Test : Tabannusi

Test : Tabannusi

Tabannusi : Les Bâtisseurs d’Ur est l’œuvre de Daniele Tascini qui poursuit sa gamme d’eurogames commençant par la lettre T (Teotihuacan, Trismegistus, Tekhenu) et David Spada. Il est illustré par le binôme Zbigniew Umgelter et Aleksander Zawada (Tawantinsuyu, Origins : First Builders), édité par Board&Dice et distribué en France par Pixie Games.

Prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 14 ans et pour une durée annoncée de 120 minutes.

Située en Mésopotamie (l’actuel Irak), Ur en fut la plus grande et la plus importante cité. C’est en tant que grand architecte que vous œuvrez au renforcement de son prestige : construisez des maisons et créez de vastes jardins dans les différents quartiers de la ville, tout en glanant de précieuses ressources ; contrôlez son port et de puissants navires ; et érigez des sanctuaires sur les ziggourats pour solliciter la faveur des dieux.

l

A quoi ça ressemble ?

l

Un pesant d’or dans la boîte d’Ur

La boîte de Tabannusi est bien remplie, avec du matériel de bonne facture : un grand plateau de jeu, des cartes, moults dés, pléthore de bâtiments en plastique (mais bien réalisés), de nombreuses tuiles et, pour chaque joueur, des marqueurs en bois et des maisons en plastique.

Les couleurs du matériel propre à chaque joueur sont chatoyantes, alors que celles des bâtiments et du plateau sont un peu plus ternes, mais ce n’est qu’une question de goûts et de… couleurs ! 😉 Le tout est assez sobrement illustré pour permettre une lecture aisée du jeu. Quant à l’iconographie, elle est claire et l’on s’y habitue vite.

l

La cité d’Ur, dur ?

Le plateau de jeu représente donc la cité d’Ur, divisée en 5 quartiers numérotés à partir de 1. Les joueurs s’y déplacent chacun leur tour d’une façon bien particulière : à son tour, le joueur actif envoie son assistant travailler là où se trouve son architecte, y choisit un dé ressource et envoie son architecte sur le quartier correspondant au dé ; c’est là que se rendra son assistant au prochain tour.

Cette mécanique de base est donc intéressante car elle demande un minimum de planification.

Et ce dé, que devient-il ? Eh bien, il s’agit en fait d’une ressource que vous allez pouvoir utiliser pour effectuer des actions.

Mais ce n’est pas tout : le jeu offre également la possibilité de prendre des bonus à effet immédiat dans les différents quartiers, de grimper sur les pistes de maîtrise (Eh oui, il faut maîtriser l’art de construire pour que les bâtiments soient beaux et solides !), de récupérer des bonus à long terme au port… Vous pourrez également créer des jardins… Mais je ne suis pas là pour vous expliquer les règles.

l

Action(s) !

Les actions possibles sont donc basées sur le placement (ouvriers, bâtiments, tuiles, marqueurs) qu’il vous faudra optimiser pour marquer un maximum de points de victoire en essayant de faire les bons choix pour éviter d’être à la traine. Et n’oubliez pas de planifier astucieusement les déplacements de votre binôme architecte / assistant ! Certaines actions sont payantes et coûtent des ressources (dés et/ou or), d’autres sont gratuites 😉.

l

Verdict

Je suis tout à fait la cible des jeux de placement mais moins lorsqu’il s’agit de planifier trop à l’avance. Ici, il va bien falloir se mettre à la planification car il ne s’agit pas d’envoyer son architecte n’importe où, n’importe quand… Votre assistant risquerait d’en payer les pots cassés !

Chaque lieu du plateau principal propose des actions, dont certaines sont identiques. Notez qu’elles s’assimilent assez vite mais Tabannusi n’en est pas moins complexe à maîtriser.

Je ne reviendrai pas sur la bonne qualité du matériel. J’ajouterai simplement que la règle est facile à lire / comprendre et regorge d’exemples précis, ce qui est très agréable.

Les seules interactions que vous trouverez dans ce jeu sont indirectes, lorsque vous prendrez des bonus convoités par d’autres ou que vous construirez sur leurs plans pour payer moins cher ! Cependant, le degré de frustration est moindre grâce à certaines compensations. Et à aucun moment vous n’irez détruire les bâtiments de vos adversaires !

Pour l’immersion, on repassera… En revanche, la rejouabilité est assurée par les différents objectifs, les tuiles Barge qui permettent de modifier le plateau principal, et les jetons Bateau dont le placement en début de partie est aléatoire.

Tabannusi est jouable agréablement dans toutes les configurations. Notez que le plateau est recto-verso : un côté pour 1 ou 2 joueurs et un autre pour 3 ou 4 joueurs.

l

Conclusion

Le jeu ne m’a pas paru transcendant, mais on trouve tellement de jeux de nos jours qu’il faut beaucoup d’originalité et de profondeur pour sortir du lot.

Pour ceux que le visuel ne rebute pas et qui aiment les multiples façons de scorer, Tabannusi est un bon jeu expert, sans toutefois se hisser sur le dessus du panier.

l

Disponible ici :

Prix constaté : 49,90 €

Test :  Whistle Mountain

Test : Whistle Mountain

Whistle Mountain est une localisation de chez La Boîte de Jeu, un éditeur français qui maitrise son sujet sur les campagnes Kickstarter couronnées de succès. It’s a Wonderful World vous connaissez ? Et Neta Tanka ? Outlive ? Ils font aussi de la localisation, et comme au Labo on l’a adoré, on mentionnera Les Hauts Fourneaux.

Ils reviennent cette fois avec un jeu de Scott Caputo (Whistle Stop, Sorcerer City) et Luke Laurie (Cryo, The Manhattan Project : Energy Empire, Dwellings of Everdale). Il est illustré par Alanna Kelsey, Mila Harbar, Taylor Bogle, édité par Bezier Games.

Ce jeu est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 14 ans, et pour une durée de 90 minutes environ.

l

Dans Whistle Mountain, qui est sensé se passer après Whistle Stop, autre jeu de Scott Caputo, mais qui sera localisé après Mountain (merci de suivre), vous allez investir vos richesses au fin fond des montages rocheuses afin d’en exploiter les ressources. Vous allez bâtir des échafaudages au fond du ravin, puis y déposer des machines avec vos aérostats, et sauver vos ouvriers de la noyade pour les promouvoir vers la tour.

Vous avez rien compris ? Moi non plus, et pourtant j’y ai joué, c’est dire !

Pose d’ouvriers, gestion de ressources et plateau évolutif sont au programme dans ce jeu au thème carrément what the f***, mais on va y revenir très vite.

crédit : laboitedejeu.fr

l

Thème pas

Alors, des jeux avec des thèmes capillotractés, juste là pour dire, « bon bah faut bien y mettre de la couleur, quelques références, et un univers, alors va pour les vikings, les chats ou que sais-je », ça je connais. Là, j’avoue que ça se pose là avec Whitsle Mountain. Rien n’est cohérent, rien n’est logique. Pourtant j’en trouve encore sur les rézos pour me soutenir que oui, ce thème est intéressant, que je suis juste passé à côté, ça arrive. Oui, c’est pas faux.

Le thème est foutraque, on comprend rien, et pour ajouter à cela (était-ce vraiment nécessaire ??), le jeu est surédité au possible avec des idées qui dans d’autres jeux auraient été bienvenues, mais là non, ça sert plus à rien, « N’en jetez plus s’il vous plait ! »,  « A combien il sort ce jeu ? Ah oui, 55-60 € quand-même, bah fallait ptet s’abstenir sur 2 ou 3 trucs je pense. ».

Bref, une sacrée usine à gaz ce jeu, qui aurait mérité un adage souvent oublié dans le monde ludique : « Epure moi ça vite fait. Si y’a rien à enlever, c’est que c’est tout bon. ».

Bon ok, c’est de moi, mais ça illustre bien le propos je trouve.


le plateau individuel

l

Rouler des mécaniques

Bon à part ça (parce qu’on va pas s’arrêter là quand-même), Whistle Moutain c’est une proposition très européenne, portée par 2 auteurs américains (sic) qui commencent à se faire un pédigrée. On a donc du placement d’ouvriers, de la gestion de ressources, et de la gestion de timing. Avec des actions à déclencher en 2 phases distinctes, vous devrez gérer votre timing. Vous allez envoyer vos aéronefs sur le plateau, récolter les ressources nécessaires, les machines/échafaudages, les cartes, puis rappeler tout le monde à la maison pour construire tout cela dans le plateau commun. A vous de déclencher ce retour à la base au moment opportun. Car souvent, les actions autour du plateau n’acceptent qu’1 aéronef, et vous devrez parfois attendre que la place se libère. Vous le voyez venir le blocage ?

Enfin et surtout, vous devrez garder un œil sur le ravin/canyon/truc dans lequel vous devrez construire des échafaudages/machines avant que l’eau ne monte, ne noie vos ouvriers ou ne rende inutilisable les machines. Un canyon central donc, où tout le monde va venir se poser, construire des échafaudages puis des machines, tout ceci au meilleur moment afin de maximiser la récolte des ressources, le placement des échafaudages/machines, et enfin d’éviter que l’eau ne montre trop vite et noie vos ouvriers avant que vous n’ayez réussi à les faire accéder à la tour afin d’avoir des bonus.

C’est le cœur du jeu – ces 2 phases d’actions à déclencher – et ce plateau central qui se construit avec tous les joueurs. C’est ingénieux mais certainement mal exécuté, la faute à une lisibilité pas toujours évidente, des polyominos que l’on pose les uns sur les autres et avec d’autres éléments comme les aéronefs et les ouvriers, la manipulation n’est pas la plus simple.

l

L’icône de trop

Ce jeu vous propose une quantité de matos assez incroyable. Du coup vous aurez plein de machines différentes, plein d’échafaudages, plein d’améliorations. C’est bon pour la rejouabilité, mais le mauvais côté, c’est le retour à la règle de façon régulière quand apparait un nouvel élément.  Au niveau des machines surtout, c’est plutôt chargé et pas vraiment limpide. Ça me fait un peu penser à la série Valeria que j’adore, mais qui multiplie les icones différentes au fur et à mesure des trop nombreuses extensions (et c’est pas fini), et au final on se retrouve à retourner dans le livret de règles quand ça fait quelques temps qu’on a pas joué, parce que c’est pas lisible ni limpide, et trop d’icônes tuent l’icône.

Il y a quand même 9 pages d’explications des machines/cartes/compétences/etc. en fin du livret de règles de Whistle Mountain … comme quoi c’est pas si limpide que ça.

crédit : laboitedejeu.fr

l

Dans la cuisine, si la cuisson n’est pas maitrisée…

Ce jeu me fait penser à une addition de plein de bonnes idées, mises dans un saladier, remuez le tout, versez dans un plat et enfournez 50 minutes à 200 degrés. Sauf que ça ressort brûlé…

Le plateau central que tout le monde va contribuer à développer, les emplacements les plus intéressants que vous offrirez sur un plateau d’argent à vos adversaires si vous enlevez votre aéronef de cette place qu’il occupe (mais vous en avez quand-même sacrément besoin de cet aéronef…), la gestion du timing entre les 2 phases d’actions à déclencher, ce niveau de l’eau qui monte et rend inutilisable les machines sous l’eau, et noie les ouvriers, un matériel de qualité bien édité, mais surtout surédité (des ressources en quantité alors qu’une seule à faire bouger le long d’une piste impliquerait moins de manipulations et ferait baisser le prix)… Bref, il y a de très bonnes idées dans ce jeu, les auteurs sont clairement inspirés et sont certainement à suivre dans leur carrière ludique. Mais là, j’ai une impression de trop plein avec ce jeu.

C’est une localisation pour La Boite de Jeu donc, généralement, il n’est pas possible de retoucher le gameplay ou même l’édition, mais alléger un peu la boite serait déjà une bonne piste, et le rendrait plus acceptable avec 10€ de moins à son prix.

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici :

Prix constaté : 55 €

Test : Beyond The Sun

Test : Beyond The Sun

Les joueurs experts ont pour habitude de suivre le diamant d’or. Un prix dédié aux jeux experts par des passionnés et pour 2021, devant Bonfire et Praga que l’on peut déjà apprécier en français, il y a Beyond the Sun, BtS pour les intimes, le nouveau phénomène ludique avec autant de réussite que le groupe de musique ?

Le jeu de Dennis K. Chan, illustré par Franz Vohwinkel (Puerto Rico, Targui, Exit, El Dorado, 6 Qui Prend, Tsuro …) et est édité chez Rio Grande games et la VF arrive chez Matagot.

Pour le coté graphique, ne vous fiez pas au couvercle de la boite… on est clairement plus proche d’un prototype que d’un jeu édité, mais bon les mécaniques doivent rattraper tout ça non ?

l

A quoi ça ressemble ?

l

l

Le matériel :

l

Beyond the Sun dispose à la fois d’un matériel de très bonne qualité mais aussi de visuels et d’un graphisme tout simplement absent.

C’est tout simplement 80 dés ! des petits dés certes, mais maniables et bien agréables. On y ajoute cartes, plateaux personnels « double couche » (c’est léger mais bien pratique) et le reste du matériel classique et de bonne qualité.

De l’autre coté de la balance, nous avons le graphisme. Ami joueur amateur du tout récent Bitoku, de Feudum ou autre Tokaido et compagnie, vous allez être très déçu ! BtS est blanc. Tout blanc. Oui c’est super pratique pour la lecture du jeu mais bon, jouer sur un vrai tableur Excel c’est pas si simple, voire même rédhibitoire pour certains. Au moins vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenu !

Mais pour compenser tout cela, qu’en est-il du gameplay ?

l

Comment on joue ?

l

BtS est le premier jeu de Dennis K. Chan et, franchement, pour un premier jeu, le monsieur met la barre bien haut !

La mécanique est simple : à votre tour, déplacez votre pion sur un espace d’action disponible et si c’est une technologie de niveau avancé, vous devez l’avoir recherchée avant (nous y reviendrons).

La deuxième partie de votre tour de jeu est au choix parmi 3 possibilités :

  • une production de minerai, la seule ressource du jeu,
  • une production de personnel,
  • des échanges de ressources.

Voila. Pas de fioritures, du basique, mais pas d’inquiétude, il y a de nombreux points très malins qui rendent le jeu assez incroyable.

l

Commençons par la fin de votre tour et la production de population. Votre plateau personnel fonctionne avec vos dés qui sont des stocks de caisses rangées en colonnes et que vous pourrez « produire » si la piste de disque en dessous est libre.

En effet, sous les dés, vous disposez de deux pistes de disques. Ces disques, il vous faut les retirer en les plaçant sur les planètes que vous allez occuper ou coloniser, ou en haut de votre plateau en développant vos technologies.

Une fois libre c’est assez simple : la piste découverte est un tapis roulant et si vous avez des dés au dessus, un dé est alors produit ! Pas simple à expliquer, mais au final c’est malin, c’est fluide et simple à prendre en main !

Pour la production de minerai, vous produisez autant de minerai que d’icônes découvertes en retirant les disques de cette piste de production.

La première moitié de votre tour désormais !

Vous devez changer d’emplacement mais pas obligatoirement d’action ! Si une action a plusieurs emplacements et qu’un autre est disponible, vous pouvez vous y placer et donc rejouer l’action.

Pour ce qui est des actions, le jeu se découpe en 2 grandes voies stratégiques :

  • les technologies avec un arbre reposant sur 4 niveaux,
  • la voie lactée et ses planètes à occuper en vue de les coloniser.

l

Le plateau spatial vous demandera de transformer votre population en pilotes de vaisseau de force 1, 2, 3 ou 4 pour prendre le contrôle de planètes et de spatio-ports. C’est tout simplement le joueur avec la plus grande force qui aura le contrôle. Cela lui permet de placer un disque sur le lieu occupé.

Si, par la suite, vous parvenez à coloniser ce lieu, vous pourrez placer un second disque dessus.

Ce plateau spatial est basique mais il s’y passe pas mal de choses ! Occuper certaines cartes permet de déclencher des effets et c’est la partie du jeu avec la plus grande interaction. C’est également cette partie du plateau qui rendra vos parties à deux joueurs un peu molles. A 3 joueurs, bienvenue dans un excellent jeu ! Et à 4… là c’est la catastrophe. C’est trop brouillon et totalement chaotique. Nous en reparlerons dans la conclusion.

l

L’arbre technologique… Oh la la c’est tout bon ! 4 technologies de base qui seront les mêmes à chaque partie mais ensuite… des technologies de niveau 2 puis 3 dans 4 optiques, de la plus pacifique à la plus belliqueuse, et des technologies de niveau 4 redoutables et qui apportent beaucoup de points pour le scoring final.

Et en plus, cet arbre technologique, c’est vous qui le développez, c’est vous qui choisissez son orientation, vous décidez ! Avec 16 technologies de niveau 2 et autant de niveau 3, la rejouabilité du jeu est juste astronomique ! Les combos, les interactions, les développements possibles… Vous allez pouvoir jouer encore et encore pour tout essayer. C’est clairement l’énorme point fort du jeu, cet arbre technologique est excellent.

l

Le timing de la partie est également dépendant des joueurs avec des objectifs communs. Une fois qu’un certain nombre de jetons ont été placés sur les cartes d’objectif, la partie prend fin. Encore une fois, voilà un moyen d’allonger un peu plus la durée de vie du jeu, tout comme l’atmosphère de chaque partie. Jouer technologie à chaque partie si les objectifs sont clairement portés sur la colonisation ne sera clairement pas payant, vous l’aurez compris, et il faudra vous adapter au jeu, tout comme à vos adversaires à chaque partie.

Le scoring final est une salade de points avec ceux des objectifs, des planètes colonisées, des lieux contrôlés, des technologies maîtrisées et par le développement de votre plateau personnel.

l

l

VERDICT

l

l

Alors, Beyond the Sun est il le jeu expert tant attendu depuis quelques temps ? Le jeu qui mettra tous les amateurs de gros jeux d’accord ?

Pour couper court à tout suspense… pas vraiment.

Beyond the Sun est une très belle machine en termes de mécanique, mais son graphisme bloquera clairement certains joueurs.

l

Son vrai point faible est en réalité dans son gameplay : BtS est un jeu pour 3 joueurs. 3 joueurs et rien d’autre au final.

A deux joueurs, le jeu n’est pas si mal mais il manque de tension. Cela plaira certainement à certains, c’est une affaire de gout comme on dit.

A quatre joueurs, le jeu devient un pur chaos. Sur les pistes technologiques, la concurrence sera permanente et présente partout. Dur de développer sa stratégie avec d’autres joueurs qui vont venir vous bousculer sur la technologie que vous avez développée et surtout sur les technologies de niveau supérieur que vous aimeriez placer par la suite.

C’est surtout sur le plateau spatial que le jeu à 4 devient trop chaotique. Il est quasi impossible de conserver une planète deux tours de suite. C’est pourtant ce qui vous permet de coloniser cette planète puisque vous pouvez coloniser une planète occupée.

C’est le temps de jeu qui va alors pécher avec des parties qui vont s’éterniser, ce qui retire pas mal de plaisir à l’expérience de jeu.

Ça nous fait pas mal d’arguments contre, non ? Et pourtant Beyond est un jeu bluffant ! Sa simplicité de gameplay, sa forte interaction, le plaisir de développement de son plateau comme sur l’arbre technologique allument cette petite flamme. La petite flamme des grands jeux !

Avec Beyond on ne s’ennuie pas, on surveille ce que font les autres et donc le temps d’attente entre vos tours n’est pas subi ! le fait que les joueurs déclenchent la fin de partie est aussi un élément très agréable. On est en général satisfait de ce que l’on a créé et développé.

l

On a donc un grand jeu qui mérite clairement son diamant d’or, mais ce dans une configuration principalement.

On en vient à la réflexion suivante : les jeux ont-ils tous une configuration clairement au dessus des autres ?

Brass est un monstre à 4 joueurs, là où il se ramollit rapidement quand on retire du monde autour de la table.

Serait-il envisageable d’avoir des jeux avec une configuration de joueurs unique ? Les jeux à deux joueurs le proposent. Souvent des jeux d’affrontement et personne ne semble y trouver à redire.

Pourquoi pas proposer ce BtS en 3 joueurs uniquement sur la boite ? En proposant des variantes 2 et 4 joueurs dans les règles, mais en assumant clairement que l’équilibrage est prévu pour 3.

Ne soyons pas naïfs, les raisons économiques sont bien trop nombreuses, se priver du 2-4 joueurs semble impossible si un jeu veut rencontrer le succès (économique).

Pour l’âge des joueurs, on est ici clairement dans un jeu expert, avec stratégie à long terme et interaction forte. Les ludistes en herbe de 12 ans pourront tenter l’expérience, sinon c’est à partir de 14 ans que l’on pourra tenter le voyage au-delà du soleil.

l

Avec ce Beyond the Sun, à vous les étoiles, l’infini et même au-delà ! un jeu expert qui se démarque et qui vous en mettra des étoiles plein la tête à défaut des yeux. Personnellement c’est un vrai coup de cœur même si la concurrence n’est pas folle (sur les 10 premiers mois de 2021) !

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici :

Prix constaté : 85 € (à confirmer)

Test : Hansa Teutonica

Test : Hansa Teutonica

Retour dans le passé et plus particulièrement au Moyen-Age. La ligue hanséatique désignait à cette époque un regroupement spécifique de marchands du nord de l’Allemagne. Votre réputation est votre meilleure alliée et il est indispensable de la préserver mais surtout de l’accroitre !

Hansa Teutonica revient dans une version Big Box qui comprend le jeu de base ainsi que les extensions « Britannia », « East » et la mini extension « Emperor’s Favour ». Il est l’œuvre de Andreas Steding. Aux illustrations on retrouve Dennis Lohausen. Il est édité et distribué par Matagot.

Le jeu est prévu pour 3 à 5 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée de 60 à 120 minutes.

Merci à Matagot de nous avoir fait parvenir ce jeu gratuitement.

l  

Le matériel :

l

Le matériel est sans surprise de très grande qualité. On a donc dans la boite 3 plateaux de jeu : la ligue hanséatique, la ligue hanséatique orientale et Britannia. Deux des trois plateaux sont recto verso et le troisième a une très belle couverture pour compenser. Les plateaux de jeu ainsi que les plateaux joueurs sont réalisés dans un carton épais et solide, ce qui est très appréciable. Les cubes en bois, ben rien de spécial à part qu’ils sont en bois et vous connaissez mon amour pour les pièces en bois ^^ Pour faire simple, c’est du tout bon – sauf l’insert en carton à l’intérieur qui n’est pas très utile ni fonctionnel.

l

A quoi ça ressemble ?

l

l

Comment on joue ?

l

Pour la mise en place, déterminez en premier lieu dans quelle région vous souhaitez évoluer pour la partie. Prenez le plateau de la région choisie et placez-le sur la face correspondant au nombre de joueurs. Chaque région est jouable de 3 à 5 joueurs. Ensuite, placez les jetons Bonus sur les tavernes de manière aléatoire et le cube noir est positionné sur l’emplacement 0 de la piste des villes complètes. C’est tout pour le plateau principal. Maintenant voyons la mise en place des joueurs. Chacun de vous récupère l’Ecritoire ainsi que tous les pions de sa couleur. La partie la plus fastidieuse consiste à placer les pions sur les emplacements dédiés de votre plateau personnel, rien de bien long rassurez-vous. Chaque joueur place un de ses négociants sur la case 0 de la piste de score. Enfin les joueurs vont créer leur réserve personnelle en fonction de l’ordre du tour.

Voyons à présent comment une partie se déroule. En commençant par le premier joueur et en continuant dans le sens horaire, chaque joueur réalise ses actions. En début de partie, elles sont au nombre de deux mais vous pourrez monter jusqu’à 5.

Les actions possibles sont les suivantes :

  • Recruter : cette action vous permet de transférer les commerçants de votre réserve générale à votre réserve personnelle et de les rendre ainsi disponibles. Le nombre recruté dépendant en revanche du développement du Trésor de votre plateau personnel.
  • Placer un commerçant : c’est grâce à cette action que vous pourrez envoyer vos commerçants sur une route du plateau de jeu à condition que la case soit vide. Il peut s’agir d’un cube négociant ou d’un disque marchand.
  • Remplacer un commerçant adverse par l’un des vôtres : vous apercevez ici une partie de l’interaction présente dans ce jeu. En effet, vous pouvez prendre la place de vos adversaires. Cela vous coutera en revanche un ou deux commerçants supplémentaires et l’adversaire que vous aurez délogé recevra en plus de son pion un ou deux commerçants selon la nature du pion remplacé. Certes cela à un coût mais parfois ça vaut vraiment le coup !
  • Déplacer vos commerçants sur le plateau : vous pourrez déplacer en fonction du développement du Livre du Savoir 2 à 5 de vos commerçants sur le plateau de jeu.
  • Créer une route commerciale : c’est l’action centrale du jeu. Pour cela vous devez d’abord avoir un commerçant sur chacune des cases de la route reliant deux villes. Une fois cette condition remplie, vous devez réaliser les actions suivantes dans un ordre précis :
  • 1/ Vérifier le contrôle des villes : c’est une des manières de marquer des points de prestige. Chaque joueur qui contrôle les villes des extrémités de la route marque un point.
  • 2/ Prendre le jeton bonus : cette action n’est possible que si un jeton bonus est disponible sur la route commerciale qui vient d’être créée. Dans ce cas, un nouveau jeton bonus est placé sur l’assiette de votre plateau personnel. Le ou les jeton(s) récupéré(s) sont placés sur le plateau de jeu à la fin du tour en respectant les règles de pose.
  • 3a/ Etablir un comptoir : récupérer un des commerçants de la route commerciale pour le placer sur l’emplacement libre le plus à gauche d’une des deux villes. Les emplacements ne peuvent accueillir soit qu’un négociant soit qu’un marchand, il faut donc être vigilant aux commerçants qu’on met sur la route commerciale. Par ailleurs, la couleur de l’emplacement doit coïncider avec le niveau de Privilège. Le cas échéant, vous ne pourrez pas construire un comptoir à cet endroit. Certains emplacements vous permettent de gagner des points de prestige immédiatement. Lorsque toutes les cases d’une ville sont occupées, la ville est complétée.

Une autre manière de marquer des points de prestige est d’établir une connexion est-ouest. Une petite course contre la montre apparait puisque le premier à réussir ce challenge marquera plus de point que les suivants.

OU

  • 3b/ Développer une capacité : si une des deux villes affiche une icône de capacité, alors vous pourrez développer cette dernière et ainsi améliorer le nombre d’actions, le nombre de commerçants recrutés, votre privilège et donc l’accès à plus d’emplacements de comptoir, le nombre de commerçants que vous pouvez déplacer ou encore le multiplicateur des points de prestige du réseau – on en reparlera plus précisément dans le décompte des points de fin de partie.

OU

  • 3c/ Marquer des points de prestige spéciaux : chaque plateau dispose d’une ville comprenant des emplacements spécifiques. Pour en bénéficier, votre route commerciale doit comprendre un marchand car seuls ces derniers sont acceptés sur les emplacements de ces villes. Le nombre de points remportés en fin de partie dépend du Personnage choisi et ce dernier est fonction de deux paramètres : est-ce qu’il est encore disponible ? et est-ce que le niveau de développement du Privilège est suffisant ?

Les plateaux des extensions ont chacun des particularités et de nouveaux points de règles pour renouveler encore plus vos parties. Ainsi, les villes indépendantes font leur apparition, tout comme les routes commerciales maritimes et les jetons bonus permanents. Sur le plateau Britannia, de nouvelles subtilités arrivent grâce aux trois régions distinctes présentes sur ce plateau.

Les tours se poursuivent jusqu’à ce qu’une des conditions de fin de partie soit atteinte. Dans ce cas, la partie s’arrête immédiatement après la fin de l’action du joueur actif. Les 3 conditions possibles sont les suivantes :

  • Un joueur atteint au moins 20 points de prestige.
  • La réserve de jeton bonus est vide alors qu’un joueur devait en piocher un.
  • Le joueur actif établit un comptoir qui complète la 10ème (ou 8ème) ville.

On procède ensuite au décompte des points. On ajoute aux points déjà marqués au cours de la partie les points de fin de partie. On prend alors en compte les points de capacités développées au maximum, les points de jetons bonus en fonction du nombre que le joueur possède – les points étant exponentiels, les points spéciaux, les points des villes contrôlées mais aussi les points du réseau, c’est-à-dire les points du plus long réseau de comptoir multipliés par le chiffre de Clés de la ville. Le joueur ayant le plus de points de prestige remporte la partie.

l

l

VERDICT

l

l

L’avis de Mariana

l

Hansa Teutonica est un jeu de placement d’ouvriers et de majorité. La petite introduction nous remet dans le contexte historique du jeu et de l’histoire mais, malheureusement, le thème est rapidement oublié. Les règles sont simples à assimiler mais, à chaque tour, beaucoup de choix s’offrent à vous. La fluidité du jeu est impressionnante et surprenante car, au vu de la multitude de choix en lisant les règles, on ne s’attend pas à une fluidité pareille. Chaque action doit être optimisée au maximum car la fin de partie arrive relativement rapidement et vous ne pourrez que rarement mener votre stratégie à terme.

L’interaction est là, que vous chassiez des pions de vos adversaires ou non, puisque le contrôle de la ville est très important pour vous faire marquer de nombreux points de victoire. Cette dernière est présente même à 3 joueurs grâce aux différentes cartes disponibles. On ne va pas se cacher que plus il y a de joueurs plus il y a d’interaction.

En revanche, malgré toutes ces bonnes choses il y a un grain de sable dans le rouage. L’amélioration du nombre d’actions est indispensable et cela entraine un rush en début de partie sur cette action. J’ai essayé de nombreuses stratégies mais même avec une seule action de moins par tour, la punition en fin de partie est là avec une impossibilité de rivaliser. Je regrette que cette action soit si primordiale.

En somme, Hansa Teutonica est un bon jeu mais auquel il manque quelque chose pour être excellent. Il plaira aux joueurs qui voudront aborder les jeux un peu plus complexes en un minimum de temps.

l

L’avis de Romain

l

Alors là on est sur une perle ! Hansa Teutonica était sous mon radar et cette réédition en big box tombe à point nommé. Attention, il est très dépendant des joueurs autour de la table, l’interaction est forte, très forte et la frustration peut vite arriver. Mais le jeu cache un tel cœur de gameplay qu’il vous faut au moins l’essayer.

H&T est un jeu pour joueurs experts qui demandera d’y jouer plusieurs fois pour l’appréhender au mieux et en découvrir les différentes cartes. De même le jeu est à jouer à quatre joueurs au minimum pour tourner au mieux.

Un jeu de réseau à forte interaction ou l’amélioration de votre plateau personnel vous permettra de tirer le meilleur parti de vos actions. Une vraie réussite exigeante mais un jeu qui peut rapidement s’installer dans une ludothèque pour ne plus la quitter.

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici :

Prix constaté : 50 €

Test : Les Sombres Royaumes de Valeria

Test : Les Sombres Royaumes de Valeria

Bon autant vous le dire, j’adore l’univers de Valeria  donc là on a quand même un nouveau jeu, et non une extension, dans cet univers déjà bien riche et qui propose déjà, pour faire court, un jeu de dés et d’activation, Valeria le Royaume, et ses moultes extensions, et Margraves de Valeria, qui propose du placement d’ouvriers (pour faire très court). Il y en a encore d’autres, mais comme ils ne sont pas encore traduits, et peu disponibles en France, je ne les mentionne pas.

Cette fois-ci, nous incarnons les « méchants » de l’univers de Valeria et c’est plutôt rare dans les jeux. Nous devrons réunir nos forces, monter en puissance, et nous préparer à reconquérir nos terres !

Le jeu est l’œuvre de Stan Kordonskiy (Endless Winter, Lock Up, Dice Hospital), illustré par « The Mico » (la gamme Valeria, les jeux de Shem Phillips Pillards de la mer du Nord, Architectes du Royaume de l’Ouest, Paladins etc…, Coloma, Claim, Pour une poignée de Meeples, …). Il est édité par Daily Magic Games, et localisé par Lucky Duck Games.

Il est prévu pour 1 à 5 joueurs, à partir de 14 ans et pour une durée de 1 heure environ.

l

A quoi ça ressemble ?

l

l

Comment on joue ?

l

Allez les vilains, il est temps de reconquérir nos terres et d’aller montrer à ces elfes, humains et nains de Valeria de quel bois on se chauffe !!! Ils nous narguent avec leurs citadelles, il est temps de leur rentrer dedans !

Rassemblez vos troupes, recrutez vos champions et utiliser vos sanctuaires afin de récolter des ressources. Prouvez votre valeur et vous serez peut-être le prochain commandant de l’armée des Ombres !

A votre tour vous devrez déplacer votre gardien dans l’un des 5 sanctuaires du plateau de jeu, ou sur le 6ème emplacement possible qui se situe sur votre plateau individuel, votre camp.

Si vous allez dans un sanctuaire, vous prenez un dé et vous le placez sur votre plateau. Vous réalisez ensuite l’action du lieu.

La valeur et le choix du dé sont doubles. Vous prenez un dé de valeur faible, vous bénéficiez aussi d’une valeur de réduction pour la carte champion ou stratagème que vous pourrez acheter sur ce sanctuaire. Vous prenez un dé de valeur forte, pas ou peu de réduction pour l’achat d’une carte, mais une force plus élevée pour ce dé, qui vous permettra donc de potentiellement gagner plus de PV lors de la validation de votre stratagème en utilisant ce dé.

En vrac pour les actions des lieux, vous pourrez acheter une carte stratagème, récupérer une gemme, gagner de l’or, de la magie ou bien acheter une carte champion.

Quand vous irez avec votre « ouvrier » dans votre camp, vous pourrez valider une carte stratagème préalablement achetée et placée en réserve sur votre plateau.

Pour valider une carte, vous devez avoir le bon nombre de dés, dans la bonne couleur.

Même si vous pourrez modifier leur valeur et/ou couleur avec vos gemmes, compétences etc…

Vous défaussez les dés utilisés, vous empochez les points de victoire, et vous débloquez un marqueur conquête de votre plateau, qui vous permettra aussi de gagner un bonus.

Concrètement, votre plateau individuel est limité au début de la partie. Par exemple, vous ne pouvez accueillir que 3 dés, 1 carte stratagème, 3 cartes champions etc… Au fur et à mesure des stratagèmes validés, et donc des marqueurs conquête que vous enlèverez de votre plateau, vous débloquerez la possibilité d’accueillir par exemple jusque 5 dés, 1 ou 2 cartes stratagèmes supplémentaires, ne plus limiter votre influence etc…

Clairement, vous aurez envie de tout améliorer et ce sera très frustrant de devoir ne sélectionner qu’un seul marqueur à enlever. Vous aurez besoin de débloquer ces emplacements si vous voulez monter en puissance dans la partie.

Je ne m’étale pas plus sur les règles puisque là vous devriez déjà cerner les contours du jeu, et le déroulement d’une partie. Il y a bien entendu plusieurs éléments de règles que je ne vous ai pas présentés, mais ça n’apporterait rien à ce test de tout vous détailler.

Une fois qu’un joueur a validé son 7ème stratagème, on finit le tour et la partie s’arrête. Vous ajoutez à votre nombre de PV sur la piste au tour du plateau les PV apportés par certains de vos champions, ainsi que 1 PV par dé sur votre plateau.

l

l

VERDICT

l

l

Comme je vous l’ai dit, j’adore cette série Valeria, qui n’est pas à mettre au panthéon ludique en termes de mécaniques ou d’originalité, et qui n’est pas exempte de défauts (« trop d’icônes tue l’icône » devrait être tatoué sur les bras de Isaias Vallejo, l’auteur du premier jeu et le créateur de cet univers ^^), mais j’y prend à chaque fois du plaisir et c’est bien le plus important.

Mais pour Les Sombres Royaumes, ça n’est quand même pas fou-fou… Le jeu est très (trop ?) mécanique, dans le sens où vous répétez les actions afin de valider un stratagème. Besoin d’un dé vert, je vais sur tel lieu je récupère le dé, je fais l’action du lieu. Un dé rouge, je vais dans un lieu je prends le dé et l’action du lieu. Une carte stratagème, je vais dans le sanctuaire dédié, je prends 1 dé je prends une carte stratagème. Je retourne sur mon plateau, je valide le stratagème, défausse les dés, prends les PV et améliore mon plateau. Allez, on y retourne, je prends 1 dé gris… Bon, vous avez compris l’idée.

Ça tourne bien, les tours sont assez rapides puisque vous n’avez qu’une action à effectuer par tour, mais pour le coup ça laisse quand même l’impression de tourner en rond, à récupérer des dés pour valider des stratagèmes (je simplifie volontairement), et ainsi de suite. Tout ça aussi parce que le thème passe très vite au second plan, à savoir qu’on ne prête même plus attention aux illustrations et à l’univers pourtant très détaillé pour ne se concentrer que sur la couleur des dés, et les symboles des actions à débloquer.

Ah mais on faisait quoi au fait ? Ah oui, préparer son armée, regrouper ses forces ? Euh bah non en fait…

C’est fort dommage je trouve, parce qu’il ne reste qu’une succession de tours à répéter des actions assez similaires. Alors on va tout de même optimiser son plateau, et ça c’est plutôt chouette. C’est vraiment ce but qu’il va falloir poursuivre durant la partie d’ailleurs, optimiser vos déplacements, les cartes que vous achetez, les dés que vous récupérez, et les gemmes qui permettent de modifier ces dés. Ne pas s’encombrer d’un dé qui ne vous sert pas rapidement car les emplacements sont au début de la partie limités, et il vous faudra améliorer votre plateau personnel afin d’être plus à l’aise dans la partie, et réussir à valider des stratagèmes rapportant plus de PV. Il y a donc une petite gymnastique intellectuelle à enclencher, et essayer d’avoir une vision à quelques tours d’avance pour optimiser tout cela, et ne pas faire des tours par dépit, car les autres joueurs en profiteront certainement ! Mais le sentiment général après la fin de partie, est quand même moyen… Un bon OK Game, et pour moi le jeu le moins intéressant de la gamme Valeria.

Enfin, et même si le jeu est assez léger, je ne le conseillerai pas à des « novices » tant l’accumulation d’icônes diverses et variées rend l’ensemble assez peu lisible sans avoir passé du temps à lire la règle. Et malgré cela, les retours à la règle sont fréquents lors de la 1ère partie pour se rappeler ce que fait telle ou telle icône (mention spéciale à l’icône bonus de chaine et à l’icône gagnez 1 dé sanctuaire qui sont vraiment très (trop) proches).

l

Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver ce modeste blog avec toujours + de contenu.

l

Disponible ici:

Prix constaté : 50€