Test : Jiangnan Life of Gentry

Test : Jiangnan Life of Gentry

L’éditeur Moaideas est peu connu par chez nous, quelques jeux passés par Kickstarter comme Mini Express pour les amateurs de trains.

Avec Jiangnan de Duguwei, on nous propose un jeu expert aux mécaniques classiques mais le jeu en résultant est particulièrement agréable à jouer !

Pour cet article, je parlerai de la version deluxe du Kickstarter que j’ai pledgée.

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Matériel : tout ce qui fait un Kickstarter

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Le matériel est réussi avec les travers inhérents aux projets participatifs, mais pas d’inquiétude, il suffit de jeter une partie des éléments.

Tout d’abord le positif, les pions taillés pour les 3 ressources du jeu, les « pièces » en métal et les plateaux sont très bien.

En revanche, qui dit campagne de financement dit paliers avec des « bonus » vraiment inutiles voir même négatifs pour le jeu comme les standees des muses que vous allez recruter, ils sont totalement inutiles en plus de rajouter de la pagaille à trainer partout.

On finira avec les bateaux 3D qui sont une invitation à tester votre patience et votre zen. Une fois montés (Bravo !), ils cacheront la piste de score de la moitié des joueurs et les espaces de placement des meeples pour l’autre moitié, bref prenez le tout et jetez-le ! Ça fera de la place pour ranger la « charge utile ».

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Le gameplay : l’élégance dans l’abondance

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En termes de gameplay en revanche, dur de dire du mal de Jiangnan. Alors oui on est sur un eurogame donc le thème est là, mais rien de transcendant, et je cherche encore ce qui justifie l’utilisation de bateaux pour peindre, écrire des dramas ou des poèmes.

Allez passons à ce qui m’a plu et il y a de quoi dire !

Le jeu se déroule en 6 manches où chaque joueur effectuera 3 actions sur 6 disponibles.

Pour effectuer une action sur votre plateau personnel, il vous faudra choisir entre 4 tuiles tirées de votre sac et placer la tuile choisie au-dessus de votre plateau (she’ll be back) et retirer du jeu la tuile restante la plus à droite de votre plateau (she’ll be PAS back).

La tuile retirée vous offrant une ressource.

Ensuite le but est d’être un artiste, de trainer dans les bars et les salons de thé, discuter avec vos pairs, voyager autour de la ville en quête d’inspiration, aller au temple ou encore profiter de spectacles des muses locales avant de les inviter dans votre atelier.

Avec tout cela, vous allez « récolter » des idées, des inspirations dans les 3 arts majeurs de l’époque : les dramas, la poésie et la peinture. Il ne vous reste plus qu’à récupérer des portfolios et à composer/créer vos œuvres.

Jiangnan est donc plutôt classique dans sa mécanique centrale de pose d’ouvriers même si le système de bag building est malin et très bien intégré ! Parlons-en justement de ce bag building, à la fin de chaque manche vous allez drafter (choisir chacun son tour) des nouvelles tuiles avec des bonus plus conséquents en cas de défausse ou 2 actions au choix (mais une seule à réaliser).

Le draft est lui aussi imbriqué dans le reste du jeu, c’est le placement de vos ouvriers qui définit l’ordre du draft avec la possibilité pour un même joueur de prendre plusieurs tuiles de suite ! Cela ajoute de la réflexion au moment de choisir votre action si vous voulez vraiment tout optimiser !

Un bag building avec un draft conditionné par la pose des ouvriers ?  C’est bien malin mais si je vous ajoute l’anticipation sur le scoring en condition de votre pose ça vous intéresse ?

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Ouvriers multitâches pour scoring multicouche

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En effet, en dessous des espaces de pose se trouvent 6 bateaux avec sur chacun d’eux 2 tuiles de score sur les différents éléments du jeu. Chaque ouvrier permet donc de faire une action, de se positionner pour drafter les tuiles actions des prochains tours et il permet de placer un meeple sur l’embarcation en face du lieu où il se trouve. À chaque fin de manche, les bateaux avancent d’un espace et le premier ajoute une de ses 2 tuiles en vue des scorings intermédiaires.

La tuile est choisie par le joueur qui a la majorité de meeples sur le bateau.

Pensez donc à cela également au moment de placer votre ouvrier ! Quelle action je veux ? Puis-je la faire avec les tuiles sur mon plateau ? Je vais y placer mon ouvrier, mais le bateau en dessous, serai-je majoritaire ? Et ma place dans le draft est-elle intéressante ?

Oui ça fait beaucoup de questions, mais pas d’affolement, les choix sont assez évidents même si le jeu est assez souple pour permettre de prendre des chemins détournés pour réussir vos objectifs.

Les bateaux, après avoir débarqué leur tuile, retournent au début de la « rivière » avec une tuile de scoring fonctionnant elle aussi sur ce système de majorité, bref ça ne s’arrête pas !

Et tout ceci pendant 6 manches qui passent relativement vite avec entre 2 et 3 heures de jeu pour 4 joueurs sur les premières parties avant de passer à 30 min/joueur une fois le sujet (à peu près) maitrisé.

Vous comprendrez également que tous ces choix, l’anticipation des scorings et faire avancer sa partie me fait placer la barre de l’âge des joueurs à 14 ans et plus.

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Jiangnan c’est beau la vie d’artiste

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Le jeu est également proposé en chapitres, tous indépendants et sans altération de matériel (sauf si vous avez détruit les bateaux en essayant de les monter).

Chaque chapitre ajoute du gameplay et ouvre de nouveaux choix sans dénaturer le jeu, les scorings finaux peuvent aussi évoluer, vraiment de quoi renouveler l’envie et le plaisir de jeu.

Jiangnan c’est une très chouette découverte ! Un jeu expert qui pourrait à terme s’imposer dans pas mal de ludothèques ! Personnellement c’est le cas, il n’est pas près de bouger sauf pour atteindre la table de jeu !

Pour le moment pas d’info d’une éventuelle localisation, le jeu n’ayant pas de texte sur son matériel si la règle en anglais ne vous effraie pas c’est une découverte ludique à placer dans votre whishlist !

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Test : Planet B

Test : Planet B

Ça y est, on l’a notre planète B ! Une planète foutraque où les gouvernants sont tous plus corrompus les uns que les autres, et ça tombe bien, vous en êtes un ! A vous de bien mener votre barque, construire les bâtiments qui vous rapporteront le plus et caresser les différents partis politiques dans le sens du poil pour finir président de la planète B.

Le jeu est le premier de Johannes Nattener et, encore une fois, après Beyond the Sun et Ark Nova, les nouveaux auteurs sortent de bien bons jeux au premier essai (d’édition).

Pour l’éditeur de la version originale, là on est sur du sérieux avec Hans Im Gluck, éditeur historique allemand à l’origine de classiques comme Carcassonne.

La grande surprise nous vient de l’illustrateur avec Dennis Lahausen que l’on connait pour ses « œuvres » à l’allemande c’est-à-dire marron et vieillottes, Terra Mystica ou encore les Charlatans de Belcastel résumant bien ce à quoi Lahausen fait penser. Cette fois-ci, c’est beau et, franchement, je ne pensais jamais pouvoir le dire. La direction artistique est moderne et colle parfaitement au thème avec un coté cartoon vraiment bien pensé. Alors j’en suis très content pour planète B mais bon dieu ! Pourquoi ses autres jeux sont si moches ? Pourquoi ?

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Devant cette incompréhension artistique, passons au gameplay de ce jeu qui, lui aussi, est surprenant !

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À votre tour, vous allez déposer une mallette (Tiens tiens…) pour accéder à 3 actions.

Vous pourrez produire des biens, construire un bâtiment, faire de la publicité, de la politique ou mettre vos ouvriers au boulot dans vos bâtiments.

Autour de cette mécanique centrale plutôt basique vous allez activer de nombreux effets.

Votre but est plutôt simple, faire du point de victoire ! Pour cela, vos bâtiments sont une bonne source possible, tout comme être élu président ! Pour cela, il vous faut charger les urnes avec un max de votes de votre couleur mais, attention, être le plus présent dans le sac de voix n’est pas l’assurance d’une élection gagnée.

Cette phase d’élection est déclenchée par l’avancée sur une piste qui résulte d’effets suite à vos actions. Elle est centrale au jeu puisqu’elle en est le « twist », ce petit plus que l’on ne voit pas ailleurs, la gourmandise que Planet B propose et pas les autres.

Je commence par préciser que tout le jeu fait très eurogame, gestion de ressources et d’ouvriers, propose quelque chose que les joueurs connaissent, le genre de jeu que l’on a déjà joué X fois et donc des habitudes se mettent en place.

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La phase d’élection

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Avec Planet B, pensez bien que la phase d’élection est fun. Elle est là pour créer de l’ambiance et chambrer les autres, pester plus que de raison en sortant des voix du sac, ou au contraire surréagir fait partie du gameplay.

A la phase d’élection, chaque joueur va tirer des voix du sac et seules celles à sa couleur comptent pour être élu. Si vous sortez des voix d’un autre joueur ce sont donc des voix « mortes » sans valeur et c’est grâce à cela que n’importe qui peut être élu, dû au hasard de la pioche ! Ce hasard ou chaos (Vous employez le terme de votre choix.) sera l’élément qui fera fuir certains joueurs. Ne pas réussir à être élu quand on à 2 ou 3 fois plus de voix dans le sac que le nouveau président peut s’avérer très frustrant, d’où mon conseil concernant le cœur du jeu.

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« Idiocracy, corruption, and a lot of dark humor about our future on Planet B. » selon BGG

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Pour le reste, ce Planet B coche pas mal de cases, les règles s’expliquent rapidement, la partie dure 90 minutes à 4 (après 3 ou 4 parties, pas à la première 😉) et à la fin on a plein de points à compter. Bref on passe vraiment un bon moment.

A noter que, même à deux joueurs, il fonctionne très bien ! On utilise un automa mais pas d’inquiétude ! Cela ne consiste qu’à placer 9 jetons voix d’une 3ème couleur dans le sac après chaque élection. C’est simple et ça fait le boulot, bien vu.

Le jeu n’est tout de même pas parfait, à commencer par son prix. 80€ ça fait un joli budget pour un jeu de ce calibre ce qui doit être une des raisons principales de l’anonymat du titre.

L’humour du jeu est particulier, voire un peu sombre, pas sûr que cela plaira à tout le monde si vous êtes du style « le thème est important ».

Avec Planet B, on a un jeu prenant, thématique, beau (Je n’en reviens pas d’écrire ça !) et qui se jouera 1 fois par mois sans souci entre le temps de jeu et la rejouabilité. Un jeu qui sera tout de même clivant et avec un tarif prohibitif, alors je vous conseille une dernière chose, pensez à Planet B au moment des soldes, ça peut être l’occasion de découvrir un bien bon jeu.

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Disponible ici :

Prix constaté : 80 €

Test : After Us

Test : After Us

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boîte fournie par l’éditeur que nous remercions. Au préalable, j’ai réalisé deux parties à 2 joueurs, une partie à 4 joueurs et une partie à 6 joueurs.

Dans quelques décennies, l’humanité a disparu – il ne nous reste donc plus beaucoup de temps. Dans ce monde post apocalyptique, les singes, probablement échappés des laboratoires, prennent peu à peu le contrôle des inventions laissées par les Hommes et deviennent de plus en plus évolués. Placés à la tête d’une tribu de tamarins-lions dorés, les joueurs recrutent des singes spécialisés avec pour objectif d’être le premier à atteindre 80 points de victoire.

Le principe du jeu

After us est un deckbuilding en simultané aux règles simples et faciles à expliquer. Au début de son tour, on pioche quatre cartes qui constituent notre Assemblée de singes, puis on cherche à les combiner en une ligne le plus efficacement possible afin de fermer les cartouches présents sur les cartes. On résout ensuite les cartouches fermés de toutes ses cartes, dans l’ordre de lecture, gagnant ainsi des ressources et éventuellement des points de victoire.

Puis les joueurs choisissent l’un de leurs jetons d’actions, résolvent son effet et recrutent éventuellement un singe face cachée du type correspondant en dépensant les ressources nécessaires. Chaque singe a une spécificité et demande un certain type de ressources. La carte nouvellement acquise est placée sur le dessus du deck est sera donc piochée immédiatement au prochain tour. Il est ensuite possible de dépenser deux ressources identiques pour copier l’effet du jeton d’un voisin, mais pas pour recruter.

On défausse enfin les cartes utilisées ce tour-ci et on recommence une nouvelle manche jusqu’à ce qu’un joueur atteigne 80 points de victoire et remporte la partie – ou le joueur qui est allé le plus loin sur la piste si plusieurs personnes atteignent 80 points lors de la même manche.

Un jeu en simultané pour des parties rapides

Le jeu a connu un immense succès au Festival international des jeux (FIJ) de Cannes et les tables n’ont pas désempli du week-end. Les quelques boîtes du jeu vendues en avant-première sont parties comme des petits pains. Le secret de cette réussite ? Un jeu facile à expliquer et des parties dynamiques puisque l’on joue en simultané 90% du temps de jeu. Du coup, un groupe de 6 joueurs met à peu près autant de temps qu’un duo pour boucler sa partie – j’ai compté cinq minutes de plus pour une table de 6 contre une table de 3.

Oui mais voilà, cet aspect du jeu, sa simultanéité, fait aussi que lorsque vous jouez avec une grande tablée comme ce fut mon cas au FIJ, vous n’avez absolument aucune idée de ce que font vos adversaires à l’autre bout de la table. Il nous est même parfois arrivé que des joueurs aient anticipé la phase d’arrivée de nouveaux singes, créant ainsi un décalage dans le timing. Sans parler de « contrôle » ici, dans un jeu qui est une course, votre seul point de repère se situe dans l’avancée des pions sur la piste des points de victoire, difficile de prévoir qui va l’emporter, surtout avec beaucoup de joueurs.

Zéro interaction

Autre élément : le jeu ne propose absolument aucune interaction, à part une éventuelle copie du jeton d’action de son voisin. On a souvent le sentiment de jouer seul dans son coin. Évidemment, cela permet au jeu de tenir ses promesses de durée de partie très réduite, quel que soit le nombre de joueurs, mais du coup on a un peu l’impression de jouer en solo à 6… C’est triste mais je n’ai pas trouvé le jeu « amusant » à 4 joueurs ou plus. Je pense qu’à 2 ou 3 joueurs, on peut davantage surveiller ce que font ses voisins et la stratégie qu’ils ont choisie. L’absence d’objectifs ou d’un quelconque élément de scoring intermédiaire renforce cette impression de jouer solo, et pourtant ce n’est d’habitude pas un problème pour moi.

Pas un problème car je suis friande de puzzle games, des jeux dans lesquels on joue plutôt seul dans son coin, avec pour principal adversaire soi-même et sa capacité à tirer le meilleur parti des cartes, ou des tuiles, que l’on a reçues. Dans ce genre de jeu, il est souvent nécessaire de se concentrer sur son propre plateau et donc de laisser un peu de côté ce que font les autres joueurs, du moins lors des premières parties.

Sauf que, dans After us, la réflexion reste pour moi assez limitée – ce qui est normal dans un sens car c’est un jeu d’accès au jeu de société moderne, pas un jeu expert, mais certains jeux considérés comme familiaux apportent parfois une profondeur supérieure. On doit réfléchir en début de manche lors de l’optimisation du positionnement des cartes afin de fermer ses cartouches et d’en tirer le meilleur profit, mais il y a quatre cartes, il n’y a pas des milliards de combinaisons possibles.

Très (trop ?) simple

Et enfin, dernière chose qui m’a un peu frustrée dans le jeu : l’acquisition des nouvelles cartes singes. Sur le principe, rien à redire, on récupère un type de singe dépendant des ressources que l’on dépense. Sauf qu’on pioche une carte face cachée, et que potentiellement cette carte n’ira pas avec notre stratégie, ou au contraire sur un gros coup de bol on peut récupérer des cartes qui donnent des points de victoire sans aucun coût associé, ce qui est un sacré avantage. Par exemple, si je récupère une carte qui me donne des points en fonction du nombre de tamarins-lions que j’ai dans ma ligne de cartes mais que ma stratégie était de virer ces singes de mon jeu avec des gorilles, je l’ai un peu mauvaise.

Encore une fois, je comprends bien que résumer le choix à un type de ressources à dépenser ou à un effet recherché, cela rend le jeu plus accessible et ça le fluidifie. Mais pour moi, ça enlève une bonne partie du plaisir. Si, au contraire, l’acquisition se faisait par le biais d’une rivière, il serait possible de choisir une carte qui correspond mieux à notre stratégie ou de bloquer ses adversaires, ajoutant ainsi au passage un peu d’interaction.

Initiation rapide au deckbuilding

Vous l’aurez compris, je n’ai pas été très séduite par After us. Cela ne veut absolument pas dire que le jeu est mauvais, simplement qu’il ne correspond pas à mes envies. Je pense qu’il a le mérite de proposer une initiation au système de deckbuilding avec des règles simples, faciles à expliquer et à comprendre, et qu’il permet de jouer avec un grand nombre de joueurs en largement moins d’une heure, ce qui est rare.

Les trois objets disponibles à chaque partie renouvellent un peu l’expérience en offrant des possibilités différentes de dépenser ses jetons Énergie. Cependant, après quatre parties, j’ai l’impression d’avoir fait le tour du jeu et je suis un peu déçue par son manque de profondeur.

Un petit mot sur le matériel : les jetons ressources sont top, la boîte est conçue pour contenir les cartes sans utiliser de sachets en plastique. Les illustrations sont signées Vincent Dutrait, donc si vous aimez son style, vous ne serez pas déçus.

Disponible ici :

Prix constaté : 39,90 €

Test : Vorex

Test : Vorex

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

Premier jeu chez un tout nouvel éditeur, Vorex vous propose d’endosser le rôle de plantes carnivores.

J’ai aimé et je vous dis pourquoi.

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Plongez dans l’univers…

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Imaginez-vous en plante carnivore. Vous vous nourrissez de champignons, d’insectes, d’eau et de lumière. Tout est vert autour de vous. C’est normal, vous êtes dans la forêt. Pour survivre, il vous faudra puiser des ressources dans votre environnement et en tirer le meilleur parti en fleurissant un peu partout. Plus votre « colonie » est grande, moins vous aurez besoin de ressources. Mais les autres ne vous laisseront pas faire ! A vous de fleurir au mieux tout en surveillant les objectifs de fin de partie et en essayant de bloquer vos adversaires. De plus, veillez à agrandir la forêt à votre avantage !

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Fastoche ! Ah bon ?

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Poser des tuiles, rien de bien compliqué. Quand on ajoute des ressources, des coûts qui varient en fonction des fleurs reliées, des objectifs de fin de partie… Là, ça commence à devenir plus complexe pour un public familial, et donc plus intéressant !

Vorex est donc un peu plus qu’un simple jeu de pose de tuiles et c’est là tout son intérêt : unir un public familial et un public plus initié autour d’une table.

Notez que la règle est claire, facile à appréhender et contient des exemples.

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Verdict

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Je ne dis jamais non à un jeu de pose de tuiles, mais tout ce vert… Allez, passons outre et essayons !

Le matériel de Vorex est de bonne facture et les plateaux individuels double-couche ajoutent au plaisir de jouer. Le tout est rangé dans une boîte bien remplie, même si ce n’est pas franchement optimisé. La règle est claire et bien écrite, avec des exemples.

L’interaction est présente dans les différentes configurations multijoueur car les joueurs tentent de se bloquer mais elle n’est pas trop violente car il n’est pas possible de détruire les fleurs des autres, ni de détruire leur petit moteur de ressources. Un juste dosage donc, adapté au public visé, et cohérent avec le thème.

On se marche un peu plus sur les platebandes à 4 qu’à 2, mais le jeu est agréable dans les deux cas. Quant au solo, si vous aimez battre votre propre score, foncez ! Le jeu vous propose même de connaître le nom de votre sous-espèce de vorex en fonction de votre score, des objectifs et des points des tuiles. Bonne idée !

Côté immersion, euh… Rien à signaler. Pourquoi ne pas se laisser porter par la verdure, mais les icônes des ressources ne ressemblent pas franchement à ce qu’elles représentent et l’ensemble ne m’a pas convaincue. Ce n’est pas ce que l’on recherche dans ce type de jeu, ce n’est donc pas si grave !

La rejouabilité est assurée par les placements différents à chaque partie, ainsi que par les objectifs.

D’une apparente simplicité, Vorex propose un défi qui réunira toute la famille, voire même des joueurs plus initiés.

Test : Council of Shadows

Test : Council of Shadows

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

Voilà une très belle pioche dans le style expert light. Dernièrement, c’est un des jeux qui m’a le plus enthousiasmé. Un mélange de course et de stratégie, avec un thème science-fiction qui passe vite au second plan, mais pas inintéressant visuellement. C’est Ravensburger qui localise ce jeu de Martin Kallenborn et Jochen Scherer (Race to the New Found Land).

Vous allez devoir gagner votre place au sein du Conseil, et celui qui apportera le plus d’énergie aura la chance d’y siéger. Vous devez être le premier à effectuer 3 tours quantiques. Retenez juste cet apport d’énergie et ces tours, c’est ce qui fait le sel du jeu.

La piste de course

Dans Council, ce qui m’a le plus accroché dans le jeu, c’est ces 2 pistes autour du plateau, 1 pour la consommation d’énergie, l’autre pour l’énergie que vous gagnerez durant la partie. Jouer une carte vous fera consommer de l’énergie, mais les actions de cette carte vous en feront gagner ensuite. Le tout sera de rattraper cette consommation d’énergie avec l’énergie gagnée par vos actions. On assiste à une vraie course autour du plateau, et c’est très intéressant de voir les pions évoluer au fur et à mesure de la partie. Chacun pouvant opter pour une stratégie différente, vous verrez certains dépenser sans compter, et leur consommation d’énergie faire des bonds à chaque tour. A l’inverse, certains seront économes, ou auront acheté les cartes leur permettant de réduire cette consommation. Pas de panique si l’écart se creuse, l’important est encore une fois de rattraper votre piste, et non celles des autres !

Par contre, quand un premier joueur commence à faire son 1er tour, la pression est de mise. Il va déjà avoir accès aux meilleures cartes « Dark Tech », des cartes certainement assez déséquilibrées, mais en même temps on se dit que ça colle à cette course. Le 1er arrivé est le mieux servi. Arrivez 4ème et vous verrez ce qu’il vous reste… Je doute que vous l’emportiez à la fin.

Quand un joueur dépasse sa piste pour la 2ème fois, et récupère une « Dark Tech » niveau 2, d’une part il va bénéficier d’un super avantage s’il ne fait pas le mauvais choix, et d’autre part la fin de partie se rapproche, et si vous en aviez encore besoin, la pression s’intensifie, surtout si vous êtes à la traîne !

Bref, des pistes à surveiller et à courser tout au long de la partie.

Ressources, achat de cartes actions et tuiles à poser sur la carte

Comme tout bon jeu allemand, Council a aussi sa part d’éléments classiques, mais bien utilisés je trouve. Vous allez donc devoir récupérer des ressources sur les planètes que vous utiliserez pour améliorer votre plateau et notamment étendre votre rayon d’action vers les systèmes solaires plus lointains et plus rentables. Vous pourrez aussi acheter de nouvelles cartes actions que vous pourrez jouer durant votre phase de programmation de vos actions. Soit en complément de vos cartes de départ, soit en remplacement de celles-ci. Et ne pas négliger vos tuiles qui vous permettent de « verrouiller » un système solaire, et d’y accroître votre influence ou augmenter votre capacité d’action.

Ça a donc le goût d’un eurogame, les couleurs d’un album de Prince, et les sensations d’un jeu de course. Sacré mélange !

Un rapport poids-durée très cohérent

J’aime jouer à Council of Shadows, il me semble vous l’avoir déjà dit. C’est aussi grâce à son rythme et sa durée de partie. Une fois que tous les joueurs ont déjà fait 1 partie, la durée de jeu se tient en 60-80 minutes. C’est vraiment parfait pour ce jeu. Ça permet de jouer à autre chose ou d’en refaire une, ça permet de ne pas se lasser de la partie, surtout si l’on est largué.

Et c’est aussi suffisant pour se mettre les neurones en ébullition, et adopter une stratégie ou d’en changer en cours de route (à vos risques et périls). Et enfin c’est aussi surtout parfait pour la dynamique du jeu. Sans joueurs atteints d’analysis paralysis, les tours s’enchainent, et la course à l’énergie prend tout son sens, surtout avec la pression mise par les pistes d’énergie des autres joueurs. Rien de plus frustrant que de voir les autres filer pour rattraper leur piste de consommation, alors que vous faites un tour très moyen. Ils ne vous laisseront pas les bons bonus et ne vous feront pas de cadeaux, alors dépêchez-vous ! Mais sauf erreurs de vos adversaires, 1 ou 2 tours très en-dessous des autres vous rendront la victoire vraiment difficile à atteindre.

En résumé, je vous conseille de l’essayer, et de ne pas vous arrêter à la 1ère partie. Il prend son sens quand les joueurs autour de la table savent un minimum ce qu’ils font, et que tout le monde se tire la bourre. Un joueur novice entouré de joueurs connaissant le jeu et traçant leur route risque de sortir de la partie, et de ne pas en garder un bon souvenir.

Par contre si vous aimez cette sensation de course et de prime au 1er arrivé, les mécaniques d’un eurogames, et que le violet et les couleurs criardes ne vous dérangent pas, Council of Shadows mérite votre attention.