Test: The Binding of Isaac Four Souls

par | 12 Mar 2019 | Tests | 0 commentaires

Binding of Isaac Four Souls est le résultat d’une campagne réussie de crowdfunding lancée en 2018 par Edmund McMillen, l’homme derrière les jeux vidéo Super Meat Boy, The End is Nigh et, bien sûr, The Binding of Isaac. Avec pas loin de 400 heures au compteur sur ce dernier, il ne m’a pas fallu plus de quelques minutes pour céder à la tentation.

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Livré en novembre dernier, le jeu se propose d’adapter la mécanique roguelike du jeu PC en un jeu de carte où les joueurs incarnent les personnages de l’univers d’Isaac tout en combattant des monstres, des boss. Des combats qui interviennent afin de collecter toujours plus de loot et de trésors avec, pour but ultime, d’être le premier à collecter quatre souls, ou « âmes » dans la langue de Molière. C’est d’ailleurs l’un des défauts que les plus francophones d’entre vous pourront lui trouver : le jeu n’est disponible qu’en anglais. Et vu la quantité de cartes ayant des effets en jeu ou modifiant tout ou partie des règles, une compréhension de cette langue est un prérequis presque indispensable.

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On passe en salle d’imagerie pour voir à quoi ça ressemble:

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Comment on joue?

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En jeu, les règles sont assez simples. Binding of Isaac Four Souls se joue jusqu’à 4 joueurs pour des parties allant de 30 minutes à 1 heure. Dans les faits, lors de nos parties tests, certains effets ont pas mal modifié cette durée annoncée, j’y reviendrai (spoiler alert). C’est Studio 71 qui s’est chargé de l’édition.

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Pour ce qui est de la mise en place, trois pioches sont réparties sur la table : le loot, les trésors et les monstres. Dans le cas de ces deux derniers paquets, les deux premières cartes de chacun sont dévoilées et posées faces visibles sur la table. Chaque joueur reçoit au hasard l’un des 15 personnages proposés, le trésor attaché au personnage reçu (on retrouve là Isaac et son D6, Judas et son Book of Belial… les joueurs ayant poncé la version vidéoludique du jeu ne seront pas dépaysés), trois cartes loot et trois pennys.

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Une fois que tout ça est fait, la partie peut démarrer. Durant son tour, chaque joueur a le choix entre plusieurs actions, obligatoires ou non. D’abord, il doit désengager toutes les cartes qui l’ont été le tour précédent (en activant la capacité de ladite carte par exemple) puis piocher une carte loot. Argent, bombes, cartes de tarot et autres bibelots peuvent ainsi être récupérés et ajoutés à la main du joueur. Celle-ci est d’ailleurs limitée à 10 cartes, toute carte surnuméraire étant défaussée à la fin du tour. Viennent ensuite les actions non obligatoires pouvant être exécutées dans n’importe quel ordre : jouer une carte loot, que ce soit pendant le tour du joueur ou celui des autres (c’est ce qui permettra aux plus vicieux d’influer sur les phases de combat des autres joueurs). Acheter un objet du paquet trésor pour 10 pennys (l’une des deux cartes face visible ou celle du dessus du paquet) et la poser dans la zone de son personnage pour pouvoir ensuite s’en servir. Combattre un monstre (idem que pour le paquet trésor). Engager sa carte joueur pour jouer une carte loot supplémentaire (là aussi, l’action peut être réalisée pendant les tours adverses).

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Voilà, c’est à peu près tout. Pour récupérer les souls, cela peut se faire en combattant les boss se trouvant dans le paquet monstres (s’y trouvent aussi des malédictions, des coffres et autres joyeusetés). Le système de combat se fait avec un simple dé à 6 faces. Un score minimal indiqué sur la carte du monstre est à atteindre pour lui infliger des dégâts, en cas d’échec, le joueur prend les dégâts indiqués. Le combat ne s’arrête qu’à la mort d’un des deux protagonistes. Si c’est le monstre, le joueur récupère les bonus associés et remplace la carte visible manquante du paquet. Si c’est le joueur qui meurt de décès, il défausser un trésor autre que celui attaché à son personnage, défausser une carte et perdre 1 penny. Chaque personnage à trois points de vie, ces derniers sont régénérés à la fin du tour.

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VERDICT

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Si le fonctionnement du jeu reste assez simple, le véritable sel vient de la pléthore d’effets différents que les cartes appliquent à la partie. C’est aussi sa plus grande faiblesse. Les parties virent vite au joyeux foutoir pour peu que chacun ait 5 ou 6 objets à disposition. Sachant qu’il faut aussi ajouter les éventuels effets des monstres lorsqu’ils sont posés face visible. Nous avons d’ailleurs été confronté à cet écueil assez rapidement. D’autant que trois cartes optionnelles existent, semblables aux « achievements » ou aux « trophées » du jeu original, et qui récompensent les joueurs en souls pour certaines actions. Lors de nos parties tests, elles ont considérablement raccourci les parties alors qu’elles sont censées être réservées aux parties « avancées ». A tel point que j’ai, pour ma part, ressenti une certaine frustration.

Pour ce qui est des joueurs qui ont partagé l’aventure avec moi, force est de reconnaître que Binding of Isaac Four Souls n’a pas vraiment fait l’unanimité. L’aspect deckbuilder empreint d’une trop grande part d’aléatoire casse un peu la dynamique de construction de son jeu. A chaque fois la victoire est revenue à celui qui réussissait le plus joli coup de poker. D’autant que nous n’avons pas particulièrement eu l’impression de pouvoir lutter contre l’ascension fulgurante de tel ou tel joueur. Bien sûr il est possible de prévoir quelques coups d’avance, mais on n’est jamais à l’abri d’une malédiction qui viendra vous abattre en plein vol, la victoire à portée de doigts, laissant le champ libre à celui qui a été numéro 2 tout le reste de la partie. Côté matériel par contre, rien à redire, un petit sac vient emballer les pennys, les cartes ont un aspect tissé des plus agréables sous les doigts et les illustrations, pour peu qu’on apprécie le style, sont vraiment superbes.

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En conclusion, Binding of Isaac Four Souls peut être sorti pour une petite partie en apéro, les règles sont suffisamment simples pour être expliquées en deux temps, trois mouvements, par contre pas sûr qu’il plaise aux joueurs les plus aguerris. Personnellement, malgré ses défauts, je l’aime beaucoup, mais bon, je ne suis pas vraiment objectif.

A noter qu’une première extension devrait voir le jour au mois de mai.

 

David.

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Disponible ici: philibert

Prix constaté: 40€

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