Test : Cat in the Box

Test : Cat in the Box

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Dans le pli, tous les chats sont noirs

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Voici un titre un peu intrigant n’est-ce pas ?

C’est le concept de base du jeu, proposer une expérience de jeu basée sur une expérience de pensée imaginée par un certain Schrödinger.

J’imagine que beaucoup d’entre vous sont familier avec le concept, mais pour le cas où (et parce qu’un peu de culture ne fait pas de mal, surtout que cette expérience de pensée est souvent mal expliquée/mal comprise), je vous laisse lien vers l’article de la page Wikipédia qui expliquera mieux le principe de base du fameux « chat de Schrödinger ».

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Rassurez-vous, étant une expérience de pensée, aucun chat n’a été blessé lors de la réalisation de celle-ci, car elle n’a tout bonnement jamais été réalisée !

Heureusement que nous avons des jeux pour réaliser des expériences et ne blesser aucun chat, par contre, blesser des amitiés, reste dans l’ordre du possible avec « Cat in the Box ». Ce jeu est sorti en 2020 à l’origine au Japon, et est réédité l’an dernier dans son format actuel, puis localisé chez nous par Matagot.

Sortons le microscope et passons en détail les éléments qui font que, tant que vous n’avez pas joué au jeu, vous avez à la fois conservé et perdu vos amitiés.

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L’observation au cœur de l’expérience

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Au moment de jouer, vous allez faire comme si vous jetiez un œil dans la boite où est enfermé le chat et dire aux autres ce que vous voyez.

Rappelez-vous que c’est une expérience de pensée, n’allez pas capturer des chats et les enfermer dans une boite pour coller à la thématique hein !

Donc au moment de poser votre carte, vous choisissez la valeur et annoncez la couleur de la carte.

Seul impératif : qu’elle soit unique, c’est-à-dire qu’il ne faut pas que quelqu’un ait joué la même couleur et la même valeur lors d’un précédent pli ou lors du pli en cours.

Sinon vous êtes libres de monter, de « pisser », de couper ou de jouer une autre couleur que celle demandée par la personne qui ouvre le pli.

Mais attention !

Couper ou changer de couleur signifiera que vous ne pourrez plus jamais observer la couleur demandée jusqu’à la fin de la manche !

Car si vous devez observer un chat d’une couleur que vous aviez coupée ou changée, paf, vous créez un paradoxe ! Et vous ne voulez pas créer de paradoxe…

Donc il faudra bien choisir à quel moment couper ou jouer une autre couleur que celle qui est demandée !

Illustrons cela par un exemple concret :

Roberto ouvre le pli en disant qu’il observe un chat bleu de valeur 3.

Marguerite a devant elle 3 choix : observer la même couleur et choisir librement une valeur inférieure ou supérieure selon son envie de remporter, ou non, le pli.

Observer une couleur différente, disons du jaune et jouer une carte de n’importe quelle valeur, lui assurant de ne pas remporter le pli du tout (puisque la couleur maitresse sera le bleu, un 1 bleu sera quand même plus fort qu’un 9 jaune), mais l’empêchant de jouer du bleu jusqu’à la fin de la manche

Couper en observant du rouge, ce qui lui assurera certainement la victoire du pli (si personne ne coupe avec une carte plus forte), ce qui l’obligera aussi à ne plus jamais jouer de bleu durant la partie.

Une fois le choix fait, on passe à la personne suivante qui a devant elle le même choix et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde ait pu observer un félin pendant ce tour.

Puis la carte qui a la plus forte valeur (en suivant la couleur demandée ou en ayant coupé) remporte le pli et on va jouer autant de manches qu’il n’y a de personnes qui participent à l’expérience et en fin on comptera les points pour savoir qui l’emporte.

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En gros ça ressemble à la belotte quoi, pas de quoi fouetter un chat !

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Sur ce jeu de mot médiocre et facile, je répondrais que non, quand-même pas !

Oui, il y a un côté belotte, on ne se le cachera pas, mais il y a un twist, à savoir qu’il va falloir, en début de partie, parier sur le nombre de plis que l’on fera.

Oui, ça s’appelle la coinche, pas de quoi s’émerveiller…

Attendez, ce n’est pas fini !

Si nous atteignons l’objectif à la fin, nous pourrons marquer des points bonus en fonction des cartes que nous aurons jouées, plus en fonction du nombre de plis remportés.


Je ne vais pas détailler les règles, mais il faudra bien choisir les cartes qu’on jouera car il y aura une trace sur le plateau central de tout ce qu’on a joué.

Et si on arrive à bien gérer nos cartes, on pourra marquer pas mal de points bonus !

Et gare au paradoxe !

En effet, si vous devez poser une carte qui a déjà été jouée car vous n’avez pas le choix, vous créez un paradoxe car, rappelons-le, aucune carte ne peut être présente en double !

A ce moment-là, la manche prend fin immédiatement, vous perdez tous les points que vous auriez pu obtenir lors de cette manche et on compte les points des autres !

Puis on repart sur une nouvelle manche.

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Ça va miauler dans les chaumières

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Car l’intérêt du jeu est de surveiller le nombre de plis demandé par les autres, leurs placements sur le plateau central (pour le suivi des cartes jouées) et de tenter de les pousser au paradoxe pour qu’ils perdent la manche et qu’ils ne marquent pas de points. 

Il faudra aussi rester concentrer sur son propre jeu pour éviter de créer un paradoxe et bien jouer ses cartes en remportant le bon nombre de plis pour essayer de scorer un maximum !

Sous des règles relativement abordables se cache un jeu qui pousse quand même à la réflexion et à la stratégie.

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Alors, on garde ou pas ?

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Non, il ne sera pas question de tarot ici, mais bien de savoir si le jeu mérite de rester dans ma ludothèque ou pas.


Eh bien oui !

Car, à chaque fois que je l’ai sorti, que ce soit avec des personnes habituées aux jeux de plis ou avec des néophytes, la sauce a bien pris.

On va tenter de pousser les autres à la faute, on tente de jouer la sécurité ou au contraire d’y aller « à la zob » comme dirait Perceval et on grince des dents, on sort les griffes ou on ronronne de plaisir quand notre plan se déroule sans accrocs.

Au final le jeu est vraiment plaisant, facile à sortir et peut se jouer jusqu’à 5.


Ses seuls défauts pour moi sont qu’il est vraiment inintéressant à deux, il sera bon à 3 et vraiment prenant à 4 ou 5, mais le mode deux joueurs aurait pu être zappé qu’on ne s’en serait pas plus mal porté.

J’ai aussi un petit souci avec les cartes que je trouve fragiles et qui sont vites collantes (pourtant on ne joue pas avec les mains sales chez moi !) et, une fois de plus, un thermoformage qui est totalement inadapté !

Je ne comprends toujours pas pourquoi s’évertuer à faire un rangement en plastique qui semble génial au premier abord et qui, au final, dès que la boite est changée de la position horizontale à la verticale, se retrouve avec un bazar sans nom dedans.

Tous les jetons mélangés (en plus ils sont magnifiques, pas en carton non, mais en plastique translucide du plus bel effet), les cartes sorties de leur logement, la boite qui se surélève…

J’espère qu’avec des sleeves ça résoudra le souci, mais j’en doute, je vais passer par l’impression 3D pour avoir quelque chose de plus propre.


Si jamais des éditeurs me lisent, par pitié, si vous optez pour un thermoformage, utilisez-le dans des conditions réelles avant de nous le coller dans la boite, ça évitera qu’on rage à chaque fois (ou presque) parce que tout est sens dessus dessous…

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Disponible ici :

Prix constaté : 25,90 €

Test : Niet !

Test : Niet !

Niet est un jeu de plis, comme on en croise rarement. Il réussit à proposer plusieurs jeux à l’intérieur d’un seul. Et pour que tout ceci fonctionne, Stefan Dorra a ajouté un plateau à son jeu, un simple plateau. 

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Un plateau pour les contrôler toutes

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Avec ce plateau, chaque ronde commence par une phase durant laquelle les joueurs vont bloquer différentes options, la dernière non couverte de chaque ligne définissant l’une des règles de la ronde à jouer par la suite. 

Premier joueur, couleur de l’atout, couleur des super atouts ou encore gains possibles en points de victoire, tout ceci sera défini par les joueurs. 

Ce plateau est une idée incroyable qui fera de chaque donne un jeu dans le jeu ! Toutes les règles sont changeables, adaptables à votre main et ce que vous voulez en faire. C’est également un excellent moyen de donner un maximum d’information à votre futur partenaire, je cache le « 4 points par pli » et l’atout rouge, qu’en déduisez-vous ? Cette subtilité du partage d’information est une de mes mécaniques préférées dans les jeux de plis, on donne des infos, mais aux autres de savoir les lire.

Vous pourrez donc faire des rondes où chaque pli et chaque carte 1 récupérée aux adversaires vaudra 4 points et d’autres avec -2 points. Le jeu peut totalement se renverser une fois les règles définies et les mains des joueurs passent de très mauvaises à excellentes, vous définissez les règles en les adaptant à votre main tout simplement.

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Du pli en équipe : What else ?

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Pour la phase de pli, on est sur du classique, must follow (on suit la couleur demandée), possibilité de couper avec de l’atout si on n’a pas la couleur demandée (mais ce n’est pas obligatoire).

Le jeu propose tout de même un super atout ! Les 1 d’une couleur seront au-dessus de la couleur d’atout et, en plus, il est possible que les 1 bleu soient au-dessus de l’atout jaune par exemple.

Des plis donc, mais en équipes. C’est toujours mieux en équipes. Et Niet vient encore une fois modifier ce paramètre, le premier joueur, défini à la phase de plateau, choisit son partenaire pour cette ronde. Vous vous rappelez de la lecture de la pose de jetons ? Vous en voyez un peu plus toute la portée.

Les équipes ne sont donc pas fixes, là encore une mécanique très agréable que j’ai découverte avec le tarot (à 5 le tarot hein 😜), et qui permet de créer une sacrée ambiance autour de la table, particulièrement au moment du choix du partenaire.

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Un jeu qui demande de la maitrise et des joueurs

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Vous l’aurez donc compris, Niet se joue à 4 ou 5, je le préfère à 4 d’ailleurs, bien en équilibre sur ses deux équipes de 2 joueurs. Je comprends que ça puisse paraître limitant, mais on a ici un jeu qui fonctionne parfaitement à 4 alors pourquoi s’en priver ? 

Comme pour tous les jeux de plis, pour l’âge des joueurs, cela va dépendre de leur connaissance de ce genre de jeu, Niet n’étant pas l’un des plus simples dans son imbrication de mécaniques et de choix, la lecture de sa main de départ et des subtilités dans les choix faits par vos adversaires/partenaires.

La durée de la partie peut être un peu longue, personnellement je le joue en 4 rondes à 4 joueurs (le jeu propose 8 rondes) pour avoir plus de tension.

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Niet est un excellent jeu, amateurs de jeux de plis, celui-ci mérite votre attention, remplissant de nombreux critères pour plaire à pas mal de monde. Il n’est pas des plus compliqués à trouver, passant régulièrement sur le marché de l’occasion. Peut-être que Iello lira ces lignes et nous gratifiera d’un reprint ? Soyons fous et croyons-y !

Personnellement, à 4 ou 5 joueurs, il est rapidement de sortie ! Avec ce plateau et ses multiples possibilités à chaque ronde, le jeu dispose d’une sacrée profondeur avec des rondes épiques, en particulier celles à -2 points où le jeu peut prendre les joueurs à revers.

Un jeu de plis modulable et prenant, des parties tendues et des joueurs qui chougnent, on est en présence d’un grand jeu de plis alors n’hésitez plus et dites Da à Niet.

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Test : Tichu

Test : Tichu

Issu d’un jeu traditionnel chinois, Tichu est une modernisation par Urs Hostettler et illustré tout au long de ses nombreuses éditions par de nombreux artistes dont Christine Alcouffe dans sa version française que Tiki nous propose. Avec des cartes au format tarot du plus bel effet.

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2 mécaniques, 2 équipes et un empire

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Tichu se joue en 2 équipes de deux joueurs et le but de chaque joueur est de vider sa main le plus rapidement possible (shedding) en jouant des combinaisons de cartes allant d’une simple carte à une quinte flush (ascension). Deux mécaniques qui s’associent pour un jeu nerveux où la surveillance de la main de vos adversaires est permanente.

Les cartes à la disposition des joueurs sont en 4 couleurs du 2 à l’as avec princesse, dame et roi pour les figures, ainsi que 4 cartes spéciales, le dragon, le phénix, le moineau et le chien.

Avec ceci, le joueur actif joue donc une combinaison de son choix, une carte simple, une paire, un brelan, un full, une suite de 5 cartes minimum ou une suite de paires.

Les joueurs suivants vont soit passer, soit jouer la même combinaison, mais avec une force supérieure. Passer n’empêche pas de revenir dans le jeu sauf si 3 joueurs consécutifs passent, ce qui termine la ronde et le joueur avec la meilleure combinaison récupère les cartes jouées par tous les joueurs avant de lancer une nouvelle combinaison.

Pas d’atout à Tichu, cependant les carrés et les suites couleur (quinte flush) sont des bombes qui battent n’importe quelle combinaison. Attention cependant, une bombe plus forte peut encore être jouée par la suite. Le dragon sera la carte la plus forte en cas de combinaison carte simple et le phénix agit comme un joker qui peut être intégré dans toutes les combinaisons excepté les bombes.

Finissons avec le moineau, seul 1 du jeu, mais qui permet à son propriétaire de lancer la première ronde de la manche. Le chien lui permet de passer la main à son partenaire instantanément.

Les rondes vont ainsi s’enchainer jusqu’à ce qu’un joueur ait joué toute sa main. Il sort alors de la manche et assure les points des cartes qu’il a gagnées.

Si son coéquipier sort en second, c’est un empire ! l’équipe score alors 200 points secs. C’est tout simplement l’équivalent d’un capot de belote.

Sinon la partie se termine quand un troisième joueur termine sa main. Le dernier donne ses plis au premier sortant et le reste de sa main à l’équipe adverse.

Le comptage des points est plutôt simple :

  • Chaque 5 vaut 5 points
  • Chaque 10 vaut 10 points
  • Chaque roi vaut 10 points
  • Le dragon en rapporte 25 et le phénix en fait perdre 25

Le total fait 100 points à partager entre les deux équipes avant de lancer la manche suivante.

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crédit photo : page facebook tiki editions

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Choisir c’est renoncer

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Une fois les combinaisons maîtrisées, Tichu est un jeu plutôt simple. Prenez tout de même garde à l’enchainement de votre main pour sortir avant les autres, certains choix sont parfois difficiles, par exemple dois-je sacrifier un roi de mon brelan pour tenter de récupérer la main sur une carte simple avec la menace des as ou du dragon ?

Ajoutons le jeu en équipe, « voler » la relance à son partenaire peut sembler un mauvais move mais si cela me permet de terminer ma main ensuite alors pourquoi ne pas le faire ?

Des choix compliqués donc qui commencent trois fois avant même de jouer !

Tichu vous paraissait simple ? attendez, on va en rajouter un peu. Chaque joueur joue avec 14 cartes en main. Mais après que chacun a tiré ses 8 premières cartes, il est possible d’annoncer un grand Tichu, à savoir annoncer sans connaître toute sa main que l’on sera le premier joueur à quitter la table !

Une annonce du même niveau qu’un grand chelem au tarot. Oui, il faut avoir une belle confiance en soi à ce moment-là, car si votre grand Tichu se réalise, ce sont 200 points, mais si vous le loupez, la chute sera, elle aussi, de 200 points.

Vous pouvez aussi patienter et annoncer un simple Tichu en jouant votre première carte avec 100 points en jeu.

Tichu utilise donc une mécanique optionnelle de pari qui amène une tension immédiate à la manche où les annonces tombent ! De suite chaque joueur va se redresser sur sa chaise, le niveau sonore va baisser et attention parce que là ça joue très sérieux.

Ça ne vous suffit pas ? Ok, je vous en rajoute encore un peu. Avant de commencer une manche, chaque joueur va donner une carte de sa main à chaque autre joueur. 3 cartes qui partent et 3 autres qui arrivent, de quoi plomber votre main ou la renforcer ! Cette fois à vous de lire vos adversaires et de suivre leurs dons de manche en manche pour tenter d’anticiper les cartes reçues.

Je vous le dis, j’adore cette mécanique d’échange, les informations qu’elle véhicule sont si importantes, si précieuses, à vous de savoir les lire pour en tirer le meilleur. Parfois, vous vous planterez lamentablement aussi, mais les émotions créées, elles, seront bien réelles.

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crédits photos : page facebook tiki editions

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500 points, c’est loin !

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Avec tout ceci, Tichu vous propose d’atteindre les 500 points dans une partie classique et là ça peut être très long. C’est là qu’est le point faible du jeu, avec toutes ces possibilités, la prise en compte de votre partenaire, la synergie entre coéquipiers, les paris et le choix des cartes à jouer, vous avez de quoi réfléchir et surtout ne pas trop vous avancer. Le résultat, c’est que les tichu/grand tichu sont plutôt rares pendant les premières parties, ce qui rallonge considérablement le temps de jeu qui peut allègrement dépasser l’heure de jeu.

La solution est simple : jouer sur moins de points ou sur un nombre de manches fixes. Prenez le temps de découvrir ce jeu dont le gameplay propose une grande profondeur, le jeu en équipe apportant encore plus de rejouabilité si vous changez de partenaire à chaque partie (de jeu, pour votre vie, vous faites bien ce que vous voulez).

Personnellement Tichu est un jeu que j’affectionne particulièrement, je suis encore très loin de réussir mes tichus, les grands tichus, je n’y pense pas encore !

Tichu c’est l’occasion de découvrir deux mécaniques des jeux de cartes moins connues, donc la rencontre propose un excellent jeu. L’ajout des équipes, des paris et des bonus en fait un jeu tendu, complet et profond. Tout cela dans une boite qui tient dans la poche pour un budget autour de 15 euros, je ne pense pas que l’hésitation soit permise.

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Et pour être complet, la vidéo de présentation du jeu par Romain, votre serviteur, et Ben des Recettes Ludiques :

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Disponible ici :

Prix constaté : 12 €

Test : Tatsu

Test : Tatsu

Petit jeu de pli qui tient dans la poche, Tatsu n’a pas fini de vous retourner la tête ! Avec seulement deux couleurs, blanc et noir, vous allez tout de même en voir de toutes les couleurs, surtout quand il vous faudra demander à vos adversaires de jouer pour vous. Tatsu est retors, mais ne vous méprenez pas, c’est un excellent jeu.

Le jeu de Wolfgang Werner est une ré-implémentation de son jeu Dr Jekyll & Mr Hyde, avec un thème asiatique abstrait, des illustrations magnifiques de Maxime Erceau et Matagot à la baguette.

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À qui de jouer à ma place ?

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Tatsu dispose d’un matériel minimal avec 28 cartes. Dans chacune des deux couleurs, vous trouvez :

  • 5 cartes de valeur 1, mais avec des points de victoires de valeurs 3, 4, 5, 6 et 7
  • 5 cartes de valeurs 2 à 6 qui valent chacune 1 seul point de victoire
  • 3 cartes de valeur 0 avec un niveau de multiplicateur de points de victoire, x1, x2, x3.
  • 1 carte fusion.

Il ne reste plus qu’à former 2 équipes (noir contre blanc) de 2 joueurs et distribuer 7 cartes à chacun. Pour le gameplay, c’est relativement simple : la carte de plus forte valeur jouée en premier remporte le pli.

Une fois les 7 tours de jeu joués, on calcule le score de chaque équipe :

  • En additionnant les multiplicateurs de la couleur de l’équipe d’un côté.
  • En additionnant les PV de toutes les autres cartes récupérées par l’équipe d’un autre côté.
  • Et on multiplie le tout !

Vos cartes multiplicatrices sont donc de précieux trésors. Jouez-les quand vous êtes certain de les récupérer et si elles sont dans les mains de vos adversaires, il vous faudra rapidement vous adapter !

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C’est là le twist, la nouveauté de Tatsu :

À votre tour, une carte de la couleur de votre équipe doit être jouée devant vous, cette carte, vous pouvez la jouer depuis votre main, mais vous pouvez également demander à n’importe quel autre joueur de jouer pour vous !

Demander à ses adversaires de jouer pour soi, ce n’est pas banal ! Cette particularité justifie à elle seule que le reste du jeu est relativement simple, car quand c’est à vous de jouer, la décision sera à chaque fois compliquée.

Faut-il demander à un adversaire de jouer à ma place ? A mon partenaire ? Jouer moi-même ?

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Un jeu petit mais costaud

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Pensez bien que si un joueur a les 4 dernières cartes dans sa main, il jouera pour tout le monde sur le dernier pli dans l’enchainement qu’il souhaite. Ce petit exemple résume à lui seul tout le gameplay de Tatsu ! Il est toujours compliqué de demander à un adversaire de jouer une carte de sa main pour soi, mais ne pas le faire c’est laisser le chaos perdurer. Je suis un fervent partisan de demander rapidement à l’autre équipe de jouer pour mieux contrôler l’avancée de la partie.

Pour vous sauver, il reste la carte fusion. Cette carte repousse le gain du pli à la manche suivante. Le pli est alors mis de côté et l’équipe qui emporte la manche suivante gagne alors les deux plis. Le timing de la fusion est à lui seul tout un programme ! Parfois, il est évident que jouer après le 6 adverse, c’est le coup parfait, d’autre fois, il permettra peut-être de sauver votre x3. Il n’est jamais simple de bien jouer la fusion, mais clairement cette carte compense une bonne partie du chaos du jeu.

Tatsu propose un gameplay unique qui pourrait rendre le jeu chaotique, mais plus vous y jouerez plus vous allez non seulement maîtriser les cartes et le timing pour les jouer, mais surtout le flow des rondes, quand demander à un autre joueur de jouer pour soi, lire les appels de votre partenaire, surveiller les cartes dans les mains de chacun, la couleur de la carte étant visible au dos.

Tatsu n’est pas des plus simple à prendre en main, la gymnastique mentale de ne pas jouer pour soi entraine parfois des erreurs de jeu comme jouer une carte de la mauvaise couleur ou jouer une carte de sa main alors qu’elle n’a aucune utilité à ce moment-là (un 5 alors qu’un 6 est déjà sur la table).

Les scores peuvent aussi s’envoler, avec des multiplications, on peut facilement prendre 100/150 points dans la vue en une ronde, ça peut être très frustrant, mais c’est aussi une composante des jeux de cartes, la part de hasard et l’enchainement de très bonnes mains fait partie du jeu.

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Je l’aime bien ce Tatsu. Avec sa petite boite qui permet tout de même de sleever les cartes, il tient dans la poche et si vous tombez sur des joueurs de plis il peut vous emmener au bout de la nuit !

Avec ses illustrations très réussies, c’est un bel objet en plus d’être un très bon jeu. Je vous le recommande à 4 joueurs même si la version 2 joueurs fonctionne bien, c’est pour 4 que le jeu est prévu.

Pour un budget très modeste à moins de 12 euros, vous avez de quoi faire avec Tatsu, vraiment une bonne pioche.

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Et enfin la vidéo de Romain avec Ben chez Les Recettes Ludiques :

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Disponible ici :

Prix constaté : 10,90 €

Test : Skull King

Test : Skull King

Commençons notre périple dans l’univers des jeux de cartes et pour cela rien de mieux qu’un fier et solide galion ! Si en plus, il est possible de devenir roi des pirates, pourquoi se priver ?

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Un classique

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Skull King est un classique, de ces jeux que l’on croise un peu partout sans l’avoir joué. Et pourtant je vous invite à y jouer ! Le jeu de Brent et Jeffrey Beck, illustré selon les éditions par Eckhard Freytag, David Bock et Apryl Stott est disponible en français via la maison d’édition Grandpa Beck’s games (quand on a un best-seller, on s’autoédite).

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Un gameplay simple et accrocheur

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Skull king est un jeu de plis avec une montée en puissance assez logique, à chacune des 10 manches, vous distribuez une carte de plus à chaque joueur, de 1 carte à la première manche jusqu’à 10 cartes à la dernière.

Ces dernières se divisent en 4 couleurs de valeurs 1 à 13 (première édition) ou 1 à 14 (dernière édition), la couleur noire étant l’atout. S’ajoutent des cartes spéciales, la sirène qui gagne sur toutes les cartes chiffrées, les pirates qui gagnent sur les sirènes et les cartes chiffrées et le Skull King qui l’emporte sur les pirates et les cartes chiffrées, attendez… et les sirènes ? Eh bien non ! Dans ce ménage à trois le Skull King bat les pirates, ces derniers battent les sirènes, mais les sirènes battent le

Skull King ! De quoi vous faire réfléchir 2 fois avant de vous lancer à l’abordage. Reste une carte, la fuite qui elle perd contre toutes les cartes.

Et avec ceci, à vous de jauger. Combien de plis allez-vous faire ? Pour rappel un pli est le fait de jouer la carte la plus forte sur un tour de table.

À la première manche, c’est plutôt simple : 0 ou 1. Et pour annoncer votre pari comme tout pirate qui se respecte, c’est en tapant du poing sur la table tous ensemble que ça se passe, « Ho Ho Ho » et il ne vous reste plus qu’à faire le chiffre du nombre de pli(s) espéré(s) avec le(s) doigt(s).

Zéro est une option tout à fait viable, elle peut rapporter gros, mais attention ! Au moindre pli gagné, c’est une perte de points qui vous attend.

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Tout est dans le scoring

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À la fin de chaque manche, on vient vérifier le pari de chacun. S’il est réussi, c’est 20 points par pli effectué. S’il est manqué, c’est 10 points de moins par écart entre votre pari et votre résultat

Si vous avez misé sur le 0 vous gagnez 10 points multipliés par la manche en cours (60 points à la 6ème manche) mais si vous faites le moindre pli, c’est le même score en négatif pour vous ! (-60 dans le cas présent).

Tout est là, dans l’analyse de votre main, dans le fait de prendre ou non des plis et surtout dans la tension de la manche en cours.

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2 jeux dans un jeu : c’est magique

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À chaque manche, chacun parie en même temps et on sait tout de suite si l’on va jouer en tension sur le nombre de plis à faire ou non.

Si le nombre total de plis pariés est inférieur au nombre de plis à faire (paris de 0, 2, 1, 0 à la manche 6 par exemple) alors, il ne faudra pas se battre pour gagner des plis, bien au contraire ! Les petites cartes deviennent vos alliées et vos pirates pourraient se faire capturer par le Skull King que ça ne vous dérangerait pas.

En revanche, si la somme des paris est au-dessus du nombre de plis que propose la manche, alors là, affutez les canons et hissez la grand-voile ! Chaque pli sera un combat, jouez vos cartes les plus fortes au bon moment pour réussir à atteindre votre objectif !

Skull King propose deux expériences de jeux différentes dans une même partie, avec des sensations diamétralement opposées, mais une tension palpable à chaque tour de jeu dans les deux cas et ça, c’est exceptionnel. Réussir un tel tour de magie, peu de jeux en sont capables et c’est ce qui en fait un grand jeu.

Ajoutons cette possibilité de parier zéro pli, une fois votre pari en place, la pression va monter un peu plus puisque chaque pli est un risque de transformer les points visés en points négatifs.

Skull King est une machine à émotions, certains plis sont d’une telle tension avec des choix cruciaux, du bluff, des paris sur la suite de la manche, bref il vaut mieux avoir le cœur bien accroché. Tout cela dans un paquet de cartes à 15 euros.

S’il fallait lui chercher des poux dans la tête à ce Skull King, je vous parlerais des paris. Une mécanique qui demande de l’expérience, une connaissance du jeu et son gameplay, pour jauger au mieux votre main et son potentiel. Les joueurs expérimentés auront un net avantage sur les nouveaux venus.

Ce Skull King est un excellent jeu, un jeu pour commencer à approcher les jeux avec des enchères, accessible, mais avec une très belle profondeur.

Alors, larguez les amarres et à nous les richesses, perroquet sur l’épaule au chant des sirènes, bienvenue sur l’île du roi des pirates.

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Et pour être complet, voici la critique en vidéo de Romain B. et Ben des Recettes Ludiques :

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Disponible ici :

Prix constaté : 14.90 €