Test : La Chasse aux Gigamons

Test : La Chasse aux Gigamons

Après avoir écrit uniquement sur des jeux allant du passable au franchement bof, j’avais envie de me faire plaisir. Heureusement pour moi, c’est pile le moment que Studio H a choisi pour rééditer la Chasse aux Gigamons. Déjà sorti en 2015 chez Elemons Games, le jeu avait obtenu l’As d’Or catégorie enfant. Du coup, j’ai pris mes sous avec moi et je suis parti me procurer cette petite merveille.

La Chasse aux Gigamons est un jeu de mémoire pour 2 à 4 joueurs créé par Johann Rousse et Karim Aouidad, illustré par Marie-Anne Bonneterre et édité par Studio H.

Pas besoin de faire original pour faire un bon jeu pour enfants et ça, la Chasse aux Gigamons l’a bien compris. Le jeu reprend le principe tout bête mais efficace du memory en y ajoutant deux petites mécaniques.

A notre tour, nous avons deux tuiles à retourner parmi neuf. Si elles sont identiques, on les récupère et on active un des cinq pouvoirs spéciaux. Une fois accumulé trois mêmes tuiles, vous les échangez contre un de ces fameux Gigamons. Trois Gigamons et c’est la victoire. Ajoutez à ça, une tuile joker et vous avez l’ensemble des mécaniques du jeu. Simple, clair, efficace.

l

A quoi ça ressemble ?

l

l

l

Élémons-ifique !

La Chasse aux Gigamons est d’une très grande fluidité. Les pouvoirs sont peu nombreux, leurs effets très simples et ils ont l’intelligence de s’appuyer sur un thème. Chacun étant judicieusement associé à un élément, le vent déplace les tuiles, le feu en « brûle » une, la terre bloque une tuile en y posant une pierre. Il n’y a que l’eau qui donne un pouvoir de divination mais rien qui ne pose problème. De toute façon, l’iconographie est suffisamment claire pour s’y retrouver.

L’univers du jeu a l’idée très maline de ressembler à une licence en “-mon” très populaire auprès des enfants. Il en reprend d’ailleurs le principe de chasse et de collection qui fait toujours mouche chez les enfants entre la fin de maternelle et le début de l’élémentaire. Ça tombe bien, vu que c’est précisément le public visé par le jeu.

Studio H, son nouvel éditeur, a eu la bonne idée de conserver les illustrations de Marie-Anne Bonneterre qui sont à la fois claires et superbes. Le matériel, lui, est de qualité. Ce n’est peut-être que moi mais les silhouettes des Gigamons ont l’air de mieux tenir que dans le jeu original. Mon petit regret pour chipoter, pourquoi avoir retiré les noms des Gigamons ? Ça apportait un petit plus à l’immersion…

l

Attrapez-les tous !

Le tout donne un jeu fun à jouer. Chaque partie est rapide et on a toujours l’impression de faire quelque chose. Le dosage entre tactique (une pincée), mémoire (une poignée) et hasard (une bonne louche) est parfait pour ne pas effrayer les adultes souvent rebutés quand il faut retenir des trucs dans un jeu et les enfants qui, même à quatre ans, peuvent s’en sortir haut la main.

Si créer un jeu était comme faire de la cuisine, on pourrait dire que la Chasse aux Gigamons a su brillamment choisir ses ingrédients et les doser juste pour obtenir un résultat harmonieux. Une telle réussite qu’on lui pardonnera très facilement ce léger goût de déjà-vu.

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici :

Prix constaté : 20€

Test : Gloutons Mignons

Test : Gloutons Mignons

Le jeu pour enfants. Un marché tellement porteur commercialement, et pourtant tellement complexe au niveau édition. On parle tout de même de jeux devant s’adapter au plus grand nombre, alors que justement les enfants sont totalement différents dans leur apprentissage, leur concentration, leur et leurs envies. Il n’est pas rare qu’un jeu plaise à mon fils, qu’il adhère au jeu, comprenne les règles, alors que le même jeu qu’on aura prêté aux enfants du voisin, ou que des personnes me disent que ce jeu n’a pas du tout fonctionné pour son fils, sa fille, qu’ils n’ont pas du tout accroché, pas compris les règles, pas pris de plaisir etc…

Encore plus dans les jeux enfants (car cette introduction peut aussi se transposer pour les jeux « adultes »), je trouve qu’il est parfois délicat de trouver un jeu qui plaise à l’enfant, aux parents, et qui dure dans le « temps » (même si l’enfant grandit vite et que ses goûts évoluent aussi vite).

l

A quoi ça ressemble ?

l

l

Gloutonnerie Digitale : je scanne donc j’essuie

l

Ici, Lucky Duck Games développe sa branche enfants (Lucky Duck Kids) avec Gloutons Mignons, qui s’adresse aux enfants à partir de 6 ans, pour 2 à 4 joueurs, et qui associe cartes physiques et application mobile. Quand je vois application mobile dans un jeu pour moi, je tique déjà un peu je le reconnais. Alors quand en plus ça s’adresse à des enfants, j’avoue être curieux de voir ça. Ce jeu est l’œuvre de Andreas Wilde, illustré par Jochem Van Gool et Jovana Damcevska, et la partie application conçue par Hybr.

Donc vous allez devoir nourrir des monstres colorés, et bien prêter attention à la couleur des objets que vous leur donnerez. Ils mangent tout, donc n’ayez pas peur de leur donner un dentier, un vinyle ou un livre. Par contre la couleur et le symbole ont leur importance.

Votre action de jeu se résumera à sélectionner une de vos cartes, la placer devant votre téléphone et l’appli va scanner la carte et donner l’objet à manger au petit monstre. Très clairement nous avons pesté à de nombreuses reprises durant nos parties devant la non-réponse du scan du QR Code des cartes … Mon fils a même abandonné cette partie et me tend dorénavant la carte pour que je la présente sous différents angles au téléphone, et qu’il daigne l’accepter enfin. J’ai même quelques fois éteint l’application et relancé la partie tellement j’en avais marre.

Parce que oui, vous l’aurez compris, l’application n’est pas comme dans certains jeux, un support, un accompagnement, un assistant discret. Non là c’est le jeu en fait. L’appli est ouverte durant toute la partie, et vous la fixez d’un bout à l’autre. Un peu too much selon moi, j’ai vraiment l’impression d’avoir un jeu vidéo sur mobile, et des cartes qui viennent apparaitre dans l’appli quand je les scanne.

Wait, en fait c’est ça !

l

Mignonnerie éphémère

l

Les illustrations de Jochem Van Gool et Jovana Damcevska sont vraiment réussies ! La boite est très belle et attirera forcément l’œil des enfants et parents dans les boutiques de jeux. Les cartes sont variées, les dessins très réussis, et les rappels de couleurs et de symboles sont intelligemment disposés. Sur la partie artistique, rien à redire.

Par contre, il y a un vrai écart avec la partie applicatif qui est clairement un niveau en-dessous ! On ne retrouve pas la même qualité et la qualité du « trait » dans les monstres virtuels, ni dans les environnements. C’est même un peu gênant … Dommage.

l

Un soufflé qui retombe

l

Présenté comme un jeu de cartes coopératif d’association de couleurs, Gloutons Mignons a de belles promesses dès qu’on voit ce qui est annoncé sur le dos de la boite : « Pas besoin de lire les règles, plongez directement dans le jeu ! ». J’aime bien car généralement ça augure un jeu fluide, logique et facile à prendre en main. Et le défi est relevé, c’est exactement ça ! Chapeau bas car ce n’est pas évident à mettre en place.

Par contre qu’est-ce que ça s’essouffle vite … Le mode histoire vous propose de visiter différents lieux qui vous amèneront à rencontrer de nouveaux monstres qu’il faudra nourrir de diverses manières. C’est bien, ça permet d’augmenter le challenge au fur et à mesure, d’intégrer les règles de base, pour les corser un peu au fur et à mesure. Mais clairement, au bout de quelques parties, ça fait un peu flop. Les nouveaux monstres ajoutent artificiellement des règles et, au bout d’un moment, on tourne un peu en rond. Nous avons fini le mode histoire, et le jeu va vite aller chez un ami puisque je ne pense pas qu’on y rejouera avec mon fils.

l

l

VERDICT

l

l

Je vais faire un verdict à 2 entrées pour vous montrer que l’enfant et le parent ne retirent pas toujours la même satisfaction lors d’une partie, ce qui est plutôt logique me direz-vous, mais qui illustrera certainement mon propos sur ce jeu.

Mon fils a aimé Gloutons Mignons. Il a trouvé ça coloré, rigolo, il a aimé voir la carte que l’on présentait au téléphone apparaitre sur l’écran, et être mangé par le monstre. Visuellement l’application prend le relais et virtualise l’action que l’on fait. En plus les monstres « rotent » quand ils mangent, donc ça, ça ne pouvait que lui plaire ^^

Par contre, très vite, il a fini par me tendre la carte qu’il voulait donner à manger pour que ce soit moi qui galère un peu (parfois, souvent ?) pour faire reconnaitre le QR Code par l’appli. Un peu dommage, sa participation n’en est donc que plus limitée.

Pour ma part, très clairement, ce jeu ne restera pas dans la ludothèque de junior. On a fini le mode histoire, un peu en se forçant quand même pour bien tester le jeu et avoir la conscience tranquille ^^ mais ça en devenait un peu pénible quand même. Mon sentiment est d’avoir un jeu vidéo, auquel on a ajouté des cartes physiques, et non l’inverse. C’est dommage, et ça ne rejoint pas ma conception du jeu de société. Au moins le jeu est proposé à un tarif abordable et c’est tant mieux.

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici :

Prix constaté : 15€

Interview-Test : Ma Première Aventure

Interview-Test : Ma Première Aventure

Nées il y a 65 millions d’années, les abeilles ont un rôle indispensable dans la pollinisation nécessaire à la reproduction des plantes, mais elles sont éliminées par l’utilisation irréfléchie et sauvage de nombreux pesticides dont les néo-nicotinoïdes : l’immidaclopride, la chlothianidine, la thiametoxame. La dose létale de ces 3 produits néo-nicotinoïdes n’étant que de quelques milliardièmes de gramme pour une abeille, un simple contact sera fatal à tous les insectes dont nos précieuses abeilles butineuses et fécondeuses.

l

80 % des végétaux dépendent de la pollinisation

Quatre-vingts pour cent des espèces végétales dépendent directement de la pollinisation par les insectes. Comme agent pollinisateur, l’abeille domestique contribue pour une part importante à cet équilibre.

En ville, une même espèce de plante est souvent fort éloignée, il est donc indispensable qu’un insecte pollinisateur puisse transporter le pollen d’une fleur mâle vers la fleur femelle d’une même espèce.

Les abeilles contribuent à la pollinisation des végétaux, ce qui impacte positivement l’environnement. Elles participent à près de 80 % de la pollinisation des espèces végétales et sont donc le maillon indispensable à la survie, à l’évolution et à la reproduction des plantes. Les productions agricoles et la filière du miel sont également des filières agricoles non négligeables.

Les indispensables abeilles pollinisent 80 % des plantes à fleurs du monde, contribuant ainsi à la survie de nombreuses espèces végétales. Pour lutter contre une disparition inéluctable si aucune action n’est menée. Heureusement, des associations se sont créées.

Voici 5 des raisons pour lesquelles les abeilles sont importantes pour l’environnement.

l

5. Pollinisation

Qu’aimez-vous le plus cultiver en été ? Si vous aimez les pommes, les melons, les canneberges, les asperges ou le brocoli, vous devriez remercier nos petites amies velues !

Pour germer, ces plantes ont besoin que le pollen soit transféré de la partie mâle de la fleur (anthère) à la partie femelle (stigmate). Lorsque les abeilles se déplacent d’une fleur à l’autre à la recherche de nectar, elles laissent derrière elles des grains de pollen sur la surface collante, ce qui permet aux plantes de croître et de produire des fruits.

Les abeilles ont la réputation de travailler fort puisqu’elles pollinisent des milliards de plantes chaque année, incluant des millions de cultures agricoles. En fait, les pollinisateurs comme les abeilles jouent un rôle clé dans la production d’un tiers de la nourriture que nous mangeons. Sans elles, plusieurs des plantes sur lesquelles nous comptons pour nous nourrir mourraient.

4. Croissance de plantes sauvages

Il n’y a pas que les fruits et légumes cultivés qui ont besoin des pollinisateurs pour bien se développer. Plusieurs espèces de plantes sauvages en dépendent aussi. Les abeilles sont responsables de la production de plusieurs semences, noix, petits fruits et fruits, lesquels sont une source de nourriture essentielle pour les animaux sauvages.

3. Source de nourriture

Les abeilles produisent du miel pour nourrir leur colonie lors des mois d’hiver. Nous récoltons le miel depuis des milliers d’années, mais nous ne sommes pas les seuls à aimer son bon goût sucré. En effet, les oiseaux, les ratons laveurs, les opossums et les insectes, entre autres, attaquent les ruches pour dénicher du miel ainsi que des larves.

Les abeilles elles-mêmes font partie de la chaîne alimentaire. Au moins 24 espèces d’oiseaux, incluant les merles, les colibris à gorge rubis et les étourneaux, chassent les abeilles. Plusieurs araignées et insectes, comme les libellules et les mantes religieuses, mangent aussi les abeilles.

2. Habitats fauniques

Les abeilles sont reconnues pour leur ruches élaborées, mais elles contribuent également à fournir un toit à des millions d’autres insectes et animaux. Leur rôle de pollinisateurs est vital pour le développement des forêts tropicales, des savanes boisées et des forêts de feuillus tempérées. Plusieurs espèces d’arbres, tels que les saules et les peupliers, ne pourraient croître sans pollinisateurs comme les abeilles.

Votre jardin est le refuge d’une grande variété de créatures, comme les oiseaux, les écureuils et les insectes. Si les abeilles disparaissaient, les animaux et insectes qui dépendent de vos plantes pour survivre disparaîtraient aussi.

1. Biodiversité

En tant que pollinisateurs, les abeilles jouent plusieurs rôles au sein de notre écosystème. Elles participent à la croissance des arbres, des fleurs et d’autres plantes, qui servent de nourriture et d’abri pour de nombreuses créatures, petites ou grandes. Les abeilles sont également impliquées dans des écosystèmes complexes reliés les uns aux autres et qui permettent à une grande variété d’espèces différentes de coexister.

L’importance des abeilles pour la production de nourriture ne fait aucun doute. Sans elles, nos jardins et nos assiettes seraient vides. Mais il ne faut pas oublier les autres raisons qui font que les abeilles sont essentielles à notre environnement.

Pourquoi les abeilles disparaissent-elles ?

Tous les insectes sauvages pollinisateurs sont décimés par l’Homme. Une étude internationale portant sur 600 champs cultivés selon 41 systèmes différents allant de la monoculture intensive à l’agriculture traditionnelle a été réalisée par des scientifiques. Le travail des pollinisateurs sauvages observés par des spécialistes a montré que leur rôle était indispensable.

Malheureusement, les abeilles domestiques ne sont pas les seules à disparaître, car l’homme, avec l’usage des pesticides irraisonné et la destruction des zones boisées dans lesquelles ils peuvent évoluer, contribue au déclin de ces insectes (mouches, papillons, abeilles sauvages, insectes pollinisateurs, etc.).

Les floraisons de plus en plus précoces dues au changement climatique accélèrent le processus : si la Terre qui a un pouvoir énorme d’adaptation peut s’adapter à ce que nos civilisations modernes lui infligent, c’est l’homme par contre qui est en danger.

l

l

Maintenant que vous êtes sensibilisés aux rôles des abeilles dans notre éco système et à l’importance cruciale de leur survie, nous allons pouvoir parler de jeu de société.

Un jeu qui a pour thème les abeilles évidemment ! Ma Première Aventure La Reine de Champs Fleuri.

Et avant de vous donner nos avis, au Labo des Jeux, nous avons rencontré Clément Leclerc le directeur éditorial chez Game Flow, l’éditeur de ce jeu, et Arnaud Boutle, auteur et illustrateur du jeu !

l

  • Bonjour, pouvez-vous vous présenter ? Que faites-vous dans la vie ? Parlez-nous de votre « CV ludique », et de vos passions en dehors du jeu ?

Arnaud : Arnaud Boutle, auteur et illustrateur de la « Reine de Champ-Fleuri », je suis auteur/illustrateur de BD et illustrateur pour tout type de créations. Pour mon CV ludique, ça a plutôt trait au JDR avec « Ma Première Aventure », trois livres avec Game Flow, et les livres « jeux de rôle juniors », livre d’initiation aux jeux de rôle pour les enfants à partir de 8 ans chez Fleurus.

Mes passions en dehors du jeu… les livres en général !

Clément : Clément Leclercq, directeur éditorial chez Game Flow et pour la collection « Ma Première Aventure ». Je suis aussi co-auteur de nos jeux « Chimère » et « Affinity ». Grand joueur d’un peu tout ce qui est possible, j’ai travaillé plusieurs années comme programmeur IA dans les jeux vidéo.

Mes passions : jeux vidéo, jeux de rôle et la mycologie (étude des champignons).

l

  • Game Flow est une « jeune » maison d’édition de jeux de société, pouvez-vous nous la présenter ? Avez-vous une ligne éditoriale particulière ?

Clément : Roméo, mon associé chez Game Flow, et moi sommes des amis de toujours, la maternelle environ. Nous avons joué et créé des jeux sur tous les supports qui passaient à notre portée depuis l’enfance. Puis un jour, nous avons décidé de créer ensemble GameFlow pour éditer les idées de jeux de Roméo. Notre premier jeu « Chimère » est sorti en 2016. Nous n’avons pas de « ligne éditoriale » à proprement parler, c’est les jeux qui nous plaisent et principalement, des jeux (ou livres-jeux) qui racontent des histoires !

l

  • La Reine de Champ-Fleuri est un livre-jeu qui a la particularité d’être très adapté et très malin pour les tout-petits. Comment est née cette idée de jeu ?

Clément : En 2017, Roméo a créé pour sa nièce le prototype du premier livre de la collection « Ma Première Aventure ». J’ai tout de suite pensé que c’était une idée brillante et qu’on devait l’éditer. Le livre était déjà quasiment similaire dans sa forme physique et dans son scénario de ce qui sortira sous le titre « En Quête du Dragon » en octobre 2018. Pour « La Reine de Champ-Fleuri », nous avons voulu commencer à faire évoluer la mécanique du jeu, le scénario, avec une roue qui sert de jauge et seulement 2 personnages (contrairement aux trois personnages habituels).

Arnaud : Suite à mes deux premiers livres dans la collection « Ma Première Aventure », j’ai voulu proposer ma propre histoire. Comme j’aime bien les petites bêtes, j’ai eu envie de faire un livre dans cet univers. Dans ma prochaine BD,  « L’enfant des Lucioles » chez Glénat, les personnages sont des lutins et un des personnages principaux a pour compagnon une petite abeille… et je me suis rendu compte que je l’aimais bien mais que ne pourrais pas raconter son histoire dans cette série de BD… Alors voilà, j’ai voulu parler des abeilles dans cet autre livre !

l

  • On remarque de plus en plus dans le jeu de société moderne l’envie des éditeurs de placer les thématiques, à l’aide des illustrations, au cœur de l’expérience ludique.  Dans cette gamme de livre-jeu, l’illustration est au cœur des sensations, comment s’est passée cette aventure pour vous ?

Arnaud : A l’origine, je cherchais à diversifier mon activité d’illustrateur BD en allant vers le domaine du jeu, j’ai eu la chance de rencontrer GameFlow au salon du jeu de Grenoble. Ils ont fait appel à moi pour le premier livre de « Ma Première Aventure ». J’ai pu apporter mon expérience d’illustration BD pour ce premier livre et ça a très bien fonctionné.

J’ai ensuite pu proposer de nouveau visuels et pour cette troisième participation à la collection, j’ai aussi le plaisir d’avoir pu intervenir en tant que scénariste donc tout va bien !

l

  • Comment est décidée la thématique du jeu ? Partez-vous d’une histoire déjà finalisée ?

Clément : Pour les premiers livres, c’est Roméo qui a choisi les thématiques et le personnage, ainsi que produit le scénario. Pour les textes, on les a travaillés ensuite tous les deux. Mais pour les trois derniers livres, ce sont des gens « extérieurs » à Game Flow qui nous proposent principalement une thématique, des personnages et des idées pour le scénario. On travaille ensuite ensemble sur ce scénario, l’arborescence de choix car nous tenons à bien vérifier la cohérence de l’univers. Une fois ce synopsis fixé, avec tous les éléments donnés (personnages, objets et les différents choix possibles), l’auteur peut faire un premier jet sur le texte. Ensuite nous travaillons le texte à trois.

Arnaud : Il ne s’agit pas seulement d’écrire une histoire mais plutôt un scénario de jeu, avec un univers cohérent, c’est pour ça qu’on travaille ce scénario ensemble.

l

  • En jouant à ce jeu avec mon enfant, j’ai ressenti une nostalgie forte de mon expérience avec les Livres Dont Vous Êtes Le Héros (LDVELH) de mon enfance. Quels sont les éléments qui vous ont plu de prime abord dans ce jeu pour avoir pris la décision de l’éditer ?

Clément : Bien sûr, retrouver cette sensation de liberté de ces livres et du jeu de rôle a été un des éléments qui nous ont plu. Mais avec en plus, la simplicité de prise en main et un bel objet/livre qui se suffit à lui-même. Avec Roméo, nous avons toujours adoré raconter des histoires et amener les autres dans nos imaginaires, et c’est aussi ce qui se passe dans ce livre. Et un petit côté d’initiation des plus jeunes sur le jeu de rôle, la prise de décision, l’autonomie !

l

  • Après « En quête du Dragon » et « L’Odyssée du Phobos », « La Reine de Champ-Fleuri » est votre 3ème collaboration à cette gamme de jeux. Vous êtes aussi un illustrateur de BD reconnu, avec par exemple Fatal Jack en 1998 et la dernière en date Nefer en 2015. Le travail est-il le même dans le domaine des livres-jeux ? Votre style est très différent sur cette gamme que sur Les Teutoniques par exemple, comment l’expliquez-vous ? Est-ce votre première expérience avec le public jeune ?

Arnaud : Une mise au point, sur « les Teutoniques » ou « Fatal Jack », je suis uniquement coloriste, ce n’est donc pas moi qui ai fait le dessin. Mais, pour moi, un illustrateur est quelqu’un qui est capable d’adapter son dessin au style de l’histoire. J’ai donc proposé plusieurs styles, toujours adapté aux plus petits pour les différents livres MPA que j’ai faits.

Le travail est différent dans ces livres-jeux MPA par rapport à la BD, car la narration est différente. Dans la bande dessinée, chaque case parle un peu de celle qui précède et celle qui suit, alors que dans MPA, on ne sait pas forcément d’où on vient ou où on va avec le système de choix… c’est un peu de l’illustration plus fragmentée, « case à case ».

l

  • En tant qu’auteur, quelles sont les principales différences avec un livre-jeu et un jeu de société traditionnel ?

Clément : Les livres-jeux « Ma Première Aventure » sont avant tout des livres, et donc le lecteur y entre par l’histoire, la narration. C’est l’élément essentiel et cet élément n’est en général pas présent dans le jeu de société traditionnel, où il y a plutôt un habillage thématique. Dans nos livres-jeux, c’est vraiment la symbiose entre la mécanique du jeu et la narration qui doit être réalisée.  Le travail des auteurs (car nous sommes en fait plusieurs) va être justement de réaliser cette symbiose : avoir une mécanique de jeu et l’utilisation de l’objet qui supporte la  narration.

l

  • Game Flow c’est aussi Affinity et Chimères, qui sont des jeux très différents de la gamme Ma Première Aventure, est ce que vous avez fait un choix éditorial pour vous spécialiser sur le format livre-jeu ?

Clément : Ça a été plutôt une opportunité quand Roméo a créé le premier livre. Nous nous sommes dit : « On va en faire un, puis on verra. ». Mais assez rapidement, avec les retours de notre distributeur, des professionnels du jeu et du livre, et du public croisé sur les salons, on a compris qu’il y avait une belle opportunité. Alors que le premier livre n’était pas fini, nous lancions déjà les deux suivants et nous nous mettions comme objectif 2 sorties de nouveaux livres par an.

l

  • Chose peu fréquente, on trouve dans « La Reine de Champ-Fleuri », un arc de possibilités de jeu fort pour ce genre de public, ce qui augmente les voies narratives et l’expérience de jeu. L’idée des roues sur le côté des livres est un exemple d’ergonomie, mais n’avez-vous pas peur que votre public grandisse et ne se retrouve plus dans ce genre de format ?

Clément : « La Reine de Champ-Fleuri » est le sixième livre de la collection présente depuis 2018. On peut dire qu’une partie du public qui nous suit depuis le début a déjà grandi, mais on reste sur cette tranche d’âge. Il y a des nouveaux enfants tous les ans qui peuvent découvrir « Ma Première Aventure », nous les accompagnerons un temps, de 4 à 8 ans environ, puis ils pourront découvrir d’autres choses et c’est très bien comme ça ! Pour l’instant, on reste sur la même tranche d’âge, la collection évolue dans sa tranche d’âge en proposant des expériences de jeu, des ressentis un peu différents (comme avec ce dernier livre). Nous réfléchissons aussi à proposer d’autres créations qui s’adresseraient à une tranche d’âge plus âgée… mais ce ne serait plus la collection « Ma Première Aventure ».

l

  • Pouvez-vous nous expliquer si, à la manière d’une gamme comme Unlock, des nouvelles mécaniques sont envisagées dans les futurs tomes de cette gamme ?

Clément : Chacun de nos livres a vu apparaître des changements dans sa mécanique ou son ressenti. Parfois c’est plus ou moins notable. Ce dernier livre est celui qui amène le plus de changement : 2 personnages au lieu de 3, une jauge qui permet de collecter et perdre du nectar, et un petit changement au milieu du livre (mais pas de spoil;) ). On prévoit de continuer à « jouer » avec le format par la suite, mais on garde pour l’instant comme contrainte d’avoir toujours le même format « physique » du livre : nombre de pages, découpage, roues dans les coins. Ce sont nos contraintes actuelles de production pour garder aussi le prix du livre à un niveau raisonnable.

l

  • On le sait tous, 2020 a été une année étrange, et 2021 s’annonce un peu sombre aussi, pourtant le marché du jeu de société a été presque « épargné », quelle est votre vision de ce phénomène, et est-ce que les confinements et autres restrictions sociales ont changé vos habitudes personnelles et professionnelles ? Qu’est-ce qui vous manque le plus en ce moment ?

Arnaud :  Je ne saurais pas dire pourquoi le domaine a été épargné.  Pour ma part, les choses n’ont pas beaucoup changé dans mon travail, donc de ce point de vue, ces années n’ont pas été différentes. Ce qui me manque le plus, ce sont des vacances 🙂

Clément : Le marché a été un peu « épargné » dans son ensemble (et nous aussi, grâce à notre collection de livres) mais c’est pas forcément aussi simple. Toutes les maisons d’édition n’ont pas eu la chance que nous avons d’avoir un produit phare qui se maintient.

De mon côté, peu de changement aussi, je travaillais de chez moi et ça a continué pendant le premier confinement. Depuis, les choses ont évolué avec des locaux et l’arrivée de Gaëtan chez nous. Donc tout va pour le mieux !

Ce qui me manque un peu, c’est le contact avec le public (plus de salon, d’animation, de rencontre).

l

  • Quels sont vos types de jeux préférés et votre jeu star de l’année en cours ?

Arnaud :  Jeux de carte, draft … mon jeu de l’année : The Crew même si l’histoire m’a déplu.

Clément : Les jeux coop’ … mon jeu de l’année : The Crew aussi !

The Crew et The Crew Mission Sous-Marine (2021)

l

  • En parlant justement de 2021, quels sont vos futurs projets dans le monde du jeu ?

Arnaud : Pas de jeu, je n’ai pas le temps de travailler sur autre chose que la BD. Je travaille sur ma série de BD  « L’enfant des Lucioles » chez Glénat.

Clément : Nous continuons sur notre rythme de 2 livres « Ma Première Aventure » par an donc, à la fin de l’année « Au Vol-Œuf ! », un livre d’enquête arrive pour Noël ! Puis, Dors Dragon D’or, un jeu pour enfants en 2022. Et toujours un peu de « jeux sur mesure » créés à la demande d’organisations (entreprise, association, musée ou autre) !

l

  • Essayons d’imaginer ensemble une situation : si nous nous retrouvions une nuit tous ensemble dans un lieu, où aimeriez-vous être, de quoi parlerions-nous et surtout quel jeu ramèneriez-vous pour que l’on partage de supers moments?

Arnaud et Clément :  Un nuit dans un salon de jeux, par exemple à « Place aux jeux » à Grenoble, avec un jeu de rôle, Terraforming Mars, ou plein de jeux coop’ différents ! On pourrait déjà faire connaissance 😉

l

l

On part à l’aventure ???? Voici quelques images des différents livres pour que vous vous rendiez compte de ce que vous aurez entre les mains ! 😉

l

l

l

VERDICT

l

l

L’avis de Ludo :

La série des livres « Ma Première Aventure » est vraiment une très belle découverte ludique !

Dans ce dernier épisode, « La Reine de Champ Fleuri », encore une fois, le récit est à la hauteur du gameplay et des sensations ressenties.

L’idée de base étant de proposer une sorte d’aventure dont vous êtes le héros, adaptée aux plus jeunes, sous forme de BD avec des choix restreints. Quatre roues de couleurs sur les angles du livre vont nous permettre de « noter » les informations récoltées dans le jeu ainsi que certaines conséquences des différents choix.

La fin du jeu, et c’est très intéressant également, propose une réussite graduée en fonction des éléments récoltés dans le jeu, allant d’un échec à une réussite totale, en passant par la réussite partielle.

Le jeu est donc rejouable afin de trouver le meilleur chemin à prendre en fonction des deux personnages (nouveautés dans cet opus), alors bien sûr le terme de rejouabilité pour le public enfant est très particulier et bien différent de la définition de ce terme pour le public adulte.

Les enfants peuvent revoir 50 fois un film, relire 142 fois le même livre et jouer 287 fois au même jeu, même si ce dernier, comme dans la gamme de Game Flow, propose une aventure à choix restreints, donc ici la rejouabilité existe, mais elle est limitée, en fonction de l’envie de vos enfants !

Les choix, en fonction du personnage de départ, sont bien adaptés, et réservent au départ de jolies surprises. On a envie de recommencer afin de trouver l’objet manquant à la réussite de notre aventure.

On regrette parfois le côté un peu trop linéaire de l’histoire mais n’oublions pas que la cible est les enfants de plus de 4 ans.

On apprécie fortement le fait que sous ce jeu se cachent plein de moments de complicité entre frères et sœurs ou entre parents et enfants, et cela c’est toujours un sacré point positif, surtout quand on voit souvent des jeux beaucoup moins bien adaptés.

Comme toute « BD », le choix de la thématique et des illustrations font aussi une grande différence vis-à-vis des parents acheteurs et des enfants prescripteurs, c’est pourquoi les thèmes choisis dans cette gamme sont très très larges.

Savoir allier la lecture, ou le « racontage » d’histoire avec un jeu où l’enfant est le décideur de la suite de son histoire, c’est une sacrée bonne idée, peut-être pas très originale, certes, mais ici, le matériel ainsi que l’histoire et le gameplay sont totalement en cohérence et permettent à coup sûr de faire passer quelques heures de partage ludique en famille, et ça c’est déjà un sacré défi relevé !

l

L’avis de Fabien :

Ma Première Aventure est une collection de livres pour enfants, à se faire lire dès 4 ans, ou à lire plus tard tout seul comme un grand. Chaque livre contient une histoire indépendante qui vous plonge dans un univers différent. Au cours de chaque histoire, vos choix modèlent votre aventure, pour le meilleur ou pour le pire.

Voilà, je pourrais m’arrêter là et vous dire que c’est de moi.

Mais non.

C’est ce qui est inscrit sur chaque livre, en 4ème de couv pour présenter la collection. Et c’est de l’or en barre.

Aujourd’hui le jeu pour enfants est un marché porteur. De nombreux éditeurs s’y mettent, des déclinaisons de jeux à la base pour un public adulte font leur apparition, et les rayons sont aussi sollicités par les multiples sorties que le rayonnage consacré aux jeux famille, ou experts.

Et c’est tant mieux ! Mais il est surtout encore plus difficile de s’y retrouver. Chaque enfant étant totalement différent, il serait selon moi assez vain d’essayer absolument de trouver une fonction éducative à un jeu de société pour enfant. Laissons-les s’amuser, ils auront bien le temps d’apprendre.

Ma vision du jeu avec mon fils est plutôt dans le développement des interactions avec les autres, et surtout la recherche d’un jeu qui plaira à papa, à maman et à junior.

Et c’est vraiment pas simple.

On en a testé pas mal, sa ludothèque commence à déborder de l’armoire, et il y a du bon comme du moins bon. En gros, plein de jeux estampillés développement de l’enfant, apprentissage de telle ou telle notion, idéal pour tel âge, etc… On finit par s’ennuyer ferme et lui aussi. Il ne faut pas oublier que l’adulte est là pour cadrer le jeu, le faire découvrir à l’enfant et l’accompagner durant les parties. Pour que ça fonctionne il faut aussi un minimum intéresser le parent, et là j’ai l’impression que le bât blesse.

Ceux qu’on sort le plus souvent sont Dragomino, les Dominos, Uly & Polly, Zoo Run, et donc Ma Première Aventure. Même si ce n’est pas un jeu à proprement parler mais on y reviendra.

Pour nous, et là c’est notre cas personnel et chacun joue comme il le souhaite, mais le jeu avec notre fils se passe généralement juste avant ou juste après le dîner. Du coup, la journée a été longue pour l’enfant comme pour les parents, et ce moment privilégié en famille n’aurait pas d’intérêt si cela excitait Elias avant le coucher, ou si on s’ennuyait ferme autour de la table.

Et c’est là que Ma Première Aventure rentre en jeu, et remplit parfaitement ce rôle de livre/jeu, qui permet de passer un moment complice sur le canapé ou dans le lit, et remplace la traditionnelle histoire du soir.

C’est relaxant et permet d’emmener l’enfant dans l’univers et la thématique du livre, et de lui permettre de développer son imaginaire dans les rêves qu’il pourrait avoir la nuit. Pas d’excitation ou de frustration exacerbée. Et surtout il participe avec l’adulte.

Si vous avez déjà joué aux livres dont vous êtes le héros étant plus (ou moins) jeune, vous retrouverez quelques similitudes. Vous devrez faire des choix tout au long de l’histoire, qui vous permettront d’emprunter tel ou tel chemin, de récupérer tel ou tel objet, et d’arriver à la fin de cette histoire en faisant le bilan de vos choix. Par exemple pour La Courses des casse-cous, les choix que vous avez effectués durant l’aventure détermineront votre position sur la ligne d’arrivée. Dans ce jeu, si vous avez récupéré suffisamment de totems, vous aurez à nouveau apporté l’eau à votre village ! Mais pas d’inquiétude, les auteurs ménagent la susceptibilité de nos petits, et si vous ne terminez pas l’aventure en ayant récolté le maximum de totems/objets/autres, pas de panique, vous avez tout de même une fin heureuse qui peut surtout se terminer par :

« Bon, demain à la prochaine partie, on récupère tous les totems ! »

Alors bien sûr, au bout de quelques lectures/parties, l’histoire plaira certainement moins à votre bambin, et son enthousiasme s’en ressentira. Bah oui, quand il connaîtra par cœur (ou même avant d’en arriver là) tous les choix à faire pour l’emporter à la fin, il ne sera plus très intéressé pour faire l’aventure et c’est bien normal. Cela reste un libre-jeu, mais la qualité du matériel fait que même après plusieurs lecture intensives, les pages ne bougent pas et vous pourrez sans aucun doute le revendre/échanger/prêter/donner et faire la prochaine aventure !

Test: Dragomino

Test: Dragomino

Dans la famille Kingdomino, je voudrais le jeu pour les enfants !

l

Dragomino est un jeu de pose de tuiles qui se positionne clairement comme un jeu destiné aux enfants, à partir de 5 ans. Tout est ici réuni pour des parties courtes, dynamiques, fun et chaotiques, comme on aime nous, parents, partager avec nos enfants.

Pour ce jeu qui vient compléter la gamme Kingdomino chez Blue Orange, nous retrouvons aux manettes l’auteur d’origine Bruno Cathala, entouré cette fois-ci des spécialistes multi récompensés Marie et Wilfried Fort à qui l’on doit moult succès dans la gamme enfant, comme le récent La Vallée des Vikings, qui a remporté le combo Spiel des Jahres et As d’or en 2019 !

Côté illustrations, nous avons la chance de pouvoir admirer le travail de deux naïades, Christine Deschamps et Maëva Da Silva, qui viennent apporter une touche de candeur et de poésie à ce jeu qui n’en demandait pas tant.

l

Dragomino est un jeu à partir de 5 ans, pour 2 à 4 joueurs, et pour des parties d’environ 15 à 20 min.

l

Le matériel:

l

Doté d’un matériel simple et coloré, il vient un peu prendre le rôle du vilain petit canard, tant les autres jeux enfants de l’éditeur regorgent habituellement de pièces 3D, et autres aménagements de boite. Ici point de surenchère au niveau du matériel, et entre nous le jeu n’en a point besoin, tant il est fluide, simple et efficace.

Nous retrouvons les fameuses tuiles paysages de la gamme, avec des illustrations plus adaptées au jeu pour enfant, c’est-à-dire des couleurs plus pastel et représentant 6 contrées plus féériques les unes que les autres, des jetons œufs d’une taille parfaitement adaptée pour les mains des enfants, et une petite figurine représentant une maman dragon. On peut affirmer sans risque de se tromper que, côté matériel, Blue Orange a choisi la simplicité mais aussi l’efficacité pour un jeu très rapidement et facilement installable.

l

A quoi ça ressemble?

l

l

En bonus, Maëva Da Silva nous régale avec des illustrations des dragons:

Merci à elle !!!!

l

Comment on joue ?

l

Le gameplay est lui aussi très fluide, tout en gardant l’essence du jeu original, les adaptations laissent aux joueurs les fameux choix de sélection de tuiles et adaptent à la perfection la pose de ces tuiles au public enfant en enlevant les contraintes que sont le carré 5×5 ainsi que l’obligation de faire correspondre les pièces de jeu. Une bonne pioche encore pour ce jeu qui a su s’adapter au mieux à sa cible sans aucune fausse note.

l

En effet, dans Dragomino la pose de tuiles est totalement libre pour ne pas être trop difficile, mais s’optimise quand même afin de récupérer les fameux œufs de dragon. En effet, si vous arrivez à connecter au moins un paysage, alors vous serez invité à piocher au hasard un œuf correspondant à la couleur du paysage connecté et de le retourner pour découvrir si votre œuf contient un bébé dragon, synonyme de point de victoire, ou bien une coquille vide !

l

Ici point de gêne pour le côté chaotique de la manœuvre car nous sommes dans un jeu pour enfant, et le principal est bien le sentiment de surprise procuré par cette pioche qui viendra illuminer les yeux des plus petits et faire râler gentiment les adultes. Un petit côté stratégique tout de même : les paysages les plus représentés sur les tuiles sont reliés aux œufs dont le nombre est le plus grand et vous aurez donc moins de chance de tomber sur une naissance dragonique heureuse ! Mais attention, rien n’est perdu, car si vous découvrez une coquille vide, vous récupérez automatiquement la figurine de maman dragon, qui vous permettra d’être le premier joueur à choisir lors du prochain tour d’exploration, enfin si les autres joueurs n’ont pas eux aussi découvert une coquille vide !

l

l

VERDICT

l

l

L’avis de LudodelaLudo :

La victoire est dans l’œuf !

Dragomino est l’exemple type d’une adaptation franchement réussie. J’emploie le mot franchement, car ici point de triche de la part des auteurs et de l’éditeur du jeu, les promesses ont été tenues, avec brio même.

Le principe général de poses de dominos est maintenu et fortement adapté pour le public de ce jeu, le enfants à partir de 4 ans. Adapté car maintenant il n’est plus obligé de faire correspondre les dominos choisis dans la première phase du jeu, et le joueur qui réussira à faire matcher ses pièces de jeu sera lui récompensé par la prise d’un jeton œuf potentiellement productif en points de victoire. C’est malin, cela réduit considérablement la complexité du jeu, et cela maintient assez de frustration sur la pioche chaotique des jetons œufs.

Mais attention, il reste un peu de stratégie, et ça aussi c’est bien joué !

En effet, en fonction du terrain concerné par les dominos bien connectés, la proportion d’œufs « gagnants » est différente. Cela permet en fait d’avoir des choix intéressants à faire pour les enfants et les parents qui ne sont pas en reste niveau plaisir de jeu.

Et un jeu qui plait et qui fonctionne à la fois avec les enfants et les adultes est un jeu réussi !

L’avis de Teaman ;

On l’a vu récemment avec Encore ! Kids, les versions enfants de jeux à succès ne donnent pas forcément de bons résultats. C’est ce qu’on aurait pu craindre avec Dragomino. Après tout, Kingdomino, cette revisite du domino par Bruno Cathala, était déjà un jeu familial très accessible. On pouvait douter de l’intérêt d’en réduire l’âge cible à 5 ans. Et pourtant, l’association de l’auteur historique avec Marie et Wilfried Fort, les actuels rois du jeu de société pour enfants, a fait des étincelles.

Dragomino propose un ratio hasard/réflexion parfaitement adapté au jeune public visé. Rien ne nous permet de prévoir un coup sur l’autre, ce qui favoriserait beaucoup trop les parents mais, à son tour, il va falloir un peu se creuser sa petite tête blonde (ou brune, ou châtain, ou rousse…) pour optimiser le choix puis le placement de son domino afin d’obtenir le maximum d’œufs possible. Chaque tour est un petit casse-tête (enfantin, évidemment) qui permet de maintenir notre intérêt d’adulte tout en laissant le jeu accessible aux enfants. Il existe d’ailleurs une variante qui permet d’ajouter un soupçon de contrôle qui ne changera pas fondamentalement le jeu mais ajoutera un petit plus une fois passé la phase de découverte.

Les règles de Dragomino sont simples et limpides. Pas d’exceptions intempestives ou de points contre-intuitifs que l’on oublie tout le temps. Cela contribue à instaurer un rythme du jeu très agréable. Les tours s’enchaînent sans accrocs, ni fausses notes. Le jeu possède également un matériel de qualité tout en étant superbement illustré. Il faut vraiment ne pas accrocher à sa direction artistique pour ne pas être satisfait du résultat. Enfin, le jeu est assez riche visuellement et assez cohérent avec son thème pour que les enfants puissent se raconter des histoires. Un aspect narratif léger mais qui peut faire la différence pour les plus rêveurs d’entre eux.

Vous l’aurez compris, je suis conquis par Dragomino. C’est un succès sur tous les plans et ses multiples récompenses (As d’or enfant 2021, Kinderspiel des Jahres 2021) sont amplement méritées. Si on pouvait n’avoir que des jeux de ce niveau en termes de qualité d’édition et d’adaptation à son public, je pense que la ludothèque de mon fils dépasserait très rapidement la mienne…

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici: philibert

Prix constaté: 18€

Test: Héroi’cartes

Test: Héroi’cartes

Article rédigé par LudodelaLudo.

l

Le Temple du Crépuscule et Le Labo Déglingo

l

Héroi’cartes est une gamme de l’éditeur 404 Editions (Escape Book et Escape Box) qui, pour l’instant, comprend deux titres : Le Temple du Crépuscule et Le Labo Déglingo.

l

l

Les deux titres sont des créations de Steven Bertal et Charles Soland, et illustrés par Marcel Pixel.

Ils sont destinés à des enfants, à partir de 8 ans pour le Temple et de 10 ans pour le Labo. Ce sont également deux jeux en solo, bien que les jeux fonctionnent aussi à deux joueurs en collaboration, reprenant le principe des célèbres Livres dont vous êtes le héros (LDVELH), c’est-à-dire que les joueurs vont vivre une aventure à l’aide de cartes numérotées et devrons parvenir à résoudre des énigmes, en explorant un lieu, afin d’arriver à un objectif pour gagner la partie.

l

83762108_2522779587988198_8381757321004449792_n

l

A quoi ça ressemble ?

l

l

Comment on joue?

l

Dans le Temple du Crépuscule, tu fais partie de la Détecteam, une équipe dédiée à protéger le monde des super-vilains. Dans cette nouvelle aventure, perdu en pleine jungle, tu es à la recherche du Temple du Crépuscule, dans lequel repose un trésor endormi.

Le souci, c’est que ce coquin de Ti Filou en a entendu parler, et qu’il est sur la piste, lui aussi.

l

l

Dans le Labo Déglingo, tu es piégé avec tes amis de la Détecteam dans le labo du Docteur Déglingo.

Ton objectif : détruire son invention ultra-secrète et ultra-dangereuse. Mais attention à ne pas tomber sur lui au cours de ton exploration !
l

l

Les jeux sont composés de 100 cartes, avec la règle du jeu inclue, et sont très didactiques afin de laisser les enfants jouer en autonomie.

Cela nécessitera quand même une table assez grande, afin que les joueurs puissent avoir la place nécessaire pour étaler les cartes lieux et les nombreuses cartes (objets, amis etc…) et les avoir bien en face d’eux tout au long de la partie.

l

Au fur et à mesure de l’avancement du jeu, les joueurs seront invités à aller chercher des cartes numérotées afin de poursuivre leur aventure.

Le jeu alterne gentiment entre décisions de chemins, énigmes et observations sur les cartes. Les auteurs ont aussi pensé à gérer la frustration des enfants en proposant des indices et même les solutions si les joueurs en ressentent le besoin.

Les cartes sont assez grandes pour des manipulations adéquates et les illustrations sont assez immersives pour que les joueurs se sentent embarqués dans une aventure palpitante. Un gros plus pour ce genre de jeu, où le joueur doit se sentir concerné par l’histoire et rester dans le jeu.

Je conseille toutefois d’installer les enfants dans un environnement calme en évitant les stimuli extérieurs, comme la télé ou de l’agitation autour.

L’enfant devra faire ses propres choix, car s’il cumule pendant l’aventure trois cartes Perte de Temps, alors l’aventure sera terminée et il faudra recommencer dès le début.

La rejouabilité est donc très limitée, même si la totalité des cartes ne sont pas utilisées dans une partie, et que le jeu permet de recommencer l’aventure, une fois celle-ci terminée, le jeu n’est pas vraiment rejouable. C’est important de le souligner, même si actuellement la mode ludique tend vers ce genre de jeu, comme les livres ou box escape et les formats à la Unlock (Space Cowboys).

l

l

l

VERDICT

l

l

Ici l’éditeur réussit le pari de faire découvrir ce genre de jeu à un public peu habitué à jouer en autonomie et à vivre une aventure où le format du matériel et les défis sont bien adaptés à l’âge du public. Même la durée de partie est très cohérente. Compter, selon l’enfant et le nombre de joueur(s) (1 ou 2) environ 30 min d’aventure pour les deux boites.

Héroi’cartes est donc une gamme de jeu à usage unique très adaptée, cohérente, immersive et qui propose un vrai moment d’aventures ludiques aux enfants.

Espérant tout de même que d’autres titres soient dans les tuyaux de l’éditeur et que des petits twists de mécaniques viennent s’immiscer de temps à autres dans les prochaines boites afin de ne pas rentrer dans une routine lassante pour les enfants fans de ce format de jeu.

Ces jeux sont aussi un bon moyen pour les adultes de faire découvrir aux enfants ce genre de mécanique de jeu, de les autonomiser face à une pratique ludique, afin qu’ils puissent en grandissant apprécier à la fois les autres jeux d’énigmes et/ou la lecture avec les LDVELH.

Bravo ! Le test au Labo des Jeux est donc une réussite !

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici:

Le Labo Déglingo philibert

 

Le Temple du Crépuscule philibert

 

Prix constaté: 9€