Test : Shinkansen

par | 22 Déc 2021 | Tests | 4 commentaires

Les jeux olympiques de Tokyo 1964 approchent et, pour permettre aux nombreux visiteurs de traverser le pays pour assister aux différentes compétitions, un projet pharaonique est lancé : construire un réseau de trains à très grande vitesse, le Shinkansen.

Le nouveau jeu du duo espagnol Llama Dice (Isra C. et Shei S.) que l’on a croisé récemment sur the Red Cathedral revient ici avec un jeu aux multiples mécaniques pour un temps de jeu contenu. Prévu pour 2 à 4 joueurs, le temps de jeu oscille entre 45 et 70 minutes.

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Le matériel

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Dès la couverture de la boite, on veut en savoir plus. L’ouvrir pour découvrir le matériel qu’elle renferme.

Et c’est très réussi avec un plateau central très coloré et ultra lisible. Ajoutons des cartes, quelques éléments en bois pour chaque joueur et un petit plateau pour définir l’ordre du tour.

La taille modérée de la boite permet de contenir le tout facilement.

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A quoi ça ressemble ?

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Comment on joue ?

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Une partie de Shinkansen dure 5 manches. Chacune est dirigée par une carte évènement.

Ces cartes définissent le nombre d’actions que chaque joueur jouera, le prix de construction des rails et l’action bonus finale de la manche.

Les cartes sont composées d’1 ou de 2 noms de ville définissant le cout d’achat et la possibilité de la scorer en fin de partie.

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Commençons par ce avec quoi chaque joueur démarre la partie :

  • Un train composé de 2 cartes, une pour la tête de train, l’autre pour la queue.

La carte de tête propose 2 actions. Les joueurs pourront utiliser celles de leur train en payant 2 yens au jeu ou celles d’un train d’un adversaire en payant 2 yens à ce joueur.

  • Un marqueur train qui servira à définir quelle carte vous voulez acheter et l’ordre du tour.
  • Des marqueurs de flamme olympique pour obtenir des bonus et prendre la majorité dans 3 villes définies en début de partie.

Chaque manche commence par une phase de revenus où chaque joueur gagne un yen pour chaque flamme placée sur le plateau central.

Ensuite on effectue le tirage d’une carte par joueur plus deux pour créer le marché pour la manche.

Ensuite, dans l’ordre du tour, chaque joueur choisit une carte en plaçant son marqueur train sur la carte et en payant le coup indiqué. Ce cout peut être augmenté en cas de présence de gare, nous le verrons plus tard.

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L’achat de cartes fait également avancer des marqueurs. Ces marqueurs définiront, selon leur position, la valeur en points de victoire de chaque couleur de gare.

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La seconde partie de la manche se joue dans l’ordre du tour défini désormais par la position des marqueurs train du plus proche de la pioche au plus lointain.

Chaque joueur place la carte achetée juste avant sa queue de train et replace son marqueur de train sur le plateau d’ordre du tour en gagnant un bonus. Il va alors jouer toutes ses actions dont le nombre est défini par la carte d’évènement.

Les actions vous permettent de préparer une ville en retirant le marqueur de travaux placé dessus. Ce marqueur est alors retourné et devient un rail que le joueur conserve dans sa réserve.

Il devient alors possible de placer ce marqueur de rail au-dessus d’une des 12 villes. Cette ville est alors équipée de rails. Si un joueur ne dispose pas de marqueur, il peut prendre celui d’un autre joueur en lui payant le cout de pose, si c’est un marqueur personnel, il paie la somme au jeu.

Une ville préparée peut désormais accueillir une gare. Les gares sont de 3 couleurs différentes. Cette couleur est associée aux marqueurs vus plus tôt pour définir leur valeur en point de victoire. Toute ville avec une gare augmentera de 2 yens le cout d’achat d’une carte avec cette ville pour les manches suivantes.

Il vous est également possible de poser une flamme sur le plateau central pour obtenir un bonus immédiat et tenter de prendre la majorité dans cette ville en vue du scoring.

Les joueurs ne peuvent effectuer que les actions de leur train ou des wagons de tête des autres joueurs.

A la fin de la manche dans l’ordre du tour du plateau chaque joueur peut effectuer l’action bonus proposée par la carte évènement.

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Au bout des 5 manches, on effectue alors le scoring final.

Chaque joueur accumule des points en cours de partie. Presque toutes les actions vont vous ramener des PV, préparer une ville, poser des rails, construire une gare ou même poser une flamme.

On score ensuite les villes du jeu.

Avant le scoring, on regarde les 3 marqueurs de couleurs qui définissent la valeur des gares de même couleur. 6, 3 ou 1 PV du plus avancé au moins.

Pour scorer une ville, le joueur doit posséder une carte avec le nom de cette ville.

La ville rapportera alors des points de victoire selon 3 possibilités :

  • Si la ville n’a pas de rail elle fait perdre 3 PV
  • Si la ville a des rails mais pas de gare elle ne score pas
  • Si la ville a des rails et une gare elle donne autant de PV que la valeur du marqueur de la même couleur que la gare.

3 villes sont scorées séparément. Les 3 villes associées à la pose des flammes. Pour chacune, le ou les joueur(s) majoritaire(s) score(nt) cette ville comme les autres. Posséder la carte avec cette ville ne rapporte rien, le seul moyen est d’être majoritaire.

Les joueurs scorent ensuite 1 PV pour chaque lot de 3 yens qui leur reste et 1 PV par rail encore en stock.

Et finalement, chaque joueur score la plus grande suite de villes dans son train. Cette suite doit être continue parmi vos wagons et, sur le plateau, ces villes doivent avoir des rails. Chaque ville de la plus grande suite vous rapporte 3 PV.

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Une belle salade de points donc et un scoring un peu poussif sur les premières parties et avec pas mal de paramètres à maitriser par les joueurs pour bien optimiser leur scoring.

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VERDICT

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Shinkansen c’est le « petit » jeu caché parmi les mastodontes d’Essen qui fait très bien le job et gagnerait à être plus connu.

Le thème est sympathique et très bien retranscrit dans le jeu. Les auteurs sont espagnols mais j’y retrouve ce que les auteurs asiatiques font mieux que personne, l’imbrication de mécaniques, le scoring dépendant des joueurs et la forte interaction forment une tambouille que je retrouve volontiers dans des Dadaocheng, Formosa Tea, Orchard Ocean… Une façon de réfléchir, une approche différente du jeu.

Ici aussi on retrouve ces ingrédients qui font des premières parties des découvertes totales, il se passe tellement de choses en si peu de temps qu’on veut vite y revenir pour mieux appréhender le jeu et optimiser ses choix.

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J’avais des craintes sur le jeu à deux joueurs mais il n’en est rien, le jeu s’équilibre entre faire avancer les jetons des trois couleurs et construire des gares. Si un joueur pousse une couleur trop loin, son adversaire construira des gares rapportant le moins de PV sur les villes qu’il convoite.

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Shinkansen se démarque aussi par sa durée de partie avec 45 à 75 minutes pour 2 à 4 joueurs. Il est plaisant de trouver des jeux proposant une belle réflexion sur une durée de partie contenue. Si on ajoute le matériel au top, on se retrouve avec un super jeu au thème bien retranscrit, c’est donc tout bon !

La frustration du scoring changeant énormément le résultat de la partie pourra en déranger certains, le jeu demande vraiment une adaptation plus qu’une spécialisation que vos adversaires pourront contrer plus facilement.

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Avec Shinkansen, vous avez un jeu malin, très interactif et avec une durée de jeu contenue, alors, que demander de plus ? Une VF ? Oui ce serait bien sympathique ! Pour le moment, nous n’avons pas vu passer d’annonce mais, en dehors des règles, le jeu est textless (pas de texte sur aucun matériel) et si l’anglais n’est pas votre ami, il vous reste l’espagnol en seconde option.

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Disponible ici :

Prix constaté : 30 € (en anglais et espagnol uniquement pour le moment)

4 Commentaires

  1. Benoît

    Super analyse. Attention : contrairement à ce qui est écrit, lors du scoring, les cartes avec villes olympiques des joueurs rapportent des points comme les autres villes. Ensuite les sites olympiques ajoutent / enlèvent de points au(x) joueur(s) majoritaires. L’auteur a confirmé ce cumul sur le forum BGG.

    Réponse
    • romainB

      merci beaucoup pour la précision !
      le « each olympic venue is scored separately » m’a donc feinté XD

      en meme temps je ne sais pas si je ne préfère pas ce scoring séparé pour les 3 villes

      Réponse
  2. XelanD

    Il manque dans le scoring les 3 PV négatifs par flammes encore en sa possession…. et ça peut changer énormément le résultat final

    Réponse
    • romainB

      oui il n’est pas présent. après quelques parties je suis vraiment dérangé par ce scoring :
      – avec un scoring de -3 par flamme cela pousse les joueurs à les jouer pour le bonus + la majorité + éviter de perdre des pv

      – j ai essayé le scoring ou tu gagnes 3 pv par flamme restante cela amène un vrai choix. on ne joue plus mécaniquement les flammes, ça laisse la possibilité de jouer autre chose et c’est plus fin sur les majorités, les effets et le scoring final.

      bref je me laisse le temps d’y jouer encore avant d’en parler un peu plus

      Réponse

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