Test : Sa Ré

Test : Sa Ré

Accrochez-vous les petits loulous, le Labo vous plonge encore une fois dans l’Histoire avec un grand H. Avec Sa Re, nous allons nous intéresser plus précisément à celle des Pyramides et des pharaons qui s’épuisaient à fouetter encore et encore ces faignants d’esclaves. Quel boulot ingrat, on n’a pas idée. Accrochez-vous, parce que ce jeu est plutôt bancal.

La proposition n’est pourtant pas hyper complexe. Il s’agit de construire sur son plateau personnel des bâtiments qui vont soit nous donner des bonus de ressources ou d’actions, soit nous permettre d’être le premier à atteindre l’objectif final. Ces bâtiments, il faut des ressources pour les construire, et là repose tout l’intérêt du jeu. Malgré les tentatives de sabotage du livret de règles.

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Pas de pierre, pas de construction…

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Les joueurs choisissent lors de chaque nouvelle manche s’ils veulent ajouter de nouveaux chantiers à ceux déjà en cours, puis commence une phase de stop ou encore qui va permettre d’engranger des ressources qui seront dépensées lors de la phase suivante. Ou alors vous allez déclencher une révolte, ce qui risque de sérieusement plomber vos envies de grandeur immobilière. Un tour de jeu est plutôt simple, la première carte de la pioche est visible et on choisit si on la prend ou pas. Si elle nous attribue une ressource, on la récupère, notre tour s’arrête là et c’est au joueur suivant de jouer, sinon on peut choisir de subir son effet dans l’espoir d’obtenir derrière une carte plus positive. On calcule donc la marge qu’il nous reste sur notre jauge de révolte, la possibilité que les autres joueurs fassent grimper cette jauge en dehors de notre tour, la tension est présente et le fun aussi.

Mais c’est là que les ennuis commencent. Quelqu’un cherche à casser notre fun et notre tension. Quelqu’un s’est dit que c’était une bonne idée d’autoriser un joueur à sortir de cette phase dès lors qu’un adversaire a fait monter sa jauge de trouble. Quelqu’un s’est dit qu’il ne serait pas possible de se défausser dans un même tour de plusieurs cartes trouble sur le même joueur. Du coup les calculs sont réduits à leur plus simple expression, et une marge d’un cran ou deux sur cette jauge suffit à anticiper tout événement contraire. Plus aucune prise de risque, on se contente de subir l’aléatoire de la pioche, avec des joueurs qui vont piocher des ressources doubles, et ceux qui vont tomber sur les cartes troubles ou autres cartes moins intéressantes.

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Pas de construction, pas de pyramide, pas de pyramide… pas de pyramide

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Commence ensuite la phase de construction à proprement parler : les joueurs qui n’ont pas subi de révolte gagnent les ressources indiquées sur les cartes récupérées lors de la phase précédente, et les dépensent dans les divers chantiers de leur plateau personnel. Construire tel ou tel bâtiment permettra lors des manches suivantes d’avoir des ressources en plus, ou d’atténuer l’impact de telle ou telle carte lors de la phase de stop ou encore, voire d’en obtenir un effet positif. Il y a également les pyramides, qui ne rapportent rien mais permettent d’atteindre l’objectif final, si c’est celui-ci qui a été choisi lors de la mise en place. Avec quatre objectifs finaux différents et deux variantes, le jeu laisse croire à une bonne rejouabilité, mais elle est finalement plutôt faible.

La construction est donc plutôt classique, avec cependant une contrainte au niveau des cartes double ressources, les deux ressources obtenues devant être assignées à un même chantier, sinon vous perdez celle qui n’est pas utilisée. C’est assez surprenant, et plutôt malvenu dans un jeu familial qui n’est par ailleurs pas très punitif ou méchant avec les joueurs (possibilité de changer les chantiers de place, possibilité de garder deux cartes ressources pour la prochaine manche si on ne construit pas, possibilité de sortir de la phase de stop ou encore, etc.).

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Qu’on le jette aux crocodiles

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Tout cela a contribué au sentiment d’un jeu sorti trop tôt du four, et d’un manque de cohérence et de pertinence du corpus de règles. Sans oublier les imprécisions ou les oublis : impossible de savoir si certains bâtiments administratifs peuvent être joués avant ou après la séquence de pioche, de déterminer si les cartes pyramides doivent être placées face visible ou non lors de la mise en place, ou si l’on peut conserver pour la manche suivante le joker accordé par la bibliothèque quand on subit une révolte générale.

L’ergonomie laisse également à désirer, avec ce mélange de tuiles, de cartes et de jetons ressources, des règles qui auraient méritées d’être rappelées quelque part sur le plateau et une mise en place de départ qui fournit un détail d’importance jamais repris ensuite : il est possible de mettre un entrepôt et un maitre d’œuvre sur la même case ! En revanche, est-ce que cela s’applique à l’ensemble des bâtiments de production, et pour le reste de la partie, aucune idée. Enfin, la goutte d’eau qui fait déborder le Nil, on est obligé de virer l’insert si on veut pouvoir ranger le sabot assemblé dans la boite. Sinon il faudra le démonter à chaque fois, au risque d’abimer rapidement le carton.

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J’préfère quand c’est un peu trop plus moins bancal.

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Bref, je suis fâché. Pour une fois que j’avais un jeu sur l’Egypte Antique, avec des bâtiments à construire et des révoltes à anticiper, et un mécanisme plutôt fun de stop ou encore collectif, le résultat est gâché par une ergonomie et des règles qui auraient certainement bénéficié d’un regard extérieur. Sa Ré n’est donc pas un mauvais jeu, l’idée de départ est bonne, mais c’est un jeu frustrant parce qu’on devine qu’il aurait pu et dû être beaucoup plus agréable à jouer. Et quelque part, c’est pire.

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Test: Little Town

Test: Little Town

Voilà le pitch:

Il existe, bien au-delà des montagnes les plus reculées, une région riche et verdoyante encore inexplorée. Ce lieu regorgeant de richesses est l’endroit idéal pour bâtir la ville de vos rêves. Il vous faudra récolter des ressources pour ensuite ériger un premier bâtiment, puis un autre, et encore un autre…

Faites naître ainsi une cité resplendissante!

Quel architecte sera le plus ambitieux et le plus talentueux?

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C’est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 10 ans et pour une durée d’environ 45 minutes.

Shun & Aya Taguchi sont les auteurs, Sabrina Miramon l’illustratrice (Dice Hospital, Planet, Photosynthesis), Iello l’éditeur.

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A quoi ça ressemble:

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Comment on joue?

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Dans ce jeu de construction et de placement, chaque joueur va construire et placer ses ouvriers sur le plateau central. Ce dernier est quadrillé et on y trouve des lacs, forêts, montagnes et de l’herbe pour récolter les ressources (poisson, bois, pierre, blé) et y construire les bâtiments.

Il y a aussi un emplacement, le marché, pour les tuiles bâtiments disponibles à l’achat.

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Une partie se déroule en 4 manches. Chaque joueur reçoit 2 cartes objectifs qu’il doit essayer de valider pour gagner des PV.

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Tour à tour, les joueurs effectuent 1 action parmi les 2 suivantes:

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  • Récolter/activer un ouvrier. Le joueur peut choisir de placer un ouvrier encore inutilisé sur le plateau. Il ne peut être placé que sur une case d’herbe vide. Il récolte ensuite les ressources et peut activer les bâtiments déjà construits des 8 cases adjacentes (diagonales comprises).

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  • Construire un bâtiment. Le joueur place un ouvrier encore inutilisé sur la zone chantier, choisit la tuile bâtiment de son choix, paye le coût de construction et place la tuile sur une case d’herbe vide du plateau. Il place ensuite 1 de ses pions bâtiments de sa couleur sur la tuile pour indiquer qu’il en est le propriétaire, et gagne les PV indiqués sur le bâtiment construit.

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En + de jouer un ouvrier, vous pouvez à tout moment valider une carte objectif et récolter les PV indiqués, ou substituer une ressource en échangeant 3 pièces contre 1 ressource de votre choix.

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Si un des bâtiments qui se situe sur l’une des 8 cases entourant votre ouvrier appartient à un de vos adversaires, vous pourrez l’activer et récolter les ressources indiquées en payant 1 pièce à son propriétaire.

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Dès que les joueurs ont utilisé leurs ouvriers la manche prend fin. On active alors les effets des bâtiments spéciaux, qui vont permettre de gagner 1 PV par ouvrier présent sur les 8 cases adjacentes dans le cas de la cathédrale, on nourrit ses ouvriers en défaussant autant de cubes nourriture (poisson ou blé). Si vous n’avez pas assez de ressources vous perdez 3 PV par ouvrier que vous ne pouvez pas nourrir.

Enfin, chaque joueur récupère ses ouvriers, on passe le jeton 1er joueur au joueur suivant et on débute la manche suivante.

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A la fin de la 4ème manche, on ajoute aux PV déjà gagnés les PV des bâtiments dont l’effet se déclenche en fin de partie (Château et tour de guet), on gagne 1 PV par groupe de 3 pièces, et le joueur ayant le + de PV est déclaré vainqueur.

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Variantes

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Après la 1ère partie pour appréhender le jeu, on peut jouer avec d’autres tuiles que les 12 de départ. Le jeu propose 2 méthodes, le draftbuilding qui permet de distribuer l’ensemble des tuiles aux joueurs, et chacun va choisir 1 tuile et la placer sur le marché. On passe ensuite les tuiles à son voisin de gauche et on en choisit 1 qu’on place au marché. Ainsi de suite jusqu’à ce que 12 tuiles soient sur le plateau. La 2ème variante indique de distribuer 2 tuiles à chacun. Les joueurs en choisissent 1, la place au marché et défausse l’autre. On répète l’opération jusqu’à ce qu’il y ait 12 tuiles au marché.

Ces variantes permettent de changer la configuration de départ, et de rajouter des bâtiments un peu + intéressants à jouer que les bâtiments standards.

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VERDICT

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Little Town est facile à appréhender, et propose d’optimiser son placement d’ouvriers tout en gérant ses ressources pour construire des bâtiments. L’interaction est forte puisque le plateau est partagé entre les joueurs, et vous vous heurterez très souvent à la présence d’ouvriers adverses qui vous empêcheront de poser votre ouvrier ou votre bâtiment où vous le souhaitez. Il est essentiel d’anticiper cette contrainte de placement qui fera que votre stratégie sera victorieuse ou non. Et il vous faudra surtout vous adapter en cours de route!

Ne vous fiez pas à son apparence enfantine (le côté un peu Settlers et cartoon de l’illustration), vous trouverez une belle profondeur dans ce jeu qui s’explique très rapidement. Les joueurs novices se contenteront de faire au mieux et de construire des bâtiments, les joueurs aguerris essaieront aussi et surtout de gêner leurs adversaires et de les faire enrager 😉

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Ce côté coup de p**** est jouissif et fait le sel du jeu. Le jeton 1er joueur est primordial et vous oblige à penser à votre stratégie de placement lorsque vous avez la possibilité de placer en 1er, ou lorsque vous devez vous adapter aux placements des autres joueurs situés avant vous dans l’ordre du tour. On ne saurait que trop vous conseiller la configuration à 4 joueurs pour vraiment profiter de ces contraintes de placement d’un plateau qui comporte le même nombre d’emplacements à 2 ou à 4 joueurs!

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Bref c’est un vrai régal, une vraie réussite, et les illustrations colorées et cartoon donnent un côté apaisant et léger à ce jeu qui peut tout de même vous faire vous arracher un peu les cheveux! Le matériel est de très bonne facture, il y a un insert bien pensé pour ranger le matériel. Bref un sans-faute! Bravo Iello!

Fabien.

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Les japonais sont les rois de la simplicité. 

Partant de cette idée on ouvre la boite de Little Town avec la promesse d’un jeu de pose d’ouvriers rapide et malin tenant sur un plateau qui fait tout! Aire de jeu, tracking des scores et marché des bâtiments. 

Et la promesse est totalement respectée! Le jeu est minimaliste, simple par ses règles et pourtant bien touffu si on veut rester réfléchir à chacune de ses actions. 

Little Town est un jeu de pose d’ouvriers qui tient en 20 minutes par joueur, qui est diablement agréable et qui tient sur un coin de table. 

C’est pour moi le meilleur jeu pour initier des nouveaux ludistes à cette mécanique tout en proposant un bon défi aux joueurs plus aguerris! 

Comme les pimousses il est petit mais costaud!

Romain B.

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 23€

Test: Santorini

Test: Santorini

Santorin est une île grecque bien connue pour ces dômes bleus sur des maisons blanches.

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Santorini emprunte cette architecture originale et vous propose de construire un village de l’antiquité. Extrêmement simple et facile d’accès, Santorini réussit la performance d’être aussi un jeu très profond et stratégique. Avec vos architectes que vous allez déplacer sur le plateau, vous devrez construire des bâtiments et leurs dômes bleus, et être le premier à atteindre le haut du 2ème étage avec votre personnage.

On ajoute une dose de pouvoirs mythiques et magiques inspirés de la mythologie et voilà le travail!

Développé par Dr. Gordon Hamilton, illustré par Line Cossette et David Forest, édité par Roxley Games et Spin Master.

Prévu pour 2 à 4 joueurs (mais soyez égoïstes et profitez-en à 2 c’est là que le jeu prend toute sa splendeur), à partir de 8 ans et pour une durée de 30 minutes environ.

 

Allez on passe tout ça au crible!

 

 

Comment on joue?

 

Le plateau est constitué d’une grille de 5 x 5 cases.

Chaque joueur dispose de 2 architectes qu’il devra déplacer sur le plateau pour construire les maisons sur une case adjacente. En commençant par le rez-de-chaussée, le 1er étage, le 2ème et enfin le dôme bleu (qui termine la construction d’un bâtiment).

Pas besoin d’être du métier ou portugais jusque là… 😉

Vous allez pouvoir monter, ou descendre les étages déjà construits avec votre personnage, puisque le but est de le faire atteindre le haut du 2ème étage.

Jeu de placement par excellence vous l’avez bien compris, Santorini va mettre vos nerfs à rude épreuve et vous demander de surveiller l’ensemble du plateau.

Puisque les personnages ne peuvent monter que d’un étage à la fois il va falloir construire en escalier autour de vous pour monter tout en haut. Tout ceci pendant que votre adversaire essaiera de construire plus vite, ou de construire un dôme sur le dernier étage, vous empêchant par la même occasion de monter sur le bâtiment, et donc de recommencer ailleurs.

Il s’agit d’un jeu rapide, ou l’on joue en réaction de son adversaire, la plupart du temps (tout au moins pour 1 des joueurs selon toute logique).

 

Les pouvoirs divins

Chaque joueur va récupérer au début du jeu des cartes pouvoirs qui vont changer la donne au niveau du jeu. Certaines vous permettront de construire 2 étages à la fois au lieu d’1, de descendre du haut d’un bâtiment en 1 seul mouvement, effectuer un mouvement sur une case occupée par un personnage et le repousser du même coup, construire un dôme à n’importe quel niveau (même sur le sol directement), etc…

Ces cartes apportent du fun au jeu, c’est indéniable.

Du bordel aussi.

Honnêtement le jeu se suffit à lui-même. C’est déjà un bon casse-tête, pas besoin d’en rajouter selon moi.

Après le public plus jeune pourra apprécier ces pouvoirs divins et leurs conséquences catastrophiques sur la stratégie d’un joueur, et apporteront un peu d’humour au jeu.

Mais je vous conseille de bien tester le jeu sans les pouvoirs, avant de les ajouter si vous le souhaitez.

 

 

VERDICT

 

 

Mission réussie pour Santorini qui se vend comme un jeu où les règles s’apprennent en 30 secondes.

C’est un oui!

Bravo!

Et oui c’est super simple, super abordable, super convivial … super!

Joueurs, non joueurs, mamies, enfants, un vrai jeu qui peut plaire à tout le monde.

C’est rare!

Parce qu’en plus c’est un bon jeu! Avec un matos qui déchire, des figurines toutes mignonnes, des illustrations sur les cartes vraiment chouettes!

Bref un vrai bon jeu!

Après il faut le prendre comme il est, un jeu simple, abstrait et rapide. On joue souvent en réaction aux actions de l’adversaire. Pas vraiment la peine d’avoir une stratégie à 10 tours d’avance, il y a de grandes chances qu’elle tombe à l’eau dès le 1er tour.

on cogite, on fulmine, on essaye d’embêter l’adversaire, on fait tout pour lui compliquer la tâche, on réfléchit, on tend des pièges …

Bref un jeu avec des vrais coups de p**** !!!

Un carton vous dis-je!! 😉

 

Disponible ici: philibert

Prix constaté: 25 – 30€

 

 

 

apprendre les règles en 30 sec

très facile d’accès

beau matériel

on joue en réaction / pas trop de stratégie