Il existe, bien au-delà des montagnes les plus reculées, une région riche et verdoyante encore inexplorée. Ce lieu regorgeant de richesses est l’endroit idéal pour bâtir la ville de vos rêves. Il vous faudra récolter des ressources pour ensuite ériger un premier bâtiment, puis un autre, et encore un autre…
Faites naître ainsi une cité resplendissante!
Quel architecte sera le plus ambitieux et le plus talentueux?
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C’est prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 10 ans et pour une durée d’environ 45 minutes.
Dans ce jeu de construction et de placement, chaque joueur va construire et placer ses ouvriers sur le plateau central. Ce dernier est quadrillé et on y trouve des lacs, forêts, montagnes et de l’herbe pour récolter les ressources (poisson, bois, pierre, blé) et y construire les bâtiments.
Il y a aussi un emplacement, le marché, pour les tuiles bâtiments disponibles à l’achat.
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Une partie se déroule en 4 manches. Chaque joueur reçoit 2 cartes objectifs qu’il doit essayer de valider pour gagner des PV.
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Tour à tour, les joueurs effectuent 1 action parmi les 2 suivantes:
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Récolter/activer un ouvrier. Le joueur peut choisir de placer un ouvrier encore inutilisé sur le plateau. Il ne peut être placé que sur une case d’herbe vide. Il récolte ensuite les ressources et peut activer les bâtiments déjà construits des 8 cases adjacentes (diagonales comprises).
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Construire un bâtiment. Le joueur place un ouvrier encore inutilisé sur la zone chantier, choisit la tuile bâtiment de son choix, paye le coût de construction et place la tuile sur une case d’herbe vide du plateau. Il place ensuite 1 de ses pions bâtiments de sa couleur sur la tuile pour indiquer qu’il en est le propriétaire, et gagne les PV indiqués sur le bâtiment construit.
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En + de jouer un ouvrier, vous pouvez à tout moment valider une carte objectif et récolter les PV indiqués, ou substituer une ressource en échangeant 3 pièces contre 1 ressource de votre choix.
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Si un des bâtiments qui se situe sur l’une des 8 cases entourant votre ouvrier appartient à un de vos adversaires, vous pourrez l’activer et récolter les ressources indiquées en payant 1 pièce à son propriétaire.
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Dès que les joueurs ont utilisé leurs ouvriers la manche prend fin. On active alors les effets des bâtiments spéciaux, qui vont permettre de gagner 1 PV par ouvrier présent sur les 8 cases adjacentes dans le cas de la cathédrale, on nourrit ses ouvriers en défaussant autant de cubes nourriture (poisson ou blé). Si vous n’avez pas assez de ressources vous perdez 3 PV par ouvrier que vous ne pouvez pas nourrir.
Enfin, chaque joueur récupère ses ouvriers, on passe le jeton 1er joueur au joueur suivant et on débute la manche suivante.
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A la fin de la 4ème manche, on ajoute aux PV déjà gagnés les PV des bâtiments dont l’effet se déclenche en fin de partie (Château et tour de guet), on gagne 1 PV par groupe de 3 pièces, et le joueur ayant le + de PV est déclaré vainqueur.
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Variantes
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Après la 1ère partie pour appréhender le jeu, on peut jouer avec d’autres tuiles que les 12 de départ. Le jeu propose 2 méthodes, le draftbuilding qui permet de distribuer l’ensemble des tuiles aux joueurs, et chacun va choisir 1 tuile et la placer sur le marché. On passe ensuite les tuiles à son voisin de gauche et on en choisit 1 qu’on place au marché. Ainsi de suite jusqu’à ce que 12 tuiles soient sur le plateau. La 2ème variante indique de distribuer 2 tuiles à chacun. Les joueurs en choisissent 1, la place au marché et défausse l’autre. On répète l’opération jusqu’à ce qu’il y ait 12 tuiles au marché.
Ces variantes permettent de changer la configuration de départ, et de rajouter des bâtiments un peu + intéressants à jouer que les bâtiments standards.
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VERDICT
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Little Town est facile à appréhender, et propose d’optimiser son placement d’ouvriers tout en gérant ses ressources pour construire des bâtiments. L’interaction est forte puisque le plateau est partagé entre les joueurs, et vous vous heurterez très souvent à la présence d’ouvriers adverses qui vous empêcheront de poser votre ouvrier ou votre bâtiment où vous le souhaitez. Il est essentiel d’anticiper cette contrainte de placement qui fera que votre stratégie sera victorieuse ou non. Et il vous faudra surtout vous adapter en cours de route!
Ne vous fiez pas à son apparence enfantine (le côté un peu Settlers et cartoon de l’illustration), vous trouverez une belle profondeur dans ce jeu qui s’explique très rapidement. Les joueurs novices se contenteront de faire au mieux et de construire des bâtiments, les joueurs aguerris essaieront aussi et surtout de gêner leurs adversaires et de les faire enrager 😉
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Ce côté coup de p**** est jouissif et fait le sel du jeu. Le jeton 1er joueur est primordial et vous oblige à penser à votre stratégie de placement lorsque vous avez la possibilité de placer en 1er, ou lorsque vous devez vous adapter aux placements des autres joueurs situés avant vous dans l’ordre du tour. On ne saurait que trop vous conseiller la configuration à 4 joueurs pour vraiment profiter de ces contraintes de placement d’un plateau qui comporte le même nombre d’emplacements à 2 ou à 4 joueurs!
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Bref c’est un vrai régal, une vraie réussite, et les illustrations colorées et cartoon donnent un côté apaisant et léger à ce jeu qui peut tout de même vous faire vous arracher un peu les cheveux! Le matériel est de très bonne facture, il y a un insert bien pensé pour ranger le matériel. Bref un sans-faute! Bravo Iello!
Fabien.
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Les japonais sont les rois de la simplicité.
Partant de cette idée on ouvre la boite de Little Town avec la promesse d’un jeu de pose d’ouvriers rapide et malin tenant sur un plateau qui fait tout! Aire de jeu, tracking des scores et marché des bâtiments.
Et la promesse est totalement respectée! Le jeu est minimaliste, simple par ses règles et pourtant bien touffu si on veut rester réfléchir à chacune de ses actions.
Little Town est un jeu de pose d’ouvriers qui tient en 20 minutes par joueur, qui est diablement agréable et qui tient sur un coin de table.
C’est pour moi le meilleur jeu pour initier des nouveaux ludistes à cette mécanique tout en proposant un bon défi aux joueurs plus aguerris!
Comme les pimousses il est petit mais costaud!
Romain B.
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Nous faisons partie du programme d’affiliation mis en place par Philibert sur leur site. Cela signifie que si un jeu que nous avons chroniqué vous plaît, et que vous l’achetez en cliquant sur le lien Philibert que nous proposons en bas de chaque article, nous percevrons une modeste contribution nous permettant de nous acheter d’autres jeux, pour pouvoir les chroniquer et vous donner notre avis. C’est une forme de soutien, et nous vous en remercions par avance! C’est grâce à vous que nous pouvons continuer à abreuver se modeste blog avec toujours + de contenus.
Et si vous expérimentiez la vie des indiens d’Amérique, dans le plus pur style traditionnel? C’est ce que Neta-Tanka vous propose. Votre tribu des Ojelés vit en harmonie avec la Nature. Vos Anciens qui régissent la vie de la tribu sont dirigés par le plus vénérable de tous: le Neta-Tanka. Mais même lui n’est pas éternel et le crépuscule de sa vie approche. Tous les clans de la tribu vont alors présenter un jeune chef lors de la cérémonie qui mettra à l’épreuve leurs compétences, leur générosité et leur capacité à pourvoir aux besoins des siens! Allez-vous devenir le prochain Neta-Tanka?
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C’est RV Rigal (Shakespeare) qui a créé ce jeu, et Quentin Regnes qui l’a magnifiquement illustré. La Boîte de Jeu s’est chargée de l’édition (Outlive, Cerbère, Huns …), Blackrock Games de la distribution.
Prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 14 ans et pour une durée de 1 à 2 heures environ.
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A quoi ça ressemble:
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Comment on joue?
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Neta-Tanka vous propose donc d’incarner un chef de clan qui devra subvenir aux besoins de sa tribu, et montrer sa générosité. Le but étant de récolter le + de points de victoire à la fin, ce qui pourra être fait de plusieurs façons comme nourrir son clan, construire des tentes, ériger un totem, fabriquer des objets d’artisanat et réaliser des actions de générosité envers la tribu. C’est sur votre plateau individuel que vous pourrez valider ces points de victoire.
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En tant que chef de clan, vous aurez des nomades à votre disposition, que vous pourrez affecter sur les zones d’actions du plateau central. Celui-ci propose 18 zones différentes, que l’on peut simplifier comme ceci:
La Forêt. Ici vous pourrez récupérer du bois et des champignons, ressources indispensables pour nourrir votre clan, construire des tentes et votre totem. Comme dans Outlive, les ressources disponibles sur les zones d’actions ne sont pas illimitées. Il faudra qu’un joueur fasse preuve de générosité (et sacrifier une action en quelque sorte) pour venir renouveler les ressources d’une zone. Vous aurez aussi la possibilité de construire votre totem.
La Chasse. Vous y récupérez de la viande et des peaux, nécessaires pour nourrir votre clan et construire vos tentes, entre autres. Idem que pour la forêt, il faudra qu’un joueur fasse de temps en temps preuve de générosité pour renouveler les ressources disponibles.
L’artisanat. Ici vous pourrez prendre des cartes artisanat et les ajouter à votre plateau individuel. Il vous faudra ensuite construire ces objets avec des ressources de votre plateau, pour valider les PV des cartes. Vous pourrez aussi y faire une offrande pour échanger vos points de générosité contre des ressources, des cartes artisanat ou des actions.
La nourriture et le commerce. Vous pourrez utiliser la viande et les champignons de votre réserve pour nourrir votre clan. Vous pourrez aussi y faire du commerce sur une tuile qui change à chaque tour, et propose donc des ressources et/ou bonus différents à chaque tour.
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Chaque joueur, ayant 4 nomades à sa disposition, pourra potentiellement effectuer 4 actions par tour. En commençant par le 1er joueur, les joueurs vont placer leurs nomades, un par un et chacun leur tour, sur les zones d’actions du village central. Certaines zones peuvent accueillir plusieurs nomades de couleurs différentes, mais la plupart sont limitées à 1 seul nomade (sauf si l’on débloque le pouvoir de copier un emplacement durant la partie). Il devient donc stratégique dans ce jeu de bien étudier les actions disponibles, et les placements des autres joueurs. Le jeton 1er joueur vous autorise à placer votre nomade en 1er. Il devient donc crucial de pouvoir le récupérer si vous souhaitez absolument placer votre nomade sur la zone d’action que vos adversaires convoitent aussi.
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Une fois que tous les nomades sont placés, le 1er joueur réalise à la suite les actions des lieux où se trouvent ses nomades. On passe ensuite au joueur suivant.
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Placement et combo
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Dans Neta-Tanka, certaines des zones d’actions du village sont reliées entre elles par des liaisons. Si vous placez un nomade de votre couleur de part et d’autre de la liaison, vous pourrez en bénéficier, en + des actions des lieux où se trouvent vos nomades. Vous pourrez par exemple récupérer des ressources, construire les tentes, le totem, fabriquer vos cartes artisanat ou encore nourrir votre clan. En gros, ça équivaut à 1 action supplémentaire. C’est donc vital de jouer au maximum avec ces liaisons qui vont vous permettre d’arriver plus vite à vos fins, et de maximiser vos actions.
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Choix stratégiques
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Avec la possibilité de bloquer les zones d’actions pour vos adversaires en plaçant votre nomade avant eux (et inversement), vos choix évolueront au fur et à mesure de la partie, et des actions de vos adversaires. Vous n’aurez clairement pas le temps de tout faire, d’autant que la partie se déroule assez vite finalement, malgré les 1 à 2 heures annoncées. Heureusement pour vous, certaines zones font « doublon » en quelque sorte. Par exemple les 4 zones où vous visiter les différents anciens, vous proposent de choisir parmi 2 actions. L’ancien de l’artisanat vous propose de prendre 1 carte artisanat, ou de placer 1 bois ou 1 peau depuis votre réserve sur une de vos cartes artisanat. Si c’était l’action que vous souhaitiez absolument faire lors de ce tour, et qu’un adversaire y a déjà mis son nomade, vous avez la possibilité de placer le vôtre sur la zone d’action Fabriquer des Objets qui vous propose de prendre 1 ressource pour la placer sur une de vos cartes artisanat, ou bien l’action Faire une Offrande, qui vous permet entre autres, d’échanger 1 jeton générosité contre 1 carte artisanat.
En gros vous aurez une autre possibilité d’effectuer votre action souhaitée, si vos adversaires occupent déjà la zone principale. Et c’est tant mieux, parce qu’avec 7 tours de jeu à 3 joueurs (la configuration que nous avons testée), la partie se déroule vite, et les 4 actions par tour en moyenne ne sont pas de trop.
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A la fin de la partie, chaque joueur comptabilise ses PV dans les différents domaines. On score avec les tentes complètes et construites, avec la nourriture donnée pour son clan, la hauteur et la composition du totem érigé, les cartes artisanat complétées avec les bonnes ressources, la carte objectif validée ou non, et les points de générosité restants.
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Le plateau principal est recto-verso et propose une face été, et une face hiver pour pimenter un peu vos parties, une fois la face été et les mécaniques du jeu bien assimilées.
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VERDICT
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Comme tout bon jeu de placement d’ouvriers, le … placement … est important! (Bravo et merci Lelabodesjeux pour cette superbe remarque). Comprenez que dans ce jeu qui propose 18 zones d’action différentes, qui se combinent entre elles, qu’un bon placement vous débloquera des liaisons et des bonus, qu’il faut essayer d’anticiper les placements de vos adversaires, et d’anticiper la pénurie de ressources de telle ou telle zones – ouf! – Neta-Tanka n’est pas pour tout le monde. Oubliez de présenter ce jeu à l’oncle qui sort de sa partie de bridge quotidienne. Neta-Tanka est exigeant, un peu complexe à prendre en main, il nécessite un peu de pratique afin de ne pas faire d’erreurs (ou de les limiter) dans ses placements (oui c’est frustrant de placer son nomade sur la zone récupérer du bois pour s’apercevoir qu’en étant 3ème joueur, les autres ont vidé la zone avant qu’on ait eu le temps d’effectuer notre action…). Par contre quel plaisir lorsque nos actions s’enchaînent comme on l’avait prévu, lorsqu’on arrive à bloquer ses adversaires, lorsque les combos d’actions et de liaisons se mettent en place! Un vrai bon jeu exigeant!
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Le matériel est de bonne qualité, même si les jetons de ressources auraient pu être un peu + soignés. Les illustrations sont très réussies et renforcent cette thématique de la tribu indienne. Le résultat est homogène, le plateau central magnifique et le tout très immersif et cohérent. L’iconographie est très claire et bien pensée.
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Neta-Tanka propose plusieurs stratégies de PV, et chaque joueur pourra privilégier telle ou telle piste. Il semble impossible de toutes les jouer en même temps, puisque de nombreuses zones vous seront bloquées par vos adversaires en cours de partie, mais charge à vous d’orienter vos placements et vos actions pour arriver à vos fins. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul à jouer dans votre coin, le plateau est partagé et souvent vous vous heurterez aux choix de vos adversaires. Ce qui veut aussi dire que vous aurez la possibilité de les bloquer par moments, et ça c’est un bon point!
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Pour conclure, on a tous passé un très bon moment à essayer de devenir le prochain Neta-Tanka de la tribu des Ojelés. Ce jeu est immersif, bien réalisé, prenant, surprenant de profondeur, et enthousiasmant! Un très bon jeu qu’on ne saurait que vous recommander! En prime, un mode solo est proposé (nous ne l’avons pas testé) avec différents niveaux de difficulté.
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Une fois n’est pas coutume je laisse la parole à David, qui a souhaité nous faire une petite bafouille sur un jeu oldies, RoboRally!
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Ah RoboRally. Ce titre ne parlera pas forcément à tout le monde et pourtant, un petit coup d’œil sur la boîte permet d’en découvrir l’auteur : Richard Garfield. Toujours rien ? Bon, si je vous parle d’un jeu de cartes à collectionner et d’un lotus noir ? Bon, voilà, le père de ce jeu n’est autre que celui de Magic the Gathering.
Aujourd’hui, il m’arrive d’y penser avec une certaine nostalgie. Découvert lors de mes études, le titre était un peu sorti de nulle part. C’était également mon premier jeu de programmation, le cœur de son gameplay, mais n’anticipons pas.
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Allez on passe tout ça au scanner pour voir à quoi ça ressemble!
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Comment on joue?
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Le principe de RoboRally est on ne peut plus simple. Dans une usine, des robots qui s’ennuient ferme décident de faire la course. Charge donc au joueur de prendre sous son aile l’un des concurrents et de s’arranger pour lui faire passer, dans l’ordre, les différents checkpoint répartis sur le plateau. Mais attention, une usine reste un endroit où il faut faire attention à chaque pas. Lasers, poussoirs, tapis roulant, abîmes infinis, un chose aussi simple que d’aller d’un point A à un point B relève parfois du parcours du combattant. Sachant qu’à tout cela il faut rajouter les autres robots qui peuvent vous pousser ou se retrouver dans le chemin, ce moyen de tromper l’ennui relève vite de la gageure.
Dans les faits, de 2 à 8 joueurs peuvent se disputer la victoire sur un parcours créé de toutes pièces ou tiré parmi les 34 du manuel de règles. Les joueurs piochent ensuite neuf nombre de cartes et programment cinq actions de déplacement face cachée. Là, selon le tirage, on avance, on tourne, on recule ou on fait demi-tour. Si tous les joueurs, sauf un, ont terminé leur programmation, on retourne un sablier et il reste trente seconde au traînard pour terminer. Sinon, les cartes sont posées au hasard.
Cette étape franchie, chaque joueur va résoudre ses actions une par une, dans l’ordre et en même temps que les autres. Un facteur de vitesse indiqué sur chaque carte permet de savoir si un robot qui avance va se retrouver ou non sur le chemin d’un autre et être poussé le cas échéant. On résout également les actions du plateau et on recommence jusqu’à ce que l’ensemble des cartes aient été jouées. Puis on entame un nouveau tour de jeu.
Là ce sont les principes de bases, qui sont plutôt simples à utiliser et c’est bien ça leur force. RoboRally est un jeu qui s’apprend vite et s’explique en quelques minutes ou tours de jeu. Bien sûr je n’ai ni abordé les dégâts, ni la possibilité de se mettre hors tension pour se réparer, la mort, les équipements spéciaux, etc. Mais tout s’explique très bien.
VERDICT
Si cette mécanique de programmation est on ne peut plus simple, en revanche c’est peut-être là aussi que le bât blesse. Lorsqu’on le connaît, RoboRally peut, en milieu de partie, vite devenir longuet. Spécialement lorsqu’il y a peu ou beaucoup de joueurs. Lorsqu’il n’y a que deux joueurs, les robots n’entrent que trop rarement en interaction. On se contente alors d’aligner les ordres et c’est tout. A l’inverse, à 8, c’est un peu la foire d’empoigne. Les phases de programmation sont longues et il est souvent difficile de faire ce qu’on veut tant chacun se marche (roule, écrase… Ajouter ici n’importe quel verbe indiquant un mouvement) dessus. Un joli chaos sur le plateau. Si on devait me demander un nombre idéal de joueurs, je dirais 4 à 6.
Malgré ce défaut de rythme, RoboRally reste un titre intéressant. Simple sans être trop simpliste, je le ressors de temps en temps en sachant que la partie pourra être mise en place rapidement et que des joueurs novices pourront s’amuser en en rien de temps.
Difficilement trouvable dans sa version de 2006 (la première française, que j’ai néanmoins retrouvé chez Philibert voici quelques semaines), on retrouve encore facilement sa version de 2016 ici ou là (renommée Robo Rally). Cette édition présente des figurines des robots un peu plus sexy que sur celle d’origine, le matériel fait plus « fini » et les règles ont été quelque peu modifiées en ce qui concerne la pioche de cartes, les cartes elles-mêmes, les équipements et les dommages.
Dans sa première version anglaise de 1994, RoboRally recense 5 extensions qui ne sont pas parues en France. Je n’ai pas la moindre idée de leur disponibilité dans la langue de Shakespeare, mais chacune apporte de nouveaux obstacles, plateaux et courses.
Pour d’autres, il s’agit d’un des auteurs les + respectés des l’ère des jeux modernes.
Si si!
Certains lui vouent un véritable culte!
Cet homme là est quand même responsable d’Agricola, de Caverna ou encore A la gloire d’Odin!Un homme qui aime les mécaniques de placement d’ouvriers, de planification et de design à l’allemande…
Pour une partie des joueurs, son nom est associé à une atmosphère quasi polaire autour de la table. Des interactions limitées et un long silence monacal tout au log des 2 ou 3 heures que durent la partie.
Pour d’autres, c’est une merveille de mécaniques de jeu, un dieu de la courbe d’apprentissage, un king qui n’a pas besoin de s’embarrasser de fioritures telles que les couleurs ou les meeples ou encore pire! Les figurines! Ohhhhhhhhhhhhhhh qu’ais-je dit??? Un gros mot? Presque.
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Bref on redescend un peu là… L’homme ne laisse pas indifférent, ses jeux encore moins.
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Le petit dernier ne va pas atténuer cet état de fait…
Mon verdict pour les + pressés: pas très inspiré…
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Bon je ne vais tout de même pas vous laisser comme ça, je vais développer et vous expliquer un peu de quoi il en retourne (même si ça va aller vite).
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Reykholt est illustré par Lukas Siegmon, édité par Frosted Games et Renegade Game Studio. Prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 8 ans, pour une durée de 45 minutes environ.
Dans ce jeu de placement sur le thème du plantage de légumes en Islande, vous incarnez un cultivateur du village de Reykholt qui participe à un concours du + gros navet.
Presque.
Vous allez devoir participer à la course à la récolte des légumes pour nourrir les tables de touristes venus pour l’occasion.
Idée saugrenue me direz-vous?
Peut-être…
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A quoi ça ressemble:
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J’ai complètement oublié de vous prendre quelques photos pour illustrer l’article j’ai honte… J’en profite donc pour vous présenter le travail de BoardgameShot. Allez visiter son instagram c’est bluffant! Merci pour « l’emprunt » des photos 😉
Un tour est divisé en 4 temps, le temps du travail, le temps des récoltes, le temps du tourisme et le temps du repos.
Un vrai programme de remise en forme pour ceux qui s’y tiennent!
Les joueurs ont à disposition des « ouvriers » qu’ils vont poser sur les actions disponibles sur le plateau central. Chacun leur tour, ils vont poser un pion et résoudre l’action choisie, par exemple, planter des légumes, récolter des légumes, acquérir une nouvelle serre, acquérir une carte service (sorte de carte bonus).
Quand un pion est posé sur une case action, cette action n’est plus disponible pour les autres joueurs durant ce tour. Voilà pour la mécanique du placement d’ouvriers chère à Uwe.
Une fois que tous les joueurs ont posé leurs 3 ouvriers on passe à la phase récolte durant laquelle on va récolter 1 légume dans chacune des serres que l’on possède.
Lors du temps du tourisme, on va défaussez les légumes de notre stock pour progresser le long des tables des touristes impatients de goûter nos légumes! En gros, pour passer à la table suivante il vous faudra 1 tomate. Puis 1 choux-fleur pour la table d’après. Ensuite ce sera 1 carotte. Etc… Puis 2 tomates. 2 salades. Puis 3, puis 4 puis … Vous avez compris.
+ vous avancez dans la partie, et sur la piste de tourisme/points se situant sur l’extérieur du plateau, + il vous en coûtera de légumes pour nourrir la table.
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A vous donc d’optimiser vos récoltes, de planter et de récolter les légumes au bon moment. Voilà pour la mécanique d’optimisation chère à ce bon Uwe.
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Le jeu est rapide. 7 manches.
Nombre impair qui peut déséquilibrer et désavantager un joueur soi-dit en passant… Drôle de choix pour un maître de l’équilibre.
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C’est donc une course aux légumes dans ce format familial +.
Le vainqueur est celui qui a le + progressé sur les tables, a.k.a. le + gros cultivateur de légumes in da west of island! yeah!
Voilà voilà…
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VERDICT
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Vous vous rappelez les scènes d’intro des westerns dans lesquels on voit une boule d’herbes sèches traverser une ville déserte?
Voilà vous y êtes.
Mon avis, et qui n’engage que moi, Uwe Rosenberg a tenté de proposer un jeu + abordable que ses productions habituelles. Souvent cataloguées de froides, calculatoires, pointues et pas simples à aborder, le talentueux auteur a peut-être essayé de proposer un jeu + simple et + abordable.
C’est chose faîte avec Reykholt qui s’explique très facilement, se prend en main tout aussi simplement, et se joue aisément.
Malheureusement, il devra trouver son public, qui ne sera pas constitué de fans de l’auteur. Un public + familial et – exigeant. Pourquoi pas? Certains possèdent Agricola et désespèrent de le sortir lors des soirées jeux car les autres joueurs le trouvent trop « lourd » pour cette soirée en fin de semaine où on aimerait quand même se sortir la tête de tous nos problèmes et s’évader un peu…
Voilà peut-être le créneau. un format abordable, rapide mais clairement pas très excitant selon moi.
Pour vous donner toutes les infos, le matériel est lui à la hauteur du jeu avec de jolies cagettes pour entreposer vos meeples/légumes! Une bonne idée dans la réalisation!
Voici poindre un eurogame alléchant dénommé Ragusa!
Fabio Lopiano en est l’auteur, Bartek Roczniak l’illustrateur, Braincrack Games et Capstone Games les éditeurs. Prévu pour 1 à 5 joueurs, pour une durée d’environ 80 minutes et à partir de 12 ans, Ragusa vous invite dans cette cité portuaire qui connaît son apogée au 15ème siècle. Bénéficiant d’une position stratégique en méditerranée, située entre les civilisations orientales et occidentales, vous allez devoir continuer à bâtir cette cité marchande et la faire prospérer.
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Voici à quoi ça ressemble:
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Comment on y joue?
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Il y a 7 ressources (poisson, bois, pierre, minerai, raisin et olives) que vous devrez récolter afin de produire 3 marchandises (vin, huile d’olive et argent) afin de les vendre.
Dans ce jeu de placement d’ouvriers (ici des maisons), chaque joueur va devoir placer l’une de ses maisons sur la carte de la ville. La carte est divisée en régions rurales (qui produisent les ressources) et en régions urbaines permettant de produire les marchandises et d’y commercer.
Le placement des maisons se fait sur un emplacement libre sur la carte, emplacement qui se situe sur la frontière de chaque région, et permet donc à la maison du joueur d’être adjacente à plusieurs régions en même temps. Et donc de récolter les ressources des régions que la maison côtoie, ou d’activer les actions de la région en question.
Le fait d’avoir plusieurs de vos maisons autour d’une même région vous permettra de récolter autant de ressources que de maisons présentes. Il vous faudra aussi payer + cher pour construire une de vos maisons si vous en possédez déjà autour de cette région.
Pour construire une maison, un joueur doit avoir du bois pour les régions rurales, et de la pierre pour construire en ville.
À noter que les ressources ne sont pas dépensées dans ce jeu. On dispose une carte de ressources au dessus de son plateau individuel, à l’emplacement de la ressource concernée, et on le fait pivoter pour indiquer le nombre de ressources que l’ensemble de nos maisons construites sur la carte nous fait gagner. On va donc chercher à augmenter cette production de ressources, sans pour autant devoir les défausser lors de leur utilisation.
Au contraire des marchandises que l’on devra fabriquer, puis vendre. Le compteur des marchandises situé au milieu du plateau individuel varie lui selon notre stock.
La valeur de ces marchandises varie d’ailleurs selon l’offre et la demande, et est donc impactée par les actions des autres joueurs.
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En ville, certaines régions permettent de fabriquer les marchandises comme l’orfèvre, l’établissement vinicole, le pressoir d’olives. D’autres comme le maçon et l’architecte permettent de construire des fortifications autour de la ville et des tours de défense. Le marché permet d’acquérir des cartes bateaux que l’on choisit sur un plateau consacré formant une rivière de cartes, que l’on réalimente au fur et à mesure. Ces bateaux permettent d’acheter d’autres marchandises comme les épices, le tissu etc… A la fin du jeu, en récupérant des cartes bonus dans la maison du gouverneur, ces marchandises pourront rapporter gros. Le quai permet de vendre vos marchandises fabriquées.
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La fin de la partie survient lorsque tous les joueurs ont posé toutes leurs maisons. On additionne tous les PV, on calcule les bonus, et le vainqueur est comme souvent, celui qui a le + de PV.
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Il existe une variante solo pour ce jeu qui nous met aux prises avec le patricien de la ville qui utilise 2 plateaux individuels et 2 couleurs de maisons. Un système de cartes-automates régissent les actions de ce joueur/bot.
La variante 2 joueurs introduit 2 maisons supplémentaires pour chaque joueurs, maisons qui sont + puissantes que les maisons normales et donnent + d’avantages.
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VERDICT
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Clairement intéressant si on aime les eurogame et les jeux de placements d’ouvriers, Ragusa propose une thématique soignée avec un matériel bien pensé. On participe à l’émancipation de cette cité orientée vers le commerce, tout en cherchant à maximiser ses positions sur la carte pour récolter des ressources, les transformer en marchandises, et les vendre aux marchands.
Somme toute assez classique, il a le mérite de proposer des plateaux individuels bien étudiés et plusieurs pistes de scoring. On y trouve aussi des cartes objectifs, bonus ou encore bateaux. Un jeu complet qui saura sans doute trouver sa cible.
Le système de placement avec les régions adjacentes est intéressant, et à plusieurs, ce jeu promet de belles courses à l’emplacement rêvé autour de telle ou telle région. On pourra se concentrer sur le commerce, les fortifications, la vente de marchandises ou l’acquisition de bateaux.
Les interactions entre joueurs se limiteront à prendre les emplacements stratégiques sur la carte et empêcher vos adversaires de construire là où bon leur semble. Les régions étant limitrophes et donnant accès aux ressources des régions voisines, certains emplacements valent clairement + le détour que d’autres.