Test : L’empire de César

Test : L’empire de César

Forcément, quand un jeu débarque avec la licence Astérix, ça aide pour attirer le chaland. En + on nous propose cette fois-ci « d’incarner » les méchants de la BD, et ça c’est plutôt bien vu. Bon, pour « incarner » on repassera parce que le personnage que vous utiliserez servira essentiellement à vous indiquer la couleur de routes que vous jouerez durant la partie. C’est pas bien grave au final.

Par contre ça devient intéressant quand on apprend que le jeu est d’abord sorti en Pologne sous le nom Drogi do Rzymu (Les routes de Rome) en 2020, grâce au distributeur polonais Granna. Les autres distributeurs voulaient attendre l’obtention de la licence Astérix, et la re-thématisation du jeu avant de le lancer sur les autres territoires.

L’empire de César est l’œuvre de Matthieu Podevin (qui pourrait aussi avoir sa place parmi les méchants de César en tant que sénateur Matthius Podevinus ^^), brillamment illustré dans le style Astérix par Alexandre Bonvalot (Dive, Heroes of Normandie, House Flippers) et Joelle Drans (Museum Pictura, Drogi do Rzymu, Rallyman Dirt), édité par Holy Grail Games et Synapses Games.

Il est prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 10 ans, pour une durée de 30 minutes environ.

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A quoi ça ressemble ?

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« Veux-tu rendre à César ce qui m’appartient ? »

Tout comme cette réplique de César dans l’album Astérix le Gaulois, vous aurez pour mission d’agrandir l’empire de César, et de relier Rome à toutes les villes présentes sur la carte. Vos troupes, qui seront en fait vos routes (oui, c’est pas si simple alors suivez un peu…) vous permettront d’étendre tour après tour ce qui appartient à César, et de posséder des villes qui se convertiront en points de victoire à la fin de la partie. C’est votre tour ? Alors posez vos routes/troupes, récoltez le jeton ville que vous venez de relier à Rome, et gagnez et faites gagner des points de victoire à tous ceux qui ont une troupe/route de leur couleur dans la roupe/troute entre Rome et la ville nouvellement libérée/colonisée/capturée, bref qui fait partie de l’empire de Jules !

La carte va donc se remplir au fur et à mesure, les jetons villes se placeront sur les plateaux individuels, et à chaque nouvelle route construite, des points attribués à tous ceux qui y ont participé. Vous noterez donc qu’en reliant une ville, vous seul gagnez le jeton, mais tous ceux qui sont présents sur le chemin entre Rome et cette ville gagneront des points ! Il va donc falloir veiller à aller chercher les villes que vous convoitez, mais en faisant attention à ne pas faire gagner trop de points à vos adversaires.

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Une route est une troupe qui s’ignore

Le gros problème de règle dans ce jeu tient dans cette formulation, et le souci thématique de représenter les routes, par des troupes. Eh oui, vous ne poserez pas des tronçons de routes romaines pour relier des villes, mais une impression 3D de 3 légionnaires romains à votre couleur. Alors c’est sûr que c’est quand même vachement plus beau, mais faudra juste bien comprendre qu’une troupe, c’est une route. Et le fait que parfois il vous faudra en poser 2 pour relier 1 ville, et parfois 1, mais que cela ne compte comme une seule route à poser, mais que vous posez 2 troupes… Et vous comprendrez pourquoi sur les groupes Facebook de jeux, vous retrouvez à maintes reprises la même question concernant ces troupes/routes ^^ Ah oui et pour finir là-dessus, ça compte pour 2 en PV s’il y a 2 routes à votre couleur.

Là je sais que si vous ne connaissez pas le jeu, je vous ai perdu ^^ Je ne vais pas vous laisser comme ça, vous avez la vidéo préparée par l’éditeur qui vous explique tout en 1min35, et vous serez rassuré.

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« L’arrière-garde n’a pas fait son travail, ce qui a transformé l’avant garde en arrière-garde. Retourne en arrière et en avant ! » Album La Zizanie

Revenons à nos moutons, et ce que vous propose ce jeu. Comme l’auteur le dit lui-même, il cherchait une version Aventuriers du Rail qu’il pourrait jouer avec sa fille. La filiation est évidente avec les Aventuriers, on construit des routes sur une carte. Ici par contre, pas d’objectifs secrets à remplir, et surtout une longueur de jeu bien inférieure. J’adore les Aventuriers, mais ça peut quand même être un peu long… Ici vous vous en sortirez pour une petite ou une grosse demi-heure (en fonction des joueurs présents).

Justement, en parlant de l’auteur, le lorrain Matthieu Podevin, il fait plutôt le grand écart avec son autre jeu, Titan, un gros morceau (comme le plateau) expert, bien bien éloigné de ce très familial Empire de César. Un auteur aux multiples facettes donc, et qui surprend puisque je l’avais rencontré il y a quelques années pour son proto Titan justement, et que je ne me doutais pas de voir arriver un jeu très familial venant de cet homme-là !

L’empire de César est donc un jeu très abordable qui pourrait peut-être gagner sa place aux côtés des traditionnels Monopoly, Risk, ou autre classique en hypermarché. Non pas que le jeu en soit un, de classique (ça, seul l’avenir nous le dira), mais sa proposition de jeu et sa cible se rapproche tellement de ces jeux précédemment cités, tout en étant tellement plus fin et moderne, qu’il mériterait d’avoir sa chance à leurs côtés.

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« Qui est gros ???!!! » Obélix, dans beaucoup d’albums.

Si l’Empire de César ne propose pas un gros challenge en termes de mécaniques et de difficulté de jeu, il brille par son édition qui est de toute beauté. Illustrations, boite, matériel, l’écrin est splendide. Chapeau bas à Alexandre Bonvalot et Joelle Drans d’avoir si bien respecté et rendu hommage à Uderzo, il n’est pas simple de marcher sur les traces d’un tel maitre.

Le travail éditorial fut d’ailleurs à la hauteur du monument qu’est Astérix, car Georgina de Holy Grail Games me confiait que les validations au fur et à mesure des étapes de la création artistique du jeu étaient éreintantes, et parfois se heurtaient à un problème juste sur une couleur utilisée. Ce fut sans nul doute un réel soulagement de voir la création finale validée, et c’est bien naturel de la part des ayants-droits de veiller à faire respecter une telle œuvre culturelle.

On se retrouve avec un jeu à 40€ qui est tout de même dans la tranche haute des jeux habituellement proposés pour cette cible très familiale.

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« Le bureau des renseignements ? – Sais pas. Adressez-vous aux renseignements, ils vous renseigneront. » Album La Zizanie.

Au final on a quoi ? Un jeu familial où vous irez relier des villes sur la carte. Chaque ville vous donnera un jeton de valeur qui pourra rapporter des points en fin de partie, et surtout un jeton ressource. Ce dernier pourra rapporter encore plus si vous récupérez les autres jetons de la même ressource disséminés sur la carte, grâce à une mécanique de collection. Et vous devrez aussi faire attention à ne pas « donner » trop de points aux adversaires en empruntant leurs routes déjà posées. Du très très simple donc, ne vous y trompez pas, mais du simple bien exécuté.

Un jeu qui s’explique vite, très bien édité et illustré, un bel objet qui plaira sans aucun doute aux enfants, et aux moins jeunes pour des parties rapides et simples. Du vrai familial.

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En bonus, une petite info, avec une extension déjà prête qui apporte des objectifs, des rôles et des gaulois !!! Reste à espérer le succès commercial du jeu de base pour que l’extension sorte un jour !

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L’avis de LudodelaLudo :

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Tout d’abord je tiens à préciser que j’ai reçu le jeu de la part de l’éditeur et je l’en remercie.

Pour moi , L’Empire de César n’est pas une réussite, et ce à cause de plusieurs points.

Tout d’abord l’édition du jeu. La thématique portée par les illustrations sur la boite et dans le jeu nous emmène vers l’univers d’Asterix et Obelix. En utilisant une licence , HGG, s’ouvre un public débordant du jeu de société mais prend le risque tout de même d’un impact direct sur le prix du jeu.

Pour ma part, je pense que le jeu est surproduit. Je m’explique. Beaucoup de figurines, trop à mon goût pour ce type de jeu. Une boite surdimensionnée, et un prix de plus de 40€ qui ne me parait pas du tout adapté à la cible très très familiale du jeu.

Le jeu a donc une cible très familiale, c’est d’ailleurs un jeu d’entrée de gamme, idéal pour l’apprentissage et la découverte du jeu de société moderne. En effet, il s’agit d’un jeu de pose d’éléments et de collection de ressources. Bien qu’elle nécessite un peu de réflexion, la pose de routes est très répétitive et à 4 joueurs, non seulement l’attente est longue parfois, mais surtout le temps que cela revienne à nous, notre réflexion est vouée à être caduque, tant le plateau a changé.

L’aspect collection est assez malin mais encore une fois très linéaire, on comptera à la fin les collections d’objets identiques, et sa collection d’objets différents, avec en plus une collection de sesterces. Basique. Simple.

Le jeu est très accessible, les règles très claires, mais pour moi il n’en vaut pas la chandelle. Alors oui, je ne suis pas la cible , mais je ne suis pas non plus la cible d’autres jeux très familiaux, que je trouve tout de même réussis. Un petit coup dans l’eau de HGG, que je trouve bien plus efficace dans le créneau des jeux pour initiés et experts avec dernièrement le maous costaud Titan, et le très agréable et joueur Museum Pictura.

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Disponible ici :

Prix constaté : 41 €

Test: Incubation

Test: Incubation

Enrichissez-vous en faisant éclore des œufs de dragons et en les vendant au marché en échange de trésors. Avez-vous ce qu’il faut pour devenir le meilleur éleveur de dragons?

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Incubation est l’œuvre de Carl Brière et est illustré par Katy Grierson. Synapses Games est l’éditeur, Asmodée le distributeur.

Prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 8 ans et pour une durée comprise entre 30 et 60 minutes.

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A quoi ça ressemble?

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Comment on joue?

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Incubation est un jeu très abordable de combinaison et de gestion de ressources.

Au centre de la table on va disposer le marché sur lequel on va retrouver les cartes dragons que les joueurs pourront prendre, les cartes objectifs qu’il faudra valider pour obtenir les PV, différents trésors qui se rempliront au fur et à mesure de la partie, et une roulette qui lors de chacun de ses mouvements, viendra ajouter des ressources aux trésors.

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Chaque joueur dispose d’un plateau incubateur pouvant accueillir 2 œufs dragons en même temps. Les joueurs devront récupérer les ressources nécessaires à l’éclosion de ces œufs, et les placer de chaque côté de la carte.

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A son tour un joueur va effectuer les actions suivantes:

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  • Lancer les dés: Il y a 2 dés que le joueur va lancer, et il pourra relancer 1 ou 2 dés au choix. Si le symbole coffre apparaît, on pivote la roulette du marché et on ajoute les ressources dans les trésors désignés par la roulette. Si les 2 dés indiquent le symbole coffre, le joueur peut prendre le trésor de son choix.

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  • Effectuer l’action des dés: Si le symbole 1 pièce, eau ou feu apparaît, le joueur prend 1 ressource correspondante. Si 2 symboles identiques apparaissent, le joueur en prend 3! Le joueur place alors les ressources dans l’un de ses incubateurs nécessitant cette ressource. S’il n’y a pas assez de place dans les incubateurs pour conserver certaines ressources, elles sont ajoutées dans l’un des trésors de son choix. Enfin, en utilisant un dé indiquant 1 pièce, feu ou eau, le joueur peut prendre une carte œuf au lieu de faire l’action du dé.

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  • Complétez et vendez une carte œuf: Dès qu’un incubateur contenant une carte œuf a toutes les ressources nécessaires, l’éclosion se produit. On défausse les ressources, on enlève la carte, on prend le contenu d’un des trésors correspondant à la couleur de l’œuf complété. Il place les ressources dans un incubateur contenant une carte œuf, et ainsi il devient possible de faire éclore + d’1 carte œuf par tour.

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  • Réaliser une carte objectif: Dès qu’un joueur remplit les conditions d’une carte objectif il la prend et la met de côté pour les PV de fin de partie.

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Un œuf ne sachant pas choisir sa couleur…

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Il existe des cartes présentant des œufs hybrides qui sont un croisement de 2 couleurs. Cela permet, lorsqu’il éclot de prendre le contenu d’un trésor de chacune des couleurs de l’œuf. Mais ces cartes œufs ne peuvent pas être utilisées pour réaliser des cartes objectifs.

A l’inverse les œufs mystères n’ont pas de couleur attribuée et ne permettent pas de prendre de trésor, par contre, ils peuvent remplacer un dragon de n’importe quelle couleur pour réaliser une carte objectif.

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Fin de partie

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Dès que 2 paquets de cartes œufs sont épuisés, ou qu’il n’y a plus de cartes objectifs disponibles, les joueurs terminent le tour en cours et la partie se termine.

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VERDICT

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Incubation est un bon jeu très abordable, facile à expliquer et à prendre en main. A privilégier pour un public de novices ou avec des enfants qui aimeront faire éclore les œufs! Pour des joueurs aguerris, vous ferez trop vite le tour des possibilités, je ne le conseille pas pour ce public. Mais comme je disais, il peut être une porte d’entrée aux jeux de société, faire découvrir aux plus jeunes la gestion des ressources et les mini combos à réaliser, avant de passer à quelque chose de + profond.

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Côté illustration je ne suis pas fan, je ne trouve pas ça très bien réalisé et me donne une impression assez « amateur », mais ce n’est que mon avis. Les petits dragons devraient plaire aux plus jeunes. Le thermo de la boîte est bien pensé et ça fait plaisir d’en retrouver un dans un jeu de ce tarif. Comme quoi…

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Il se rapproche de Welkin, que j’avais vraiment aimé, mais sans le côté cotation des ressources, et pouvoirs des chantiers terminés (notre test ici si vous voulez découvrir un jeu utilisant les mêmes principes mais avec un peu + de profondeur). Et c’est bien dommage que Incubation ne propose pas un étage de + à sa fusée.

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En gros, vous l’aurez compris, Incubation est à réserver à un public novice ou pour jouer avec des enfants. Les 2 seules cibles qui devraient pouvoir se contenter de ce jeu qui fait découvrir des mécaniques de collection et de combinaison.

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 28€