sait où aller et quoi chercher, on ne panique pas à l’idée de manquer de temps.

Donc seconde partie pour nous et victoire…

Ce n’est même pas en augmentant la difficulté que ça sera plus intéressant car tout reste identique, la difficulté réside dans le fait de n’avoir aucune carte Senku pour nous aider, mais ça ne changera jamais la façon de remporter le jeu.

Même s’il est possible d’acheter une boite qui contient les 3 épisodes (à 55 balles, donc même pas d’économie…) si vous n’achetez que la première, vous ressentirez une vive frustration à voir un jeu court, cassé et amputé…

Et quand je dis amputé c’est quasiment au sens littéral car on se rend compte que 2 lieux sont inaccessibles, tout simplement parce qu’il faut jouer aux épisodes suivants pour y avoir accès…

Pourquoi ne pas avoir sorti une seule boite finalement ?

Suite à cette expérience, ayant, je le rappelle, reçu la boite de la part de l’éditeur, nous demandons à essayer les deux autres épisodes, pour voir si avoir l’intégrale permet de rendre le jeu meilleur et complet. L’éditeur, très gentil, accepte de m’envoyer l’extension contenant les deux épisodes suivants.

Je lis les règles et, en effet, le jeu semble déjà bien plus agréable avec plus de choses à faire, plus de dangers et plus de pression.

Je vais résumer ici les défauts et je ferais une liste détaillée en fin d’article si vous voulez des exemples précis.

Entre le nouveau lieu débloqué, dans lequel on se fait une joie de se déplacer, pour se rendre compte vers la fin de la partie qu’on ne pouvait pas y aller sans un équipement spécifique (que nous devons fabriquer pendant la partie), nous décidons de recommencer la partie…

On se rendra vite compte aussi que les ennemis que l’on rencontre n’ont absolument aucune utilité, un seul d’entre eux doit être vaincu, les autres peuvent rester là et ne pas nous gêner…

On a aussi des confusions dans les termes, on nous parle de tuiles et de cartes, on peut confondre puisqu’il est mentionné une carte « lentille » et que nous avons des tuiles lentilles, donc on pense pouvoir s’équiper de ces lentilles, erreur, il fallait fabriquer la carte « lentille » qui permet de débloquer la tuile lentille…

Mais on nous demande de placer les tuiles lentilles dans la réserve comme si elles étaient déjà disponibles, donc la confusion est logique…

On se retrouve donc à tricher à nouveau sans le vouloir, mais on se facilite encore le jeu…

Puis vient l’erreur d’édition supplémentaire sur laquelle le nom et la fonction de deux tuiles très importantes dans le jeu sont inversées…

Donc soit on se fie à l’illustration, soit au texte, mais dans tous les cas, sur la première partie, la confusion est grande…

Je dois développer une technologie qui me permet d’effectuer une nouvelle action, mais l’action décrite n’est pas la bonne, de quoi ruiner la première partie et mal jouer.

De la même manière de nouvelles actions sont disponibles, mais nulle part dans les règles on nous explique qu’il faudra développer des technologies en amont pour pouvoir les utiliser…
Donc on aura tendance à les utiliser jusqu’au moment où l’on créera la technologie qui nous dira que maintenant on peut utiliser cette action… Oups…

Au final, chaque épisode ajoute des règles, de nouvelles choses, de nouvelles menaces, mais une fois les évènements et risques connus, la solution sera toujours la même aussi, comme pour l’épisode 1.

La difficulté est artificiellement gonflée par la méconnaissance du jeu, mais une fois que vous aurez terminé votre partie vous saurez ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire et comment vaincre les difficultés, donc une fois de plus l’intérêt sera très limité…
Et rebelote à la fin de l’épisode 3, on vous annonce qu’une suite arrivera peut-être…

Franchement, non merci, ça sera tout pour moi…

Faire un jeu sur la base d’un manga/animé qui marche, c’est souvent prometteur et c’est quasiment toujours un échec… J’avais envie d’aimer le jeu, le début de l’épisode 2 était prometteur, mais la suite a définitivement ruiné mon intérêt et mon envie de rejouer…

Je précise aussi que nous avons échangé sur le jeu avec Don’t Panic Games, qui, en résumé, nous a répondu qu’ils comprenaient que notre article serait en demi-teinte…
Donc non, l’article n’est pas en demi-teinte, il est à la hauteur de ma déception.

Liste des imprécisions, erreurs et/ou oublis

Comme je vous l’ai dit plus haut, je vous laisse ici le détail de ce que j’ai relevé en jouant :

Episode 1 :

  • Les cartes « Senku » qui offrent une aide aux joueurs.

La règle dit que certaines cartes ont un effet immédiat et que d’autres dureront toute la partie.

  • Sur la carte « à la recherche de matériaux », contrairement aux deux autres, aucune mention de devoir défausser la carte après usage ou d’utilisation permanente de ladite carte.

Techniquement elle doit donc être utilisable à l’infini sans autre précision, ce qui casse littéralement le jeu puisqu’elle permet d’avoir uniquement ce dont nous avons besoin.

La logique veut qu’elle soit défaussée, mais sans précision et sans grande expérience des jeux (puisque ce jeu s’adresse surtout au grand public) le jeu devient trop simple.

Episode 2 :

  • La carte Senku « Réussite assurée à 10 000 000 000% ! » est comme celle de l’épisode 1, impossible de savoir si elle est à usage unique ou permanent et s’il faut redéplacer Senku après, ce qui affecte aussi l’échange avec l’entrepôt, car si Senku n’est plus au royaume de la science, est-ce qu’il est toujours possible de faire un échange avec la réserve sans que cela coute de PA ?
  • Pour créer l’objet 5 il faut 2 minerais d’argent, chose impossible car le jeu n’en contient qu’un seul.

Pourtant le nombre total de cartes est conforme à ce que dit la règle.

Donc il est impossible de terminer le jeu sans modifier la carte, ce qui peut être vite frustrant car c’est l’un des éléments principaux pour pouvoir accéder à une zone de jeu : la source.

  • En parlant de la source, absolument nulle part dans le livre de règles de l’épisode deux il n’est mentionné qu’on ne peut pas aller dans ce lieu sans un équipement adapté, donc on s’y déplace librement dès le début, pour aller récupérer des matériaux et c’est quand on réussit à créer un masque à gaz qu’on comprend qu’il faut avoir le masque à gaz et l’équipement impossible à fabriquer qu’on peut se déplacer sur la source.

Donc on doit recommencer la partie pour jouer selon les règles, là où une simple phrase dans le livre de règles suffisait pour qu’on sache qu’il est impossible d’aller à la source sans l’équipement adéquat (donc même pas besoin de spoiler le type d’équipement, cette phrase était suffisante…)

  • Idem pour les lentilles, la règle explique que les « cartes » objets comptent comme n’importe quelle carte, mais au départ, sans connaitre le jeu, on ne voit que des tuiles lentille.

On suppose donc que ces tuiles sont appelées cartes, donc on les dépose dans la réserve et on s’en sert dès le début…ce qui est aussi une erreur car il faut les fabriquer depuis une carte pour pouvoir les transformer en une tuile qui sera exploitable par nos personnages…

La volonté de ne pas spoiler le contenu nuit au déroulement de la partie et au respect des règles.

Il était encore une fois possible de rajouter quelques mots ou une phrase pour expliquer qu’il y a des tuiles et que ces tuiles sont obtenues en les fabriquant à partir de la carte correspondante.

  • Les tuiles Kaseki et laboratoire sont inversées pour leur fonction en jeu.

Sur la tuile Kaseki il est noté que la synthèse est disponible, or sur la carte Kaseki, il est noté que c’est la production qui est disponible, et la synthèse est censée être disponible après avoir créé le laboratoire, or sur la tuile laboratoire, il est noté que nous pouvons utiliser la production.

Donc pour la première partie et si on ne prête pas attention, une fois de plus, il nous sera possible de faire des actions qui ne sont pas censées être possibles pour le moment et ne pas faire les actions que nous sommes censés pouvoir faire.

C’est très handicapant dans un jeu où le développement de technologies est la base de la mécanique…

Surtout qu’il n’est nullement précisé qu’il faut avoir ces tuiles en jeu pour produire ou synthétiser, donc les joueurs peuvent utiliser les actions sans avoir le matériel pour le faire.

Episode 3 :

  • Sur 3 cartes Senku, une seule explique qu’elle doit être défaussée, les autres n’ont aucune indication sur leur temporalité, si elles sont à usage unique ou permanent et comme pour l’épisode 2 : que faisons-nous de Senku une fois qu’il a été déplacé via la carte « allez-y, et en vitesse ».
  • A nouveau, on ne sait pas qu’on ne peut pas accéder à la grotte sans avoir créé des objets, c’est au moment où on les crée qu’on sait qu’on doit les avoir pour y aller.

Une fois de plus, une précision niveau règles n’aurait pas été de trop…

  • Il manque les précisions sur le fait qu’il faut de nouveau alimenter les batteries pour faire fonctionner les ampoules, donc sans se servir de la logique, certaines personnes vont jouer sans faire cette action qui fait perdre du temps et donc peut compromettre la victoire.
  • Les ennemis que l’on doit affronter ne servent à rien !

Un seul ennemi a le pouvoir de nous embêter, les autres ne sont là que pour nous ralentir et nous faire échouer notre première partie, une fois qu’on sait qu’ils ne bloquent ni les déplacements, ni les actions du lieu il suffit de les ignorer pour remporter la partie…

C’est un oubli ou c’est l’auteur qui voulait juste nous obliger à rejouer une partie pour augmenter artificiellement le temps de jeu ?

  • A nouveau, certaines options de transformations ne sont pas détaillées en nous disant qu’il faut des installations spécifiques (comme les pompes ou la génératrice)

Donc il est encore une fois possible d’effectuer des actions sans en avoir le droit par manque de précisions.