Orchard et Hortis, ou comment avec 9 cartes et quelques dés on peut obtenir un jeu qui fonctionne, puis marque et reste sur un coin de table pour une partie de temps en temps.
Avec Orchard, c’était devenu comme une bonne tasse de thé un jour pluvieux, un petit rituel de sortir la petite boite blanche, mélanger les cartes et en prendre 9 et savourer une petite partie ou deux, ou trois… on ne compte plus quand c’est si agréable.
Orchard c’est un jeu de Mark Tuck qui s’est auto-publié. Le jeu a remporté le prix du meilleur jeu en print and play sur BGG, ce qui lui a permis de taper dans l’œil de quelques petits éditeurs bien sympathiques dont Abi Games pour la VF.
C’est ainsi que la belle histoire commence pour la petite boite à tiroir qui m’a permis de découvrir cette petite pépite pour tout joueur solo.
18 cartes sur lesquelles se trouvent 2 colonnes de 3 arbres avec 3 couleurs pour les différencier : orange, jaune et vert.
Sur ces 18 cartes, prenez-en 9, mélangez-les et vous êtes prêt à vous lancer. Le but est tout simple, vous devez superposer les cartes en faisant correspondre les couleurs d’arbres. Vous avez bien entendu la possibilité de tourner la carte que vous jouez de 90 ou 180 degrés pour optimiser au mieux votre pose.
Toute superposition vous permet tout d’abord de poser des dés sur les arbres avec la première superposition puis d’en augmenter la valeur.
Une mécanique simple mais qui n’a pas fini de vous faire des nœuds au cerveau.
Vous savez donc comment fonctionne Orchard, un jeu parfait pour un petit moment ludique quand la pause s’impose.
Orchard, c’est tellement simple à emmener, sortir et « mettre en place » que je peux y passer pas mal de temps quand je tombe dessus. Il réussit à provoquer ce sentiment de la partie de plus dès qu’une partie se termine, cette frustration positive que l’on ne rencontre pas souvent.
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Et dans mon petit monde ludique tranquille, où Orchard disposait de sa place de choix, est arrivé Hortis.
Hortis, pour sa fiche technique c’est le même auteur et le même média pour faire découvrir le jeu : le site BGG.
Suite à une campagne Kickstarter à succès (plus de 2400 contributeurs) la version française nous arrive cette fois-ci par Origames.
Sur le papier, peu de changement. Hortis exploite la même mécanique de superposition de cartes avec des dés pour comptabiliser vos points.
Mais le jeu a appris. Enfin, son auteur, et il a fait un travail assez dingue en améliorant tout sans pour autant alourdir quoi que ce soit. Une performance tout à fait incroyable qui force le respect d’améliorer en tout point un jeu en conservant sa légèreté.
Hortis a cependant un effet de bord : il rend Orchard totalement obsolète.
Pour cela regardons Hortis d’un peu plus près.
La mécanique de superposition est modifiée avec des fruits de valeur 1 ou 2 ce qui remet en question tous vos choix de pose.
Sur chaque carte une clairière, un espace vide permet plus de liberté, puisqu’elle peut, cette clairière, recouvrir n’importe quel espace.
Plus de choix, plus de prise de tête, pour plus de plaisir !
Et le dos des cartes propose désormais un bonus si vous remplissez la condition proposée. 2 cartes pour 2 bonus à chaque partie et chaque carte demande un nombre de points à atteindre, il vous suffit d’additionner les deux pour connaître votre objectif. Voilà le scoring figé d’Orchard devenu complètement obsolète avec un scoring bien plus vivant.
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Hortis ne révolutionne rien, ne modifie rien en profondeur mais pourtant il améliore tout.
C’est donc un jeu encore plus plaisant et plus addictif à jouer que nous avons là et cependant j’étais persuadé de ne jamais lâcher Orchard.
Est-il nécessaire de connaître Orchard pour découvrir Hortis ? Je ne pense pas. On est sur un jeu solo petit format tout simple à prendre en main.
Hortis est une superbe réussite à posséder si vous êtes amateur de jeu casse-tête en solo. Que ce soit son prix, son matériel ou sa rejouabilité, tout est bon dans ce verger !
C’est un jeu pour 2 à 4 personnes pour des parties de 40 à 60 minutes.
Il est édité par Origames. Le test a été réalisé à partir d’une boite fournie par l’éditeur.
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Le matériel
Des plateaux personnels légèrement gondolés, des tuiles assez fines, la colline qui fait glisser les tuiles un peu trop vite, seuls les meeples et les pièces en carton donnent la sensation de qualité, le reste n’est pas extraordinaire.
Carton rouge aussi à l’aide de jeu qui se trouve… au dos des plateaux personnels, donc pas pratique pour pouvoir se rappeler des tours de jeu si on n’a pas bonne mémoire ou simplement un trou…
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Avis narratif
Oyez, oyez, gentes dames et damoiseaux, le roi est mort, vive le roi !
Un nouveau roi doit être choisi, mais personne n’est apte à dominer sur le royaume.
Cherchez donc à gagner de la notoriété auprès du peuple et le plus populaire sera couronné roi !
Recrutez le plus de sujets dans votre cour et employez au mieux les services de spécialistes pour que le peuple vous acclame et qu’il vous choisisse comme souverain prestigieux !
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Conclusion
Alors, ce n’est pas dans mes habitudes d’écrire du négatif sur un jeu, mais j’avoue avoir du mal à trouver du positif pour celui-ci.
Je m’explique : les règles ne sont pas spécialement bien agencées ni très claires, mais elles restent simples une fois assimilées.
Elles seront plus simples à expliquer qu’à jouer.
Mais en fait, il ne se passe pas grand-chose quand on joue.
Je n’irai pas jusqu’à dire que le jeu n’a aucun intérêt ludique, mais bon, je n’en pense pas moins…
Disons que l’idée sur le papier est bonne, mais finalement peu de gros blocage, et même si on se fait souffler les sujets les plus rares et précieux, bah on trouvera quand-même un moyen de se rattraper plus tard sur la masse de sujets recrutables.
Donc, au final, on se place, on tente de bloquer les autres, mais on contourne l’obstacle et on trouve une solution assez rapidement et les scores ne s’envolent pas trop haut entre vainqueur et perdant.
Les tours de jeux sont rapides et fluides, c’est le point positif.
Le jeu pourrait être joué avec le plus grand nombre parce qu’il n’est pas compliqué du tout, mais franchement, même pour initier des néophytes, je préfèrerai toujours sortir autre chose tellement devoir y jouer m’emballe peu au final…
C’est bien l’une des rares fois où un jeu qui me semblait très sympa, fait un tel flop, et pas pour moi uniquement, mais même pour mon groupe habituel, c’est unanime, on s’ennuie vite.
Même en duel, à 3 ou 4, même constat : c’est mou et il ne se passe rien de bien glorieux…
« Sire, on en a gros ! » Il n’en fallait pas plus au roi Arthur pour qu’il organise un tournoi entre les chevaliers aux quatre coins du Royaume…
Dans ce « jeu de pli inversé » (il ne faut pas remporter le pli), vous incarnez un héros légendaire qui va affronter ses adversaires dans des joutes à mort. Les cartes numérotées de 1 à 15 sont des épées, des flèches, des trahisons ou des sorcelleries. Il y a aussi une subdivision : 11 cartes standard, et 4 cartes poison (infligeant plus de dégâts) existent dans chaque famille. Les joueurs ont aussi à leur disposition des cartes d’Alchimie, sortes de jokers qui peuvent remplacer n’importe laquelle de ces 4 catégories. Mais ce n’est pas tout ; il existe aussi 5 super jokers ! Les cartes Merlin et Apprenti peuvent se jouer à la place de toutes les cartes de ces 5 catégories, pour une valeur choisie par le joueur actif.
Le but est d’infliger le plus de blessures à vos adversaires en leur faisant récupérer le maximum de plis. A la mort d’un des chevaliers autour de la table, celui qui aura le moins été blessé sera désigné grand vainqueur. Afin d’ajouter un peu de piment aux manches, les dieux viendront en aide aux joueurs les plus mal en point en leur accordant de nouvelles faveurs…
Chaque carte héros a sa carte pouvoir légendaire associée (sorte de booster que le joueur pourra débloquer lorsque ses points de vie auront atteint un seuil défini). Les facultés de chacun de ces héros sont très variées, et permettent une interaction intéressante entre les joueurs.
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Les points positifs de ce jeu sont avant tout graphiques : l’imagerie est au service du propos. On est directement plongé dans l’univers de Camelot avec des illustrations/ un caractère typographique qui font efficacement référence à l’iconographie d’époque. Pour davantage d’immersion, l’histoire de chacun des 8 personnages jouables, ainsi que leurs objets légendaires, sont développés. Un must pour les férus d’anecdotes pour briller en société !
On passe également un moment agréable à pourrir les adversaires à coups de faveurs divines gagnées au péril de nos propres points de vie. En avoir avec soi rend chaque manche potentiellement unique. De plus, le pouvoir de la plupart des héros peut inverser la tendance. L’interaction entre les joueurs est donc totale, ce qui ne déplaira probablement pas aux amateurs du genre.
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Cela étant dit, on subit tout de même énormément le hasard dans la distribution des 12 cartes qui constituent une manche. Un joueur aguerri reprochera à ce jeu une trop forte dépendance de la chance, et n’apprécierait peut-être pas le fait de ne pas être maître de son destin. En effet, les règles du tournoi imposent au joueur de jouer une carte de la même couleur s’il en a une dans ses mains. S’il n’en a pas, il peut jouer une carte Merlin ou Apprenti. S’il n’en a pas, il peut seulement à ce moment jouer une carte alchimie. En dernier recours, il devra se défausser d’une carte de sa main et prendre 5 points de dégâts immédiats. De fait, cette hiérarchie réduit de beaucoup le potentiel de contrôle ou calcul dans la partie. De fait, les 45 minutes de temps de jeu annoncées peuvent leur paraître un tantinet longues ; quand bien même le chaos peut ajouter beaucoup de fun à la partie.
L’autre défaut notable réside dans les règles ; elles manquent d’explications ou d’une section vouée à la résolution claire de certaines règles qui pourraient entrer en conflit les unes avec les autres. D’aucun déplorent aussi le fait que certains personnages sont clairement moins forts que d’autres, mais rien ne les force à les utiliser…
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Oyez, Oyez! Si vous aimez les jeux de plis asymétriques, si vous vous délectez d’enchainer les sales coups à vos adversaires, si vous aimez les joutes sanglantes, ce jeu est pour vous ! Chevauchez donc votre fidèle destrier et osez vous fendre de quelques écus pour vous le procurer !
Ambiance garantie autour de la table ( qu’il n’est nullement utile d’avoir ronde pour pleinement apprécier de jeu) !
J’ai tendance à distinguer les jeux d’énigmes et les jeux d’enquête. Dans les premiers, il faut résoudre une suite d’énigmes (souvent chronométrées). Dans les seconds, on nous place devant une situation mystérieuse (généralement un crime) et il va falloir chercher les indices en vue de l’élucider. C’est ce qui différencie selon moi Codex et les Flammes d’Adlerstein, bien que les deux aient eu l’idée judicieuse de proposer un gameplay sans règles. Ça, et le fait que l’un soit très réussi et l’autre complètement raté.
Les Flammes d’Adlerstein est un jeu de Georgij Shugol et Alexander Krys, designé par Denis & Ekaterina Terenichev, Georgij Shugol, Alexander Krys, Christoph Kossendey.
Il est prévu pour être joué de 1 à 5 joueurs, à partir de 10 ans et pour une durée d’environ 1 heure.
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Le matériel :
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Flic, c’est surtout beaucoup de paperasse
Du point de vue du matériel, il y a peu à dire. La boîte contient des indices un peu exotiques (une boîte d’allumettes et la plaque d’un bracelet), quatre photos, un carnet annoté et… beaucoup de papiers.
Rien de surprenant pour le genre mais cet aspect convenu, on va le retrouver également dans l’enquête elle-même.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment on joue ?
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Une nouvelle enquête de Détective Charlie ?
La promesse était : pas de règles. Elle est tenue. Le jeu débute par une lettre qui servira d’accroche aux joueurs. Pour le reste, on est lâché sans filet. A nous de faire le tri et les recoupements nécessaires entre les différents éléments pour démêler l’affaire.
Seul problème, le tout repose sur une boucle de gameplay à la fois courte et répétitive. On trouve rapidement une liste de suspects que l’on va passer en revue. Pour chacun d’entre eux, on va vérifier s’il a un mobile puis un alibi et passer au suivant. Voilà grosso modo ce que vous ferez pendant une heure. Une heure et demie grand max. Et ne vous attendez pas à chercher bien loin. L’utilisation d’internet se révélant assez anecdotique, il vous suffira généralement de savoir lire et d’associer deux éléments entre eux. Un exemple : vous avez une photo d’un type garé à une station essence et un tableau Excel avec une liste de voitures et leurs propriétaires. Il vous suffira de comparer les plaques d’immatriculation pour identifier la personne en question. On est pas très loin du Cluedo…
Les deux seules “énigmes” présentes vraisemblablement pour casser le rythme monotone de l’enquête sont des épreuves de décryptage faciles mais longues et surtout impossibles à faire à plusieurs. Un joueur va donc devoir se les coltiner pendant que le reste du groupe continuera sans lui.
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Garde à vue
Le jeu est donc lent et atrocement facile. On est si peu mis au défi qu’on a du mal à trouver de la satisfaction, même après avoir franchi une étape importante de l’enquête. Mais après tout, ce qui compte dans ce genre de jeu, c’est l’ambiance. On pourrait passer l’éponge sur ces défauts si l’affaire était vraiment prenante…
Malheureusement, ce n’est pas le cas. L’histoire décrite reprend sans génie tous les poncifs du genre (dettes de jeu, adultère…) et ne se révèle au final pas plus pertinente qu’un épisode de Derrick. Elle s’avère même incohérente par moment. J’ai beau ne pas avoir fait médecine, j’ai du mal à croire qu’une infirmière va venir frapper chez un patient à 2 heures du matin pour lui faire une injection. Ce genre de petits détails capillotractés contribuent à nous sortir de l’intrigue.
Dernier point, auquel je n’aurais pas prêté beaucoup d’intérêt si le reste avait été bon, j’ai trouvé la localisation plutôt paresseuse. L’affaire se situe en Allemagne et aurait pu facilement être transposée en France mais ça encore… Non, c’est plutôt le fait de trouver des pages internet conçues pour l’enquête mais toujours écrites en allemand ou de pouvoir tomber sur la solution officielle (celle qu’on trouve sur le site de l’éditeur, Origames) en faisant des recherches internet. Cela nous est arrivé en tapant le nom d’un suspect…
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VERDICT
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Conclusion de l’affaire
La seule qualité que je trouve aux Flammes d’Adlerstein, c’est son accessibilité. Mais même pour les débutants, difficile de conseiller ce jeu dont la narration et le gameplay soporifiques ne sauront pas retenir l’attention des joueurs. Quel dommage, la promesse d’une investigation sans règles était alléchante… Les Flammes d’Adlerstein ne seront donc pas le Codex du jeu d’enquête.
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It’s a Wonderful Kingdom (IWK) est un jeu qui est en financement participatif sur la plateforme Kickstarter du mardi 20 avril au 06 mai 2021, pour une livraison envisagée en janvier 2022.
Il s’agit d’un jeu de Frédéric Guérard (It’s a Wonderful World, Bellum Magica, Meeple Land, Grandbois), illustré par Anthony Wolf (Huns, Daimyo), pour 1 à 2 joueurs, à partir de 14 ans ( 12 ans si habitué), pour des parties de 45 min (60 à 90 min selon les modules et les joueurs !), édité par La Boite de Jeu et Origames.
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Dans It’s a Wonderful Kingdom, vous incarnerez un Duché en quête de pouvoir. Le trône vide de son ancienne Monarque appelle un héritier légitime. A vous de lutter pour récupérer votre juste place à la tête du Royaume. Vous allez devoir choisir les routes de votre avenir et vous développer plus vite et mieux que votre adversaire. Vous devrez choisir vos développements pour définir votre stratégie d’expansion, et développer votre productivité afin d’accéder au pouvoir.
Mais saurez-vous éviter les pièges tendus par l’adversaire, et ruser suffisamment en l’incitant à commettre des erreurs ?
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IWK est un jeu qui reprend grandement (2 phases sur 3), la mécanique de It’s a Wonderful World sorti en 2019 chez les mêmes éditeurs.
On ne retrouve par contre que 4 ressources dans le jeu, soit une de moins que dans IWW :
Les Matériaux – cubes gris
La Population – cubes violets
L’Or – cubes jaunes
L’Exploration – cubes bleus
Enfin, il n’y a plus qu’un seul type de jetons, les soldats.
Ces soldats ne sont pas récupérés directement après une majorité de production, mais passent par une zone tampon, l’entrainement. Il vous faudra donc lors de la phase 3, obtenir 2 majorités pour récupérer un jeton soldat.
Les jetons Soldat sont aussi récupérables en bonus lors de la construction complète de certaines cartes.
Ils ne sont pas majorés en points de victoire à la fin de la partie, ne sont donc pas présents sur les cartes dans les zones de multiplication de points de victoire, par contre ils ont d’autres utilités :
Dans le module Conseillers, ils servent à déclencher les pouvoirs des conseillers quand on les dépense.
Dans le module Menaces, ils servent pendant une 4ème phase, la phase de Combat, à vaincre et éliminer les menaces présentes dans notre zone de construction.
Dans le module Quête, ils servent à satisfaire des étapes.
Le matériel est donc sensiblement identique dans sa forme, un certain nombre de cartes, des cubes de ressources, des jetons divers et variés, bref nous restons en terrain connu, et ses différences et son grand intérêt ne se trouvent pas ici.
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A quoi ça ressemble ?
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Comment ça marche ?
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À chaque tour, vous et votre adversaire allez vous proposer des cartes dans 2 zones de sélections distinctes. L’un après l’autre, vous récupérerez au choix les cartes d’une zone, mais attention aux cartes négatives qui feront perdre des points et ralentiront votre développement. Une fois la phase de Choix achevée, vous pourrez opter entre défausser vos cartes récupérées pour gagner des ressources instantanément, ou conserver ces cartes pour essayer de les construire, et ainsi développer votre Duché, améliorer votre production, et gagner des points de victoire.
A la différence de IWW, ici point de draft de cartes, mais l’apparition d’une nouvelle phase de jeu : la phase de Choix ou aussi nommée « Split & Trap ».
Cette phase va consister à répartir en alternance 2 cartes de sa main sur un ou deux emplacements et de choisir un tas parmi les deux (Split).
Il sera possible, à l’aide de deux jetons (jetons Piège), de pouvoir proposer deux cartes maximum de sa main, face cachée, afin de rajouter de l’inconnu dans le choix de l’adversaire (Trap).
La seconde phase est celle de la planification. Les joueurs comme dans IWW vont décider ce qu’ils vont faire des cartes récupérées dans la phase précédente.
Passer la carte en zone de construction
Recyclage de la carte
Selon les modules utilisés, certaines cartes seront affectées automatiquement à des zones précises. En effet, avec le module Conseillers par exemple, chaque carte conseiller récupérée sera mise automatiquement dans une zone proche de la carte Duché : la zone du conseil. De plus, chaque carte Conseiller apporte l’obtention d’un jeton soldat au joueur.
Avec le module Menaces, plus agressif, interactif et punitif, chaque créature récupérée pendant la phase de sélection sera transférée dans la zone de construction du joueur et déclenchera le cas échéant un effet pour le moins gênant !
Les cartes Trésors (hors module Conseillers) sont des cartes qui seront automatiquement recyclées.
La 3ème phase est donc la phase de production, là aussi identique à celle de IWW, où les joueurs vont récupérer leurs productions dans un sens fixe et récupérer ou non des jetons Soldat en fonction des majorités.
À la fin du 4ème Tour, le joueur avec le plus de Points de Victoire gagne la partie.
Les différents Modules (Menace, Conseillers, Quête, Conquête) proposeront de faire varier les mécanismes du jeu pour différents types d’interactions et encore plus de rejouabilité.
Ces modules sont vraiment des éléments essentiels de l’intérêt, et la rejouabilité de IWK tant ils bougent les lignes en fonction de leur facilité d’utilisation et d’intégration, l’impact sur l’interaction et le côté punitif du jeu, et de facto des points de victoire.
Module Menaces
Interactivité 4/5
Difficulté 3/5
Carte Ombre
Module Conseillers
Interactivité 2/5
Difficulté 2/5
Carte Calamité
Module Quête
Interactivité 1/5
Difficulté 1/5
Carte Quête
Le module Menaces est un peu particulier car il contient plusieurs choix de créature en début de partie et rajoute la phase de Combat. Et ce n’est pas de la littérature, je peux vous assurer que la tension et la gestion des soldats par exemple n’est pas la même avec des Conseillers ou en étant confronté à des Menaces !
Le 3ème module, que je n’ai pas eu la chance de jouer, est la Quête, qui propose aux deux joueurs de répondre à des objectifs ou étapes avec un coût et une récompense. Les joueurs ont la liberté de satisfaire ou non, et dans l’ordre qu’ils veulent 3 étapes sur les 4 et d’en récolter ou non les gains.
Par contre, la dernière étape de chaque quête est obligatoire, et si un joueur ne peut pas la résoudre alors il perdra automatiquement la partie ! Encore une autre façon de jouer et de gérer ses ressources en donnant une utilisation autre que sur les cartes à construire.
Un autre module, Conquête, sera exclusif à la campagne KS et proposera encore une autre mécanique de jeu et un nouveau matériel !
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VERDICT
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Un des gros points forts de ce jeu, c’est la diversité des parties et la possibilité de gérer ces différents curseurs.
Que cela soit dans la gestion des modules, mais aussi de la face de son Duché. Comme dans IWW, vous aurez la possibilité de jouer en mode plus facile en sélectionnant la face A, où chaque joueur aura un multiplicateur de points de victoire différent, et où la production de départ sera asymétrique.
Avec ce choix, les points de victoires sont plus hauts en fin de partie, et les joueurs ne se battent pas forcement systématiquement sur toutes les cartes.
La phase B est une tout autre histoire ! La production de base est la même pour chaque joueur et aucun multiplicateur de points n’est présent sur la carte Duché. Les parties sont donc beaucoup plus tendues, plus fortes en interaction et moins explosives au niveau des points de victoire en fin de partie.
Alors oui, si vous n’aimez pas la mécanique de IWW, IWK ne parviendra surement pas à vous séduire.
Par contre, si vous ne connaissez pas ou si vous aimez jouer à IWW, alors sans aucune hésitation, foncez !
Bien que le mode 2 joueurs tourne bien avec le draft dans IWW, ici tout a été réuni pour que ce mode explose en bouche et libère toutes les saveurs que l’on attend d’un jeu en duo :
La diversité des parties : Que cela soit dans le choix du Duché, de sa face A ou B, et des modules (et même des Menaces), vos parties n’auront jamais la même saveur, et ça c’est chouette !
La rejouabilité : Les jeux de duel sont souvent, quand ils sont bons, déclencheurs de « parties revanches ». IWK ne dérogera pas à cette règle, croyez-moi, même si les parties ne seront jamais courtes, vous aurez envie d’enchainer les confrontations.
La tension : Vos choix impacteront directement votre jeu et celui de votre adversaire, plus ou moins en fonction du module choisi, mais toujours lors de la 1ère phase du jeu : la phase de sélection/choix. Le côté bluff vient se rajouter et croyez-moi c’est un pur délice tant il est bien équilibré.
L’apprentissage : Une chose est certaine, plus vous jouerez, plus vous serez à l’aise avec la seconde phase, la planification. L’optimisation s’apprend au fur et à mesure des parties, et cela crée un sentiment de confort très agréable au fur et à mesure de la « maîtrise » des mécaniques.
L’équilibrage : Les cartes et le gameplay ont été peaufinés à la perfection. Si vous avez un différentiel énorme à la fin de la partie, c’est que c’est un accident de parcours, et cela ne devrait pas arriver souvent (ce qui pouvait être le cas en multijoueur à IWW).
Illustrations : Encore une fois, on passe du temps à regarder en détail les fabuleuses illustrations des cartes (Merci Anthony !), un vrai univers s’offre à vous à chaque carte !
Attention, IWK augmente le niveau de réflexion des parties, contrairement à IWW. Autant on pouvait se poser la question de classer IWW parmi les jeux familiaux pour certains, familial + voire expert pour d’autres, ici avec IWK, la question est vite répondue, nous sommes à minima dans du familial + et moi je le classerais dans du jeu expert tant les choix sont compliqués à toutes les phases du jeu, et que l’apport dans la première phase du bluff n’est pas forcément intuitif.
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Adeptes de l’ « Analysis Paralysis », bienvenue !!
Souvent, dans certains jeux de gestion, nous sommes obligés d’attendre notre tour pour réfléchir à notre coup, car le matériel peut être amené à évoluer entre deux tours, mais ici ce n’est pas le cas. Ce qui va plutôt développer le temps de jeu individuel, c’est que chaque action devra être réfléchie, pesée. Chaque choix dans les deux premières phases devra être vraiment analysé, assumé.
Et quand on aime assumer des choix forts, prendre des risques, souvent réfléchis, eh bien on aime prendre son temps. Comptez donc entre 60 et 90 min par partie et de quoi hydrater votre cerveau !
Pour ma part, chaque partie apporte son lot de surprises, de déceptions, de satisfactions, cela faisait vraiment longtemps (peut être depuis ma découverte de IWW ^^) que je n’avais pas ressenti autant de plaisir à jouer en duo compétitif !
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Si vous n’êtes pas habitués à participer à des campagnes de financement participatif, sachez que La Boite de Jeu est un éditeur français sérieux et compétent, que ce soit dans la qualité de ces jeux et l’expérience des campagnes de financement (prix, qualité et délais de livraison). Vous pouvez bien sûr attendre la sortie boutique prévue au 1er trimestre 2022, mais vous n’aurez pas la totalité du matériel pour un cout souvent identique ou très proche.
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Pour les amateurs, le jeu marche aussi en mode solo. Comme pour le jeu 2 joueurs, un module devra être choisi en début de partie, et seule la 1ère étape du jeu sera quelque peu modifiée. Une pioche Danger sera créée afin de simuler une confrontation. De plus, un seul jeton Piège sera utilisé à chaque manche et permettra de révéler une carte au lieu de l’inverse pour le jeu 2 joueurs.
Enfin une étape de « Fouille » permettra de faire tourner les cartes Développement plus rapidement.
Ensuite, chaque module mettra à votre disposition un tableau de score comparatif afin d’évaluer votre performance !
Moi, la décision est déjà prise !
Lien des règles en français : https://www.laboitedejeu.fr/wp-content/uploads/2021/04/IWK-FR-STD-rules-preKS.pdf