Test: 7 Wonders

Test: 7 Wonders

Un des classiques du jeu de société moderne méritait bien qu’on s’y attarde et qu’on rédige un test à son propos. D’autant qu’une nouvelle extension vient de paraître, et qu’elle nous a replongé dans ce superbe jeu.

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Donc oui, vous l’aurez compris, on aime 7 Wonders.

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On peut sans aucun doute affirmer que 7 Wonders a marqué de son empreinte le monde ludique moderne. Il est devenu à ce point un classique qu’on peut le retrouver dans des enseignes ne proposant qu’une sélection très limitée de jeux.

C’est gage de succès d’édition de se retrouver dans de nombreux étalages non spécialisés.

Pour info, le jeu a dépassé le million d’exemplaires vendus…

Je vous laisse quelques secondes pour digérer cela, et vous rendre compte que 7 Wonders fait partie d’un cercle très très fermé.

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Mais au-delà de cet aspect commercial, ce jeu représente dorénavant une porte d’entrée vers le monde ludique. Assez abordable, mais proposant une courbe d’apprentissage à faire pâlir d’envie de nombreux auteurs, Antoine Bauza a réussit un tour de force en proposant un jeu extrêmement équilibré qui peut plaire à un très large public!

Le succès commercial c’est bien, mais c’est encore mieux si c’est mérité! 😉

La version de base est sortie en 2010 et s’est vu enrichir de plusieurs extensions, et d’une version 2 joueurs, 7 Wonders Duel. Edité par Repos Production, l’illustrateur de talent derrière ce projet est Miguel Coimbra (Tales of Glory, Fairy Tile, Outlive, Hit Z Road, etc…).

Je ne saurai d’ailleurs que vous conseiller de suivre l’actualité de cet illustrateur de génie qui sublime chaque projet auquel il contribue!

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On passe en salle d’imagerie:

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Comment on joue?

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7 Wonders est un jeu de civilisation à base de cartes. Jouable à partir de 10 ans, de 3 à 7 joueurs (pour 2 joueurs préférez la version Duel), et d’une durée de 30 min minimum par partie.

Sur un principe de draft tournante (chaque joueur a un paquet de cartes en main, en sélectionne 1 puis passe les cartes restantes à son voisin, et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les cartes soient sélectionnées), les joueurs vont construire et développer leur civilisation au cours de 3 âges différents. A la fin de chaque âge, on résout les conflits entre les civilisations et on lance la période suivante en effectuant une nouvelle draft tournante avec les cartes du nouvel âge. A la fin des 3 âges, on déterminera le vainqueur en comptant les points de victoire PV.

Chaque joueur dispose aussi d’une merveille dont il pourra bâtir les étages au fur et à mesure de la partie pour débloquer des récompenses, ressources ou PV.

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Les cartes de chaque âge sont divisées en couleurs:

  • les cartes marron sont les cartes des matières premières (bois, pierre, minerai, brique). Elles sont nécessaires à la construction des autres cartes, et vous permettent aussi de gagner de l’or puisque vos voisins pourront vous acheter vos ressources produites (sans que cela vous empêche de les utiliser pour vos propres constructions).
  • les cartes rouges sont les cartes militaires. Elles augmentent votre puissance militaire pour la résolution des conflits à la fin de chaque âge. On compare sa valeur militaire à ses voisins de droite et gauche. Le perdant récolte des jetons défaites, le gagnant des jetons victoires, qui seront à prendre en compte lors du décompte de PV final.
  • les cartes jaunes sont les cartes des bâtiments commerciaux. Ils rapportent des ressources, de l’or, ou vous permettent de contourner les règles de commerce habituelles, et donc d’en tirer bénéfice.
  • les cartes grises sont les cartes produisant des produits manufacturés (papyrus, verre, tissu), aussi nécessaires à la construction de certains bâtiments.
  • les cartes vertes sont les bâtiments scientifiques qui permettent de marquer des PV en fonction des symboles présents sur ces cartes.
  • les cartes bleues sont les bâtiments civils qui rapportent des PV.
  • les cartes violettes sont les guildes qui permettent de scorer à la fin de la partie en fonction de la configuration de votre cité ou des cités voisines.

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Pour construire ces bâtiments dans votre cité, vous devrez vous acquitter d’un coût en ressources. Vous pouvez utiliser les ressources que vous produisez, ou bien les acheter à vos voisins.

A partir du 2ème âge, certaines cartes pourront être construites gratuitement si vous avez déjà construit un bâtiment précédemment. On touche ici au cœur du jeu qui est l’évolution d’une civilisation au cours de 3 âges. Les habitués des jeux de civilisation en jds ou jeux vidéo le savent bien, pour faire évoluer sa civilisation il faut passer par plusieurs étapes. Il faut développer ou construire certains bâtiments, technologies ou autres, pour en débloquer de nouvelles + puissantes.

Ainsi dans 7 Wonders, par exemple, un bâtiment construit à l’âge 1 pourra être « chaîné » ou lié à un bâtiment qui apparaît à l’âge 2, et ainsi vous aurez la possibilité de le construire gratuitement. Et ainsi de suite. Cela peut faire la différence dans la partie!

Malin!

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A sont tour, un joueur a donc un paquet de cartes en main. Il en sélectionne 1, la place face cachée devant lui et passe le paquet de cartes restantes à son voisin.

Il peut ensuite effectuer une action parmi les 3 suivantes:

  • construire le bâtiment en s’acquittant du coût.
  • construire une étape de sa merveille en s’acquittant du coût indiqué sur le plateau merveille, et en plaçant la carte face cachée sous l’étape de sa merveille pour indiquer qu’elle est dorénavant construite.
  • défausser la carte sélectionnée pour empocher 3 pièces d’or.

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VERDICT

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J’indiquais en accroche d’article sur le blog qu’1 million d’acheteurs ne sauraient avoir tort. L’histoire est remplit de contre exemples, où effectivement la masse aura eu tort. Ici non. Vraiment non. 1 million de fois non. 7 Wonders a gagné sa place parmi les classiques et continuera d’amener de nouveaux joueurs au monde des jeux de société modernes, continuera encore de divertir des joueurs chevronnés, des famille et autres… Car c’est bien là sa force, c’est de pouvoir contenter un public ultra large et varié. Chacun pourra y trouver son compte, et c’est très rare!

Le jeu en lui-même est très intéressant. La mécanique de draft tournante n’est pas nouvelle (Citadelles pour n’en citer qu’un) mais fonctionne très bien ici. On voit sa civilisation se développer au fur et à mesure des 3 âges, on voit apparaître des bâtiments + développés et + performants au cours de la partie, et le rythme s’accélère lors du 3ème âge qui achève de valider votre stratégie, ou vous permet d’en poser une nouvelle, mais attention! La moindre erreur lors de ce dernier âge se paie cher!

Peu de parties se ressemblent. Suivant la draft, et donc l’aléatoire des cartes que vous aurez en main, votre civilisation pourra prendre telle ou telle orientation. Vous pourrez vous retrouver avec beaucoup d’or car vos voisins viendront se servir chez vous, tout comme vous passerez une partie du jeu à compter vos sous pour construire vos bâtiments! C’est le charme du jeu, une forte rejouabilité, et une courbe d’apprentissage bien rodée.

Vos réflexes s’aiguiseront, vos sens se développeront, …

Non en fait, en accumulant des parties vous aurez une vision sur les 3 âges et pourrez agir/réagir + efficacement aux événements puisque vous connaissez l’évolution des bâtiments, et les enchaînements à privilégier. Une surdose de parties peut d’ailleurs nuire à son intérêt, alors n’hésitez pas à le laisser reposer de temps à autre quand même, pour y revenir de toute façon! 😉

 

 

Disponible ici: philibert

Prix constaté: 35€

Test: Tokaïdo

Test: Tokaïdo

Tokaïdo nous transporte du temps du Japon ancestral, lorsque les voyageurs empruntaient à pieds la route Tokaïdo pour relier Tokyo et Kyoto. Vu la distance que cela représentait, cela pouvait s’apparenter à un voyage initiatique dans lequel les voyageurs en profitaient pour découvrir les 53 étapes disponibles tout au long de la route.

Antoine Bauza nous propose d’emprunter cette route dans ce jeu prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 8 ans et pour une durée de 45 min. C’est le fantastique Naïade qui a magnifié ce jeu et nous propose des illustrations et une atmosphère incroyable. Le matériel est fantastique et offre une harmonie visuelle rarement proposée à ce niveau.

Rien que pour ce côté visuel, le jeu vaut que vous y jouiez une fois au moins.

C’est Funforge qui s’est chargé d’éditer ce petit bijou.

 

Comment on joue?

On incarne un voyageur qui va entamer ce périple qui le mène d’un bout à l’autre du Tokaïdo. Tout au long de la route sont disséminées des étapes, facultatives ou non, dans lesquelles le voyageur pourra s’arrêter pour y acheter des souvenirs, y faire une rencontre, admirer un panorama, faire une offrande etc… Tout ça dans l’objectif d’accumuler des points de victoire PV.

Il y a 4 étapes obligatoires, les auberges pour y passer la nuit. Entre les auberges sont disséminées entre 12 et 13 étapes facultatives. Certaines sont présentes plusieurs fois entre chaque auberges, comme la ferme qui vous donne des pièces, ou les rencontres qui vous permettent de piocher une carte rencontre et d’en appliquer son effet, mais la plupart ne sont disponibles qu’une seule fois.

Il vous faudra donc bien sélectionner vos étapes car dans ce jeu de déplacement, certaines étapes n’accueillent qu’un seul voyageur, d’autres en acceptent 2. Suivant votre position dans l’ordre du tour, vous ne pourrez vous rendre sur l’étape que vous visez si vos adversaires s’y positionnent avant vous.

 

Les étapes ou stations:

  • l’échoppe vous permet de piocher 3 cartes souvenirs et d’en acheter 1 ou plusieurs. Il y a 4 familles de souvenirs qu’il vous faudra réunir pour maximiser vos PV. En possédant par exemple 1 souvenir de chaque famille à l’arrivée, vous obtiendrez + de PV que si vous en avez 3 de la même famille.
  • la ferme vous donne 3 pièces .
  • les panoramas. Au nombre de 3, ils sont composés de 3, 4 ou 5 sections différentes. Vous gagnerez des PV à chaque fois que vous récupérerez un morceau, les derniers morceaux de chaque panorama rapportant bien sûr le + de PV. Il vous faudra donc bien veiller à récupérer toutes les sections d’un même panorama en visitant les sections concernées durant votre voyage, et avant l’arrivée!
  • les sources chaude. Vous piochez une carte qui vous rapporte 2 ou 3 PV.
  • les temples vous permettent de faire une offrande en pièces, chaque pièce offerte rapporte 1 PV.
  • Les rencontres. Vous pourrez piocher 1 carte rencontre et en appliquer l’effet. En vrac vous pourrez marquer immédiatement 3 PV, prendre 3 pièces dans la banque, récupérer un morceau de panorama, piocher une carte souvenir et l’ajouter à votre collection gratuitement, etc…

 

Ces étapes sont donc facultatives, à vous de vous arrêter à celle que vous décidez, sous réserve qu’elle soit libre!

Maintenant le système de déplacement:

Dans Tokaïdo, c’est le joueur dont le meeple est situé le plus en arrière sur la route qui jouera en premier.

Ça a son importance puisque vous allez vous « battre » avec vos adversaires pour aller sur les étapes qui vous intéressent, mais elles ne peuvent accueillir qu’1 ou 2 joueurs. Si l’un de vos adversaires cherche à compléter le même panorama que vous cela risque d’être problématique. Il vous faudra donc vous placer intelligemment d’étapes en étapes pour pouvoir vous arrêter sur l’étape visée, sans pour autant en sauter trop (des étapes) puisque vous devez recueillir le + de PV possibles et donc aller potentiellement sur le + d’étapes possibles.

Une fois un joueur arrivé sur une étape auberge obligatoire, il attend les autres qui peuvent s’arrêter sur + d’étapes que le joueur qui a été + vite.

J’ai envie de dire que la seule stratégie payante sera celle qui vous fera gagner à la fin… mais bon.

Dans la majorité des cas, lorsque vous vous déplacez, c’est un autre joueur qui se retrouvera dernier sur la route, et donc a lui de joueur. Choisissez vos mouvements avec soin voyageurs! 😉

 

Les auberges relais sont donc les étapes obligatoires où vous pourrez y acheter votre repas. Le 1er joueur arrivé dessus pioche autant de cartes repas que de joueurs présents + 1. Il achète ensuite celle qu’il veut et laisse les autres disponibles pour les autres joueurs. Chaque carte rapporte 6 PV, mais certaines coûtent 1, 2 ou 3 pièces. En arrivant 1er vous économiserez des sous…

Mais vous repartirez en dernier aussi puisque toujours selon la règle, le dernier sur la route, et donc celui arrivé en dernier au relais, reprendra le voyage en 1er.

A la fin du voyage on fait le compte des PV, on attribue les différents bonus et celui qui a le + de PV remporte la partie!

 

 

VERDICT

 

Tokaïdo se démarque par sa direction artistique. La boîte d’un blanc immaculé avec l’illustration et le titre au centre attire l’œil en boutique.

Ne refrénez pas l’envie de l’acheter ou du moins de vous y intéresser.

Ce jeu vaut le détour.

Naïade, l’un des plus talentueux illustrateurs français a rendu une copie parfaite et ne cesse de nous impressionner. On espère avoir d’autres occasions de jouer encore à un jeu illustré par ses soins, tant son travail apporte un vrai + au jeu.

Antoine Bauza, un auteur qu’on peut qualifiera de solide (cherchez pas pour nous ça veut dire quelque chose et c’est très positif 😉 ) est un autre gage de qualité de ce jeu. Les mécaniques de collecte d’objets et de course aux PV sont solides et l’interaction très présente puisque chaque joueur aura pour objectif de s’emparer d’une étape avant son/ses adversaire-s. Il en résulte un calcul et une observation des voisins de tous les instants pour ne pas se faire couper l’herbe sous le pied.

 

Amateur ou non du Japon ancestral, ce voyage où le but est de prendre son temps et de visiter le + d’endroits possibles ne laisse pas indifférent. Simple à appréhender (même si maximiser vos PV nécessite un peu de stratégie tout de même), vous pourrez apprécier ce jeu entre joueurs aguerris, ou même le faire découvrir aux « autres » 😉 .

 

Nous ce qu’on en dit, c’est essayez-le au moins 1 fois.

Normalement la magie opère 😉

 

Disponible ici: philibert

Prix constaté: 35,90€

2 extensions sont disponibles que nous n’avons pas encore testé. Crossroads et Matsuri.