Test: Une Colonne de Feu

Test: Une Colonne de Feu

Voici notre 2ème incursion dans le triptyque des jeux basé sur les romans de Ken Follett. Après Les Piliers de la Terre, voici Une colonne de Feu que j’ai récupéré chez mon crémier habituel, la Caverne du Gobelin à Metz.

Je n’ai toujours pas lu les romans (plein d’autres livres à finir avant d’entamer ceux là) mais j’y viendrai sûrement un jour, d’autant que Djon du labodesjeux ne tarît pas d’éloges à leur sujet!

Cette fois-ci, le jeu se situe en Angleterre, en 1558. Les 4 grandes puissances que sont la France, l’Angleterre, l’Espagne et les Pays-Bas se disputent le pouvoir et tentent d’étendre leur domination par tous les moyens. Dans le même temps, des conflits religieux entre catholiques et protestants éclatent un peu partout en Europe. En tant que membre d’une grande famille, vous devez tirer votre épingle du jeu et nouer des relations avec des personnalités influentes afin de vendre vos marchandises dans toute l’Europe. Il vous faudra aussi faire attention aux guerres de religion et savoir à quel saint se vouer mais surtout ne pas hésiter à retourner votre veste si vous sentez le vent tourner!

Prévu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée d’environ 90 minutes. C’est Michael Rieneck qui remet le couvert pour ce 3ème jeu (il nous reste Un Monde Sans Fin à essayer nous avons déjà harcelé Iello à ce sujet 😉 ) et les illustrations sont l’oeuvre de Michael Menzel.

 

Alors faisons un scanner pour voir à quoi ça ressemble!

 

 

Comme pour Les Piliers de la Terre, les illustrations respectent particulièrement la thématique historique. C’est sûr que pour certains ça va un peu manquer de fluo mais j’ai comme l’impression que ce jeu ne s’adresse pas à ce public amoureux des couleurs criardes. Ici on est dans la reconstitution, dans le souci du détail et dans l’esprit du jeu. Il ne remportera pas le prix de l’illustration mais le travail est de bonne facture et encore une fois à fond dans la thématique, et c’est bien ce qu’on lui demande!

l

Maintenant pour poser notre diagnostic il va falloir analyser tout ça

l

La principale mécanique du jeu est la gestion des dés. Chaque joueur possède 6 dés. 4 dés correspondent aux pays et villes de la carte (et serviront donc à effectuer une action dans ces lieux), le dé noir est le dé religion, et le dé violet le dé joker (il peut donc représenter 1 des 4 pays).

Chaque tour, on va retourner les dés placés sur les cartes précédemment acquises pour réduire la valeur de 1. Si un dé arrive à 1, on pourra le réutiliser. Sinon, le dé reste en place.

l

Les cartes personnages:

lelabodesjeux-test-colonnefeu-cartes

En utilisant un dé dans une ville pour acheter une carte personnage, le joueur récupère la carte personnage, et la conserve pendant le nombre de tours indiqué par la valeur du dé. Il pose aussi un comptoir commercial dans la ville concernée. Il ajoute aussi un jeton religion.

Chaque carte va avoir un bonus différent que le joueur pourra récolter 1 fois par tour, et une affiliation religieuse. Vous ajouterez un pion religion correspondant à cette couleur dans la ville où vous avez acquis la carte.

Une fois qu’un personnage est acquis dans une ville par un joueur, on le remplace par un autre de la pioche. C’est à ce moment que peuvent apparaître les cartes événements. Vous pourrez éventuellement vous protéger de leurs effets en payant un jeton protection que vous auriez acquis.

l

Le commerce: 

Chaque ville sur le plateau vous permettra de vendre vos marchandises. Il faut installer ces comptoirs de façon avantageuse puisque les prix de vente et les ressources achetées ne sont pas les mêmes dans les différentes villes.

Il ne faut pas oublier que vous êtes un marchand et qu’il faudra avant tout chercher le meilleur moyen de récupérer et de vendre vos marchandises au meilleur prix.

l

La religion:

Le dé noir indique pour combien de tours vous êtes partisans d’une religion. Il vous faudra tout au long de le partie étudier vos options pour changer ou pas de religion au bon moment en fonction des conflits religieux sur le point d’éclater, et des forces en présence.

Si une ville comporte 4 pions religion, un conflit religieux éclate. Suivant la religion majoritaire, les partisans de cette religion reçoivent des PV, les partisans de la religion minoritaire sont boutés hors du pays et ne peuvent donc plus commercer dans ce lieu jusqu’à ce qu’il réinstalle une nouvelle maison de commerce.

lelabodesjeux-test-colonnefeu-cartereligion

l

La piste des actions:

lelabodesjeux-test-colonnefeu-roueactions.jpg

Un joueur peut utiliser la piste des actions plutôt que d’acheter une carte personnage dans une ville. Il va pour cela utiliser l’un des dés qu’il n’a pas déjà déposé sur une carte. Au début du jeu une carte de départ indique à chaque joueur où il commence sur la piste des actions. Ensuite il va avancer son pion sur la prochaine case libre comportant la couleur du dé joué.

J’avoue on a eu du mal à piger toutes les spécificités au début mais vous verrez ça vient vite… 😉

l

La partie se termine à la fin de l’année pendant laquelle un joueur a atteint 50 PV. On comptabilise les PV qui restent à attribuer et le vainqueur est toujours le même, c’est à dire celui qui en a accumulé le +!

l

l

VERDICT

l

l

Un très bon jeu de gestion de dés.

Un thème historique qui ravira les fans du genre ou des livres.

La religion, les événements et la piste des actions qui apportent un côté aléatoire.

A 2 c’est (trop?) facilement lisible. Les pions religions ne s’empilent pas assez vite dans les villes pour être surpris par un conflit religieux. A 3 ou 4 l’inconnue augmente et il devient bien plus difficile d’éviter de laisser des plumes quand des conflits religieux éclatent aux 4 coins de l’Europe.

C’est un jeu à l’allemande du coup ça ne vous surprendra pas que le côté calculateur soit présent. Avoir plusieurs coups d’avance, et arriver à gérer ses marchandises et sa présence dans les villes qui vous intéresse sera la clé du succès. On reste des marchands et il faut vendre pour engranger du PV! C’est le nerf de la guerre.

On peut bien sûr « jouer » avec les conflits religieux et attiser les flammes en achetant la carte qui fera éclater une guerre dans la ville qui fera le plus de dégâts à vos adversaires. Et par la même occasion peut être vous laisser seul la possibilité de commercer dans cette ville qui, comme par hasard, achète justement ce que vous vendez, et à un bon prix en +!

Bref plusieurs éléments à surveiller, un jeu historique immersif et une gestion des dés omniprésente. Personnellement je place Les Piliers de la Terre au-dessus d’Une Colonne de Feu. Oui j’ai une préférence pour le placement d’ouvriers par rapport à la gestion de dés 😉

 

Disponible ici: philibert

Prix constaté: 40€

 

 

 

 

 

 

Test: Les Piliers de la Terre

Test: Les Piliers de la Terre

Pour les plus érudits d’entre vous, le nom de Ken Follett ne sera pas inconnu. Une de ses œuvres les plus reconnues est justement Les Piliers de la Terre, constitué de 3 livres. Cette série de livres a été adaptée en série TV, et maintenant en jeux de sociétés. A l’heure actuelle, 2 jeux sont disponibles, et la communauté ludique « harcèle » Iello pour que le 3ème jeu soit de nouveau édité en français (Iello si vous nous lisez on milite nous aussi pour ce retour 😉 ).

Concernant les Piliers de la Terre que nous avons pu tester, le jeu ainsi que le livre se déroulent dans l’Angleterre du XII ème siècle, avec pour élément central la construction d’une cathédrale. N’ayant pas lu les livres je m’abstiendrais de toutes références ou autres, mais Djon de l’équipe du labodesjeux m’a indiqué que les cartes reprenaient certains personnages du livre, et que le jeu était fidèle à l’oeuvre papier.

Le jeu a été créé par Stefan Stadler et Michael Rieneck, 2 auteurs allemands bien connus dont nous avions d’ailleurs proposé un aperçu de Merlin il y a peu. Edité donc par Iello, le jeu est prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 12 ans et pour une durée d’environ 2 heures.

 

Alors à quoi ça ressemble?

 

les-piliers-de-la-terre.jpg

 – Aperçu du matériel et du plateau –

La mission de chaque joueur sera de participer à la construction de la cathédrale au centre du plateau, en récoltant des ressources et les transformant en points de victoire. Il s’agit pour l’essentiel de placement d’ouvriers. Les joueurs auront à disposition des artisans qui selon leur coût à l’achat seront plus ou moins efficaces dans leur travail. Les ressources sont au nombre de 4 avec le bois, la pierre, le calcaire et le métal. Le joueur peut en récolter à l’aide de ses 12 ouvriers qu’il a à sa disposition à chaque tour, mais il peut aussi acheter des ressources au marché de la ville, moyennant de l’or.

Une partie se déroule en 6 tours. A chaque tour, un système de draft se met en place. Les joueurs vont devoir choisir entre un lieu ou envoyer ses ouvriers (que l’on peut diviser en plusieurs groupes), ou acheter un artisan qui viendra travailler pour son compte. A chaque nouveau tour, les cartes artisans sont renouvelées, et deviennent de plus en plus intéressantes, mais aussi plus chères à l’achat.

Après cette draft, le premier joueur va piocher dans un sachet opaque des pions maîtres d’oeuvre appartenant à chaque joueurs (3 chacun), et mélangés à chaque tour dans ce sac. Le joueur dont le maître d’oeuvre est pioché en premier va pouvoir le placer sur l’un des lieux du plateaux en payant 7 or. Il récupère ainsi l’action associée au lieu, qui peut être une carte artisan, des points de victoire, des ouvriers supplémentaires, le jeton premier joueur etc… Il peut aussi décider de passer et donc de ne pas payer, et pourra ensuite le placer sur le plateau, une fois que les maîtres d’oeuvre auront été piochés. Cette action lui coûtera alors nettement moins cher au fur et à mesure de l’avancée du tirage, voire ne coûtera rien du tout. Cette phase de pioche est particulièrement importante, puisqu’en fonction des stratégies de chacun, certains lieux du plateau deviennent plus intéressants que d’autres. Il est donc sage d’y placer son pion avant ses adversaires, puisqu’un lieu ne peut être occupé que par un pion (pour l’essentiel des lieux). Malgré tout cela a un coût et il faudra bien gérer ses ressources en matériaux et en or.

A chaque tour auront aussi lieu des événements qui seront piochés aléatoirement et qui affecteront l’ensemble des joueurs. Ces événements peuvent être de nature positives (par exemple recevoir plus de ressources que prévu), ou négatives (moins de maîtres d’oeuvre disponibles au tour prochain). On peut se protéger de ces événements en plaçant l’un de ses maîtres d’oeuvre dans le lieu évêché sur le plateau.

Enfin, le roi exigera un impôt de chaque joueur à chaque tour. On peut aussi se prémunir contre cette taxe en plaçant un maître d’oeuvre dans le camp du roi sur le plateau.

En fonction du placement des ouvriers et des maîtres d’oeuvre, le joueur va récupérer des ressources, des artisans, des ouvriers, de l’or, des points de victoire, se protéger contre l’événement, contre l’impôt royal etc… Le joueur pourra ensuite convertir ses ressources en points de victoire, grâce à ses artisans.

lelabodesjeux-test-piliersterre-cartes

 – ici le joueur possède 5 cartes artisans. Le maçon lui permet de convertir 1 pierre en 1 PV, 4 fois par tour –

Plus on avance dans le jeu donc, et plus les artisans convertissent moins de ressources en plus de PV. Ils coûtent bien sûr plus chers à l’achat mais le calcul est à prendre en compte pour mener votre camp à la victoire.

lelabodesjeux-test-piliersterre-artisans

Ici le souffleur de verre (oui on l’a déjà dit mais un jour on saura faire des photos on promet!) convertit 1 calcaire et 1 métal pour 3 PV, 1 fois par tour. Beaucoup plus rentable donc, mais plus cher à) l’achat (8 pièces d’or) et n’entrant pas en jeu tout de suite.

 

lelabodesjeux-test-piliersterre-plateau2

 – Au centre du plateau la cathédrale en construction –

A chaque tour va aussi se construire une partie de la cathédrale. Elle prendra forme sous vos yeux, et la pose de la dernière pièce de cet édifice symbolisera la fin de la partie.

A la fin du jeu, le vainqueur est celui qui a le plus de points de victoire!

 

VERDICT

 

Un très bon jeu de placement d’ouvriers, de gestion de ressources, parsemé intelligemment de draft de cartes et de pioche de pions qui redéfinissent le joueur prioritaire au placement sur le plateau. Tout ça mis ensemble fonctionne très bien, et le jeu alterne entre les phases de gestion chacun dans son coin, et des phases d’interaction lorsqu’on sait que si on place son maître d’oeuvre sur ce lieu, on bloque la stratégie du voisin.

Stratégies justement qui sont multiples, et au cours de nos parties, on a vu des joueurs se concentrer sur des objectifs différents et pourtant finir au coude à coude. Il y a plusieurs éléments à gérer, les ressources, les ouvriers, l’or, les lieux du plateau et leurs bonus associés, les événements aléatoires, les impôts du roi, etc…

Bref un jeu intelligent, du beau matériel, une thématique forte et bien respectée. Un jeu qui fait honneur à l’oeuvre de ce grand écrivain, selon ceux qui ont lu le livre! Nous en tout cas ça nous a donné envie de jouer aux autres jeux de la gamme, alors on relance l’appel!

Imaginons ce que ça peut donner:

  • driiiiiiiiiiiiiing
  • Iello? (blague)
  • Oui Iello euh non allo! Ici lelabodesjeux, on peut toujours rêver et croire que vous savez que l’on existe, mais figurez-vous qu’on habite pas bien loin de vos locaux, alors si vous voulez pas qu’on débarque chez vous sans prévenir, bossez un peu donc sur la réédition d’Un Monde sans Fin en VF et qu’ça saute!
  • clac! (bruit de raccrochage de téléphone comme si on avait encore un vieux téléphone à la maison…)

Bon bah on vous tiendra au courant de leur réponse 😉

 

Les Piliers de la terre est disponible ici: philibert

Prix constaté: 40€