Interview-Test : Whaaat?

Interview-Test : Whaaat?

La devinette… L’origine des devinettes est inconnue, par contre d’après sa définition, la devinette est une question ou une énigme dont il faut deviner la réponse.

Ce qui est bien avec les énigmes, c’est que l’on en trouve partout ! L’énigme est un motif culturel récurrent dans les cultures classique et populaire.

Une des plus célèbres est « L’énigme du Sphinx », une devinette qui, selon la mythologie grecque, fut soumise par le Sphinx à Œdipe, qui en trouva la solution. Il s’agit de déterminer « quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux jambes le midi, et trois jambes le soir ? », la réponse correcte du héros étant « l’Homme », lequel enfant marche à quatre pattes, adulte se tient debout seul et âgé s’appuie sur un bâton.

Toujours dans la mythologie grecque (crétoise précisément), une autre énigme est célèbre mais moins connue, celle du Minotaure :

Je suis sourd et pourtant je peux entendre,

Je suis aveugle et pourtant je peux voir,

Je suis muet et pourtant je peux parler.

Qui suis-je ? (1) Réponse à la fin de cet article 😉

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Certaines énigmes sont relatives à des calculs mathématiques, comme la célèbre énigme du restaurant :

Trois amis sont au restaurant. Venue la fin du repas, le serveur leur apporte l’addition de 30 dollars. Chacun donne alors 10 dollars. Le serveur ramène l’argent au patron du restaurant, qui constate une erreur dans l’addition.

Le repas coûtait en fait 25 dollars. Les trois amis ont donc payé 5 dollars de trop. Le patron donne donc 5 pièces de 1 dollar au serveur pour qu’il les rende aux clients. Mais le serveur, voulant se faire un peu plus d’argent, ne rend que 3 dollars aux convives (1 dollar à chaque client), et garde les 2 autres pour lui.

Problème : chaque convive a donc payé 9 dollars, pour un total de 27 dollars, et le serveur en a empoché 2. Mais 27 et 2 font 29 et non 30.

Où est le dollar manquant ? (2)

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Il y a également des énigmes se présentant par un dessin comme l’énigme des 3 maisons ou appelée aussi « l’eau, le gaz et l’électricité »

Résoudre l’énigme consiste à relier chacune des trois maisons du bas à chaque usine du haut par un chemin. Cette illustration est l’œuvre de Henry Dudeney qui présente cette énigme en 1917 dans son livre « Amusements in mathematics ».

Celle énigme n’a pas de solution si on ne réfléchit qu’en 2 dimensions (c’est l’un des exemples élémentaires de la topologie, comme les ponts de Königsberg, ou le coloriage des cartes).

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Restons dans les mathématiques avec l’Epitaphe de Diophante.

Passant, sous ce tombeau repose Diophante.

Ces quelques vers tracés par une main savante

Vont te faire connaître à quel âge il est mort.

Des jours assez nombreux que lui compta le sort,

Le sixième marqua le temps de son enfance ;

Le douzième fut pris par son adolescence.

Des sept parts de sa vie, une encore s’écoula,

Puis s’étant marié, sa femme lui donna

Cinq ans après un fils qui, du destin sévère

Reçut de jours hélas ! deux fois moins que son père.

De quatre ans, dans les pleurs, celui-ci survécut.

Dis, si tu sais compter, à quel âge il mourut.(3)

Côté littéraire nous avons l’énigme de Stanford :

C’est mieux que dieu.

C’est pire que le diable.

Les pauvres en ont.

Les riches en ont besoin.

Et si on en mange, on meurt. (4)

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Et enfin je vous laisse une énigme qui fut utilisée, parait-il, par un célèbre psychologue américain pour savoir si une personne avait une mentalité d’assassin. Bon nombre de tueurs en série ont subi ce test et ont répondu correctement à la question. Si vous n’avez pas trouvé la bonne réponse – tant mieux pour vous. Si vos amis la trouvent, je vous recommande de garder vos distances.

C’est l’histoire d’une jeune fille qui aux funérailles de sa mère rencontre un jeune homme qu’elle ne connaissait pas. Elle le trouve fantastique. C’est le coup de foudre immédiat, elle en tombe éperdument amoureuse …

Toutefois trop timide elle ne lui a jamais demandé son nom ni son numéro de téléphone et de plus personne ne le connait.

Quelques jours plus tard, la jeune fille tue sa propre sœur…

Question : Pour quel motif a-t-elle tué sa sœur ? (5)

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Le jeu Whaaat ? place la devinette au centre de sa mécanique et de son gameplay. En effet, une fois que les joueurs ont tranché pour créer deux équipes, il va falloir faire deviner à ses camarades de jeu dans quelle situation l’on se trouve (1 parmi 6) à l’aide de 3 indices maximum placés sur des objets (de 1 à 3 maximum) parmi 9 disposés aléatoirement sur la table.

Les jetons indices ayant deux faces :

  • Une face verte, indiquant la nécessité de posséder cet objet dans cette situation
  • Une face rouge, informant du danger ou de l’interdiction d’avoir cet objet dans la situation à deviner

Ludiquement, en utilisant 1 indice, l’équipe peut gagner 3 points, 2 indices 2 points et les 3 indices, en cas de bonne réponse, ne feront gagner qu’un point seulement. Bien sûr, la première équipe à atteindre le score de 10 remporte la partie.

Si vous faites deviner, à vous de trouver une logique dans les objets choisis ou écartés afin d’être le plus logique possible. Quant aux membres de votre équipe, ils devront essayer de se mettre à votre place, dans votre esprit pour comprendre votre logique.

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Et si nous allions trouver directement ceux qui ont tous les objets dans toutes les situations ? Quoi de mieux, pour en connaitre un peu plus sur l’objet qui nous intéresse,  de rencontrer ensemble Nico Normandon,  l’auteur, Pierô, l’illustrateur et toute l’équipe de KYF Editions, l’éditeur (Ericka, Gwen Nico et Pierô) ?

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  • Bonjour, pouvez-vous vous présenter ? Que faites-vous dans la vie ? Parlez-nous de votre « CV ludique », et de vos passions en dehors du jeu ? Avez-vous un objet fétiche ?

Pierô : Hello, je m’appelle Pierô, je suis illustrateur de jeux de société depuis 2006. Mon premier jeu illustré est Mr Jack et depuis, j’en ai illustré une grosse cinquantaine. J’énumèrerai pas tous les jeux parce que j’en oublie toujours 5 ou 6, mais Ludovic Maublanc est l’auteur que j’ai le plus illustré. J’ai travaillé pour beaucoup d’éditeurs francophones mais aussi Mattel avec qui on a gagné le « Kinder Spiel des Jahres » en 2013 avec « Geister Geister Schatzsuchmeister » (à vos souhaits). En dehors de tout ce qui est ludique (jeux vidéo compris), j’aime sauter des avions avec un parachute…

En objet fétiche, c’est ballot mais je dirais mon alliance parce qu’il y a un éclat de lune certifié dedans (si si) et que c’est le plus bel objet et cadeau que j’aie jamais reçu.

Pierô ARTBOOK : le beau-livre dédié à un illustrateur de jeux de société

Gwen : Bonjour, je suis Gwen. Dans la vie, je suis comptable et naturellement je me suis retrouvée en charge de toute la partie « chiffres » de KYF. En dehors du jeu, j’aime lire, voyager et peindre des figurines (bon d’accord, c’est un peu du jeu aussi).

Mon objet fétiche : ma pince à épiler.

Nico : Alors moi c’est Nico. Je m’occupe de la sélection des jeux et du développement chez KYF. Je suis aussi auteur de jeu de plateau et de jeux vidéo dans la vraie vie.

Un objet fétiche …. Si j’en avais un, ça serait surement un dé.

Ericka : Hello, merci pour cet entretien. Je suis Ericka, grande manitou suprême chez KYF Edition. La boniche quoi. Mais d’un autre côté, je ne sais pas dessiner, je ne sais pas développer et je ne sais pas compter, alors bon, fallait bien me trouver un poste dans cette boîte.

En vrai je n’ai pas de CV ludique : j’ai démarré ma vie professionnelle chez Soleil Presse pour le « Lanfeust Mag », un magazine de BD qui faisait de la prépublication des BD à venir aux éditions SOLEIL et qui a malheureusement rendu son dernier souffle en 2019. 2020 ? 2019. Je sais plus, mais c’est triste.

J’ai ensuite co-dirigé une collection de livres-enquêtes, les « SnoopBook » (toujours pour la maison Soleil) et je me rends compte avec du recul que j’avais déjà cette appétence pour le jeu. Je jouais déjà bien sûr, mais mon entourage ludique était très restreint à l’époque.

Ma dernière expérience pro avant de fonder KYF en 2018 avec Pierô, Gwen et Nico était comme responsable de communication dans la fonction publique. Par chance, je n’ai mis que 9 ans à me rendre compte que ce n’était pas pour moi.

Bref, je m’occupe de l’édito et de la comm’ chez KYF Edition, naturellement ☺

Je me suis passionnée pour plein de trucs au fil des années : équitation, lecture, jeux vidéo, danse, lecture, écriture, chant, lecture, écriture, lecture. Et le jeu de société, bien évidemment.

Un objet fétiche ? Je dirais bien mon alliance mais comme je sais que ce sera aussi la réponse de Pierô, je vais partir sur un truc moins romantique : mon smartphone, j’avoue.

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  • KYF Editions est une structure assez jeune, comment est-elle née ?

Ericka : La maison KYF est née autour d’une table, sur la terrasse de la « Villa d’Estelle » lors du Festival des Jeux de Cannes 2017. Nico nous présente TVSHOW, un jeu qu’il a développé et qu’il veut nous faire jouer. Nous faisons quelques parties et, entre 2 gorgées de tisane à la Camomille, il nous demande, à notre avis, quel éditeur pourrait être intéressé. À qui pourrait-il bien le présenter le lendemain, en faisant le tour entre les stands du Palais des Festivals ? On se regarde tous à la dérobée, personne n’ose trop rien dire mais tout le monde pense à la même chose.

C’est Pierô qui se lance. Il est illustrateur, Nico est développeur, Gwen est comptable et je suis chef de projet. Nous avons toutes les compétences de base pour assurer les différentes étapes de l’édition d’un jeu de société, pourquoi pas le faire nous-mêmes ? Environ 1 an plus tard, nous signions les statuts.

L’équipe de KYF au complet ! (by Pierô)

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  • Il y a 2 ans déjà sortait « TV Show » et « Fou, fou, fou », 2 jeux en une année pour un nouvel éditeur, deux jeux qui ont – eu un parcours depuis assez différent, pouvez-vous nous parlez de ces 2 jeux?

Ericka : « TVSHOW » est notre premier bébé. Et il a malheureusement essuyé les plâtres. Ce qui est dingue avec ce jeu, c’est qu’il a un pouvoir de conversion immédiat en festival. Un peu effrayant au premier abord, il suffisait qu’une table de joueur.euse.s s’installe pour y jouer et ils repartaient avec la boite. Les éclats de leurs rires couvraient 10 mètres alentours, c’était la cacophonie.

En boutique donc, le jeu a fait peur je pense. Sur le pitch, il faut improviser alors qu’on se rend compte en jouant que la démarche demande bien moins d’implication qu’il n’y paraît. Sur le pitch encore, il faut de la mémoire… et on se rend compte en jouant que les points de victoire, on s’en fout. Et si on oublie tout, c’est encore plus drôle !

TV Show (crédits Tric Trac.net)

Pour « Fou Fou Fou », c’est différent.

En 2019, Corentin et Théo sont venus nous présenter ce « petit jeu de cartes ». Nous sommes au FIJ, là aussi. Un jeu de gages ? Nous avons un peu hésité, c’était pas notre came. Mais on y a joué quand-même et on s’est marré. Puis on l’a fait jouer à d’autres, dans le cercle privé ; en festival, et tout le monde se marrait. Ils ont fait pareil chez Asmodee et ont obtenu le même résultat. Le jeu créait un effet de masse complètement dingue en salon. Les gens se regroupaient autour de la table pour observer la partie en cours et se marraient en attendant de pouvoir y jouer à leur tour.

Bref, la petite boite jaune marche plutôt bien depuis le jour de sa sortie et sa petite sœur débarque en boutique avec ses joues roses à partir du 2 avril.

Fou Fou Fou et Fou Fou Fou Plaisir d’offrir (Avril 2021)

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  • Nico, vous êtes auteur de jeu et « Whaaat ? » n’est pas vraiment votre premier méfait ludique ? Si vous deviez associer un objet à chacun de vos projets ludiques (que j’ai évalué au nombre de 6) ce seraient lesquels et surtout pourquoi ?

Alors plutôt 8 en fait :

Zombies la blonde, la brute et le truand : un couteau … Mon premier jeu, un vrai jeu d’enfoirés bien méchant où les coups de poignard dans le dos sont fréquents.

City of horror : du popcorn. C’est la version hollywoodienne de Zombies. Certains préfèrent la première pour son minimalisme. D’autres la seconde pour son foisonnement.

Bahamas : un dé. Bahamas se voulait au départ la suite de Zombies. Le but était de faire un jeu injuste, où tout le monde se trahit. Les dés et leurs actions associées ont été au centre de l’idée de départ.

Mr Loyal : un nez rouge. Ce jeu paru en encart de Jeu Sur un Plateau est l’ancêtre de TvShow. On y présente des numéros de cirque farfelus.

Marcy Case (scénario pour Time Story) : une bière. Scénario écrit pour faire jouer Manu Rozoy (l’auteur de Time Story et un bon pote) à son propre jeu … Commencé comme une blague, eh bien ça a fini en vrai scénario.

Octorage :  Une bonne glace (avec Flo on aime les glaces). Un jeu méchant et rapide fait à 4 mains avec Flo Grenier.

Tv Show : un feutre Velléda. La deuxième version de Mr Loyal, et le premier jeu KYF Edition. Pourquoi un feutre Velléda… Le premier proto avait des feutres et des petites ardoises inutiles …

Whaaat? : un grand sac pour mettre plein d’objets dedans.

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  • Un jeu de société, c’est avant tout des rencontres, expliquez-nous comment vous vous êtes rencontrez tous les 3.

Nico : Oula c’est tellement vieux … À cette époque on pouvait faire des soirées jeux… Mais notre première rencontre tous les 4 ensemble, on a joué à The Witness sur PS4… même pas à un jeu de société…

Ericka : C’est fou comme les souvenirs peuvent diverger d’une personne à l’autre. Le souvenir que j’ai de notre première rencontre, c’est que nous avons bu du rhum… beaucoup. Plus sérieusement, Pierô et moi étions montés à Paris, en 2016, pour un concert de STOMP. Gwen et Nico avaient gentiment proposé/accepté de nous héberger lors de notre séjour. Ils étaient déjà amis, eux et Pierô, mais je ne les connaissais pas encore. Rien à voir avec le jeu du coup, pour ma part.

Pierô : J’ai rencontré Nico sur le salon d’Essen en 2012. Il dédicaçait « City of Horror » et moi « River Dragon », j’ai rencontré Gwen quelques années après parce qu’à l’époque, elle ne venait pas sur les festochs. Je crois que notre premier moment tous les 4 en vrai, c’était à Paris autour d’une bouteille de Rhum en 2016… On s’est jamais plus trop lâchés depuis…

Ericka : Oui, voilà, le rhum. C’est ce que je dis.

Gwen : Une soirée rhum… je ne vois pas du tout de quoi vous parlez…

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  • Pierô, vous faites partie de la vieille génération du jeu de société, en tant qu’illustrateur, (d’ailleurs ne détenez-vous pas le record du nombre de jeux illustrés ?) et de la nouvelle en tant qu’éditeur, comment voit-on le travail d’éditeur avec une double casquette?

Pierô : Hey ! C’est toi la vieille génération !

Alors, ouais, maintenant, j’ai l’impression d’appartenir un peu à une autre génération, mais pas vraiment la « vieille »… Je suis arrivé au moment où les choses se sont accélérées dans le milieu. Pour le nombre de jeux, je pense pas avoir le « record » mais j’en ai pas mal oui.

Le travail d’éditeur est un travail passionnant qui englobe plein de choses. Je dirai jamais que je me lasse de mon métier de « gribouilleux » mais je n’avais plus cette excitation de recevoir les boites des jeux sur lesquels je travaillais… Ca me le fait à nouveau avec les jeux qu’on édite. En tant qu’éditeur, on doit voir les choses dans leur globalité (matériel, lisibilité, intention, public…) c’est passionnant.

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  • On vous connait plutôt sur des projets ludiques où les illustrations représentent des personnages (Medieval Academy, Ghost Stories, Last Bastion…), ou des paysages (Dixit, Deep Blue…), mais très rarement des cartes d’objets. Le travail est-il différent ? Quelle est votre carte préférée, et celle que vous aimeriez refaire ?

Pierô : Dessiner 240 objets, c’est pas l’extase !! Je peux pas dire que le matin, je sautais du lit en me disant : « Yeaaah, aujourd’hui, je dessine un déodorant, une canne et une gourde !». Mais le travail, en soit, reste le même. Y’avait du plaisir aussi à mettre des petits trucs cachés assez débiles ou des petits clins d’œil. Mon objet préféré c’est le « vinyle ». J’ai repris la couv’ de « Demon Days » des Gorillaz et j’ai appelé ça « Angel Night » des « Chimpanzors »… Pis j’ai mis nos trognes à nous 4. J’adore cette illus’.

Demon Days-Gorillaz (2005)

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  • 3 jeux édités, 3 jeux narratifs d’ambiance, la communication c’est important pour vous ?  Vous êtes plutôt mégaphone, téléphone, hygiaphone, ou aphone, et pourquoi ?

Ericka : Bien sûr que c’est important, la communication. Pour ma part, je suis instinctivement dans l’observation de la communication non verbale. Le regard, les expressions, la position des mains, c’est fascinant pour moi de me dire qu’en observant une personne je peux déceler quelques bribes de sa personnalité. Je suis pas trop mauvaise aux jeux de bluff, du coup. Sinon, je suis très bavarde à l’écrit, à l’abri des réactions des visages de mes interlocuteurs. Donc plutôt hygiaphone… en version opaque.

En revanche, en face à face, il me faut un gros temps d’observation avant d’oser m’exprimer (le comble pour une communicante par vrai ?) donc plutôt aphone. En société (que je sois avec un nombre d’amis supérieur à 6 ou avec des inconnus), je suis complètement en retrait, parfaitement taiseuse. La plupart des gens ont l’impression que je m’ennuie, ce qui n’est absolument pas le cas.

Gwen : Aphone après 3 jours de festival

Pierô : Héhéhé… Il paraît, selon une rumeur assez infondée à mon sens, que je suis plutôt du genre « bavard ». Pour compléter cette exagération scandaleuse, il semblerait que je parle fort en plus de ça…. Donc je dirais mégaphone… Même si je pense pas vraiment en avoir besoin. Gwen et Ericka adoreraient que le matin, sur les festochs, je sois aphone… Mais ça n’arrive jamais…

Ericka : Jamais. Never. Ever.

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  • Comment crée-t-on un jeu d’ambiance dans une atmosphère plutôt triste comme celle actuellement ? Quelles sont les trois adjectifs selon vous qui définiraient au mieux « Whaaat ? » ?

Nico : Alors Whaaat? a été commencé il y a plus de 3 ans … Et on a pu profiter du calme entre 2 confinements pour finir le développement l’été 2020. 3 adjectifs : « fun », « simple », « non mais t’es sérieux là ? » (ok pas un adjectif mais la phrase que j’entends le plus souvent quand je fais deviner).

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  • Est-ce que la thématique du jeu était celle-là à l’origine, du proto à l’édition et si non comment a-t-elle évolué et pourquoi ?

Nico : Pour Whaaat?, dès le premier proto l’idée de base était là : on pose 9 objets devant les joueurs et ils doivent se débrouiller avec toute la partie. Après ça a été long d’arriver à la simplicité du jeu final. Il y a eu pas mal d’itérations avec toute l’équipe de KYF.

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  • On le sait tous 2020 a été une année étrange, et 2021 s’annonce un peu sombre aussi, pourtant le marché du jeu de société a été presque « épargné », quel est votre vision de ce phénomène, et est-ce que les confinements et autres restrictions sociales ont changé vos habitudes personnelles et professionnelles ? Qu’est-ce qui vous manque le plus en ce moment ? Et si 2020 était un objet, pour vous ce serait lequel ?

Ericka : Le marché du jeu est visiblement resté assez stable oui. J’imagine que ça s’inscrit dans la continuité de ces dernières années, en fait. Le jeu est un divertissement que je qualifierai de polychrome, car même si le terme n’est pas tout à fait adapté, il résume en tout cas ce que je ressens, en tant que joueuse. Il est capable de tant de choses que je ne pourrai pas tout citer ici mais en gros, il fédère, il fait rire, il appelle ta concentration, ta réflexion, ta logique, il désinhibe, il ouvre au débat, il émerveille visuellement, parfois tactilement. Bref, toussa toussa. Et en plus de ça, il offre un rapport qualité/prix inégalable à son acquéreur et offre un aspect écologique à sa bonne conscience. En effet, sa durée de vie peut-être très trèèèèès longue si l’on en prend soin ☺

En tout cas, de mon point de vue et avec nos problématiques de petit éditeur, rien de significatif n’est à noter si ce n’est qu’un jeu d’ambiance comme « Fou Fou Fou » qui continue de se vendre avec une constance aussi linéaire, est révélateur soit de joueur.euse.s qui ne respectent pas le confinement, soit qui gardent un espoir en l’avenir d’une beauté pure et admirable ☺

Ce qui me manque le plus, ce sont les festivals. Les gens, les rires. Et VOIR les sourires. Le sourire qui me manque le plus est celui d’Anne-Cat, de la maison Explor8. D’ailleurs, dans ma tête je la surnomme le sourire des festivals. Et me faire une bonne terrasse sous le soleil Aixois, Parisien, Cannois, bref, une bonne terrasse de restau. C’est un de mes trucs préférés.

Si 2020 était un objet, ce serait un Horcruxe. C’est pas évident ?

Gwen : Ce qui manque le plus, ce sont les festivals sinon, professionnellement et personnellement, notre vie n’a pas trop changé. Hormis qu’on ne peut plus voyager.

Nico : Alors ce qui manque le plus … les salons de jeux, les rencontres, les soirées jeux… 

Pierô : Alors pour 2020 et 2021, comme pour 2008 (la crise économique), comme dans toutes les périodes un peu dures, le jeu de société se révèle être une valeur refuge.

On a besoin de se retrouver en famille, autour d’une table, sans les écrans. C’est plutôt une belle chose. En ce qui concerne les confinements, ça n’a juste rien changé à mon quotidien. Je travaille à la maison depuis des années et pour le coup, mon travail reste exactement le même.

Ce qui manque évidemment ce sont les festivals, les séances de dédicaces… Jouer avec les gens, voir leurs réactions. Le premier moment marquant de ma carrière remonte à 2006 quand j’ai vu jouer des gens avec mes dessins… C’était tellement parfait. Aujourd’hui, on aurait bien besoin de re partager à nouveau ces moments. Faut être patients, ça reviendra… Si les gens sont raisonnables.

Pour l’objet…. Hmmmmmm… ma cafetière ?

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  • Quels sont vos types de jeux préférés et votre jeu star de l’année 2020 ?

Gwen :  Mon jeu préféré : Robinson Crusoe d’Ignacy Trzewiczek et mon jeu de l’année 2020 : The Crew !

Nico : Les jeux d’enfoirés et les coops (bizarre comme mélange non ?) ! Sinon pour 2020 The Crew sans hésiter.

Pierô : Mes jeux préférés sont les jeux coops et les jeux d’ambiance et alors pour mon jeu de 2020, je sèche… J’ai bien envie de parler de LIPO, qui est un proto en cours et qu’on prévoit en septembre 2021. Sinon, on n’a pas tellement eu le temps de jouer bizarrement… J’aimerais dire The Crew mais on doit avoir fait 5-10 parties grand max malheureusement.

Ericka : Jeux coopératifs et jeux d’ambiance également. J’adore les jeux à rôles cachés aussi, mais Pierô veut plus jouer avec moi. Et quand je fais équipe avec Gwen, Nico et lui vont carrément jouer aux fléchettes pour s’éloigner un maximum de nous. On sait pas pourquoi. Pandémie saison 0 est mon expérience ludique favorite sur 2020.

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  • En parlant justement de 2021, quels sont vos futurs projets dans le monde du jeu ?

Ericka : Au-delà de « WHAAAT ? » qui vient de sortir et de « Fou Fou Fou – Plaisir d’offrir » qui sera en boutique à partir du 2 avril, nous prévoyons 2 nouvelles sorties sur 2021 (oui, ça fait beaucoup pour une seule année, mais nous n’avons rien édité en 2020) : « Titles » (crée par Vinca) sera disponible en juillet : un jeu dans lequel il faut placer des cartes avec des critères donnés, en ligne ou en colonne à la façon d’un mots croisés. L’objectif est de donner un titre de film pour chaque carte posée afin de scorer.

« Lipogram » (de Pierrick et Renaud LIBRALESSO) quant à lui, sortira en septembre. Un jeu de rapidité en équipes, dans lequel il faudra faire deviner un maximum de mots à son/sa/ses partenaire.s avec une lettre interdite pour contrainte. Le jeu sera accompagné d’une appli animée qui est en cours de développement.

Nous avons hâte de vous présenter tout ça, nous en parlerons très bientôt sur nos réseaux !

Nico : Pour KYF, je bosse actuellement sur le développement de l’application de Lipo, le jeu dont il est question ci-dessus. Et puis j’ai de mon côté des projets de jeux pour 2022, mais ça, je peux pas encore t’en parler 😉

Pierô : Pour KYF, j’ai travaillé comme DA sur Titles que nous venons de boucler et je travaille actuellement sur l’animation de l’appli développée par Nico pour Lipo. En parallèle, j’ai 2 jeux qui sortent chez Studio H. Il va y avoir aussi la sortie de la version 10 ans de Mr. Jack New York qui est, je pense, mon plus beau jeu ever de toujours de « il est super joli, on dirait du Naïade » 🙂

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  • Essayons d’imaginer ensemble une situation : si nous nous retrouvions une nuit tous ensemble autour d’un feu de camp, au bord d’un océan translucide et sous une lune claire avec chacun un seul objet sur soi, de quoi parlerions-nous et surtout quel serait cet objet ?

Gwen: Une lampe tempête pour pouvoir finir notre partie malgré l’obscurité. On ne parlerait pas, on écouterait Pierô parler…

Nico : On parlerait jeux forcément … et j’aurais un jeu à vous faire découvrir dans mon sac bien évidemment !

Pierô : Bah, inévitablement, ça parlerait de jeux et ça serait un jeu. Un jeu cool d’ambiance où on échangerait beaucoup sans avoir les yeux rivés sur un plateau ou des cartes. Je verrais bien un jeu bien méchant comme sait si bien les faire Nico. Un jeu dans lequel on se planterait des couteaux entre les omoplates dans ce décor de rêve….

« Bahamas » ! J’amènerai « Bahamas » ! Voilà le jeu parfait à jouer sur une île déserte avec personne pour nous entendre nous insulter copieusement. 🙂

Ericka : Je parlerais peu. Je les écouterais parler tous les trois de peinture de figs je pense ! Et comme je ne pars pas encore au bord d’un océan translucide sans mon petit garçon d’un peu plus de 2 ans, j’imagine que j’aurais avec moi son doudou Krtek. Je sais que là, tu vas aller chercher sur Google qui est Krtek ☺

J’ai trouvé !

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VERDICT

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Kewaa ? Vous pouvez répéter la questionnnnnnnnnn ??

Whaaat ? fait partie de cette catégorie de jeux où l’on se dit « pourquoi ça n’existait pas avant ? », et se poser une question sur un jeu de devinette c’est assez dingue en quelque sorte ! Effectivement, il y a tout de déjà vu dans ce jeu, mais on a l’impression qu’ici tout a été réuni, intelligemment, logiquement, pour créer un jeu fluide et efficace. On s’amuse beaucoup à chercher des objets à garder ou à éliminer, ou à découvrir ce que peut bien nous faire deviner notre coéquipier !

Alors on réfléchit, on communique, on tranche, on s’esclaffe, on peste, on rigole… Il y a forcément création et transmission d’émotions lors d’une partie de Whaaat ? et ça j’adore !

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Souvent un jeu d’ambiance fonctionne sans comptage de points, en tout cas ce n’est souvent pas l’essentiel du jeu, mais ici ça en devient un point central et du coup c’est assez innovant, étonnamment d’ailleurs.

Avec les jeux d’ambiance, de communication, de devinettes, de transmission d’informations, j’ai toujours l’impression d’avoir tout vu, et encore une fois ici je suis agréablement surpris. En fait ça ressemble à plein de jeux, c’est rassurant, mais c’est assez différent pour être joué beaucoup. Et la rejouabilité, l’envie de rejouer, c’est vraiment ce que l’on cherche dans un party game.

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Alors avec Whaaat ?, quel que soit l’objet de vos désirs, l’objet du délit est sous vos yeux, alors n’hésitez pas à commettre ce fabuleux crime : jouer et rejouer à Whaaat ? et ce sans modération !

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Vous pensiez que j’allais vous laissez sans les réponses ? J’avoue avoir hésité mais je suis gentil alors les voici…mais dans le désordre !

La dernière énigme, pas la plus dure, consiste à les remettre à leur bonne place !

  1. x/6 + x/12 + x/7 + 5 + x/2 + 4 = x. On trouvera son âge: 84 ans.
  2. Il n’y a en fait aucune raison d’additionner les 27 dollars payés par les clients et les 2 dollars obtenus par le serveur. Les clients ont d’abord donné 30 dollars et en ont reçu 3 dollars en retour, ils ont donc payé 27 dollars. Ces 27 dollars correspondent à l’addition des 2 dollars gardés par le serveur et des 25 dollars donnés au patron.
  3. Le cerveau
  4. Elle espérait que cet homme viendrait de nouveau aux funérailles.
  5. La réponse à l’énigme est ‘rien’

Je tiens à remercier sincèrement toute l’équipe de KYF Edition pour m’avoir fait parvenir le jeu, sa disponibilité, son humour et particulièrement Nico, l’auteur, pour avoir le même objet fétiche que moi, Gwen, pour sa connaissance parfaite de Pierô, Ericka, pour sa gentillesse et pour m’avoir fait remonter mes souvenirs de Krtek, et Pierô, pour son talent, et sa longévité ludique (tu as vu là j’ai pas dit « vieux » !).

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