Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
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Une première partie, ça peut être top… La mienne s’est déroulée dans le bruit du FIJ 2023 et je suis sortie de table (si je puis dire) avec une question à laquelle je n’ai pas su répondre : Ai-je aimé le jeu ou pas ? Moi qui n’apprécie pas franchement les interactions directes, je me suis sentie un peu perdue, là, toute seule dans mon coin, sur mon île, presque aussi libre que l’air.
Et puis les parties suivantes m’ont aidée à comprendre le jeu, sa liberté de faire presque ce que l’on veut mais pas tant que ça si l’on veut l’emporter…
Bref, j’ai eu du mal à entrer dans le jeu mais, après plusieurs parties, je suis tombée sous le charme. Je vous explique.
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Dans « direction artistique », y’a « artistique » !
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Oh que c’est beau ! Non seulement le matériel (surtout les cartes) est pléthorique, mais en plus il est du plus bel effet. Les pions en bois et les cartes sont magnifiques. Quant aux différents plateaux, ils sont sobres et efficaces.
Je n’ai rien à ajouter mais il me semblait important de le souligner.
Je passe sur l’erreur d’impression des cartes Climat de la 1ère version française : aucune ne possède d’icône Habitat… L’éditeur va réimprimer les cartes.
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Bienvenue sur Terre
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Earth vous propose de planter différentes espèces de végétaux (la flore) et d’implanter divers terrains afin de construire votre propre île de 4 x 4 cartes. Pour cela, vous aurez à disposition 4 actions différentes qui vous serviront à planter, récupérer de la terre, du compost et/ou des germes, ainsi qu’à piocher de nouvelles cartes et faire croître votre flore. Tout cela doit vous permettre de créer un tableau où les capacités des cartes se répondent, se complètent, « combotent » donc. Eh oui, les cartes disposent chacune de caractéristiques particulières pour, soit vous aider dans votre tâche grâce à leur(s) capacité(s), soit vous amener des objectifs supplémentaires de fin de partie. Mais attention, après la phase d’actions viendra la phase d’activation des capacités et il faudra activer ses cartes dans l’ordre (de gauche à droite et de haut en bas). D’où l’importance de planter ses cartes judicieusement !
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Et quand la partie touche-t-elle à sa fin ? Dès qu’un joueur a placé ses 16 cartes (4 x 4, vous vous souvenez ?), il déclenche la fin de partie et, lorsque celle-ci est terminée, il ne reste plus qu’à compter les points (représentés par des feuilles). D’ailleurs, l’éditeur a pensé au bloc de score, chouette !
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Seule dans le bac à sable compost ?
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Chacun fait ses actions puis ses activations de son côté, mais…
Chacun fait ses actions puis ses activations de son côté, mais…
Le fait de suivre les actions des autres, de faire presque la même action qu’eux en même temps, implique que je ne suis pas seule de ce côté-ci.
La course (Le mot est peut-être un peu fort, je vous l’accorde.) aux objectifs apporte une certaine interaction également, si vous jouez avec le côté avancé. Je ne suis donc pas seule de ce côté-là. Notez que le côté facile du plateau d’objectifs se résume à 4 objectifs faune, chacun valant 10 points pour tout le monde, alors que le côté avancé propose le même nombre d’objectifs faune, chacun valant de 15 à 5 points, en fonction de l’ordre d’arrivée des joueurs ; il offre également 2 cartes écosystème.
Bon, je gère mon compost, mes plantations, mes jetons sol, je fais pousser plein de trucs, même des troncs sur mes arbres et des germes un peu partout sur la flore. Je suis libre de faire moultes choses mais je ne suis pas si seule finalement dans mon bac à compost !
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Verdict
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J’étais la cible de ce type de jeu, et pourtant je n’ai pas adhéré dès la première partie. Cela ne m’a pas empêchée d’y revenir et d’y trouver mon bonheur.
Le matériel de Earth est de bonne facture et très joli, ce qui, bizarrement confère au jeu une certaine profondeur immersive. Malgré l’absence d’immersion dans une grande partie des règles où l’on « plante des cartes » et pose des cubes ou des pions, j’ai eu vite fait de me laisser prendre au jeu. Oui m’sieurs dames, je fais pousser mon séquoîa géant et je vais composter mon orchidée tachetée !
Les mécaniques fonctionnent parfaitement, que ce soit la construction de tableau et de moteur, ou le suivi des actions. Cela donne un certain rythme et évite les temps morts. Le tout est en adéquation avec le thème, que demander de plus ?
Côté interaction, elle est présente, cachée derrière la liberté du bac à sable compost, mais elle est bien là. En effet, le fait de suivre l’action du joueur actif est non seulement très agréable mais aussi interactif finalement. Quant à la course aux objectifs, premier arrivé, premier servi (avec le mode avancé) ! Bien évidemment, pas de destruction ici, pas d’entourloupes ni de mauvaises surprises. 😉
Les configurations multijoueur de 2 à 4 sont agréables à jouer. J’ai peut-être une très légère préférence pour 3 joueurs car les cartes tournent plus vite sans qu’il y ait trop de monde autour de la table. Personnellement, 5 joueurs, ça fait trop pour moi.
Pour le solo, je laisserai Jérémie vous dire ce qu’il en pense, je ne l’ai pas essayé.
La rejouabilité est largement assurée par le grand nombre de cartes Terre, mais aussi par les cartes île, climat, écosystème (cartes de départ et objectifs pour ces derniers) et faune (objectifs), toutes présentes en nombre conséquent et recto-verso.
Le jeu propose un mode facile et un mode avancé, ce qui est bienvenu pour le faire découvrir à des « néophytes », bien qu’il s’adresse plutôt à un public d’initiés.
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Conclusion
Un jeu zen pour les amateurs de nature et de tableau/engine building, Earth vous fera tout de même bien réfléchir.
Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.
Voici donc 3 extensions pour TfM Ares qui pointent le bout de leur nez, et avec de vraies différences de propositions entre elles. L’éditeur nous a habitués à sortir des extensions, l’ainé TfM compte déjà plusieurs extensions (Venus, Turmoil, etc …), et rebelotte avec Ares.
Crise, Fondations et Découverte sont donc là.
Avant de vous dire ce que j’en ai pensé, je vais rapidement vous préciser ce que j’aime dans TfM Ares. Cela devrait mettre en relief mon ressenti sur ces extensions.
J’apprécie Ares pour le rapport poids/durée des parties, pour la phase de sélection des actions à la Race for the Galaxy, et la mécanique de construction de tableau. Ce jeu se doit d’être dynamique et d’une durée mesurée sinon il perd son essence. S’il dépasse 1 grosse heure de jeu à chaque partie, je m’orienterai vers un autre jeu. Il est entre 2 chaises je trouve, ou entre 2 difficultés. Un format initié qui doit être contenu et assez rapide. Sinon pour le temps de 90 – 120 minutes, je passe à quelque chose de plus exigeant. Il fait très bien le travail pour cette durée de jeu, et je l’apprécie beaucoup pour cela.
Du coup vous me voyez venir (ou pas), mais j’ai apprécié 1 extension, en trouve 1 autre utile, et la 3ème je la déconseille. Allez, c’est parti.
Extension Crise
On commence par la plus intéressante des 3 puisqu’elle change la proposition du jeu. On passe à un coopératif intéressant, avec des similitudes à Pandémie. Et c’est plutôt réussi, puisqu’on a bien cette sensation de pression et de stress. Le jeu vous veut vraiment du mal et vous allez subir vagues après vagues. On ne joue plus les cartes que pour construire son moteur personnel, on construit les cartes projets pour contrer les menaces qui s’accumulent. Et surtout une coopération est indispensable car vous n’y arriverez pas seul. Il faut vous coordonner pour contrer efficacement les menaces, et empêcher qu’elles s’accumulent.
Comme un Tétris où les briques s’accumulent, la musique s’accélère, la goutte se forme sur votre front. Vous vous rappelez de cette sensation ? C’est un peu le cas ici, sans la musique, en moins rapide. Une première menace est mise en place, vous prenez déjà -1 sur chaque paramètre global. Paf. Ça, c’est fait.
Vous devez défausser les 3 jetons de cette carte menace pour la faire disparaitre, sinon elle vous remet un effet dans les dents début de manche prochaine. Et surtout une nouvelle carte menace arrive aussi. Pan 2 océans à retourner sur leur face désert.
Bref vous avez compris le principe, ça va s’accumuler et s’accélérer.
Et au final c’est plutôt agréable quand même ^^ Je préfère tout de même le mode compétitif du jeu, mais vu que cela change bien la proposition du jeu, et la façon de l’aborder, je pense qu’il peut ressortir régulièrement pour alterner entre quelques parties compétitives, et une coop. Sachant que l’extension propose plusieurs modes de difficulté, il y a quand même de quoi faire. Le contenu proposé, la proposition ludique et le prix 22,50 €, je trouve que c’est la plus intéressante des 3.
Extension Fondations
La moins intéressante selon moi. Elle apporte le matériel pour 2 joueurs supplémentaires, ainsi qu’un nouveau paramètre global, l’infrastructure, avec une piste à insérer au-dessus du plateau central.
Si vous avez suivi jusque-là, j’aime Ares pour sa durée de partie contenue. Autant vous dire que rajouter 1 ou 2 joueurs a forcément un impact sur ce temps de jeu. Je ne vois vraiment pas l’intérêt de rajouter des joueurs à ce jeu qui doit être condensé et limité. Le rapport poids/durée est compromis, et la dynamique aussi. Ajoutez à cela la possibilité d’avoir encore plus de joueurs lents à jouer, et vous m’avez perdu.
Ares est idéal à 3 joueurs selon moi, et plutôt intéressant en solo. Autant vous dire que je ne le conseille pas à 5 ou 6. Non pas que le jeu soit moins bon, les mécaniques restent les mêmes. Mais je sortirai un autre jeu pour ce nombre de joueurs, même si ça arrive rarement tout de même d’être autant.
Le nouveau paramètre global est un petit ajout comme ce que proposent beaucoup trop d’extensions. Un petit rajout cosmétique, parfois utile, parfois non, mais qui n’apportera pas grand-chose, et qui couplé au matériel pour 2 joueurs supplémentaires dans la même boite, rend cette extension très dispensable selon moi. 27€ pour une configuration 5 et 6 joueurs que j’ai très rarement, voire que j’évite d’avoir à la table, et un nouveau paramètre en plus, je passe mon tour.
Extension Découverte
Ajout des badges, récompenses, qui rappelleront les extensions de TfM 1er du nom à ceux qui le connaissent. Cela apporte un peu plus d’interactions puisque les trophées sont à atteindre le plus rapidement possible. Si un adversaire y arrive avant vous, tant pis, vous devrez choisir un autre trophée à obtenir. TfM n’est pas le jeu le plus simple pour surveiller ce que font vos adversaires, avec toutes les cartes qui s’accumulent devant vos adversaires, et juste les badges visibles.
Des objectifs seront à valider en cours de partie, la prime au 1er qui l’attend, et donneront des PV en fin de partie. Les récompenses seront évaluées en fin de partie, et donneront des PV au joueur qui a le plus de tel ou tel élément.
Les badges Joker permettront de jouer des cartes projets et d’y associer le badge que vous choisissez.
Enfin, des cartes phases améliorées seront à débloquer durant la partie pour augmenter le bonus obtenu par le joueur qui joue cette carte phase. De nouvelles cartes projets et corporations vous permettent d’améliorer ces phases.
C’est une extension qui rejoint la longue liste des extensions un peu « fainéantes » sorties par les éditeurs pour tout un tas de mauvaises raisons, souvent commerciales. Elle a le mérite d’exister, ne révolutionne pas le jeu, n’apporte que de petites modifications timides, et n’a pas une grande proposition ludique.
Si vous avez besoin de renouvellement dans le jeu, et n’êtes pas intéressés par le mode coop de Crise, alors Découverte va vous convenir, et rajouter un peu de profondeur au jeu, un peu plus d’éléments à surveiller, d’interaction et de stratégie.
Pour résumer, je vous conseille Crise si le côté coopératif vous attire, et pour changer un peu du mode compétitif. Découverte si vous n’aimez pas le coop mais souhaitez rajouter des éléments au jeu de base. Fondations si vous n’avez rien lu de ce que j’ai écrit avant, et si vous souhaitez jouer à 5 ou 6. Mais, dans ce cas-là, je vous conseille plutôt d’autres jeux…
Disponible ici :
Prix constaté : 27€ pour Fondations, 22,50€ pour les autres