Test: Everdell

Test: Everdell

En ce moment la réception du Kickstarter de l’extension Pearlbrook a relancé l’intérêt pour ce jeu et la campagne express pour les 2 nouvelles extensions ainsi que la proposition d’une VF en fait le jeu du moment ! Mais faut-il y aller ?

Pour commencer passons à la conclusion : oui c’est trop cher. La TVA et les frais de port font exploser la facture. Si vous ne décrochez pas suite à cette constatation alors la suite peut vous intéresser.

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Everdell donc, il parait trop mignon et choupinou mais méfiez-vous de l’eau qui dort, le jeu n’est pas un familial.

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Everdell est un jeu qui peut sembler familial de par son thème et ses illustrations. Mais attention sous son image de jeu presque pour les enfants se cache un jeu que l’on peut facilement classer en familial +, catégorie entre le familial et l’expert.

Everdell vous propose un sacré défi ! En 3 saisons il faudra créer son village de lieux et de personnages des bois, en 15 cartes maximum. Pour se faire vous disposerez de 2 compagnons qui activeront différents lieux des sous-bois sur le plateau central ou chez vos adversaires pour récolter de précieuses ressources et ainsi construire ou recruter lieux et habitants, ce qui fera de votre village le plus beau de la forêt jolie.

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Il est l’œuvre de James A. Wilson et est illustré par Andrew Bosley. Starling Games est l’éditeur.

Prévu pour 1 à 4 joueurs, à partir de 13 ans et pour une durée comprise entre 1 et 2 heures.

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A quoi ça ressemble?

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Matériel:

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Le point fort du jeu sans aucun doute ! et c’est qu’il flatte la rétine avec son plateau tout en rondeur et son arbre éternel en 3D! les illustrations sont également magnifiques. Mais cet arbre en 3D à quoi sert-il ? deux versions s’affrontent, certains disent qu’ils l’auraient vu pousser et que de vrais animaux l’habitent, à ce titre il serait absolument indispensable !

D’autres argumentent que c’est un accessoire qui s’abîme vite, qui n’apporte pas grand-chose au gameplay et qu’il est donc dispensable.

Oui cet arbre prend de la place au-dessus de la ludothèque et n’est pas des plus lisible, mais comme on dit tout ce qui est inutile est indispensable ! Et finalement, n’est-il pas magnifique ?

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Le reste de ce qui est proposé est du même acabit. Les meeples proposent de nombreuses races des petits habitants locaux et ils sont trop mignons, les ressources sont au top avec une mention spéciale pour les baies que l’on a juste envie de dévorer.

Pas de plateau joueur, le but étant de créer un village de 15 cartes vous devrez stocker vos ressources sur un coin de table, et construire votre village comme bon vous semble, l’ordre ou la disposition des cartes

N’ayant aucun impact. Pour info l’extension Bellfaire proposera des plateaux joueurs qui je dois l’admettre manquaient pour garder l’esprit du jeu d’un matériel premium.

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Comment on joue?

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Everdell dure le temps d’une année dans les sous-bois : de la sortie de l’hiver aux prémices du suivant. Pour vous préparer au mieux et vous développer vous disposez d’une action par tour : poser un meeple ou jouer une carte.

Les cartes sont de deux types, les lieux ou les habitants. C’est avec elles que vous allez construire votre village qui se composera de 15 cartes placées devant vous.

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Commençons avec les lieux qui sont uniques ou communs que vous construirez en bois, pierre et résine, chaque lieu dispose d’un pouvoir particulier en fonction de leur couleur, nous y reviendront.

Les habitants, uniques ou communs eux aussi, que vous recrutez font également partie de ses familles de couleur et pour cause : chaque habitant est associé à un lieu ! Ainsi le facteur pigeon est associé au bureau de poste par exemple.

Pour recruter ces personnages il faudra leur fournir la quantité de succulentes baies qu’ils demandent ou, si vous disposer de leur habitat déjà placer dans votre village, il vous suffira de les poser gratuitement.

Cette méthode de chaînage n’est pas sans rappeler celle de 7 Wonders.

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Lieux et habitants sont répartis selon une couleur d’appartenance :

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  • Les lieux et habitants verts produisent des ressources et vous en fourniront dès leur construction et quand vous déclencherez une phase de production.

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  • Les lieux et habitants marrons sont des destinations que vos meeples pourront activer mais également ceux des autres joueurs contre rétribution bien évidement.

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  • Les lieux et habitants bleus se déclenchent suite à la pose d’autres cartes ou permettent de modifier certaines règles.

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  • Les lieux et habitants gris qui s’activent une seule fois, immédiatement après leur construction.

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  • Les lieux et habitants violet vous donnerons plus de points en fin de partie.

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Pour l’action de pose de meeple cela se passe chez les autres joueurs ou autour du plateau central ou de nombreux lieux de la forêt vous sont proposés pour récolter les ressources nécessaires.

Les premiers lieux sont fixes, imprimés sur le plateau et vous offriront des actions ou un seul meeple pourra se placer et d’autres sans limite de nombre.

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En début de partie suivant le nombre de joueurs on disposera également un nombre définit de cartes lieux offrant de nouvelles actions possibles et permettant d’augmenter la rejouabilité au passage.

Avec tout ceci vous voilà parti ! Les beaux jours reviennent et il vous faut stocker et construire rapidement vos premiers lieux ou recruter vos premiers habitants. Mais avec seulement 2 compagnons à placer à votre disposition vous serez vite freiné.

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Quand un joueur n’a plus de meeples à placer et aucune carte à jouer ou jouable il n’attend pas les autres ! A son tour il va tout simplement avancer à la saison suivante ! Il se peut donc qu’en fin de partie un joueur termine deux ou trois tours avant les autres.

Mais rien de bien méchant, vous ne vous ennuierez pas à voir les autres finir rapidement (étant moins nombreux à jouer).

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Mais comment fait-on pour passer à la saison suivante ?

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En commençant par récupérer vos meeples du plateau ou de chez vos adversaires, libérant ainsi les espaces que vous occupiez.

Puis en récupérant dans l’arbre éternel de nouveaux meeples. 1 premier en passant au printemps puis 1 en passant du printemps à l’été puis 2 en passant de l’été à l’automne.

De plus vous déclencherez des phases de production au début du printemps et de l’automne. Ces phases activent toutes les cartes vertes.

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En passant a l’été chaque joueur va piocher la carte de son choix dans la prairie, la partie centrale du plateau. Ce qui permet aux joueurs en avance sur les autres dans les tours (et qui avancent donc un peu trop vite) de choisir en premier une carte qui les intéressera.

Et voici comment chaque joueur va avancer dans la partie à son rythme.

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Pour le scoring final 4 lieux au pied de l’arbre éternel peuvent accueillir l’un de vos compagnons pour vous faire gagner plus de points.

L’arbre éternel, sur ses plus hautes branches vous permettra également de scorer avec des cartes piochées au hasard.

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VERDICT

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Depuis le premier Kickstarter je suis fan du thème, des mécaniques et bien entendu son matériel.

Les illustrations sont à tomber, le travail fourni est impressionnant.

Et le jeu ? les sensations sont bonnes, l’interaction est présente sur le plateau, on se pique les places puis quand un joueur passe à la saison suivante on se jette sur les espaces qu’il vient de libérer.

Au début de chaque partie les joueurs sont persuadés que 15 cartes sera impossible à réaliser, c’est donc un plaisir supplémentaire de finir la partie en étant capable d’en poser une 16ème (ce qui est interdit, c’est 15 le maximum).

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Everdell est beau, c’est indéniable. Mais Everdell est également un très bon jeu de construction de tableau doublé de pose d’ouvrier. La VF est certes « un peu » chère mais si le jeu devient disponible en boutique le tarif du KS est correct.

Voici le lien de la campagne en cours: ici

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Petit aparté : je n’ai pas encore testé l’extension mais dès que cela sera fait je vous en parlerai !

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L’avis de TeaMan :

J’ai beau l’avoir voulu très fort, j’ai du mal à être emballé par Everdell. Le jeu est loin d’être mauvais, il tourne même bien et mélange efficacement les mécaniques de gestion de main et de pose d’ouvrier mais j’ai quand même un certain nombre de reproches à lui faire.

D’abord, le matériel. Les illustrations sont magnifiques, c’est un fait, mais je fais partie des gens qui ont du mal à voir l’arbre autrement que comme un gros machin inutile, encombrant la table et nuisant à la lisibilité du jeu.

Everdell a pour lui des règles très abordables mais cette accessibilité est alourdie lors des premières parties par beaucoup de textes à lire (très peu d’iconographie) et quelques mécaniques mal assorties au thème (la gestion des saisons notamment).

On peut dire qu’en tant que jeu à moteur, Everdell fonctionne mais globalement l’effet des cartes manque de cet aspect satisfaisant que l’on cherche dans ce genre de jeu. Il y a moyen de faire des combos mais rien qui donne le sentiment de surpuissance d’autres jeux du genre.

En bref, Everdell est un bon jeu aux mécaniques efficaces mais qui doit surtout sa réputation à son esthétique réussie et pèche par une expérience de jeu un peu en retrait. Comme le jeu n’est pas non plus déplaisant, je testerai à l’occasion l’une de ses extensions, Spirecrest, présentée par les amateurs comme la meilleure.

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Disponible ici :

Prix constaté : 54 €