Le Labo en Festival : Fij 2023 Cannes

par | 3 Mar 2023 | Non classé | 2 commentaires

Le Fij de Thibault :

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Une organisation hyper agressive et légèrement dépassée, des food trucks sous-dimensionnés, mais aussi un gros coup de cœur ludique, la possibilité d’essayer plusieurs jeux qui me faisaient de l’œil, des éditeurs au taquet pour présenter leur bébé et des rencontres toujours aussi sympathiques, on a encore passé un moment à part au FIJ 2023.

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Heredity (Darucat) : la claque du salon.

Un tout premier jeu pour l’auteur et le studio Darucat. A travers 5 scénarios, on incarne une famille de fermiers sans histoire dans un univers post-apocalyptique à la Mad Max/Fallout. Un coopératif avec une narration forte, immersive, et un gameplay suffisamment étoffé pour nécessiter une vraie réflexion de la part du groupe. La liberté dans l’approche, la sensation d’urgence, les rebondissements de l’histoire, tout contribue à vraiment se prendre au jeu. Hâte de voir le produit final en fin d’année.

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East India Companies (Atalia)

La découverte du capitalisme avec le développement du commerce entre l’Europe et l’Inde. On part acheter des marchandises en Inde pour les revendre plus cher en Europe. Mais comme on n’est pas seul à le faire, il faudra anticiper sur la variation de l’offre et la demande pour maximiser les profits, qu’on réinjectera dans notre compagnie ou qu’on dépensera pour prendre des parts dans celle des autres. Le jeu est hyper thématique, chaque mécanique s’explique très naturellement, sans que le jeu en devienne trop complexe. Hâte de refaire une partie pour voir s’il y a suffisamment de rejouabilité (le setup de départ ne variant pas d’un iota).

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Earth (Lucky Duck Games, Inside Up Games)

Jeu expert très plaisant dans son déroulé, à la courbe de progression importante, sans temps mort ou presque, où l’on construit son moteur à partir des cartes piochées, et dans la limite d’un tableau de 4 par 4 que l’on constituera au fur et à mesure. Il faudra donc optimiser, ne pas s’entêter dans une voie, parce que c’est surtout une course, à l’objectif et à la complétion de son tableau de carte. Ne vous laissez pas par les jolies illustrations et le thème bucolique, c’est un jeu frustrant, notamment à cause du choix permanent à faire entre les cartes à poser pour leur pouvoir ou leur scoring, et celles à défausser.

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Motu (Superlude)

Derrière le matériel et les règles qui le classent dans la catégorie des jeux légers, Motu est une succession de dilemmes pervers, puisqu’il s’agit de collectionner des icônes dans notre île, alors que la construction de celle-ci impose justement d’écraser systématiquement l’une de ces icônes. Quand on rajoute le fait que chaque joueur choisissent quand scorer les différentes icônes, que les volcans doivent se trouver à une distance bien précise de notre village et que le bord de mer doit être le plus long possible, on transpire à grosse gouttes lorsqu’il faut choisir une carte dans la rivière.

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Starship Captains (Iello)

L’explication des règles peut faire peur, mais on reste sur un jeu initié, où l’on améliore et pilote son vaisseau à travers la galaxie pour réaliser des missions, gagner des technologies et monter en influence auprès des différentes guildes. Le système de gestion des ouvriers est malin et plaisant, entre la réflexion à avoir sur l’ordre dans lequel les jouer (étant donné que les 3 derniers ne seront pas dispos pour la manche suivante) et la possibilité de les respécialiser à la volée ou presque. Nous avons dû écourter notre partie, mais elle avait un sacré goût de reviens-y.

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Space Aztecs (Lumberjacks Studio)

Jeu de collection avec de l’interaction, puisqu’on pourra tenter de voler les cartes que les autres joueurs ont posé devant eux. Une petite dimension memory également, les joueurs devront choisir à chaque début de manche quel paquet consulter parmi 9 pour y prendre la carte qui les intéresse. Petit jeu pour lancer l’ambiance en début de soirée, assez efficace.

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Look at the stars (Bombyx)

Un petit jeu de Flip & Write où l’on tente de créer des constellations dans notre ciel, la contrainte venant des formes imposées par le paquet de cartes qui se dévoile au fur et à mesure. Vite expliqué, vite joué, sans prétention.

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Founders (This Way !)

Malgré l’explication des règles assez tarabiscotée et la possibilité de faire uniquement quelques tours de jeu, on sent le concept hyper original et plutôt malin, pour un KS prévu pour juin. Chaque joueur se voit assigner secrètement 2 couleurs, et un pattern pour chacune. Il s’agira alors de placer chacun son tour et sur un plateau principal des tuiles afin de réaliser le plus possible ces patterns. Le petit twist c’est que chaque joueur a deux alliés cachés parmi les autres participants, un pour chacune de ses deux couleurs. Et comme à la fin, chaque couleur rapporte autant de points que le plus petit score entre les 2 joueurs concernés, on a tout intérêt à ne pas mettre de bâtons dans les roues de cet allié.

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Rivality (Nostromo Editions)

Après Aetherya, François Bachelet propose à nouveau un jeu aux règles simples de prime abord, presque simplistes. Il s’agit de remporter les majorités sur les tuiles qui vont venir petit à petit constituer le plateau de jeu, chacun en posant une à son tour, et plaçant ses golems en fonction des icones inscrites sur la tuile en question. Mais les règles avancées rendent le jeu plus stratégique et rendent l’aléatoire de la pioche beaucoup moins impactant. On aurait quand même aimé un mode 4 joueurs purement compétitif, et non pas en équipe.

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Mind Up (proto chez Catch Up Games)

Petit jeu très malin de collection de cartes, où l’on essaye de gagner les cartes dans un certain ordre afin de maximiser les points, et dans lequel les cartes ainsi acquises constitueront notre main pour la manche d’après. Parfait pour se fâcher avec ses amis dès le début de la soirée.

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Voyageurs du Tigre du Sud (Pixie Games)

Un peu dans le style de Narak, le nouveau jeu de Shem Philips demande de monter le plus vite possible sur une piste commune, dont les différents échelons ne sont accessibles qu’après avoir collectionné sur son plateau personnel les différentes icônes demandées. Il s’agit donc d’une course qui nécessite d’optimiser au maximum l’utilisation des dés et des ouvriers à notre disposition. Le casse-tête est de taille, peut-être un peu trop au détriment du fun.

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Sabika (Ludonova)

Jeu clairement expert de pose d’ouvriers où tout l’intérêt réside dans l’enchainement des emplacements où l’on choisit de déplacer nos ouvriers : comme ils circulent le long d’un disque dans un sens horaire, et qu’il devient tout de suite très cher de viser un emplacement déjà occupé ou un peu trop loin sur la piste, le joueur a vite fait de se retrouver bloqué et de subir, obligé de réaliser des actions sous-optimisées ou carrément de faire un tour à vide. Quant tout clique, le feeling est hyper satisfaisant, mais l’expérience devient rapidement très frustrante quand on a le sentiment d’être à contre-temps.

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Resonance (DTDA Games)

Jeu de plis (?) et de bluff où l’on joue une carte face cachée en espérant que le motif victorieux permettra de compléter les patterns nécessaires pour activer les 3 niveaux de notre démon personnel. On espionne donc ce qui intéresse les autres joueurs, on essaye d’anticiper la carte qu’ils vont jouer, on tente des crasses dans un jeu qui laisse la part belle à l’aléatoire. Un peu trop à mon goût.

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Challengers ! (Z-Man Games)

L’As d’Or 2023 m’a laissé sceptique, pour être honnête. On construit son deck pour ensuite le dérouler contre un adversaire qui aura fait de même de son côté, en espérant que les cartes sortent dans le bon ordre, histoire d’exploiter les combos espérés. Malheureusement, le côté deckbuilding prometteur est largement saboté par l’aspect totalement random des affrontements avec les autres joueurs.

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Marvel Zombies – Heroes Resistance (CMON)

Alors que la Core Box proposant le mode Zombie vient d’être livré aux backers, il était possible d’essayer la version low cost du mode Héros (avec des standees à la place des figurines), qui se rapproche plus des précédents Zombiecide. Quelques différences néanmoins qui nécessitent de prendre un peu plus de précaution avant de foncer tête en avant dans un bâtiment inexploré, et qui en font un jeu assez tactique au final.

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L’année des 5 Empereurs (Game Flow)

Jeu de commande du musée Gallo-Romain de Lyon, ça reste un deck-building plutôt classique mais avec un twist assez malin, où l’on construit son deck dans les premiers tours, avant de briguer la charge d’empereur et de passer dans un mode où l’on va surtout exploiter le deck afin de remplir 3 objectifs communs avant les autres joueurs. Il s’agira donc de timer précisément quand faire la bascule entre les deux modes, sachant que c’est irréversible.

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Bien évidemment, on essaie de vous mettre en ligne des critiques ludiques après avoir fait + de parties sur tout ou partie de ces jeux, et bien d’autres encore !!

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Le Fij d’Hélène :

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Le Festival International des Jeux de Cannes est l’un des rendez-vous de référence dans le milieu ludique. Avec son lot de nouveautés, le cru 2023 n’a pas failli à sa réputation.

Mon FIJ a commencé dans le train cette année.

En effet, j’ai voyagé en compagnie du Meeple Barbu, des Jeux et des Bières, des Ch’tis Meeples et d’une partie de l’équipe Gigamic. Nous avons bravement utilisé les tablettes du TGV pour jouer au jeu des cochons, à Hungry Hamsters et à Fency Sheep. De belles parties de rigolade en somme, du meilleur augure pour la suite !

Je ne parlerai ici que des jeux, pas de l’organisation, ni des food-trucks, ni de la météo… Et dans l’ordre chronologique, histoire de me remémorer tous ces bons moments.

On commence par un Ark Nova ? Y’a de la place. Allons-y pour le futur As d’Or ! (Il était dans mes pronos.) On ne le présente plus, je passe donc à la suite.

Chez la Boîte de Jeu, j’ai découvert Foxy, le mignon petit jeu où l’on doit savoir, à chaque nouvelle illustration, combien de fois on a vu chaque animal. Sans prétention, il a retenu toute mon attention !

Chez le même éditeur, Nimalia nous emmène créer une réserve animalière, avec des objectifs actifs à différents moments, parfois en même temps et parfois pas. Draftez et placez chaque carte en recouvrant au moins une case d’une carte précédemment posée. Un petit jeu sympathique à découvrir.

Avec Dice Theme Park chez Super Meeple, construisez votre parc d’attractions et envoyez-y les visiteurs qui s’y présentent. Rien de révolutionnaire ni de particulièrement intéressant ici par rapport à ce l’on trouve déjà sur le marché du JDS ; vous l’aurez deviné, je n’ai pas adhéré.

Carnegie, chez Pixie Games, avait pourtant tout d’un jeu qui pouvait me plaire… Mais je n’ai pas accroché. Pourtant un jeu de pose d’ouvriers où l’on incarne un entrepreneur et bienfaiteur du 19ème siècle, cela m’avait attirée. Je pense qu’une autre partie sera nécessaire, je reste sur l’envie de réessayer !

S’en est suivi un Earth, jeu devant lequel je suis restée dubitative tant on joue dans son coin. Dans le très demandé jeu de chez Lucky Duck Games, même si tous suivent l’action du joueur actif, on ne prête pas d’importance à ce que font les autres. Optimiser son moteur est le maître-mot ici, et peut-être qu’au bout d’un certain nombre de parties, on y fait davantage attention. A vérifier. Et de toute façon, on vous en parle bientôt au Labo. 😊

Et puis je suis tombée sur Coal Baron, la réédition de Gueules Noires chez C&C Publishing (financement participatif terminé depuis peu). C’est LE jeu qui m’a fait tomber dans la grande marmite des JDS, j’étais donc obligée de faire une partie ! Pas objective pour 2 sous, j’aime ce jeu de pose d’ouvriers et de commandes. Mes acolytes du jour ont aimé leur partie et demandé le lien pour le late pledge, il doit tout de même bien y avoir une raison ! 😉

Chez le nouvel éditeur Salty Knights, j’ai pu essayer Vorex, un jeu de pose de tuiles où l’on fait fleurir des plantes carnivores. On vous en parle bientôt au Labo.

Vint ensuite le proto de Sky Team chez Le Scorpion Masqué. Que dire ? Si le thème ne me parlait pas au départ, force est de constater que cette simulation d’atterrissage pour 2 joueurs (1 pilote et 1 copilote, donc asymétrique) m’a scotchée. J’attends sa sortie avec grande impatience !

Toujours chez le Scorpion Masqué, j’ai été agréablement surprise par le proto de Turbo Kidz, un jeu de rapidité par équipes où un joueur a les yeux fermés et trace la route en fonction des indications de son binôme qui lui indique le chemin en utilisant son pouce comme un joystick.

J’ai ensuite eu l’opportunité de faire un début de partie de Dead Cells, chez le même éditeur. Je ne connaissais pas le jeu vidéo mais le peu que j’ai joué m’a plu, même si ce n’est pas mon type de jeu, l’exploration de château et le dézingage de monstres n’étant pas forcément ma tasse de thé.

Au détour d’une allée, je me suis arrêtée devant Biotopes chez Palladis Games. J’ai enfin réussi à l’essayer et il m’a beaucoup plu. Vous créez votre écosystème, vous le gérez et vous luttez pour contrôler les territoires qui vous conviennent. On vous en reparle rapidement au Labo, au moment du financement participatif.

Chez Pixie Games, j’ai essayé Voyageurs du Tigre du Sud qui ne manque pas de promesses. Collection, influence, placement… A réessayer au calme !

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A l’année prochaine avec le plus grand des plaisirs ! D’ici là, bons jeux et bons festivals !

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Tous ces jeux (ou presque) sont ou seront disponibles chez notre partenaire

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crédit photo de couverture : © Palais des Festivals et des Congrès de Cannes / Snapmotion

2 Commentaires

  1. Anaïs

    Super ces retours, merci pour le partage.

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    • Fabien

      De rien ! Merci à vous de les lire ! Quels jeux vous intéressent le plus parmi la sélection ? Histoire qu’on écrive dessus en priorité si c’est possible 😉

      Réponse

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