Le Labo en Festival : Fij 2024 Cannes

Le Labo en Festival : Fij 2024 Cannes

Le Fij de Philippe :

« Voilà, c’est fini.
On a tant ressassé les mêmes théories, on a tellement tiré chacun de notre côté… »

Cannes vient donc de se terminer et c’était comme d’habitude un moment incroyable fait de rencontres, de jeux, de rires et de surprises ! Ce compte rendu ne se veut pas exhaustif et au-delà des jeux présentés dans cet article, nous avons eu la possibilité de tester certains jeux que je n’ai pas pu prendre en photo pour des raisons de confidentialité, d’oubli ou tellement on était dedans !

Commençons, par mettre en lumière le palmarès, son audace et son émotion incroyable illustrée par les auteurs de la Famiglia, Maximilian Maria Thiel et de Trio, Kaya Miyano. On peut bien sûr être déçu par le fait que son « chouchou » n’ait pas gagné de prix mais personnellement, je n’ai jamais été aussi en phase avec un palmarès et ceci depuis de nombreuses années.  Bravo à chacun des nommés et félicitations au jury pour le travail effectué tout le long de l’année.

Maintenant, place aux jeux !!

Premier jour :

Notre « amour » des jeux de plis nous a poussé vers le stand de Nostromo Editions pour tester 99% pure. Premier jeu, première sensation étrange, il ne s’agit pas d’un jeu de plis comme nous le pensions et comme il est indiqué sur la boite, mais plus un jeu de cartes à effet avec du « take that » à en revendre ! On incarne des chimistes produisant de la méthamphétamine ou des agents de la DEA voulant mettre fin au trafic. Au final, on a un jeu plein de chaos qui ne nous a pas convaincu même s’il trouvera peut-être son public dans les amoureux de la série télévisée qui l’a inspiré.

On reste sur le stand de Nostromo édition pour tester Along History, un jeu de cartes de civilisation. Là encore, petit malentendu… On découvre après la partie test, que le jeu est composé de trois phases et que nous avons joué une de ces phases raccourcie. Il est donc difficile de se prononcer sur le jeu sans avoir joué une partie complète car chaque phase est imbriquée à la suivante. La mécanique implique des dés qui vont en fonction des résultats nous servir à mettre en place notre civilisation par le biais de cartes et de progresser sur un plateau de scoring. La majorité des dés du joueur actif va ensuite servir aux autres joueurs à faire de même. Il y a une forte interaction directe puisque vous allez pouvoir voler des cartes adverses, attaquer sa civilisation ou imposer des évènements négatifs (invasions barbares, catastrophes naturelles) pour empêcher sa progression. Nous restons donc sur notre faim et attendons une partie complète pour un avis définitif même si certains d’entre nous savent que ce n’est pas du tout leur type de jeu.

Direction le stand de Matagot, un petit Cat in the Box avant que la place pour tester Wyrmspan se libère !

Wyrmspan : des combos de partout, de la tactique, moins de hasard par rapport à son frère ainé, une nouvelle piste de progression. En un mot un nouveau jeu plus gamer et bien plus nerveux que celui que vous connaissez déjà. On a tous trouvé ça très bien avec un vrai enjeu dans la construction des cavernes, le choix des dragons.

On enchaine sur un de mes coups de cœur du salon ! Infiltraitres de chez Origames, un jeu de déduction collaboratif avec des mécanismes simples ou l’objectif est de déduire collectivement quels sont les traitres qui ont infiltré votre agence d’agents secrets. Par le biais de cartes, vous allez essayer de déduire quelle est la valeur et la couleur d’une carte cachée. Un seul d’entre vous aura la réponse et en orientant les cartes verticalement ou horizontalement, vous pourrez finalement éliminer l’indélicat mouchard qui renseigne les agences ennemies. La difficulté du jeu va crescendo à la manière de the Crew, vous allez ajouter des contraintes rendant les objectifs de plus en plus tendus.

Le jeu est très addictif, au point que nous avons enchainé plusieurs parties. Il devrait se retrouver dans les boutiques d’ici une quinzaine de jours.

Art Society de chez Lucky Duck Games : on termine notre journée avec un jeu de tuiles et d’enchères ou vous devez acheter des tableaux de peinture afin de décorer votre intérieur. Le jeu se joue en 20 manches d’enchères successives ou s’arrête quand un joueur a terminé entièrement de remplir son « salon » ou qu’aucun joueur ne peut utiliser les peintures restantes. Le système d’enchères est un système caché ou chacun va choisir un montant symbolisé par un chiffre sur une petite plaquette que l’on utilise en salle des ventes. Chaque joueur va pouvoir choisir en fonction de son enchère une peinture et il restera un tableau non utilisé qui va fixer une valeur numéraire au style de tableau et qui permettra de calculer les points en fin de partie. Il va falloir faire attention au placement des peintures qui représentent chacune un style particulier (portrait, nature morte, etc.) symbolisé par des couleurs afin que deux peintures ou plus de même nature ne soient pas positionnées l’une à coté de l’autre. Cette faute de gout entrainera le fait de n’être pas comptabilisé dans le total de points en fin de partie. Il faudra aussi faire attention au cadre de chaque peinture. Si les cadres sont identiques, vous gagnerez des éléments de décoration vous permettant de compléter plus rapidement votre « intérieur ».  Le jeu a reçu un super accueil tout le long du salon mais ne nous a pas totalement convaincus, dû à un effet répétitif sans réelle montée en puissance. Le choix de la taille des tableaux à mettre aux enchères est bien sûr crucial et demande à bien lever la tête afin de voir les progressions de chacun. Comme on ne voit les couleurs qu’au moment de la révélation, il est difficile d’anticiper et de parfaitement contrôler sa progression. Je n’ai aucun souci sur le fait que le jeu va rencontrer un public nombreux.

Second jour :

Browl de Reiner Knizia de chez Pixie : on s’échauffe en attendant un rendez-vous avec un petit jeu de collection très classique. Un nombre de familles différentes dont le nombre varie en fonction de la valeur. On pose une carte à son tour devant soi et quand on a un nombre de cartes correspondant à la valeur de la famille en comptabilisant l’ensemble des cartes devant chaque joueur, on score. On peut ajouter des objectifs à chaque manche pour varier les enjeux. 

La Famiglia : Maximilian Maria Thiel savait que nous étions de grands fans de son jeu et de sa proposition ludique originale. Il a souhaité nous présenter son travail de réflexion concernant une éventuelle future extension. Cet auteur est très attentif aux retours des joueurs et il a travaillé sur plusieurs options et dans plusieurs directions : le nombre de joueurs (1 contre 1, deux contre 1), la manière de s’affronter (les cartes de bluff ou d’autres options), la correction d’éventuelles tuiles ou points de règles et l’ajout d’options au jeu initial. Je ne rentrerai pas dans le détail car rien n’est pour l’instant décidé mais j’avoue avoir été épaté de la créativité et du travail de développement de Maximilian et de son équipe. Nous lui avons donné notre avis et il est sûr que si une extension voyait le jour, ce serait pour moi un achat immédiat ! 

Un tour rapide chez Age of Champagne qui présentaient un jeu « work in progress », Dice Mission. Je ne suis pas certain d’ailleurs qu’il s’agisse du nom définitif et ceci en présence de l’auteur Laurent Lavogiez avec qui nous avons fait une partie. On a là un jeu purement familial avec comme base le Yams. Il va falloir remplir des objectifs successifs afin de scorer le plus possible. On tire au départ des objectifs plus ou moins difficiles et on a la possibilité d’en réaliser d’autres à partir d’objectifs communs à l’ensemble des joueurs. Certains objectifs une fois réalisés donnent accès à des cartes bonus que vous allez pouvoir utiliser pendant votre tour. A votre tour, c’est vous qui donnez le tempo : le nombre de dés à lancer, le nombre de relances (sans excéder trois) et les autres joueurs doivent faire de même (à moins d’avoir une carte pour modifier le déroulé) ensuite chaque joueur découvre en fonction de sa combinaison de dés les objectifs atteints. La partie s’arrête quand un joueur a fini l’ensemble de ses objectifs. Réaction mitigée du groupe, personnellement j’ai bien aimé et il s’inscrit parfaitement dans un jeu à destination d’un public familial.

Thesauros de chez Super Meeple : Encore un jeu « work in progress ». Nous avons accumulé les malchances concernant ce jeu qui au départ nous avait attiré sur le papier. Nous nous sommes installés quand l’auteur s’en allait déjeuner et comme seul deux personnes étaient au fait des règles nous avons dû attendre que la personne restante finisse son explication à une autre table avant de pouvoir commencer. Ensuite par un autre concours de circonstances, elle a dû en même temps s’occuper des ventes ce qui n’a pas facilité notre immersion et l’intégration des règles et particulièrement les points de détails.

On incarne des chasseurs de trésors dans une ile du pacifique qui est aussi un paradis fiscal. C’est un jeu classique de pose d’ouvrier précédé d’une phase d’allocation budgétaire originale qui variera en cours de partie sans toutefois être reprogrammée. Au début du jeu, vous allez choisir d’allouer un budget fixe qui vous permettra d’investir dans différents endroits… Sans oublier une caisse noire qui vous permettra entre autres de pouvoir choisir la place de premier joueur. Il y a dix endroits possibles où vous allez positionner vos « ouvriers » et ainsi développer votre entreprise en augmentant le nombre de vos employés, en les spécialisant, en achetant de l’équipement ou même le brevet d’exploitation qui vous permettra de toucher des dividendes des autres joueurs, des cartes « aux trésors » vous donnant la possibilité d’explorer des fonds marins, de « promener » les touristes et d’alimenter les musées des trésors que vous allez sortir de l’eau. Vous pourrez augmenter votre flotte maritime et utiliser des hydravions pour les approvisionner en mer et gagner un précieux temps. Parfois vous allez vous débarrasser des requins infestant les eaux qui vous servent de terrain de jeu. Ce point d’ailleurs a amené une discussion entre nous car le fait de tuer les requins permet l’obtention de points de victoire.

Nous n’avons hélas pas pu jouer réellement au jeu car nous avions trop de questions laissées en suspend et comme nous avions rendez-vous nous n’avons pas pu réellement nous « immerger » dans ces eaux troubles ! Au final une déception pour tout le monde et un regard dubitatif sur la proposition somme toute assez classique en dehors de la phase budgétaire qui, elle, apporte un petit twist. Le jeu sera proposé dans deux versions jouables, la classique qui était en test sur le salon et une version plus « agressive » avec de l’interaction directe négative par le biais de mercenaires que vous pourrez engager pour saboter les spots de plongée et freiner l’expansion de vos concurrents. Nous attendrons donc le jeu finalisé afin de donner un avis définitif.

Kitsune ou Kitsu de Thomas Favreliere chez Grrre Games : Encore un jeu « Work in progress » où vous jouez en équipe. Nous avons joué à six, trois personnes jouent pour les cartes bleues, les autres pour les cartes rouges. La disposition est ainsi faite pour que vous ayez vos coéquipiers à intervalles réguliers. Les cartes vont de 1 à 6 et la répartition n’est pas égale. L’objectif est de jouer à son tour une carte de la couleur que l’ont veut ou une carte spéciale. Il y a trois types de cartes spéciales, toute représentées par un masque de renard (Kitsune). L’une permet de forcer le joueur suivant à jouer une carte d’une couleur précise (Il ne peut pas ne pas le faire sauf s’il n’a plus la couleur dans sa main.), la seconde permet de détruire une carte de n’importe quelle valeur ou couleur, la dernière permet d’inverser les couleurs (Le rouge devient bleu et inversement.). A chaque fois que l’on a épuisé sa main, on fait les comptes en déduisant le nombre de points d’une couleur moins l’autre et on avance le Meeple de notre couleur d’autant de points sur une piste de score. Si la différence de point est d’au moins 4, l’équipe perdante gagne un bonus et décide quel joueur en dispose. Il pourra à son tour l’utiliser et influer sur le tour en cours. Une manche se joue en 15 points et on va en jouer trois. J’ai beaucoup aimé l’expérience et le jeu devrait être sur les étals d’ici quelques mois.

Luz de Taiki Shinzawa chez Iello : une implémentation d’un jeu qui fêtera ses dix ans bientôt !

Luz est un jeu de déduction et de plis où vous devez programmer à l’avance le nombre de plis que vous pensez faire dans la partie. Vous pouvez vous donner une sécurité d’un pli en plus mais vous ferez moins de points de victoire si vous atteignez votre objectif. Le twist consiste à récupérer le jeu de votre voisin en début de manche et de le tenir à l’envers, chaque carte ayant un dos de sa couleur (le principe d’Hanabi). De cette façon vous allez pouvoir voir le jeu exact de vos adversaires et les cartes de chaque couleur que vous possédez. Bien entendu, toutes les cartes ne sont pas distribuées et il va falloir prendre quelques risques pour définir votre nombre de plis gagnants. Une des couleurs est toujours de l’atout.

Iello a fait un très beau travail d’adaptation en augmentant la taille des cartes et en les proposant au format tarot et en a changé les illustrations donnant au jeu un aspect beaucoup plus beau que le jeu original. Quelques points de règles peuvent encore évoluer, en particulier le scoring par rapport au jeu initial. Au final une excellente revisite d’un classique des jeux de plis asiatiques. 

Stick et Stack chez Origames, une sorte de Mikado à l’envers avec des petits bâtons bicolores en plastique à poser sur une coupelle montée sur ressort en tenant compte des couleurs qui se superposent. Pour donner tout le sel du jeu, on tire, avant de poser son petit bâton, une carte qui va définir la façon de le poser (entre les paumes de la main, entre le majeur et l’annulaire, au creux du coude), ou en ajoutant diverses contraintes les plus loufoques les unes que les autres. Au final un excellent jeu d’ambiance où on a franchement bien rigolé.

2 pommes, trois Pains de Tommy Paupe et Clément Gustave chez Prétexte, sur le stand de Tribuo : le banger du salon !

Un concept ultra simple, des règles expliquées en 30 secondes et des barres de rire pendant tout le jeu. On ajoutera des extensions pour corser la difficulté et on a le party game de l’année !

On va poser jusqu’à trois cartes sur la table et le joueur, à son tour, doit déterminer combien de pommes et de pains sont représentés… La subtilité c’est qu’il y a des pommes de pin qui s’ajoutent aux classique pommes et pains ! Et une pomme de pin c’est aussi une pomme deux pains ! Ça y est, vous savez jouer ! On arrête d’en parler et on va chercher sa boite qui, au fil des jours, était de plus en plus dure à trouver sur le salon !

Troisième jour :

Pendant que mes deux compères vont tester Shackleton Base chez Sorry we are French, le dernier jeu de Fabio Lopiano (qui était présent sur le stand), je me dirige chez Explore8 pour tester AI, un jeu de draft, programmation et combo particulièrement jouissif. Rien à voir avec la conférence qui a eu lieu la veille sur le sujet et qui a démontré que le sujet restait particulièrement bouillant entre les deux factions du pour et du contre.

 Je ne vais pas détailler sa mécanique car je ferai un article complet sur le jeu tant il le mérite. Nous avons joué à cinq et comme tout se fait en simultané, il n’y a aucune attente.

Au départ, vous allez choisir une AI caractérisée par sa couleur et son pouvoir unique qui va vous rapporter des points de victoire en fin de partie. Il y a deux phases de 7 donnes qui se terminent chacune par un décompte par rapport à un objectif commun à chaque joueur. L’objectif est donc de faire un maximum de points en créant un tableau de 3 cartes sur 5 colonnes avec votre AI en plein centre.

Vous démarrez la partie en choisissant deux cartes que vous allez mettre en réserve, et à chaque tour vous allez choisir une carte parmi une main que vous allez ensuite passer à votre voisin. Une fois fait, vous allez poser une de vos cartes réservées sur votre tableau orthogonalement à l’une des cartes déjà présentes. Un décompte individuel de points a lieu à chaque pose de carte jusqu’au tour 7 où on prend en compte l’objectif commun. On change alors le paquet de cartes pour sept nouvelles donnes. Notre partie a duré moins d’une heure à cinq avec un temps de découverte des cartes. Le jeu propose un choix important d’objectifs communs et d’AI différentes permettant une énorme rejouabilité. J’ai adoré la partie et le principe du jeu.

Sur le stand, les joueurs pouvaient tester Robotrick, un excellent jeu de plis exclusivement à 3 joueurs avec un automat. L’expérience est fabuleuse ! J’avais déjà la version asiatique dans ma collection, Explore 8 a amélioré la lisibilité des cartes automat, si vous ne l’avez pas, foncez ! c’est de la bombe.

Hybris 2 de Damien Chauveau chez Aurora game studio, distribué par Intrafin : Hélas, je n’ai pas pu tester le nouvel Hybris car dès jeudi matin, toutes les places avaient été réservées ! on ne jouait que deux tours afin d’en comprendre les mécanismes et avoir les sensations du jeu.

Damien Chauveau m’a expliqué les objectifs pour chacune des factions jouables. Force est de constater que le jeu recèle de multiples possibilités et qu’il ne s’agit pas d’un simple jeu d’affrontement et de conquête de territoires. Le jeu est magnifique, les figurines sont extraordinaires et la programmation à partir de cartes est particulièrement futée. Je ne rentrerai pas dans les détails mais je n’ai qu’une seule envie, faire une partie !   

Courtisans de Romaric Galonnier et Anthony Perone chez Catch up Games :

Un jeu intermédiaire de pose de cartes avec objectifs cachés. Les règles sont ultra simples, à son tour on va poser une carte chez soi afin d’agrandir sa collection, chez un autre joueur afin de diminuer la puissance de sa collection et la dernière sur le plateau. En fonction de la position sur le plateau, la faction jouée qui représente une famille de la cour royale comptera en positif ou en négatif.

Il y a plusieurs cartes spéciales qui vont perturber le bon déroulé de la partie et introduire du chaos dans votre programmation (Assassiner une carte, doubler la valeur d’une carte, jouer un espion face caché, protéger une carte.).  

A la fin de la partie, on révèle les espions qui viennent grossir les rangs des familles en place et on fait le total pour chaque famille des cartes positives et négatives, en fonction des deux objectifs cachés que vous avez eu en début de partie et de votre collection, vous faites le total de vos points. Le gagnant est celui qui obtient le total le plus élevé.

Le jeu est magnifique, les cartes format tarot sont superbes avec des dorures à chaud sur chacune d’entre elles. Les illustrations de Noémie Chevalier sont particulièrement réussies. Le plateau façon tapis que l’on peut rouler et ranger dans la boite, particulièrement fonctionnel. Le jeu a rencontré son public puisque l’éditeur était sold-out en fin de salon. Pour ma part, je suis resté circonspect, on a joué à cinq et j’avoue que l’on ne contrôle pas grand-chose. J’aimerai le tester à quatre, voire à deux, afin de me rendre compte si c’est le nombre de joueurs qui a créé cette sensation.

Quatrième et dernier jour :

La matinée était consacrée à dire au revoir aux amis. Notre seul objectif, non atteint, était de tester Babylone chez Geek Attitude Games dont l’intérêt nous avait été venté par Stéphane Gaubert de l’EGA. Le jeu est original puisque l’on va construire sur le plateau différents édifices qui vont tenir sur des piliers. C’est beau et encore en développement. La sortie du jeu est prévue à priori l’année prochaine. On y reviendra de toute façon !

Un petit tour chez Blue Orange où nous voulions nous essayer à Métro Paris depuis jeudi ! Ce fut chose faite ! Les connaisseurs des versions précédentes ne seront pas dépaysés. Quelques règles nouvelles, les musées, le Chatelet et on se retrouve avec un jeu plus que satisfaisant, plus animé que son grand frère (London) et avec un scoring plus fort que son frère cadet (Tokyo). Le record du salon a dépassé les 210 points. En attendant qu’une place se libère, nous avons testé notre dextérité à Maurice le Dodo, un des nommés à l’As d’or enfant !

On a fini par un test d’un jeu de pli dans l’univers d’un jeu de rôle bien connu … pour vous mettre sur la piste, l’illustrateur du jeu de rôle est anglais et il est né en 1952.

Il est temps de prendre la route et de vous dire à l’année prochaine !

PS : Je ne vous parle pas de mon coup de cœur du salon, un autre jeu de pli, Blot de chez Palladis Games car on en parlera bientôt plus longuement ! 

Le Fij de Thibault :

Peut-être est-ce moi qui devient quelque peu vieux con… Comment ça, absolument ? Toujours est-il que ce Cannes 2024 m’a paru devenir sa propre caricature, entre la billetterie chaotique, les règles d’entrée/sortie aléatoires, le retour de la fameuse jauge du samedi après-midi ou bien encore la restauration au rapport qualité/prix en chute libre. Le problème, c’est que le line-up n’était même pas là pour compenser. Pas de coup de cœur pour moi cette année, quelques jeux intéressants, mais beaucoup de trucs un peu bancals, voire complètement nuls. Si je devais en retenir quelques-uns, je dirais…

Les Architectes d’Amytis – La Boite de Jeu : celui-là, je crois que je ne peux rien lui reprocher. Un jeu à deux hyper efficace tout en restant chill, on choisit des tuiles dans une grille de 3 par 3 en posant nos petits architectes de manière à (tenter de) former un morpion, tuiles que l’on pose ensuite sur son plateau personnel pour scorer à la fois sur le type de bâtiment posé, et sur un pattern de couleur. La boite ne prend pas de la place pour rien, on marque des points à chaque tour, c’est très joliment illustré, bref, c’est hyper plaisant.

Rats of Witsar – Intrafin : Romain avait déjà fait un retour dessus après Essen 2023, j’ai pu à mon tour envoyer mes petits rats fouiller la maison du voisin, récupérer du bois et du métal et bricoler des inventions rigolotes. Gros potentiel à combo avec ces actions à double effet Kiss Cool, ce qui peut induire un certain temps d’attente avant que notre tour revienne, surtout qu’il faudra sûrement réfléchir à un plan B, voire C ou D, tant les places sont chères. Et comme les emplacements évoluent d’une manche à l’autre, les joueurs souffrant d’Analysis Paralysis risquent l’anévrisme.

Kronologic – Super Meeple : encore un jeu de déduction, ce n’est pas ce qui manque en ce moment. Mais quand on voit Yohann Levet et Fabien Gridel sur la boite, forcément on s’arrête pour essayer. Une sorte de Cluedo où on doit deviner avant les autres que c’est le Colonel Moutarde qui a fait le coup dans la cuisine… à 21h30. Oui ici, toute l’astuce réside dans le fait que l’emplacement des suspects évolue tout au long de la soirée, et il faudra déduire leurs déplacements pour trouver le coupable.

Founders – This Way ! Notre expérience du jeu l’année dernière n’avait pas bénéficié du meilleur environnement, cette année nous avons pris notre temps pour découvrir ce jeu de placement de tuile avec quelques twists qui le rendent très malin. Une sorte de semi-coop mais à rôles cachés, puisqu’on doit d’abord deviner qui marque des points sur la même couleur que nous afin que nos deux scores soient les plus élevés possible… et ce pour deux couleurs différentes. Ça marche très bien et la rejouabilité semble élevée.

Along History – Nostromo Editions : Alors, celui-ci figure également dans la liste, mais pas pour les bonnes raisons… J’avais pourtant envie de l’aimer, une civilisation à construire, différentes ères à traverser, des cartes joliment illustrées, un système de rivière propre à chaque joueur plutôt original, tout ça était fort émoustillant. En fin de compte, c’est très mécanique, on fait à son tour l’action qu’on peut faire, et non celle qu’on veut faire, la promesse de construire un moteur de jeu tombe à l’eau tant les bonus accordés par les cartes sont dérisoires par rapport au coût de ces mêmes cartes, et le système de jetons pour matérialiser les faces de dés disponibles à ce tour de jeu est assez fastidieux. Grosse déception.

Retrouvez les jeux déjà dispo et les autres jeux mentionnés quand ils seront sortis sur la boutique de notre partenaire

Le Labo en Festival : Essen Spiel 2023

Le Labo en Festival : Essen Spiel 2023

Le Spiel de Thibault

Le Spiel de Romain B.

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Le festival vu par Thibault :

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Ce SPIEL 2023 était un grand moment. Plein d’exposants, une variété de jeux énorme, toujours une table pour jouer, des jeux qui sortent de nulle part, et une odeur de graillon omniprésente. Alors, plutôt que de se lancer dans une grande liste à la Prévert, pourquoi ne pas faire un focus sur les jeux qui m’auront le plus marqué. Et dans le désordre évidemment, après 4 jours joyeusement bordéliques :

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Chaos Cove

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Prototype de Monsieur Martin Wallace, bientôt sur Gamefound par APEGamer. Jeu de placement d’ouvriers dans lequel les joueurs doivent participer à la défense d’un village assiégé par les pirates d’un côté, et les barbares de l’autre. Je vais être honnête, l’énoncé des règles nous a fait un brin frémir avec des actions à tiroirs et un jeu qui semblait partir dans tous les sens.

Chacun leur tour, les joueurs posent un personnage quelque part dans le village, pour faire l’action du lieu, ramasser des ressources, faire l’action du personnage, réaliser potentiellement des actions bonus, afin de s’armer et de positionner ses bateaux et ses forts en face de l’ennemi.

Oui, ça fait beaucoup, et on se demande comment agencer tout ça dans un ensemble cohérent. Et finalement, on prend le pli très rapidement, le jeu offre plein de façons de débloquer une situation si un autre joueur nous a devancé, et on prend petit à petit la mesure du formidable potentiel pour les coups de poignard dans le dos, et des conséquences de certaines règles. Vous voyez le même du gars qui fait le geste d’une explosion à l’intérieur du crâne ? C’était nous à la fin de la seconde manche quand nous avons enfin fini par comprendre l’importance du marqueur 1er joueur. Il y a certes quelques petites choses à revoir, notamment l’aide de jeu des joueurs, mais le jeu marche déjà très bien, et la direction artistique très colorée donne un côté Monkey Island à l’ensemble assez réjouissant.

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Townslfok Wanted/Explorers of Navoria

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Oui le jeu semble avoir été dessiné par Kyle Ferrin, l’illustrateur de Root et Oath entre autres. Non, ce n’est pas lui. Quoi qu’il en soit, je trouve la direction artistique très réussie, et surtout le jeu est à la hauteur de son enrobage.

Les règles sont simples, et s’expliquent rapidement : une phase pendant laquelle on utilise des jetons piochés au hasard dans un sac pour acquérir 5 types de cartes, une phase pendant laquelle on rapatrie ces jetons au village pour réaliser des actions similaires à celles déclenchées par l’acquisition des cartes, mais cette fois-ci dans l’ordre inverse du tour, et ce sur trois manches.

On ne peut donc clairement pas tout faire, et il faut savoir privilégier un axe pour éviter de s’éparpiller. Explorer, construire des avant-postes et les rentabiliser avec des contrats, miser sur la collection de badges, tout est possible mais sans non plus verser dans la salade de points.

Un jeu plein de dilemmes mais qui tient quand même en 60-90 minutes à 4 joueurs. La campagne de localisation (en Anglais a priori) par Dranda Games est prévue début 2024 pour ce jeu qui n’existe actuellement qu’en chinois.

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Flick Quest

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Lui aussi très mignon, mais pour d’autres raisons : l’auteur voulait créer un jeu auquel il puisse jouer avec ses enfants, et ça a donné Flick Quest, un jeu de pichenettes mâtiné d’aventure, dans lequel les joueurs incarnent de valeureux héros qui vont devoir accomplir différentes missions à travers 6 à 8 chapitres.

On pouvait s’en douter, les règles s’expliquent en quelques minutes : au début de la manche, une carte Story indique ce qu’il va se passer après le tour de jeu des joueurs, que ce soit les ennemis qui vont apparaitre, les quêtes qui vont se résoudre ou les manigances des super méchants. C’est très malin, puisque cela donne un objectif court terme aux joueurs, en plus du fil rouge que constitue le chapitre. Puis chaque joueur doit déplacer son héros sur la carte pour récupérer des objets, escorter un VIP, tuer un monstre, et tout cela à l’aide… d’une pichenette.

Evidemment, cela ne marche jamais exactement comme prévu, et toute la tension et le fun sont là. Surtout quand certains malus requièrent de jouer les yeux fermés, ou tous en même temps. Le prototype marche déjà très bien, et Stratego Games prévoit le lancement du Kickstarter dans trois ou quatre mois une fois que l’illustrateur aura fini son travail, ce qui laisse le temps d’étoffer un peu la campagne ainsi que le roster de héros.

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Expéditions

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Le nouveau Stonemaier dans l’univers de Scythe. Il s’agit de balader son méca pour récupérer outils, éclats de météorites, quêtes, meeples, etc., afin de gagner de la popularité et de valider le plus grand nombre d’objectifs avant la fin de la partie. Oui, sur le principe ça ressemble beaucoup à Scythe, et la direction artistique est évidemment la même. Et pourtant le feeling n’a rien à voir, et la contrainte sur les actions chère à Jamey Stegmaier est beaucoup plus forte que dans Scythe, notamment parce qu’on doit régulièrement reprendre en main les cartes que l’on a joué lors des tours précédents, ce qui oblige à un tour de récupération qu’il faudra timer correctement. Nous sommes également loin de l’ambiance de guerre froide du premier jeu, et l’interaction se limite à piquer un emplacement ou un bonus à l’autre joueur.

Aucune faute de goût à noter, si ce n’est la taille de la boite, et le prix, beaucoup trop importants pour un jeu de ce calibre. C’est d’ailleurs pour ça que je ne l’achèterai pas.

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Firefighters on Duty

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Mélange sous amphètes de Flashpoint et Kitchen Rush, il s’agit d’un jeu coopératif en temps réel où chacun joue un camion de pompier, afin de sauver des civils et maitriser un incendie qui ravage une zone urbaine. 6 manches de 2 minutes chacune, on se dit que tout cela va se boucler rapidement. Oh que non ! Le jeu est extrêmement tendu et les joueurs passent 10 bonnes minutes au début de chaque manche à planifier qui fait quoi et où. Ou plutôt, qui TENTE de faire quoi.

Voyez-vous, d’après Artipia Games, il serait trop facile de réaliser toutes les actions que l’on souhaite. Pour pouvoir déplacer un camion, bouger un pompier ou éteindre un incendie, il faut lancer ses dés et attendre que la face correspondante apparaisse. Mon niveau de stress vient de monter d’un cran juste en écrivant cette phrase. A la phase de préparation succèdent donc 2 minutes de pure frénésie, où les joueurs lancent des dés encore et encore, enragent à cause d’un dé coquin ou d’un véhicule qui bloque le leur, 2 minutes d’où l’on ressort complètement lessivé et frustré parce que, bon sang, si seulement j’avais eu le temps d’éteindre les flammes de l’appartement de Mme Michou.

Il s’agit encore d’un prototype, et certaines règles doivent être écrites ou affinées, notamment quant à la propagation du feu et au scaling de la difficulté en fonction du nombre de joueurs, mais le potentiel de masochisme est d’ores et déjà là.

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Trois autres jeux ont également retenu mon attention un peu plus que les autres : Dante, le boss battle de Creative Game Studio qui est plutôt solide sur ses appuis, mais à qui il manque un enrobage un peu plus sexy, et puis deux jeux, Odd Shop, un petit jeu d’enchères sans prétention, et Whale Street, un jeu de boursicotage bien casse-tête, qui ont été malheureusement massacrés par des règles incomplètes. J’ai donc hâte du coup de leur redonner leur chance, dans de meilleures conditions.

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Le festival vu par Romain B. :

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Le château blanc

(1 partie complète) nouveau Iello expert, même si ce n’est pas un très gros jeu, les combos vous feront réfléchir. Avec son draft de dés et ses 3 actions principales, le jeu est très fluide à jouer et agréable. Restera-t-il dans les ludothèques ? Je ne me risquerai pas à un tel pronostic.

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12 Chips Trick

(plusieurs parties) jeu de pli où les cartons sont 12 jetons de 1 à 12, ce jeu est basique mais avec une belle profondeur qui vous fera enchaîner les parties. En tout cas, c’est ce qu’on a fait puisque son format autant physique que de gameplay permet de l’emmener partout avec soi.

Ce petit jeu pourrait devenir un petit bonbon ludique pour pas mal de monde.

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Ezra et Nehemiah

(1/3 de la partie en 1 h 30 règles incluses) le prochain Kickstarter de Garphill démarre sa campagne ce mois-ci !

Le jeu est un stand-alone en dehors des royaumes cardinaux, il propose pas mal de choses, mais on reconnaît instantanément la collaboration de Shem Phillips et SJ Macdonald. Les mécaniques sont maîtrisées et assumées et le jeu tourne très bien. J’aurais pu m’enthousiasmer, mais il se retrouve éclipsé par le second jeu proposé chez Garphill Games.

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Les érudits du Tigre du sud

(1 manche sur 4 en 1 h 30 règles incluses) pour moi le Garphill le plus expert fait à ce jour. Comme pour Ezra et Nehemiah, on retrouve les mécaniques de pose d’ouvriers twistées à l’envie, mais ici la maîtrise du sujet est quasi parfaite. Cette fois, nous allons traduire des parchemins venus de langues éloignées et pour cela il faudra mettre au travail des traducteurs acharnés.

Mécaniquement, vous allez combiner dés et ouvriers avec cette fois une mécanique de bag building pour tenter d’épurer votre sac de dés.

C’est malin, brillant et ça fonctionne instantanément. Bravo.

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Amalfi

(partie complète) une partie découverte pour les autres, je commence à maîtriser mon sujet et je vous l’affirme : les mains de départ ce n’est que pour l’appréhension du jeu, ensuite on drafte !

Amalfi tourne très bien dans ce qui commence à devenir une spécificité des jeux proposés par Sylex : la courbe d’apprentissage. Plus vous jouez un de leurs jeux, plus l’écart avec ceux qui le découvrent devient exponentiel. Sur Amalfi, cela peut conduire à ce que le joueur expérimenté joue seul en fin de manche. Est-ce un défaut ? Pour moi aucunement, mais il est bon de le savoir et de ne pas hésiter à donner des conseils aux nouveaux joueurs quand vous maîtriserez Amalfi.

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The Vale of Eternity

(partie complète) Mandoo nous a proposé cette année de très bons jeux ! Dracula VS Van Helsing (voir plus bas), 12 chips trick, Vale of Eternity et il me restera Jekyll & Hyde VS Scotland Yard à essayer.

Pour VOE, c’est un jeu de draft de cartes toutes uniques avec des capacités. Le but est de les combiner au mieux pour atteindre 60 PV en premier. Le twist est sur les ressources : vous ne pouvez stocker que 4 jetons dont les valeurs sont de 1, 3 et 6, et bien évidemment, il est impossible de rendre 3 jetons de 1 pour prendre un jeton 3. La gestion sera donc là avec des combos à créer. C’est plaisant même si je n’ai pas été transporté et que l’interaction directe (faire défausser une carte à quelqu’un) n’est pas ce que je préfère.

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Rats of Witsar

(1 manche sur 5 en 45 min règles incluses) je n’allais pas de plein cœur jouer à Rats of Witsar, mais j’en ressors agréablement surpris. Le jeu repose sur une pose d’ouvriers dont la force de l’action est déterminée par le nombre de vos rats dans la zone où vous choisissez l’action. Avec cela, on va améliorer son plateau et visiter le plateau central pour des bonus et des missions. C’est très joli, ça se joue facilement et la gestion des ressources est bien faite. Le thème est mignon alors pourquoi hésiter ? Je ne pense pas que ce sera le jeu de l’année (En même temps, il n’y a qu’un seul « jeu de l’année ».), mais ce RoW fera son trou.

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Black Friday

(2 parties complètes) être un trader au milieu d’un crack boursier ça vous tente ? Jouer sur un fichier excel tout vert, Friese game oblige, ne vous dérange pas ? Alors foncez sur Black Friday !

Le jeu est fou, il se lance comme une locomotive à vapeur qu’on ne maîtrise plus rapidement, tout en sachant qu’il n’y aura plus de rail dans quelques kilomètres. À vous de tirer le maximum de profits avant le crash.

Black Friday n’est pas beau, mais tourne comme une horloge et c’est tout ce que je lui demande, les décisions sont toujours une torture, les choix deviennent des paris et le plaisir de jeu est là dans les erreurs ou les coups de génie.

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Galactic cruise

(1/3 de partie en 1 H30, règles incluses) des fusées hôtels, un sujet qui sera bientôt d’actualité. Le jeu vous propose de monter vos propres vaisseaux, de promouvoir vos safaris stellaires à de potentiels clients et de réaliser des vols commerciaux dans l’espace. Pour cela, 16 actions sont à votre disposition et je vous rassure de suite, n’ayez pas peur, c’est du simpliste. Piocher 2 cartes, prendre 2 tuiles, prendre 3 ressources, rien de complexe. Ce sera le timing et l’ordre dans lequel vous allez les réaliser qui définira votre réussite. Galactic Cruise fait penser à du Lacerda de par son seigneur made in O’toole Studio et son matériel pléthorique, mais il se rapproche d’un Pampero (qui arrive sous peu) avec des règles bien plus simples.

On prend beaucoup de plaisir à jouer, le jeu est rapidement fluide et c’est tout bon.

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Inferno

(1 partie raccourcie en 2 heures, règles incluses) Il fallait bien une déception et Inferno est donc là pour me faire un peu redescendre de mon petit nuage.

Le jeu propose de faire descendre dans les 9 cercles des Enfers des âmes. Pour charger le cimetière de précieuses ressources/victimes, nous allons donc tuer à travers Florence.

La promesse est alléchante, la direction artistique au top, mais par contre l’iconographie est restée sur le quai quand le bateau est parti. Tout est sur fond blanc avec des icônes dignes de Word 98. C’est bien dommage, mais ce n’est pas ce qui m’a le plus déçu. J’ai trouvé le jeu un peu plat, les choix pas très intéressants et au final c’est le « tout ça pour ça » qui domine. Je n’ai pas ressenti de montée en puissance ou de tension, la fin de partie approchait et je l’attendais avec une impatience grandissante.

Cet Inferno, c’est de bonnes idées, mais un manque de profondeur assez flagrant pour moi.

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Sankoré

(1/5e de partie en 1 h de jeu avec les règles) le nouveau Lopiano, la suite de Merv. Allez remballez-moi ça et on passe à la suite, ça ne va pas casser trois pattes à un canard cette affaire. Une fois les expressions de la langue française évacuées, on a joué et la révélation !

Sankoré, comment c’est trop bien. Déjà c’est beau, alors ok, le plateau central demande une table qui fait la taille d’un appartement parisien et il reste encore à ajouter les plateaux joueurs, mais si ça rentre, c’est gagné. Le jeu nous propulse en Afrique dans la cour du roi Mansa Musa où l’or, le sel et les livres feront de vous l’un des hommes les plus puissants.

Le jeu est tendu avec la construction de son moteur à meeple personnel où tout fait sens et s’entremêle de façon cohérente.

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Stitch fur stitch

(1/2 partie) jeu d’enquête et de plis, jeu oubliable également. La mécanique ne m’a pas paru des plus intéressantes et avec des joueurs de plis cohérents, on recommence toujours et toujours la même chose. Totalement passable.

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The Ingenious 8

un jeu qui n’existe nulle part, son auteur est presque étranger au monde du jeu de son aveu, mais cela n’empêche en rien de créer un excellent jeu !

Jeu de pli avec un atout chiffre + couleur (comme Nokosu Dice), on joue ici en équipe où un membre connaît l’atout et l’autre devra le découvrir. Comme dans stitch fur stitch, on a donc de la déduction, mais ici ce n’est pas du tout le cœur du jeu, donc ça tourne et ça tourne même fort !

Le jeu est tendu, les joueurs se chambrent en permanence et c’est tout ce qu’on cherche !

Au final, ma plus belle découverte de ce salon, parce que celui-là, je l’ai découvert sur place.

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Cet Essen était fou ! Une organisation de la foire quasi militaire, mais avec 190 000 personnes, comment faire autrement. Et surtout, tout fonctionne, ça roule !

J’ai passé un excellent moment, quasiment que des découvertes qui m’ont plu, l’année 2024 s’annonce riche ! Et vu les sorties comme Kutna Hora, Nucleum ou Evenfall, on aura de quoi faire en attendant.

Le Labo en Festival : Flip 2023 Parthenay

Le Labo en Festival : Flip 2023 Parthenay

Le Festival Ludique International de Parthenay c’est ce festival qui s’étend sur une dizaine de jours dans un village des Deux-Sèvres, en Nouvelle Aquitaine. Cela fait tout de même 37 ans que ça dure, et on espère que ça va continuer tellement ce concept original fait du bien, et est nécessaire pour prendre le temps de jouer sur un festival sur plusieurs jours !

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Le FLIP de Kmylle Muzo

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Sixième édition du FLIP pour moi et c’est toujours avec autant de plaisir que je reviens à Parthenay pour ce festival qui est certainement mon préféré. Comme d’habitude, je n’ai pas eu le temps de faire le tiers du quart des jeux que j’avais prévus, mais ça laisse l’occasion de faire de belles découvertes fortuites.

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Côté nouveautés, j’ai pu jouer à Expéditions : Autour du monde chez Super Meeple, un jeu très accessible et opportuniste dans lequel vous devez être le premier à atteindre toutes vos destinations en essayant de ne pas faciliter le trajet de vos adversaires. Seul bémol : vous utilisez les trois mêmes lignes d’exploration. Interactif et roublard juste ce qu’il faut, plus vous êtes nombreux et meilleur il sera à mon avis.

Pas de stand Origames cette année mais j’ai quand-même pu mettre la main sur Écosystème : Forêt, un petit jeu malin de draft et de construction de tableau. Le jeu s’explique en quelques minutes, à chaque tour vous draftez une carte que vous ajoutez à votre tableau de 4 lignes par 5 colonnes, et vous marquez des points pour chaque type de carte en fonction des autres que vous avez dans votre tableau. L’objectif est de créer un écosystème cohérent tout en surveillant ses adversaires pour les majorités. Toutes les personnes à qui je l’ai fait essayer ont adoré, n’hésitez pas à y jeter un œil.

Enfin, Oasis : New Hope, un petit jeu de collection pas bien compliqué dans lequel vous devez atteindre l’oasis avant vos adversaires en récupérant des cartes et en les plaçant du 13 au 0 dans l’ordre. Quelques petites manières d’embêter ses adversaires en récupérant les cartes directement dans leur main plutôt que dans la pioche, des personnages à recruter pour corser le tout. Pas le jeu de l’année pour moi mais ça tourne bien.

Côté prototypes, découverte de Toutes voiles dehors ! de l’ami Thomas Planète, un jeu de pirates au magnifique matériel qui promet coups fourrés et grosse interactivité, financement participatif à venir l’an prochain normalement. J’ai aussi pu jouer à son Tunreg (nom provisoire) co-créé avec Luc Rémond, un jeu abstrait de course dans lequel vous devez être le premier à abreuver tous vos dromadaires en déplaçant les éléments du plateau à bon escient tout en bloquant vos adversaires. Encore une fois, le matériel est superbe et la mécanique fonctionne très bien.

Luc Rémond nous a aussi présenté Fruitoplay qui sortira chez Explor8, un jeu de plis style belote avec des retournements de situation à chaque manche. Je suis assez fan des jeux de plis et j’ai beaucoup aimé celui-ci, les possibilités tactiques sont beaucoup plus riches car on connaît à l’avance tous les plis qui vont être faits. En fin de manche, on multiplie les points de la famille de cartes qu’on a le plus par celle qu’on a le moins, il faut donc équilibrer ses plis et pas seulement les gagner ! Et enfin mon gros coup de cœur du festival, Village people, un jeu de draft de dés et de course aux points dans lequel vous devez être le premier à atteindre un certain nombre de points pour l’emporter. Pour cela, vous avancez sur des arbres technologiques selon le dé choisi et vous essayez de comboter au maximum. C’est très lisible, on comprend tout de suite comment ça fonctionne, il y a une petite sensation de roll and write à enchaîner les combos comme ça, bref, c’est ma came. Et quand on en parle encore une semaine après avec les copains qui l’ont essayé, c’est clairement bon signe ! Pour finir une petite partie de Sky team, son jeu pour deux qui sort chez Scorpion masqué cet automne et mon coup de cœur de Cannes, on s’est écrasés juste avant l’atterrissage mais je volais avec un noob qui faisait son baptême de l’air ^^.

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Le FLIP de Teaman

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Après l’Alchimie du Jeu de Toulouse et Paris Est Ludique, le FLIP me semblait être le festival de trop. Une semaine plus tard, Parthenay a réussi à soigner mon ochlophobie* naissante. Comme il s’étale sur toute la ville, avec des animations diverses et dispersées, on perd ce sentiment oppressant que l’on ressent inévitablement sur les autres festivals. Allez d’ailleurs, pour ceux qui n’ont jamais eu la chance d’en arpenter les rues, je vous emmène faire un tour.

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*Peur de la foule

Notre point de départ est la place des drapeaux, à l’ombre du Palais des Congrès. Vu du dessus, elle doit ressembler au camp d’une armée romaine en campagne. De larges allées qui traversent une forêt de barnums gris rehaussés aux couleurs du FLIP ou des éditeurs. Ici, on peut assister à des scènes qu’on retrouve dans n’importe quel festival. Sous les tentes créateurs, des auteurs en herbe expliquent avec fébrilité leurs prototypes à un public au visage impassible, le nez dans leur carnet, un badge pro autour du cou. Près des tables, un grand-père un peu perdu et ses petits-enfants croisent un groupe de passionnés au pas décidé, une liste de jeux à la main. Quatre personnes assisent autour d’une boite cherchent du regard un animateur qui pourrait les délivrer d’une fastidieuse lecture de règle.

Rien qu’ici on pourrait y rester plusieurs jours sans s’ennuyer tant il y a déjà des choses à voir. Découvrir les nouveautés des gros éditeurs, se laisser emporter par l’enthousiasme d’un nouvel acteur du monde ludique venu faire découvrir sa création, participer au trophée FLIP en notant les nominés, chercher la future pépite du monde ludique au milieu des protos présentés… Mais si on veut vraiment goûter au FLIP, il faut s’éloigner un peu.    

Il faut déambuler dans les rues pour tomber ici sur un plateau de Bagh Chal (un jeu traditionnel népalais) posé sur une petite table, là sur une partie de Papattes (sorte de pétanque 2.0). Ou s’arrêter dans un local commercial réaménagé par Bombyx, Studio H ou encore Gigamic. Ou encore, accorder à la marmaille un peu de temps au village enfant très bien aménagé pour tous les âges. Ma petite de 2 ans ne s’y est jamais ennuyé.

Il faut savoir se perdre aussi dans des coins plus excentrés comme la Chapelle, ses expositions notamment celles du jeu Ricochet qui permet d’y jouer à même les murs ou le Village Environnement où on peut découvrir de drôle de choses comme un parcours de billes sur moquette ou un Turbulences surdimensionné, ce Pick & Delivery au matériel magnifique.

Pour connaître toute la spécificité du FLIP, il faut aussi laisser son grand de 7 ans partir à la chasse aux Whoopy. Ces petites peluches totalement inutiles que l’on gagne en réussissant les défis proposés par les animateurs. Bravo à eux d’ailleurs ! Malgré les cernes qui poussent, ils restent au taquet jusqu’au dernier jour pour nous faire passer un bon moment

Je vais arrêter là ce qui ressemble de plus en plus à un flyer de l’office du tourisme de Parthenay et vous parlez un peu de ce qui vous intéresse vraiment, vous, l’esthète ludique. Les jeux.

J’ai pu jouer à pas mal de choses cette année malgré la présence de ma progéniture et en ressortant mon carnet de notes (oui, j’ai carnet. Je suis un professionnel.) je m’aperçois que j’ai testé beaucoup de jeux estampillés Gigamic. Il faut dire qu’ils sont venus en force cette année avec un barnum, deux locaux en dur et la place Saunere rien que pour eux.

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Liste des jeux :

After Us

A La Folie

Cosy Casa

Le Clan des Loups

Le Grand Prix de Belcastel

Evergreen

Himiki

Happy Bee

J’emme

Marrakech

Morris le Dodo

Tsuro

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After Us

Je sais qu’il a ses détracteurs mais en ce qui me concerne j’apprécie toujours la patte de Vincent Dutrait. Et cette couv’, cette promesse de jouer dans un post-apo façon Planète des Singes m’a tout de suite attiré. Malheureusement, mon enthousiasme a vite été refroidi.

Florian Siriex a, semble-t-il, recyclé la mécanique de Zoo Run, un de ses jeux pour enfants. Il va falloir combiner nos cartes ensemble afin d’en tirer les meilleurs bénéfices en termes de ressources et de points de victoire. A chaque tour, on pourra acheter une nouvelle carte pour renforcer son deck et avancer sur la piste de score jusqu’aux 80 points salvateurs et la victoire finale. En action, le jeu se révèle décevant. La mécanique principale de demi-cartes à combiner n’est jamais utilisée de façon surprenante. La boucle de gameplay est terriblement répétitive : Chaque tour, on résout dans son coin toujours le même petit casse-tête pas bien difficile et pas bien passionnant. Le thème, lui, n’est qu’un joli écrin très superficiel.

Pour moi, After Us n’a pas tenu sa promesse ludique mais si vous souhaitez lire un avis plus détaillé et nuancé, je vous invite à lire le test de Kmylle, notre laborantine simiesque de choc !

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A La Folie

D’habitude je n’aime pas trop les jeux Bioviva. J’admire la démarche écologique mais je ne suis clairement pas la cible. Pourtant, j’ai bien aimé A La Folie. Un jeu à la Compatibility dans lequel il va falloir deviner comment les autres joueurs ont classé différentes activités sur une échelle qui va de “A la Folie” à “Pas du tout”. Le jeu a en plus le bon goût d’être un coopératif. Il s’épargne du coup un système de score que personne n’aurait utilisé de toute façon.

Un bon petit jeu “d’empathie” simple et plutôt bien pensé.

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Le Clan des Loups

Encore un Gigamic. Un jeu de conquête de territoire et de majorité où l’on joue une bande de loups. En gros, on va traverser le plateau pour recruter des loups solitaires, chasser, se faire des antres et faire pipi partout. C’est pas révolutionnaire mais plutôt sympa. L’interaction est forte puisqu’on peut voler des loups à son adversaire mais plutôt bien équilibré. Je n’ai jamais trouvé ça frustrant.

Un jeu à surveiller si on aime bien le genre.

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Cosy Casa

C’est fou comme les jeux nous amènent à faire des choses que l’on déteste faire dans la vraie vie. Dans Cosy Casa, on doit ranger divers objets, livres, jeux de société, trophées, chats (!) dans notre kallax. Il y a bien sûr des contraintes et des objectifs de pose qui vont gentillement faire appel à notre intellect pour marquer le plus de points de victoire possible. Rien d’innovant mais un petit jeu familial plutôt agréable. Etrangement, le seul aspect rébarbatif du jeu est de devoir mettre le bazar (la mise en place du plateau central, à faire en début et en milieu de partie) avant de pouvoir ranger.

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Evergreen

Hjalmar Hach, l’auteur d’Evergreen, semble un poil monomaniaque. Après, nous avoir proposé de faire pousser les arbres d’une forêt dans Photosynthesis (sorti chez Blue Orange) voilà qu’il nous propose de recommencer mais cette fois-ci à l’échelle d’une planète ! Certes Photosynthesis avait une esthétique plus marquante avec ses arbres en trois dimensions, mécaniquement, il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Evergreen, lui, reste très beau et me semble bien plus abouti que son aîné. Par contre, il s’adresse à un public plus averti.

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Le Grand Prix de Belcastel

Je n’avais pas encore eu l’occasion de jouer à la version enfant des Charlatans de Belcastel. Maintenant que c’est fait, je comprends l’engouement qu’il a suscité. GPB est une merveilleuse initiation au bag building à partir de 6 ans. Une course très sympa avec quelques défauts. Le jeu est un peu long pour les plus jeunes et il arrive qu’on doive passer plusieurs tours d’affilée.

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Happy Bee

Un petit jeu de cartes très très malin de deux vétérans du monde ludique, Rambourg et Rivière. Il y a un système de majorité qui rappelle un peu, en termes de sensations, des jeux comme Crossing. Il faut essayer de deviner ce que vont jouer les autres joueurs pour ne pas se retrouver minoritaire ou, comble de la frustration, à égalité puisque dans ce cas personne ne gagne rien.

On ajoute à ça une mécanique qui remplace la pioche : A chaque tour, on récupère les cartes qu’on a joué au tour précédent et on passe le reste de notre main à notre voisin de gauche (façon 7 Wonders).

C’est intelligent, ça marche bien et très accessible. Un jeu de qualité qui se marie bien avec une bonne tasse de thé.

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Himiki

Himiki est un jeu abstrait, superbement édité, dans lequel on déplace des dés pour se retrouver sur la bonne face au bon moment. Malheureusement, je suis complètement hermétique à la logique de ce jeu. Non, pas qu’il soit mauvais. Ah moins que si. En fait, je n’en ai aucune idée. Tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai joué à Himiki. Ma compétence ludique s’arrête là.

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Marrakech

Gigamic, encore, réédite le très bon Marrakech. A ne pas confondre avec le Feld qui avait remporté le Diamant d’or. Nous sommes ici sur un jeu pour enfant, une sorte de Monopoly modernisé dans lequel il va faire atterrir nos adversaires sur nos tapis sans tomber sur les leurs. Le jeu, qui jouait déjà la carte du swag avec ses tapis en tissus, reste fringant malgré son âge. Pour cette nouvelle édition, exit la couverture de Marie Cardouat que j’aime beaucoup mais dont le style ne correspondait pas vraiment au jeu. Le plateau a été refait et les tapis sont de retour avec de nouveau coloris.

Rien à faire, j’ai toujours une tendresse particulière pour les créations de Dominique Ehrhard (même si je ne sais jamais où mettre ses “h”). Essayez-le, au moins pour votre culture ludique.

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Morris le Dodo

Pourquoi ?

Blue Orange nous propose un jeu 3+ très joliment édité. Le matériel est chiadé, coloré et rigolo. Le jeu, lui, est sans aucun intérêt. Alors qu’il existe des alternatives de jeux pour cet âge dans lequel j’arrive à prendre du plaisir, pourquoi je prendrais mon temps et mon argent pour cette grosse boîte. Du coup, je me pose cette question : Pourquoi l’avoir édité ?

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J’emme

En termes de jeu de société, Lansay semble être resté dans les années 90. Le plateau, le matériel, tout a trente ans de retard. Dommage parce que le jeu, un abstrait rappelant un peu le Go avec de la pose de pions et de la prise par encadrement, est plutôt plaisant. Pas assez pour le rendre mémorable, malheureusement.

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Tsuro

Je me souviens de Tsuro. Je l’avais déjà croisé ce jeu, il a quinze ans. Sa boite, ses illustrations, son matériel, m’avait marqué mais pour une raison que ma mémoire a effacé je n’avais pas eu l’occasion d’y jouer. Erreur corrigée !

Le jeu de Tom McMurchie prend le principe du labyrinthe et l’inverse totalement. Ici, il ne faut pas déchiffrer le dédale mais le créer. Il ne faut pas en sortir mais tout faire pour y rester. Ce twist fait de Tsuro une sorte d’OVNI ludique. Plus important, ça marche ! Ce n’est pas vraiment un jeu d’ambiance mais il en possède beaucoup de caractéristiques. Ca se joue vite, nombreux (jusqu’à 8), sans se prendre la tête. Oui, c’est très hasardeux mais il y a des rebondissements et l’envie d’y revenir. Je ne demande rien d’autre.  

Le Labo en Festival : Paris Est Ludique PEL 2023

Le Labo en Festival : Paris Est Ludique PEL 2023

Festival en plein air dont le succès est grandissant d’année en année, Paris Est Ludique s’est à nouveau tenu sur la pelouse de Reuilly. C’est même 18.000 personnes qui sont venus cette année pour jouer, rejouer, découvrir, papoter, déambuler, et prendre des coups de soleil !

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Les laborantins étaient sur place, et vous livrent ici leurs impressions, et vous parlent des jeux auxquels ils ont pu jouer !

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Sommaire :

Le PEL de Thibault

Le PEL de Hélène « Harrie » G.

Le PEL de Teaman

Le PEL de Kmylle Muzo

Le PEL de Romain B.

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Le PEL de Thibault

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Un très chouette festival, avec une organisation aux petits oignons, des bénévoles hyper accueillants et disponibles, une météo clémente, et des jeux de qualité même si les vrais coups de cœur ont été rares. Un seul regret, pas mal de jeux avec des imprécisions dans les règles, souvent légères, mais qui faussent malgré tout l’expérience de jeu. Dans l’ordre de préférence, un petit résumé des jeux testés : 

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1998 ISSOrigames

Jeu petit mais costaud, une mini boîte pour un jeu malin et hyper thématique autour de la construction de la Station Spatiale Internationale. La gamme des 1900 a pour but de construire des jeux autour d’événements historiques et ici ça marche très bien. On envoie des astronautes et du matériel dans la station pour y réaliser des expériences, en essayant de ne pas être à contretemps du décollage des fusées qui font la navette. Une très belle surprise, la plus belle du festival pour moi.

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Ancient Knowledge – Iello

Une très belle découverte également après s’être fait pitché le jeu à Cannes. On pose des cartes sur une frise perso pour gagner plein de points et réaliser des objectifs, tout en cherchant à se débarrasser des tablettes qui les accompagnent. Tout réside donc dans l’exploitation optimale des cartes qu’on pioche, celles qu’on place, celles qu’on utilise pour des combos, celles qu’on défausse.

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Planet Unknown – Origames

Gros succès du festival avec des tables qui ne désemplissaient pas. Chacun tente de terraformer sa planète du mieux possible à l’aide de polyminos que l’on pioche avec plus ou moins de contraintes sur un plateau central tournant, polyminos qui font progresser sur plusieurs jauges, permettant de chopper des points, des bonus, et de débloquer des pouvoirs. Très fluide, tout le monde joue tout le temps, un joli casse-tête.

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Tiny Landscape – Libellud

Un peu dans la veine d’un Cascadia (mais en plus poussé), jeu un peu abstrait et très nature où on construit son petit paysage à l’aide de disques en bois afin de réaliser des patterns de terrains et des patterns d’animaux, les choix étant évidemment cornéliens quand l’espace est aussi réduit. Avril 2024 semble très loin tant le jeu a l’air déjà très abouti.

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La Famiglia – Super Meeple

Ce n’est vraiment pas mon genre de jeux, mais je comprends le buzz. Il y a quelques mécaniques hyper malignes, la résolution des combats, la gestion du plateau d’actions, qui font que j’en ai presque pas voulu à Romain de nous avoir fait commencer notre PEL par 2h30 d’un jeu de contrôle de territoire avec bluff. 

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Guilde des expéditions marchandes – Origames

On ne sait plus quoi inventer, voici maintenant le flip&cubes : une carte est retournée et chacun doit poser des cubes sur son plateau perso en respectant la consigne. On explore ainsi son plateau pour réaliser des objectifs et établir des villages qui permettront de gagner du temps lors des prochaines manches. Une chouette découverte.

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Runemasters – Funforge

Le proto a bien grandi depuis 2019, avec un changement de nom et une jolie DA un poil plus médiéval fantasy. Le principe reste échangé et c’est très bien comme ça, avec 1 groupe de héros qui doivent résister à des vagues de monstres, les résultats des dés devant être exploités intelligemment pour taper les monstres, gérer les dégâts subis, utiliser les pouvoirs spéciaux. 

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Maps of Misterra – Sit Down !

Jeu 100% interaction où chacun participe à la cartographie d’un plateau principal en posant des dominos sur son plateau perso. Tout l’exercice consiste à constituer une carte perso qui ne s’éloigne pas trop de la carte centrale (dont la configuration résulte de l’interaction entre les joueurs), tout en validant ses objectifs secrets. J’y ai joué à deux et c’était plaisant et original, mais ça doit devenir chaotique assez rapidement à 3 ou 4.

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Earthborne Rangers – Intrafin

Nouveau jeu de deckbuilding coop en mode campagne, dans la veine d’Horreur à Arkham, mais avec des biches à la place du gros Cthulhu. Toujours très efficace avec des choix à faire au niveau des cartes entre celles qu’on utilise pour réaliser des tests ou comme ressources, et celles qu’on place pour leur pouvoir. Ceci dit, on perd en thème épique, faut se l’avouer, mais aussi en simplicité avec pas mal de maintenance, et en ergonomie avec quelques choix d’iconographie un peu étranges. 

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The Great Split – Iello

Jeu de « I split, you choose » où l’on divise son paquet de cartes en propositions qu’on espère équivalentes, histoire que l’autre joueur nous laisse le paquet qu’on vise secrètement. Les cartes nous servent ensuite à monter sur plusieurs pistes avec des scorings à faire fructifier, dans un jeu très abstrait et efficace. Comme on ne traite qu’avec ses voisins immédiats, il n’y aura aucune interaction avec certains joueurs au-delà de 5 participants.

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Biomos – Subverti

Petit jeu rapide et abstrait où l’on collectionne petit à petit des jetons de différents types qu’on place sur une rivière perso afin de réaliser des séquences qui permettront de valider des objectifs et donc de gagner des points. Ça marche très bien, les plateaux alternatifs apportent un peu de variété, on s’est juste demandé pourquoi il fallait attendre qu’il n’y ait plus de jeton disponible pour en repiocher dans le sac.

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Sur les traces de Darwin – Sorry We Are French

Oui y a Darwin dedans, tout comme avec Darwin’s Journey sur Kickstarter l’an passé, mais les deux jeux n’ont pas grand chose à voir à part le thème. On remplit petit à petit son tableau de 4 par 3 cases en respectant les contraintes, et en tentant de réaliser des lignes, des colonnes, et de collectionner les icônes qui font des points. Petit jeu rapide également, ce qui fait qu’on ne se formalise pas trop de l’aléatoire.

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Écosystème Forêt – Origames

Là aussi on constitue son tableau, mais cette fois le placement est libre, ce qui laisse tout le loisir de se planter en plaçant un renard à côté d’un ours, ou une abeille sans clairière adjacente. Il faut dire qu’il y a 12 types de carte et que chacune score différemment. Le parti pris de ne mettre aucune iconographie sur les cartes peut handicaper certains joueurs avec un faible degré de concentration, les autres devraient s’en sortir.

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Le Trésor de Davy Jones – Origames

Oui, j’ai passé beaucoup de temps sur le stand d’Origames, et si la plupart des jeux étaient plaisants, j’ai pas grand chose à dire sur ce sous-Flashpoint: on se balade dans un navire en flammes pour aller chercher des trésors et les ramener, tandis que chaque case menace d’exploser à tout moment. Beaucoup d’aléatoire, et pas grand chose de palpitant à faire quand vient notre tour de jeu.

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Paradice – Zacatrus

Le concept était cool ! Compléter des cartes en y plaçant des dés qui respectent les contraintes, chaque carte faisant avancer le curseur de la couleur correspondante sur une piste. Comme le premier curseur à arriver au bout met à zéro les cartes de la même couleur, et que le curseur qui finit la partie en dernière position, double les points des cartes associées, on a un petit jeu rapide d’ambiance et de coups bas. Normalement. Mais pourquoi avoir rendu la complétion des cartes aussi contraignante ? Ça rallonge la durée de la partie avec pas mal de tours à vide, tandis qu’un joueur peut voir son pécule de points diminuer inexorablement sans rien pouvoir faire pour mettre fin à la partie. On est sorti assez énervés. 

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Je voudrais également mentionner Chessball, un jeu abstrait qui emprunte aux échecs où les deux joueurs qui s’affrontent cherchent à amener le ballon dans l’enbut adverse. Je suis nul, mais regarder s’affronter deux joueurs qui savent ce qu’ils font est assez fascinant. Et puis Heredity, mon coup de cœur du FIJ de cette année. Je connaissais déjà le scénario donc je n’y ai pas rejoué, mais c’est toujours autant un plaisir de discuter avec David sur sa vision du jeu et de ce qu’il veut proposer aux joueurs. Vraiment hâte d’acheter ma boite début octobre.

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Le PEL de Hélène « Harrie » G.

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Paris est Ludique. Chaque année, ce week-end effréné de jeux le confirme. Et cette année ne fait pas exception. Une organisation et des bénévoles au top, des éditeurs au rendez-vous, toutes les conditions étaient encore réunies pour passer deux excellentes journées (Je n’ai malheureusement pas pu me rendre à la journée pro du vendredi), malgré un peu de pluie le samedi matin.

Sur les deux jours, je n’ai passé que le samedi matin et le dimanche après-midi sur place, mais j’ai essayé quelques petits jeux sympathiques. Notez que PEL s’est fait cette année pour moi en mode « une table libre, on y va ».

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Chez Repos Production, j’ai joué à Champions ! à 6 joueurs dont 2 enfants et j’ai passé un moment sympathique. Il s’agit tout d’abord pour chaque joueur d’écrire le nom d’un personnage sur une cartonnette (x2), puis de placer aléatoirement les personnages de tous les joueurs en face des cartes sur lesquelles sont inscrites deux affirmations. S’ensuit une phase de vote : qui du Père Noël ou de Bob l’éponge ne boit pas que de l’eau ? A vous de le dire. Pour marquer des points, il faut voter comme la majorité. Et si votre préféré est le champion, marquez des points supplémentaires. On rit beaucoup à ce jeu qui réunit petits et grands.

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Je n’avais encore pas essayé Turing Machine, pensant que ce n’était pas un jeu pour moi… Eh bien j’aurais dû y remédier bien plus tôt ! Trouver un code en « posant des questions » à des cartes, très peu pour moi ! Eh bien, j’avais tort ! C’est une petite perle de jds, même si l’on joue chacun dans son coin.

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Au détour d’une allée, je me suis vue proposer un jeu féministe, un Time’s Up avec que des femmes ou personnes transgenres : Bad Bitches Only. Un peu hésitante au départ, j’admets volontiers que le jeu de Gender Games est tout à fait dans l’esprit de son modèle côté règles et très sympathique côté « rencontres ». Notez que plusieurs autres versions sont disponibles, dont une concernant les stars LGBT[…] musicales.

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Un petit Stella chez Libellub en passant. Je préfère Dixit mais son descendant a de quoi plaire.

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Et, pour finir, sur le stand de Capitaine Meeple, j’ai essayé plusieurs jeux taïwanais :

Touch It est un jeu de cartes très agréable qui vous propose de tenir une carte entre les doigts d’une main, côté lisse avec quatre illustrations vers le haut, côté relief vers le bas, et de deviner quelle image se cache en-dessous au toucher. Deux versions étaient proposées, dont une plus enfantine. Touch It devrait être localisé sous peu chez Atalia.

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Vegetable Stock est un jeu très malin dans lequel vous allez miser sur des légumes et tenter de dévaluer ceux de vos adversaires. Vous trouverez l’article de Romain ici.

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Electropolis, que j’avais découvert avec Romain m’a à nouveau convaincue. Son look très épuré et sa mécanique de construction d’usines pour produire de l’électricité. Bien sûr, le jeu est un peu à côté, voire à l’encontre de la tendance verte mais ses usines à énergie fossile polluent en faisant perdre de précieux points et il propose tout de même des bâtiments produisant de l’énergie verte. Déterminez combien de tuiles vous comptez prendre ; plus vous en voudrez, plus loin vous serez dans l’ordre du tour. Puis choisissez vos tuiles et une carte placement, et placez vos tuiles en fonction de cette dernière. Un excellent jeu à essayer absolument !

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Le PEL de Teaman

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L’édition Paris Est Ludique de cette année m’a permis de comprendre quelque chose. Un festival n’est pas du tout le bon endroit pour découvrir un jeu de société. Si on devait comparer la découverte d’un jeu à une rencontre amoureuse, les festivals sont l’équivalent du speed dating. On le fait à la chaîne, au milieu du bruit et de l’agitation, sans jamais prendre le temps (que de toute façon on n’a pas). 

Pourtant, c’est une des seules manières de découvrir les nouveautés fraîchement sorties, annoncées pour les mois à venir ou pour découvrir des jeux qui nous avaient échappés. 

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Perfect Words

Perfect Words et moi, nous filons toujours le grand amour. Ce petit jeu de déduction qui rappelle très fort Unanimo et Code Names pourrait bien devenir un classique du genre. 

Le principe, très simple, est de construire collectivement une grille de mots croisés en associant des mots (“animal”, “pirate”, “coloré”) pour créer des définitions. Si la grille est bien pensée, tous les joueurs devraient trouver les mêmes mots… ou pas. 

Créé par Paul-Henri Argiot, illustré par Christine Alcouffe et édité par Tiki Editions. Il se joue de 1 à 6 joueurs pour des parties d’une vingtaine de minutes et devrait sortir courant juillet. Il était disponible en avant première sur le festival. Je suis reparti avec.

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Trio

Je triche un peu car j’avais déjà croisé Trio à l’Alchimie du Jeu et depuis on ne s’était plus quittés mais j’ai besoin de vous en parler. Car si Cocktail Games, l’éternel poulidor de l’as d’or, mériterait enfin d’atteindre le haut du podium, c’est bien avec Trio. Moi, en tout cas, je suis totalement sous le charme. Sur le papier ce mélange de jeu de 7 famille et de memory n’a rien d’engageant. Pourtant une fois sur table on se laisse emporter par l’exotisme du minimalisme à la japonaise. Il s’explique en 5 minutes, se joue en 10 et réussit à te faire passer par tout un tas de sensation que tu as envie de ressentir autour d’une table de jeu.

D’ailleurs, je ne vous lâcherai pas avec Trio. Je compte bien vous en parler plus longuement lors d’un test du Labo.

Bravo à Kaya Miyano pour la conception et à Laura Michaud pour les illustrations. Trio se joue de 3 à 6 pour des parties de 10-15 minutes et est déjà sorti (achetez le).

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Caral

Ce jeu-là a une génétique plutôt attrayante puisqu’il s’agit du dernier né de Blue Cocker (Medieval Academy, la série des Welcome…) et de Kläus-Jurgen Wrede, l’auteur de Carcassone. Sans être aussi lourd que les cadors du genre, Caral s’adresse à un public averti.  

Il reprend une des nombreuses mécaniques de Great Western Trail, le parcours d’ouvriers. En gros, notre pion se déplace d’un certain nombre de cases sur un circuit façon jeu de l’oie et peut s’arrêter sur des cases pour y accomplir des actions. L’originalité qui pourrait le faire sortir du lot est une sensation d’urgence causé par un pion au déplacement semi-aléatoire qui va petit à petit fermer les actions du circuit. Les joueurs ont sans cesse l’impression de devoir courir pour ne pas se faire rattraper donnant du rythme à la partie.

Après cette première rencontre, je ne saurais pas vous dire si je suis amoureux mais j’ai très envie de le revoir.

Il se joue de 2 à 4 joueurs, pour 60 à 90 minutes de partie. Il vient de sortir.

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Café del Gato

Schmidt (Mille Fiori, Très futé) est un éditeur qui résume bien le charme à l’allemande. Une esthétique discutable mais des mécaniques intéressantes. Avec Café del Gato, si la forme n’est toujours pas au niveau de la concurrence, le fond est plutôt agréable. Il va falloir payer des tuiles qui nous permettront de réaliser au mieux nos objectifs. L’argent vient vite à manquer et on se voit vite contraint d’abandonner la réalisation de son café parfait pour vite, vite l’envoyer en salle pour récupérer du pourboire. Peut-être un chouya trop calculatoire et frustrant pour le public familial qu’il vise. Je suis partant pour qu’on se renvoie. Mon fils avec qui je l’ai testé, beaucoup moins.

Café del Gato a deux autrices, Lena Burkhardt et Julia Wagner et une illustratrice, Robin Struss. (Que des femmes). Il se joue de 2 à 5 joueurs de 8 ans ou plus pour des parties de 30 minutes. Il sort en septembre.

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Nautilus Island

Nautilus Island a un pedigree plutôt alléchant puisqu’il est l’œuvre de Goupy et Rivière, le même duo d’auteurs qui ont donné le très bon Rauha. Pourtant, j’ai eu bien du mal à lui trouver le petit truc qui le distingue des autres. C’est un petit jeu de collection pas désagréable mais sans mécanique originale ou agencement étonnant qui nous permettrait de ressentir des sensations qu’on a pas déjà ressenti mille fois. Il n’est pas aidé par un thème plaqué et un travail éditorial qui fait le minimum. Un jeu qui se place dans le haut du panier des OK game mais reste un OK game. Dommage.

Nautilus Island se joue de 2 à 5 pour une durée estimée à 20 minutes (à vue de nez, je dirais plutôt 30) chez Funny Fox. 

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Le PEL de Kmylle Muzo

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Mon premier PEL depuis 4 ans, et la chose qui m’a directement marquée c’est le grand nombre de visiteurs et la queue à n’en plus finir dès le matin, très impressionnant et signe d’un loisir qui attire désormais les foules. Conséquence directe : c’est plus difficile de trouver une place pour jouer à tous les jeux de sa liste, mais j’ai au minimum pu m’en faire pitcher la plupart. 

Dans les sympathiques découvertes, il y a Nimalia chez La Boîte de jeu, un jeu familial de pose de tuiles, enfin de grosses cartes, à objectifs de scoring qui se répètent au cours de différentes manches. Chessball, un jeu d’échecs revisité à la mode football aux règles accessibles mais aux nombreuses possibilités stratégiques. Mind cycling, un jeu de course de vélo façon Flamme rouge avec plus de paramètres qui retranscrit parfaitement les sensations d’une course cycliste et qui sera prochainement en financement participatif. Et enfin Vaalbara, un jeu de collection de cartes bien pensé déjà disponible chez Studio H.

Côté déceptions, Maps of Misterra chez Sit down dans lequel on doit explorer un territoire avec des objectifs personnels qui ne doivent pas forcément matcher la réalité du terrain, je l’ai trouvé très chaotique et pas évident à prendre en main. Pas trop fan non plus de Nutty business chez Studio H, j’ai trouvé ce jeu de cartes assez fade et dispensable.

Enfin, de belles découvertes et de grosses attentes avec Lorcana, le JCC de Ravensburger dans l’univers de Disney qui, même si le thème me laisse de marbre, s’est révélé très prometteur en termes de mécanique avec cette possibilité d’utiliser la plupart de ses cartes pour produire de l’énergie et la nécessité de bien réfléchir avant d’envoyer un personnage recueillir des éclats de Lore, les points de victoire, car il devient alors attaquable par l’adversaire. Une petite session de relecture des cartes me paraît cependant nécessaire car j’ai repéré quelques fautes d’orthographe. À venir également l’extension de Paper dungeon et Bardwood grove chez Super Meeple. Enfin, gros regret de n’avoir pu essayer Archeologic, le prochain jeu de Scorpion masqué par l’auteur de Turing machine que j’adore, je ne vais pas le louper au FLIP !

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Le PEL de Romain B.

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Mon pel a démarré vendredi matin par le test d’Ancient Knowledge de Remi Mathieu, une partie à 4 en 2 équipes et qui m’a permis de constater que le tout récent seal of excellence n’est pas une erreur de casting. 

Le jeu est très chouette avec cette recherche de combos entre les cartes et en respectant le timing d’avancée de ces dernières. Un titre à suivre !

Ensuite arrivé sur le festival, on a enchaîné avec La Famiglia toujours aussi bon. 

Passage chez sit down avec le tout nouveau Maps of Mysterra où nous sommes des cartographes pas très honnêtes avec la possibilité de développer son plateau personnel différemment du plateau commun. C’est perturbant et contre intuitif. 

Pour le samedi, j’ai recommencé ma journée chez SuperMeeple avec Terra Nova, le terra mystica/projet Gaia en plus léger. Le contrat est totalement rempli avec un jeu bien plus accessible et des parties raccourcies sur le temps de jeu. Un bon jeu même pour joueur expert. 

On poursuit avec Barcelona chez Pixie. Le jeu est un eurogame avec beaucoup de points de victoire. Trop en fait, on a joué 1/3 de la partie et les scores dépassaient déjà les 100pv. Toute action vous en donne et vous allez faire monter des multiplicateurs pour en avoir encore plus en fin de partie. Des pv, des pv mais bon… trop de pv ! Ce sera à rejouer mais clairement board and dice fait des jeux que je ne conserve pas longtemps après achat. 

Vient ensuite Path of Civilization chez Capitaine Games, un jeu de civ c’est immédiatement des promesses sur une évolution avec une montée en puissance, de la religion, de la guerre, des merveilles ou encore des leaders. Et tout est là ! La mécanique est plutôt simple de prise en main avec un système de ressources sur son plateau personnel pour accéder à de nouvelles cartes de production et des cubes pour acheter merveilles, leaders et religion. Ajoutons des événements scientifiques et militaires et le jeu est complet. 

La première partie est très plaisante, le jeu n’est pas un monstre de temps comme through the ages et il tient toutes ses promesses. À surveiller également !

Après ça pour redescendre il était temps de jouer à un jeu plus petit. C’est tiny landscapes qui s’est proposé en passant chez Libellud. Et là tout s’arrête. C’est beau, c’est paisible, c’est un moment de calme. Le jeu est beau avec son matériel de petits palets en bois et surtout des illustrations magnifiques. Ce tiny landscapes est ma découverte de PeL, un jeu que je vais patiemment attendre jusqu’à l’année prochaine. 

Le dimanche fut plus calme, mais avec deux très bons jeux ! 

Archéologic de Yoann Levet chez Ludonaute, le jeu qui fait passer Turing Machine d’un jeu solo à un jeu EN société. On reste dans cette mécanique de casse-tête et de recherche de la solution, mais cette fois l’ajout de la composante temporelle que les joueurs dépensent pour poser des questions au jeu, ce qui crée une tension supplémentaire et bienvenue. On sait à quoi s’attendre après Turing Machine, mais encore une fois le matériel et l’ingéniosité du jeu sont bluffants. 

Je termine par Tatsu de matagot, un jeu de pli retord qui vous demandera plus d’une partie pour en maîtriser les astuces et les subtilités. Amateurs de jeux de plis foncez c’est bon !

En conclusion, je remercie les exposants et les animateurs ainsi que les organisateurs du festival, ce fut un PEL réussi encore une fois !

Le Labo en Festival : Ludinord 2023

Le Labo en Festival : Ludinord 2023

Organisé le week-end des 25 et 26 mars à Mons en Baroeul, près de Lille, le festival Ludinord a accueilli une bonne quantité de ludophiles en tout genre. Du simple curieux au ludiste enragé, ils ont été nombreux à pousser les portes du festival nordiste par un week-end plutôt pluvieux.

Le festival proposait, sur plusieurs sites, un côté « famille », « enfants » et « stratégie », du jeu de rôle et même du GN dont les animateurs ont réussi à se mettre à l’abri pour faire partager leur passion.

De mon côté, j’ai eu l’occasion de croiser des copains mais aussi de jouer un peu.

Dans le cadre du concours de créateurs, j’ai eu l’occasion d’essayer quelques protos dont Sea Brawlers, un jeu dans lequel vous devez détruire les bateaux de vos adversaires tout en préservant les vôtres à coups de dés et de cartes. Ce n’est pas du tout mon type de jeu et l’auteur (très sympathique) l’a tout de suite vu ! 😉 En revanche, ma moitié a bien aimé.

Je dois l’avouer, je n’avais jamais essayé Vol de Nuit (404 on Board). Voilà une erreur réparée grâce aux hasards du festival ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’un jeu de programmation coopératif à communication limitée. Vous devez « piloter » un avion jusqu’à l’aube sans vous écraser.

Un jeu à essayer.

Dans Kyudo, un roll & write de stop ou encore, lancez les dés et tentez de compléter votre cible tout en éliminant les spectateurs de vos adversaires. Un petit jeu sympathique chez Offline Editions.

S’il est un jeu que je voulais absolument essayer, c’est Doggerland qui sort dans quelques temps chez Super Meeple. Après une partie à 3 dans les courants d’air et le bruit mais où nous avons bien ri, il s’avère que je n’ai pas été déçue. A refaire au calme ! Doggerland vous plonge dans la vie de tribus préhistoriques qui luttent pour dominer la plaine située entre les actuelles Grande Bretagne et Europe continentale. Gestion de ressources et pose d’ouvriers, de quoi faire chauffer les neurones des plus aguerris.

Le restaurant coréen de samedi soir n’a pas grand-chose à voir avec le festival, mais si vous aimez la cuisine asiatique parfumée et gourmande, essayez !

Pour terminer sur une note plus ludique, sachez que Ludinord est un festival qui grandit d’année en année, fort de son succès. L’entrée payante (4€ la journée) n’arrête pas les amateurs et c’est tant mieux ! Notez également que ce festival repose sur des bénévoles qui effectuent chaque année un boulot monstrueux, alors bravo à eux !