Test: Concordia Venus

par | 28 Jan 2020 | Tests | 1 commentaire

Article rédigé par Jérémie McGrath.

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Un jeu de Mac Gerdts, illustré par Marina Fahrenbach et Dominik Mayer.

Édité par PD-Games et distribué par Matagot.

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C’est un jeu de gestion de ressources et de cartes pour 2 à 6 joueurs à partir de 14 ans pour des parties de 80 minutes.

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Le matériel :

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Plateaux épais, très grands, de ce côté-là c’est très bon !

2 grands plateaux avec 4 cartes possibles, le rêve !

Plein de meeples et de ressources en bois de très bonne qualité, mais par endroits la peinture n’est pas bien englobante pour moi, mais ça se remarque à peine.

Des plateaux joueurs qui servent d’entrepôts super épais, c’est du solide et du robuste !

Les cartes sont par contre un peu fines et sensibles à la courbure, donc si vous êtes comme moi maniaque des cartes plates, ne les laissez pas dans les mains de n’importe qui, il pourrait vous rendre vos cartes bombées !

Mais pour moi le gros défaut ce sont les pièces, certes elles sont de très bonne qualité et très solides !

Mais c’est la première fois quand j’ouvre un jeu que je suis déçu d’avoir des pièces en carton !

Peut-être parce que vu l’ambiance sur les plateaux, les couleurs, les ressources me faisaient vraiment faire un voyage dans le passé, et voir des pièces en carton sans relief m’a vraiment déçu !

J’aurais aimé des pièces plus authentiques, en métal, certes le prix aurait flambé, mais c’est assez peu thématique au final et c’est bien dommage.

Allez on pardonnera ça puisque le reste est très bon quand même et qu’au final on va vite oublier le matos pour se pencher sur le jeu et vraiment être captivé.

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A quoi ça ressemble :

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Comment on joue ?

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Une fois de plus je prends le train en marche et je n’avais jamais joué à Concordia avant cet opus, donc pour moi ce fût une découverte totale !

Je m’attends à un jeu expert, donc j’attends des règles épaisses et velues.

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Eh bien non !

Première agréable surprise, pas de règles épaisses et velues, un simple feuillet de 6 pages et une aide de jeu pour la mise en place du jeu ainsi que pour le fonctionnement de ceux qui voudraient jouer avec le jeu Concordia de base ou Salsa.

Et les règles sont claires et précises, elles décrivent un tour de jeu ainsi que le rôle de tous les personnages présents et leurs capacités ainsi que des exemples pour bien comprendre.

On notera une petite erreur dans la mise en place du jeu sur la règle, il est écrit que le premier joueur prend 5 sesterces et le second 4 etc…

La règle originale et le dos de chaque plateau joueur indique que le second joueur en prend 6 et donc le nombre de sesterces augmente en fonction du nombre de joueurs et en suivant les indications du plateau « entrepôt » des joueurs !

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Pour ceux qui, comme moi, n’avez pas joué à Concordia original, vous pouvez lire la suite, pour les autres, si vous voulez gagner du temps, passez à la section : « Vénus ça apporte quoi ? »

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Un tour de jeu standard se déroule ainsi : vous jouez une carte et appliquez son effet et on passe au joueur suivant.

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Simple non ?

Trop simple ?

Pas tant que ça !

Il est noté 14 ans sur la boite et ce n’est pas pour rien !

Concordia Venus fait partie de ces jeux dont les règles sont simples, la mécanique aussi, mais réussir à maîtriser le jeu et marquer des points sera plus délicat.

Car c’est un jeu de planification sur le long terme.

En effet, chaque personnage que vous jouez va vous permettre de réaliser une ou deux actions, parfois deux obligatoirement, parfois une partie seulement des actions disponibles et parfois une seule action sur deux possibles en fonction de votre besoin de l’instant.

Je ne détaillerai pas les cartes ici, la règle est parfaite pour ça !

Pour résumer, vos actions vont vous permettre de vous déplacer sur le plateau pour construire des villas, produire des ressources, commercer, recruter de nouveaux personnages, récupérer vos cartes, copier l’action d’un autre joueur ou répéter votre dernière action, il y a d’autres possibilités encore, mais je vous laisse le plaisir de la découverte !

Vous commencez la partie avec toutes vos cartes en main et vous allez décider dans quel ordre les jouer.

Tous les joueurs ont les mêmes cartes, donc seule votre stratégie peut vous mener à la victoire, pas la chance !

La seule part de « chance » du jeu vient de la réserve de personnages à recruter qui se fait via une pioche, mais le nombre conséquent de personnages disponibles au recrutement permet d’avoir quand-même un bel éventail de capacités à votre disposition !

Donc, quand vous jouez votre tour, vous pouvez commercer pour acheter ou vendre des ressources (la seule limite étant la taille de votre entrepôt), construire, recruter, déployer des colons etc…

Plus vous placerez de colons sur le plateau pour aller construire des villas et plus vous aurez de place pour stocker des ressources car, au départ du jeu, les colons sont stockés dans votre entrepôt.

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Un point important est de bien gérer votre argent car tout ou presque va vous coûter de l’argent.

La construction de villas (l’une des clés de la victoire) va vous coûter des ressources mais aussi de l’argent.

Et si vous voulez construire là ou un autre joueur a déjà construit, vous devrez vous acquitter du double du montant en sesterces du bâtiment standard !

Lorsque vous commercez, vous pourrez acheter ou vendre des ressources pour atteindre vos objectifs !

Parlons-en des objectifs !

Chaque carte personnage est associée au nom d’un dieu de l’antiquité romaine (qui d’ailleurs peut faire penser au nom des planètes du système solaire comme l’a fait remarquer l’un de mes joueurs puisque les planètes de notre système solaire ont été nommées d’après les noms des divinités romaines antiques. Ceci marque la fin de la minute culturelle !) et, en fin de partie, chaque carte rapportera des points de victoire en fonction de ce que vous aurez accompli.

Le tout sera multiplié par le nombre de cartes avec le même nom de dieu (ou planète, culture quand tu nous tiens !) que vous avez en votre possession, ce qui peut faire vite de gros scores si vous vous orientez vers des types de cartes spécifiques.

A titre d’exemple, lors de ma première partie, mes points finaux se sont envolés grâce aux cartes de marchands qui m’ont permis de multiplier mon score par 4 !

Sachant que j’avais les 10 points maximum possible, ça rapporte 40 points d’un coup, ça fait plaisir !

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Justement, comment est-ce qu’on y arrive, à la fin de la partie et au décompte des points ?

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Eh bien elle intervient quand l’un des joueurs construit sa 15ème villa ou lorsque l’on recrute le tout dernier personnage de la piste des cartes personnages.

Les autres joueurs jouent tous un tour et on procède au décompte des points et on déclare le vainqueur.

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Vénus ça apporte quoi ?

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Eh bien Venus apporte un mode de jeu en équipes !

Vous pourrez jouer avec 2 ou 3 équipes de 2 joueurs, mais pas 2 équipes de 3 par contre, ce n’est qu’une équipe d’un duo de partenaires.

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Comment ça fonctionne ?

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Les joueurs se placent autour de la table d’après un schéma expliqué dans les règles pour respecter un ordre de tour logique par équipe.

Et les tours de jeu alors ?

Eh bien comme le mode individuel dans la mécanique de pose de carte et de résolution de l’action immédiatement, sauf qu’ici lorsqu’un joueur joue une carte son ou sa partenaire devra en appliquer l’effet aussi !

Donc il va falloir être très observateur pour savoir ce dont votre partenaire a besoin, essayer d’anticiper ce qu’il pourrait faire ou pourrait avoir besoin.

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Pourquoi être observateur ?

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Tout simplement parce qu’il sera interdit aux joueurs de communiquer de façon explicite et de demander à ce que son ou sa partenaire joue tel ou tel personnage.

Une seule carte permet de le faire et encore, en silence, celui qui la joue prendra les cartes de son ou sa partenaire, et placera une carte en évidence en tant que suggestion pour son prochain tour.

Le ou la partenaire ne sera pas obligé(e) de suivre cette recommandation toutefois.

De plus, si l’un des deux est à court d’argent, il pourra aller se servir chez son ou sa partenaire qui ne pourra pas s’opposer à cette dépense !

Donc soyez prudents et observateurs.

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Ce système est intéressant puisque dans le cas où 4 joueurs jouent autour de la table, il y a peu de temps morts entre le tour d’un joueur et celui d’un autre.

D’après la règle, les équipes sont formées ainsi : joueur 1 et joueur 3 forment une équipe et donc joueur 2 et joueur 4 forment une autre équipe.

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Un tour de jeu sera donc découpé ainsi :

Joueur 1 joue une carte et applique l’effet.

Joueur 3 applique le même effet de carte.

Fin du tour du joueur 1.

Joueur 2 joue une carte et applique l’effet.

Joueur 4 applique le même effet de carte.

Fin du tour de joueur 2.

Joueur 3 joue une carte et applique l’effet.

Joueur 1 applique le même effet de carte.

Fin du tour du joueur 3.

Joueur 4 joue une carte et applique l’effet.

Joueur 2 applique le même effet de carte.

Fin du tour du joueur 4.

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Et ainsi de suite jusqu’à la fin de la partie qui est la même que dans le mode individuel, la construction de 15 villas pour un joueur ou l’achat de la dernière carte de la piste des personnages.

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Mais, sans communication explicite, on va vite faire des erreurs qui peuvent retarder la progression de notre partenaire !

Donc il faudra réussir à comprendre notre partenaire et nous adapter l’un à l’autre !

Malin et vraiment captivant comme mode de jeu, il apporte une autre dimension au jeu de base qui est déjà excellent.

Devoir jouer pour deux et gérer le plateau central et le plateau de notre partenaire offre un challenge agréable et très plaisant.

Cela limite aussi beaucoup les temps morts entre deux tours puisque nous jouons 2 fois lors d’un tour de table, ce qui aide à ne pas s’ennuyer le temps que les autres réfléchissent à leur stratégie !

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VERDICT

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Après que l’on m’ait vanté les mérites de ce jeu, j’ai enfin pu mettre la main dessus et me faire un avis par moi-même !

Déjà (c’est totalement subjectif !) je trouve le jeu très beau !

Ces maps qui sont totalement dans l’esprit Rome antique (jeu de mot avec Venus ahah je suis drôle !) les noms écrits en latin, il y a vraiment cette touche agréable qui fait que, visuellement, le jeu me plait, il m’attire et quand je vois les maps posées, j’ai envie de jouer, de m’étendre, de commercer et de bâtir un empire !

Belle réussite de ce côté-là !

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La mécanique, quant à elle, est aux petits oignons ; c’est fluide, rapide et efficace, on passe rarement de longues minutes à réfléchir à ce que l’on va faire puisqu’une fois la stratégie mise en place, le tout s’enchaîne assez logiquement !

Le mode en équipes est un gros plus que j’aime beaucoup et qui peut convaincre les plus réfractaires aux jeux de gestion puisque souvent réputés trop ennuyeux entre deux tours si les autres joueurs prennent trop de temps pour réfléchir ; en équipes, ce rythme est cassé.

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Pour moi, Concordia Venus est une véritable belle découverte, je dirais même un énorme coup de cœur et il va vite se hisser dans mon top, peut-être même rentrer dans le top 10 !

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 60€

1 Commentaire

  1. Christophe Dubos

    Bonjour, si on possede le jeu concordia venus, estce necessaire d’acheter la version de base de concordia ?

    Réponse

Trackbacks/Pingbacks

  1. Test: Canardage - […] allez, en fait ce jeu est comme Concordia : pour savoir jouer il suffit de lire ce qui est écrit…

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