Test : Bug Council of Backyardia

Test : Bug Council of Backyardia

Les jeux de plis font leur renaissance, on les voit de plus en plus et exit les règles classiques, le tarot et la belote sont là pour ça. 

Avec le Bug Council of Backyardia (BCoB), Kyle Hanley et Patrick Engro ajoutent la mécanique de l’awalé à celle du pli. L’awalé consiste à égrainer un lot de jetons sur des cases adjacentes. Ici, vous allez modifier la hiérarchie des insectes dans le but de promouvoir l’espèce pour laquelle vous avez prêté allégeance.

crédit photo : https://engrogames.com/

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Le jeu propose 5 couleurs allant de 1 à 12. Chaque couleur a un niveau déterminé par des cubes, plus de cubes, plus de force. Cette hiérarchie entre les couleurs sera modifiée à chaque pli, par le joueur ayant joué la carte la plus faible. Il choisira une couleur, en prendra les cubes et les égrènera autour du conseil pour modifier la hiérarchie des couleurs.

Changer cette hiérarchie à chaque pli est déroutant, on ne sait pas trop comment gérer sa main, une carte un coup très forte devient de la couleur la plus faible et peut être battue par n’importe quelle autre couleur pour, quelques plis plus tard, redevenir une carte maîtresse.

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crédit photo : https://engrogames.com/

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Pour balancer ce chaos, le jeu est en must follow (suivre la couleur demandée) mais le changement à chaque pli reste une mécanique chaotique qui sera source de frustration sur les premières parties, le temps de l’appréhender. 

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Une fois la phase de plis terminée (10 plis), chaque joueur score 1 point par pli gagné et les joueurs qui ont choisi de prêter allégeance à une couleur révèlent leur choix pour espérer marquer quelques points supplémentaires.

C’est là que se situe le point le plus frustrant du jeu et aussi, à mon sens, là que se confrontent les biais sur son gameplay.

Vous allez choisir une couleur en début de manche sur laquelle vous espérez qu’il y aura le plus de cubes possibles après le dernier pli. Ce n’est pas logique si l’on regarde le jeu dans ce sens. Les cubes bougent à chaque pli et le dernier coup d’awalé va tout changer. 

En revanche, si l’on regarde le jeu à l’inverse en partant de la fin, en essayant de tout faire pour provoquer les derniers déplacements de cubes, en construisant sa main en vue du dernier pli, le jeu a bien plus de sens.

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crédit photo : https://engrogames.com/

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BCoB est de cette catégorie de jeu où le dernier pli est le cœur du jeu, comme Gudetama/5 cornichons, roulette trick-taking… Une mécanique qui rend ces jeux un peu farfelus.

En revanche, si cette mécanique et cette approche vous intéressent, alors BCoB est une perle de la catégorie, il est actuellement dans les 3 finalistes du meilleur jeu de pli de 2023 dans la guilde des jeux de plis sur BGG (avec Ghost of Christmas et Inside Job), personnellement, j’aime beaucoup y jouer avec des joueurs adeptes du tapage de carton.

Le jeu fonctionne très bien à 4 comme à 5 joueurs, j’ai plus de réserve à 3 et, clairement, à 2 passez votre chemin. Un mode solo a le mérite d’exister, mais je n’ai pas tenté l’expérience (je passe peut-être à côté d’un grand moment ludique).

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Ce Bug Council of Backyardia est donc un jeu de pli atypique, il ne conviendra pas à tous, mais si ça marche, c’est le genre de jeu de niche que l’on aime faire découvrir.

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Disponible ici :

Prix constaté : 53 €

Test : Ostia

Test : Ostia

Rome. Trajan est empereur du grand empire et sa capitale a besoin de nourrir près d’un million de bouches. Pour cela, il lance la construction d’un nouveau port intérieur hexagonal : Ostia portus.

Il n’en fallait pas plus pour que Totsuca Chuo, que l’on a déjà croisé avec Aqua Garden, nous propose un jeu passé par une campagne Kickstarter de l’éditeur Uchibacoya et qui vient de nous être livré.

Ajoutons Urabe Rocinante et Tatsuki Asano aux pinceaux d’un jeu à la direction artistique assumée et qui me plait énormément.

Le jeu n’est pas disponible en version française pour le moment, et même pas facilement trouvable en boutiques ^^

La première chose que l’on voit… c’est le jeu (elle n’était pas facile celle-là) et franchement pas grand-chose à dire, la boite est grande, très bien organisée, on sent le côté Eagle Gryphon, l’éditeur des Lacerda ou de Rococo deluxe entre autres. C’est du bon travail, je mettrai juste un bémol sur la rigidité du couvercle de l’insert qui est trop souple et peut se coincer, mais bon, on va dire que je chipote. Les concepteurs ont même prévu 2 barques pour ranger les ressources du jeu et accélérer la mise en place, c’est malin.

Pour les graphismes, ils rappellent ceux d’Aqua Garden avec des aplats monochromes, mais une excellente lisibilité des éléments nécessaires au jeu, c’est joli et fonctionnel.

Gameplay

Coté gameplay c’est une mécanique presque vieille comme le monde qui est à l’œuvre : l’awalé.

Chaque joueur dispose d’un plateau personnel représentant son port, découpé en 6 zones sur lesquelles vous allez faire de l’awalé en cercle, une particularité à noter car elle est déroutante sur les premiers tours de jeu.

Les 6 actions de votre plateau ont pour but d’envoyer des bateaux sur le plateau commun central ou des routes marchandes sont à parcourir pour découvrir les richesses que vous propose l’orient de l’empire une fois dépassées les limites de la mare nostrum, la Méditerranée. 

Votre plateau personnel propose 5 actions et une action bonus. 6 zones parmi lesquelles vous en choisissez une où vous produisez autant de ressources que vous disposez de bateaux. Ensuite, à vous d’égrener les bateaux de cette zone et d’effectuer l’action de la zone où vous posez votre dernier bateau. 

Il vous faudra déjà une bonne anticipation pour réussir l’action du tour en cours et également planifier les actions de vos prochains tours.

Pour ce qui est des actions en elles-mêmes, vous pourrez construire de nouveaux bateaux, remplir des commandes en ressources pour Rome, construire des monuments, inspirer des villes que vos bateaux ont traversées durant leurs expéditions, commercer avec ces mêmes cités lointaines, ou encore permettre à vos bateaux d’avancer sur le plateau central.

L’action bonus vous permettant d’effectuer de nouveau une des autres actions, hormis celle du commerce.

Votre scoring final se fera selon une piste comme pour Scythe qui, selon le niveau atteint, vous donne des points de victoire sur les différents éléments du jeu.

C’est donc fluide, plutôt simple dans l’évolution de la partie, les paramètres sont clairs. Tout se joue donc avec cette mécanique d’awalé. 

Un joli casse-tête personnel au cœur du jeu, mais ne vous inquiétez pas, les autres joueurs sont avec vous ! 

Cela se passe du côté des conditions de fin de partie :

–        Si un joueur construit tous ses bateaux

–        Si un joueur construit tous ses bâtiments

–        Si un joueur arrive au bout de 3 des 4 pistes marchandes

–        Si un joueur arrive au bout de la piste de scoring

Une mécanique plaisante à joueur dans un bel écrin

C’est ainsi une course qui se trame dans la boite d’Ostia, les parties sont assez rapides et surtout le timing est dans les mains des joueurs. On est concentré sur son plateau personnel mais n’oubliez surtout pas de suivre vos adversaires sur le plateau central. Sur ce dernier, des bonus sont à récupérer le long des routes commerciales pour le premier à passer par là. Un jeu sans interaction directe mais pour autant pas un « seul dans son coin ».

Ostia est un jeu plutôt casse-tête où chacun cherche à optimiser ses mouvements et à les anticiper avant de regarder comment gagner. C’est aussi cette partie awalé qui me plait dans ce jeu, une mécanique que l’on retrouve peu et que je n’avais pas dans ma ludothèque. 

Les différentes configurations de joueurs vont donc peu importer sur la viabilité du jeu, à deux vous aurez un peu plus de contrôle mais la fin de partie pourra également en être plus frustrante, à 3 ou 4 ça peut aller plus vite et vous ne pourrez pas tout optimiser à la perfection. Bref dans tous les cas il restera une petite frustration en fin de partie mais pas de ces frustrations négatives qui me font revendre les jeux, non là on est sur une envie d’en voir et essayer plus. Je termine avec l’âge des joueurs et je pense que 12 ans me semble le minimum pour bien appréhender cette mécanique d’awalé.

Ce ne sera pas le jeu de l’année, mais bon le jeu de l’année il n’y en a qu’un par définition. On est sur un jeu qui aura tout de même sa place dans ma ludothèque par son matériel bien joli et surtout sa mécanique d’avalé qui m’apporte satisfaction quand j’y joue et parce que ce sera mon seul jeu avec cette mécanique à la maison. Bref Ostia c’est un jeu plaisant, rapide avec une mécanique plaisante à jouer dans un bel écrin.