Test: Egizia

par | 5 Déc 2020 | Tests | 0 commentaires

Matagot a la bonne idée de localiser la « nouvelle version » de cet excellent jeu qu’est Egizia ! Sorti à l’origine en 2009 et proposé chez nous par Iello, ce jeu est l’œuvre de Virginio Gigli, Antonio Tinto, Stefano Luperto, Acchittocca et Flaminia Brasini.

Oui, ça en fait des auteurs pour un jeu, mais comme ils ont bien bossé, on valide ! D’autant qu’une majeure partie de cette team est à l’origine d’autres très très bons jeux, comme Lorenzo, Coimbra, Alma Mater. Virginio Gigli est aussi le co-auteur du somptueux Grand Austria Hotel, Antonio Tinto a créé Mystery House.

Voici pour un peu de mise en perspective.

L‘illustrateur de cette nouvelle version est William Bricker que l’on a pu croiser sur Baseball Highlights 2045 (Coucou Romain B.) ou la série des Tiny Epic notamment.

Le jeu d’origine était, au plus grand dam de pas mal de joueurs, indisponible depuis assez longtemps, et difficilement trouvable même d’occasion. C’est donc avec bonheur que cette nouvelle version passée par Kickstarter en 2019 a été accueillie. La campagne de Stronghold Games a récolté + de 78.000 dollars avec + de 1.700 backers.

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Egiza 1ère version

Au programme donc, une version modernisée de Egizia, qui s’appelle désormais Egizia : Shifting Sands.

Allez, on va vérifier ça !

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Egizia se joue en 5 tours durant lesquels les joueurs devront placer leurs bateaux sur les emplacements dédiés le long du Nil. Ces emplacements permettront d’améliorer la force de leurs ouvriers, de récupérer des cartes permettant de produire des ressources de manière immédiate ou permanente, et enfin de construire des parties des monuments, et de gagner des points de victoire.

L’un des aspects les + importants et les + intéressants selon moi, est que lorsque vous posez un de vos bateaux sur un emplacement sur le Nil, le prochain que vous poserez devra forcément se situer en aval de ce dernier bateau posé. Chaque emplacement ne pouvant accueillir qu’un seul bateau (Sauf ceux pour la construction des merveilles mais on y reviendra + tard.), vous comprenez vite l’importance du placement dans ce jeu.

A chaque tour, des cartes seront positionnées au hasard sur ces emplacements. Ainsi, il ne sera pas rare que les joueurs se « battent » pour se placer sur l’emplacement leur garantissant une carte plus forte qu’une autre. Plus on avancera dans la partie, plus les cartes seront « puissantes ». Ceci implique que vous serez parfois amenés à placer votre bateau plus en aval du Nil que vous ne le souhaiteriez, pour récupérer une carte intéressante, ou aussi empêcher vos adversaires de l’obtenir !

Et si vous vous retrouvez en bas du plateau avant d’avoir pu placer tous vos bateaux, et bien tant pis pour vous. Mais parfois ça en vaudra la peine.

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Cette importance des emplacements est encore plus forte pour les constructions de merveilles. Il y a toujours 1 emplacement de moins que le nombre total de joueurs. Ce qui implique que durant 1 tour, seuls 2 joueurs pourront potentiellement construire sur un emplacement de merveille. Mais vous verrez que ce n’est pas si simple : si jamais votre adversaire ne peut s’acquitter du cout en ressources et main d’œuvre de l’action, le fait de vous placer « en embuscade » de cet emplacement, vous permettra de prendre sa place et de construire les merveilles ! A vous de » parier sur le défaut de paiement de vos adversaires ».

Sachant que la majorité des PV de fin de partie provient de vos constructions dans les monuments, vous aurez vite compris l’intérêt d’y placer vos bateaux.

Et comme l’ordre du jeu est placement des bateaux, production de pierres, production de blé et nourriture des ouvriers, PUIS phase de construction, vous aurez compris qu’un peu d’anticipation pour optimiser vos placements sera nécessaire et vous fera faire un grand pas vers la victoire finale.

Du moment que vous récoltez les ressources nécessaires avant cette phase de construction des merveilles, vous pourrez y apporter vos contributions et vous assurer des PV par là même !

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Ces contributions parlons-en, et ne soyez pas dupe, c’est pour la grandeur de l’Egypte et sur ordre du Pharaon, mais vous êtes là pour la victoire finale ! Et ces monuments sont un passage obligé. Et le 2ème aspect le + intéressant selon moi est la façon dont vous devrez les aborder.

Certains sont coopératifs dans leur construction, comme l’obélisque, cad que vous devrez commencer la construction par le bas de l’édifice, et monter d’étage en étage, peu importe qui y construira les étages. Les étages les + hauts étant les + chers mais aussi les + rémunérateurs, ne faites pas tout le boulot pour les autres, et il sera parfois + sage d’attendre un tour avant d’y retourner.

Certains sont indépendants, comme les statues, ce qui veut dire que chaque joueur aura la possibilité de construire ce monument, sans se gêner les uns les autres.

La pyramide elle, est super intéressante en terme de comptage et d’anticipation ! Elle est divisée en 5 étages, et vous devrez construire les étages au fur et à mesure. Ainsi vous devrez attendre de construire la base avant de vous élever. Chaque étage est à traiter indépendamment dans les PV, cad que le joueur ayant le + construit dans 1 étage sera majoritaire et remportera donc les points bonus ! Peu importe qui finit la rangée, c’est le joueur majoritaire qui remporte le gain. Enfin, le joueur majoritaire sur toute la pyramide remportera 5 PV de bonus.

Alors c’est chouette non ?? Chaque monument est à appréhender différemment, et les actions de vos adversaires auront une forte incidence sur votre stratégie.

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Dans les choses très chouettes de ce jeu, on peut noter la présence d’un niveau d’irrigation qui définira quelles cartes seront activées lors des phases de production. Les joueurs auront la possibilité au cours de la partie de le faire déplacer dans un sens ou dans l’autre, et donc d’activer ou désactiver certaines cartes, parfois pour en profiter soi-même, ou pour embêter les autres ! 😉

Vous aurez à disposition des ouvriers (Esclaves ? Bah oui c’est l’Egypte ancienne le thème, je vous le rappelle) que vous devrez faire évoluer au cours de la partie afin de construire ce que vous souhaitez. La force de votre ouvrier utilisé doit être supérieure ou égale au nombre indiqué dans l’emplacement de construction que vous visez. Le 2ème effet kiss-cool par contre, c’est que vous devrez les nourrir à chaque tour. Et là aussi c’est leur force qu’il faudra prendre en compte. Donc n’oubliez pas d’augmenter vos productions de blé au fur et à mesure que vous améliorez vos ouvriers !

A la fin des 5 tours, une petite salade de points se met en place et l’architecte qui en a le + ne sera pas jeté aux crocodiles ! 😉

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VERDICT

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Egizia est un vrai très bon jeu agréable à jouer, tendu et frustrant. Vous ne pourrez pas tout faire dans votre partie, il vous faudra vous adapter, anticiper et garder un œil sur vos adversaires. Il n’est pas à mettre dans toutes les mains, mais n’est pas non plus d’un niveau expert. Comme je le disais la multiplicité des comptages pour les monuments pourra en perdre plus d’1. Il fait totalement partie de ma cible de jeux, pas trop lourd à y passer 3 heures et ressortir avec la tête comme une pastèque, et pas trop simple pour ne pas faire bouger un neurone non plus 😉

C’est vaste me direz-vous, mais c’est ce qui fait ma passion pour le jeu, beaucoup d’entre eux peuvent me plaire … ou me déplaire 😉

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En points négatifs pour Egizia, je retiendrai l’aléatoire amené par la pose des cartes le long du Nil à chaque tour. Même si l’on dévoile les cartes de niveau 1 en premier, et ainsi de suite jusqu’au niveau 5, les cartes bien plus fortes que d’autres peuvent sortir un peu n’importe où et vous obliger à accélérer votre descente du Nil pour les récupérer. Et si vous ne posez que 2 ou 3 bateaux durant votre tour, ça risque de vous sembler un peu long si les autres les placent tous ! Mais hey ! Ça fait partie du jeu, donc il faut s’y adapter, mais ça peut apporter encore + de frustration à certains joueurs, et surtout ne pas plaire aux amateurs d’experts et de contrôle à gogo.

Enfin, les cartes Sphynx (qui est la dernière merveille située tout en bas du Nil et qui permet de récupérer des cartes objectifs individuelles à atteindre d’ici la fin de partie) sont un peu déséquilibrées, et certaines compteront pour une bonne proportion dans votre total de PV (si vous les remplissez), alors que d’autres ne vaudront qu’à peine le détour.

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Un (autre) point positif, par contre, est l’ordre du tour fixé par la position des joueurs sur le plateau de score. Le joueur en tête à la fin d’un tour jouera en dernier au tour d’après. De quoi éviter ce côté King Maker qui peut se mettre en place quand l’un prend la tête et ne la quitte jamais.

Enfin, un mot sur les apports de cette nouvelle version par rapport à celle de 2009. Mon bon ami Philippe possédant la version originale, nous les avons comparées, et je le crois sur parole lorsqu’il me dit que le lifting visuel est intéressant, mais que le jeu était déjà très bon dans sa 1ère version ! Toujours est-il qu’elle n’est plus distribuée depuis un certain temps, et c’est avec un grand plaisir que Matagot la rend à nouveau disponible en localisant la VF de ce très très bon jeu !

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Disponible ici :

Prix constaté : 45 €

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