Test : Bottle Imp
Le diable embouteillé, la nouvelle de Robert L. Stevenson nous raconte les mésaventures d’un homme qui achète une bouteille dans laquelle un diable peut exaucer un souhait, mais entraine également la damnation de l’âme de son propriétaire. Pour se séparer de ce funeste destin, il suffira de revendre ladite bouteille moins chère que le prix auquel on l’a acquise.
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Un jeu de pli diablement efficace. Des cartes de 1 à 37 divisées en 3 couleurs et une bouteille qui démarre avec un prix de 19.
Le jeu est un jeu de pli, en must follow (fournir la couleur demandée) et tout se joue par rapport au plafond de verre actuel.
Ce plafond de verre est le prix de la bouteille. Si tout le monde joue une carte supérieure à son prix, alors la carte de plus haute valeur l’emporte.
Si une ou plusieurs cartes sont sous ce plafond, alors c’est la plus élevée de ces cartes qui l’emporte.
Une mécanique toute simple mais efficace ! Gagner des plis, c’est s’assurer des points de victoire, mais attention ! Le dernier propriétaire de la bouteille aura vendu son âme au diable et sera le seul à perdre des points.
Ici, tout est timing et prise de risque. L’équation est simple, après tout, vous voulez gagner des plis, mais vous ne voulez pas être le joueur avec la bouteille en fin de partie.
Mais le jeu est bien plus profond qu’il n’y parait, prenons le 1 par exemple. Cela semble être la pire carte du jeu, et pourtant, il vous suffira de la glisser dans un pli avec une autre carte de valeur inférieure à la bouteille pour vous en débarrasser tranquillement.
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Bottle Imp est plein de ce genre de petites subtilités, de timing dépendant des autres joueurs. C’est ce qui fait son charme. Il faut surveiller vos cartes, mais aussi celles de valeurs inférieures qui pourraient se glisser dans les plis sans récupérer la bouteille. Les choix sont très intéressants et quand les joueurs commencent à ne plus fournir la couleur demandée, le jeu devient encore plus tendu.
En début de manche, vous allez passer une carte à chacun de vos voisins et en placer une face cachée dans le pli du diable. Cette phase est également très intéressante, la mécanique de don de carte entre joueurs est l’une de mes préférées dans les jeux de plis. Quoi donner à qui, est-ce que je privilégie ma main en créant une coupe ou plutôt vise certaines cartes qui viendront embêter la main des autres.
Il vous faudra quelques parties pour appréhender au mieux le jeu, en découvrir les micros combos et tous les choix possibles.
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Bottle Imp est indiqué pour 2 à 4 joueurs, convenons déjà que le jeu à 2 étant une variante, on peut sans problème l’écarter. À 4 joueurs, j’ai le sentiment que l’on manque un peu de maîtrise sur ce qu’il se passe et que les choses peuvent s’enchaîner un peu trop rapidement.
C’est clairement à 3 joueurs que Bottle Imp se comporte le mieux. Personnellement, je le vois comme un excellent jeu de plis à 3 joueurs. On est complètement dans une impasse mexicaine avec ses gros plans à la Sergio Leone. Le tout en 20 minutes avec rigolade, chougne et chambrage, que demander de plus ?
Bottle Imp est un petit jeu de plis trop longtemps oublié, il mérite d’être remis en lumière pour tout ce qu’il propose et pour un jeu de 1995, quelle modernité de gameplay !
Contrairement à plusieurs jeux introuvables, il reste dénichable assez facilement.
Un bon jeu, accessible physiquement tout comme au niveau de son gameplay, avec des émotions plein la boite et même une nouvelle d’un grand auteur à découvrir. Si le thème vous intéresse, n’hésitez plus !
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La future réédition annoncée par Matagot :
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Cette nouvelle édition rendra le jeu accessible à un 5ème et 6ème joeur, et ajoutera un nouveau mode par équipe pour 4 à 6 joueurs. Réalisée sous la direction artistique de Maxime Erceau (Tatsu, Orion Duel ), cette nouvelle édition est illustrée par Maxime Morin (Faraway, Next Station Tokyo, Next Station London, Codex Naturalis…).
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