Test : Magnate the First City

par | 5 Juil 2022 | Tests | 0 commentaires

Et si on se lançait dans l’immobilier ? Pas comme tous ces gagne-petit qui cherchent à vous vendre un appartement : « La cuisine est neuve et il faudra prévoir quelques travaux dans les WC. ». Non, dans l’immobilier le vrai ! On achète des terrains, on construit des immeubles, on loue les locaux et on revend le tout (avec les gens dedans tant qu’à faire) pour se faire une belle plus-value !

Ça vous tente ? Alors on sort la boite de Magnate : the First City et on se lance !

Dans ce jeu de James Naylor, dont c’est le premier jeu d’ailleurs, édité par Naylor Games (dont c’est aussi le premier jeu) et passé par un Kickstarter… Hey, attendez, Kickstarter servirait  à des auteurs pour créer leur premier jeu ? Ce n’est pas une plateforme de précommande de jeux en retard ?

Bref, monsieur Naylor a revisité le Monopoly et en a fait un jeu, il est passé par Kickstarter pour l’éditer et nous on s’est dit : « Allez, ça sent bon cette affaire. ».

Il y avait des indices, des signaux pour se dire ce jeu-là, on l’évite c’est pas plus mal.

Et pourtant ! Une fois reçu et joué, on a surtout félicité le copain qui a eu le nez pour participer quand-même à ce projet !

Magnates, ou comment jouer au capitalisme immobilier sans aucun état d’âme.

Le jeu vous propose d’acheter des terrains, d’y construire des maisons, des immeubles d’habitations, des centres commerciaux, des zones industrielles ou encore des buildings d’entreprises. Une fois construit, votre projet accueillera des occupants, et une fois les loyers empochés… On revend le tout pour maximiser les profits !

Les joueurs vont donc créer une bulle financière où les prix monteront crescendo jusqu’à l’explosion de cette bulle qui déclenche la fin de partie. À vous d’avoir maximisé vos profits pour sortir vainqueur de cette compétition immobilière avec plus d’argent que vos adversaires.

Âmes sensibles s’abstenir, ici, on achète, on vend, on bétonne, et le tout sans se soucier de ce qui pousse ou vit autour. Quoi que certains emplacements sont plus attractifs pour d’éventuels locataires comme un bois ou un parc, là où un aéroport attirera les entreprises mais fera fuir les familles.

Il y a donc un premier niveau de compétition sur le choix des emplacements pour construire. Tous ne sont pas accessibles, donc à chacun de les choisir au mieux.

Ensuite, que construire ? Plusieurs paramètres entrent en compte comme le vivier de clients potentiels pour chaque type de construction.

Et une fois votre projet bâti, encore faut-il attirer le chaland ! Cette phase au début de chaque manche vous verra lancer des brouettes de dés ! Une brouette ? Vraiment ? Quand on en vient à lancer 15 ou 18 dés, je trouve le terme plutôt approprié, non ?

Avec vos dés, à vous d’obtenir les meilleurs combos pour remplir votre bâtiment tout neuf.

Le but est simple : avoir un bâtiment bien rempli pour tout simplement le vendre avec ses occupants et ainsi vous refaire la cerise avec un joli profit au passage et avec cet argent tout frais…. Réinvestir dans un projet encore plus lucratif !

Mais attention ! À chaque manche le jeu va accélérer. Les ventes, la publicité pour attirer des locataires, le prix actuel du marché, autant de paramètres qui feront piocher des cartes danger et ainsi vous rapprocher de l’explosion de cette bulle financière.

Parce que quand ça va péter, et ça va péter, j’espère que vous aurez tout revendu ! Une fois que la fin de partie est déclenchée, les prix retombent comme un soufflé, ou plutôt comme un avion sans aile.

S’il vous restait des propriétés, elles ne valent quasiment plus rien. Les joueurs font alors le compte de tout l’argent accumulé par chacun, et le plus riche l’emporte ! Oui, pas de morale, même à la fin, faut pas déconner, on est là pour le flouse pas les sentiments !

Magnates c’est donc un Monopoly qui a appuyé sur le bouton nitro de sa voiture, le jeu accélère de plus en plus fort et le grand mur de la fin de la partie, il rentre joyeusement dedans en souriant de toutes ses dents. Ce n’est pas pour autant un party game, vous prendrez le temps de réfléchir où investir, quand vendre et comment réinvestir. On aime bien rigoler, mais quand ça parle de gros sous, on sait rester focus.

Pour autant le jeu demande de ne pas le prendre au sérieux. Mettez l’ambiance, balancez vos billets au banquier comme si c’était votre strip teaseuse, montrez un petit billet de 5 millions aux autres pour vous la péter, bref ! Soyez capitaliste tel le loup de Wall Street ! Avec du panache.

Magnates, c’est un jeu où l’ambiance autour de la table fait partie de l’expérience de jeu. Si votre style c’est camomille, pas un mot et réflexion, il vaut peut-être mieux y réfléchir à deux fois avant d’investir. A près de 100€ la boite, on se demande si l’auteur/éditeur n’a pas pour but de créer une mise en abîme du joueur au moment de l’achat.

Le jeu se veut fun sous ses aspects requin de la finance. Lancer 17 dés pour essayer d’attirer une firme d’avocats dans une playstation 5, il fallait oser. L’autre morceau de gameplay qui me plait le plus dans ce jeu c’est le panic switch.

Ce moment où un joueur va tenter de rentrer dans la tête des autres pour provoquer des ventes. Pas une ou deux, mais 3 ventes par joueur (chacun dispose de 3 actions par manche) pour faire exploser la bulle à ce moment précis. Et c’est là que l’impasse mexicaine apparaît ! Normalement il faut être 3, que chacun braque les deux autres et qu’au final on soit tous quand-même bien emmerdé.

Cette fois, vous pourrez créer des impasses à 4 et même à 5 ! Tout le monde se regarde, un joueur vend… Les autres le suivront-ils ? Et à chaque vente il est toujours possible de dire stop, de ne pas vendre, de ne pas suivre tel un mouton, « Parce que, moi, je dicte le marché, je suis pas les autres, moi !

  • Et du coup, tu fais quoi ?
  • Ben je vends… Mais c’est parce que je l’ai décidé, ok ! »

Ce genre de situation où tout peut déraper, et même si tout le monde vend, il reste possible que le jeu ne se termine pas quand-même ! Ah ! Le petit malin du fond qui avait gardé une maison, il ne la vend plus 4 mais 9 millions avec cette manche supplémentaire. Il se gave, il fait même des bisous aux billets qu’il vient d’empocher parce que tout le monde le sait qu’avec cette maisonnette ridicule, il vient de gagner la partie.

Voilà Magnates. Si ce petit résumé vous fait penser que vous aussi, insulter vos potes, vous prendre pour Trump et twitter n’importe quoi, alors go ! Soyez fous, soyez immatures et rejouez au Monopoly « mais en mieux quand-même », et avec Magnates, c’est ce que vous aurez sur la table.

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Disponible ici :

Prix constaté : 89,50 €

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