Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
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Joyeux bordel
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Si comme moi vous avez passé des nuits sur le jeu vidéo Worms dans votre adolescence, alors quand un jeu de société qui reprend cette licence débarque, ça m’intrigue. Bon clairement, je m’attends à rien, les adaptations de jeux vidéos ou licences en jeux sont très très inégales quand même, mais je peux quand même être déçu ^^
Sans attendre la fin de ma critique pour vous donner mon avis sur ce jeu, j’ai bien aimé ! C’est un joyeux bordel digne du jeu vidéo, pour le coup c’est raccord. A part la 1ère partie qui peut être un peu plus longue et c’est bien normal car il y a 2 ou 3 points à intégrer. Vu le type de jeu et le bordel inhérent, si ça durait 1h30 ça serait rédhibitoire. Par contre, c’est tout de même pas trop bas de plafond dans le sens où vous n’aurez pas juste à déplacer votre figurine, lancer un dé et basta. Non, ça va partir dans tous les sens, et surtout vous retomber sur le coin de la tronche.
Donc le but est de faire disparaitre à grand renforts d’explosions et d’utilisations d’armes létales les vers de vos ennemis. Si en plus, vous déclenchez des réactions en chaîne avec des explosions se propageant sur toute la map, et bah vous aurez compris le principe et récolterez l’admiration de vos collègues vers de terre. Admiration éternelle si en + votre lancer de grenade vous revient sur la tronche à cause du vent.
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Frustration et hasard
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Voilà comme ça tout est dit, mais si vous ne vous attendez pas à ça dans Worms c’est que vous n’avez jamais joué au jeu vidéo. L’adaptation est réussie sur ce point, dans le sens où vous pouviez essayer de prévoir votre attaque ou action dans le jeu vidéo, il y avait toujours un accroc à votre plan. La grenade qui rebondit sur la paroi et vous revient dans la tronche, la réaction en chaine qui vous isole complètement sur la map, etc … Bref, tout est fait pour que ça ne tourne pas rond. Et ben dans le jeu de plateau c’est le même principe, à grand renfort de dés et de vent qui font qu’il y a de grandes chances que ça tombe à côté. Ça manque tout de même un peu de fluidité sur la 1ère partie, pour un jeu de ce type. Les effets et termes employés demandent quelques aller-retours dans les règles, et quelques questions se posent pour la résolution d’effets qui se cumulent parfois quand tout explose en chaine.
Worms est donc ultra chaotique, wtf, aléatoire et impossible à anticiper. Un peu comme le jeu vidéo en fait.
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La rédaction des règles boudiu !
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Outre le format bien pénible du livret, le fait de devoir régulièrement tourner les pages pour trouver la bonne info est pénible. Les exemples c’est bien, mais quand on en abuse non. Il y a 3 tableaux utiles qui le sont moins quand on a 2 ou 3 parties dans les pattes, mais le fait de les mettre sur des pages différentes c’est pas vraiment malin, ou de ne pas les rappeler en dernière page en récap ou sur les aides de jeu. 1ère partie on a fait que tourner sans cesse les pages du livret à chaque interrogation.
Un jeu fun, chaotique et aussi foutraque que ça devrait avoir un livret de règles ou des aides de jeu au poil. J’accepte de devoir chercher des infos pour un jeu expert ou initié. Un party game ou un jeu chaotique, faut que ça pulse et que ça soit fluide.
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Et si tu connais pas Worms le jeu vidéo ?
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Clairement le jeu va beaucoup plus parler à quelqu’un qui a joué aux jeux vidéo. Sinon imagine quand même qu’on te présente un jeu où tu incarnes des vers de terre qui vont se balancer des grenades à la tronche pour faire tout exploser sur le plateau. Y’a des chances que ça en rebute plus d’un et ça se comprend.
Le jeu n’est pas non plus ce qu’on appelle un filler, cad un jeu que vous sortez rapidement, qui s’apprend et se joue rapidement, quand on a pas trop le temps ou entre 2 autres jeux. Avec la mise en place, l’explication s’il y a des nouveaux joueurs, et la durée de partie, il vous faut compter 1 heure en 1ère partie au mieux. A cela on rajoute un coût d’achat à 50€ minimum, je doute que le jeu soit prévu pour en vendre des palettes.
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Sachez qu’il existe même une version Collector vendue à 120€ … oui oui ^^ Nouvelles armes, nouveaux terrains, plus de figurines, et jusqu’à 6 joueurs. Est-ce bien nécessaire ?? Le fan vous répondra certainement oui.
Avec la boîte de base c’est déjà de 2 à 4 joueurs, un bon paquet de cartes avec diverses armes, des barils, grenades et caisses de ravitaillement, et si vous voulez mettre quelques couleurs dessus, les figurines sont plutôt simples à peindre, et ça rend très chouette en jeu. Je vous montre ce que j’en ai fait avec mon modeste niveau de peinture :
Cette critique a été rédigée à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur.
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Les jeux vidéo, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Jeux de rôle, d’aventure, de civilisation, de sport, mettez-moi un clavier ou une manette entre les mains et je suis ravi. Pourtant, Borderlands, bien qu’il ait eu son quart d’heure de gloire, je n’y ai jamais touché. Le côté iconoclaste pas vraiment subtil et l’humour hyper gras, ça me fait plus fuir qu’autre chose. Mais au Labo des Jeux, on laisse les états d’âme au vestiaire, alors j’ai ouvert la grosse boite Borderlands : L’Arène des Brutasses de Monsieur Torgue (on en a vraiment plein la bouche) avec l’esprit ouvert et un verre d’aspirine à la main.
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Le bizarre, l’idiot et le brutal
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Il faut dire qu’il s’agit de l’un des livres de règle les plus mal branlés qu’il m’ait été donné de lire. Attention, la traduction française n’est pas à remettre en cause, le mal était déjà fait dans la langue de Shakespeare. Il ne s’agit pas seulement de qualité rédactionnelle ou de l’agencement du livret, même si ça y participe. Certains choix de design laissent carrément sans voix et pas mal de cheveux dans la poigne. Mais pour que vous puissiez partager ma peine, et me plaindre de tout votre cœur, il va d’abord falloir que je vous explique de quoi il retourne.
Borderlands est donc un jeu coopératif qui se joue forcément avec quatre personnages sur le plateau, peu importe le nombre de joueurs autour de la table. De manière similaire à Death May Die ou Zombicide, le scénario choisi propose une carte prédéfinie à base de tuiles modulables, un objectif spécifique, un certain nombre de monstres assoiffés de notre sang, et des événements qui vont survenir à la fin de chaque manche. A nous de survivre en se déplaçant, en interagissant avec des éléments du décor et surtout en utilisant tout l’arsenal à disposition pour génocider à tour de bras du sadique et du goliath sanguinaire brutal. Oui, Borderlands fait dans la finesse, mais on était prévenu.
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Les sous-doués écrivent des règles
Tout cela se gère à l’aide des jetons action des personnages, première bonne idée du jeu, et également point de départ des emmerdes. Ces jetons peuvent être de trois couleurs, verte, jaune ou rouge, et chaque couleur correspond à un dé que le joueur va devoir lancer dans certains cas de figure pour déterminer si l’action est réussie. Le dé vert étant un d12, la probabilité d’obtenir une valeur haute sera plus grande qu’avec le dé rouge, qui est un d6. Au joueur de décider quelle couleur il utilise pour quelle action, notamment pour réaliser des actions d’attaque. Et c’est là que le bât blesse.
En effet, les armes équipées ont également ce code couleur vert, jaune, rouge. Mais il est cette fois-ci uniquement utilisé pour indiquer la portée de l’arme. Une arme rouge, qui ne permet donc de cibler que la case du personnage ou les cases adjacentes, peut très bien être utilisée en lançant un dé jaune ou vert. Hein ? De quoi pardon ? Et le pire, c’est que la règle ne prend jamais le temps d’aborder le point. Il a fallu faire un tour dans les forums de Boardgamegeek pour trouver une réponse claire à la question. De façon générale, le texte et les icônes présents sur les cartes laissent à désirer, avec cette iconographie absconse, le fait d’utiliser la même icone ou presque pour signifier un dégât ou un coup critique, ou encore des capacités spéciales qui font référence à des mots clés sans les citer textuellement. A quoi bon faire un glossaire dans ce cas ?
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Action, réaction, clé à molette double-pénétration
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Mais on peut espérer passer outre et profiter du jeu une fois les règles remises à plat, et c’est vrai que le jeu a quelques idées en stock qui marchent bien et sont de plus assez originales. Ainsi, lorsqu’un joueur est blessé, il doit remplacer le jeton qu’il a choisi pour se défendre par un jeton rouge : petit choix cornélien, et donc délicieux, entre choisir le dé vert, avec une probabilité de défense réussie plus haute, au risque de passer d’un d12 à un d6, ou choisir le dé jaune. Il y a également la possibilité, s’il nous reste des jetons non utilisés lorsque vient le tour des ennemis, de réagir à la survenance d’une blessure, mais cela se révèle finalement assez anecdotique, vu qu’il est souvent plus intéressant d’utiliser tous ses jetons avant que les méchants s’activent. Et puis y a le butin carrément généreux, de manière assez fidèle à la saga vidéoludique, qu’on obtient à chaque fois qu’un ennemi est éliminé, et qui permet de se soigner, de recharger ses armes, voire de s’équiper en cours de partie, ou même carrément de monter de niveau si on de la chance. Ou alors vous pouvez choisir de les économiser et de les convertir en cash pour la phase d’équipement entre deux scénarios.
En effet, autre chouette idée, à la fin d’une partie, les joueurs se voient donner l’occasion d’améliorer leurs personnages en achetant de nouvelles armes, boucliers ou modules aux capacités passives, et en montant de niveau. Puis on enchaine avec tel ou tel scénario, suivant qu’on aura gagné ou perdu, dans le cadre d’une mini-campagne qui se termine par une confrontation finale avec le gros boss envoyé par Monsieur Torgue pour nous apprendre la politesse. Cela donne un fil rouge appréciable, et un paramètre supplémentaire à prendre en compte quand on dépense en cours de partie l’argent de départ ou le butin récupéré sur les cadavres fumants et nombreux de nos ennemis. La rejouabilité s’en voit également renforcée puisqu’on doit choisir en début de campagne quel arbre de compétence on souhaite parcourir lors de nos montées de niveaux. Ce n’est d’ailleurs pas du luxe vu qu’il n’y a que quatre héros dans la boite de base. Personnellement, je suis toujours très fan des jeux qui permettent de faire monter en puissance son personnage, et ça aurait presque pu justifier de relancer une campagne une fois la première terminée.
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Insérer ici truc drôle et irrévérencieux
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Presque, parce que malgré ses deux ou trois trouvailles, le jeu manque un peu de fun, alors qu’il en avait fait son étendard. Le hasard du butin et la résolution des actions beaucoup trop aléatoire peuvent aboutir à des tours un peu longuets et vraiment arides pendant lesquels il ne se passe pas grand-chose, parce que tous les lancers auront échoué, ou bien parce qu’on n’a rien pour recharger nos armes. Bien sûr, de nombreux autres jeux requièrent de lancer des brouettes de dés, alors qu’est ce qui fait qu’ici ça ne marche pas aussi bien ? Par exemple l’impossibilité de relancer l’unique dé d’action et la manière de déterminer un succès, qui nous écartent d’un Death May Die tout aussi tributaire de l’aléatoire mais mieux équilibré, et nous rapprochent plus d’un Townsfolk Tussle de sinistre mémoire. Les différents scénarios auraient pu relever un peu la sauce en proposant des configurations ou des mécaniques un peu originales, mais tout cela reste assez basique : moi voir monstre, moi taper monstre, moi voir truc qui brille, moi prendre truc qui brille et taper monstre qui passait par là. Le panel d’actions à disposition est plutôt restreint et les cartes des scénarios ne permettent pas vraiment de faire émerger de nouvelles situations ou manières d’utiliser nos personnages.
Si Asmodée n’avait pas envoyé le jeu, je n’y aurais sans doute jamais joué, tout simplement parce que la licence ne me parle pas. Mais pour ceux qui ont grandi avec le jeu vidéo Borderlands, le jeu a un charme certain, surtout lors de la phase de découverte et les premiers scénarios, quand on se familiarise avec les mécaniques plutôt sympas, qu’on découvre ou redécouvre le lore un peu décalé et les armes et personnages maintes fois rencontrés sur console ou PC, et qu’on customise petit à petit notre vaillant Chasseur de l’Arche. Puis le soufflé retombe et la magie se dissipe, notamment parce que l’univers n’est pas si barré que ça et parce qu’enchainer 6 scénarios avec les mêmes personnages amène à réaliser que, certes, le contenu est pléthorique, mais il est finalement peu différencié et la routine s’installe assez vite. En fin de compte, une ou deux fulgurances ne suffisent pas à faire un bon jeu. Et j’ai envie de dire, tant mieux.