Les Dossiers du Labo : Les jeux qui ont marqués notre année 2023

Les Dossiers du Labo : Les jeux qui ont marqués notre année 2023

Ca y est, maintenant que l’année est effectivement terminée, nous pouvons vous faire part des jeux que nous avons préféré durant cette année 2023 !!

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Comment ça tous les tops sont déjà sortis depuis fin novembre et début décembre ??? Personne ne joue en décembre ??? Y’a aucune sortie, ou aucun jeu auquel vous allez jouer et que vous n’aviez pas joué avant ??? Bizarre … ^^

Nous, on a continué à jouer, comme durant toute cette année, et voici du coup les jeux que nous avons retenus !

Pas forcément des jeux sortis en 2023, pas forcément des jeux disponibles, mais des jeux qui ont fait vibrer nos petits cœurs de ludistes !

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C’est parti !

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Les jeux qui ont marqués l’année 2023 de Romain B. :

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L’année passée, je n’avais pas été emballé par les sorties ludiques et au final, c’est Coffee Traders qui restait mon jeu préféré depuis 2021. Je pourrais clairement remettre ce jeu sur le devant de la scène, chaque partie est un enchantement à 4 mais surtout à 5 joueurs. Mais bon, on m’a demandé de parler de 2023, alors let’s go !

Le boss de cette année reste Nucleum. Étrangement, je ne vais pas m’étendre sur le sujet, j’en ai déjà énormément parlé, alors passons aux autres révélations.

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Marrakesh : je le découvre sur le tard grâce à l’édition essentielle qui, après comparaison, est bien meilleure du point de vue lisibilité et surtout taille sur la table (ça reste très grand). Le jeu est tellement satisfaisant, certains le trouveront peu tendu et presque pas expert, mais personnellement il me fait passer un excellent moment à chaque partie et après tout, ce n’est pas ça l’essentiel ?

Kutna hora : il n’est pas encore arrivé en français, ce sera pour 2024 et sur la boîte c’est indiqué 2-4, ce qui est une aberration pour rester poli. KUTNA est nul à deux, c’est un désastre. En revanche, à 3 comme à 4 c’est à chaque fois une réussite. De l’interaction à tous les étages, on regarde en permanence ce que font les autres, les changements qu’ils apportent au jeu en espérant en profiter. Les parties sont rapides, 5 actions par manche sur 5 ou 6 manches, c’est parfait. Kutna est une petite perle qui mérite d’être connue.

(ndlr Iello a annoncé la localisation de cette pépite à venir en 2024 en français !! )

Robotrick : allez, je me limite à un. Seul jeu de pli. Pour être franc, on aurait pu sortir une petite dizaine de cette année. Les jeux de plis sont simples, mais avec une telle profondeur et il se passe tant de choses autour de la table… mais je m’égare. Je choisis donc Robotrick qui devrait voir sa VF arriver si les éditeurs sont malins. Il ne se joue qu’à 3, le 4ème joueur étant un bot dont on connaît le gameplay et la main. On sait tout et pourtant c’est la Bérézina à chaque manche, mais pas d’inquiétude ! Tant que les autres perdent plus de points que moi, je suis vainqueur non ? Un jeu malin, qui tient dans la main.

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Une très belle année ludique pour 2023, riche à tous les niveaux avec de très grands jeux, ce qui n’est pas si commun.

Je nous souhaite d’en découvrir autant en 2024, en attendant bonne année à tous !

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Les jeux qui ont marqués l’année 2023 de Hélène « Harrie » G. :

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Je n’ai pas beaucoup joué en 2023 mais j’ai trouvé de quoi accompagner mon coup de cœur de l’année !

1 – Sky Team (2 j)

Pilote, copilote, êtes-vous prêts à décoller

 atterrir sans encombre sur les pistes du monde entier ?

2 – D’Orge et de Blé (2 j)

Apprêtez-vous à fabriquer votre pain et votre bière dans un duel où les ressources seront partagées.

3 – Foxy (1 – 6 j)

Un petit jeu tout mignon et d’une simplicité déconcertante. Serez-vous le meilleur observateur et le meilleur parieur ?

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Les jeux qui ont marqués l’année 2023 de Thibault :

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Heredity chez DARUCAT : Heredity avait été mon gros coup de cœur du FIJ 2023, tant j’avais été emballé par la tension narrative introduite par la frise d’événements, et par le gameplay simple et efficace. Je suis également un gros fan d’univers postapocalyptique, donc l’histoire d’une petite famille de fermiers sans histoire brutalement assiégée par une horde de pilleurs, c’est tout à fait ma came. La fin d’année a été l’occasion de continuer l’aventure, et force est de constater que le soufflé ne retombe pas après le premier scénario. Je n’ai qu’une hâte, c’est voir DARUCAT exploiter cette formidable idée de gameplay et pousser le concept encore plus loin.

Skyteam chez SCORPION MASQUE : des jeux coopératifs, j’en ai plein, des jeux coopératifs uniquement à deux joueurs beaucoup moins, et Skyteam n’a eu aucun mal à prendre la première place. Le jeu traduit très élégamment en mécanismes de gameplay sa thématique, à savoir faire atterrir un avion sans casse ni heurt, et la difficulté est vraiment bien dosée avec de petites règles qui s’ajoutent au fur et à mesure des aéroports. Le matos est de qualité et on voit difficilement ce qu’on pourrait reprocher à quelque niveau que ce soit. Une belle réussite.

Earthborne Rangers chez INTRAFIN : j’étais hyper hypé par l’idée d’un JCE à la Horreur à Arkham dans la nature, avec l’Humain qui redécouvre une Terre redevenue sauvage et sa faune et sa flore plutôt étranges. Au final, l’angle est quand même assez différent, mais si on prend le jeu pour ce qu’il est, à savoir un open world mâtiné d’un jeu de deckbuilding roleplay, on embarque pour une belle aventure soutenue par des illustrations magnifiques et un récit plutôt bien écrit. Cerise sur le gâteau, la démarche écolo d’Intrafin dans la fabrication du jeu est également une vraie et belle initiative qui est complètement raccord avec le thème d’Earthborne Rangers.

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Les jeux qui ont marqués l’année 2023 de Kmylle Muzo :

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Le petit jeu de cartes facile à sortir : Marvel remix

Ce jeu d’optimisation de main en 7 cartes sorti cet automne n’a pas séduit que moi au Labo (cf l’article de RomainB ici). Recherche de combos puissantes ou limitation des dégâts, les parties s’enchaînent et ne se ressemblent pas. La thématique ne me séduit pas plus que cela, et pourtant difficile de lâcher ce jeu une fois qu’on a commencé à y jouer. Bien qu’il soit jouable jusqu’à 6, je recommande de ne pas se lancer à plus de 3 ou 4 pour éviter une fin de partie précoce et frustrante.

Le jeu profond qui se joue en 4 actions : Earth

Encore un jeu d’optimisation et de combos mais cette fois-ci c’est du lourd. Facile à prendre en main avec ses quatre actions possibles mais diablement retors si l’on veut faire un maximum de points. Certains lui reprochent son manque d’interaction, mais il faut tout de même bien surveiller ce que font les adversaires pour la course aux objectifs et le déclenchement de la fin de partie. Aussi beau que bon, il est à consommer sans modération (le test d’Hélène ici).

La variante fun du classique Scrabble : Crack list

Ce jeu de cartes découvert au FIJ a semble-t-il conquis l’ensemble de mes amis joueurs occasionnels. Son principe est simple : on tire un thème et on joue alternativement une carte de sa main. Sur ces cartes figurent des lettres ou des effets amusants. Il faut trouver un mot dont la première lettre correspond à celle de la carte jouée et au thème pour espérer se débarrasser de toute sa main avant les adversaires. Un mélange entre le Scrabble et le Uno aussi chaotique que propice à la mauvaise foi.

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Les jeux qui ont marqués l’année 2023 de Jérémie Mc Grath. :

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The art project, un coop astucieux et malin et de toute beauté, avec un effet leader bien lissé!

Legacy of Yu, un solo prenant et dont on veut connaitre la fin!

Memoria bluff, les émotions et fous rire qu’il provoque sont mémorables et on apprend à mieux connaitre les personnes autour de la table.

Et mention honorable que j’aimerais classer dedans mais qu’il manque de place: 

Circadiens ordre du chaos, un faux 4X qui a plus de sensations de 4X que ce que propose le marché!

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Les jeux qui ont marqués l’année 2023 de Fabien :

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Empire’s End est mon chouchou de l’année, vous l’avez compris si vous avez lu ma critique du jeu publiée en décembre. Le jeu est étonnant du fait de sa proposition ludique originale, et dieu sait que j’apprécie ça. Une version plus touffue de « Non Merci », une simple mécanique de stop-ou-encore sublimée par son thème de destruction-reconstruction progressive de votre cité. Plusieurs éléments y sont ajoutés pour un résultat d’un jeu qui veut surtout vous faire mal, et ça c’est rare, et c’est bien !

Trio. C’est une évidence, ce jeu intègre toutes les qualités ludiques qu’il est possible de mettre dans un simple jeu de cartes. J’y ai joué tellement de parties avec des publics tellement différents, que c’est toujours aussi étonnant de le voir fonctionner à presque tous les coups ! Tous les superlatifs peuvent se greffer à cette création ludique épurée au cordeau, disponible à prix très abordable, expliquée en 3 phrases. Les regards suspicieux suivront votre explication si réduite, qui se transformeront en évidence pour les joueurs une fois 2 ou 3 tours accomplis. Puis, pour finir, c’est la revanche qui est demandée, et là, il n’y a rien de plus à ajouter.

A la recherche de l’espèce disparue. Presqu’un jeu d’enquête mais surtout un jeu de déduction qui m’a vraiment plu. Le python ne se situe pas sur une case colline, les crapauds à côté de 2 cases vides, … Bon je me balade sur toute l’île, je reviens sur mes pas et je récupère de + en + d’informations. Mais où te caches tu saleté d’espèce disparue !! Une séance de déduction et de logique servie par un matériel très chouette et qui apporte un + à l’expérience, et une appli obligatoire et heureusement bien développée, malgré quelques erreurs de trad.

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Voilà, vous avez découvert les jeux marquants de la rédaction du labo, et vous ? Vous retenez quoi ?

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Et vous retrouverez la plupart de notre sélection dans la boutique de notre partenaire

L’édito du Labo #4 – Homo Figurinus

L’édito du Labo #4 – Homo Figurinus

Je vais vous faire une confidence, je suis plus intéressé par le joueur que par le jeu. Bien que j’en fasse partie, je n’ai pas beaucoup de respect pour l’espèce humaine mais je suis fasciné par sa capacité à prendre au sérieux une activité qu’elle sait pertinemment frivole et inutile. Sérieusement, il se passe quelque chose de magique quand l’Homme se met à jouer. Mais si, pour moi, il entre au second plan, je dois bien admettre que le jeu auquel on joue peut influencer notre comportement ludique.

C’est pour ça que j’ai voulu m’intéresser un peu aux joueurs d’un genre que je connais et pratique assez peu, le jeu de figurines. Pour les ludistes (c’est-à-dire les joueurs de jeux de société) les figurinistes sont une espèce un peu à part. Ils ont leurs propres points de vente (comme les fameuses boutiques Games Workshop, rebaptisé Warhammer depuis quelques années), leurs propres clubs, leurs propres événements comme le French Wargame Day dont la dernière édition, qui a eu lieu à Grenoble, a rassemblé plus de 1500 joueurs sur deux jours. Même lors des festivals “généralistes” les activités restent souvent cloisonnées.

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crédit photo : French Wargame Studio

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Des joueurs à part ?

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On voit souvent les figurinistes comme des joueurs exclusifs. Ils ne se consacrent qu’à un seul jeu. Il faut dire que le jeu de figurines est une activité exigeante à plus d’un titre. Le hobby prend du temps car il ne se limite pas au pur aspect ludique. En plus de règles souvent riches et complexes à apprendre, il faut ajouter l’aspect modélisme avec le montage et la peinture de figurines et de décors. Tout ça prend du temps et coûte cher, très cher. Le jeu de figurines est probablement la passion ludique la plus onéreuse de toutes.

Il existe malgré tout des moyens de rentabiliser sa collection de décors et de figurines tout en renouvelant son expérience ludique. Grâce à des chaînes youtube comme Papa Wargamer ou T’as Gueule On Joue (à qui je décerne en toute illégitimité le prix du meilleur générique des chaînes de wargames), j’ai découvert des joueurs pluralistes qui n’ont pourtant pas le temps et l’argent de rentiers millionnaires. Un petit exploit rendu possible grâce aux jeux de figurines généralistes ou “agnostiques”. Comme les jeux de rôles sans univers, il existe des wargames sans gammes de figurines associées. Des jeux comme SAGA ou Mars Code Aurora, vous proposent de réutiliser vos vieilles figurines en jouant des règles différentes.

À côté de ça, la démocratisation des imprimantes 3d a permis la création de petites entreprises proposant des gammes de figurines alternatives (légèrement) moins chères que celles produites par des entreprises plus installées comme le géant Games Workshop (Warhammer 40k) ou ses principaux concurrents, Mantis Games (Kings of War) ou Corvus Belli (Infinity). Les premières versions en résine étaient médiocres mais la qualité s’est nettement améliorée et aujourd’hui, sans atteindre les niveaux de qualité des ténors, elles sont des alternatives tout à fait honnêtes.

Les figurinistes sont connus pour ne pas être des joueurs très agréables. Pointilleux et compétiteurs à la limite de la mauvaise foi. Apparemment, ils ont dû se rendre compte de leur mauvaise réputation et semblent faire beaucoup d’efforts pour améliorer l’état d’esprit du milieu. La volonté d’inclusion est plus grande et ça se sent dans la pratique. Le mode en partie est à l’annonce d’intention, les joueurs déclarent ce qu’ils veulent faire durant leur tour afin de ne pas prendre l’adversaire en défaut et discutent tout de suite si une situation paraît litigieuse au lieu de mettre l’autre joueur sur le fait accompli. Il est également de coutume, lors des parties amicales, de jouer “avec” plutôt que de jouer “contre”. On demande l’avis de l’autre joueur et on réfléchit ensemble au meilleur coup à jouer. Même si cela n’empêche de tomber sur des joueurs pénibles, ceux qui ne prennent pas le pli de cette manière de jouer plus cordiale sont souvent rappelés à l’ordre.

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Marteau de guerre et poule aux œufs d’or

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Lors de mon petit tour du wargame, je me suis bien sûr tourné vers le premier d’entre eux. Warhammer 40.000.

Pour ceux qui l’ignore, Warhammer 40k est un jeu de figurines le plus populaire au monde.  On y joue l’armée d’une des nombreuses factions du jeu dans un univers de science-fiction gothique qui dépeint un futur lointain (celui du 40ème millénaire) extrêmement sombre et dictatorial tout en s’inspirant de la fantasy tolkienienne. En gros, des elfes décadents se mettent sur la tronche avec les élus génétiquement modifiés d’une théocratie militaire.

C’est aussi une machine à cash pour Games Workshop. Cet éditeur est de très très très loin le plus gros dealer de kilo-plastique de l’univers connu. Il est même considéré comme l’une des plus grosses entreprises du luxe au Royaume-Uni.

Quand je regarde les réactions des joueurs de GW de l’extérieur, je les trouve incroyablement indulgents avec leur fournisseur de bonheur ludique.

La dixième version de leur jeu phare est sortie il y a quelques mois. La toute première datant, tenez-vous bien, de 1987. On pourrait se dire qu’avec ce paquet d’années d’expérience, ils seraient capables de sortir un jeu aux petits oignons dans des conditions de lancement parfaites. D’autant que GW n’a pas vraiment de problème de budget. Et pourtant.

Les débuts de cette version sont entachés de problèmes d’approvisionnement, de règles mal testées, bourrées de trous et de fautes, de factions très mal équilibrées, d’une communication certes en voie d’amélioration, mais encore défaillante sur de nombreux points.

Tout autre éditeur du monde ludique qui sortirait un jeu dans cet état peut dire adieu à sa communauté. Elle irait tout simplement voir si l’herbe des champs de batailles n’est pas plus verte ailleurs. Mais ce n’est pas parce qu’on a du mal à comprendre une pratique que tous ses passionnés sont des malades mentaux. Sinon il faudrait enfermer tous les joueurs de curling.

Comment expliquer alors cet attachement si fort aux produits Games Workshop ? Il y a certainement un biais d’engagement. Vous vous êtes déjà tellement investi financièrement, ludiquement, intellectuellement, émotionnellement dans ce jeu qu’en changer peut paraître difficile. L’autre raison matérielle, ce sont les joueurs. Si vous décidez de changer, il faut soit réussir à convaincre votre cercle ludique, soit en changer totalement. Ce qui n’est pas si simple.

La dernière raison que je vois est encore plus basique. Ils y trouvent leur compte. Warhammer 40k a un univers si foisonnant, une gamme de figurines si belle et fournie et un système qui malgré ses défauts continue à tenir la route avec des unités et des factions très différentes qui renouvellent sans cesse l’expérience de jeu.

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Là-bas, il n’y a que la guerre mais en plus gentil

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Je dois l’avouer, j’avais gardé de mes années adolescentes une assez mauvaise image du joueur de figurines. Fermé, mauvais joueur, pinailleur… J’avais dans l’idée que cette activité était plutôt réservée aux joueurs très compétitifs mais en m’y penchant de nouveau, j’ai découvert un milieu en voie d’évolution vers une pratique prônant plus d’ouverture et de fair-play. Au point que je me suis même acheté quelques figurines pour faire de l’escarmouche. Mais bon ça coûte toujours un bras.

Test Solo : Eila et l’éclat de la montagne

Test Solo : Eila et l’éclat de la montagne

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Eila la volonté de nous faire pleurer

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Ne vous fiez ni à l’innocence de la couverture ni à la légèreté de la direction artistique, car un récit tant chimérique qu’amer vous attend.

Eila et l’éclat de la montagne se situe dans un univers fantastique dans lequel une petite lapine toute mignonne passe la majeure partie de son temps à flâner auprès de son vieil ami aux ramures saillantes. Pourtant, le jour où elle aperçoit un éclat lumineux étinceler des montagnes, elle décide de quitter son doux cocon pour s’engager avec courage et ténacité dans un périple qui la mènera dans des contrées qui lui sont inconnues.

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Une mise en place infantile

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Chaque chapitre se déroule en 7 jours maximum chacun divisé en deux phases : Phase jour et Phase nuit. Chaque chapitre est matérialisé par un paquet de cartes et contient des Événements de base de couleurs différentes (rouges, bleus et jaunes).

Triées par couleur en début de chaque chapitre, elles sont ensuite disposées sur leurs emplacements.

La mise en place est rapide et intuitive puisqu’une fois le plateau central et le présentoir installés, il suffit de se laisser guider chapitre après chapitre.

Le plateau permet d’organiser les cartes en fonction de leurs types et de se créer sa propre histoire en fonction de nos choix, car Eila et l’éclat de la montagne est un jeu d’aventure narratif à campagne en six chapitres.

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Une insolente simplicité

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Les cartes jaunes forment les événements dits imminents et sont placées dans le présentoir en guise de pioche. Chaque carte révélée devient active et rejoint l’emplacement « Présent » du plateau central. En fonction de la carte, plusieurs options sont alors possibles et une fois résolue (selon vos choix…), cette dernière rejoint l’emplacement « Passé » (défausse) pour être définitivement perdue ou l’emplacement « Futur ». Attention, car les cartes du Futur viennent garnir votre présentoir pour les jours suivants à la fin de la phase Nuit.

Dès que la dernière carte Événement du présentoir est résolue, la phase de Jour s’achève ; on effectue donc aussitôt la phase de Nuit (avancée du chapitre, vérification d’objectif, mélange de la pile Futur).

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Un chemin plein de surprises…

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Ce qui est chouette avec Eila et l’éclat de la montagne, c’est qu’il regorge d’une multitude d’idées qui le démarque d’autres propositions ludiques :

D’abord sur la contenance des chapitres. Comme mentionné plus haut, chacun d’entre eux vient avec ses cartes, mais également un prologue ainsi qu’une ou plusieurs fins alternatives (vos choix dictent celle que vous devez suivre) proposés sous forme de bandes dessinées. Au gré des aventures d’Eila, vous avez donc plaisir à feuilleter ces quelques pages qui, à l’approche de l’issue finale, vous paraissent bien moins oniriques qu’au début de l’aventure.

Ensuite, en plus d’orienter le récit, vous modelez votre deck en fonction de vos choix présents, ce qui vous engage pour le reste du chapitre. Garder une carte pour les événements à venir ou la perdre définitivement.

Dois-je récolter la nourriture qui m’est proposée et défausser la carte ?

Dois-je recevoir trois peurs maintenant, mais stocker cette carte dans le futur ?

Choisir une option punitive peut s’avérer être bénéfique le jour suivant afin d’accroître l’arborescence narrative du récit et vous offrir du loot et du soutien, que vous conserverez (sauf mention contraire) durant toute l’aventure.

C’est ça Eila et l’éclat de la montagne ; on se questionne sans cesse.

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…Aux apparences trompeuses

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Si de prime abord, la mécanique principale semble laisser croire à un schéma classique, nous sommes très vite dupés par l’ajout de mécanismes imbriqués dans le récit ; du deck-building, de l’exploration, du memory, de la gestion de ressources… Même si tous ne le servent pas.

D’un côté, Eila et l’éclat de la montagne ne ressemble à aucune autre proposition du marché ; c’est assurément un jeu unique possédant une forte identité. On ressent l’investissement et la volonté de l’auteur de nous faire une proposition nouvelle, et c’est saluable.

Néanmoins, j’ai ressenti une sensation d’inachevé, comme si toutes ces merveilleuses idées, qui auraient pu l’asseoir définitivement au Panthéon de jeux du genre (Sleeping gods, Tainted grail), manquaient de maturation.

En admettant que l’histoire ait raison de l’émotivité de bon nombre d’entre-nous, la narration n’aurait-elle pas mérité un traitement plus approfondi ?

Le concept d’associer la B-D comme transition est formidable, mais pourquoi ne pas avoir poussé le concept plus loin ?

Personnellement, j’aurais préféré plus de contenu, plus de planches, de bulles, quitte à le proposer au format numérique pour pallier le maigre contenu des cartes.

De plus, l’intégration de mécanismes différents selon les chapitres ne fonctionne pas tout le temps selon moi, notamment le memory qui m’a sorti un peu du jeu à un certain chapitre ainsi que le système de combat qui aurait mérité bien plus que de dépendre d’un simple jet de dé.

Enfin, j’ai trouvé le challenge peu relevé avec la difficulté de base.

Heureusement, le jeu propose des événements et objectifs avancés. Je préconise donc ce mode pour celles et ceux qui souhaitent corser leur aventure.

Par conséquent, Eila et l’éclat de la montagne est une jolie promesse ludique qui ravira les joueurs souhaitant s’évader un soir de semaine.

En revanche, je recommande de vivre l’aventure d’un seul tenant afin d’en extraire tout son potentiel, et même s’il s’agit d’un jeu solo, de par son récit, jouer en famille me semble être la configuration optimale.

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Julien.

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Disponible ici :

Prix constaté : 41 €

Les Dossiers du Labo : je construis ma table de jeu

Les Dossiers du Labo : je construis ma table de jeu

Je me suis lancé dans la construction d’une table pour les jeux de société.

Bah oui j’aime bien bricoler, je venais de terminer d’aménager la pièce dédiée au ciné/jds/salle de jeux/rangements supplémentaires/chambre d’amis si besoin, et je me suis dit qu’il fallait y mettre une table !

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Sur cet élan de lucidité, j’ai bien sûr surfé sur les internets à la recherche d’idées, de tuto, de vidéos ou de trucs en tous genres.

Premier constat : les tables spécifiques pour jeux de société sont à des années lumières de mon budget. Il y a plusieurs KS ou même fabricants qui proposent de vraies belles tables, modulables, avec plein d’éléments à rajouter. C’est vraiment comme avec les JDS en campagne de financement en fait, une base et des stretch goals, et 12 extensions que vous n’ouvrirez sans doute jamais. Là c’est le même principe, une table, et des finitions et des éléments supplémentaires à ajouter qui bien sûr alourdissent la facture ^^

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Deuxième constat : y’a quand même des bricoleurs qui ont de l’or dans les mains et qui font de la vieille table de mamie Suzette une table haut de gamme, avec LED intégrées et tout le bazar.

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Fort de ces deux constats, la solution est toute trouvée (et surtout la seule que je puisse m’offrir après avoir terminé la pièce du bas ^^), je vais construire ma table !

Ça tombe bien, j’ai une ancienne table de salon qui traine et qui me servira de base de travail !

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Je vais essayer de vous détailler les différentes étapes, photos à l’appui, je ne m’attarderai pas sur les mesures exactes, puisqu’en fonction du plateau de base que vous utiliserez, de la hauteur de la table que vous souhaitez etc, c’est amené à varier et à s’adapter à votre projet.

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Tout d’abord, j’ai souhaité avoir un plateau en retrait des repose-coudes. Comme pour les tables de poker ou les tables de jds vues sur KS justement, cela permet d’avoir un jeu en cours, de remettre des planches ou autres pour recouvrir, et d’avoir une autre table dispo au-dessus. À l’usage, ça n’est finalement pas quelque chose d’indispensable selon moi (ça dépend si vous jouez à plusieurs jeux en même temps, mais généralement de mon côté, je ne laisse pas une partie en plan et le jeu est rangé à l’issue de la partie), et surtout, avec les dimensions de ma table, certains gros jeux experts (merci Nucleum) ne rentrent pas sur la table « ouverte ».

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En tous les cas ça m’a permis de bricoler, de tester des choses, et de m’amuser au final donc rien que pour ça c’était sympa à faire.

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Transformation !

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J’ai donc acheté des tasseaux au magasin de bricolage du coin. Rien que ça c’est déjà une épreuve car le bois qui y est vendu est quand même d’assez mauvaise qualité. Il faut quasiment vérifier tous les tasseaux du magasin pour en trouver quelques-uns presque droits. Sinon ils vrillent tous et pas qu’un peu, ce qui n’est pas du plus pratique dans notre cas. Bref, j’ai tout de même trouvé à peu près mon bonheur.

1ère étape, les fixer le long de la table pour faire une sorte de coffrage tout autour.

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2ème étape, la même chose mais sur la table, en faisant attention à recouper à la bonne hauteur pour se retrouver avec quelque chose de plat au final. Le but de ces deux lignes de tasseaux est de renforcer la solidité avec un point de fixation dans l’horizontale du plateau, et la 2ème ligne fixée par-dessous le plateau.

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J’ai enfin rajouté des petits morceaux de bois à intervalles réguliers, avec colle et vis pour finir de rigidifier l’ensemble.

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Huile de coude

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3ème étape, les reposes coudes viennent se poser sur les 2 lignes de coffrages de tasseaux. J’ai utilisé du parquet en pin maritime premier prix. Je l’ai bien poncé et je suis monté en grain pour obtenir quelque chose de très lisse et agréable au toucher (bah oui nos coudes délicats iront dessus des heures durant ! ^^). À nouveau fixation avec colle à bois et vis. J’ai utilisé des vis spécifiques un peu plus cher mais plutôt sympa pour l’aspect visuel puisque les têtes seront visibles.

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Le fait d’avoir utilisé du parquet me permet d’avoir ces rebords qui s’emboitent entre les lattes. Vous l’aurez peut-être compris, cela servira pour poser les planches qui recouvriront la table ! (et oui dès fois il faut avoir un peu de suite dans les idées ^^).

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Pas mal de tâtonnements et d’aller-retours entre la table pour disposer les morceaux, et l’extérieur pour tailler ce petit millimètre en trop, mais je m’en suis sorti !

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Pieds, finitions et accessoire inutile, donc indispensable ^^

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Pour les pieds, je voulais une table sur roulette, pour la déplacer si besoin de transformer la pièce en salle de couchage avec matelas au sol, du coup j’ai viré les pieds d’origine pour en refaire des plus massifs, et sur roulettes. J’avais du bois qui trainait, j’ai pris mes cotes, taillé les morceaux, et collés entre eux 4 morceaux de planches pour chaque pied. Les roulettes au bout, le tout bien fixé à la table et roule Raoul.

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Pour les finitions, j’ai utilisé une teinte à bois que j’avais déjà utilisé sur du bois de palette et qui rend un très bel effet je trouve. L’intérieur et l’extérieur des tasseaux ont été recouverts de simili cuir acheté en magasin de tissu, et collé et agrafé sur le bois.

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Enfin le petit bandeau LED totalement inutile donc indispensable, avec un trou aménagé pour faire passer le câble d’alimentation et un petit rebord pour y accueillir la batterie externe nécessaire à son alimentation.

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Je commande un tapis de jeu à la bonne dimension avec le logo qui va bien, et me voilà avec une table de jds à prix cohérent, et qui m’aura permis de bricoler, et de réaliser ce petit chantier par moi-même !!! J’avoue en être très content, et je ne suis pas déçu d’avoir pris le temps de la réaliser !

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Sol pin maritime = 2 paquets pour 36 €

Teinte à effet = 14 €

Tasseaux = 30 €

Vis boîte de 200 = 15 €

Simili cuir = 30 €

Bandeau led = 12 €

Batterie externe = 19 €

Tapis de jeu personnalisé = 50 €

4 roulettes = 60 €

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Un total de 266€ à titre indicatif qui ne tient pas compte des outils, de la colle, des feuilles à poncer, et surtout du plateau de table ^^

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Test : Sidequest Nemesis

Test : Sidequest Nemesis

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Si le jeu vous intéresse, notre partenaire boutique Golden Meeple vous le propose avec un code de remise de 10% valable du 19/12/2023 au 22/12/2023. Voici le code à utiliser lors de votre commande >> LE LABO SIDE QUEST

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Dans l’espace, personne ne vous entendra crier…

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Oui, je sais, cette citation a été épuisée jusqu’à la moelle et en plus Nemesis ne dispose pas des droits d’utilisation pour piquer les phrases de la saga Alien, dont la filiation n’est probablement plus à démontrer pour qui que ce soit.

Récapitulatif des faits en prenant un gros raccourci :

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Nemesis sort et devient vite un banger absolu.

Thématique, immersif, beau et prenant, vous ne voyez pas passer le temps en jouant.

Largement inspiré de la saga Alien, on sent qu’il ne manque que la licence pour qu’il puisse en porter le nom tant la ressemblance avec la saga cinématographique est flagrante.

Des extensions sont sorties, puis une suite, nommée Nemsis Lockdown, et à présent, un 3ème opus, nommé Nemesis Retaliation avec un gameplay différent est en late pledge sur Gamefound.

Jouables en coopération ou dans le mode prévu à cet effet : en mode semi-coopération, vous avez un cocktail pour perdre des amitiés et passer d’excellentes soirées.

Si vous voulez en savoir plus, je laisse le lien de l’article que j’ai rédigé sur Nemesis premier du nom qui reste dans mon top 10 de tous les temps, ici.

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Revenons maintenant au jeu qui nous intéresse : Sidequest Nemesis.

Tout en restant dans l’univers de Nemesis, nous avons ici un autre format de jeu.

On passe d’un jeu prévu pour jouer avec de la trahison et des coups fourrés à un jeu 100% coopératif.

Il n’est pas nécessaire d’avoir Nemesis pour jouer à Sidequest Nemesis et il n’est pas non plus nécessaire d’être totalement familier avec l’univers de la saga, ni même d’avoir déjà joué à Nemesis.

Ce sera un plus pour l’immersion et pour les clins d’œil, mais ce n’est pas du tout indispensable.

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Des énigmes et des méninges à creuser

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Tranchons dans le vif : si vous espérez retrouver l’ambiance glauque de Nemesis, la survie à tout prix, ce n’est pas vers ce jeu qu’il faut se tourner.

Certes on peut finir infecté et peut-être mourir, mais la seule certitude, c’est que vous verrez la fin du scénario.

Je vais tenter de spoiler le moins possible le jeu, mais je n’ai jamais ressenti la tension que je risquais de mourir lorsque j’ai joué.

J’ai joué le jeu en duo et je pense que c’est là toute la limite du jeu. Il est clairement taillé pour du solo ou du duo, à plus le jeu va trainer en longueur et la frustration sera puissante.


Explications : il faut beaucoup réfléchir, certes, donc en théorie, avoir plusieurs cerveaux va augmenter les chances de trouver rapidement la solution.

Oui, mais pas mal d’énigmes vont demander de manipuler du matériel.

Matériel qui ne peut être manipulé que par une personne à la fois et dont la vision par les autres sera plus limitée.

Donc la frustration de ne pas toucher le matériel, de ne pas pouvoir bien voir comment sont disposés les éléments ou comment on pourrait les disposer va vite être agaçant.

A chaque fois que je laissais mon binôme manipuler le matériel et que j’avais envie de voir ce que donnerait cette combinaison ou de voir quels éléments il restait alors que la main dudit binôme me les cachait, j’étais relativement frustré de devoir attendre au risque d’oublier ce que je voulais faire (Oui, j’ai une mémoire de poisson rouge et je suis impatient.).

Donc, déjà en duo, c’était frustrant pour moi d’attendre que la solution soit trouvée ou de devoir tout le temps demander de bouger la main pour que je voie mieux, d’attendre de pouvoir toucher le matériel pour trouver la solution et de me rendre compte que je ne faisais pas mieux, etc..

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De mon point de vue, il vaut mieux le jouer seul ou vraiment maximum en duo et alterner la prise de matériel ou la résolution d’énigmes.

Sinon, en termes de complexité, certaines énigmes sont quand même bien tordues et vont vous mettre à l’épreuve.

Mais pas de panique, au cas où vous n’arriveriez pas à trouver, il est toujours possible d’avoir recours à des indices qui, si après le premier, ne vous ont pas aidé, vous proposeront un indice plus détaillé et ce, jusqu’à vous donner la solution.

Au moins vous n’aurez jamais la frustration de laisser tomber le jeu parce que vous ne comprenez pas comment résoudre telle énigme ou tel puzzle, pas plus que vous ne serez obligés d’aller sur internet pour essayer de trouver la solution.

Le jeu a été conçu pour être terminé dans la foulée, en une seule session !

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Et la rejouabilité dans tout ça ?

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Malheureusement, comme dans beaucoup de jeux du style (les Unlock, Crime Zoom, Exit, etc.) une fois le scénario arrivé à son terme, il n’y a plus aucun intérêt à le rejouer puisque vous connaitrez les énigmes et les solutions.

Le jeu propose 4 fins différentes selon certains choix que vous allez faire et selon certaines réussites ou échecs pendant la partie, mais les énigmes, elles, ne changeront jamais.

Donc ce que nous avons fait en fin de partie c’est que nous avons lu les autres fin possibles car l’intérêt de rejouer au jeu est limité.

Même avec ma mémoire de poisson rouge, je me souviendrai probablement de pas mal d’éléments qui vont faire que ma progression sera simplifiée et surtout qu’il n’y aura aucune variation dans ma prochaine partie.

Actuellement, j’ai prêté le jeu et je le prêterai encore pour que d’autres en bénéficient parce que je n’aurai aucun intérêt à y rejouer.

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Verdict final

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Nous avons beaucoup aimé le jeu, les énigmes sont sympas, certaines tordues et nous avons dû avoir recours aux indices et parfois aux solutions, mais la manière dont est présenté le jeu, sans livre de règles, on va découvrir comment progresser au travers d’un exemple et ensuite en suivant les indications fournies dans le jeu, le matériel très agréable et de bonne qualité nous ont permis de passer un agréable moment.

Nous avons noté quelques tournures de phrases un peu maladroites, mais il ne semble pas y avoir beaucoup d’erreurs de traduction, ce qui est déjà très bien quand on sait qu’il y en a régulièrement dans les jeux très textuels.

La difficulté de certaines énigmes est parfois frustrante, comme la manipulation de certains éléments du jeu par une seule personne, donc je le répète : le jeu est taillé pour une ou deux personnes maximum, au-delà, beaucoup seront trop frustrés.

Heureusement que le plaisir de jeu est présent et que la partie dure moins de 2H, selon votre faculté de résoudre plus ou moins vite les énigmes.

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Disponible ici :

Prix constaté : 14,90 €