Les jeux de plis font leur renaissance, on les voit de plus en plus et exit les règles classiques, le tarot et la belote sont là pour ça.
Avec le Bug Council of Backyardia (BCoB), Kyle Hanley et Patrick Engro ajoutent la mécanique de l’awalé à celle du pli. L’awalé consiste à égrainer un lot de jetons sur des cases adjacentes. Ici, vous allez modifier la hiérarchie des insectes dans le but de promouvoir l’espèce pour laquelle vous avez prêté allégeance.
crédit photo : https://engrogames.com/
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Le jeu propose 5 couleurs allant de 1 à 12. Chaque couleur a un niveau déterminé par des cubes, plus de cubes, plus de force. Cette hiérarchie entre les couleurs sera modifiée à chaque pli, par le joueur ayant joué la carte la plus faible. Il choisira une couleur, en prendra les cubes et les égrènera autour du conseil pour modifier la hiérarchie des couleurs.
Changer cette hiérarchie à chaque pli est déroutant, on ne sait pas trop comment gérer sa main, une carte un coup très forte devient de la couleur la plus faible et peut être battue par n’importe quelle autre couleur pour, quelques plis plus tard, redevenir une carte maîtresse.
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Pour balancer ce chaos, le jeu est en must follow (suivre la couleur demandée) mais le changement à chaque pli reste une mécanique chaotique qui sera source de frustration sur les premières parties, le temps de l’appréhender.
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Une fois la phase de plis terminée (10 plis), chaque joueur score 1 point par pli gagné et les joueurs qui ont choisi de prêter allégeance à une couleur révèlent leur choix pour espérer marquer quelques points supplémentaires.
C’est là que se situe le point le plus frustrant du jeu et aussi, à mon sens, là que se confrontent les biais sur son gameplay.
Vous allez choisir une couleur en début de manche sur laquelle vous espérez qu’il y aura le plus de cubes possibles après le dernier pli. Ce n’est pas logique si l’on regarde le jeu dans ce sens. Les cubes bougent à chaque pli et le dernier coup d’awalé va tout changer.
En revanche, si l’on regarde le jeu à l’inverse en partant de la fin, en essayant de tout faire pour provoquer les derniers déplacements de cubes, en construisant sa main en vue du dernier pli, le jeu a bien plus de sens.
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BCoB est de cette catégorie de jeu où le dernier pli est le cœur du jeu, comme Gudetama/5 cornichons, roulette trick-taking… Une mécanique qui rend ces jeux un peu farfelus.
En revanche, si cette mécanique et cette approche vous intéressent, alors BCoB est une perle de la catégorie, il est actuellement dans les 3 finalistes du meilleur jeu de pli de 2023 dans la guilde des jeux de plis sur BGG (avec Ghost of Christmas et Inside Job), personnellement, j’aime beaucoup y jouer avec des joueurs adeptes du tapage de carton.
Le jeu fonctionne très bien à 4 comme à 5 joueurs, j’ai plus de réserve à 3 et, clairement, à 2 passez votre chemin. Un mode solo a le mérite d’exister, mais je n’ai pas tenté l’expérience (je passe peut-être à côté d’un grand moment ludique).
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Ce Bug Council of Backyardia est donc un jeu de pli atypique, il ne conviendra pas à tous, mais si ça marche, c’est le genre de jeu de niche que l’on aime faire découvrir.
Je me suis lancé dans la construction d’une table pour les jeux de société.
Bah oui j’aime bien bricoler, je venais de terminer d’aménager la pièce dédiée au ciné/jds/salle de jeux/rangements supplémentaires/chambre d’amis si besoin, et je me suis dit qu’il fallait y mettre une table !
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Sur cet élan de lucidité, j’ai bien sûr surfé sur les internets à la recherche d’idées, de tuto, de vidéos ou de trucs en tous genres.
Premier constat : les tables spécifiques pour jeux de société sont à des années lumières de mon budget. Il y a plusieurs KS ou même fabricants qui proposent de vraies belles tables, modulables, avec plein d’éléments à rajouter. C’est vraiment comme avec les JDS en campagne de financement en fait, une base et des stretch goals, et 12 extensions que vous n’ouvrirez sans doute jamais. Là c’est le même principe, une table, et des finitions et des éléments supplémentaires à ajouter qui bien sûr alourdissent la facture ^^
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Deuxième constat : y’a quand même des bricoleurs qui ont de l’or dans les mains et qui font de la vieille table de mamie Suzette une table haut de gamme, avec LED intégrées et tout le bazar.
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Fort de ces deux constats, la solution est toute trouvée (et surtout la seule que je puisse m’offrir après avoir terminé la pièce du bas ^^), je vais construire ma table !
Ça tombe bien, j’ai une ancienne table de salon qui traine et qui me servira de base de travail !
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Je vais essayer de vous détailler les différentes étapes, photos à l’appui, je ne m’attarderai pas sur les mesures exactes, puisqu’en fonction du plateau de base que vous utiliserez, de la hauteur de la table que vous souhaitez etc, c’est amené à varier et à s’adapter à votre projet.
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Tout d’abord, j’ai souhaité avoir un plateau en retrait des repose-coudes. Comme pour les tables de poker ou les tables de jds vues sur KS justement, cela permet d’avoir un jeu en cours, de remettre des planches ou autres pour recouvrir, et d’avoir une autre table dispo au-dessus. À l’usage, ça n’est finalement pas quelque chose d’indispensable selon moi (ça dépend si vous jouez à plusieurs jeux en même temps, mais généralement de mon côté, je ne laisse pas une partie en plan et le jeu est rangé à l’issue de la partie), et surtout, avec les dimensions de ma table, certains gros jeux experts (merci Nucleum) ne rentrent pas sur la table « ouverte ».
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En tous les cas ça m’a permis de bricoler, de tester des choses, et de m’amuser au final donc rien que pour ça c’était sympa à faire.
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Transformation !
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J’ai donc acheté des tasseaux au magasin de bricolage du coin. Rien que ça c’est déjà une épreuve car le bois qui y est vendu est quand même d’assez mauvaise qualité. Il faut quasiment vérifier tous les tasseaux du magasin pour en trouver quelques-uns presque droits. Sinon ils vrillent tous et pas qu’un peu, ce qui n’est pas du plus pratique dans notre cas. Bref, j’ai tout de même trouvé à peu près mon bonheur.
1ère étape, les fixer le long de la table pour faire une sorte de coffrage tout autour.
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2ème étape, la même chose mais sur la table, en faisant attention à recouper à la bonne hauteur pour se retrouver avec quelque chose de plat au final. Le but de ces deux lignes de tasseaux est de renforcer la solidité avec un point de fixation dans l’horizontale du plateau, et la 2ème ligne fixée par-dessous le plateau.
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J’ai enfin rajouté des petits morceaux de bois à intervalles réguliers, avec colle et vis pour finir de rigidifier l’ensemble.
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Huile de coude
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3ème étape, les reposes coudes viennent se poser sur les 2 lignes de coffrages de tasseaux. J’ai utilisé du parquet en pin maritime premier prix. Je l’ai bien poncé et je suis monté en grain pour obtenir quelque chose de très lisse et agréable au toucher (bah oui nos coudes délicats iront dessus des heures durant ! ^^). À nouveau fixation avec colle à bois et vis. J’ai utilisé des vis spécifiques un peu plus cher mais plutôt sympa pour l’aspect visuel puisque les têtes seront visibles.
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Le fait d’avoir utilisé du parquet me permet d’avoir ces rebords qui s’emboitent entre les lattes. Vous l’aurez peut-être compris, cela servira pour poser les planches qui recouvriront la table ! (et oui dès fois il faut avoir un peu de suite dans les idées ^^).
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Pas mal de tâtonnements et d’aller-retours entre la table pour disposer les morceaux, et l’extérieur pour tailler ce petit millimètre en trop, mais je m’en suis sorti !
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Pieds, finitions et accessoire inutile, donc indispensable ^^
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Pour les pieds, je voulais une table sur roulette, pour la déplacer si besoin de transformer la pièce en salle de couchage avec matelas au sol, du coup j’ai viré les pieds d’origine pour en refaire des plus massifs, et sur roulettes. J’avais du bois qui trainait, j’ai pris mes cotes, taillé les morceaux, et collés entre eux 4 morceaux de planches pour chaque pied. Les roulettes au bout, le tout bien fixé à la table et roule Raoul.
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Pour les finitions, j’ai utilisé une teinte à bois que j’avais déjà utilisé sur du bois de palette et qui rend un très bel effet je trouve. L’intérieur et l’extérieur des tasseaux ont été recouverts de simili cuir acheté en magasin de tissu, et collé et agrafé sur le bois.
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Enfin le petit bandeau LED totalement inutile donc indispensable, avec un trou aménagé pour faire passer le câble d’alimentation et un petit rebord pour y accueillir la batterie externe nécessaire à son alimentation.
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Je commande un tapis de jeu à la bonne dimension avec le logo qui va bien, et me voilà avec une table de jds à prix cohérent, et qui m’aura permis de bricoler, et de réaliser ce petit chantier par moi-même !!! J’avoue en être très content, et je ne suis pas déçu d’avoir pris le temps de la réaliser !
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Sol pin maritime = 2 paquets pour 36 €
Teinte à effet = 14 €
Tasseaux = 30 €
Vis boîte de 200 = 15 €
Simili cuir = 30 €
Bandeau led = 12 €
Batterie externe = 19 €
Tapis de jeu personnalisé = 50 €
4 roulettes = 60 €
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Un total de 266€ à titre indicatif qui ne tient pas compte des outils, de la colle, des feuilles à poncer, et surtout du plateau de table ^^
Niet est un jeu de plis, comme on en croise rarement. Il réussit à proposer plusieurs jeux à l’intérieur d’un seul. Et pour que tout ceci fonctionne, Stefan Dorra a ajouté un plateau à son jeu, un simple plateau.
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Un plateau pour les contrôler toutes
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Avec ce plateau, chaque ronde commence par une phase durant laquelle les joueurs vont bloquer différentes options, la dernière non couverte de chaque ligne définissant l’une des règles de la ronde à jouer par la suite.
Premier joueur, couleur de l’atout, couleur des super atouts ou encore gains possibles en points de victoire, tout ceci sera défini par les joueurs.
Ce plateau est une idée incroyable qui fera de chaque donne un jeu dans le jeu ! Toutes les règles sont changeables, adaptables à votre main et ce que vous voulez en faire. C’est également un excellent moyen de donner un maximum d’information à votre futur partenaire, je cache le « 4 points par pli » et l’atout rouge, qu’en déduisez-vous ? Cette subtilité du partage d’information est une de mes mécaniques préférées dans les jeux de plis, on donne des infos, mais aux autres de savoir les lire.
Vous pourrez donc faire des rondes où chaque pli et chaque carte 1 récupérée aux adversaires vaudra 4 points et d’autres avec -2 points. Le jeu peut totalement se renverser une fois les règles définies et les mains des joueurs passent de très mauvaises à excellentes, vous définissez les règles en les adaptant à votre main tout simplement.
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Du pli en équipe : What else ?
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Pour la phase de pli, on est sur du classique, must follow (on suit la couleur demandée), possibilité de couper avec de l’atout si on n’a pas la couleur demandée (mais ce n’est pas obligatoire).
Le jeu propose tout de même un super atout ! Les 1 d’une couleur seront au-dessus de la couleur d’atout et, en plus, il est possible que les 1 bleu soient au-dessus de l’atout jaune par exemple.
Des plis donc, mais en équipes. C’est toujours mieux en équipes. Et Niet vient encore une fois modifier ce paramètre, le premier joueur, défini à la phase de plateau, choisit son partenaire pour cette ronde. Vous vous rappelez de la lecture de la pose de jetons ? Vous en voyez un peu plus toute la portée.
Les équipes ne sont donc pas fixes, là encore une mécanique très agréable que j’ai découverte avec le tarot (à 5 le tarot hein 😜), et qui permet de créer une sacrée ambiance autour de la table, particulièrement au moment du choix du partenaire.
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Un jeu qui demande de la maitrise et des joueurs
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Vous l’aurez donc compris, Niet se joue à 4 ou 5, je le préfère à 4 d’ailleurs, bien en équilibre sur ses deux équipes de 2 joueurs. Je comprends que ça puisse paraître limitant, mais on a ici un jeu qui fonctionne parfaitement à 4 alors pourquoi s’en priver ?
Comme pour tous les jeux de plis, pour l’âge des joueurs, cela va dépendre de leur connaissance de ce genre de jeu, Niet n’étant pas l’un des plus simples dans son imbrication de mécaniques et de choix, la lecture de sa main de départ et des subtilités dans les choix faits par vos adversaires/partenaires.
La durée de la partie peut être un peu longue, personnellement je le joue en 4 rondes à 4 joueurs (le jeu propose 8 rondes) pour avoir plus de tension.
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Niet est un excellent jeu, amateurs de jeux de plis, celui-ci mérite votre attention, remplissant de nombreux critères pour plaire à pas mal de monde. Il n’est pas des plus compliqués à trouver, passant régulièrement sur le marché de l’occasion. Peut-être que Iello lira ces lignes et nous gratifiera d’un reprint ? Soyons fous et croyons-y !
Personnellement, à 4 ou 5 joueurs, il est rapidement de sortie ! Avec ce plateau et ses multiples possibilités à chaque ronde, le jeu dispose d’une sacrée profondeur avec des rondes épiques, en particulier celles à -2 points où le jeu peut prendre les joueurs à revers.
Un jeu de plis modulable et prenant, des parties tendues et des joueurs qui chougnent, on est en présence d’un grand jeu de plis alors n’hésitez plus et dites Da à Niet.
Issu d’un jeu traditionnel chinois, Tichu est une modernisation par Urs Hostettler et illustré tout au long de ses nombreuses éditions par de nombreux artistes dont Christine Alcouffe dans sa version française que Tiki nous propose. Avec des cartes au format tarot du plus bel effet.
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2 mécaniques, 2 équipes et un empire
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Tichu se joue en 2 équipes de deux joueurs et le but de chaque joueur est de vider sa main le plus rapidement possible (shedding) en jouant des combinaisons de cartes allant d’une simple carte à une quinte flush (ascension). Deux mécaniques qui s’associent pour un jeu nerveux où la surveillance de la main de vos adversaires est permanente.
Les cartes à la disposition des joueurs sont en 4 couleurs du 2 à l’as avec princesse, dame et roi pour les figures, ainsi que 4 cartes spéciales, le dragon, le phénix, le moineau et le chien.
Avec ceci, le joueur actif joue donc une combinaison de son choix, une carte simple, une paire, un brelan, un full, une suite de 5 cartes minimum ou une suite de paires.
Les joueurs suivants vont soit passer, soit jouer la même combinaison, mais avec une force supérieure. Passer n’empêche pas de revenir dans le jeu sauf si 3 joueurs consécutifs passent, ce qui termine la ronde et le joueur avec la meilleure combinaison récupère les cartes jouées par tous les joueurs avant de lancer une nouvelle combinaison.
Pas d’atout à Tichu, cependant les carrés et les suites couleur (quinte flush) sont des bombes qui battent n’importe quelle combinaison. Attention cependant, une bombe plus forte peut encore être jouée par la suite. Le dragon sera la carte la plus forte en cas de combinaison carte simple et le phénix agit comme un joker qui peut être intégré dans toutes les combinaisons excepté les bombes.
Finissons avec le moineau, seul 1 du jeu, mais qui permet à son propriétaire de lancer la première ronde de la manche. Le chien lui permet de passer la main à son partenaire instantanément.
Les rondes vont ainsi s’enchainer jusqu’à ce qu’un joueur ait joué toute sa main. Il sort alors de la manche et assure les points des cartes qu’il a gagnées.
Si son coéquipier sort en second, c’est un empire ! l’équipe score alors 200 points secs. C’est tout simplement l’équivalent d’un capot de belote.
Sinon la partie se termine quand un troisième joueur termine sa main. Le dernier donne ses plis au premier sortant et le reste de sa main à l’équipe adverse.
Le comptage des points est plutôt simple :
Chaque 5 vaut 5 points
Chaque 10 vaut 10 points
Chaque roi vaut 10 points
Le dragon en rapporte 25 et le phénix en fait perdre 25
Le total fait 100 points à partager entre les deux équipes avant de lancer la manche suivante.
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crédit photo : page facebook tiki editions
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Choisir c’est renoncer
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Une fois les combinaisons maîtrisées, Tichu est un jeu plutôt simple. Prenez tout de même garde à l’enchainement de votre main pour sortir avant les autres, certains choix sont parfois difficiles, par exemple dois-je sacrifier un roi de mon brelan pour tenter de récupérer la main sur une carte simple avec la menace des as ou du dragon ?
Ajoutons le jeu en équipe, « voler » la relance à son partenaire peut sembler un mauvais move mais si cela me permet de terminer ma main ensuite alors pourquoi ne pas le faire ?
Des choix compliqués donc qui commencent trois fois avant même de jouer !
Tichu vous paraissait simple ? attendez, on va en rajouter un peu. Chaque joueur joue avec 14 cartes en main. Mais après que chacun a tiré ses 8 premières cartes, il est possible d’annoncer un grand Tichu, à savoir annoncer sans connaître toute sa main que l’on sera le premier joueur à quitter la table !
Une annonce du même niveau qu’un grand chelem au tarot. Oui, il faut avoir une belle confiance en soi à ce moment-là, car si votre grand Tichu se réalise, ce sont 200 points, mais si vous le loupez, la chute sera, elle aussi, de 200 points.
Vous pouvez aussi patienter et annoncer un simple Tichu en jouant votre première carte avec 100 points en jeu.
Tichu utilise donc une mécanique optionnelle de pari qui amène une tension immédiate à la manche où les annonces tombent ! De suite chaque joueur va se redresser sur sa chaise, le niveau sonore va baisser et attention parce que là ça joue très sérieux.
Ça ne vous suffit pas ? Ok, je vous en rajoute encore un peu. Avant de commencer une manche, chaque joueur va donner une carte de sa main à chaque autre joueur. 3 cartes qui partent et 3 autres qui arrivent, de quoi plomber votre main ou la renforcer ! Cette fois à vous de lire vos adversaires et de suivre leurs dons de manche en manche pour tenter d’anticiper les cartes reçues.
Je vous le dis, j’adore cette mécanique d’échange, les informations qu’elle véhicule sont si importantes, si précieuses, à vous de savoir les lire pour en tirer le meilleur. Parfois, vous vous planterez lamentablement aussi, mais les émotions créées, elles, seront bien réelles.
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crédits photos : page facebook tiki editions
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500 points, c’est loin !
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Avec tout ceci, Tichu vous propose d’atteindre les 500 points dans une partie classique et là ça peut être très long. C’est là qu’est le point faible du jeu, avec toutes ces possibilités, la prise en compte de votre partenaire, la synergie entre coéquipiers, les paris et le choix des cartes à jouer, vous avez de quoi réfléchir et surtout ne pas trop vous avancer. Le résultat, c’est que les tichu/grand tichu sont plutôt rares pendant les premières parties, ce qui rallonge considérablement le temps de jeu qui peut allègrement dépasser l’heure de jeu.
La solution est simple : jouer sur moins de points ou sur un nombre de manches fixes. Prenez le temps de découvrir ce jeu dont le gameplay propose une grande profondeur, le jeu en équipe apportant encore plus de rejouabilité si vous changez de partenaire à chaque partie (de jeu, pour votre vie, vous faites bien ce que vous voulez).
Personnellement Tichu est un jeu que j’affectionne particulièrement, je suis encore très loin de réussir mes tichus, les grands tichus, je n’y pense pas encore !
Tichu c’est l’occasion de découvrir deux mécaniques des jeux de cartes moins connues, donc la rencontre propose un excellent jeu. L’ajout des équipes, des paris et des bonus en fait un jeu tendu, complet et profond. Tout cela dans une boite qui tient dans la poche pour un budget autour de 15 euros, je ne pense pas que l’hésitation soit permise.
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Et pour être complet, la vidéo de présentation du jeu par Romain, votre serviteur, et Ben des Recettes Ludiques :
Petit jeu de pli qui tient dans la poche, Tatsu n’a pas fini de vous retourner la tête ! Avec seulement deux couleurs, blanc et noir, vous allez tout de même en voir de toutes les couleurs, surtout quand il vous faudra demander à vos adversaires de jouer pour vous. Tatsu est retors, mais ne vous méprenez pas, c’est un excellent jeu.
Le jeu de Wolfgang Werner est une ré-implémentation de son jeu Dr Jekyll & Mr Hyde, avec un thème asiatique abstrait, des illustrations magnifiques de Maxime Erceau et Matagot à la baguette.
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À qui de jouer à ma place ?
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Tatsu dispose d’un matériel minimal avec 28 cartes. Dans chacune des deux couleurs, vous trouvez :
5 cartes de valeur 1, mais avec des points de victoires de valeurs 3, 4, 5, 6 et 7
5 cartes de valeurs 2 à 6 qui valent chacune 1 seul point de victoire
3 cartes de valeur 0 avec un niveau de multiplicateur de points de victoire, x1, x2, x3.
1 carte fusion.
Il ne reste plus qu’à former 2 équipes (noir contre blanc) de 2 joueurs et distribuer 7 cartes à chacun. Pour le gameplay, c’est relativement simple : la carte de plus forte valeur jouée en premier remporte le pli.
Une fois les 7 tours de jeu joués, on calcule le score de chaque équipe :
En additionnant les multiplicateurs de la couleur de l’équipe d’un côté.
En additionnant les PV de toutes les autres cartes récupérées par l’équipe d’un autre côté.
Et on multiplie le tout !
Vos cartes multiplicatrices sont donc de précieux trésors. Jouez-les quand vous êtes certain de les récupérer et si elles sont dans les mains de vos adversaires, il vous faudra rapidement vous adapter !
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C’est là le twist, la nouveauté de Tatsu :
À votre tour, une carte de la couleur de votre équipe doit être jouée devant vous, cette carte, vous pouvez la jouer depuis votre main, mais vous pouvez également demander à n’importe quel autre joueur de jouer pour vous !
Demander à ses adversaires de jouer pour soi, ce n’est pas banal ! Cette particularité justifie à elle seule que le reste du jeu est relativement simple, car quand c’est à vous de jouer, la décision sera à chaque fois compliquée.
Faut-il demander à un adversaire de jouer à ma place ? A mon partenaire ? Jouer moi-même ?
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Un jeu petit mais costaud
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Pensez bien que si un joueur a les 4 dernières cartes dans sa main, il jouera pour tout le monde sur le dernier pli dans l’enchainement qu’il souhaite. Ce petit exemple résume à lui seul tout le gameplay de Tatsu ! Il est toujours compliqué de demander à un adversaire de jouer une carte de sa main pour soi, mais ne pas le faire c’est laisser le chaos perdurer. Je suis un fervent partisan de demander rapidement à l’autre équipe de jouer pour mieux contrôler l’avancée de la partie.
Pour vous sauver, il reste la carte fusion. Cette carte repousse le gain du pli à la manche suivante. Le pli est alors mis de côté et l’équipe qui emporte la manche suivante gagne alors les deux plis. Le timing de la fusion est à lui seul tout un programme ! Parfois, il est évident que jouer après le 6 adverse, c’est le coup parfait, d’autre fois, il permettra peut-être de sauver votre x3. Il n’est jamais simple de bien jouer la fusion, mais clairement cette carte compense une bonne partie du chaos du jeu.
Tatsu propose un gameplay unique qui pourrait rendre le jeu chaotique, mais plus vous y jouerez plus vous allez non seulement maîtriser les cartes et le timing pour les jouer, mais surtout le flow des rondes, quand demander à un autre joueur de jouer pour soi, lire les appels de votre partenaire, surveiller les cartes dans les mains de chacun, la couleur de la carte étant visible au dos.
Tatsu n’est pas des plus simple à prendre en main, la gymnastique mentale de ne pas jouer pour soi entraine parfois des erreurs de jeu comme jouer une carte de la mauvaise couleur ou jouer une carte de sa main alors qu’elle n’a aucune utilité à ce moment-là (un 5 alors qu’un 6 est déjà sur la table).
Les scores peuvent aussi s’envoler, avec des multiplications, on peut facilement prendre 100/150 points dans la vue en une ronde, ça peut être très frustrant, mais c’est aussi une composante des jeux de cartes, la part de hasard et l’enchainement de très bonnes mains fait partie du jeu.
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Je l’aime bien ce Tatsu. Avec sa petite boite qui permet tout de même de sleever les cartes, il tient dans la poche et si vous tombez sur des joueurs de plis il peut vous emmener au bout de la nuit !
Avec ses illustrations très réussies, c’est un bel objet en plus d’être un très bon jeu. Je vous le recommande à 4 joueurs même si la version 2 joueurs fonctionne bien, c’est pour 4 que le jeu est prévu.
Pour un budget très modeste à moins de 12 euros, vous avez de quoi faire avec Tatsu, vraiment une bonne pioche.
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Et enfin la vidéo de Romain avec Ben chez Les Recettes Ludiques :