On débute à la fraiche avec un passage chez les amis de Golden Meeple, les pros du jeu de pli Japonais. On y découvre des pépites incroyables qui démontrent toute la créativité des auteurs et designers asiatiques ces dernières années. J’ai personnellement jeté mon dévolu sur Bid coin, un jeu qui allie jeu de pli et paris. Le jeu a une base classique, c’est un must follow avec atout. Le twist est représenté par 5 cartes noires que l’on place devant soi qui nous permettrons d’indiquer dès le premier pli effectué, combien on compte en réaliser sur la manche. Un Pari réussi et on retire les cartes correspondantes rendant les manches suivantes plus tendues compte tenu des choix plus restreints. Ces cartes numérotées 1, 2, 3, 5 et 7 peuvent aussi être couchées et indiquer le fait de ne faire aucun pli en correspondance avec le nombre de cartes en main (je peux coucher le 7 et le 2 s’il me reste 9 cartes en main par exemple). Le vainqueur est le premier à pouvoir se débarrasser de l’ensemble de ses cartes paris. C’est un must have pour toute personne qui aime ce genre de jeu.
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Notre boutique partenaire avec plein de jeux introuvables :
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On poursuit avec Take Time d’Alexi Povoisan et de Julien Prothiere, édité chez Libellud, on retrouve un concept qui visiblement est à la mode, un coopératif où le silence est d’or !
Des cartes blanches et noires numérotées de 1 à 12, une horloge qui va recueillir les cartes des joueurs face cachées autour de son cadran et des passages obligés qui s’accumulent et se complexifient au fur et à mesure des défis. L’objectif est une fois les cartes révélées d’avoir un ordre croissant pour pouvoir passer au défi suivant.
La difficulté est très bien dosée et il y a 12 enveloppes contenant 4 horloges chacune pour mettre vos neurones en surchauffe. Les auteurs, magnanimes, nous permettent tout de même de jouer avec quatre cartes découvertes pour faciliter les décisions « cornéliennes »
On a avec Take Time, un jeu très malin qui demande à bien réfléchir collectivement à la tactique à mettre en place avant de regarder ses cartes et se taire ! un de mes coups de cœur de ce week-end.
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Ensuite on a la chance de pouvoir tester en avant-première, 1ers Contacts chez Explore8. Un jeu de Michael Munoz. Alors autant l’avouer tout de suite, Michael est un ami donc mon avis sera peut-être biaisé ! Pour autant, nous n’avons pas boudé notre plaisir !
Premiers contacts est un jeu à déplacements cachés où un joueur joue un alien qui s’est malencontreusement écrasé sur la planète terre et qui recherche du matériel afin d’en repartir et les autres joueurs vont tenter de le capturer avant son départ. Là encore on retrouve toutes les bases de ce type de jeu avec une montée en tension à l’approche de la fin de la partie et l’excitation des « chasseurs » qui essaye de capturer. L’originalité vient de la manière de détecter sa trace. Chaque agent a une zone d’effet plus ou moins grande qui lui permet de scanner sur la carte l’éventuelle présence de l’Alien. L’environnement (Eau, ville, montagne, foret, plaine) aura aussi une incidence sur les déplacements et sur les capacités des « scans » à identifier les zones de présence. Une montagne par exemple peut faire barrage au scan est donner un « faux » négatif alors que l’Alien est bien dans la zone d’effet. Afin de symboliser les « scans » chaque personnage a à sa disposition un gabarit qu’il place sur la carte. C’est le croisement intelligent de ces différents gabarits qui vont permettre de circonscrire une zone de présence la plus faible possible afin d’assurer la capture de l’Alien ou non. A mi-parcours en fonction des premières détections ou non, des cartes d’aide seront distribuées à l’Alien, aux agents, ou au deux. La partie se joue en six manches.
« Premiers contacts » a plu à tous les joueurs (Nous étions 5). C’est efficace, original et le matériel sera d’excellente qualité (nous avons joué avec les gabarits en acrylique qui sont très agréables à manipuler). Le jeu était en financement participatif jusqu’au 8 Juillet.
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On débute l’après midi avec Expédition vers 5X de chez Don’t Panic Games, un jeu de David Brain. La terre se meure et on s’est envolé vers d’autres cieux afin de développer une nouvelle civilisation. La planète est aride et l’eau est rare, les différentes factions vont s’opposer afin d’étendre leur suprématie. On retrouve là encore une mécanique déjà éprouvée, cinq cartes en main que l’on peut jouer comme on le désire dont une qui permet de récupérer celles qui ont été jouées auparavant. Les interactions sont très nombreuses et il va falloir en fonction des cartes jouées par les autres joueurs trouver le bon tempo afin de récupérer des gouttes d’eau (la ressource du jeu) et des technologies qui vont à la fois nous rapporter des points de victoire et des améliorations d’effets sur nos cartes jouées.
Il y a 15 Cartes technologies qui apparaitront une à une au fur et à mesure des tours. Au bout de 15 tours la partie prend fin et on fait les comptes.
Le jeu fonctionne parfaitement et les interactions nombreuses permettent de « renverser » les situations même si on retrouve une part de chaos. Je reste malgré tout sur ma fin car à 5 joueurs, j’ai trouvé le jeu un peu long. Je pense qu’il sera largement plus jouable à 4 ou en diminuant le nombre de tours.
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N’ayant pas encore testé Butterfly Effect, on laisse Romain poursuivre son chemin et on s’installe pour un jeu narratif de Quentin Guidotti.
Dans un monde à la « the Boys », on incarne un super « crétin » qui face à son destin va devoir choisir sa voie … Ce qui est jubilatoire dans ce « die and retry », c’est le fait de pouvoir à l’encontre des jeux « héroïques » choisir des actions qui vont jusqu’à abandonner votre costume et dénoncer vos petits camarades… C’est bien écrit, drôle, et on a envie de tester toutes les possibilités ! si cela, ce n’est pas les ingrédients d’un futur succès !
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On termine la journée avec une expérience incroyable ! Blood on the Clocktower.
Ben & Lili des Recettes Ludiques, Max et Prass de the Brain Académie, Pierre de Paris et Hamza de Hunivers Boargames ont animé tout le week-end des parties de ce jeu « expert » à rôle caché ou l’interaction sociale et votre capacité de déduction seront particulièrement sollicitées.
Un démon, des sbires et des « gentils » qui chacun vont par le biais de discussions, de recoupement, de fourberies, essayer de travestir la vérité ou de démasquer les « méchants » et abattre le démon. Le scénario choisi pour l’occasion était un scénario de découverte mais le jeu en propose pas mal d’autres et la communauté internationale qui s’est crée autour de ce jeu contribue à apporter d’autres possibilités le rendant presque infini !
Pour moi, un véritable coup de cœur en particulier car j’ai eu la chance de le jouer en soirée sur des scénarios avancés ! si vous n’êtes pas timide, ni rancunier , que vous êtes nombreux , un seul mot…foncez !!!
Ce vendredi, le festival était ouvert de 14h à 18h pour commencer à découvrir les nombreux jeux que propose le festival.
Il fallait aller vite ! On a réussi à jouer à quelques jeux quand même.
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Mythologie – Super Meeple
On commence avec un jeu à base de draft et de combo.
On va dans un premier temps drafter 2 cartes avec un système où chacun choisit dans une rivière qui lui est proposée.
À vous de voir si vous prenez une carte là ou si vous attendez d’avoir le choix sur une autre rivière au risque de ne plus avoir les cartes qui vous intéressent.
Ensuite chacun son tour on pose les cartes dans notre tableau avec pour but de combiner tout cela.
Effet immédiat, pouvoir permanent, effet activable une fois par manche.
Tout est dans la découverte des cartes, des effets et avec 8 mythologies possibles (4 jouées par partie).
Le jeu est malin, il plaira fort aux amateurs de combos, il vous faudra quelques temps pour faire le tour de toutes les cartes.
Les parties prennent entre 10 et 15 minutes par joueur, le temps d’appréhender le jeu.
Un goût de Vale of Eternity sur ce draft et combo de cartes pour trouver un lointain jeu ressemblant.
Pour l’instant je n’y jouerai qu’à 2, voir 3 pour que la partie soit moins longue, on attend un peu son tour et ne pas vider les rivières non prises en fin de manche. (on est pas sur du définitif, je n’exprime qu’un avis).
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On a pu aussi essayer le prochain jeu de la boîte de jeu, The Butterfly Effect, dans la veine des livres dont vous êtes le héros avec des capacités à acquérir. Cette première aventure est dans un esprit comics avec beaucoup de blagues et de contrepied dans la narration.
Le système nous fait avancer dans la narration avec ici un système de die and retry pour ce premier opus.
On se prend au jeu, on cherche à contrecarrer le destin pour notre villain pas très super, bref ça marche vraiment bien !
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On enchaine avec Fifty chez Iello, qui est l’image parfaite d’un jeu de musique d’ascenseur. Le jeu où l’on compte jusqu’à 50 en espérant que l’on a choisi des valeurs différentes des autres pour espérer marquer quelques pv. J’appuie sur les boutons de l’ascenseur puis il monte jusqu’au 50ᵉ et moi je suis là, passif à le regarder avancer. Un jeu encore plus plat que les Skyjo, d’égal à Duck and Cover et consort, qui me confirme que Flip 7 est le meilleur de la catégorie. J’ai un choix dans ce dernier au moins.
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Passons vite à la suite avec le dernier jeu de cette après-midi express, mais pas des moindres, avec All In, un jeu de cartes de chez Next Move. Je ne pensais pas voir un tel jeu chez cet éditeur plus habitué à me vendre du Azul avec ses tuiles si agréables en main. Ici on est sur du poker avec un timing déterminé par les joueurs.
Tout commence par une main de 5 cartes qui est distribuée à chacun. Ses cartes sont celles d’un jeu de 52 cartes classique allant de l’as au roi.
À vous d’en sortir la meilleure main de poker avec à votre tour la possibilité de simplement passer et d’ajouter une carte à la défausse commune qui ressemble un peu à celle de Fantasy Realms. Par exemple, à 3 joueurs, quand 10 cartes y sont, la manche prend fin.
Vous pouvez également jouer une carte pour ses effets, à savoir piocher des cartes dans la défausse ou le deck ou en piocher un certain nombre avant d’en choisir une. Vous pouvez également demander à voir 4 cartes de la main d’un adversaire ou lui demander qu’elle est sa meilleure main actuelle.
Très important de prendre connaissance de la main des autres car à la fin de la manche vous allez parier sur qui a la meilleure main avec un pot central à se partager entre ceux qui auront bien flairé !
On fait 3 manches et on voit qui l’emporte.
Le jeu m’a beaucoup plu, cette tension sur la création de sa main, le bluff et la déduction pour connaître celles des autres, il coche énormément de cases pour être un jeu qui plaira à coup sûr après la vague The Gang. En tout cas c’est tout ce que je lui souhaite.
Festival en plein air dont le succès est grandissant d’année en année, Paris Est Ludique s’est à nouveau tenu sur la pelouse de Reuilly. C’est même 18.000 personnes qui sont venus cette année pour jouer, rejouer, découvrir, papoter, déambuler, et prendre des coups de soleil !
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Les laborantins étaient sur place, et vous livrent ici leurs impressions, et vous parlent des jeux auxquels ils ont pu jouer !
Un très chouette festival, avec une organisation aux petits oignons, des bénévoles hyper accueillants et disponibles, une météo clémente, et des jeux de qualité même si les vrais coups de cœur ont été rares. Un seul regret, pas mal de jeux avec des imprécisions dans les règles, souvent légères, mais qui faussent malgré tout l’expérience de jeu. Dans l’ordre de préférence, un petit résumé des jeux testés :
Jeu petit mais costaud, une mini boîte pour un jeu malin et hyper thématique autour de la construction de la Station Spatiale Internationale. La gamme des 1900 a pour but de construire des jeux autour d’événements historiques et ici ça marche très bien. On envoie des astronautes et du matériel dans la station pour y réaliser des expériences, en essayant de ne pas être à contretemps du décollage des fusées qui font la navette. Une très belle surprise, la plus belle du festival pour moi.
Une très belle découverte également après s’être fait pitché le jeu à Cannes. On pose des cartes sur une frise perso pour gagner plein de points et réaliser des objectifs, tout en cherchant à se débarrasser des tablettes qui les accompagnent. Tout réside donc dans l’exploitation optimale des cartes qu’on pioche, celles qu’on place, celles qu’on utilise pour des combos, celles qu’on défausse.
Gros succès du festival avec des tables qui ne désemplissaient pas. Chacun tente de terraformer sa planète du mieux possible à l’aide de polyminos que l’on pioche avec plus ou moins de contraintes sur un plateau central tournant, polyminos qui font progresser sur plusieurs jauges, permettant de chopper des points, des bonus, et de débloquer des pouvoirs. Très fluide, tout le monde joue tout le temps, un joli casse-tête.
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Tiny Landscape – Libellud
Un peu dans la veine d’un Cascadia (mais en plus poussé), jeu un peu abstrait et très nature où on construit son petit paysage à l’aide de disques en bois afin de réaliser des patterns de terrains et des patterns d’animaux, les choix étant évidemment cornéliens quand l’espace est aussi réduit. Avril 2024 semble très loin tant le jeu a l’air déjà très abouti.
Ce n’est vraiment pas mon genre de jeux, mais je comprends le buzz. Il y a quelques mécaniques hyper malignes, la résolution des combats, la gestion du plateau d’actions, qui font que j’en ai presque pas voulu à Romain de nous avoir fait commencer notre PEL par 2h30 d’un jeu de contrôle de territoire avec bluff.
On ne sait plus quoi inventer, voici maintenant le flip&cubes : une carte est retournée et chacun doit poser des cubes sur son plateau perso en respectant la consigne. On explore ainsi son plateau pour réaliser des objectifs et établir des villages qui permettront de gagner du temps lors des prochaines manches. Une chouette découverte.
Le proto a bien grandi depuis 2019, avec un changement de nom et une jolie DA un poil plus médiéval fantasy. Le principe reste échangé et c’est très bien comme ça, avec 1 groupe de héros qui doivent résister à des vagues de monstres, les résultats des dés devant être exploités intelligemment pour taper les monstres, gérer les dégâts subis, utiliser les pouvoirs spéciaux.
Jeu 100% interaction où chacun participe à la cartographie d’un plateau principal en posant des dominos sur son plateau perso. Tout l’exercice consiste à constituer une carte perso qui ne s’éloigne pas trop de la carte centrale (dont la configuration résulte de l’interaction entre les joueurs), tout en validant ses objectifs secrets. J’y ai joué à deux et c’était plaisant et original, mais ça doit devenir chaotique assez rapidement à 3 ou 4.
Nouveau jeu de deckbuilding coop en mode campagne, dans la veine d’Horreur à Arkham, mais avec des biches à la place du gros Cthulhu. Toujours très efficace avec des choix à faire au niveau des cartes entre celles qu’on utilise pour réaliser des tests ou comme ressources, et celles qu’on place pour leur pouvoir. Ceci dit, on perd en thème épique, faut se l’avouer, mais aussi en simplicité avec pas mal de maintenance, et en ergonomie avec quelques choix d’iconographie un peu étranges.
Jeu de « I split, you choose » où l’on divise son paquet de cartes en propositions qu’on espère équivalentes, histoire que l’autre joueur nous laisse le paquet qu’on vise secrètement. Les cartes nous servent ensuite à monter sur plusieurs pistes avec des scorings à faire fructifier, dans un jeu très abstrait et efficace. Comme on ne traite qu’avec ses voisins immédiats, il n’y aura aucune interaction avec certains joueurs au-delà de 5 participants.
Petit jeu rapide et abstrait où l’on collectionne petit à petit des jetons de différents types qu’on place sur une rivière perso afin de réaliser des séquences qui permettront de valider des objectifs et donc de gagner des points. Ça marche très bien, les plateaux alternatifs apportent un peu de variété, on s’est juste demandé pourquoi il fallait attendre qu’il n’y ait plus de jeton disponible pour en repiocher dans le sac.
Oui y a Darwin dedans, tout comme avec Darwin’s Journey sur Kickstarter l’an passé, mais les deux jeux n’ont pas grand chose à voir à part le thème. On remplit petit à petit son tableau de 4 par 3 cases en respectant les contraintes, et en tentant de réaliser des lignes, des colonnes, et de collectionner les icônes qui font des points. Petit jeu rapide également, ce qui fait qu’on ne se formalise pas trop de l’aléatoire.
Là aussi on constitue son tableau, mais cette fois le placement est libre, ce qui laisse tout le loisir de se planter en plaçant un renard à côté d’un ours, ou une abeille sans clairière adjacente. Il faut dire qu’il y a 12 types de carte et que chacune score différemment. Le parti pris de ne mettre aucune iconographie sur les cartes peut handicaper certains joueurs avec un faible degré de concentration, les autres devraient s’en sortir.
Oui, j’ai passé beaucoup de temps sur le stand d’Origames, et si la plupart des jeux étaient plaisants, j’ai pas grand chose à dire sur ce sous-Flashpoint: on se balade dans un navire en flammes pour aller chercher des trésors et les ramener, tandis que chaque case menace d’exploser à tout moment. Beaucoup d’aléatoire, et pas grand chose de palpitant à faire quand vient notre tour de jeu.
Le concept était cool ! Compléter des cartes en y plaçant des dés qui respectent les contraintes, chaque carte faisant avancer le curseur de la couleur correspondante sur une piste. Comme le premier curseur à arriver au bout met à zéro les cartes de la même couleur, et que le curseur qui finit la partie en dernière position, double les points des cartes associées, on a un petit jeu rapide d’ambiance et de coups bas. Normalement. Mais pourquoi avoir rendu la complétion des cartes aussi contraignante ? Ça rallonge la durée de la partie avec pas mal de tours à vide, tandis qu’un joueur peut voir son pécule de points diminuer inexorablement sans rien pouvoir faire pour mettre fin à la partie. On est sorti assez énervés.
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Je voudrais également mentionner Chessball, un jeu abstrait qui emprunte aux échecs où les deux joueurs qui s’affrontent cherchent à amener le ballon dans l’enbut adverse. Je suis nul, mais regarder s’affronter deux joueurs qui savent ce qu’ils font est assez fascinant. Et puis Heredity, mon coup de cœur du FIJ de cette année. Je connaissais déjà le scénario donc je n’y ai pas rejoué, mais c’est toujours autant un plaisir de discuter avec David sur sa vision du jeu et de ce qu’il veut proposer aux joueurs. Vraiment hâte d’acheter ma boite début octobre.
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Le PEL de Hélène « Harrie » G.
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Paris est Ludique. Chaque année, ce week-end effréné de jeux le confirme. Et cette année ne fait pas exception. Une organisation et des bénévoles au top, des éditeurs au rendez-vous, toutes les conditions étaient encore réunies pour passer deux excellentes journées (Je n’ai malheureusement pas pu me rendre à la journée pro du vendredi), malgré un peu de pluie le samedi matin.
Sur les deux jours, je n’ai passé que le samedi matin et le dimanche après-midi sur place, mais j’ai essayé quelques petits jeux sympathiques. Notez que PEL s’est fait cette année pour moi en mode « une table libre, on y va ».
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Chez Repos Production, j’ai joué à Champions ! à 6 joueurs dont 2 enfants et j’ai passé un moment sympathique. Il s’agit tout d’abord pour chaque joueur d’écrire le nom d’un personnage sur une cartonnette (x2), puis de placer aléatoirement les personnages de tous les joueurs en face des cartes sur lesquelles sont inscrites deux affirmations. S’ensuit une phase de vote : qui du Père Noël ou de Bob l’éponge ne boit pas que de l’eau ? A vous de le dire. Pour marquer des points, il faut voter comme la majorité. Et si votre préféré est le champion, marquez des points supplémentaires. On rit beaucoup à ce jeu qui réunit petits et grands.
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Je n’avais encore pas essayé Turing Machine, pensant que ce n’était pas un jeu pour moi… Eh bien j’aurais dû y remédier bien plus tôt ! Trouver un code en « posant des questions » à des cartes, très peu pour moi ! Eh bien, j’avais tort ! C’est une petite perle de jds, même si l’on joue chacun dans son coin.
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Au détour d’une allée, je me suis vue proposer un jeu féministe, un Time’s Up avec que des femmes ou personnes transgenres : Bad Bitches Only. Un peu hésitante au départ, j’admets volontiers que le jeu de Gender Games est tout à fait dans l’esprit de son modèle côté règles et très sympathique côté « rencontres ». Notez que plusieurs autres versions sont disponibles, dont une concernant les stars LGBT[…] musicales.
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Un petit Stella chez Libellub en passant. Je préfère Dixit mais son descendant a de quoi plaire.
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Et, pour finir, sur le stand de Capitaine Meeple, j’ai essayé plusieurs jeux taïwanais :
Touch It est un jeu de cartes très agréable qui vous propose de tenir une carte entre les doigts d’une main, côté lisse avec quatre illustrations vers le haut, côté relief vers le bas, et de deviner quelle image se cache en-dessous au toucher. Deux versions étaient proposées, dont une plus enfantine. Touch It devrait être localisé sous peu chez Atalia.
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Vegetable Stock est un jeu très malin dans lequel vous allez miser sur des légumes et tenter de dévaluer ceux de vos adversaires. Vous trouverez l’article de Romain ici.
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Electropolis, que j’avais découvert avec Romain m’a à nouveau convaincue. Son look très épuré et sa mécanique de construction d’usines pour produire de l’électricité. Bien sûr, le jeu est un peu à côté, voire à l’encontre de la tendance verte mais ses usines à énergie fossile polluent en faisant perdre de précieux points et il propose tout de même des bâtiments produisant de l’énergie verte. Déterminez combien de tuiles vous comptez prendre ; plus vous en voudrez, plus loin vous serez dans l’ordre du tour. Puis choisissez vos tuiles et une carte placement, et placez vos tuiles en fonction de cette dernière. Un excellent jeu à essayer absolument !
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Le PEL de Teaman
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L’édition Paris Est Ludique de cette année m’a permis de comprendre quelque chose. Un festival n’est pas du tout le bon endroit pour découvrir un jeu de société. Si on devait comparer la découverte d’un jeu à une rencontre amoureuse, les festivals sont l’équivalent du speed dating. On le fait à la chaîne, au milieu du bruit et de l’agitation, sans jamais prendre le temps (que de toute façon on n’a pas).
Pourtant, c’est une des seules manières de découvrir les nouveautés fraîchement sorties, annoncées pour les mois à venir ou pour découvrir des jeux qui nous avaient échappés.
Perfect Words et moi, nous filons toujours le grand amour. Ce petit jeu de déduction qui rappelle très fort Unanimo et Code Names pourrait bien devenir un classique du genre.
Le principe, très simple, est de construire collectivement une grille de mots croisés en associant des mots (“animal”, “pirate”, “coloré”) pour créer des définitions. Si la grille est bien pensée, tous les joueurs devraient trouver les mêmes mots… ou pas.
Créé par Paul-Henri Argiot, illustré par Christine Alcouffe et édité par Tiki Editions. Il se joue de 1 à 6 joueurs pour des parties d’une vingtaine de minutes et devrait sortir courant juillet. Il était disponible en avant première sur le festival. Je suis reparti avec.
Je triche un peu car j’avais déjà croisé Trio à l’Alchimie du Jeu et depuis on ne s’était plus quittés mais j’ai besoin de vous en parler. Car si Cocktail Games, l’éternel poulidor de l’as d’or, mériterait enfin d’atteindre le haut du podium, c’est bien avec Trio. Moi, en tout cas, je suis totalement sous le charme. Sur le papier ce mélange de jeu de 7 famille et de memory n’a rien d’engageant. Pourtant une fois sur table on se laisse emporter par l’exotisme du minimalisme à la japonaise. Il s’explique en 5 minutes, se joue en 10 et réussit à te faire passer par tout un tas de sensation que tu as envie de ressentir autour d’une table de jeu.
D’ailleurs, je ne vous lâcherai pas avec Trio. Je compte bien vous en parler plus longuement lors d’un test du Labo.
Bravo à Kaya Miyano pour la conception et à Laura Michaud pour les illustrations. Trio se joue de 3 à 6 pour des parties de 10-15 minutes et est déjà sorti (achetez le).
Ce jeu-là a une génétique plutôt attrayante puisqu’il s’agit du dernier né de Blue Cocker (Medieval Academy, la série des Welcome…) et de Kläus-Jurgen Wrede, l’auteur de Carcassone. Sans être aussi lourd que les cadors du genre, Caral s’adresse à un public averti.
Il reprend une des nombreuses mécaniques de Great Western Trail, le parcours d’ouvriers. En gros, notre pion se déplace d’un certain nombre de cases sur un circuit façon jeu de l’oie et peut s’arrêter sur des cases pour y accomplir des actions. L’originalité qui pourrait le faire sortir du lot est une sensation d’urgence causé par un pion au déplacement semi-aléatoire qui va petit à petit fermer les actions du circuit. Les joueurs ont sans cesse l’impression de devoir courir pour ne pas se faire rattraper donnant du rythme à la partie.
Après cette première rencontre, je ne saurais pas vous dire si je suis amoureux mais j’ai très envie de le revoir.
Il se joue de 2 à 4 joueurs, pour 60 à 90 minutes de partie. Il vient de sortir.
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Café del Gato
Schmidt (Mille Fiori, Très futé) est un éditeur qui résume bien le charme à l’allemande. Une esthétique discutable mais des mécaniques intéressantes. Avec Café del Gato, si la forme n’est toujours pas au niveau de la concurrence, le fond est plutôt agréable. Il va falloir payer des tuiles qui nous permettront de réaliser au mieux nos objectifs. L’argent vient vite à manquer et on se voit vite contraint d’abandonner la réalisation de son café parfait pour vite, vite l’envoyer en salle pour récupérer du pourboire. Peut-être un chouya trop calculatoire et frustrant pour le public familial qu’il vise. Je suis partant pour qu’on se renvoie. Mon fils avec qui je l’ai testé, beaucoup moins.
Café del Gato a deux autrices, Lena Burkhardt et Julia Wagner et une illustratrice, Robin Struss. (Que des femmes). Il se joue de 2 à 5 joueurs de 8 ans ou plus pour des parties de 30 minutes. Il sort en septembre.
Nautilus Island a un pedigree plutôt alléchant puisqu’il est l’œuvre de Goupy et Rivière, le même duo d’auteurs qui ont donné le très bon Rauha. Pourtant, j’ai eu bien du mal à lui trouver le petit truc qui le distingue des autres. C’est un petit jeu de collection pas désagréable mais sans mécanique originale ou agencement étonnant qui nous permettrait de ressentir des sensations qu’on a pas déjà ressenti mille fois. Il n’est pas aidé par un thème plaqué et un travail éditorial qui fait le minimum. Un jeu qui se place dans le haut du panier des OK game mais reste un OK game. Dommage.
Nautilus Island se joue de 2 à 5 pour une durée estimée à 20 minutes (à vue de nez, je dirais plutôt 30) chez Funny Fox.
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Le PEL de Kmylle Muzo
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Mon premier PEL depuis 4 ans, et la chose qui m’a directement marquée c’est le grand nombre de visiteurs et la queue à n’en plus finir dès le matin, très impressionnant et signe d’un loisir qui attire désormais les foules. Conséquence directe : c’est plus difficile de trouver une place pour jouer à tous les jeux de sa liste, mais j’ai au minimum pu m’en faire pitcher la plupart.
Dans les sympathiques découvertes, il y a Nimalia chez La Boîte de jeu, un jeu familial de pose de tuiles, enfin de grosses cartes, à objectifs de scoring qui se répètent au cours de différentes manches. Chessball, un jeu d’échecs revisité à la mode football aux règles accessibles mais aux nombreuses possibilités stratégiques. Mind cycling, un jeu de course de vélo façon Flamme rouge avec plus de paramètres qui retranscrit parfaitement les sensations d’une course cycliste et qui sera prochainement en financement participatif. Et enfin Vaalbara, un jeu de collection de cartes bien pensé déjà disponible chez Studio H.
Côté déceptions,Maps of Misterra chez Sit down dans lequel on doit explorer un territoire avec des objectifs personnels qui ne doivent pas forcément matcher la réalité du terrain, je l’ai trouvé très chaotique et pas évident à prendre en main. Pas trop fan non plus de Nutty business chez Studio H, j’ai trouvé ce jeu de cartes assez fade et dispensable.
Enfin, de belles découvertes et de grosses attentes avec Lorcana, le JCC de Ravensburger dans l’univers de Disney qui, même si le thème me laisse de marbre, s’est révélé très prometteur en termes de mécanique avec cette possibilité d’utiliser la plupart de ses cartes pour produire de l’énergie et la nécessité de bien réfléchir avant d’envoyer un personnage recueillir des éclats de Lore, les points de victoire, car il devient alors attaquable par l’adversaire. Une petite session de relecture des cartes me paraît cependant nécessaire car j’ai repéré quelques fautes d’orthographe. À venir également l’extension de Paper dungeon et Bardwood grove chez Super Meeple. Enfin, gros regret de n’avoir pu essayer Archeologic, le prochain jeu de Scorpion masqué par l’auteur de Turing machine que j’adore, je ne vais pas le louper au FLIP !
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Le PEL de Romain B.
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Mon pel a démarré vendredi matin par le test d’Ancient Knowledge de Remi Mathieu, une partie à 4 en 2 équipes et qui m’a permis de constater que le tout récent seal of excellence n’est pas une erreur de casting.
Le jeu est très chouette avec cette recherche de combos entre les cartes et en respectant le timing d’avancée de ces dernières. Un titre à suivre !
Ensuite arrivé sur le festival, on a enchaîné avec La Famiglia toujours aussi bon.
Passage chez sit down avec le tout nouveau Maps of Mysterra où nous sommes des cartographes pas très honnêtes avec la possibilité de développer son plateau personnel différemment du plateau commun. C’est perturbant et contre intuitif.
Pour le samedi, j’ai recommencé ma journée chez SuperMeeple avec Terra Nova, le terra mystica/projet Gaia en plus léger. Le contrat est totalement rempli avec un jeu bien plus accessible et des parties raccourcies sur le temps de jeu. Un bon jeu même pour joueur expert.
On poursuit avec Barcelona chez Pixie. Le jeu est un eurogame avec beaucoup de points de victoire. Trop en fait, on a joué 1/3 de la partie et les scores dépassaient déjà les 100pv. Toute action vous en donne et vous allez faire monter des multiplicateurs pour en avoir encore plus en fin de partie. Des pv, des pv mais bon… trop de pv ! Ce sera à rejouer mais clairement board and dice fait des jeux que je ne conserve pas longtemps après achat.
Vient ensuite Path of Civilization chez Capitaine Games, un jeu de civ c’est immédiatement des promesses sur une évolution avec une montée en puissance, de la religion, de la guerre, des merveilles ou encore des leaders. Et tout est là ! La mécanique est plutôt simple de prise en main avec un système de ressources sur son plateau personnel pour accéder à de nouvelles cartes de production et des cubes pour acheter merveilles, leaders et religion. Ajoutons des événements scientifiques et militaires et le jeu est complet.
La première partie est très plaisante, le jeu n’est pas un monstre de temps comme through the ages et il tient toutes ses promesses. À surveiller également !
Après ça pour redescendre il était temps de jouer à un jeu plus petit. C’est tiny landscapes qui s’est proposé en passant chez Libellud. Et là tout s’arrête. C’est beau, c’est paisible, c’est un moment de calme. Le jeu est beau avec son matériel de petits palets en bois et surtout des illustrations magnifiques. Ce tiny landscapes est ma découverte de PeL, un jeu que je vais patiemment attendre jusqu’à l’année prochaine.
Le dimanche fut plus calme, mais avec deux très bons jeux !
Archéologic de Yoann Levet chez Ludonaute, le jeu qui fait passer Turing Machine d’un jeu solo à un jeu EN société. On reste dans cette mécanique de casse-tête et de recherche de la solution, mais cette fois l’ajout de la composante temporelle que les joueurs dépensent pour poser des questions au jeu, ce qui crée une tension supplémentaire et bienvenue. On sait à quoi s’attendre après Turing Machine, mais encore une fois le matériel et l’ingéniosité du jeu sont bluffants.
Je termine par Tatsu de matagot, un jeu de pli retord qui vous demandera plus d’une partie pour en maîtriser les astuces et les subtilités. Amateurs de jeux de plis foncez c’est bon !
En conclusion, je remercie les exposants et les animateurs ainsi que les organisateurs du festival, ce fut un PEL réussi encore une fois !
Le Festival Paris est Ludique 2022 premier jour !Après 3 ans sans festival (3 ans boudiou!!!) On peut enfin retrouver tout le monde et jouer, discuter et rigoler !
Sur la place parisienne énormément de beau monde, entre auteurs, éditeurs et influenceurs c’est une bonne partie du monde ludique francophone qui s’est réunie pour un grand weekend de jeux.
Au labo on furette un peu partout et on a vu de bien jolies choses comme Shogun no Katana chez Atalia, Hybris Disordered Cosmos qui est jouable sur le stand d’Intrafin. Chez Lucky Duck Games ils ont des jeux qui attirent l’oeil (il y a même un Vindication jouable !). Mais les bestioles en guerre semble être le jeu a surveiller ! Super Meeple vous propose de jouer a Coffee Traders et si vous hésitez a le commander c’est l’occasion de voir le monstre en place et même de le tester !
Un petit coucou à BYR Games avec un jeu d’apéro : Sauce qui Peut, un jeu ou l’on perd ses amis dans la joie et la bonne humeur. Pour finir Thomas a joué lui aussi a East India Companies et semble très motivé a faire l’article sur ce jeu qui arrivera vers Essen.
Bref Les festivals ludiques c’est quand même du pur plaisir de tous vous voir et échanger !
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Le Festival de Thibault :
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De mon côté, j’ai participé à l’animation du stand Days of Wonder pendant les deux jours de Paris est Ludique. Évidemment, les incontournables Aventuriers du Rail (notamment le petit dernier, San Francisco) et Mémoire 44 étaient de la fête, mais j’ai pour ma part passé l’essentiel de mon temps à faire découvrir le tout nouveau Heat, par les auteurs de Flamme Rouge. Il s’agissait encore de la version prototype mais le gameplay hyper satisfaisant et les magnifiques illustrations de Vincent Dutrait ont conquis un grand nombre de joueurs. Un jeu de course dans lequel vous devez jouer votre main le plus stratégiquement possible, et piocher dans votre capital risque au bon moment sous peine de perdre du temps dans un virage ou d’être incapable de mettre la gomme quand il le faudrait.
l J’ai passé un week-end formidable à rencontrer des joueurs de tous horizons, à discuter avec eux, à leur expliquer le jeu mais au-delà de ça, j’ai également grandement apprécié de les accompagner pendant leurs parties endiablées, tellement Heat se révèle cinématique avec tous ces retournements de situations et ces bolides qui avalent les grandes lignes droites à toute vitesse avant de négocier du mieux qu’ils peuvent un virage terriblement serré.