Nous avons mis la main sur The Big Book of Madness, et même si j’avais déjà vu passer la couverture de la boîte lors de mes pérégrinations sur les internets je ne m’étais pas vraiment intéressé à ce jeu. Bien mal m’en a pris puisque ce jeu est une petite pépite!! Le jeu vous place dans la peau d’un apprenti magicien qui va découvrir un grimoire enfoui dans son école de magie. Franchement, à ce stade du pitch et si je l’avais lu au dos de la boîte dans l’optique de l’acheter, je l’aurai vite fait reposé et je serai passé au jeu suivant… Harry Potter me laisse de marbre et ce jeu semble clairement surfer sur la hype du sorcier binoclard. Mais heureusement pour moi, c’est l’ami Zef qui a ramené ce jeu et on s’est lancé dans la partie sans même savoir de quoi il en retournait!
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Ma première impression fut alors « Woah! Classe! ». Car oui je m’exprime comme ça dans ma tête, et oui ce jeu est vraiment mais alors vraiment classe. Tout cela grâce au travail de Naïade, illustrateur de ce jeu. Le soin apporté aux personnages, monstres et à l’ensemble des éléments nous a bluffé et on rentre d’autant plus facilement dans un jeu qui nous fait de l’œil 😉
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– exemples de monstres dessinés par Naïade –
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Du coup j’ai pas résisté j’ai contacté ledit Naïade (merci Facebook qui permet au moindre péquin d’aller importuner n’importe qui. Tiens faudrait que j’essaye avec Mister Orange D. Trump qui adore tellement les réseaux sociaux… manquerait plus qu’il me réponde.).
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En tout cas Naïade a eu la gentillesse de nous accorder un peu de son temps alors on vous livre ici les fruits de ce court échange:
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Bonjour Naïade et merci de répondre à quelques questions! Nous avons testé The Big Book of Madness, jeu de société pour lequel tu as réalisé les illustrations. Le jeu nous a vraiment plus et il est intéressant à plus d’un titre. Mais c’est surtout les illustrations qui nous ont littéralement bluffé! Du coup on a voulu en savoir un peu plus sur toi!
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– Peux-tu te présenter rapidement et nous décrire ton parcours?
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« Je m’appelle Xavier, illustrateur spécialisé dans les jeux de société depuis 2009, j’ai commencé grâce à Funforge sur le jeu Isla Dorada et depuis j’ai eu le plaisir d’illustrer plus d’une 20aine de jeux.
J’ai réussi à me faire un nom dans ce petit milieu grâce aux succès de Seasons de Régis Bonnessée et de Tokaido d’Antoine Bauza. »
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– Concernant The Big Book of Madness quelles ont été tes inspirations? On note quelques clins d’œil par-ci par-là 😉
On a vraiment été séduit par ton travail sur ce jeu on a l’impression que tu as pu laissé aller ton imaginaire pour créer ces monstres qui veulent sortir du grimoire!
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« Pour The Big Book of Madness je me suis naturellement inspiré de l’univers d’Harry Potter, j’ai également fait pas mal de recherches sur les éléments feu, eau/ glace, air et végétal pour avoir une base crédible sur les illustrations de sorts.
En ce qui concerne les monstres je me documente aussi sur les mythes et légendes diverses , j’étais également à l’époque très influencé par le travail du collectif Catfish Deluxe (Fabien Mense, Bill et Gobi) »
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– Avais-tu carte blanche pour ce travail ou avais-tu une ligne directrice déjà définie?
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« Il y a toujours des contraintes à respecter pour la réalisation d’illustrations destinées aux jeux de société: ergonomie, univers, lisibilité, cible …
La première partie de la production de ce jeu à été compliqué, nous ne nous sommes pas compris avec la boite de développement en charge du jeu. Dans un second temps j’ai travaillé directement avec Iello qui m’a laissé beaucoup de libertés. »
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– De manière générale comment se passe une commande traditionnelle? Les délais, les libertés, les limites, comment se passent les choix de telle ou telle illustration, est-ce que tu as ton mot à dire etc…
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« En général la maison d’édition me contacte pour me présenter un jeu dont les règles et réglages sont terminés ou presque. Le chef de projet a souvent une idée sur l’univers général et la cible visée (tranche d’age, type de joueur/joueuse), il a surtout des données précises sur ce dont il a besoin en terme d’illustrations, cartes, punch, plateau, couverture, habillage …
A partir de là mon travail est de proposer des illustrations adaptées, cohérentes, fonctionnelles… Mes dessins doivent attirer les éventuels acheteurs, transporter le joueur dans un univers établi et servir la mécanique du jeu.
Je dois par mon expérience et mes compétences être capable d’apporter plus que ce que me demande l’éditeur, lui proposer des idées, des éléments auxquels il n’aurait pas pensé où qu’il n’aurait pas cru possible.
Nous avons la chance en France d’avoir des maisons d’édition professionnelles , compétentes et ambitieuses et j’ai eu le plaisir de travailler avec des gens exigeant mais qui m’ont laissé beaucoup de libertés. »
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Merci encore à Naïade pour sa disponibilité et ses réponses qui nous donnent plein d’infos sympa sur ce métier d’illustrateur, encore assez méconnu je trouve.
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Revenons à nos moutons! The Big Book of Madness est donc un jeu de deck-building coopératif. Créé par Maxime Rambourg, illustré donc par Naïade, édité par nos « voisins » Iello. Le jeu est prévu pour 2 à 5 joueurs, à partir de 10 ans et pour une durée d’environ 1 heure. Avec vos acolytes apprentis sorciers, vous avez ouvert le livre qu’il ne fallait pas… Ce grimoire renferme plusieurs monstres qui ne cherchent qu’à s’en échapper. C’est vous qui avez fait la boulette, c’est donc à vous de vous en charger.
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– Mise en place du jeu –
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Le grimoire est symbolisé par des grandes cartes que l’on va feuilleter au fur et à mesure du jeu, et qui vont faire apparaître les monstres mais aussi les bonus ou malus à déclencher en cas de victoire ou de défaite.
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– cartes personnages avec leur pouvoir spécifique –
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Vous allez tout d’abord choisir un personnage parmi ceux proposés. Chacun aura un pouvoir spécial, et une main de départ différente. Un départ asymétrique qui orientera vos actions et vos choix de deck-building. Vous recevrez aussi des cartes sorts que vous pourrez lancer durant la partie, comme tout bon magicien est censé savoir faire.
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Les cartes représentent les différents éléments disponibles dans le jeu qu’il vous faudra réunir pour vaincre les monstres qui sortent du grimoire. Comme tout bon jeu de deck-building il faudra construire son deck au fur et à mesure et l’alimenter avec des cartes toujours plus puissantes, tout en orientant ses choix de cartes vers des combinaisons favorisant ses points forts, et son pouvoir spécial si possible.
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– les cartes folies…plutôt explicites non? –
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Etant un jeu coopératif, TBBoM (oui on s’est aussi dit que ça faisait cool comme raccourci 😉 ) vous mettra face à un monstre qui cherche à sortir du grimoire, et qu’il vous faudra vaincre en équipe, chacun participant selon ses cartes et/ou capacités. L’entraide, la communication et la tactique seront indispensables pour vaincre les monstres qui essaieront de sortir au fur et à mesure des tours, sous peine de voir des pénalités s’accumuler et vous faire perdre la partie. Les pénalités sont symbolisés par les cartes folies qui viennent s’insinuer dans votre deck, et donc « polluer » votre main. Attention car si vous accumulez trop de cartes folies, la partie est perdu. Votre faible esprit d’apprenti sorcier n’ayant pas résisté à la déferlante de magie!
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– les piles de sorts –
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Lors de votre tour, vous pourrez aussi acheter des sorts parmi ceux proposés. Encore une fois la stratégie commune va guider vos choix puisque certains sorts seront bien plus efficaces s’ils sont possédés par votre voisin par exemple. Plus on achète des sorts, plus les autres sorts révélés dans la pile seront puissants. Il ne faut donc pas négliger l’amélioration des sorts durant la partie.
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Pour vaincre un monstre il vous faudra réunir des éléments en nombres et couleurs différents. C’est là que la coopération rentre en jeu puisque chaque joueur pourra « stocker » des cartes éléments au-dessus de sa carte personnage pour la rendre utilisable par tout le monde autour de la table, et ainsi aider à réunir les éléments nécessaires.
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VERDICT
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TBBoM est une véritable perle pour ceux qui aiment le coopératif. Ici pas question de jouer dans son coin, de garder ses cartes pour soi, et d’espérer vaincre les monstres en solo. Tout le monde est dans le même bateau et il faudra une communication de tous les instants, une stratégie établie et l’utilisation de toutes les neurones disponibles autour de la table (c’est là que vous vous demanderez pourquoi votre pote a insisté pour amener cette triple buse à votre soirée jeux 😉 ).
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L’interaction est donc maximale, différents niveaux de difficulté facilitent l’apprentissage, et on vous conseille des parties à 4 joueurs pour éviter que le 5ème ne se retrouve toujours dans la même position du tour de jeu.
Il faut gérer l’apparition des cartes folies qui viennent vite vous plomber les decks et amplifier l’effet chance du deck-building. Si vous êtes déjà du genre poisseux au tirage, les cartes folies viendront rajouter un second effet kiss-cool et il vous faudra vraiment compter sur l’aide que pourront vous apporter vos acolytes!
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Les superbes illustrations, vous l’avez compris, ajoutent la cerise sur le gâteau déjà bien servi par des mécaniques efficaces, et un gameplay exigeant.
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