Test : Terra Nova

Test : Terra Nova

Cette critique a été rédigée à l’aide d’une boite fournie par l’éditeur que nous remercions.

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Dans l’univers de Terra Mystica et Projet Gaīa, un nouveau jeu arrive : Age of Innovation. Mais en attendant ce mastodonte de la terraformation en asymétrie, c’est Terra Nova qui vient de débarquer !

Le jeu d’Andreas Faul, illustré par toute une équipe composée de Loīc Billiau, Inga Keutmann, Lukas Siegmon et Christof Tisch est édité chez Super Meeple pour sa version française.

Terra Nova est le petit dernier mais également le tout premier en termes de complexité. Son but n’est absolument pas d’entrer en concurrence avec ses grands frères, mais de tout simplement être une porte d’entrée vers cet univers complexe et prenant. On peut aussi voir en ce jeu le moyen de se faire un petit shoot de terraformation en une petite heure avec des joueurs habitués des deux autres jeux.

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Un gameplay allégé mais pas sans profondeur

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À quoi ressemble Terra Nova ? C’est tout d’abord un plateau central composé d’hexagones de 5 types différents et des couleurs de joueurs associées.

Des hexagones, donc du territoire, non ? Effectivement, votre but est de construire vos bâtiments pour déverrouiller des revenus plus importants et des bonus tout en planifiant au mieux vos actions pour en retirer un maximum de points de victoire tout au long des 5 manches de la partie.

Le gameplay de Terra Nova est redondant et plutôt léger : construire des bâtiments de base pour ensuite les améliorer en comptoir et enfin en palais. C’est un choix qui me semble assumé pour proposer un jeu bien plus accessible, plus familial.

Vous pourrez également développer votre navigation et construire des ponts pour dominer les cours d’eau qui traversent la carte.

On ajoute les pions de pouvoir qui se chargent dans 2 bols avant d’être actifs dans un 3ème et vous permettent de les dépenser pour des bonus communs à tous les joueurs sur le plateau central.

Ce plateau est au centre de tout, et tout hexagone où se trouve une construction est pris pour toute la partie. Vous imaginez aisément à quel point l’interaction sera présente ! Construire, c’est repousser les autres, chaque choix d’emplacement de construction devra être mûrement réfléchi, il est tout à fait possible de bloquer un adversaire.

L’étude du plateau en début de partie est d’ailleurs assez importante pour choisir où vous placerez vos premières maisons.

L’ordre du tour. Lui aussi est un élément central du gameplay, jouer en premier vous permettra de choisir vos emplacements et de prendre les bonus liés au pouvoir, mais jouer après c’est s’adapter. Gardez également en tête que l’argent est le métronome de la partie, plus d’argent plus d’action, il vous faudra également anticiper vos revenus et savoir garder quelques deniers de côté d’une manche à l’autre.

Ajoutons quelques menus détails comme les tuiles de bonus à changer à chaque fois que vous passez ou encore les bonus associés à la création de ville.

La gestion des rivières peut se faire de deux façons, soit à l’aide de ponts pour une liaison en dur ou alors pour plus de flexibilité avec votre capacité de navigation.

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Faites vos choix, vous savez tout ! Alors oui, ça peut faire un peu peur, mais pas d’inquiétude ! Le jeu reste tout à fait digeste et se classe dans la gamme des jeux familiaux +, des jeux très accessibles avec un large public cible.

Le jeu est plutôt tranquille à deux joueurs et bien balancé à trois. C’est à quatre que le jeu devient tendu et peut être méchant, si vous vous laissez enfermer, il deviendra compliqué voire impossible de revenir dans la partie sans territoire à conquérir. Je conseille la découverte à trois joueurs pour appréhender le jeu et ses mécaniques, et pour les jeunes joueurs, je vous conseille de les attabler à partir de 12 ans.

Avec tout ceci, vous avez un jeu correct, mais Terra Nova ne s’arrête pas là en ajoutant des peuples aux pouvoirs asymétriques. Chaque peuple est associé à un type de terrain sur lequel il peut construire, à divers bonus personnels et avec tout ceci le jeu gagne en épaisseur.

Tout ceci fait de Terra Nova un jeu porte d’entrée pour des ludistes avides de nouveautés et en quête d’approfondissement de leurs connaissances. Terra Nova permet de découvrir des mécaniques et une interaction pas si communes dans les jeux que je qualifierai d’accessibles.

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Et pour les gros joueurs ?

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Terra Nova n’oublie pas les joueurs plus aguerris, les anciens comme on dit. Le jeu dispose de plateaux peuples recto/verso avec plus d’options et d’asymétrie sur les versos. De quoi approfondir l’expérience de jeu.

Le second avantage de Terra Nova avec les gros joueurs est son temps de jeu, avec un peu plus d’une heure, il permet d’avoir les sensations de Terra Mystica dans un timing plus serré. Il ne remplacera pas ce dernier, c’est certain, mais de temps en temps, il est aussi agréable de jouer « plus léger ».

Personnellement, si on me propose une partie, je ne dirais pas non, est-ce qu’avoir les deux dans ma ludothèque est cohérent ? Peut-être pas, mais pour une association, c’est l’occasion de réunir du monde autour de la table.

Avec Terra Nova, vous avez un jeu vous permettant de passer une étape dans votre progression ludique, un vrai marche pied vers des jeux plus experts. De même, si vous êtes déjà amateur de jeux plus velus mais que Terra Mystica ou Projet Gaïa ne sont pas encore dans votre ludothèque, alors ce Terra Nova peut être une bonne pioche !

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Disponible ici :

Prix constaté : 45 €

Test : Ark Nova

Test : Ark Nova

Le nouveau jeu de Feuerland débarque prochainement en VF chez Super Meeple et ayant eu la chance de me procurer une boite en anglais, c’est l’occasion de vous brosser le portrait de ce jeu qui me plait énormément.

Ark Nova est le nouveau jeu de Mathias Wigge, illustré par Loïc BilliauDennis LohausenSteffen Bieker, pour 1 à 4 joueurs pour des parties de 90 à 180 minutes. Qu’on se le dise dès à présent, vos premières parties seront longues, très longues même.

Pour le graphisme, le jeu n’est pas sans rappeler Terraforming Mars avec du photo réalisme, plutôt agréable à l’œil, le thème zoo/animaux étant propice à des illustrations plus kawaii.

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Le matériel :

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La boite d’Ark Nova en impose. Elle dépassera légèrement de votre Kalax, on retrouve le format de Coffee Traders chez le même éditeur. A l’intérieur, pas mal de matériel avec du bon, du très malin et du décevant.

Tous les éléments en carton et les cartes sont de bonne qualité, lisibles et facilement repérables. L’iconographie est logique une fois prise en main.

Pour le gros point fort, il se trouve dans les deux rangements en plastique qui permettent de stocker tous les pions de manière à faciliter la mise en place et durant la partie à retrouver une pièce spécifique. Très bon point que l’on a pu croiser dans la boite d’A la Gloire d’Odin par exemple.

Pour le point décevant, on en revient à la comparaison avec TfM… Les plateaux personnels sont de simples feuilles ! On va placer sur ces dernières des éléments représentant les enclos des différents animaux, tout d’abord sur leur face « vide », puis on devra les retourner une fois qu’un animal y sera placé. Cette manipulation d’une pièce au milieu d’autres n’est pas des plus agréable quand tout est placé sur cette feuille/plateau joueur.

Au final le ressenti est tout de même positif, on en a pour son argent dans cette boite avec plus de 200 cartes !

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Le jeu se joue donc sur votre plateau personnel, où vous allez placer des enclos pour accueillir vos futurs pensionnaires, où vous disposerez vos différents bonus et stockerez votre argent et vos ouvriers.

Il se déroule également sur un plateau central tout en longueur proposant un marché de cartes, une piste de connaissance permettant d’accéder à plus de cartes sur ce marché et à une double piste que les aficionados de Rajas of the Ganges reconnaitront :

  • d’un côté, un marqueur comptabilisera les tickets représentant l’attractivité de votre zoo,
  • de l’autre côté, vos point de prestige,
  • les deux pistes sont côte à côte et celle du prestige avançant plus rapidement (1 prestige couvre 2 ou 3 tickets).

La fin de partie étant déclenchée lorsqu’un joueur croise ses deux marqueurs.

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Pour effectuer des actions vous disposez de 5 cartes sous votre plateau personnel. Chacune proposant une action du jeu. Elles sont chacune disposée sous un emplacement entre 1 et 5. La force de l’action jouée est dont définie par l’endroit où se situe la carte. Une fois jouée vous placez la carte en position 1 et déplacez les autres pour combler l’espace. Votre timing et l’enchainement des actions que vous jouerez est donc au centre du jeu.

Pour les faire évoluer, vous allez jouer des cartes. 3 types de cartes dans la pioche du jeu :

  • celles avec des animaux qui vous amènent tickets et prestige,
  • celle avec sponsors qui sont des installations ou des employés qui vous permettront d’optimiser votre partie, de déclencher des effets immédiats ou permanents, et, pour certaines de scorer des points de prestige supplémentaires en fin de partie,
  • des cartes de scoring au fonctionnement un peu particulier. En les jouant de votre main vous les rendez disponibles à tous les joueurs !

Les cartes d’animaux ont un cout en argent et vous demandent d’activer la carte action animaux qui permet d’en jouer 1 ou 2 selon sa force. Certaines cartes ont des prérequis fonctionnant comme dans Terraforming Mars, pour jouer telle carte il vous faut des badges, badges que vous allez récupérer sur les cartes que vous jouez ou sur des jetons à récupérer. Bien entendu, certaines cartes n’ont pas de prérequis, cette mécanique permettant de créer une évolution dans la partie. On ne jouera pas des éléphants ou un tigre de Sibérie de suite ! Il faudra d’abord poser d’autres animaux et/ou sponsor du même continent pour enfin accueillir ces animaux qui augmenteront la renommée de votre zoo !

Les cartes sponsors se jouent avec la carte action du même nom, sponsor. Le cout demandé par la carte que vous jouez devant être inférieur ou égal à la force de la carte sponsor à ce moment-là.

Les cartes de scoring seront jouées avec la carte action association. Cette action doit être de force 5 et vous devez disposez d’un ouvrier disponible pour la valider. La carte association permet également de récupérer des bonus pour optimiser les autres actions.

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Nous venons de voir 3 des 5 cartes actions, il nous reste la construction. En effet, pour placer un animal dans votre zoo, il lui faut un enclos disponible. Avec la carte action construction, vous pouvez construire un enclos de la taille maximale de la force de votre action. Pour chaque espace, vous paierez 2 d’argent.

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La dernière action vous permet de recompléter votre main. La carte action carte vous permet de piocher un nombre de cartes en fonction de sa force. Les cartes piochées le sont toutes depuis le deck (au hasard donc). Si l’action est assez forte, vous pouvez à la place effectuer un snap qui consiste à piocher la carte de votre choix parmi celles disponibles.

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5 cartes actions à gérer et activer au bon moment pour enchainer les effets les mieux optimisés. En plus de tout cela, vous pourrez, durant votre partie, améliorer ces cartes. La version améliorée vous permet de disposer d’effets plus puissants ou mieux optimisés comme piocher dans les cartes visibles plutôt que du deck ou construire plusieurs enclos (la limite étant que la somme des enclos doit être égale ou inférieure à la force de l’action).

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A vous donc de déclencher ces améliorations et de choisir lesquelles faire en priorité. Vous ne pourrez améliorer que 4 cartes au maximum.

Avec tout ceci, à vous de créer le parc le plus prestigieux et le plus attrayant pour provoquer le croisement de vos deux marqueurs et ainsi déclencher la fin de partie.

Quand cela arrivera, chaque joueur calculera son score qui sera égal à l’écart entre vos deux marqueurs.

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VERDICT

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Ark Nova est un jeu qui ne partait pas avec un bon apriori à ma première partie. Les mécaniques semblent plagier d’autres titres à succès sans apporter cette fraicheur ou cette nouveauté qui justifierait de les avoir copiées. On joue également pas mal dans son coin, mon zoo, mes cartes, mes actions… Peu de place à l’interaction, si ce n’est ce déclenchement de la fin de partie où il vous faudra bien surveiller vos adversaires et leur avancée. Mais qu’est ce qui pourrait faire sortir le jeu du lot ?

C’est très moche comme argument mais c’est pourtant le cas : cette flamme. Oui ce sentiment que ce jeu est bon, bien équilibré, et le plaisir, la satisfaction de créer, valoriser ce que l’on veut. Dans Ark Nova, même le dernier est content de ce qu’il a réalisé. Le jeu est extrêmement plaisant à jouer. On planifie ce que l’on souhaite créer et au final on y parvient. Un sentiment déjà vu dans Terraforming ou Underwater Cities et, personnellement, c’est tout bon !

Le temps de jeu posera des soucis aux joueurs sur les premières parties également. Comme tout bon jeu avec plus de 200 cartes uniques avec pas mal de texte, il vous faudra lire chaque carte et c’est long… très long. Ce jeu demande un investissement, le temps d’appréhender les cartes, leurs prérequis et effets, puis de rejouer encore et encore pour connaitre les cartes tout simplement. Je déconseille vivement de découvrir Ark Nova à 4 joueurs, le downtime (temps d’attente entre 2 tours de jeu) pouvant être extrêmement long, surtout si vous avez planifié 2 ou 3 tours à l’avance mais qu’un autre joueur hésite sur sa pioche et relit les cartes disponibles.

Privilégiez les parties à deux joueurs, du moins pour vos premières parties, le jeu en sera plus fluide !

Il peut paraitre étrange d’être si enthousiaste à propos de ce jeu en relevant tant de points négatifs, c’est pour que vous sachiez où vous mettez les pieds et évitiez de grosses déceptions qui ne seraient pas en rapport avec le jeu à proprement parler. Personnellement, Ark Nova est mon coup de cœur de cet Essen 2021, il devance par exemple Imperial Steam, Tabannussi ou encore Bitoku.

Avec Ark Nova, on dispose d’un jeu expert, sans interaction forte, avec un temps de jeu long et au plaisir tout aussi important. Un jeu fluide et agréable où chaque partie sera différente, les stratégies possibles étant nombreuses. Gardez à l’esprit que le jeu reste une course où le but est de croiser vos deux marqueurs, on peut facilement se laisser prendre au jeu pour créer le parc zoologique le plus incroyable, oubliant ainsi de terminer la partie.

Ark Nova, pour moi, c’est tout bon et d’ailleurs je vous laisse, j’ai déjà envie d’y rejouer !

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